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00:00Matinale, c'est mon call-back avec votre invité.
00:02Avec Julien Baraillé, bonjour à vous.
00:03Bonjour.
00:04Julien Baraillé, vous êtes le numéro 1 du Parti Socialiste dans les Pyrénées-Orientales,
00:07candidat nouveau Front Populaire battu hier soir sur la quatrième circonscription,
00:11c'est celle des Aspres, du Valais-Pyr et de la Côte-Vermeille.
00:14D'ailleurs, qu'est-ce qui domine ce matin, au-delà de la fatigue,
00:17parce que les dernières semaines ont été difficiles, mais au-delà de la fatigue,
00:19qu'est-ce qui domine ? C'est le sentiment, la déception de votre défaite personnellement dans la quatrième
00:23ou est-ce que c'est le soulagement de ne pas voir l'URN avec une majorité absolue à l'Assemblée ?
00:28Alors d'abord, avant de commencer, je voulais remercier les électrices et les électeurs qui m'ont fait confiance
00:31et qui ont fait confiance à ma suppléante Brigitte Baranoff.
00:35Alors effectivement, on a ce double sentiment, on aurait préféré effectivement gagner hier soir.
00:41Bon, on avait quand même de sérieux doutes sur la capacité d'y arriver,
00:45il y avait un retard assez important à la fin du premier tour.
00:48Michel Martinez, qui a été élu avec 58% des suffrages hier, avait obtenu quand même 48% au premier tour.
00:55Elle avait frôlé la victoire dès dimanche dernier, c'était effectivement très compliqué.
00:59L'écart d'ailleurs reste important, 58-42.
01:02Tout à fait, l'écart reste important.
01:04Néanmoins, si on compare au résultat qu'avait fait Mme Martinez en 2022,
01:08on n'est pas quand même dans des résultats qui sont extrêmement...
01:11Il n'y a pas une énorme progression, on va dire, Mme Martinez, mais c'est que quelques pourcents.
01:15Deux points de plus.
01:1714 000 voix de plus quand même, je viens de me barrer.
01:19Alors 14 000 voix de plus, oui.
01:2114 000 voix qui sont dues essentiellement à une participation beaucoup plus importante.
01:25Et finalement, nous aussi, nous avons une progression assez importante dans le vote.
01:29On a 10 000 voix de plus entre le premier et le deuxième tour.
01:31Bon, c'est vrai qu'on est un peu déçus sur le fait que finalement,
01:34on a eu une campagne un peu trop courte qui ne nous a pas permis peut-être
01:37de pouvoir progresser autant qu'on aurait pu.
01:39Après, pour revenir à votre question, par contre, sur le plan national,
01:43évidemment, on est heureux de voir que nous sommes dans une situation
01:47où la gauche pourra gouverner.
01:49Et ça, c'est vraiment important parce que je pense que c'est moteur d'espoir,
01:53en tout cas dans notre pays.
01:54La gauche pourra gouverner ?
01:55Vous allez nous expliquer le mode d'emploi dans quelques minutes.
01:57D'abord, revenons sur cette quatrième circonscription,
01:59où vous avez raison, on a beaucoup voté.
02:01C'était d'ailleurs la circonscription où la participation était la plus forte,
02:04hier, dans le département, 69% de participation.
02:08Les résultats, vous les avez décortiqués, comme nous, ce matin.
02:11Il y a des communes, traditionnellement de gauche, Thuir, Elne, Argelès, Amélie
02:15qui placent le RN en tête, et pas qu'un peu.
02:17Ça vous inspire quoi, ça ?
02:18Dans les différentes villes que vous citez, vous avez quand même Thuir,
02:22où il y a effectivement le RN arrive en tête, mais de que quelques pourcentages.
02:26À la différence d'Argelès, d'Elne et d'Amélie-les-Bains,
02:30où là, les écarts sont extrêmement importants.
02:32Ça veut dire tout simplement qu'il va falloir qu'on se mette sérieusement au travail,
02:36davantage de ce qu'on a fait précédemment.
02:38Je crois qu'il faut qu'on aille au contact de la population,
02:41ce qui n'a pas pu se faire autant qu'on l'aurait souhaité pendant cette campagne,
02:44pour aller expliquer que finalement, aujourd'hui,
02:48le RN n'est pas une solution pour notre territoire.
02:51Je ne vous cacherai pas que dans cette campagne,
02:53ce qu'on a bien compris, c'est qu'une grande majorité des électeurs
02:56qui ont voté pour Michel Martinez, ont voté pour Jordan Bardella.
03:00Pour la plupart, ils ne connaissaient même pas la députée actuelle.
