Première exposition sur la thématique, Paradis naturistes s’ouvre au Mucem pour évoquer de passionnantes questions autour du rapport au corps, à l’autre, mais aussi à la nature, à la nourriture et au soin. Car être naturiste, ce n’est pas seulement se dévêtir. Fruit de plusieurs années de travail et d’une collecte de près de 600 items (œuvres d’art, photos, livres, extraits de films, archives, objets), cette exposition résulte d’une aventure collective, à l’image des histoires naturistes, menée par six commissaires d’exposition, qui ont aussi collecté - et peut-être ainsi libéré - la parole de ces communautés, comme ce fut le cas pour Barvalo ou VIH sida.
Accueilli par un mur de revues ayant servi de promotion des idées naturistes et un petit glossaire bien utile, on entre dans ces 500 m² en traversant un grand soleil : l’agence Trafik s’est appliquée à proposer une scénographie aérienne et solaire. Le parcours, pensé en trois temps, nous propose d’abord une partie introductive historique autour des premières communautés allemandes et suisses. "Le naturisme est au départ un projet de rénovation sociale, un mouvement de retour à la nature proche de l’anarchisme et des milieux libertaires en réaction à l’industrialisation de la fin du XIXe siècle, à la ville, à la pollution", détaille Amélie Lavin, conservatrice en chef au Mucem, responsable du pôle Corps, apparences, sexualités.
Idéal de liberté
Dans un contexte médicalisé avec l’apparition des sanatoriums, les cures de soleil dans des "paradis naturels" permettent de lutter contre le rachitisme ou la tuberculose, et les pionniers du végétarisme apparaissent après la Première guerre mondiale avec un besoin de paix et une pratique du sport en plein air.
La deuxième partie de l’exposition nous immerge, de manière très documentée (notamment par les photos et films et Pierre Audebert), dans l’histoire de plusieurs communautés naturistes se développant en France entre les années 1920 et 1950, du Sparta Club au très médiatisé grand complexe du Cap d’Agde et ses 55 000 naturistes l’été, en passant par Physiopolis et Héliopolis. Cette dernière, installée par les frères Durville sur l’île du Levant, au large de Hyères (Var), attire artistes et stars épris d’un idéal de liberté, notamment entre les années 1950 et 1970. Un idéal qui a inspirant des figures de l’art comme Bernard Buffet, Man Ray, et autres noms de la photographie. Dans ces "utopies sociales", des modèles de vie collective se pensent avec leurs règles et leurs codes.
L'exposition est à découvrir jusqu’au 9 décembre au Mucem.
Accueilli par un mur de revues ayant servi de promotion des idées naturistes et un petit glossaire bien utile, on entre dans ces 500 m² en traversant un grand soleil : l’agence Trafik s’est appliquée à proposer une scénographie aérienne et solaire. Le parcours, pensé en trois temps, nous propose d’abord une partie introductive historique autour des premières communautés allemandes et suisses. "Le naturisme est au départ un projet de rénovation sociale, un mouvement de retour à la nature proche de l’anarchisme et des milieux libertaires en réaction à l’industrialisation de la fin du XIXe siècle, à la ville, à la pollution", détaille Amélie Lavin, conservatrice en chef au Mucem, responsable du pôle Corps, apparences, sexualités.
Idéal de liberté
Dans un contexte médicalisé avec l’apparition des sanatoriums, les cures de soleil dans des "paradis naturels" permettent de lutter contre le rachitisme ou la tuberculose, et les pionniers du végétarisme apparaissent après la Première guerre mondiale avec un besoin de paix et une pratique du sport en plein air.
La deuxième partie de l’exposition nous immerge, de manière très documentée (notamment par les photos et films et Pierre Audebert), dans l’histoire de plusieurs communautés naturistes se développant en France entre les années 1920 et 1950, du Sparta Club au très médiatisé grand complexe du Cap d’Agde et ses 55 000 naturistes l’été, en passant par Physiopolis et Héliopolis. Cette dernière, installée par les frères Durville sur l’île du Levant, au large de Hyères (Var), attire artistes et stars épris d’un idéal de liberté, notamment entre les années 1950 et 1970. Un idéal qui a inspirant des figures de l’art comme Bernard Buffet, Man Ray, et autres noms de la photographie. Dans ces "utopies sociales", des modèles de vie collective se pensent avec leurs règles et leurs codes.
L'exposition est à découvrir jusqu’au 9 décembre au Mucem.
Category
📚
ÉducationTranscription
00:00C'est une exposition consacrée au paradis naturiste qui plonge dans l'histoire et dans
00:18les pratiques contemporaines des naturismes. L'idée c'est de se concentrer sur l'expérience
00:23de quelques communautés françaises et une suisse qui se sont créées entre les années 20 et les
00:30années 50 et dont une partie existe encore, sont toujours très actives aujourd'hui. On peut aussi
00:35constater que de nombreuses préoccupations qui avaient présidé à la naissance des premières
00:40communautés naturistes après la première guerre mondiale, donc en pleine période de crise,
00:44se retrouvent en fait dans les sociétés contemporaines qui sont les nôtres.
00:53Dans l'exposition on essaie justement de déconstruire un peu les stéréotypes, c'est-à-dire que
01:12évidemment le naturisme c'est des gens qui sont tous nus, qui font les courses tous nus,
01:17qui vont dans les supermarchés, etc. Donc on se moque un peu d'eux, mais en fait on essaie de
01:22montrer que c'est plutôt une vie communautaire, de partage. On essaie de faire du sport ensemble,
01:27on essaie de pratiquer des loisirs. Donc on va avoir d'autres façons de rentrer en relation
01:33avec les gens, beaucoup plus respectueuses et ça, ça fait du bien dans une société où il faut
01:37toujours que je sois dans le stéréotype social avec un corps en forme, en bonne santé, etc. Là,
01:44j'ai le droit d'être comme je suis et ça, où est-ce que dans la société je peux faire ça ?
01:52– Sous-titrage ST' 501