• il y a 5 mois
Conjoncture laitière

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Transcription
00:00Bonjour à tous et bienvenue sur le plateau de la SPACE TERNET WEB TV.
00:12J'accueille aujourd'hui Baptiste Lelion.
00:15Baptiste Lelion, vous êtes chargé du suivi de la conjoncture laitière à l'Institut de l'élevage.
00:20Exactement.
00:21Alors on va parler de cette conjoncture laitière qui est de plus en plus fluctuante.
00:25Il y a beaucoup de choses à dire.
00:27Alors on va peut-être brosser tout d'abord un panorama de la situation des marchés laitiers au niveau mondial.
00:34Il s'est passé beaucoup de choses depuis un an.
00:37D'abord sur le marché beurre-poudre, les marchés, les produits industriels.
00:42Qu'est-ce qu'on peut dire aujourd'hui ? Il y a eu une phase de baisse des prix.
00:47Alors expliquez-nous tout ça.
00:49Effectivement, sur le marché mondial des produits laitiers,
00:52qui est constitué principalement de ce qu'on appelle les produits industriels,
00:55donc le beurre, la poudre et les fromages dits ingrédients,
00:58donc Edam, Cheddar et Gouda,
01:00on a eu depuis l'automne 2011 une baisse des prix assez importante
01:06liée à une certaine surproduction à l'échelle mondiale.
01:12Et donc entre l'automne et le printemps 2012,
01:16les prix de ces produits laitiers sur le marché mondial ont fortement diminué.
01:20Mais ce qu'on peut constater, c'est que depuis le mois de mai,
01:24on a un redressement assez important des cotations,
01:28puisque si on prend par exemple la poudre maigre,
01:30qui est le principal type de poudre qui est exportée par les pays européens,
01:35et bien cette poudre maigre, sa cotation depuis les 4 derniers mois a augmenté de 33%,
01:40et elle se rétablit donc au mois de juillet, fin juillet, à 2600€ par tonne.
01:45Et si on prend le beurre, sa cotation a augmenté de 25%
01:50et s'établit donc à 3000€ par tonne.
01:54Qu'est-ce qui explique ce changement, cette rupture au printemps ?
02:00Il y a la situation aux Etats-Unis, il y a la situation en Nouvelle-Zélande,
02:03des grands pays producteurs de lait ?
02:05Effectivement. Ce qu'il faut voir, c'est que cette situation,
02:09elle est due à un rétablissement de l'équilibre offre-demande sur le marché mondial.
02:14Ce qu'on peut voir, c'est que les éleveurs ont été pris entre deux effets croisés.
02:18Tout d'abord, celui de la baisse des prix, de la baisse des cotations,
02:21donc les éleveurs étaient effectivement moins bien rémunérés
02:25par les produits sur le marché mondial.
02:27Et puis, il y a eu depuis le printemps, une augmentation très importante
02:32des prix de l'alimentation, des produits de l'alimentation animale,
02:35donc les concentrés.
02:37Ce qui fait que dans certaines zones, notamment aux Etats-Unis,
02:39où la production laitière était très dynamique depuis le début de l'année,
02:42elle augmentait sur le premier trimestre et une partie du printemps de plus 4%,
02:47donc c'était très important.
02:49Les élevages qui contribuaient à cette augmentation de la production,
02:52notamment ceux de la partie Est, donc de la Californie,
02:55qui sont très intensifs à l'animal, des élevages très grands et de type hors-sol,
02:59ont fortement réduit leur production en tarissant massivement des vaches.
03:03Et donc, ils sont aujourd'hui à 0,4% d'augmentation maintenant cet été.
03:10On peut prendre l'exemple aussi de l'Argentine,
03:12qui avait une production très dynamique de plus 12% sur le premier trimestre
03:18et qui a maintenant réduit également sa production laitière pour être maintenant à plus 5%.
03:22Ce qu'il faut voir également, c'est que la Nouvelle-Zélande,
03:25qui avait également une production laitière très dynamique en début d'année,
03:28est actuellement dans un creux saisonnier et donc apporte moins de produits laitiers
03:34sur le marché mondial et tous ces éléments conjugués
03:37font qu'on a une diminution de l'offre laitière sur le marché mondial,
03:40ce qui fait qu'on a un appel d'air et donc les coûts,
03:43les cotations des produits industriels remontent sur le marché mondial.
03:47Pourtant, l'augmentation du coût de l'alimentation animale ne date pas du printemps.
03:52Le coût du soja augmente depuis plus d'un an et de manière très forte.
03:57Qu'est-ce qui s'est passé ? Les éleveurs ont attendu, attendu, attendu
04:02et puis la production a décroché subitement au printemps ?
04:07On peut dire que pour le soja, jusqu'au printemps,
04:10l'augmentation était relativement linéaire et relativement, pas stable,
04:16mais c'était assez peu fort. L'augmentation du coût du soja,
04:20elle s'est réellement amplifiée à partir du mois de juin,
04:24où là on a eu un passage de 320 à 430 euros la tonne
04:28et puis après en juillet, une deuxième poussée,
04:31où on a dépassé les 550 euros la tonne.
04:34Donc effectivement, jusqu'au mois de mai-juin,
04:37on n'avait encore pas trop ce phénomène de ciseaux des prix
04:40qui est intervenu vraiment au début de l'été.

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