03:03Donc je crois qu'il y a eu une vague de fonds,
03:05qui est arrivée par le National dès le premier tour,
03:07qui a été difficile pour nous à finalement contrecarrer.
03:10Maintenant, je crois que si on veut pour la contrecarrer sur le plan local,
03:13ça demande de revenir au fondamentaux de la politique,
03:16c'est-à-dire venir au contact des électeurs,
03:18pour pouvoir expliquer et convaincre.
03:21Et si on allergie un petit peu le champ, l'ancien Languedoc-Roussillon,
03:2423 circonscriptions en tout, 17 députés RN.
03:27Oui, tout à fait, et je veux dire que si vous regardez la carte,
03:30clairement, on voit que l'arc méditerranéen est RN,
03:33et puis après, à partir du moment où on recule un petit peu,
03:36là, le RN recule de manière importante.
03:39La gauche va pouvoir gouverner.
03:41Vous nous l'avez dit il y a quelques instants.
03:43Comment on fait, Julien Baraillé ?
03:44Comment on fait aujourd'hui, alors que la gauche,
03:46178 députés pour le Nouveau Front Populaire,
03:49on rappelle que la majorité absolue, c'est 289.
03:51Tout à fait.
03:52Comment on fait ?
03:53Alors je pense qu'il faut revenir au fondamental de l'Assemblée Nationale.
03:57Normalement, une Assemblée Nationale, c'est un endroit où il y a du débat.
04:00C'est un endroit où, finalement, texte par texte,
04:02les textes doivent être débattus et votés par l'ensemble des députés,
04:06et ce, quelle que soit leur origine politique.
04:09Et je crois qu'aujourd'hui, on est dans un moment de responsabilité
04:12où, clairement, la population a besoin de réelles réformes
04:16en termes de pouvoir d'achat, en termes de sécurité,
04:18en termes de réhabilitation des services publics.
04:20Avec qui on s'allie ?
04:22Je crois qu'on peut avoir une union assez large.
04:24Avec le camp macroniste ?
04:26Je pense que sur des textes, bien sûr.
04:28Ce ne sont même pas forcément des alliances.
04:30Ce sont simplement des textes sur lesquels l'ensemble des partis républicains
04:34peuvent se retrouver pour trouver des solutions pour la population.
04:37Je crois qu'aujourd'hui, suite à ce qui s'est passé au premier tour,
04:40je pense que l'ensemble des personnes dans notre pays,
04:42qui sont des démocrates, ont bien compris qu'il fallait trouver des solutions
04:45pour faire baisser la colère qu'il peut y avoir dans notre pays.
04:48Parce que c'est la seule solution si on souhaite faire reculer
04:51l'extrême droite, aujourd'hui, en France.
04:53Les insoumis, les macronistes, peuvent travailler ensemble.
04:55Vos quêtes au milieu, avec le parti socialiste,
04:57vous pouvez être le trait d'union ?
04:59Je pense qu'on peut être le trait d'union.
05:01Vraiment, après tout ce qui est les invectives,
05:03les querelles entre socialistes et insoumis,
05:07après toutes les attaques avant le premier tour des législatives,
05:11où le camp macroniste renvoyait dos à dos
05:13Nouveau Front Populaire et RN,
05:15vous pouvez pardonner ?
05:17Au-delà des problématiques personnelles des uns et des autres,
05:20nous sommes des élus.
05:22Des élus qui sont là pour au service de la population.
05:24Et quand on est au service de la population,
05:26il y a un moment donné, il faut mettre de côté...
05:29Je pense qu'il faut mettre de côté les querelles
05:31qu'il y a pu y avoir pendant la campagne,
05:33pour essayer de trouver des solutions pour la population.
05:36Et c'est ça qu'attend la population aujourd'hui.
05:38Et qui peut être Premier ministre dans ces conditions ?
05:40Alors, moi je vais vous donner un peu le portrait robot,
05:42je ne vous donnerai pas de nom.
05:44Moi, en tout cas, le portrait robot du Premier ministre
05:46et de l'ensemble des ministres qu'il doit y avoir dans notre pays.
05:48C'est un socialiste ?
05:49Pas forcément.
05:50En tout cas, il faut forcément, je crois, une chose,
05:52que ce soit des personnes qui soient capables d'apaiser
05:54et de trouver des solutions pour la population.
05:56Jean-Luc Mélenchon, c'est non ?
05:57Oui, Jean-Luc Mélenchon, c'est non.
05:59Parce que je pense qu'il incarne quelque chose
06:01qui, à mon avis, est trop exacerbé.
06:04Et qui peut créer des tensions,
06:06plutôt que, finalement, apaiser.
06:08Alors que je crois qu'on est vraiment dans un moment
06:10où il faut arriver à apaiser les tensions.
