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00:00:00Sortir de l'enfance, c'est franchir un mur. On se hisse plus ou moins adroitement, on passe la tête,
00:00:10on découvre un paysage différent et on saute de l'autre côté parce qu'il n'y a plus rien
00:00:17d'autre à faire que de sauter. On se reçoit plus ou moins bien. Certains se blessent et
00:00:23s'en remettent mal. D'autres peuvent mourir au propre et au figuré. L'histoire de ces enfants,
00:00:31ce fut d'entrer dans l'adolescence en sautant en plein dans une vraie guerre.
00:00:35Dieu merci, jusqu'à la fin du monde, cet âge sera celui des illusions.
00:00:44Robasson! Robasson!
00:01:14Qu'est-ce que vous faites là? Je vous regarde. Bonjour Mélie. Qui êtes-vous? Bertrand,
00:01:35ami de Robinson. Mais tu es un vrai jeune homme. Tu as drôlement changé en deux ans. C'est
00:01:43pourtant moi. Mais vous vous attendez pour le train de ce soir? Je fais du stop, je préfère.
00:01:51Vous préférez surprendre, c'est ça? Vous avez un bracelet superbe. C'est un cadeau de votre
00:02:00petite amie? Non. Non, de ma mère. Excusez-moi. Venez, je vais vous montrer votre chambre. Ils
00:02:15sont tous partis en pique-nique, alors le temps de vous changer, vous les rejoignez. Robinson
00:02:20sera ravi de retrouver son copain plutôt près. C'est ici. Et la vôtre est juste en dessous.
00:02:28Vous vous souvenez de tout? Je n'oublie jamais rien. De quoi parle-t-on, Tari? De la guerre. Ah oui,
00:02:37bien sûr. Pardon. Je vous ai apporté vos bottes. Je ne pense pas que vous vous déshabilleriez
00:02:58si vite. C'est pas grave. Si j'avais surpris Robinson dans votre état, il aurait été furieux.
00:03:03Robinson vit avec papa et maman. Moi, je penche une arde depuis l'âge de 6 ans. Alors qu'on me voit
00:03:08à poil, je m'en fiche. Vous étiez en chemise de lui. On les quitte. Vous restez combien de temps?
00:03:18Je sais pas. La pension a fermé à cause de la guerre. Je me donne une semaine. Une semaine
00:03:28pour quoi? On verra bien. Une semaine pour toi. Bertrand! Bertrand, mon héros, mon fiancé,
00:03:47mon preux chevalier est enfin là. Maïté, ma belle princesse aux yeux d'azur, je suis là,
00:03:52à tes pieds. Ça recommence comme l'été dernier. Rentre-toi Bertrand, Zaza nous attend. J'arrive.
00:03:58L'île bleue, notre île, enfin on est chez nous, enfin tranquille et libre, l'île bleue,
00:04:05notre royaume magique. Ici, tout est à moi. Ce sera ta dort? Oui, elle t'appartiendra le jour où je
00:04:10deviendrai ta femme. Tu oublies la guerre. La guerre doit se mener dangereusement, gravement,
00:04:15avec des morts des deux côtés. Veux-tu être ma veuve? Je suis ta veuve et tu le sais. Je suivrai
00:04:21ton corps billard en robe noire. Il pleuvra? Je le jure. Comment tu peux en être sûr? Comment
00:04:27feras-tu pour mourir Bertrand? C'est une guerre où personne ne se bat. Il a raison Zygomar,
00:04:32mon père nous écrit qu'il s'ennuie beaucoup à la caverne. Ici, les soldats n'aiment pas la guerre.
00:04:38Et bien nous, nous la ferons. Comme ça? Pour rien? Au champ d'honneur, on meurt toujours pour rien.
00:04:45Ceux qui le savent, ceux qui n'en savent rien. Vous allez trop vite. Attendez-moi, je suis absolute.
00:04:51A vos jeux. Les jeux sont faits, ça ne va plus.
00:05:13A mon avis, c'est qu'il a peur, le foutri qui est Prussien. 19, 17, 13. Hitler n'est pas Prussien,
00:05:20il est Autrichien. Prussien, c'est du Boche. Roule de guerre, je crois que ça va péter à la fin des fêtes.
00:05:2717, égalité, carte. 19, plaque Jacques à la vente.
00:05:41Bon, eh bien, allons-y. Alors tu recommences. Ah non, je continue, c'est pas pareil. Gaétan,
00:06:00tu as la voix de la sagesse et de l'ennui. Tu ne peux pas comprendre. Donnez-moi un million,
00:06:06Raoul. Tu savais, l'instant où tout peut basculer, le vide, le gouffre. La magie,
00:06:17quoi. Pourquoi tout ça, tu n'es pas assez fou? Voilà Riche, tu vois, c'est facile.
00:06:37Tu le sais que tu rentres de plus en plus tard. Gaétan, tu as téléphoné, tu m'attendais. Pas du
00:07:04tout, je me suis réveillée tôt. T'es gentille, mais tu mens mal. Qu'est-ce qu'il y a, papa? Tu es
00:07:14fatigué de cette guerre qui flotte. Je t'aime, tu sais. La force de vent, c'est de plus en plus vide
00:07:40ici. Non, tu ne peux pas me laisser. Je n'ai que toi au monde. J'ai perdu le château,
00:08:01Milly. Vous n'étiez pas hypothéqué? De pas payer l'hypothèque que j'ai jouée. On va s'arranger,
00:08:09on s'est toujours arrangé. Non, Milly, c'est fini. Cette fois-ci, c'est vraiment la fin. Il
00:08:15faudrait, je ne sais pas moi, il faudrait que je travaille. Tu ne sais rien faire. Il est là le
00:08:28problème. Remarque, je pourrais... Non, on va trouver un moyen. Allez, allonge-toi. Il y a
00:08:51les bijoux de maman, on n'a qu'à les retirer du coffre. Non, ma petite fille, les bijoux de ta mère,
00:08:56il y a longtemps que... Pas le collier de perles? T'as gardé le collier de perles à ta grand-mère. Mais
00:09:08comment? Il est sous mon linge dans ma commode, planqué au cas où. Oui, tu as raison. Je pourrais
00:09:17me refaire avec ça, tu sais. Je pourrais me refaire. L'autre nuit, j'aurais dû gagner, tu sais,
00:09:22j'avais une martingale imparable. Tu gagneras ce soir? Oui. Allez, allonge-toi. En attendant, repose-toi.
00:09:33A tout à l'heure. Oui.
00:09:52Mon père a encore perdu. Non, mademoiselle, il a gagné. Une fois la riche. Quelle bonne nouvelle.
00:10:22La perdue, elle m'explique à qui sera, d'où elle sera, à qui sera, d'où elle sera,
00:10:47d'où elle sera, d'où elle sera, d'où elle sera. Monsieur, la mademoiselle Lavallée vous attend au salon.
00:11:05Serre-lui du thé, dis-lui que j'arrive. Viens, monsieur. Nelly.
00:11:16C'est charmant. Vos collections vous rendront fou. C'est déjà fait, merci. C'est très gentil de
00:11:31venir saluer le soldat qui part au front. A vrai dire, je n'y comptais pas. Je ne suis pas venue
00:11:37vous dire au revoir. J'ai changé d'avis, c'est oui. Ah, mais c'est une nouvelle. Il y a deux jours,
00:11:45vous ne m'aimiez pas et là, tout d'un coup, à 8 heures du matin. Ne me dites pas que vous m'aimez.
00:11:50Si. Je vous épouse ? C'est ce que vous vouliez, non ? Certes. Alors ?
00:12:00Alors, je suis ravi.
00:12:07Étonné, mais ravi.
00:12:13Quelle journée ! Je pars pour la guerre et me vois la fiancer. Regardez le couple que nous formons.
00:12:25J'ai toujours su que vous étiez faite pour moi. Nous allons faire des envieux et des enfants
00:12:32magnifiques. Vous obtenez toujours ce que vous désirez, n'est-ce pas ? En général, oui.
00:12:38Comme mon désir est très fort. Comme je pars dans une heure, nous célébrerons nos fiançailles
00:12:49à ma prochaine permission. Je ferai en sorte qu'elle arrive vite. Cela vous convient ? Tout à fait,
00:12:59mais en attendant, j'aimerais que vous me fassiez un chèque pour dépanner mon père.
00:13:02Combien ? Deux millions. C'est cher. On dit un million ? Un million et demi.
00:13:13Vous êtes redoutable. Ça vous déplaît ? Au contraire.
00:13:20Si vous défendez mes intérêts aussi bien que ceux de votre père,
00:13:28vous serez non seulement une épouse très belle et très décorative,
00:13:34mais vous me serez aussi très utile.
00:13:51A bientôt. Vous m'aimerez ? Je serai votre femme. Vous m'aimerez comme on aime son amant.
00:13:59Votre folie me plaît. C'est un commencement. Sans doute. Et j'ai pas mal d'atouts. Vous êtes riche,
00:14:08jeune, beau, intelligent. Que peut-on souhaiter de plus ? Rien, en effet. Enfin, tout de même.
00:14:15L'amour. Oui, c'est vrai. L'amour. Vous y croyez, vous ?
