• il y a 5 mois
Brigitte Boucher prend les rênes de cette émission, avec la réouverture de l'Assemblée nationale pour cette nouvelle législature, proposant une couverture exhaustive de l'actualité de ce 1er tour des élections législatives.

Pour ce 1er juillet, décryptage des enjeux du 2nd tour de 14h à 15h avec Carole Barjon, éditorialiste politique, grand reporter à l'Obs ; Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l'université Paris II Panthéon-Assas et Jean Garrigues, historien, spécialiste d'histoire politique. Puis de 15h à 16h avec Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire ; Frédéric Dabi, directeur général de l'institut de sondage IFOP, directeur du pôle Opinion et Stratégies et Jean-Philippe Derosier, constitutionnaliste, professeur de Droit public à l'Université de Lille.

Pour suivre en direct la réouverture de l'Assemblée nationale, l'arrivée des éventuels députés élus au 1er tour et les négociations en cours au sein des partis politiques en vue du 2nd tour, Valérie Brochard, Stéphanie Dépierre, Elsa Mondin-Gava et Marco Paumier, journalistes de la rédaction de LCP, seront en duplex depuis l'Assemblée nationale et les QG des principaux partis.

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Transcription
00:00:00Générique
00:00:02...
00:00:11Bonjour à tous.
00:00:12Bienvenue sur LCP pour cette émission spéciale
00:00:15au lendemain du 1er tour des élections législatives anticipées.
00:00:19On va revenir sur les résultats de ce scrutin
00:00:21qui a placé pour la 1re fois le RN largement en tête.
00:00:26Une cohabitation est-elle alors possible dimanche prochain ?
00:00:29L'Union de la gauche peut-elle arriver au pouvoir ?
00:00:32Quel avenir pour la majorité présidentielle ?
00:00:34Tout dépend d'existement, alors qu'hier soir,
00:00:37on comptait près de 300 triangulaires.
00:00:39Pour tout comprendre, des consignes de second tour
00:00:42pour vivre l'arrivée des premiers députés élus d'hier soir,
00:00:46nous allons retrouver dans cette émission
00:00:48Elsa Mondingava, Valérie Brochard et Stéphanie Despierre
00:00:51en duplex de l'Assemblée nationale.
00:00:53Nous retrouverons également Marco Pommier devant l'Elysée,
00:00:56le ministre avait rendez-vous avec Emmanuel Macron,
00:00:59et Clément Perrault reviendra sur les candidats élus
00:01:04et battus dès le 1er tour, ainsi qu'une salve de résultats.
00:01:09Alors, il est quasiment 14h, Elsa Mondingava,
00:01:13les portes de l'Assemblée vont bientôt s'ouvrir
00:01:15pour les nombreux députés élus d'hier soir.
00:01:18...
00:01:25Dis-moi.
00:01:26Elsa, les premiers députés vont donc arriver,
00:01:29puisque les portes s'ouvriront à 14h, Elsa.
00:01:31C'est pas grave, je suis donc sur cette place du Palais Bourbon.
00:01:34Regardez, derrière moi, il y a ces portes de l'Assemblée
00:01:37qui vont s'ouvrir à 14h.
00:01:39Les députés qui ont été élus dès le 1er tour vont pouvoir venir.
00:01:42Je vous le rappelle, ils sont 76, 39 du Rassemblement national,
00:01:4632 du Nouveau Front populaire,
00:01:47deux députés du camp présidentiel, un député LR,
00:01:50deux députés d'hiver droite.
00:01:52On commence à les voir, ces députés,
00:01:53il y a un peu d'effervescence sur cette place du Palais Bourbon.
00:01:57A 14h, des députés socialistes,
00:01:58Pierre Cazeneuve, député de la majorité,
00:02:00et à 15h, une arrivée groupée de députés du Nouveau Front populaire,
00:02:04des communistes et des insoumis.
