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Mercredi 10 juillet 2024, SMART IMPACT reçoit Pierre Gattaz (président fondateur, Institut des solutions)

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00:00L'invité de Smart Impact, c'est Pierre Gattaz, bonjour.
00:09Bonjour.
00:10Bienvenue, heureux de vous accueillir.
00:11Vous êtes le président fondateur de cet institut des solutions, un Think Tank, un cercle de
00:16réflexion que vous avez créé au début de cette année avec cinq autres entrepreneurs
00:19et entrepreneuses.
00:20C'est quoi l'ambition ? C'est quoi l'idée de départ ?
00:22L'ambition, si vous voulez, c'est assez simple, c'est d'essayer d'exprimer la voie d'entrepreneur
00:27de terrain, exportateur, industriel.
00:30J'ai une petite équipe avec moi, des Michel Derozen, Xavier Fontanet, Gabriel Sardet,
00:36Marie-Virginie Klein, on est quelques-uns, on a tous des convictions très profondes
00:40sur ce qu'il faut faire de l'entreprise, de l'économie, de la France.
00:43Et puis, en fait, l'idée, c'est d'avoir une voix qui compte dans ce champ politique
00:49où souvent, très souvent, la microéconomie de l'entreprise est très souvent bafouée
00:53ou oubliée.
00:54On l'a vu dans la campagne récente politique.
00:57Et donc, c'est ça, c'est d'essayer d'exprimer sur des thèmes importants, puis de préparer
01:012027 dans le sens alimenter des programmes politiques, alimenter des économistes, des
01:05journalistes sur des choses du terrain.
01:07Le terrain n'est pas du tout écouté.
01:09Alors, il y a des voix du MedEv, de la CPME, bien sûr.
01:12Les patrons s'expriment en général très peu ou pas.
01:14Et alors qu'on est des hommes et des femmes d'entreprise, l'entreprise, je le rappelle,
01:20c'est avec une communauté humaine formidable.
01:22On intègre des gens, on forme des gens, l'apprentissage, on intègre par le travail, le mérite, la
01:29vision, le projet.
01:30Et en fait, c'est très mal connu en France.
01:33Elle est mal connue et peut-être encore.
01:34Il y a ce prisme sur l'entreprise, le patron, un rapport à l'économie un peu particulier
01:41dans notre pays.
01:42Donc, c'est peut-être pour ça, d'ailleurs, que les patrons et patronnes s'expriment
01:46pas beaucoup.
01:47Si vous voulez, moi, les 15 jours de campagne législative, même le mois, ça a été une
01:52souffrance absolue.
01:53D'abord, on parle très mal de l'entreprise.
01:56Quand on en parle, c'est tout de suite des poncifs, des images, il faut faire payer les
02:00riches, vous goinfrez de dividendes, etc.
02:03Alors oui, il y a des abus, oui, il y a des choses à corriger, mais on ne peut pas faire,
02:07je dirais, une politique économique, je dirais, sur des choses à corriger et il faut le faire
02:14avec les patrons.
02:15Vous savez, il y a le CAC 40, il y a quelques grands patrons, certes, qui ont des grands
02:19salaires, certes, et puis vous avez, je crois qu'il y a 4 millions d'entreprises en France.
02:23Et la moyenne des patrons, c'est 4 000 euros par mois.
02:27Donc, s'il vous plaît, il faut arrêter d'amalgamer.
02:29Et ce que je dis, c'est que nous, on ne fait pas de la politique ni de gauche ni de droite,
02:31on s'en fout d'ailleurs.
02:32L'important, c'est que quel que soit le gouvernement ou les gouvernements qui vont succéder dans
02:37les mois et les semaines à venir, et les années à venir, il faut qu'ils comprennent que c'est
02:41l'entreprise qui crée la richesse du pays.
02:43C'est l'entreprise qui permet de créer de l'emploi, de la richesse et de donner du pouvoir
02:47d'achat aux gens.
02:48Alors, je reviendrai là-dessus.
02:49100% d'accord avec vous.
02:50On reparlera du pouvoir d'achat, si vous voulez.
02:51Mais comment passer du micro au macro ? Je me place là du côté d'un politique, c'est-à-dire
02:57que vous, avec l'Institut des solutions, vous allez arriver en disant, tenez, il y a telle
03:01solution, on sait que ça marche, telle entreprise, ça fait 10 ans, c'est opérationnel.
03:05Comment on transforme ça ensuite en solution nationale ?
03:09C'est tout le problème et c'est tout ce qu'on essaie de faire avec l'Institut des solutions
03:13qui va essayer d'expliquer la raison d'être de nos propositions, elles ne sont pas révolutionnaires,
03:18mais surtout d'expliquer ça aux Français et aux partis politiques, c'est le comment
03:21qui est important.
