Dans l'After Foot, Florent Gautreau et Simon Dutin débattent ce lundi soir de la place du football aux Jeux olympiques.
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00:00Mercredi débute les épreuves de foot aux Jeux Olympiques au JO de Paris 2024.
00:03Vous le savez, RMC, radio officielle des JO de Paris 2024.
00:0621h, il y aura France-États-Unis, plus jeudi, 21h, les féminines France-Colombie.
00:10Et hier, on a analysé les bleus de Thierry Henry et de ses adversaires dans l'after.
00:14Ce soir, on va rebondir sur les propos de Michel Platini dans le Midi Libre en paru aujourd'hui.
00:18Plateauche qui a expliqué qu'il n'était pas intéressé plus que ça par le foot au JO.
00:23« Je les attends quand même, dit-il, c'est un bon moment de convivialité,
00:25un bon moment de sport où le public se rassemble autour des sportifs.
00:28Ça ne m'intéresse pas, l'équipe de France Olympique, le football n'est pas un sport olympique, dit-il.
00:32Pour Platini, le foot au JO est là parce qu'il remplit le stade.
00:35C'est le football qui fait le plus de spectacles, c'est tout, dit-il.
00:38La FIFA n'a jamais voulu que les meilleurs viennent.
00:42On a droit à une équipe B, C ou D, ça n'a aucun intérêt.
00:45Êtes-vous d'accord avec Platini ? Le football est-il un sport olympique ?
00:48Doit-il être au JO ? Venez nous le dire au 32-16. »
00:51Vous en pensez quoi, Simon et Flo, de l'avis de Michel Platini ?
00:54– Je ne pourrais pas être plus d'accord avec Michel Platini.
00:57Michel Platini continue de la mettre au fond, 30 ans après l'arrêt de sa carrière.
01:01Il cadre, il marque.
01:03Il faut voir ce que j'ai pris, moi, pour avoir dit sensiblement la même chose,
01:06chez toi ou chez Nico Jamin, ici.
01:09« Mais comment cracher sur le sport le plus aimé du monde ? »
01:14Platini a raison, voilà, on a voulu, tu sais, dans ce narratif-là
01:18dont on a un peu ras-le-bol l'universalité des JO,
01:21il faut concerner tout le monde.
01:23Bon, c'est qu'en gros, voilà, c'est devenu du business,
01:25donc plus t'as de grandes figures aux JO, de grandes stars et du foot,
01:30notamment, voilà, plus ça sert la cause du CEO.
01:34Le business, surtout, qu'il y a à faire, ce n'est pas un sport olympique.
01:38Les JO, c'est quoi ? De quoi on se souvient ?
01:40L'athlétisme, la natation, les scrims, la lutte, le judo, l'aviron, j'en sais rien.
01:45Le foot n'a pas sa place aux JO.
01:48Je suis désolé, voilà, tu fais des carbonaras,
01:51tu mets pas de crème dedans, tu mets pas d'oignon dedans,
01:53tu peux toujours appeler ça des carbonaras,
01:55mais c'est pas les ingrédients de la carbonara.
01:58C'est tout. Le football, qui a des souvenirs, en fait,
02:01de l'équipe de France aux JO ?
02:04On nous vend la bande à Jean-François Jodard,
02:07championne olympique en 84, t'avais pas le droit à l'époque.
02:10– Pas Jodard. – Comment ?
02:12– Pas Jodard. – C'est pas Jodard ?
02:13C'est qui était le sélectionneur ? Henri Michel ?
02:15Non, il jouait Henri Michel ? Bon, on va vérifier.
02:17– C'était Henri Michel, je crois. – Sélectionneur.
02:19– Sélectionneur Henri Michel. Bon, 1984, on est champion olympique.
02:22– On n'a pas des souvenirs de celle-là.
02:24– T'as des souvenirs, franchement, ouais, mais pourquoi ?
02:26Parce que c'était le premier, on venait de gagner l'euro,
02:28et c'était le premier titre de l'équipe de France ?
02:30– Ça n'a rien à voir avec le fait de savoir si c'est olympique ou pas,
02:32mais je trouve qu'effectivement cet été-là, c'était un été particulier,
02:35la France avait gagné l'euro, et tu gagnes les jeux olympiques derrière.
