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00:00Une modeste case en planche à Bojongo, quartier populaire de la banlieue de Douala.
00:04J'ai d'abord le nom de Rosaline, mais aujourd'hui, j'ai porté le nom de Claude Bartel.
00:09C'est dans cet espace insalubre et d'à peine 20m2 que Claude a trouvé refuge pour fuir les brimades dont il a été victime depuis sa tendre enfance.
00:18Son crime, être né avec les deux sexes.
00:21Il se souvient notamment du lynchage auquel il a échappé de justesse dans un marché il y a quelques années.
00:27Je peux dire que c'est Dieu qui m'a protégée.
00:29Les femmes portaient les bancs, on tapait sur ma tête, c'était pas facile.
00:37Née Rosaline, comme on peut le voir sur cet acte de naissance et ce passeport, c'est à 25 ans qu'il décide d'assumer son genre masculin.
00:45Il engage alors un combat pour être reconnu comme Claude Bartel.
00:49Un combat vainc jusqu'ici, puisque l'association qu'il tente d'officialiser depuis 2012 n'a jamais été reconnue par les autorités.
00:56J'avais constaté que beaucoup de gens sont en train de mourir, les familles sont en train de rejeter leurs enfants qui ont un intersexe comme moi.
01:04Et c'est là où j'ai décidé de mettre un combat pour faire l'association.
01:08En attendant, Claude Bartel mène des campagnes de sensibilisation à travers le Cameroun.
01:13L'une des personnes ayant pu bénéficier de ses actions est celle que nous appelerons Vanessa pour préserver son anonymat.
01:20Nous la retrouvons dans son village à une trentaine de minutes de route de Yaoundé.
01:26Opérée en 2016 lors d'une campagne de consultation gratuite, elle vit aujourd'hui pleinement sa sexualité, mais avec un regret, celui peut-être de ne jamais être mère.
01:35C'est comme un rêve, même si c'est comme pour faire l'opération, qu'on peut même mettre un enfant pour que ça peut m'aider, même si c'est seulement une seule fois.
01:49L'origine de cette ambiguïté sexuelle chez certaines personnes est peu connue.
01:53Dans une société camournaise très traditionnaliste, des causes mystiques sont souvent invoquées.
01:59Mais pour ce médecin confronté à des patients intersexuels, le suivi psychologique est très important.
02:04On ne connaît pas comment ils ont vécu leur enfance.
02:08On ne connaît pas ce qu'ils ont traversé.
02:10Donc, ils doivent être accompagnés.
02:12Selon l'association Femmes Debout, qui travaille sur ces questions, sur plus d'un millier de personnes interrogées,
02:18un tiers n'ont pas de pièces officielles et aucune n'a un document conforme à son identité.