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L’ impact environnemental des Grands évènements sportifs internationaux (les GESI) posent de plus en plus la question de leur pérennité. Le changement climatique étant causé par les émissions de gaz à effet de serre (les GES) c’est donc vers la réduction de ces émissions qu’il faut se tourner pour diminuer ce qu’on appelle l’empreinte carbone d’un événement. [...]

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00:00L'impact environnemental des grands événements sportifs internationaux, les GESI, pose
00:14de plus en plus la question de leur pérennité.
00:17Le changement climatique étant causé par les émissions de gaz à effet de serre, les
00:22GES, c'est donc vers la réduction de ces émissions qu'il faut se tourner pour diminuer
00:27ce qu'on appelle l'empreinte carbone d'un événement.
00:30Pour les Jeux Olympiques, cette empreinte était en moyenne de 3,6 millions de tonnes
00:35à Rio, de 3,3 à Londres et de 1,97 à Tokyo.
00:41Pour Paris, elle est prévue à 1,58.
00:44Pour respecter l'accord de Paris, il ne faudrait pas émettre plus de 800 gigatonnes de CO2
00:50supplémentaires.
00:51Ce budget carbone est la limite des émissions nouvelles à ne pas dépasser pour les 80
00:56prochaines années.
00:58Pour l'instant, les émissions annuelles sont autour de 40 gigatonnes, ce qui épuiserait
01:03notre budget carbone en 20 ans.
01:05Comme il n'y a pas qu'un seul GESI par an et que chacun d'eux est générateur d'émissions
01:10importantes, si on compte une moyenne de 3 GESI par an à eux seuls et sans réforme
01:15particulière, on aurait des émissions minimales autour de 12 millions de tonnes par an et
01:21sans doute beaucoup plus et de toute façon beaucoup trop.
01:24Pour réduire leur impact écologique, on pourrait évidemment les supprimer tous.
01:28Radical mais à la fois impossible à réaliser et peu souhaitable.
01:33Impossible parce qu'il n'y a pas d'institution assez puissante qui ait la volonté de le
01:38faire.
01:39Peu souhaitable parce que la compétition sportive est une des formes majeures dans
01:44lesquelles les peuples communiquent et s'unissent pacifiquement.
01:47Les transports étant le poste le plus émetteur de GES, c'est donc d'abord lui qu'il
01:53faut réduire.
01:55Puis il y a le numérique, les infrastructures et la restauration.
01:58Au JO de Paris, le comité d'organisation annonce que 95% des équipements sont déjà
02:04existants et c'est d'ailleurs une des raisons mises en avant pour justifier la candidature
02:09de Paris.
02:10De plus, les infrastructures nouvelles, en particulier le village olympique, doivent
02:16être réutilisées après les JO.
02:18C'est évidemment une direction à suivre et elle milite pour une organisation qui se
02:23partagerait entre quelques grandes villes dans le monde, une par continent par exemple,
02:28dont les équipements n'auraient qu'à être améliorés à la marge quand ils accueilleraient
02:32les JO.
02:33Cette solution étant aussi utilisée pour d'autres GESI.
02:37Pour les JO, le fait que le CIO ait de plus en plus de mal à susciter des candidatures,
02:43compte tenu du cadier des charges trop exigeant qu'il impose aux villes candidates, pousse
02:48d'ailleurs dans ce sens.
02:50Quant au transport, la seule manière de réduire fortement l'incitation des spectateurs lointains
02:55à venir, c'est de leur permettre d'assister aux JO chez eux, dans des fan zones pour garder
03:01le caractère émotionnel collectif de ce type d'événements.
03:04La diminution du nombre de spectateurs dans le pays organisateur réduirait aussi la restauration
03:11et l'encombrement dans les transports locaux et permettrait à des habitants proches d'assister
03:16aux épreuves, à condition que les prix des billets soient accessibles, ce qui est
03:20loin d'être le cas aujourd'hui.
03:22C'est la conséquence d'une organisation trop onéreuse poussant le comité organisateur
03:28à augmenter au maximum les recettes pour couvrir les dépenses.
03:32Car pour remporter la course à la candidature, chaque ville est incitée à présenter un
03:37budget le plus bas possible, qui se trouve à chaque fois dépassé parce qu'il a été
03:42sous-estimé, le plus souvent en connaissance de cause.
03:45C'est ce qu'on appelle la malédiction du vainqueur.
03:48Il reste un point qui pèse sur des JO écologiques, c'est le poids de l'argent.
03:54Le CIO a eu des revenus de 7,2 milliards d'euros sur l'Olympiad 2017-2021, contre 5,4 à la
04:02précédente.
04:03Ces revenus proviennent entièrement de fonds privés qui en attendent un retour, ce qui
04:08influe sur la nature des investissements réalisés.
04:11Pour des fonds privés, l'écologie étant davantage une contrainte qu'un but, aller
04:17vers des JO écologiques, et plus généralement des Jésy, implique de diminuer l'emprise
04:22de l'argent dans le sport.

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