00:02:06On en aura, effectivement, à notre micro tout à l'heure,
00:02:09des députés élus ou réélus hier soir.
00:02:13On va retrouver Valérie Brochard,
00:02:15qui, elle, est à l'intérieur du Palais Bourbon.
00:02:18Vous êtes devant les tentes
00:02:19qui ont été dressées pour l'accueil de ces premiers députés.
00:02:25Absolument, Brigitte, vous les voyez juste ici.
00:02:28Une fois que les élus, les 76 élus, au 1er tour,
00:02:31auront passé ces portes que vous décrivez,
00:02:33Elzin, Mondagava,
00:02:34ils vont passer ces premières formalités de sécurité
00:02:37à travers ces tentes.
00:02:39Ils vont pouvoir déposer leurs affaires, leurs manteaux,
00:02:42rejoindre ensuite la cour d'honneur.
00:02:44On est déjà dans la cour d'honneur,
00:02:46mais la traverser pour rentrer dans ce qu'on appelle
00:02:49le périmètre sacré.
00:02:50Ils pourront ensuite aller chercher leur badge,
00:02:53leur écharpe, ainsi que le règlement de l'Assemblée nationale,
00:02:57que la plupart connaissent déjà,
00:02:59puisque parmi ces 76 élus au 1er tour,
00:03:02une grande majorité est réélue.
00:03:04Et puis, ils feront aussi leur badge avec photo d'identité
00:03:08et peut-être même un petit tour dans l'hémicycle.
00:03:12A tout à l'heure, Valérie, on va vous retrouver.
00:03:15On va revoir les résultats, par partie,
00:03:17actualisés par le ministère de l'Intérieur,
00:03:20ou plutôt par Bloc.
00:03:21Le Rassemblement national, qui arrive donc en tête,
00:03:24avec 33,34 % des voix,
00:03:28le RN et ses alliés, donc LR-RN.
00:03:30Le Nouveau Front populaire, 27,99 %.
00:03:34Ensemble, 20,04 %.
00:03:37Et LR, d'y vers droite, 10,23 %.
00:03:41Regardons maintenant la projection en termes de sièges.
00:03:45À prendre, évidemment, avec beaucoup de précautions,
00:03:49étant donné les consignes de vote pour le second tour
00:03:52qui sont en train de tomber,
00:03:54mais on voit bien qu'il y a,
00:03:55selon les projections de notre partenaire Ipso,
00:03:58ce talent pour le RN et ses alliés,
00:04:00230 à 280 sièges,
00:04:03ce qui signifie que le RN et ses alliés
00:04:05n'auraient pas la majorité absolue, qui est à 289 sièges.
00:04:09Suivent donc le Nouveau Front populaire,
00:04:11125 à 165 sièges.
00:04:13Ensemble, 70 à 100 sièges.
00:04:15LR, d'y vers droite, 41 à 61 sièges.
00:04:18Et d'y vers gauche, 11 à 19 sièges.
00:04:23Et puis, hier soir,
00:04:24on comptait quelques 300 triangulaires,
00:04:27un chiffre record en raison d'une très forte participation
00:04:31enregistrée pour ce premier tour des élections législatives
00:04:34anticipées.
00:04:35Regardez ce chiffre.
00:04:38Le taux de participation
00:04:40qui a atteint 66,71 %,
00:04:46c'est presque 20 points de plus
00:04:49qu'en 2022, qu'au premier tour des élections législatives
00:04:53en 2022, puisqu'il était de 47,5 %.
00:04:57Je vous présente mes invités à présent
00:04:59pour analyser ces résultats
00:05:01et commenter ce premier tour
00:05:05des élections législatives anticipées.
00:05:07Bonjour.
00:05:08Vous êtes historien, président de l'Assemblée,
00:05:12face à vous, Carole Barjon, éditorialiste politique.
00:05:15Bonjour, Carole. Et Benjamin Morel.