00:14:23Mélie, nous nous amuserons, je vous le promets. C'est ce que j'espère.
00:14:49Que te voulait-elle ?
00:14:56Perdue. M'épouser. Elle n'en veut qu'à ton argent. Tu as le temps pour une dernière partie ? Toujours.
00:15:09Pourquoi tu me trouves si moche que ça ? C'est pas l'enfant. Je sais très bien qu'elle n'a pas de
00:15:22dot. Son père a ruiné sa mère au casino. La pauvre femme, elle en est morte, d'ailleurs. Mais non,
00:15:28elle a eu un accident de voiture. Ça, c'est la version officielle. Mélie, je la veux. Ne l'oublie
00:15:39jamais. Dorénavant, tu la traiteras comme si elle portait déjà notre nom. Tu veux gâcher notre
00:15:47dernière partie ? Tu resteras la première femme de ma vie. Tu es charmeur, André. Pas toi, peut-être ?
00:16:00Nicolas de Nemours s'est tué quand tu l'as refusé. Je me suis toujours demandé, refuser ou abandonner ?
00:16:08Dis-le moi, je pars pour la guerre. Comment tu oses me parler comme ça ? Je suis ta mère. Justement. Et
00:16:15comme tu étais déjà veuve et déjà la plus belle femme du monde, alors ? Et conduit, le beau Nicolas ?
00:16:22Ou abandonné ? J'ai oublié. J'ai entendu mon oncle dire au curé que cette fois, les carottes sont
00:16:31cuites. On va la voir dans la semaine. Quoi ? La vraie guerre, tiens. Ils sont forts, les Allemands ? On sait pas.
00:16:37Et nous ? Je sais pas si on est forts, mais je sais qu'on est bien emmerdés. Attendez-moi, je suis la plus petite. Mais t'es toujours la plus petite. Tu seras toujours la plus petite, même l'année prochaine.
00:16:49Qu'est-ce qu'ils pensent, mon papa ? Tu me demandes pourquoi je joue ? Parce que maman est morte, peut-être ? Ah oui. Ah oui, au moins, ce serait... Ah non, même pas.
00:17:17Ta mère vivante jouait déjà. J'ai toujours joué. Parce que tu aimes vivre fort. Qu'est-ce que c'est que ça ? André nous dépanne. Tu crois que je vais accepter ça ? Tu crois que je vais accepter que ma fille se vende pour un million et demi ? J'en avais demandé deux, mais il a pas voulu. Je plaisante pas, Mélie. Mais il me plaît, André.
00:17:47Il est aussi fou que toi avec ses collections. Mais si t'es tant que ça, pourquoi tu le refuses depuis des mois ? Pour jouer. Je suis ta fille, non ? Justement. Justement. Je te veux heureuse, non ? Heureuse. Toujours. Je le serai. André me l'a promis.
00:18:05Tu me plais frivole. Les femmes trop dévouées m'ont toujours ennuyé.
00:18:10Épouser André n'est pas un sacrifice. Il m'amuse et... Puis aussi, papa, j'ai envie d'être une femme.
00:18:24Mais pas déjà.
00:18:26Si.
00:18:30Mais non.
00:18:31Si.
00:18:40Tu fais ce que tu veux, moi. De toute façon, j'ai plus André.
00:18:52On va dans l'Omnibus. Notre cocher nous attend.
00:18:54Le vieux Colbe est toujours là ?
00:18:55Où l'irait-il ? On ne le paye plus, mais on le garde.
00:18:58Colbe ! Il sait bien jouer avec nous.
00:19:00À l'attaque !
00:19:02Voilà ce que j'ai décidé. On part pour la Prusse orientale.
00:19:05On avait dit qu'on attaquait les Indiens.
00:19:07On les a tous tués l'année dernière.
00:19:09Oui. Et le Prussien, c'est mieux.
00:19:12Et cette fois, on a élu Sarah.
00:19:15Suzanne, ce voyage est dangereux. Nous risquons de ne pas revenir vivants.
00:19:21Es-tu décidée ? Es-tu courageuse ?
00:19:25Oui.
00:19:26Alors, prouve-le. Montre-nous.
00:19:29Comme nos autres vacances ?
00:19:30Oui.
00:19:37Eh bien, mon vieux, si on m'avait dit !
00:19:40Tu n'es qu'un plouc.
00:19:42Sarah, Suzanne, tu es belle.
00:19:45Maïté, ce voyage est dangereux.
00:19:48Es-tu décidée ? Es-tu courageuse ?
00:19:58Oui.
00:19:59C'est à moi que tu t'adresses. Que réponds-tu ?
00:20:02Je réponds oui.
00:20:04Alors, montre-nous. Prouve-le.
00:20:08On va voir.
00:20:18Je ne sais pas.
00:20:21Attention, l'ennemi arrive.
00:20:24Et le rêve repartait.
00:20:26Procler !
00:20:28Le rêve merveilleux, celui dans lequel j'étais le héros, le vainqueur.
00:20:32M. Bertrand, ils nous attaquent. Ils sont des milliers.
00:20:37Les plus ! À vos postes !
00:20:51Touché !
00:20:54Mort, tu peux dire !
00:20:58C'est mon équipe d'armes !
00:21:01Ils m'ont eu ! Je suis touchée !
00:21:07Dites, il est blessé ! Appelez mon secours !
00:21:13Je dirai à ma femme que finalement, je n'étais pas un lâche.
00:21:19Et à mes enfants que leur père est mort au combat.
00:21:22Et que j'étais un héros !
00:21:31Les chevaux arrivent !
00:21:37Maïté, recharge mon fusil ! Je dois venger Zicomart !
00:21:41Moi aussi, mange-moi ! Ils ont brûlé ma maison !
00:21:46Je l'ai eu ! J'ai tué le chef ! On est libres !
00:21:48C'est toujours toi qui tues le chef !
00:21:51Ah, regardez ! J'ai trouvé un petit chat !
00:21:56Qu'est-ce que vous fabriquez ?
00:21:57On joue à la guerre !
00:21:58Et moi, j'ai trouvé un petit chat !
00:22:03C'est l'heure de passer à table.
00:22:11Ton père, il ne t'a toujours pas écrit ?
00:22:13Tu sais, il a autre chose à faire.
00:22:14Ton père, il garde l'Empire.
00:22:16Et l'Indochine, c'est la paire de l'Empire.
00:22:18Et ta mère, Aïcha dans ces orientales ? Elle est là-bas, elle aussi ?
00:22:21Tu ne parles pas de ma mère, s'il te plaît.
00:22:23C'est toi qui disais toujours,
00:22:24Bertrand Carré, fils unique du chef d'escadron Carré,
00:22:26et d'Aïcha dans ces orientales.
00:22:29Tu ne me parles plus de ça.
00:22:32Les enfants, vous êtes prêts ?
00:22:34On a presque fini, maman.
00:22:39Ta cousine, Mélie, elle n'est pas fiancée ?
00:22:43Pas officiellement.
00:22:44Enfin, c'est tout comme avec André Destinville.
00:22:47C'est un gros con, ce type.
00:22:48Pourquoi tu dis ça ? Tu ne le connais même pas.
00:22:50Je l'ai vu il y a deux ans, il est vulgaire et arrogant.
00:22:53André, il n'est pas con du tout.
00:22:55Et puis, il est face au boche, lui.
00:22:57L'arme au pied, il se le roule, bien peinard.
00:23:01Dépêchez-vous, les garçons, à table.
00:23:04On arrive.
00:23:07Six. Un, deux, trois, quatre, cinq, six.
00:23:10Mais monsieur, vous avez triché.
00:23:11Oui, c'est en famille, je triche toujours, mon grand.
00:23:13Papa a raison, il faut tricher. Sinon, à quoi bon ?
00:23:16Le but, c'est de ne pas se faire prendre.
00:23:19Voilà Eugénie qui nous attaque avec un pas de grenadier.
00:23:22Je suis fatigué pour elle, moi.
00:23:26Vous pratiquez le footing, chère Amélie ?
00:23:28Je n'allais pas faire atelier pour deux kilomètres.
00:23:30J'ai reçu une lettre d'André.
00:23:32Je voulais l'apporter tout de suite à sa fiancée.
00:23:36Bien sûr, quelle délicatesse.
00:23:37Je ne fais que mon devoir.
00:23:40Vous ne lisez pas ?
00:23:41C'est une lettre de mon fils, enfin de votre fiancée, bientôt.
00:23:45Tout à l'heure ?
00:23:46Asseyez-vous, Eugénie. Vous devez être épuisée.
00:23:48Certainement pas. Je dois partir.
00:23:50Je voulais apporter la lettre à...
00:23:52Enfin, je pensais que...
00:23:56Je vous raccompagne ?
00:23:58Je déteste déranger.
00:24:03Je déteste vraiment déranger. Bonsoir.
00:24:10Dieu nous préserve des femmes de devoir.
00:24:12Tu ne deviens jamais une femme de devoir, toi.
00:24:14C'est sûr, papa.
00:24:15Tu es injuste avec Eugénie. Tu l'as toujours été.
00:24:18Je lui prends mon bracelet avant de jouer.
00:24:20Cette nuit, je vais dans sa chambre.
