• il y a 5 mois
La troisième critique de la chaine sur le film d'Alexandre de la Patelière et Vincent Delaporte avec en rôles titres : Pierre Niney, Laurent Lafitte et Anais Demoustier.
Le compte de Monte Cristo.
00:00 Intro
01:05 Résumé et Avis
02:00 Le Batman Français
03:00 Un blockbuster Français
05:05 La réalisation
08:20 Le maitre du déguisement
09:45 Les Acteurs
11:00 Boooring !!
12:00 Spoilers - Mes problèmes avec le scénario
14:00 Conclusion
Transcription
00:00Vous savez, on a tous une oeuvre, un auteur ou une autrice qui nous a vraiment marqué.
00:05Et moi, ce qui me concerne, c'est vraiment Alexandre Dumas.
00:08Pourquoi ? Parce qu'en fait, si on faisait faire le parallèle entre cinéma et littérature,
00:13Alexandre Dumas, ce serait clairement un créateur de blockbusters, du truc vraiment bien grand public.
00:18Et s'il y a une oeuvre qui réunit tout ça en un seul, c'est bien Le Comte de Montecristo.
00:24J'ai vraiment une attache particulière avec cette oeuvre,
00:26parce que j'ai l'impression que c'est là où Alexandre Dumas parle le plus de son métissage.
00:30Et vraiment, j'arrive à m'identifier à ça.
00:32Il arrive à faire confronter l'exotisme et le patriotisme.
00:37Et en vrai, non, je déconne, je ne l'ai pas lu.
00:41Moi, j'ai lu Ratus et après, j'ai tout arrêté.
00:43Là, on va parler seulement de cinéma.
00:46On ne va pas comparer le livre et le film parce que je ne l'ai pas lu.
00:50On va parler du film Le Comte de Montecristo par Vincent Danaporte et Alexandre de la Patellière
00:55avec dans le rôle-titre Pierre Ninet.
00:58Allez, c'est parti pour la critique.
01:00Bon, on va quand même faire un bref résumé pour ceux qui ne connaissent pas.
01:03Parce que moi, j'avoue que je n'ai pas lu.
01:05Mais en vrai, vous aussi, vous n'avez pas lu.
01:07C'est l'histoire d'Edmond Dantes, un jeune homme de famille modeste
01:11qui arrive à avoir un gros grade dans la marine.
01:14Je crois que c'est capitaine à Marseille.
01:16Et pense que le mec est courageux, il est fort et il a de grandes perspectives d'avenir.
01:20Et c'est grâce à ce grade qu'il peut se permettre enfin de demander sa meuf Mercedes en mariage.
01:25Mais évidemment, c'est à partir de là que ça va partir en couille.
01:28Il va être victime d'un complot de trois personnes, dont deux connaissances.
01:31C'est un peu bâtard, ça.
01:33Et il va être enfermé pendant 15 ans au château d'If jusqu'à ce qu'il s'évade, en quelque sorte.
01:41Tout en fulminant sa vengeance.
01:43Et pas vengeance. Oh, j'arrive, je te tue, je suis vengé.
01:47Lui, il est en train de chercher le truc qui va te faire le plus mal possible.
01:51Alors déjà, mon avis en bref sur le film.
01:53Dans l'ensemble, j'ai vraiment kiffé.
01:55On parle souvent du manque de grandiose dans les films français.
01:57Là, on est vraiment dans le grandiose, on est dans l'épique.
02:00Et en plus, l'histoire de Monte Cristo, elle semble vraiment être la base de beaucoup d'autres oeuvres contemporaines.
02:06Et en particulier, peut-être vous voyez venir, Batman.
02:09Parce qu'un mec qui a vécu une injustice, qui part pendant des années pour s'entraîner avec un sage,
02:13qui se crée un alter ego pour exercer sa vengeance grâce à son intelligence et son fric.
02:18Je vois le parallèle d'ici.
02:20Et là où le parallèle est encore plus intéressant, c'est que ce film s'aspire beaucoup à son tour de Batman Begins de Christopher Nolan.
02:28Du coup, la boucle est bouclée.
02:29Parce qu'en littérature, Batman, c'est le Monte Cristo américain.