00:05:17Bienvenue. Vous êtes politologue
00:05:19et constitutionnaliste.
00:05:22Un commentaire, d'abord, sur ce chiffre de la participation.
00:05:26C'est une mobilisation sans précédent,
00:05:29on peut le dire.
00:05:30Il faut remonter à loin pour retrouver des élections
00:05:33avec autant d'enjeux.
00:05:34Ce n'est pas si étonnant.
00:05:36Il faut voir deux éléments.
00:05:38Dans les législatives qui suivent une présidentielle,
00:05:41que ce soit post-quinquennat ou après une dissolution classique,
00:05:45on a un phénomène de participation différentielle.
00:05:47On dit que les Français veulent donner une majorité.
00:05:50On assiste à une mobilisation de l'électorat présidentiel.
00:05:54Il est content, il a gagné.
00:05:55Et une démobilisation de l'électorat d'opposition.
00:05:58Une image pour les téléspectateurs qui nous suivent.
00:06:01Ce sont ces portes de l'Assemblée
00:06:03qui viennent de s'ouvrir,
00:06:04pour l'entrée principale du Palais-Bourbon,
00:06:07qui mène à la Cour d'honneur,
00:06:09où vous avez vu Valéry Brochard à l'intérieur.
00:06:11Ces portes viennent de s'ouvrir pour les premiers députés.
00:06:14S'ils ont été élus dès le premier tour,
00:06:17on rappelle hier soir, il faut faire plus de 50 % des voix
00:06:20avec 25 % des inscrits.
00:06:23Voilà pour les premiers députés qui peuvent arriver.
00:06:26Je vous ai coupé, Benjamin Morel, pardonnez-moi.
00:06:29Dans une législative post-quinquennat,
00:06:31vous avez ce jeu de mobilisation différentielle
00:06:34électorale de l'opposition et Grogui,
00:06:36qui ne va pas voter, ce qui fait monter mécaniquement
00:06:39le taux d'abstention et favorise les vagues
00:06:41en faveur du président.
00:06:43Les présidents de la République ont souvent
00:06:45de larges vagues majoritaires derrière eux.
00:06:47L'autre élément, ça ne s'est pas produit,
00:06:50on n'a pas eu de présidentiel avant.
00:06:52On a eu les européennes,
00:06:53mais pas avec un effet de démobilisation
00:06:56qui peut être lié à, de toute façon,
00:06:58on a perdu, donc, ce faisant, ces élections ne servent à rien.
00:07:01Là, il y a eu une mobilisation de la gauche
00:07:03pour faire barrage au RN et une mobilisation du RN
00:07:06car ils pensaient l'emporter.
00:07:08La majorité voulait faire opposition à tout le monde.
00:07:11Ca rejoint le 2e point, c'est que le critère
00:07:13le plus déterminant en sociologie électorale
00:07:15pour prévoir la mobilisation, c'est l'enjeu perçu.
00:07:18Regardez les élections américaines.
00:07:20Aux Etats-Unis, l'électorat est plutôt abstentionniste.
00:07:23Quand il y a Trump contre Biden, là, il y a un enjeu.
00:07:26On n'a pas affaire à un centriste démocrate
00:07:28contre un centriste républicain.
00:07:30Les Américains aussi vont aux urnes.
00:07:32Là, à tort ou à raison, ces élections, plutôt à raison,
00:07:36apparaissent comme ayant un vrai enjeu.
00:07:38On avait deux blocs qui avaient réussi à s'unir.
00:07:40Exactement. Trois blocs.
00:07:42Ca arrive en tête.
00:07:43Chacun de ces blocs considérait que l'avenir du pays
00:07:46dépendait du fait qu'ils se mobilisent,
00:07:48d'où les 2,6 millions de procurations,
00:07:51d'où un très bon taux de participation.
00:07:53Là, encore une fois, il n'y a pas de secret.
00:07:55Quand les Français pensent qu'il y a un enjeu,
00:07:58ils vont voter.