00:24:22Je sens que je vais gagner. C'était à qui de jouer ?
00:24:24C'était à moi.
00:24:26Non, non, c'est à moi.
00:24:27Finalement, ce n'est pas les agrades de tricher.
00:24:33Mélie, Bertrand t'en va en prison.
00:24:35Il s'acharne contre moi depuis le début.
00:24:39Ma revanche va être impitoyable.
00:24:42A tout à l'heure, mon beau rêve.
00:24:50Je vous aime, Mélie.
00:24:53Mélie, je vous aime.
00:24:59Je vous aime, Mélie.
00:25:03Je vous aime, Mélie.
00:25:06Je vous aime, Mélie.
00:25:11Mélie, je vous aime.
00:25:26Bertrand ?
00:25:27Vous voulez quelque chose ?
00:25:31André m'a fait envoyer ces chapeaux de Paris.
00:25:33Je ne sais pas quand je pourrai les mettre ici.
00:25:35Surtout en ce moment.
00:25:37C'est ridicule.
00:25:38On n'arrête pas de se surprendre.
00:25:41Charleston devant un caleçon.
00:25:43Maintenant, moi en voilette.
00:25:48Je vous aime, Mélie.
00:25:55C'est impossible.
00:26:02Pourquoi ?
00:26:04Pourquoi ?
00:26:09Je ne sais pas.
00:26:11Je suis fiancée.
00:26:15C'est la guerre.
00:26:17N'obligez pas que vous aimez ce type.
00:26:19Elle n'a même pas lu sa lettre.
00:26:23Non, Bertrand n'a pas le droit.
00:26:25André est là-bas, dans les tranchées.
00:26:27Sous les bombes, peut-être.
00:26:29Quelle tranchée ? Quelle bombe ?
00:26:31Il ne se passe rien.
00:26:33Il ne se passe rien.
00:26:38Arrêtez, Bertrand.
00:26:42Vous avez peur de l'amour ?
00:26:45Vous pouvez toujours lutter.
00:26:48Un jour, vous serez moi.
00:26:52A 14 ans ?
00:26:54Ça, on s'en fout.
00:27:04Ça suffit, maintenant.
00:27:07Vous arrêtez, j'en ai assez.
00:27:09À cette heure-ci, les bombes s'adorent.
00:27:13Ça, vous n'avez pas le droit.
00:27:16Pas vous.
00:27:34On parlait beaucoup des corps francs et pour cause.
00:27:37Ils étaient les seuls à se battre.
00:27:39Tous volontaires, ils avaient leur héros, leur mystique.
00:27:43C'était leur destin.
00:27:45Ils s'en sortaient.
00:27:47C'est la mort.
00:27:51Est-ce que vous savez pourquoi ?
00:27:53Pourquoi vous êtes là ?
00:27:55Parce que vous n'avez pas le droit.
00:27:57Vous n'avez pas le droit.
00:27:59Vous n'avez pas le droit.
00:28:01Vous ne savez pas.
00:28:03leur fait d'armes.
00:28:08On les décorait sur le front des troupes.
00:28:11Les journaux étaient remplis de leurs exploits.
00:28:20Pour se faire engager, Bertrand avait écrit sur un papier
00:28:23« Je donne mon fils à la France.
00:28:25Faites-en un héros. »
00:28:27Signé
00:28:28Laïcha, danseuse orientale.
00:28:31C'est quand même incroyable.
00:28:33Il aurait pu laisser un message, une lettre.
00:28:36Il a dû rentrer chez lui.
00:28:37Où chez lui ?
00:28:39La pension est fermée.
00:28:40Son père est en Indochine.
00:28:41Peut-être que sa mère...
00:28:42Elle existe vraiment, Laïcha ?
00:28:44Parce qu'elle n'existe pas ?
00:28:46Allô ? Allô, mademoiselle ?
00:28:48Tu sais très bien qu'elle a de maudit téléphone à sa mère malade.
00:28:52Allô ?
00:28:53Oui, enfin.
00:28:54Je suis le 1 au petit bosset.
00:28:56Passez-moi la gendarmerie d'urgence.
00:28:57Oui, j'attends.
00:28:58J'ai cherché partout et nulle part.
00:29:00Personne ne l'a vue.
00:29:02Je sais ce que tu dis.
00:29:04Mais réfléchis bien. Moi, je l'ai vue cette nuit vers 1h.
00:29:07Mais je comprends pas.
00:29:08Hier, à 10h30, je l'ai laissée dans sa chambre.
00:29:12Il m'a dit qu'il voulait dormir.
00:29:22C'est ici, le bureau de recrutement ?
00:29:24Au fond de la cour, à gauche.
00:29:31Je vous demande de me faire conduire auprès du colonel commandant les corps francs.
00:29:35Je m'appelle Bertrand Carré,
00:29:37fils du chef d'escadron Carré de la Légion étrangère.
00:29:40Tireur d'élite et volontaire pour tous les coups durs.
00:29:43T'es engagé à ton âge.
00:29:45Il manque pas de culot, le gamin.
00:29:52Pourquoi tu t'habilles en noir ?
00:29:54A tout hasard.
00:29:56Vous avez vérifié les fusils de chasse ?
00:29:59Pourquoi dites-vous ça ?
00:30:01C'est horrible.
00:30:02Y a aussi le puits, Maïté. Elle est douve.
00:30:04C'est juste.
00:30:05On vient, on va voir Aline.
00:30:06Non, on va mieux aller au pont du Diable. C'est là-bas, les suicides.
00:30:17Les gendarmes vont lancer des recherches.
00:30:19Notre gendarme était très aimable. Il nous a recommandé le ton marié.
00:30:23Pas bien vu.
00:30:33Mal retrouvé, tu sais.
00:30:53On s'inquiétait, mon grand. Qu'est-ce que...
00:30:55Qu'est-ce que tu as fabriqué, là ? On disparaît pas comme ça.
00:30:58Rien. Il voulait juste s'engager dans les corps francs.
00:31:00Mais c'est adur que vous avez là.
00:31:02C'est bien, ça.
00:31:03Moi, je suis fier de toi.
00:31:05Il a raison, Colm. C'est très bien.
00:31:07Moi, à ton âge, j'aurais fait pareil.
00:31:09Même à l'âge que j'ai aujourd'hui, ça m'envoie là. La France veut pas de nous.
00:31:12Côté cœur et trip, c'est peut-être un peu dommage.
00:31:16C'est bon.
00:31:17C'est bon.
00:31:18Côté cœur et trip, c'est peut-être un peu dommage.
00:31:22Pauvre gosse.
00:31:24Il est livré à lui-même.
00:31:43Qu'est-ce que tu fais dans le noir ?
00:31:49Tu m'as fait très peur, tu sais.
00:31:54Bertrand.
00:32:01Personne ne veut de moi.
00:32:04Ni vous.
00:32:06Ni la guerre.
00:32:08Je ne veux pas de la guerre.
00:32:11Je ne veux pas de la guerre.
00:32:14Je ne veux pas de la guerre.
00:32:16Personne ne veut de moi.
00:32:18Ni vous.
00:32:20Ni la guerre.
00:32:23C'est à cause de moi que tu es parti cette nuit.
00:32:31Ça vous embête, hein ?
00:32:33Non, au contraire.
00:32:35Je suis très heureuse que tu sois là.
00:32:38J'ai cru que je ne te reverrais plus.
00:32:46Tu sais, moi aussi c'est la première fois.
00:33:17Il y avait là moins de peau, ce qu'on me croit.
00:33:20La grâce inspirée d'un moment.
00:33:25Maïté accomplissait une sorte de rite.
00:33:29Elle était seule à prier de cette façon et en ces termes.
00:33:34Qu'est-ce qu'elle fait ?
00:33:36Elle se baptise.
00:33:38Elle se baptise.
00:33:40Elle se baptise.
00:33:42Elle se baptise.
00:33:44Elle se baptise.
00:33:47Elle est belle, hein ?
00:33:48Ça, quand elle me regarde.
00:33:51Moi aussi.
00:33:54Tu crois qu'elle aime Bertrand ?
00:33:55Non, c'est elle qu'elle aime.
00:33:58Sa prière était païenne.
00:34:00Elle voulait régner seule sur le cœur de Bertrand,
00:34:03qu'elle n'aimait pas, mais qui lui appartenait.
00:34:17Le drapeau du hasard
00:34:39Qu'est-ce que c'est que ça ?
00:34:41Le drapeau du hasard.
00:34:43Ça n'a pas de sens.
00:34:45Justement, c'est pour ça que c'est beau.
00:34:48Sur le corps de notre glorieux camarade, nous faisons le serment solennel que jamais l'Allemand ne fuira de sa présence immonde les terres sacrées de l'île bleue qui est notre patrie.
00:34:57Jurons !
00:34:58Je le jure !
00:35:03Puisque tu es mort, tant pis pour toi, parce que tu verras plus jamais ça.
00:35:10Tu es méchante, il est mort à présent.
00:35:13On verra bien. Le premier arrivé à l'écluse a gagné.
00:35:23Toi, tu n'as pas le droit de me doubler, t'es mort !
00:35:25Attendez-moi, je suis la plus petite !