02:33Et au cinéma, Monte Cristo, c'est le Batman français.
02:36Après, en termes d'adaptation du roman, comme je vous ai dit, comme je ne l'ai pas lu du tout,
02:40je sais qu'ils ont pris des libertés.
02:42Et il y a peut-être des choses que j'ai reprochées au film,
02:45qui sont dans ces libertés-là, surtout en termes de scénario.
02:49Je ferai une section spoiler à la fin pour expliciter un petit peu tout ça.
02:53Mais du coup, l'important dans ce genre de livre, quand on fait une adaptation,
02:57c'est qu'il y ait de l'ambition, parce que c'est un grand roman épique qui se passe sur 20 ans.
03:01Et pour avoir de l'ambition, il faut du fric.
03:04Et du talent.
03:05Et on avait déjà eu un bon exemple de réussite visuelle dans ce style, justement,
03:09avec les deux films Trois Mousquetaires.
03:11Je crois que les deux films avaient coûté 70 millions d'euros, à peu près.
03:16Et c'est le même genre d'environnement, c'est le même genre de décor que Le Comte de Monte Cristo.
03:20Du coup, on reprend sensiblement les mêmes maisons de production et on recommence.
03:24Et en vrai, c'était une bonne idée.
03:25De toute façon, je pense que les projets sont faits en parallèle.
03:29Et franchement, ça a de la gueule.
03:3343 millions pour un film de si grande envergure, c'est du grand art, en vrai.
03:39Parce que c'est la force des cinéastes français.
03:42C'est que comme on n'a pas l'habitude d'avoir beaucoup d'argent,
03:44enfin les cinéastes n'ont pas l'habitude d'avoir beaucoup d'argent,
03:46ils l'utilisent hyper bien.
03:48Et c'est vrai aussi qu'on a cette chance-là.
03:51C'est qu'il faut remercier notre patrimoine français,
03:53parce que la plupart des décors, c'est des grands châteaux, des grandes salles de culte
03:57ou des grands jardins magnifiques.
04:00L'avantage qu'on a, c'est qu'on n'a pas eu à chercher loin.
04:02Il y en a un peu partout ici.
04:03À ça, on ajoute deux, trois effets spéciaux très discrets pour avoir exactement ce qu'on veut.
04:07Et c'est parfait.
04:08Et les effets spéciaux du film, en général, ils sont nickels.
04:12Peut-être excepté un ou deux plans où ça fait un peu de chipos,
04:15mais c'est vraiment pour chipoter.
04:17Rien que la première scène du film, c'est une scène entièrement aquatique.
04:20Enfin, c'est une scène aquatique, il est dans la mer, tout ça.
04:22Et c'est tourné en studio et c'est du full effets spéciaux.
04:26Il n'y a pas longtemps, j'ai vu La Petite Sirène, remakée par Disney,
04:30et les mecs ont tellement de fric qu'ils ne savent même plus filmer une scène avec des effets spéciaux.
04:34Ça rend dégueulasse.
04:35Ça se voit qu'ils mettent Ariel au milieu d'une piscine,
04:38qu'ils filment dans tous les angles, et ils disent,
04:40« Bon, les gars, faites-moi une tempête là, faites-moi un bateau qui coule,
04:44faites-moi des vagues de 9 mètres, démerdez-vous avec ça. »
04:47Alors que là, pour Monte Cristo, on voit que les réalisateurs,
04:51ils avaient une image particulière dans la tête.
04:53Ils ont réfléchi parfaitement leur scène,
04:55et pour que ce soit le plus impressionnant possible,
04:58et que les mecs des effets spéciaux, ils aient des directrices précises,
05:02pour ne pas se disperser, et qu'il y ait le meilleur rendu possible sur ce qu'on leur a demandé.
05:07Et le reste de la mise en scène est vraiment super bien gérée aussi,
05:10ce n'est pas que les effets spéciaux.
05:11En fait, ils tentent même plusieurs genres dans le même film.
05:14C'est beaucoup aidé par la gestion de la lumière d'ailleurs.