02:39– Et à l'époque, t'as pas le droit d'envoyer des mecs
02:40qui ont déjà joué à la Coupe du Monde,
02:42qui ont joué les phases de qualification de la Coupe du Monde,
02:43au moins tant qu'il y avait un règlement, tu sais,
02:45qui collait un peu à l'esprit olympique,
02:47c'est-à-dire pas de sportifs professionnels aux Jeux,
02:50je pense que ça avait encore un peu de sens.
02:53Et au-delà de… après on me répond, mais regarde le Brésil,
02:57la folie, avec le penalty, le tir au but décisif de Neymar,
03:01le Nigeria, fantastique, bon,
03:03que ça ait d'importance pour certains pays
03:05dans lesquels le foot est culturellement mille fois plus fort que chez nous,
03:08je peux encore l'entendre.
03:10Mais bon, voilà.
03:11Michel Patinon, on rappelle qu'il a porté la flamme olympique tout de même.
03:14– C'était aux Jeux d'hiver en 92, c'était le dernier porteur de la flamme.
03:17– Après c'est plus ça qui me fait sourire,
03:19c'est que moi je suis d'accord, je l'ai dit hier,
03:21je ne suis pas plus intéressé que ça par le tournoi de foot,
03:24pour plein de raisons, parce que là cette année,
03:26c'est une blague de voir que chaque jour,
03:28Henri perd des joueurs, tu vois, et ça va continuer en plus,
03:31il y en a d'autres là qui vont encore le quitter,
03:32donc la sélection, il n'arrive même pas à faire une sélection,
03:35le tournoi commence avant la cérémonie d'ouverture,
03:39il y a plein de choses qui font que...
03:40– Parce qu'il y a trop de matchs, voilà.
03:42– Ouais, il y a trop de matchs,
03:42parce que c'est effectivement pas un sport olympique,
03:45le rugby était obligé de se mettre à 7 pour rentrer dans le truc,
03:49parce que ça ne rentre pas.
03:50– Mais qu'est-ce qui fait que ce n'est pas un sport olympique ?
03:51– Parce que c'est comme ça, les sports olympiques, on les connaît,
03:53c'est le judo, c'est les scrims, c'est la tennis.
03:55– Après les premières éditions des Jeux olympiques de l'ère moderne,
03:58il y avait du foot.
03:59– Il y avait aussi de la pêche à la ligne, tu vois.
04:01– Mais bon le foot est quand même là depuis...
04:02– Non mais de façon originale et historique,
04:03le foot est un sport olympique en l'occurrence.
04:05La première Coupe du Monde, c'était les Jeux olympiques historiquement.
04:07– Non mais tu sais, ce qui se construit,
04:08c'est effectivement ce que tu as comme souvenirs
04:12et aussi comme mise en lumière de sports
04:14qui justement, pour des raisons de business,
04:16le reste du temps, n'ont pas cet éclairage-là.
04:19Donc en fait, par rapport à cette quinzaine,
04:22tu as les cyclistes sur piste, les escrimeurs, les nageurs, les athlètes
04:27qui ont les yeux du monde braqués sur eux
04:30et qui font des entraînements et des efforts colossaux
04:33avec des moyens dérisoires.
04:35J'entendais encore, je ne sais plus quel athlète
04:37qui racontait sa médaille, ses 50 000 euros
04:39et qui disait que c'était dingue parce qu'il s'était acheté son premier appart.
04:42Enfin, t'as l'impression d'être dans un autre monde.
04:44Donc le business est une chose,
04:47Platigny a raison effectivement sur le fond,
04:49je dis juste qu'il faut se mettre en totale adéquation,
04:51c'est un peu ce qu'on avait dit à Olivier Letten,
04:53c'est un peu dans le débat.
04:54C'est vrai qu'en 92, moi je l'ai vécu,
04:58dans ce cas-là, il ne faut pas aller porter la flamme non plus.
05:01Et tu vois, quand j'entends les gens qui demandent Zidane ou autre,
05:04non, Perrec, par exemple, pour la flamme.
05:07Après Platigny, c'est les JO d'hiver.
05:10En plus, Platigny, JO d'hiver.
05:13Non mais justement, pour moi, c'est deux saisons différentes.