00:35:27Oh, vous n'êtes pas drôles !
00:35:43J'espère, mon cher André, que tu veux d'éprouver autant de bonheur à me prendre mes lits.
00:35:48J'ai de chagrin à la perdre.
00:35:51Je vous la confie.
00:35:54Je t'en prie.
00:35:56Je t'en prie.
00:35:59Je t'en prie.
00:36:01Je t'en prie.
00:36:03Je t'en prie.
00:36:05Je t'en prie.
00:36:07Je t'en prie.
00:36:09Je t'en prie.
00:36:10Je vous la confie.
00:36:14Mes lits, c'est votre trésor, et c'est aussi le rêve de ma vie.
00:36:21Je vous promets de la rendre heureuse.
00:36:35Comment osez-vous ?
00:36:36Non, il ne l'a pas fait exprès.
00:36:38Mais c'est pas que vous ne l'avez pas fait exprès.
00:36:41Bien sûr, il est malade.
00:36:46Il est jeune, aussi.
00:36:52Restez.
00:36:56Nous n'allons pas gâcher nos fiançailles pour un gamin qui a trop bu.
00:37:03Robasson, va avec lui.
00:37:08Je vais le tuer.
00:37:17Et puis, ce n'est qu'une robe, n'est-ce pas ?
00:37:25Je vais le tuer, cet enfoiré de monde.
00:37:27Dépêche-toi, il n'a que 24 heures de permission.
00:37:31La vie n'est qu'absence.
00:37:35L'amour sans mémoire.
00:37:38Mais qu'est-ce que t'as, Bertrand ? Ça va pas ?
00:37:43Je l'aime.
00:37:46J'aime Elie.
00:37:54Alors, Maïté, tu...
00:38:08Aujourd'hui, c'est charité.
00:38:10Moi, je vais me contenter.
00:38:12Du château qu'il habitait.
00:38:15Je les visite, c'est un vieux château.
00:38:18Du Moyen-Âge avec un fantôme.
00:38:22À chaque étape, on continue à s'amuser.
00:38:25Merci.
00:38:32Opération camouflage terminée.
00:38:34Pas mal.
00:38:36Sauf que...
00:38:37Il est un peu con, Bertrand.
00:38:39Ça sert à rien, les défenses anti-chars, ici.
00:38:42Pourquoi tu dis ça ?
00:38:43Parce que les chars allemands, s'ils viennent, ils passeront sur la route.
00:38:46C'est toi qui es con.
00:38:47Tu crois quand même pas que des vrais Allemands vont venir nous attaquer, ici, non ?
00:38:50Bah, pourquoi ? On avait fait le serment, ça avait l'air sérieux.
00:38:53Ça, c'est Bertrand.
00:38:54Femme, du matériel pour la colonne mobile.
00:38:57Merci.
00:38:58Jolie, non ?
00:39:00T'as déjà embrassé sur la bouche, Robinson ?
00:39:02Bah, oui.
00:39:03Et toi ? Bertrand, il t'embrasse ?
00:39:05Non.
00:39:06Pour que j'accepte, il faudrait qu'il accomplisse un exploit.
00:39:10Pas mal si quelqu'un se blesse.
00:39:13Oui, un exploit comme un chevalier, tu vois.
00:39:16Après, peut-être.
00:39:17Bah, dis donc, toi.
00:39:18C'est compliqué.
00:39:20Moi, j'aime les légendes.
00:39:23Hé, le fille chinoise !
00:39:25Madame Kiki, Madame Kiki, Madame Kimoise.
00:39:29Hé les filles !
00:39:30Quelle charmante !
00:39:32S'est dans les boîtes d'eau qui chante !
00:39:35Les belles filles bâtissent des deux !
00:39:38En avec l'amour, la dame va dans la mine fondre.
00:39:44Vous croyez que c'est le moment de faire des guignols, là ?
00:39:46Ah oui, ça c'est ça.
00:39:47C'est ça, c'est ça.
00:39:49Vous croyez que c'est le moment de faire les guignols, là ?
00:39:52Qu'est-ce que c'est, là, ce barbouillage kaki ?
00:39:54L'idée de ce petit con, je parie. Vous montez au front, ou quoi ?
00:39:57Pas vous.
00:39:58Les Boches sont entrées en Belgique, Bourgodandouille.
00:40:00Ça pète de partout, au nord, à l'est.
00:40:02Mais écoute, papa...
00:40:03C'est une radio anglaise que j'ai écoutée.
00:40:05C'est la grande offensive.
00:40:07C'est pas un jeu, la guerre.
00:40:09Y a des hommes qui meurent en ce moment même.
00:40:11Vous n'êtes pas assez grands pour comprendre, je le regrette pour vous.
00:40:15Maïté, tu rentres à la maison.
00:40:18Allez, poussez-vous.
00:40:34Ça y est, c'est la liberté. Y a plus d'école.
00:40:37C'est les soldats allemands qui nous ont pris nos écoles ?
00:40:39Non, c'est les Cosaques du Don.
00:40:40C'est la vraie guerre, ce coup-ci. Les grandes vacances.
00:40:42On arrête les Boches sur la Marne, comme en 14.
00:40:44Et ensuite, riposte éclair.
00:40:46En deux jours, on est à Berlin.
00:40:48Droit au Reich, on n'a pas le chancelier.
00:40:50En faisant l'élan, Berlin !
00:40:52En faisant l'élan !
00:40:54En tant que père d'Elan !
00:40:56En tant que fils d'Elan !
00:40:57En tant qu'élan même !
00:41:03Mon père va mourir, mes frères vont mourir.
00:41:05Tout le monde va mourir.
00:41:06Et moi qui croyais qu'à l'Immaginaux...
00:41:08Mais l'Immaginaux, c'est la foutaise, ma petite.
00:41:11Des menteries pour le peuple, qui gobe tout.
00:41:14Ton père vient de téléphoner du ministère.
00:41:17La foire est enfoncée, il y a déjà des pertes considérables.
00:41:20C'est normal, c'est la guerre.
00:41:22Parlez sans savoir, M. Bertrand.
00:41:25Moi qui ai vu votre guerre, la grande,
00:41:27j'ai vu mon père partir en criant à la riflette.
00:41:30Il est mort dans les tranchées.
00:41:31Et bien moi, il a été tué le premier jour de mon fiancé.
00:41:41Vous croyez qu'on pourrait perdre cette guerre, monsieur ?
00:41:45Elle est déjà perdue.
00:41:49Ne parle pas comme ça, papa.
00:42:11Bertrand !
00:42:14Tu es fou, tu pourrais tomber.
00:42:31Pourquoi tu fermes ta porte ?
00:42:33Ça fait cinq nuits.
00:42:34Et tu ne me parles plus, tu ne me regardes plus.
00:42:37J'ai peur, Bertrand.
00:42:38Mais de quoi ?
00:42:39Que ta future belle-mère t'aurait pu dit ?
00:42:45Pardon.
00:42:48Tu comprends.
00:42:50Tu es là, tout près.
00:42:52Je ne peux pas t'approcher, je deviens fou.
00:42:55J'imagine André.
00:42:57Peut-être qu'il est prisonnier ou blessé.
00:42:59C'est horrible.
00:43:01Tu ne lui dois rien, tu n'es pas sa femme.
00:43:03Et comme fiancé, tu ne l'aimes pas.
00:43:06Avec la guerre, tout est différent.
00:43:07Oui, justement.
00:43:09Avec la guerre, on peut tous mourir d'une seconde à l'autre.
00:43:11J'ai envie de toi.
00:43:13Les jours, ça va.
00:43:14Il y aura Vincent, les copains.
00:43:16Mélanie, tu m'obsèdes.
00:43:18Je t'aime.
00:43:21Tu m'aimes à mi-temps, quoi.
00:43:23Et lors de mi-temps, tu as 14 ans.
00:43:32Dis-moi que tu ne m'aimes pas.
00:43:34Et je m'en vais.
00:43:37Il y a quelqu'un ?
00:43:39Il y a quelqu'un ?
00:43:41Ne me montre pas.
00:43:43Tu vas voir qui c'est, Jean.
00:43:47J'arrive, mon chéri.
00:43:50C'est Jean, c'est certain.
00:43:51En tout cas, c'est une voiture officielle.
00:43:53Ah, c'est vous.
00:43:55Mes hommages, chère madame.
00:43:56Pardonnez cette intrusion nocturne, mais vu les circonstances...
00:43:59Alors, vous venez, vous autres, là ?
00:44:01On n'est pas seuls.
00:44:02C'est juste le chauffeur et les secrétaires.
00:44:03Où est le téléphone ?
00:44:05Je vous présente, M. Clapart.
00:44:06Un collaborateur de Jean au ministère.
00:44:09Le chef de cabinet.
00:44:10Enchanté, Alexandre Lavallée.
00:44:11Mon frère.
00:44:12Mon fils.
00:44:14Bonjour, Théodore, excusez-moi.
00:44:16Le ministre arrive avec votre mari et je dois tout de suite téléphoner.
00:44:19Oui, mais à cette heure-ci, la téléphoniste du petit bosset dort, monsieur.
00:44:22C'est extrêmement contraire.