05:18Le début, on est vraiment sur un truc ultra romanesque,
05:20avec balade à cheval, ciel bleu luxuriant,
05:23lumière en pleine phase, des fois même la lumière,
05:26on ne sait même pas d'où elle vient, c'est vraiment lumière immaculée,
05:29on se prend dans les bras, lumière un petit peu partout.
05:32Mais à partir du moment où le film devient un petit peu plus sombre,
05:36les personnages sont souvent moins éclairés,
05:38et surtout souvent éclairés en double face.
05:41Là par exemple, j'ai les deux lumières,
05:44si j'en éteins une...
05:48Voilà, j'ai une partie sombre et une partie très lumineuse.
05:51Et c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup utilisé dans le film.
05:54Il y a une scène, elle est magnifique,
05:56où le procureur, le personnage de Laurent Lafitte,
05:58il est là, il est en discussion ultra vénère avec une meuf,
06:01et dans cette scène, il est éclairé seulement par des bougies,
06:05et tout le reste est sombre parce que ça se passe dans la nuit,
06:08et en plus en intérieur,
06:10et du coup, il n'y a qu'une seule face éclairée par les bougies,
06:13et on sent vraiment que le mec n'est pas là pour rigoler.
06:16Et il y a une autre scène, apparemment ça a marqué vraiment les gens,
06:20c'est un moment où le comte de Montecristo raconte une histoire vraiment sordide,
06:24une sorte de thread horreur à la Squeezie,
06:26mais à l'époque, donc vraiment un truc bien vénère.
06:29Et à ce moment-là, on se retrouve un peu plus dans un éclairage de film d'horreur.
06:33Et en plus, ça dure assez longtemps,
06:35donc on a le temps vraiment de s'imprégner de l'ambiance, en fait.
06:38Après, ces réalisateurs-là, ils ont l'habitude de...
06:41de faire des scènes en intérieur avec beaucoup de dialogues,
06:43parce que c'est eux qui ont réalisé le film Le Prénom,
06:45et il me semble même que c'est eux qui ont créé la pièce originale,
06:48parce que c'est une pièce de théâtre à la base.
06:50Du coup, le huis clos, ils connaissent.
06:52Ça ne les empêche pas de gérer les extérieurs,
06:55enfin, le nombreux extérieurs et le côté épique du film.
06:59Parce que dans ce film-là, il y a beaucoup d'iconisation du personnage.
07:02Il y a un truc pratiquement super héroïque sur lui.
07:05Et il y a vraiment le côté un peu comme Batman,
07:09où quand il y a les combats, on est vraiment galvanisé.
07:11Bon, les chorégraphies ne sont pas les plus oufs du monde,
07:14mais ça reste très correct.
07:16Et en plus, on sent qu'il y a une aura un petit peu autour du personnage.
07:19Et c'est un truc qui est pas mal appuyé aussi par la musique,
07:22qui est vraiment très, très présente.
07:24Et comme je le disais tout à l'heure, ça ressemble beaucoup à la musique des Dark Knight.
07:28Et j'ai l'impression même que la consigne des réalisateurs, c'était,
07:31bon, fais un truc qui ressemble un petit peu à Dark Knight.
07:34Et effectivement, les musiques sont vraiment gérées.
07:37Elles sont à chaque fois dans le thème.
07:38Elles sont même un peu différentes à chaque fois,
07:40même si c'est un petit peu toujours le même style d'instrument.
07:43Et elles sont écoutables même en dehors du film.
07:47Je sais que moi, j'écoute beaucoup de bandes originales.
07:49Pas beaucoup, mais j'écoute souvent les mêmes.
07:52Et là, ça me pourrait me prendre d'écouter la bande originale de Monte Cristo.
07:56Pas autant que la bande originale de Batman.
08:00Faut pas déconner.
08:02Hans Zimmer et Newton Howard, c'est quand même un niveau un peu au-dessus,
08:06même beaucoup au-dessus.
08:08Mais ça fait vraiment hyper bien le taf.
08:10Le travail sur les costumes est aussi très bon.
08:13C'est bien, ça ne m'a pas impressionné.
08:16Ça ne m'a pas dégoûté.
08:18Après, ce n'est pas ma plus grande expertise.
08:20Je ne vais pas vous mentir.