05:17D'accord, mais ce que je veux te dire, c'est que...
05:19Si Platigny avait porté la flamme olympique des JO de Paris 2024
05:22ou des JO d'été, je veux bien.
05:23Là, le mec qui porte la flamme aux JO d'hiver,
05:25qui critique que le foot soit aux JO d'été,
05:27pour moi, c'est moins contrariant, par exemple, qu'Olivier Letten,
05:30qui refuse de libérer ses joueurs et qui porte la flamme.
05:32Ce que je veux te dire, c'est que...
05:33Ce n'est pas la même compétition.
05:34Oui, mais peu importe.
05:35Si tu es totalement cohérent sur cette idée-là,
05:37après Platigny, à l'époque, il n'avait peut-être pas tout à fait la même idée.
05:41C'est un honneur, on te le propose.
05:43Bon, peu importe.
05:44Mais en tout cas, je veux te dire que la flamme,
05:46même là, dans le parcours à travers la France,
05:48on a oublié des athlètes olympiques médaillés
05:52et on a mis des influenceurs et des acteurs locaux.
05:57Peu importe, soit France Télé, ou autre.
05:59Même moi, si on me l'avait proposé,
06:01par exemple, je ne sais pas pourquoi,
06:02j'aurais peut-être été fier.
06:03Puis après, j'aurais réfléchi.
06:04J'aurais dit, attends, tu vas vraiment le faire ?
06:06Non, c'est mon tour.
06:07Enfin, tu vois, entre guillemets, tu ne mérites pas ça.
06:09Donc déjà, il faut choisir.
06:12On ne peut pas approcher.
06:13Non, mais c'est facile.
06:14Paul Vixieux me dit, espèce de mytho,
06:15tu n'aurais jamais dit non, notre Réal.
06:17Ah non, je pense que j'aurais dit non.
06:18Franchement, non, non.
06:19Il aurait dit non, mais après, Paul.
06:23J'aurais peut-être soufflé sur la flamme.
06:26Après, pour finir, c'est qu'il faut vraiment mettre en valeur
06:29les athlètes des sports olympiques.
06:31Donc, c'est vrai que les temps, c'était un débat.
06:33Platini, effectivement, même si c'est pour les Jeux d'hiver,
06:35à mon avis, ça ne colle pas.
06:37Au Jeux d'hiver, il n'y avait pas 10 000 personnes possibles
06:40pour aller mettre la flamme à Albertville.
06:44En fait, c'est un sport qui, aujourd'hui,
06:47est tellement décalé par rapport à l'Olympisme
06:50qu'en fait, il n'a pas sa place.
06:52Maintenant, il y est.
06:54Effectivement, il y a eu des bons moments avec le Nigeria.
06:57Tu les as cités.
06:58Moi, j'ai vécu un bon moment parce que j'étais gamin.
07:00Donc, je pense qu'il y a quand même un petit truc qui peut marcher.
07:03En 84, je me suis levé à Saint-Gumas.
07:05Allez écouter le podcast de Jeannot d'ailleurs.
07:07Parce qu'évidemment, c'était un été dingue.
07:10On venait de gagner l'Euro.
07:11Bon, voilà, ce n'était pas mal.
07:12Il y avait José Touré, il y avait des mecs assez marrants.
07:14Mais c'est pareil, l'équipe, elle était bizarre.
07:16Il y avait Jean-Philippe Rohr, il y avait Guy Lacombe.
07:18Je peux te dire, ce n'étaient pas tous des vedettes.
07:20Ce n'étaient vraiment des joueurs de D1.
07:22Dominique Biotta qui était venue nous raconter.
07:25Oui, les mecs qui te racontent.
07:26On a croisé Carl Lewis.
07:28Ok, ça te fait des souvenirs pour la vie.
07:30Pour eux, oui.
07:31Mais d'une part, je ne suis pas sûr que quand tu es un gamin,
07:34tu rentres au centre de formation,
07:36tu rêves des Jeux, tu rêves de la Coupe du Monde,
07:38tu rêves de l'Euro, de la Ligue des champions.
07:39Mais tu ne rêves pas des Jeux Olympiques.
07:41Il n'y a pas de corrélation.