00:07:59Carole Barjon, pourquoi cette mobilisation si forte
00:08:02des Français, selon vous ?
00:08:04Pourquoi sont-ils déplacés en masse ?
00:08:06Je souscris à ce que vient de dire Benjamin Morel
00:08:10et j'ajoute simplement que depuis l'inversion
00:08:14de ce qu'on a appelé l'inversion du calendrier,
00:08:17l'instauration du quinquennat,
00:08:19les législatives suivaient généralement une présidentielle.
00:08:22Là, c'est pas le cas.
00:08:23Donc, ça a joué le rôle d'élection intermédiaire
00:08:26qui donne, en fait,
00:08:29l'occasion aux Français de s'exprimer.
00:08:33Donc, je pense que là, ça a joué beaucoup
00:08:36parce que Macron, on le sait très bien,
00:08:38est impopulaire et que les Français voulaient sans doute
00:08:41l'exprimer vertement, si j'ose dire.
00:08:45Et puis, je pense que là aussi, oui, il y avait des vrais enjeux
00:08:49et notamment des vrais clivages sur les programmes.
00:08:53Donc, là, ça a mobilisé effectivement
00:08:57bien davantage que les habituelles parties
00:09:01de gouvernement, de centre droit,
00:09:03contre-centre-gauche, etc.
00:09:06Et ça, je pense que ça explique en grande partie la mobilisation.
00:09:09-"La mobilisation d'hier".
00:09:11Regardez ces images, c'est le député Pierre Cazeneuve,
00:09:14député Renaissance des Hauts-de-Seine.
00:09:16Il fait partie des deux députés
00:09:19de la majorité présidentielle élue dès le premier tour,
00:09:22hier soir. C'est vrai que c'est une horaire rare,
00:09:25puisqu'Elsa Mondagava vous le disait.
00:09:2776 députés ont été élus dès le premier tour,
00:09:3039 pour le Rassemblement national
00:09:34et 32 pour le nouveau Front populaire.
00:09:37Pierre Cazeneuve, donc réélu facilement hier soir,
00:09:41dès le premier tour.
00:09:43Et on le voit, il a cette écharpe tricolore.
00:09:47Jean Garry, vous avez l'habitude des arrivées des députés.
00:09:51On n'affiche pas toujours cette écharpe tricolore
00:09:55quand on arrive ?
00:09:56Est-ce que c'est lié à un scrutin un petit peu particulier,
00:10:00peut-être à l'arrivée du Rassemblement national
00:10:02en tête ?
00:10:04Ce qui est incontestable,
00:10:05et ça explique aussi le taux de participation,
00:10:08mais comme le disait Benjamin,
00:10:10lorsque les citoyens perçoivent que les enjeux sont majeurs,
00:10:13c'est là qu'ils se mobilisent.
00:10:15Ils s'étaient mobilisés en 1978,
00:10:17quand on pensait que la gauche allait gagner les élections,
00:10:21et que, dans un dernier réflexe,
00:10:23les acteurs de droite ont renversé la donne
00:10:25après l'appel de Valéry Giscard d'Estaing,
00:10:28de Verdun sur le Doubs.
00:10:30Au bon choix, pour la France.
00:10:32Mais en 97, après la démission de 97,
00:10:34où je crois qu'on a atteint à peu près
00:10:36les mêmes taux de participation,
00:10:38il y avait aussi cette pression,
00:10:40que quelque chose se jouait d'important.
00:10:432002, aussi, également,
00:10:44quand Jean-Marie Le Pen est arrivé.
00:10:47Je rejoins ce que vous disiez.
00:10:48C'est-à-dire qu'on avait pris l'habitude,
00:10:51avec cette révision de 2000 et cette concomitance
00:10:54des élections législatives qui suivent
00:10:56les élections présidentielles,
00:10:58d'avoir beaucoup moins d'enjeux,
00:11:00d'avoir l'impression qu'il y avait une dynamique inéluctable
00:11:04du parti présidentiel.
