• il y a 5 mois
Aymeric Caron, député apparenté La France-insoumise et Nouveau Front populaire, était l'invité de BFMTV ce mardi soir.

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Transcription
00:00Émeric Caron, qu'est-ce que vous répondez au chef de l'État ?
00:02D'abord qu'il ment, on fait de la politique avec les Jeux olympiques.
00:06C'est bien pour ça qu'il y a parfois des boycotts de pays,
00:08c'est pour ça que l'Afrique du Sud a été boycottée pendant près de trois décennies
00:12parce qu'il y avait une politique d'apartheid là-bas.
00:14Et les Jeux olympiques ont servi à dénoncer cela.
00:17On fait de la politique lorsqu'on décide que les Russes et les Biélorusses,
00:20les athlètes, viendront mais sous bannière neutre.
00:22Il n'y aura pas leur hymne qui sera joué en cas de victoire.
00:26On fait de la politique, ça a toujours été comme ça.
00:27Dans la charte olympique, il y a un certain nombre de choses
00:31qui appellent justement à promouvoir des valeurs pacifiques.
00:35Donc la paix est liée à la question du sport dans ce que représentent les Jeux olympiques.
00:41Donc déjà, il y a un postulat de départ de la part d'Emmanuel Macron qui est faux.
00:45Ensuite, faire comme s'il ne se passait rien aujourd'hui à Gaza
00:51et ensuite Jordanie aussi, comme l'a rappelé hier la Cour internationale de justice,
00:55est absolument scandaleux pour un pays comme le nôtre
00:59qui se prétend la patrie des droits de l'homme.
01:02Est-ce que vous pouvez me dire ce qui se passe en ce moment à Gaza ?
01:07Qu'est-ce qui se passe en ce moment à Gaza ?
01:09Bien sûr, on le voit sur les images.
01:11Même si je n'ai pas eu le sentiment que…
01:13Je n'ai pas vu beaucoup d'images sur votre antenne aujourd'hui,
01:15ni hier, ni avant-hier, ni avant-avant-hier.
01:19Je n'ai pas le sentiment que déjà on n'en parlait pas beaucoup,
01:21mais qu'on n'en parle plus du tout.
01:23En quinze jours, il y a neuf écoles qui ont été visées à Gaza.
01:26Neuf écoles dans lesquelles il y avait des réfugiés.
01:29Des gens à qui on a demandé cinq ou six fois depuis neuf mois de bouger.
01:3490% de la population de Gaza, qui comprend plus de deux millions de personnes,
01:37a été déplacée.
01:39Le nombre de victimes aujourd'hui, vous le connaissez ?
01:41Vous nous le rappelez ?
01:43Plusieurs dizaines de milliers de victimes ?
01:45Absolument.
01:46Ça, c'est vraiment la projection minima,
01:49c'est-à-dire 50 000 morts et disparus.
01:51Ça, c'est le bilan officiel, mais en réalité,
01:53les gens qui travaillent vraiment sur le sujet spécialiste,
01:55notamment les communautaires, nous disent que le bilan est sans doute trois fois plus élevé.
01:57Des centaines de milliers de blessés,
01:59des enfants morts, amputés,
02:02des enfants privés de famille.
02:04Et ça, ça se passe tous les jours.
02:05Tous les jours, je vois encore sur les réseaux sociaux
02:08des images d'enfants déchiquetés
02:10qui arrivent dans un état lamentable dans un hôpital,
02:13avec un bras au moins, avec la tête scalpée.
02:17Il y avait un reportage sur une chaîne étrangère hier
02:20qui nous livrait le témoignage d'un humanitaire
02:22qui revenait de Gaza, qui nous expliquait
02:24qu'il avait dû soigner, c'était un médecin humanitaire,
02:26des enfants qui avaient été tués par des balles de sniper.
02:29Deux balles dans le même corps d'enfant.
02:31Il disait, ce n'est pas un hasard.
02:32Une balle dans la poitrine, une balle dans la tête.
02:34Voilà ce qui se passe en ce moment à Gaza.
02:36C'est un génocide.
02:38Et alors nous, on fait comme s'il devait en été ?
02:42Quels sont les leviers aujourd'hui
02:44pour encore essayer d'avoir une parole
02:46comme Ignominie qui est en train de se passer
02:48à quelques heures d'avion de chez nous ?
02:50Vous pensez que justement, agir sur cette délégation,
02:54imposer cette bannière neutre, renvoyer...
02:57À partir du moment où ce moyen existe,
03:00pour exprimer précisément un point de vue politique,
03:03et qu'on l'applique pour les Russes et les Biélorusses,
03:05pourquoi ne l'applique-t-on pas pour les athlètes israéliens ?
03:09Parce que vos opposants, en tout cas,
03:11expliquent que finalement, renvoyer dos à dos
03:13ce qui se passe en Russie
03:15et que l'attitude du gouvernement israélien,
03:18on compare deux situations qui ne sont pas comparables.
03:22C'est en tout cas ce qu'ils disent.
03:23Le gouvernement israélien, qui, ça ne vous a pas échappé,
03:25est dirigé aujourd'hui par un homme
03:27qui est visé aujourd'hui par la Cour Panale Internationale,
03:31pour lequel le procureur de la Cour Panale Internationale
03:34demande un mandat d'arrêt.
03:36C'est-à-dire que cet homme est un criminel de guerre.
03:38Aujourd'hui, toutes les instances internationales
03:40qui observent précisément le droit international
03:42le reconnaissent.
03:44Moi, je veux bien qu'on fasse comme si ça n'existait pas.
03:48Ce n'est pas parce qu'on ne dit pas
03:50que ce qui se passe en Ukraine
03:52et ce qui se passe à Guéza est absolument identique.
03:54Personne ne l'a jamais dit.
03:55Mais le fait est qu'il y a des crimes de guerre,
03:57qu'il y a des crimes contre l'humanité.
03:58Je le disais, je le répète, c'est un mot que j'emploie
04:00et je ne suis pas le seul à l'employer,
04:01un génocide qui est en cours.
04:03Qu'est-ce qu'on peut faire, selon vous,
04:05si ce serait choquant, tout à coup, de dire
04:07on va quand même demander aux athlètes israéliens
04:09qui viennent chez nous
04:10de ne pas mettre en avant le drapeau israélien ?
04:13Pardonnez-moi de le dire aussi,
04:15dont on constate aujourd'hui qu'en plus,
04:17il y a des liens avec l'armée israélienne,
04:19puisqu'il y a des vidéos de l'armée israélienne
04:21qui établissent le lien entre les soldats.
04:24Tout le monde est soldat en Israël.
04:26Merci de le rappeler.
04:27Oui, mais c'est normal.
04:28C'est une nation en armes
04:30et dans toutes les nations en armes,
04:32vous avez en effet des gens qui sont passés
04:34par le service militaire.
04:35Mais tout le monde est réserviste,
04:37c'est comme en Suisse.

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