07:43Ce n'est pas le sommet d'une carrière,
07:45l'aboutissement d'une trajectoire.
07:47Et même pour une fédération,
07:49encore une fois, comme nous,
07:51on a été habitués désormais à être en contention
07:55pour gagner des grands trophées.
07:57Les Jeux, on s'en fout.
07:58Regarde le peu d'effort que font les clubs
08:01pour mettre à disposition les joueurs.
08:03Il y a quatre ans, on a envoyé une équipe en boîte-cagette
08:05et on se sert de ça après pour virer le sélectionneur.
08:08Il y a une grosse hypocrisie.
08:09Les clubs ne veulent pas lâcher les joueurs.
08:11Ce n'est pas des dates FIFA,
08:13donc tu fais un petit peu ce que tu veux.
08:17Derrière, on essaie quand même de te servir la soupe
08:19en te disant
08:21que c'est le sport le plus aimé du monde.
08:23Comment vous voulez faire ça ?
08:24À la rigueur, Flo l'a dit,
08:26le rugby, ils sont passés à 7 pour jouer.
08:29Il y en a certains qui me disent...
08:30Pourquoi tu ne mets pas du futsal ?
08:32Exactement, du 5.
08:33Dans les villes, on joue à 5
08:35et on joue sur un terrain sympathique.
08:37Il n'y a pas de futsal en France, effectivement.
08:39Pourquoi pas ?
08:40Et d'ailleurs, dans ce cas-là,
08:41c'est un autre sport pour moi.
08:43Le rugby à 7,
08:44je ne vais pas aller sur les palmarès de rugby.
08:46C'est autre chose.
08:47C'est un truc sympa, ça se regarde.
08:48Pourquoi pas ?
08:49Et sur le foot, il y a autre chose aussi.
08:51C'est que, comme tu le disais,
08:53hier, j'ai regardé le documentaire sur Marie-Jo Pérec.
08:55Elle regarde les Jeux,
08:57elle voit Carl Lewis.
08:58Oui, c'est le rêve d'une vie.
09:00Le Graal, c'est la médaille de l'Olympique.
09:02C'est vrai que le Graal, pour un footeux,
09:04c'est la Coupe du Champion ou la Coupe du Monde.
09:06C'est vrai et c'est comme ça.
09:07Après, en plus,
09:09ceux qui ont voulu la faire,
09:10puis après, ils ont été bloqués par un club
09:11en genre mode Mbappé.
09:13Ce n'est pas tant les JO qui l'intéressent,
09:15c'était les JO à Paris.
09:16Je peux comprendre.
09:17Paris 2024, tu dis, ça va claquer,
09:19quitte à en faire un, ça tombe bien,
09:21je suis dans mon prime.
09:22Mais bon, ok,
09:23ça, c'est pour lui, pour son image,
09:25pour son plaisir perso.
09:26Mais après, au final,
09:28c'est un sport
09:30qui a tellement,
09:32en plus,
09:34de compétitions établies.
09:35C'est-à-dire que, comme tu disais,
09:36aujourd'hui, tu as beau avoir les clubs qui payent des millions,
09:38Zidane, quand il était dans les années 90,
09:40il voulait gagner la Coupe du Monde.
09:42Ce n'est pas ça qui lui faisait gagner de l'argent,
09:43ce n'est pas le fait d'être en équipe de France.
09:45Donc, quand tu as des valeurs établies assez fortes,
09:47même si moi, je critique l'élargissement à 48,
09:49tu as la Coupe du Monde,
09:50tu as les championnats d'Europe,
09:51tu as la Ligue des champions pour les clubs,
09:53c'est vrai que les JO, très bien.
09:55Après, à quoi ça sert aujourd'hui ?
09:56Et c'est très bien,
09:57pour ceux qui y sont,
09:58j'espère que ça va leur plaire
09:59et qu'ils vont en profiter.
10:00Les joueurs,
10:01c'est des joueurs qui,
10:02comme la casette,
10:03c'est la consolation
10:04parce qu'il n'a pas été pris avec l'EA
10:05et on se dit,
10:06peut-être qu'il va pouvoir être récompensé pour ça.
10:10Mais bon,
10:11on est quand même sur un deuxième rideau,
10:13on est vraiment sur autre chose.