00:11:05Ca a un peu moins joué en 2022.
00:11:07Déjà, on s'est aperçu que les choses étaient différentes,
00:11:10mais là, la participation était très faible.
00:11:13Là, on a un effet de dramatisation,
00:11:15et on a cet effet de front contre front,
00:11:18qu'on est en train de vivre, peut-être encore plus,
00:11:21entre les deux tours,
00:11:22et qui peut-être expliquerait ce besoin
00:11:25d'affirmer son attachement aux institutions républicaines,
00:11:28même si je ne suis pas sûr, aujourd'hui,
00:11:31que la majorité des électeurs ait véritablement le sentiment
00:11:36que plane une menace, aujourd'hui,
00:11:38sur les institutions républicaines.
00:11:40Les choses sont un peu plus complexes,
00:11:42mais c'est un autre débat.
00:11:44C'est vrai que quand on a vu cette forte participation,
00:11:47on s'est dit que ça pourrait peut-être être
00:11:50un réflexe républicain,
00:11:51que le front républicain fonctionnait toujours
00:11:54et que les Français s'étaient déplacés en masse
00:11:57pour contrer les projections des sondeurs
00:12:00qui mettaient le RN en tête.
00:12:01En fait, non.
00:12:02Ils se sont déplacés en masse pour contrer quelque chose.
00:12:06Si vous prenez un sondage au Doxa, paru il y a quelques jours,
00:12:0947 % des Français voulaient contrer le nouveau front populaire.
00:12:1344 % Emmanuel Macron, 41 % le Rassemblement national.
00:12:17C'est une lutte contre les épouvantailles,
00:12:19cette campagne.
00:12:20Peu de Français ont voté par adhésion
00:12:23avec l'idée que le programme qu'ils avaient devant eux,
00:12:26il fallait l'appliquer.
00:12:27Il s'agissait de conjurer un ou deux épouvantailles
00:12:30qui venaient du camp d'en face.
00:12:32La gauche s'est mobilisée contre l'extrême droite.
00:12:35L'extrême droite s'est mobilisée parce qu'elle pensait
00:12:38pouvoir l'emporter.
00:12:39La majorité s'est mobilisée contre les deux extrêmes,
00:12:42et l'extrême droite s'est mobilisée contre l'extrême droite.
00:12:46C'était une campagne de barrage, de castor.
00:12:49Dans cette situation-là,
00:12:50cette surmobilisation est évidemment positive,
00:12:53mais elle n'est pas forcément liée à un élan d'espoir dans le pays.
00:12:57On voit sur ces images le député Pierre Cazeneuve,
00:13:01qui est entré par cette entrée principale du Palais Bourbon,
00:13:04qui a traversé les tentes qui sont installées
00:13:07pour accueillir les nouveaux députés,
00:13:10récupérer un certain nombre, en principe,
00:13:13c'est l'écharpe tricolore,
00:13:15mais Pierre Cazeneuve, évidemment, l'avait déjà,
00:13:17puisqu'il est député, lui, réélu,
00:13:20la cocarde, un certain nombre de documents.
00:13:23Et puis il s'est dirigé ensuite
00:13:25vers l'entrée principale du Palais Bourbon.
00:13:27On va le retrouver à notre micro dans quelques instants.
00:13:31Carole Barjon, pas de vote utile,
00:13:33finalement, hier soir,
00:13:35pour les électeurs ?
00:13:38Euh...
00:13:39Ben, si, moi, je pense qu'il y a eu des votes utiles, évidemment.
00:13:43Des votes utiles pour son camp ?
00:13:45Ben oui, pour le Rassemblement national, notamment, quand même.
00:13:49Euh... Parce que...
00:13:51Parce que qui dit vote utile aurait dit...