03:22Vous voyez, on est tous d'accord pour que le SPIC augmente, enfin pour que le pouvoir
03:26d'achat augmente.
03:27Alors, on parle du pouvoir d'achat.
03:28Parlons de ce sujet-là qui a défrayé la chronique.
03:30Les mauvaises idées, c'est on va encore augmenter la fiscalité et puis on va donner 10% ou
03:3615% de plus et puis vous avez des boîtes dans 6 mois, 1 an qui vont faire faillite parce
03:40qu'il y aura…
03:41Et donc, si vous voulez, comment expliquer aux Français qu'on peut faire la même chose,
03:43c'est augmenter le pouvoir d'achat des gens, augmenter éventuellement le SPIC en
03:47faisant autre chose et c'est-à-dire en mieux gérant l'entreprise France.
03:50Donc, on va parler dans cet institut, on va peut-être élaborer si on gérait la France
03:54comme une entreprise, on va essayer de faire du benchmarking international parce que tout
03:57existe dans le monde.
03:59Vous observez la Suisse qui a la taille d'une région en France, Singapour, l'Allemagne,
04:03le Canada qui ont baissé leurs dépenses publiques.
04:05Il y a plein de choses qui existent qui ont été faites sans révolution.
04:09Le Canada en 1995 avec Jean Chrétien a baissé les dépenses publiques qui a permis de remettre
04:14le Canada en compétitivité, donner de la compétitivité aux entreprises qui ont pu
04:18augmenter les salaires.
04:19C'est une boucle vertueuse.
04:20Donc, ce sont des choses qu'on va essayer d'expliquer et on va beaucoup s'atteler
04:24à la forme.
04:25On a même l'idée de faire une BD, on regarde si on ne peut pas faire une BD sur ce thème
04:30et si on gérait la France comme une entreprise ou un autre thème, celui que j'adore, c'est
04:34Et si on donnait, et si l'objectif, ce n'est pas 1600 euros net pour le SMIC, c'est 3000 euros.
04:40Les Suisses sont à 4000 euros.
04:42Mais pourquoi nous, la France, on ne serait pas à 3000 euros ?
04:44Carrément, oui.
04:45Regardez M. Mélenchon.
04:46Mais pour faire ça, ce n'est pas en taxant les 5% ou les 1% des plus riches qui vont
04:51partir, qui vont abandonner le pays, parce que je l'ai vu en 1981.
04:54Donc, c'est en baissant la dépense publique.
04:55Mais fondamentalement, il y a deux problèmes arrivent.
04:57Mais alors, attendez.
04:58Pourquoi pas, baissant la dépense publique, sauf qu'aujourd'hui, on est face à l'insultiation
05:03où plusieurs services publics sont en grande difficulté ?
05:05Oui.
05:06Donc, comment on fait en sorte que, par exemple, les métiers de l'hôpital soient plus attractifs
05:12tout en baissant la dépense publique ?
05:14Ecoutez, c'est là où c'est affligeant que ces problèmes-là n'aient pas été évoqués
05:19pendant un mois.
05:20Mais affligeant.
05:21Alors, ce qu'on dit, si vous voulez, quand on est une entreprise, on gère la structure
05:25de nos entreprises pour vivre et pas être compétitif.
05:27La structure de l'État de France est extrêmement mal gérée.
05:3058% de dépenses publiques, c'est un scandale.
05:33La moyenne européenne est à 49%.
05:35Donc, vous avez une puissance publique où il n'y a pas de RH, il n'y a pas de management.
05:39Il n'y a pas de RH, il n'y a pas de management.
05:41L'hôpital public, vous n'êtes pas géré.
05:44Je suis désolé.
05:45Vous avez 35% de structure.
05:46L'Allemagne, c'est 25%.
05:47La Suisse, c'est 15 ou 20%.
05:49Donc, il faut faire du management, faire de la RH, faire de la qualité totale, faire
05:53du lean management dans la dépense publique avec les fonctionnaires.
05:57C'est-à-dire arrêter de penser que tout vient du haut.
05:59Ça, c'est la deuxième révolution.
06:00Il y aura le ras-le-bol du nationalisme, le ras-le-bol de l'étatisme.
06:04Ça ne doit pas venir d'une élite, même si elle est merveilleusement bien formée.
06:08Il faut que ça vienne du terrain.
06:10Dans l'entreprise, toutes les idées qu'on a pour développer nos boîtes, peut-être
06:14mis à part la stratégie, mais je dirais, elles viennent du terrain de mes ouvriers,
06:17de mes ingénieurs.
06:18Et donc, en fait, pour l'hôpital, qui est un cadre de figure extraordinaire, moi, j'ai
06:22plein d'amis, docteurs, médecins, infirmiers, infirmières, mais ils sont seuls au monde.