00:44:25Et enfin, les archives, vous les avez laissées dans le coffre à la disposition de n'importe qui.
00:44:29Allez, Monique, courez !
00:44:30Mais, M. Clapart, vous savez bien, avec mon dos, je ne peux rien porter.
00:44:33Non, mais c'est vous. Je dois tout faire.
00:44:36Qui est cet olivrius ?
00:44:37Mon père l'a surnommé Gazonette.
00:44:38M. Clapart fait beaucoup de fumée, mais aucun éclair.
00:44:41Je suppose que tout ce joli monde a l'intention de dormir chez moi.
00:44:43Je vous laisse vous en occuper, alors.
00:44:44Va voir Vincent. Va chercher Bertrand pour nous aider.
00:44:47Attendez, laissez-le, ma tante.
00:44:48Il dort ?
00:44:50Laissez-le.
00:44:52Enfin, tu supposes qu'il dort.
00:44:55Avez-vous un coffre-fort ?
00:44:56Aux archives, il ne risque rien ici.
00:44:58Mais dites-moi, qu'est-ce qui arrive exactement ?
00:45:01Dois-je le dire ?
00:45:02Ou alors, sous le saut du secret,
00:45:04le gouvernement a quitté Paris pour une destination que je ne suis pas autorisé à révéler.
00:45:08Et le ministre arrive ici demain avec sa suite.
00:45:11Il m'a personnellement chargé de tout organiser, et je ne dors plus depuis trois jours.
00:45:14Si le gouvernement quitte Paris, rassurez-vous, il ne fera que passer.
00:45:17Ben voilà, il a raison. Le but est encore de laisser coucher.
00:45:20Je vous laisse vous occuper de tout ce joli monde.
00:45:22Bon voyons.
00:45:23Suivez-moi, monsieur.
00:45:27Bonsoir, Mélie.
00:45:29Bonne nuit.
00:45:35C'est le chef de cabinet.
00:45:37J'ai entendu qu'il allait grattiner.
00:45:39Le ministre arrive, il s'appelle Chabanet.
00:45:41Papa dit qu'il a vraiment une maison close.
00:45:43Est-il digne de ce gâchis, aussi désastreux que ce désastre ?
00:45:46Fais-t'en faire.
00:45:47Moi, Bertrand Carré, 14 ans,
00:45:50tireur d'élite, lanceur de couteaux,
00:45:53volontaire pour tous les coups durs, et amoureux fou.
00:45:56Cela va de soi, j'effacerai tout et recommencerai pour mon compte.
00:46:00Tu es fou.
00:46:01Pour du toque, c'est du toque. Un vrai truc de bordel.
00:46:04Mais j'y tiens. Tu le veux ?
00:46:06Pas le bracelet de ta mère ?
00:46:08Puis la tête des autres, ils me voyaient avec ton bracelet.
00:46:10Juste maintenant, quand on est seul.
00:46:18Tu es à moi, je vais te clouer là.
00:46:20Tu ne pourras plus bouger. Jamais.
00:46:24Je t'aime.
00:46:26Je t'aime.
00:46:28Toi, tu m'aimes ?
00:46:29Dis-le.
00:46:32Je t'aime.
00:47:00Tu n'étais pas ma flamme
00:47:04Je vends le héros, nous nous serrons
00:47:06Je vends le bison, nous nous bisons
00:47:08L'amour nous a cinq ans
00:47:10Petit ose, oise, zizi
00:47:13Oh, bah, dis-donc, c'est pas Deauville, ici.
00:47:17Riri, on est rendus.
00:47:21Il dort, le pauvre chou. Il est crevé.
00:47:24C'est pas drôle d'être ministre quand rien ne va plus comme avant.
00:47:26Nous n'allons pas nous attarder ici.
00:47:29La situation est pire que tout ce qu'on pouvait imaginer.
00:47:31Où allez-vous ?
00:47:32À Bordeaux.
00:47:33Je pars avec toi.
00:47:34Moi aussi, papa.
00:47:35Non.
00:47:37Non, toi, tu restes ici.
00:47:38Tu seras plus en sécurité.
00:47:40Et après Bordeaux ?
00:47:42Après ?
00:47:43Après, je ne sais pas, peut-être l'Afrique du Nord, pour continuer le combat.
00:47:48Merci.
00:47:49Je connais la maison, monsieur le ministre.
00:47:51Je vais vous conduire à votre chambre.
00:47:53Votre collègue des travaux publics est au château de Bonneuil, à deux pas d'ici.
00:47:57Il y a aussi la femme de l'ambassadeur d'Haïti.
00:47:59J'ai organisé un dîner.
00:48:01Un dîner ?
00:48:02Je croyais que c'est bien le moment.
00:48:03Ça te distraira, mon chou. Et moi aussi.
00:48:06Bonjour, monsieur le ministre.
00:48:07Ah, Céramie, elle est venue.
00:48:08Merci.
00:48:10Par ici, monsieur le ministre.
00:48:11Bonjour.
00:48:13Je m'appelle Lili Palma.
00:48:14Des bouffes parisiennes.
00:48:15Enchanté, Alexandre Lavallée.
00:48:17Quelle affaire, ces boches, tout de même.
00:48:19Moi, j'en bave.
00:48:20Figurez-vous que grâce à Riri, je devais être Fifi.
00:48:23Ou Châtelet, en plus.
00:48:24Et paf, c'est annulé.
00:48:25Oh, c'est dommage.
00:48:26Désolément, vous aurez adoré.
00:48:27C'est un peuple très melomane.
00:48:29Mais Fifi, c'est pas un melou ?
00:48:31Hein ?
00:48:33Vous me charriez, là, hein ?
00:48:34Mademoiselle, je ne me permettrai pas.
00:48:36Vodée comme vous, ça court pas les rues.
00:48:38Vous êtes un vrai gentleman.
00:48:40Moi, j'ai un principe.
00:48:41Jamais de regrets.
00:48:43Et puis, grâce à tout ça, je connais.
00:48:45Mais voilà.
00:48:46Et puis, l'art de la campagne, hein.
00:48:48Paroles.
00:48:49Ça me ravigote.
00:48:50Ça fait une demi-heure qu'elle est enfermée là-dedans.
00:48:52Il y a des limites, tout de même.
00:48:54C'est insensé, ce courrier que vous avez laissé s'amonceler.
00:48:56Moi, je suis fatiguée.
00:48:57Je dors pas à la campagne.
00:48:59J'ai tout repris en main, monsieur le ministre.
00:49:01Ne vous inquiétez pas.
00:49:02Tout sera à votre signature dans une heure.
00:49:06Vous avez là un collaborateur précieux.
00:49:08Pour parler tant qu'il coure,
00:49:09un homme qui fait sans deux doigts
00:49:10fut-il dérisoire, c'est pas si mal.
00:49:12Oh, mon chien !
00:49:13Le chauve-bain fait un de ces boucans !
00:49:15Quelle aventure !
00:49:16Et la tête de mystère !
00:49:17Quand je raconterai ça aux copines,
00:49:20qu'elles vont se boyotter.
00:49:24Des charmantes.
00:49:25Vous trouvez ?
00:49:32Va prendre le mystère.
00:49:48Voyez cette plante.
00:49:51Elle ne fleurit qu'une fois tous les deux ans.
00:49:55Dans un mois,
00:49:57on verra les fleurs apparaître.
00:49:59Eh bien, voilà.
00:50:01Vous pensez vraiment aux choses importantes, vous.
00:50:05J'ai pas dormi de la nuit.
00:50:07J'ai pas dormi de la nuit.
00:50:09J'ai pas dormi de la nuit.
00:50:11J'ai pas dormi de la nuit.
00:50:13J'ai pas dormi de la nuit.
00:50:15J'ai pas dormi de la nuit.
00:50:17Les coques, les chiens, les oiseaux ?
00:50:21Vous.
00:50:23Vous.
00:50:24Et vous.
00:50:26Je n'ai pensé qu'à vous.
00:50:28Je sais, ça...
00:50:30Ça paraît fou, mais...
00:50:32Mais la vie, hein ?
00:50:34Alors, qu'est-ce qu'on fait ?
00:50:38Comment ça, qu'est-ce qu'on fait ?
00:50:41Qui, d'abord ?
00:50:42Vous et moi.
00:50:44Ça se voit que vous êtes descendu du manège
00:50:46et que vous le regardez tourner sans vous.
00:50:48Mais moi, je vous dis, je suis là, moi.
00:50:50Remontez.
00:50:52Je veux vous rendre heureux.
00:50:54Ma vie est ici.
00:50:56Paris, le théâtre, dans le fond.
00:50:57Je m'en bats l'œil.
00:51:00Oui, mais enfin, notre...
00:51:04Il aurait le cœur brisé.
00:51:05Riri ?
00:51:06Voilà, Riri.
00:51:08Oh, ça, oui, je sais.
00:51:10Pauvre Riri.
00:51:12Mais moi, qu'est-ce que j'y peux, hein ?
00:51:14L'amour, c'est...
00:51:17La chair est faible.
00:51:19On le sait.
00:51:21On sait.
00:51:25Ben, il y a cette guerre aussi, hein ?
00:51:28Ah, oui.
00:51:29D'accord, ça va.