00:13:53Benjamin Morel disait à l'instant
00:13:55qu'effectivement, ça avait beaucoup été un vote barrage
00:13:58et on a davantage voté contre que pour,
00:14:01ce qui est d'ailleurs un peu l'habitude, depuis maintenant,
00:14:04quelques élections.
00:14:07Mais, moi, je dirais oui,
00:14:10sauf pour le Rassemblement national.
00:14:12Parce qu'il y a eu, quand même, ce vote des Européennes,
00:14:16où ils étaient à 32.
00:14:18Là, ils sont à 34.
00:14:21Alors, c'est moins que ce que leur prédisaient
00:14:23certains instituts de sondage la semaine dernière,
00:14:26qu'ils étaient à 36, voire 36,5.
00:14:28Enfin, 34 %, c'est quand même énorme.
00:14:30Donc, il y a eu...
00:14:31Avec les Alliés, donc avec...
00:14:33Oui, avec les LR...
00:14:34Les LRRN, quoi.
00:14:36Mais donc, c'est quand même beaucoup.
00:14:38Et donc, là, je pense qu'il y a, en grande partie,
00:14:41un vote pour l'application du programme
00:14:44du Rassemblement national,
00:14:46pour qu'il ait une majorité absolue, etc.
00:14:49Bien entendu, pour les autres parties,
00:14:54c'est moins vrai, parce qu'on a bien vu
00:14:56que les députés macronistes,
00:14:58qui rejettent maintenant massivement
00:15:01leur patron, quand même,
00:15:03y allaient un peu comme à l'abattoir,
00:15:06parce qu'ils ont eu le sentiment, à juste titre,
00:15:08d'être sacrifiés.
00:15:10Donc, l'enthousiasme était, évidemment,
00:15:13moins de ce côté-là.
00:15:14Et puis, c'était plus difficile, aussi,
00:15:18pour eux, de faire campagne,
00:15:20parce que, dans un paysage politique
00:15:23qui est aussi radicalisé,
00:15:24avec, quand même, deux blocs très forts,
00:15:27à gauche et à droite,
00:15:29vous êtes au milieu
00:15:30et vous êtes, au fond, le cercle de la raison,
00:15:33et on sait que c'est pas très porteur électoralement.
00:15:36Donc, oui, là, c'était plutôt, je pense,
00:15:41de la part des électeurs
00:15:42qui ont voté pour les macronistes,
00:15:45un vote, oui, un vote de raison,
00:15:49utile, je n'en sais rien,
00:15:51parce qu'on va bien voir...
00:15:53Mais de raison et de fidélité au président.
00:15:55On a vu hier soir, qui sont souvent en 3e position
00:15:58et donc dans la position la plus délicate, en réalité.
00:16:02On va retrouver un député qui a été réélu,
00:16:04lui, hier soir, c'est un député Les Républicains,
00:16:07il y en a pas beaucoup non plus,
00:16:09député Philippe Juvin, réélu dans les Hauts-de-Seine.
00:16:12On le retrouve à vos côtés, Stéphanie Despierre,
00:16:15vous êtes salle des Quatre Colonnes.
00:16:22Alors, Stéphanie, on ne vous entend pas,
00:16:25on va vous retrouver dans un tout petit instant.
00:16:27On a un petit problème de son pour le moment.
00:16:30Jean Garrigue, c'était une campagne
00:16:32qui a été historiquement courte, puisqu'on a eu 3 semaines seulement.
00:16:36Est-ce que c'est assez logique
00:16:38que les Français aient confirmé leur vote des Européennes ?
00:16:41C'était effectivement un des risques
00:16:44que prenait Emmanuel Macron.
00:16:45Lui, il pensait que la campagne courte
00:16:48permettrait de faire exploser l'unité de la gauche,
00:16:52qui était mal en point, il faut le reconnaître,
00:16:55pendant la campagne des Européennes.
00:16:57C'est le contraire qui s'est produit.
