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Regardez Un point, c'est tout ! avec Alba Ventura du 04 juillet 2024.

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00:00Donc à J-3, avant le second tour des législatives et ce matin, Alba,
00:03vous avez décidé de vous mettre à la place de celui que l'on appelle
00:05l'électeur de base,
00:07celui qui vit cette séquence électorale depuis trois semaines
00:10avec un peu de sidération.
00:12Oui, parce que je me dis que nous, journalistes, nous mangeons de la
00:15politique matin, midi et soir.
00:17Ça fait 25 ans que je suis journaliste politique et honnêtement plus rien ne
00:21me surprend, même si là je dois avouer que le président a fait très fort.
00:24Mais nous nous intéressons particulièrement aux options, aux
00:27stratégies, aux rumeurs.
00:30La plupart de ceux qui nous écoutent sont quand même très loin de tout ça.
00:33Ils n'ont pas forcément cette passion pour les calculs politiques, les jeux de
00:36pouvoir.
00:37Attention, je ne suis pas en train de dire que les français ne s'intéressent pas
00:41à la politique. On les entend d'ailleurs les auditeurs d'RTL le matin, ils en
00:44parlent
00:45un peu partout. On a eu des reportages au salon de coiffure, au café.
00:49Il faut dire que le sujet s'est imposé dans leur vie
00:51et je me demande s'ils ont vraiment un appétit démesuré pour ce
00:55psychodrame politique qui se joue sous leurs yeux.
00:58Et c'est pour ça que j'avais envie de remettre en perspective, de rembobiner
01:02pour que l'on mesure ensemble le spectacle que donnent les politiques et
01:05les partis dans cette période très particulière.
01:07Alors quand vous rembobinez, ça donne quoi ?
01:09On était dans un moment où les français se préparaient pour certains à
01:12prendre
01:13tranquillement quelques jours de vacances, à regarder l'Euro de foot, le tour de
01:17France et bien sûr les Jeux Olympiques.
01:19À la place de ça, ils ont eu en trois semaines de temps un coup de tonnerre
01:23avec la décision du président de dissoudre l'Assemblée,
01:26avec des législatives qui se préparent dans la précipitation,
01:29des négociations couteaux entre les partis de gauche, des purges chez les
01:33Insoumis, un cataclysme chez les Républicains avec l'alliance d'Eric
01:36Ciotti avec le Rassemblement National.
01:38Bon, il y a quand même eu ensuite trois, quatre jours de campagne à peu près
01:42normale.
01:43Les électeurs ont dû se mettre quand même à faire des procurations puis se
01:45sont rendus aux urnes
01:46où ils ont confirmé le vote des Européennes en faveur du RN. Et là,
01:50nouveau pataquès entre les partis, cette fois sous l'air du désistement et du
01:53front républicain, tu te désistes, non toi d'abord, non toi, je te tiens, tu me tiens.
01:57Et le président qui avait dit ni RN ni LFI finit par dire qu'il y a un
02:00extrême plus dangereux que l'autre.
02:02Et à peine cette séquence terminée, un sujet chasse l'autre, voilà qu'une
02:05nouvelle séquence surgit.
02:06Quelle coalition pourrait-on faire maintenant
02:09que le RN semble s'éloigner de la majorité absolue ?
02:11Ce qui reste à voir dimanche. Oui, quelle coalition
02:14avec des noms qui sortent du chapeau ?
02:16Édouard Philippe qui n'est pas content parce qu'il dit qu'il ne faut pas négocier
02:19dans son dos.
02:19La maire de Nantes, l'associée Johanna Roland, qui dit OK pour une
02:22coalition mais à certaines conditions.
02:24Et voilà un nouveau processus de marchandage politique.
02:27Et ce alors que les français n'ont pas encore tranché.
02:30On a compris que tout ça vous choque, Alba ?
02:32Il y a toujours eu des tractations mais là elles se font en plein jour pendant
02:35que les français sont en train de voter.
02:37Mais c'est pas ça qui me choque.
02:40Ça laisse un sentiment étrange, un précipité de démocratie qui ne rend pas
02:44service à la démocratie.
02:46Car tout ce défait se refait de manière bricolée, artificielle et se défait à nouveau.
02:52Il ne faut pas s'étonner après ça que le sentiment qui domine, selon une étude
02:55de la Fonds d'Apolle qui vient d'être réalisée tout récemment auprès de
02:583000 personnes, c'est l'inquiétude.
03:01Il l'était déjà, la séquence de la dissolution n'a rien arrangé.
03:04Je ne suis pas sûre, Yves, que les parties sortent grandies de ce moment.
03:08Et si on pousse plus loin, on touche sans doute là à la fin d'un système
03:12qui fait qu'on ne peut pas convoquer les français aux urnes de cette manière
03:16et ne pas tenir compte de ce qu'ils ont dit et de ce qu'ils nous disent.
03:19Merci beaucoup, Alba Ventura.