00:51:33Je vous plais pas, hein.
00:51:38Riri, vous plaisez aux hommes, vous le savez bien.
00:51:42Pas à tout seul.
00:51:43Pas à tout seul.
00:51:46La preuve,
00:51:48j'ai jamais eu de nostalgie.
00:52:14L'éclairage aux bougies arrangeait le ministre Chabanet
00:52:16qui se sentait menacé personnellement par la loup-de-vaffe.
00:52:20Les personnages surgissaient de la pénombre,
00:52:22blafards, les traits tirés par la fatigue et les yeux rougis,
00:52:25car certains avaient voyagé toute la nuit.
00:52:28Mais aucun n'aurait renoncé pour autant
00:52:30à cette célébration posthume de leur vanité politique.
00:52:34Rire.
00:52:36Rire.
00:52:38Rire.
00:52:40Rire.
00:52:41Rire.
00:52:43Toute cette passion posthume de leur vanité politique.
00:52:47Merveilleuse soirée, mademoiselle.
00:52:50Dernier soupir d'un monde qui s'achève.
00:52:54Avez-vous lu Fermina Marchese ?
00:52:56Je vous remercie.
00:52:57Allowance, Madame l'ambassadrice.
00:52:59C'est un roman de Valéry Larbon.
00:53:01Il évoque le destin de ces enfants haïtiens
00:53:03que leur famille a envie en France, pour leurs études, et...
00:53:06et plus tard...
00:53:07Oui, pour qu'ils s'instruisent et s'imprégnent de votre culture.
00:53:11Vous n'imaginez pas l'émotion presque religieuse qui y régnait dès qu'il s'agissait de votre pays.
00:53:18La France, mère des armes, des arts et des lois.
00:53:28Les bombardes.
00:53:30Mais pas si loin que ça.
00:53:41On va pas laisser peindre des bons petits plats d'Élise.
00:53:52Vos amis dînent avec nous.
00:53:54Kolb, tu viens aussi.
00:53:55Allez.
00:53:57Quand on dira aux parents qu'on a mangé au château.
00:54:00Kolb.
00:54:02Tu n'as pas faim, Kolb ?
00:54:03Je n'aime pas grand la guerre, monsieur.
00:54:05Il vient que ce n'est pas sa place ici.
00:54:08Bon, allez. Élise, Janine, asseyez-vous. C'est le moment de se serrer les couilles.
00:54:11C'est vrai, monsieur, je peux ?
00:54:13Assieds-toi.
00:54:14Les enfants, les domestiques à table, j'ai jamais vu ça. Même en 14.
00:54:17Tout fout le camp. Pauvre France.
00:54:20Ça m'embrouille, toutes ces fourchettes.
00:54:22En principe, pour le poisson, tu prends le couteau qui ressemble à la cuillère.
00:54:25Ça n'a pas de sens.
00:54:26Tu prends celle que tu veux.
00:54:27Ne te fais pas remarquer, s'il te plaît.
00:54:31Château Becheval, 1934. Ça vous ira, monsieur le ministre ?
00:54:33Ça fera aller, monsieur le comte.
00:54:34Allez.
00:54:38Je t'aime, papa.
00:54:40Moi aussi.
00:54:43Alors, cette guerre risque de vous faire rater l'école ?
00:54:45J'espère bien que non.
00:54:47C'est vrai ? Ma fille me disait combien vous aimez apprendre.
00:54:50Chez nous, c'est une passion. On a une maîtresse.
00:54:52Sexy ?
00:54:53Ce n'est pas elle, c'est ses robes.
00:54:55Tu ne fais pas trop le malin, toi, parce que quand elle est là...
00:54:57Et toi, Maïté, t'arrives de penser à l'amour, quelquefois ?
00:54:59Les filles ne pensent qu'à ça. On les entend glousser.
00:55:02Au contraire, les garçons ont un vrai problème, surtout en temps de guerre.
00:55:05Vous vous moquez de nous, là ?
00:55:09Qu'est-ce que ça peut te faire ?
00:55:11Elle a sa guerre, on a la nôtre.
00:55:1722 ! Yes ! La cousine Mélie ! Je vais quand même.
00:55:22Je vais avec lui, la cousine Mélie, que je me recupe.
00:55:25Oh mince ! C'est pas de la camelote, ça.
00:55:27Vous n'êtes pas déçus ?
00:55:29Déçus ? Pourquoi ?
00:55:31Par ce désastre et par cette guerre ?
00:55:34Est-ce que tu pensais que ça serait agréable, une guerre ?
00:55:37Oui.
00:55:39Et que ce n'est pas un enjeu de la guerre ?
00:55:41Et que c'est pas une guerre de la guerre ?
00:55:44Mais c'est un enjeu de la guerre !
00:55:47Je suis désolée.
00:55:49C'est vrai, c'est vrai.
00:55:50Je suis désolée.
00:55:52Oui, j'ai arrêté le repos du guerrier.
00:56:02Quel âge as-tu, Maïté ?
00:56:0313 ans.
00:56:04Et à 13 ans, crois-tu que ce soit convenable ?
00:56:06Et notre repas de route, vous trouvez que c'est convenable ?
00:56:12Ne force pas ton talent, Maïté.
00:56:16Tu ne comptes tout de même pas arrêter les chiens allemands avec du 5-5 ?
00:56:19On les arrêtera parce qu'on sera là. C'est tout.
00:56:23Évidemment, en nous voyant, mort d'être eux, ils fuiront.
00:56:26Je l'ai eu.
00:56:27Tu me laisses tirer ?
00:56:28J'ai dit non.
00:56:30Rien qu'une fois. Je suis quand même ton deuxième lieutenant.
00:56:33Et moi vers 30. Tu me laisses tirer ?
00:56:36Que Maïté ?
00:56:37Et moi ?
00:56:38J'ai dit que Maïté.
00:56:42Espérons que je l'ai.
00:56:45Qu'est-ce que vous fabriquez ?
00:56:47Qu'est-ce que vous fabriquez ?
00:56:49On joue.
00:56:50J'ai entendu des coups de feu.
00:56:51On joue à la guerre. On n'est pas des lâches, nous.
00:56:53Exercice de tir.
00:56:55C'est le fusil de papa ?
00:56:57Tu l'as volé ?
00:57:02On l'a emprunté.
00:57:07Pourquoi tu prises ce fusil ?
00:57:10On défend l'île bleue. Elle appartient à Bertrand.
00:57:12Et on la défendra jusqu'au bout.
00:57:14On est obligés. On a le juré.
00:57:17Je vais tuer quelqu'un.
00:57:20Millie.
00:57:24Millie.
00:57:27Rends-moi ce fusil.
00:57:29Non, c'est trop dangereux.
00:57:32Si tu m'aimes,
00:57:34rends-moi ce fusil.
00:57:40Et toi, tu m'aimes ?
00:57:44Oui.
00:57:46Et tu le sais.
00:58:00André, reviens.
00:58:04Il est blessé, mais ça va aller.
00:58:06Je vais m'en occuper moi-même.
00:58:08Une mère sait toujours ce qu'il faut faire pour son fils.
00:58:12Il guérira.
00:58:14Il faut avoir confiance.
00:58:16Et prier aussi.
00:58:18Prier.
00:58:22Il faut que je me dépêche.
00:58:24Il faut que tout soit en ordre avant qu'il arrive.
00:58:26Allez, cochez.
00:58:32Stop.
00:58:35Surtout, si on vous dit qu'André est mort, c'est faux.
00:58:37N'y croyez pas.
00:58:39Mon fils est sur le chemin du retour.
00:58:41Et ce soir, il sera dans mes bras.
00:58:44Au revoir.
00:58:51On vient de voir Eugénie.
00:58:53Le fiancé d'Emilie est mort. Elle est venue nous l'annoncer.
00:58:55Elle nous a dit que ce n'était pas vrai, qu'il n'était pas mort.
00:58:57Qu'il était blessé et qu'il rentrait.
00:58:59J'ai vu le télégramme et c'est écrit dessus qu'il est mort.
00:59:02Cette pauvre madame Eugénie, elle perd la tête.
00:59:05La douleur, ça rend fou.
00:59:07Où est Emilie ? Dans le parc, je crois.
00:59:11Mais qu'est-ce qu'il a ?
00:59:13J'en sais rien, moi.
00:59:22J'ai peur, Bertrand. Je me sens coupable.
00:59:25Horriblement coupable.
00:59:27Mais tu lui dois rien. Tu n'étais pas sa femme.
00:59:30Non, Bertrand, on n'a pas le droit.
00:59:32Il ne faut plus qu'on se voit.
00:59:35Toi, tu n'as rien fait de mal.
00:59:37Toi non plus.
00:59:41Lui, là-bas, il doit être très malheureux.
00:59:44Il a sans doute peur de te perdre.
00:59:48De qui tu parles ?
00:59:50De Bertrand.
00:59:51Si en ce moment, je ne leur parle pas beaucoup, alors...
00:59:54La nuit dans les couloirs...
00:59:59Au début, ça m'a un peu choqué, évidemment.
01:00:05Tout amour qui passe est bon à prendre, ma petite fille.
01:00:09Tu penses à maman ?
01:00:11À elle, à d'autres aussi.