08:21Et sur le maquillage, il y a des trucs excellents
08:24et il y a des trucs où il y a quand même des petits bémols.
08:26Déjà, l'histoire, elle se passe environ sur 20 ans.
08:30Et c'est vrai que j'ai l'impression que le Pierre Ninet du début et de la fin,
08:36il a toujours la même gueule.
08:39Je n'ai pas l'impression qu'il y ait des gros points de maquillage qui le font vieillir.
08:43Après, Pierre Ninet, c'est le genre d'acteur qui peut avoir 20 ou 45 ans,
08:47on ne sait pas trop, un peu comme Andrew Garfield.
08:49Mais là, dans le contexte, c'est un petit peu gênant
08:52parce que dans son costume de Comte de Monte Cristo,
08:55il a la prothèse qui est hyper bien faite.
08:57Ça lui change bien le visage.
08:58En plus, ça le rend un peu hispanique.
09:00Donc, ça marche très, très bien.
09:02Mais le fait qu'il ne soit pas vieilli,
09:04tous ces traits autour des yeux sont peut-être un peu trop reconnaissables.
09:09Et par rapport au contexte, ça peut être gênant.
09:12Ça peut être gênant et ça perd un petit peu en crédibilité.
09:15Je sais, je chipote un peu,
09:16mais comme le reste du scénario est super bien écrit
09:19et que le personnage, c'est vraiment un maître de la décimulation
09:22dans ses agissements, dans ses actes.
09:24Du coup, c'est dommage qu'un détail physique,
09:28ça ne nous fait pas y croire à 100%.
09:30C'est un petit regret.
09:32Alors que les autres personnages d'Edmond,
09:35ils sont parfaits en termes de prothèse.
09:37Comme c'est un mec du déguisement, il fait plusieurs personnages.
09:41Et en plus, c'est hyper bien interprété.
09:44Surtout quand on a Pierre Ninet pour servir ces personnages là.
09:47Et ouais, parce que le casting, il défonce sa race.
09:49Parce que Pierre Ninet, Anaïs Desmoustiers et Laurent Lafitte,
09:52de la comédie française, attention.
09:54Mais en vrai, malgré un casting de ouf,
09:58je n'ai pas trouvé que c'était transcendant non plus en termes d'acteur.
10:02Après, peut-être que si, en fait.
10:05Est-ce que c'est parce que j'ai trop l'habitude de les voir briller?
10:07Parce qu'en vrai, dans ce film, Pierre Ninet,
10:09il arrive à gérer tous les registres.
10:11Quand il est ténébreux, ça fonctionne.
10:14Quand c'est un mec au bout de sa vie, ça fonctionne.
10:17Quand il est amoureux, ça fonctionne.
10:19En vrai, je n'ai rien à lui reprocher.
10:21Laurent Lafitte, pareil, toujours impeccable en méchant.
10:23J'adore à chaque fois qu'il fait un méchant.
10:25Je l'avais vraiment kiffé dans Au revoir là-haut.
10:27Il était un bon, bon connard.
10:30J'aime bien en plus, c'est de plus en plus rare
10:33de voir de vrais, vrais connards au cinéma.
10:36Aujourd'hui, on cherche toujours à trouver une raison
10:39à la connardise des gens.
10:42Là, lui et le baron, joué par Patrick Mill,
10:45on est sur une belle paire d'enfoirés.
10:48Et ça fait plaisir de voir de vrais méchants,
10:51de bons, gros mecs impardonnables.
10:54Il y en a un dans Les traîtres
10:57qui déroge peut-être un petit peu à la règle,
10:59mais j'en parlerai un petit peu dans la partie spoil.
11:03Mais tout n'est pas parfait dans l'acting,
11:06parce que je pense vraiment que c'est à cause du côté
11:09début XIXe siècle qu'on veut rendre.
11:11Il y a des moments, pour faire un peu noble
11:14ou un peu ancien, je ne sais pas trop,
11:16les acteurs, ils articulent énormément.
11:19Et en fait, ils ont un débit de parole très, très lent.
11:22Et déjà, on sent que ce n'est pas naturel.
11:24Par exemple, pour Annalise de Moustier,
11:26on a l'impression que ce n'est pas naturel.