06:12On a vécu, ces derniers temps et ces dernières années,
06:16beaucoup trop de moments où on a fragmenté la population,
06:19on a fragmenté notre pays.
06:21Et je crois qu'aujourd'hui, il faut essayer de recoller
06:23tous ces morceaux pour faire en sorte qu'on puisse avancer.
06:25La présidente de la région, Carole Delga ?
06:27Pourquoi pas ?
06:28Pourquoi pas ?
06:29Pourquoi pas ?
06:30Je crois que c'est effectivement une personnalité
06:32qui peut aussi rassembler...
06:34Alors, il y a Carole Delga,
06:35mais il y a d'autres personnalités, bien sûr.
06:37On voit mal quand même, vous nous dites,
06:39c'est possible de s'entendre avec les macronistes,
06:41mais sur la réforme des retraites,
06:43il y a eu un bras de fer intense,
06:45il y a juste un an où la réforme a été maintenue,
06:49malgré la mobilisation qui était très importante dans les rues.
06:52Comment est-ce qu'on peut s'entendre avec un parti
06:56après avoir tant bataillé dans l'hémicycle,
06:59dans la rue sur la réforme des retraites,
07:01quand la France Insoumise propose un SMIC à 1600 euros ?
07:04Les macronistes ne veulent pas en entendre parler.
07:06Ça va être du donnant-donnant,
07:07ça va être forcément des échanges,
07:09des compromis à trouver,
07:10mais là, c'est tellement des positions éloignées,
07:12on ne voit pas trop comment faire.
07:13Il y a un événement dont vous ne parlez pas, entre les deux.
07:15C'est la possibilité, le risque qu'on a tous couru
07:18d'avoir le Rassemblement national au pouvoir.
07:20Je crois que c'est un électro-choc dans la classe politique.
07:24Ça ne vous aura pas échappé que la réforme de l'assurance-chômage
07:28est passée à la trappe,
07:29sans même attendre la fin de ces élections.
07:31Et pas la réforme des retraites ?
07:33Pas la réforme des retraites,
07:34mais je crois qu'il faut y revenir,
07:36parce que ça fait partie de ces réformes
07:38qui ont fragmenté la population.
07:39Je pense qu'il faut y revenir,
07:41et ensuite revenir au débat
07:43pour essayer de voir comment on fait aujourd'hui
07:45pour refaire une nouvelle réforme des retraites.
07:49Une réforme des retraites qui va être
07:51beaucoup plus juste sur un plan social,
07:53parce qu'aujourd'hui, c'est ça dont on a besoin.
07:55Clairement, cette victoire, ce n'est pas un cadeau empoisonné,
07:58parce que là, vous n'allez pas pouvoir mettre en place
08:01tout ce que vous souhaitez dans votre programme.
08:03Non, ce n'est pas un cadeau empoisonné.
08:05Je pense qu'à un moment donné,
08:06il faut respecter aussi le vote de la population.
08:09Si on a cet Assemblée nationale divisé en trois,
08:12c'est quand même bien la population en France,
08:14les électeurs qui l'ont souhaité,
08:16maintenant qu'ils ont souhaité cela,
08:17à nous, les politiques, de faire en sorte
08:19de trouver les solutions pour pouvoir gouverner
08:21et pouvoir trouver des solutions
08:23pour la population et pour la France.
08:25Stéphanie Maurras.
08:26Julien Baraillé, j'ai une dernière question.
08:27Si je vous dis de choisir le Premier ministre
08:29entre Carole Delga, François Ruffin,
08:31Raphaël Glucksmann ou Valéry Rabeau,
08:33député qui a été député...
08:35Alors, je vais vous dire, moi, je ne vais pas choisir,
08:37parce que ce n'est pas à moi de choisir.
08:39Vous êtes le numéro un du PS dans le département.
08:41Lequel ou laquelle aurait vos faveurs ?
08:44Bien sûr que la personne que je connais le mieux,
08:46en tout cas par rapport à ses qualités,
08:48ses capacités de rassembler
08:50et de travailler vraiment sur les sujets de fond,
08:53c'est Carole Delga, ma présidente de région.
08:56Mais vous étiez collicier de Raphaël Glucksmann aussi ?
08:58Tout à fait, mais je connais moins Raphaël Glucksmann
09:00que Carole Delga.
09:02Merci beaucoup Julien Baraillé.
09:04Je rappelle que vous êtes le numéro un du PS
09:06dans le département.
09:08Et vous étiez, jusqu'à hier, le candidat Front Populaire
09:10dans la quatrième circonscription
09:12où c'est donc la candidate Rassemblement National
09:14Michel Martinez
09:16qui a été élu 58% des suffrages.
09:18Merci Julien Baraillé, bonne journée.