01:00:14C'est une longue vie que tu verras.
01:00:18Pas toujours.
01:00:20Non, pas toujours, c'est vrai.
01:00:22Mais ce qu'on sait, demain.
01:00:35Qu'est-ce qui se passe ?
01:00:37Ça y est, c'est la vraie guerre. Tu es content ?
01:00:40Les allemands approchent. Vous voyez, il ne reste plus que nous.
01:00:43Imaginez qu'ils trouvent l'île bleue vide.
01:00:45Ils ne sauraient même pas qu'elle nous appartient.
01:00:47Ça serait comme si elle n'avait jamais existé.
01:00:49Comme si nos nations jamais existaient.
01:01:04Enfin, mon capitaine. Vous voyez bien que vous gênez, là.
01:01:07Difficile de faire la guerre sans gêner les civils, monsieur le maire.
01:01:10Vous avez entendu le maréchal ? Il a dit de cesser le combat.
01:01:13Écoutez-moi bien. Tant qu'un soldat français reste debout...
01:01:16Vous avez l'intention d'arrêter les allemands ici, c'est ça ?
01:01:19Ça va vous amuser de faire détruire un petit village qui ne vous a rien demandé et qui n'aspire qu'à la paix.
01:01:23Ils défendent notre honneur. Il faut en tenir compte.
01:01:26Madame Poirier, à l'école, vous êtes le maître. Dans le cas présent, c'est moi qui décide.
01:01:30Nous aussi, nous sommes déchirés. Il s'agit d'honneur et ça, je le comprends.
01:01:35C'est pour ça que je vous suggère de vous replier.
01:01:38Mais se replier, ce serait renoncer à son honneur.
01:01:40Madame Poirier, taisez-vous !
01:01:43Vous rendrez compte à vos supérieurs que vos mitraillettes se sont enrayées.
01:01:46Comme ça, l'honneur sera sauf.
01:01:48Je n'ai pas d'ordre à recevoir de vous !
01:01:52Je ne reçois d'ordre de personne !
01:01:55L'armistice n'a pas été signé !
01:01:58Alors je reste là, face à l'ennemi, prêt à combattre !
01:02:02Mon fils ! Mon fils !
01:02:05Mon fils, écoutez-moi.
01:02:07C'est une question de charité chrétienne, mon fils.
01:02:11Songez aux mères de vos jeunes soldats, à leurs fiancées.
01:02:15Ce n'est pas une faute contre l'honneur que d'y penser.
01:02:18Foutez-moi le camp !
01:02:20On n'a pas besoin des lâches !
01:02:22On n'a pas besoin des lâches !
01:02:24Mon capitaine, obéissez-moi.
01:02:26Repliez-vous, sinon je dirai moi-même devant des Allemands
01:02:28pour tenter de trouver avec eux, dans l'honneur,
01:02:31un moyen d'épargner mon village.
01:02:34Ne faites pas ça, monsieur le maire.
01:02:37Ah non, lui au moins, ce n'est pas un mouton.
01:02:40Il a raison, il veut se battre.
01:02:43Vous les écrasez, les cheveux !
01:02:47Capitaine !
01:02:49On est tournés !
01:02:53C'est pour mon papa.
01:02:55Quelqu'un de l'état-major.
01:02:57C'est pour ma maman.
01:02:59Le livreur, c'est tout le temps pour ma mère.
01:03:02Les factures, c'est tout le temps pour mes pères.
01:03:05Les vieux pyjamas, c'est pour mon papa.
01:03:08Les dessous troublants, c'est pour ma maman.
01:03:12Les chaussures sans coquettes, mais les plus sales chaussettes,
01:03:15pas trop grandes comme ça.
01:03:17C'est pour mon papa.
01:03:19Les dessous troublants, c'est tout le temps pour mes pères.
01:03:22Les vieux pyjamas, c'est tout le temps pour mes pères.
01:03:25Les chaussures sans coquettes, mais les plus sales chaussettes,
01:03:28pas trop grandes comme ça.
01:03:30C'est pour mon papa.
01:03:32Repos !
01:03:34Qui commande ici ?
01:03:36C'est moi, mon général.
01:03:38Étonnant.
01:03:40Vous pensez trouver des Allemands ?
01:03:43Ils doivent être en retard,
01:03:45à moins que vous soyez en avance.
01:03:49Je ne veux pas vous blâmer ni vous donner d'ordre contraire,
01:03:52mais avez-vous une idée de l'endroit
01:03:54où se trouve le grand quartier général à cette heure ?
01:03:57Négatif, mon général.
01:03:59À Montauban !
01:04:02Pourriez-vous imaginer cela ?
01:04:04Montauban !
01:04:10Vous n'avez fait plus que votre devoir.
01:04:14J'ai pris de l'essence.
01:04:16Marchez, mon ami, marchez !
01:04:19Gardez-vous libres et vivants.
01:04:22C'est moi qui vous le demande.
01:04:26Vous avez vu comment on tourne une crêpe ?
01:04:28Je ne serais pas content qu'il s'en aille.
01:04:30Le capitaine défendait l'honneur.
01:04:32Oui, mais il te piquait ton rôle.
01:04:35Vous avez entendu ?
01:04:38Le maréchal Béthin s'est tué.
01:04:41Le maréchal Béthin s'est tué ?
01:04:43Qui a dit ça ?
01:04:44À la radio. Il a dit
01:04:46« Je fais don de ma personne à la France ».
01:04:48Mais ça ne veut pas dire qu'il s'est tué.
01:04:50Au contraire, il devient chef de la France.
01:04:52Il s'arrange avec les militaires allemands pour arrêter cette guerre.
01:04:55Il aurait mieux fait de se tuer.
01:04:57Quand on est maréchal de France, on ne capitule pas.
01:04:59C'est plus compliqué que ça.
01:05:01Non, c'est simple.
01:05:02Un soldat, ça meurt au combat.
01:05:04Ou ça se met une balle dans la tête.
01:05:06Pont final.
01:05:11Ne bouge pas.
01:05:27Je viens juste d'arriver près de toi.
01:05:40Merci.
01:05:47Ils arrivent !
01:05:49Les Allemands arrivent !
01:05:51Ils arrivent !
01:05:53Les Allemands arrivent !
01:05:55Ils sont en verre avec des casques.
01:05:57Je les ai vus par la fenêtre.
01:05:58Il y en a un dans sa tourelle, il m'a dit bonjour.
01:06:00Et moi, comme un con, je lui ai répondu.
01:06:02Après, je n'ai vu d'autres, à pied en motocyclette.
01:06:05Ceux des chars sont en noir, avec des épaulettes rouges.
01:06:08Eux aussi, ils m'ont fait bonjour.
01:06:10Et naturellement, à eux aussi, tu as répondu.
01:06:12Oui, je me suis sauvée par la fenêtre pour vous prévenir.
01:06:15Ils viennent par ici ?
01:06:16Je n'en sais rien, mais il y en a partout.
01:06:18Il faut mettre les bouts, et en vitesse.
01:06:21On a juré de défendre notre île, non ?
01:06:23C'est une armée, Bertrand, je les ai vus.
01:06:25Il faut partir maintenant.
01:06:28Si vous voulez,
01:06:30vous reprenez votre liberté.
01:06:33Décidez-vous.
01:06:34Vite.
01:06:36J'ai la trouille, mais je reste.
01:06:39Phase 1.
01:06:40Depuis la mort du fiancé de Milly, Bertrand avait changé.
01:06:43Nous, on rentre.
01:06:45Nous, on reste.
01:06:46J'ai dit que non.
01:06:47Viens.
01:06:48On ne peut pas, on m'a juré.
01:06:49C'était pour rire. Viens maintenant.
01:06:51Convention, viens avec moi.
01:06:52Maïté, tu prends tes jumelles et tu montes dans l'affaire Le Guet.
01:06:55Maïté avait perçu son secret désespoir,
01:06:58et elle avait décidé de combattre à ses côtés jusqu'au bout.
01:07:01Elle redevenait ainsi celle qu'elle n'avait jamais cessé d'être.
01:07:04Un rêve.
01:07:06Une fiancée interrompue.
01:07:08Une veuve pour rire.
01:07:10J'ai les pétards.
01:07:14Vite, il faut faire vite.
01:07:15Si les soldats arrivent sur la route et qu'ils voient les mannequins,
01:07:17ils risquent de tirer.
01:07:18Aide-nous.
01:07:19On leur répondra.
01:07:20Je ne peux pas te laisser faire ça, Bertrand.
01:07:22Je suis responsable de toi.
01:07:23Le seul responsable de moi, c'est moi, tu comprends ?
01:07:25Et si t'arrives un accident, ta mère...
01:07:27Papa, ma mère, s'il te plaît, je te l'ai déjà dit.
01:07:30Et Milly, t'as pensé à Milly ?
01:07:32Milly comprend.
01:07:33Elle n'est pas une pétoucharde, elle est comme moi.
01:07:35T'es pas brave, Bertrand. T'es cinglé.
01:07:37Je me fous de ce que tu penses.
01:07:39Et ne t'avise pas à tout raconter à ton oncle.
01:07:41Je fais ce que je veux.
01:07:56Ils vont en chercher d'autres. Vite !