11:28Et en plus, ça ralentit énormément le rythme du récit.
11:31Il y a quelques scènes de dialogue
11:32qui exposent un peu le background.
11:34Et comme le début de parole, il est très, très lent.
11:37Entre le début et la fin de la phrase,
11:39je ne sais même plus ce qu'elle disait, la meuf.
11:41Quand c'est illustré, ça passe.
11:43Quand c'est illustré avec des images
11:44de la réalisation, ça passe.
11:45Mais quand c'est juste quelqu'un
11:47qui parle devant la caméra
11:48ou dans un lit devant une caméra,
11:50ça devient presque chiant.
11:53Là, on va attaquer la partie spoiler, justement.
11:55Je suis obligé de spoiler
11:57pour parler de certaines choses,
11:58surtout en termes de scénario.
12:00Je vous mets un time code
12:01si vous voulez reprendre la vidéo
12:02un petit peu plus tard
12:03pour ceux qui n'ont pas envie
12:04de se faire spoiler.
12:05Et ce qui reste,
12:06c'est à vos risques et périls.
12:08Du coup, il y a deux, trois trucs
12:09dont je ne pouvais pas parler sans spoil.
12:12Et surtout, la gestion du climax du film.
12:15Enfin, les scènes finales du film.
12:17Parce qu'il y a un des problèmes.
12:18Enfin, ce n'est pas gênant pendant le film,
12:20mais ça peut être un peu gênant pour le climax.
12:22C'est qu'on suit le cheminement total
12:24du conte de Monte-Cristo.
12:26On sait plus ou moins ce qu'il va faire.
12:27Et on connaît aussi les motivations
12:29de ses acolytes.
12:30Du coup, le plan, il est ingénieux à la fin.
12:32C'est même une scène de ouf.
12:33Je ne boude pas mon plaisir.
12:34Mais quand Andréa, le fils du procureur,
12:36il confronte son père,
12:38on s'en fout un peu, en fait.
12:41Parce qu'on sait déjà.
12:42Et le pire, c'est qu'ils oublient totalement
12:45le côté complot napoléonien.
12:47Parce qu'à la base, c'est quand même
12:49pour se protéger de ça
12:51que le procureur, il envoie Edmond en prison.
12:54C'est parce qu'il a peur
12:55qu'il ouvre sa gueule
12:56parce que sa grande soeur,
12:57elle était en position
12:58d'une lettre de Napoléon en personne,
13:00qui est un ennemi du royaume à ce moment-là.
13:03Du coup, le fait qu'il ait fait
13:06une tentative d'infanticide,
13:09en vrai, on s'en fout.
13:11Enfin, non, on ne s'en fout pas.
13:13Mais entre un procureur
13:15qui tente de tuer un enfant
13:16dans les années 1800
13:17et un procureur qui est prêt
13:19à renverser la royauté
13:20pour permettre le retour de l'Empire,
13:22du point de vue de la France,
13:24c'est quand même bien plus grave.
13:26Au moins que j'ai raté un truc,
13:28mais je ne crois pas
13:29parce que je n'ai pas l'impression
13:30que c'est vraiment mentionné à la fin.
13:32Je pense que c'est un truc
13:34qui est beaucoup plus développé dans le livre
13:36parce que je trouve ça bizarre
13:38d'introduire un enjeu aussi énorme
13:40dans le film
13:41juste pour s'en servir de prétexte
13:43pour envoyer un pauvre mec en prison.
13:45Et dans le climax arrive aussi
13:46mon deuxième problème,
13:47c'est ce que je vais appeler
13:48l'échelle des méchants.
13:50Parce que clairement,
13:51le marchand d'esclaves et le procureur,
13:53ils sont largement plus méchants
13:56que l'ami d'Edmond qui l'a trahi.
13:58Au début du film,
13:59on voit bien que dans un premier temps,
14:01il n'est pas super chaud pour signer leurs trucs.
14:03Il les a trahis par l'influence des deux autres.
14:06OK, c'est un bâtard,
14:07il était très proche de lui,
14:08donc ça fait encore plus mal.
14:10Il voulait pécho sa meuf
14:11et il a rédigé la lettre.