06:27Et il n'y a personne qui leur dit, tiens, vous pourriez travailler mieux, en récupérant
06:32leurs idées.
06:33Il n'y a peut-être, dans la fonction publique, que l'armée qui est bien gérée, parce
06:35qu'il y a du management, il y a des chefs, il y a du management, il y a des droits, il
06:39y a des devoirs.
06:40Le reste, vous avez 6 millions de fonctionnaires, mon épouse est fonctionnaire, mon frère
06:43est fonctionnaire.
06:44Ils sont très, très engagés, comme la plupart des fonctionnaires, et donc là, il y a des
06:48économies énormes, énormes à faire, par du management, de l'AH, de la compétitivité,
06:53de la productivité.
06:54Ce sont des gros mots en France, mais il faut réhabiliter.
06:58– Mais ça, on peut dire qu'Emmanuel Macron, il est arrivé avec peut-être certaines de
07:04ses idées en tête, d'après vous, pourquoi il n'a pas réussi à les imposer ?
07:07– Je crois qu'Emmanuel Macron a échoué sur deux sujets, le sujet de l'ordre et
07:11de la sécurité.
07:12Quand vous voyez le vote des Français depuis des années, des mois, et aux Européennes,
07:16et récemment, bon, il y a un problème d'ordre, ce n'est pas l'ordre policier qu'il faut,
07:20c'est juste remettre de l'ordre et de la sécurité.
07:22Il y a plein d'endroits où c'est… donc là, je crois que ça, c'est le premier
07:25message.
07:26Nos entreprises, il y a de l'ordre, il y a des valeurs, il y a des sanctions, il y a
07:32des règlements intérieurs, il faut appliquer les choses, point, il n'y a pas besoin de
07:35sortir la police non plus tout le temps, mais il faut respecter l'ordre.
07:39Deuxième sujet, le pouvoir d'achat, en effet, le pouvoir d'achat, c'est du régalien.
07:43Enfin, je crois qu'Emmanuel Macron a été très bon sur le Start-up Nation, sur la motivation
07:48des grandes entreprises, Choose France, etc., mais je crois que sur ces sujets, du régalien,
07:53c'est-à-dire de la sécurité et de l'ordre, et deuxièmement, sur la baisse des penses
07:56publiques, eh bien, je suis désolé, il n'a rien fait et ça ne l'intéressait pas.
07:59Il n'a pas plus réussi que les autres.
08:01Donc moi, je suis désolé, mais le Canada l'a fait, il y a plein d'endroits où…
08:04Et donc là, vous redonnez du pouvoir d'achat par cette compétitivité que vous trouvez.
08:08Bien compris.
08:09Il nous reste deux minutes, je voudrais quand même qu'on dise un mot de ce rapport que
08:10vous avez publié avec l'Institut des solutions qui porte justement sur la transition écologique.
08:16Je trouve que la démarche est intéressante parce que vous proposez là aussi des solutions,
08:20vous appelez ça les Quick Wins, c'est-à-dire qu'il y a des solutions finalement que les
08:24chefs d'entreprise ou d'autres peuvent assez rapidement mettre en œuvre.
08:27Exactement, c'est le premier petit rapport qu'on a fait et en fait, l'idée, c'est
08:30de dire arrêtez de nous mettre des normes sur la tête tout le temps, environnementales,
08:33etc.
08:34Faites confiance aux chefs d'entreprise.
08:35On a plein d'idées avec nos salariés et donc, on a listé quelques propositions des
08:39Quick Wins.
08:40Écoutez, tout simplement, vous voyez, de type faites des plateformes dans un territoire
08:44donné.
08:45Par exemple, il y a entreprise citée à Lille, il peut y avoir des échanges, des échanges
08:50de best practice, comme on dit, de meilleure pratique, des échanges d'idées, soit sous
08:55forme de filières, les différentes filières.
08:58Donc ça, c'est de dire écoutez, les entreprises sont motivées, les salariés sont encore plus
09:01motivés sur ces sujets, laissons-les proposer des solutions et évitons comme ça l'excès
09:08de normes qui étouffent et qui démotivent.
09:10Donc en fait, des solutions, on les a sur le terrain.
09:12Il faut juste qu'on les écoute, il faut juste qu'on les propose.
09:14L'Institut des solutions a listé sept ou huit propositions de terrain que nous pourrions
09:19faire dans nos entreprises, alors à travers les syndicats, les formations, les fédérations
09:25professionnelles, à travers des territoires, il y a quelques idées qui ne sont pas des
09:29idées, je dirais, révolutionnaires, ce sont des idées de bon sens, pragmatiques.
09:32On fait confiance aux gens et au terrain, c'est toujours ça la clé.
09:35Merci beaucoup Pierre Gattaz et à bientôt sur Bismarck.
09:39On passe à notre débat consacré aux entreprises du patrimoine vivant.

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