01:08:03Merci.
01:08:05Ces gommards les avaient préparés pour le 14 juillet.
01:08:08J'ai fait un essai.
01:08:09Une explosion de ce machin fait autant de bruit qu'un fusil de guerre.
01:08:13C'est aussi maintenant à trois.
01:08:14Et en vingt secondes, on les allume tous.
01:08:17T'imagines la pétarade ?
01:08:19Les gens allemands, ils sont là !
01:08:21Maïté !
01:08:23Maïté !
01:08:25Maïté !
01:08:26Maïté !
01:08:27Maïté !
01:08:28Maïté !
01:08:29Maïté !
01:08:30Maïté !
01:08:31Maïté !
01:08:32Tu les vois ?
01:08:33Non, ils sont sur la nationale.
01:08:38Ah, ça y est, je les vois.
01:08:39Il y en a combien ?
01:08:41Sept.
01:08:42Ah non, attends, il y en a d'autres qui arrivent.
01:08:44C'est des automitrailleuses.
01:08:46Et je vois les soldats qui ont des grosses lunettes.
01:08:48Ils vont où ?
01:08:50Ils continuent sur la nationale.
01:08:52Je suis content, pétouchard.
01:08:54Tes chances augmentent.
01:08:55Non.
01:08:56Tu crois quoi ?
01:08:57Les garçons, regardez, ils arrivent !
01:09:02Ils arrivent !
01:09:13Tous à vos places.
01:09:14Pour Maçon, à gauche.
01:09:15Cigoumar, à droite.
01:09:16A nous aussi.
01:09:31Cigoumar, à gauche.
01:10:01Ils regardent...
01:10:03Le tir !
01:10:12La vache, il me tire en castle !
01:10:15Qu'est-ce que c'est que ça ?
01:10:17Sir, ça est bizarre,
01:10:18ils ne bougent pas.
01:10:20Voyez-vous ?
01:10:21Et les vises,
01:10:22quelle armée est-ce ?
01:10:24Je ne sais pas.
01:10:25Mais celui qui remplit...
01:10:26le temps de lacher les fringues
01:10:27au lieu de la feuer d'un homme d'armée allemand ?
01:10:30Et re-hupe ce barricade.
01:10:32Parfait.
01:11:01Tu crois que ça va marcher ?
01:11:03J'espère.
01:11:30Qu'est-ce qu'ils font ?
01:11:54Ils reculent, non ?
01:11:55On leur a foutu une sacrée trouille.
01:11:57C'est leur dernier saut.
01:12:04Il ne vous a rien dit ?
01:12:06S'il vous plaît, arrêtez !
01:12:12Il faut que vous appuyez sur le bouton.
01:12:15Troisième phase de réparation.
01:12:16Quelle phase ?
01:12:17De quoi il parle ?
01:12:18On regroupe en force et on défend la barricade.
01:12:21C'est le dernier barricade.
01:12:23Vous aimez ça ?
01:12:25Les enfants jouent, c'est drôle.
01:12:27Et surtout, ils perdent du temps.
01:12:33Carl !
01:12:35Tu m'appuies sur les arbres là-bas.
01:12:36Hauteur 2 mètres.
01:12:38Comme je les ai vus là-bas,
01:12:40c'est un peu au-delà de leur tête.
01:12:42Et tu tires sur les stroupoupes !
01:12:45Les gars seront très fiers de vous.
01:12:48Mais lieutenant...
01:12:49Ces jeunes Français nous donnent l'honneur de se défendre.
01:12:51Et cette honneur ne nous dérange pas.
01:12:53Feu !
01:13:05Vous avez vu ?
01:13:08Merde, il y a un trou.
01:13:10Ils n'ont pas le droit de passer sur des enfants.
01:13:12Quand même !
01:13:13Mes félicitations pour la peur que vous nous avez faite.
01:13:16Mais à présent, je vous donne l'ordre de dégarpir.
01:13:19Et laissez la place aux grands.
01:13:21J'y vais.
01:13:22Faites pas le con, Bertrand.
01:13:24C'est fini maintenant.
01:13:25On a fait ce qu'on a pu.
01:13:27Vous peut-être.
01:13:29Moi pas.
01:13:30T'es fou, Bertrand.
01:13:31Non, reste.
01:13:33Je dois y aller.
01:13:36Vous souhaitez qu'on parle les montres, c'est ça ?
01:13:42Bravo !
01:13:44Bravo pour les casquettes.
01:13:45Bravo pour le drapeau.
01:13:46Bravo pour le drapeau.
01:13:48Les mannequins aussi, c'était réussi.
01:13:51C'est très bien d'avoir voulu se défendre.
01:13:59C'est le lieutenant von Pickendorf du 3e Régiment blindé Westfalen de l'armée allemande qui vous parle.
01:14:04Je vous offre une dernière chance de vous retirer dans l'honneur avec vos armes et votre étendard.
01:14:14Mais qu'est-ce qu'il croit, ce Pickendorf ?
01:14:16Que je suis un gosse et que je joue ?
01:14:23Je m'appelle Bertrand Carré.
01:14:26Vous êtes aux frontières de chez moi, vous ne passerez pas.
01:14:29Tu crois qu'il va leur parler de son père ?
01:14:31Richard, dans ce genre de tale, ça peut toujours leur plaire.
01:14:34Je prouve de l'amitié pour vous.
01:14:37Je suis heureux de vous avoir trouvé sur ma route.
01:14:42Vous avez voulu stopper l'armée allemande ?
01:14:46Je crois comprendre pourquoi.
01:14:49Je me souviendrai longtemps de vous.
01:14:52Et vous également, mademoiselle.
01:14:54Je m'appelle Maëté Drefford.
01:14:56J'appartiens aussi à Bertrand Carré.
01:14:58Intéressant.
01:15:01Vous avez deux minutes pour quitter les lieux.
01:15:03Roubasson, mon fusil !
01:15:08Je me rends, je me rends. J'ai 14 ans, je veux pas mourir.
01:15:16Allez !
01:15:36Bonsoir.
01:15:37Prends la flamme.
01:15:46Le hasard. Vous voulez sauver l'honneur ?
01:15:51Elle réussit.
01:15:55C'est bon.
01:15:57C'est bon.
01:15:59C'est bon.
01:16:01C'est bon.
01:16:03C'est bon.
01:16:05C'est bon.
01:16:08C'est bon.
01:16:10C'est bon.
01:16:12C'est bon.
01:16:14C'est bon.
01:16:16C'est bon.
01:16:18C'est bon.
01:16:31Le chef !
01:16:46Je suis désolé. C'est un malentendu tragique.
01:16:51Est-ce que je peux faire quelque chose?
01:16:54Oui.
01:16:57S'il vous plaît.
01:16:59Je suis désolé.
01:17:01Je suis désolé.
01:17:03Je suis désolé.
01:17:05Je suis désolé.
01:17:07Je suis désolé.
01:17:09Je suis désolé.
01:17:11Je suis désolé.
01:17:13Je suis désolé.
01:17:15Sortir de chez moi.
01:17:32Qu'est-ce qu'il se passe?
01:17:37Bertrand!
01:17:40Bertrand, parle-moi!
01:17:42Bertrand, c'est moi!
01:17:44Bertrand, c'est moi!
01:17:48Bertrand!
01:17:50Bertrand, parle-moi!
01:17:52Arrête, Milly.
01:17:55Mais ne me laisse pas!
01:18:00Il faut faire quelque chose, papa!
01:18:04On ne peut plus rien faire, Milly. Viens.
01:18:07C'est pas possible!
01:18:15Tu es mort en héros.
01:18:18Comme tu le voulais.
01:18:21À présent, je suis seule.
01:18:28Ce n'est pas vrai, Maïté.
01:18:31On est là, nous.
01:18:35Elle a raison. Ce ne sera jamais plus comme avant.
01:18:39On ne peut plus rien faire, Maïté.
01:18:41Elle a raison. Ce ne sera jamais plus comme avant.
01:18:48Bertrand a connu l'amour avant de mourir.
01:18:51Tu lui as fait le plus beau des cadeaux.
01:18:53Tu l'aimais, il l'a su.
01:19:05Garde le souvenir de sa jeunesse.
01:19:08N'essaie pas de l'oublier.
01:19:12Quand c'est important, on se souvient pour toujours.
01:19:16Et c'est bien comme ça.
01:19:22Quand on aime quelqu'un, il ne meurt jamais.
01:19:29Dix ans plus tard, de passage en France avec sa femme,
01:19:33France décida de faire un détour par des chemins de traverse.
01:19:38Il voulait revoir cette île.
01:19:41C'était la guerre.
01:20:09Dix ans.
01:20:11C'était la guerre.
01:20:13France avait tué Bertrand Carré. Il l'avait tué au combat.
01:20:17C'était le souhait du garçon.
01:20:20France l'avait compris au premier regard échangé.
01:20:28Il n'y avait là aucun déshonneur.
01:20:30Le drame s'est joué à trois personnages.
01:20:33Et même s'il comporte des zones d'ombre,
01:20:36il est conforme à la dignité de chacun.
01:20:41Les enfants, on y va !
01:22:12L'histoire de Bertrand Carré
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