14:12C'est énormément de trucs.
14:13Mais en vrai,
14:14en dehors de ces actions-là,
14:16le mec, ce n'est pas un mauvais gars.
14:18C'est un bon soldat.
14:20Bon, il tue.
14:21Il tue, c'est mal.
14:22Mais dans le contexte de la guerre,
14:24c'est autre chose.
14:25En face,
14:26il y a quand même un mec
14:27qui fait des infanticides
14:28et l'autre,
14:29il fait du trafic d'esclaves
14:30et il est prêt à laisser crever des esclaves
14:32juste pour en mettre plus sur le bateau
14:33pour se faire plus d'argent.
14:34On n'est pas sur le même niveau
14:36de fils de puterie, en fait.
14:37Et du coup, pour moi,
14:38dès qu'on a vu le sort de ces deux-là,
14:40c'est bon, j'ai ma satisfaction.
14:41Je m'en fous un petit peu
14:42de ce qui se passe après.
14:43Surtout que le combat final,
14:45ça ne se fait pas dans la foulée.
14:46Il faut se repentir sur la tombe du gamin.
14:49Il faut la révélation de la meuf
14:51qui se rend compte
14:52qu'ils sont trop dans la noirceur
14:53et qu'elle aime l'autre gars.
14:55Il faut que l'autre gars
14:56le demande en duel.
14:57Il faut une introspection du comte
14:58et qu'il rencontre sa meuf.
15:00Et il faut le combat final
15:02contre son ancien ami.
15:04Et ce n'est pas un truc genre
15:05ça se passe là.
15:06On va d'un point A à un point B
15:07à un point C à un point D.
15:09Et en vrai,
15:11ça gagnerait à être un peu plus concis.
15:13On peut parler,
15:14on peut faire tout ça,
15:15on peut faire tous ces thèmes-là
15:17à côté du tribunal
15:19ou dans un bâtiment spécial
15:22qui n'est pas loin.
15:23Ou en public.
15:24Dans la rue, en public,
15:25ça aurait été vraiment impressionnant
15:26avec plein de figurants,
15:27ce genre de choses.
15:28Et ça aurait été vraiment plus fluide,
15:30peut-être plus impressionnant aussi.
15:32Bon, après, chacun son sens du rythme.
15:34Mais chacun préfère un petit peu
15:36ses points narratifs
15:37dans ce genre d'œuvres
15:39parce que c'est des œuvres
15:40assez conséquentes.
15:42Mais c'est vrai que moi,
15:44je trouve que c'était...
15:46L'escalade de la violence
15:47n'était pas assez bien gérée.
15:48Je pense qu'il fallait
15:49s'occuper de son pote
15:50avant de s'occuper...
15:52Avant de s'occuper
15:53des grands, grands, grands méchants.
15:55Du coup, comme vous avez vu,
15:56il y a deux, trois trucs
15:57qui me font un petit peu tiquer.
15:59Mais, en vrai,
16:01c'est un super film.
16:02On ne va pas non plus dire
16:03que c'est un chef-d'œuvre
16:04parce qu'on n'arrive pas.
16:05Il y a un petit truc
16:07qui fait...
16:08Il y a un petit truc du cœur.
16:09Ça manque un petit peu
16:10d'émotion vraiment forte.
16:11Mais si vous avez l'occasion
16:13d'y aller,
16:14franchement, allez-y.
16:15Et en plus, beaucoup disent
16:16que le cinéma français,
16:17il est à la ramasse.
16:19Faut croire que non.
16:20Et en vrai,
16:21même si on ne parle pas
16:22de blockbusters, tout ça,
16:23en termes de ratio,
16:24cette année,
16:25j'ai plus kiffé des films français
16:26que des films américains.
16:27C'est juste que personne
16:28ne va les voir, c'est tout.
16:29Du coup, je pense que c'est
16:30tout ce que j'avais à dire.
16:31Abonnez-vous,
16:32mettez la cloche,
16:33commentez,
16:34suivez-moi sur les autres réseaux.
16:35Restez passionnés
16:36et je vous dis
16:37à la prochaine !
16:49Sous-titrage Société Radio-Canada

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