00:16:59Il pensait aussi que cette brièveté
00:17:03permettrait sans doute que le Rassemblement national
00:17:06ne soit pas en mesure d'organiser sa campagne.
00:17:09C'était là aussi une sous-estimation
00:17:11des forces de l'adversaire.
00:17:13Je voulais revenir sur ce qui a été dit,
00:17:16parce que là où je rejoins aussi Benjamin,
00:17:19c'est que c'est vrai que pour l'instant,
00:17:21le Rassemblement national, le vote Rassemblement national,
00:17:24s'est construit sur une adhésion à une alternance,
00:17:27à une forme de dégagisme, de nouveauté qu'on attend,
00:17:30mais c'est vrai aussi que là,
00:17:32dans leur campagne d'entre-deux tours,
00:17:34la thématique du barrage joue aussi pour eux.
00:17:36On voit très bien que l'ennemi, c'est le nouveau Front populaire.
00:17:40Ils ont choisi une cible, Jean-Luc Mélenchon, surtout,
00:17:44et ils s'en servent beaucoup.
00:17:45Donc on voit bien que, de toute façon,
00:17:48on est dans des campagnes de barrage.
00:17:50Front républicain, on voit, à cet égard,
00:17:53à quel point, et moi, ça m'a surpris,
00:17:56à quel point cette mythologie du Front populaire
00:17:59avait été non seulement utile pour ressouder en deux jours
00:18:04cette nupèce qui était quand même moribonde,
00:18:06mais surtout pour convaincre une grande partie
00:18:09des militants de gauche et des électeurs de gauche.
00:18:12Ce nouveau Front populaire qui s'est reconstitué,
00:18:14vous l'avez dit, très rapidement, en moins de 48 heures.
00:18:18Il s'étend jusqu'au NPA.
00:18:19Au NPA, de François Hollande au NPA.
00:18:21Alors, on va aller voir, justement,
00:18:23ces élus du nouveau Front populaire
00:18:25qui se sont donnés rendez-vous un peu plus tôt,
00:18:28parce qu'ils doivent arriver groupés,
00:18:30vers 15h, à l'Assemblée nationale.
00:18:32Mais vous le voyez, ils sont là, devant le Bourbon.
00:18:35Place du Palais-Bourbon, Olivier Faure,
00:18:37pour le Parti socialiste, Clémentine Autain,
00:18:39pour la France insoumise, Sandrine Rousseau,
00:18:42pour les écologistes, et puis, il me semble
00:18:44qu'on aperçoit Emmanuel Grégoire, aussi, du Parti socialiste.
00:18:48Il y a le Parti communiste, avec Stéphane Peu,
00:18:50qui se trouve derrière.
00:18:52Il est élu, peu, non ?
00:18:53Donc, il y a une joie, évidemment,
00:18:55d'avoir la confiance de ses électeurs et ses électrices,
00:18:59mais il y a, surtout, j'ai envie de dire,
00:19:01quelque chose de terni par l'ambiance générale du pays
00:19:04et le sentiment qu'il est minuit moins une
00:19:07et que nous allons là, entrer dans ce Palais-Bourbon
00:19:10et tout faire ensuite, dans les jours qui nous restent,
00:19:12pour empêcher que l'extrême droite dirige ce pays.
00:19:15Donc, une victoire d'être élu au 1er tour,
00:19:17mais beaucoup de gravité, aujourd'hui.
00:19:19C'est une victoire qui est ternie et qui est empreinte de peur.
00:19:23Celle, aussi, enfin, pour ma part, en Seine-Saint-Denis,
00:19:26des électeurs et des électrices qui pourraient être
00:19:29les premières victimes d'une extrême droite au pouvoir.
00:19:33Il faut se rendre compte, c'est-à-dire que le monde populaire
00:19:35empérait les peaux cassées très directement.
00:19:38D'abord, parce que la politique de l'extrême droite
00:19:39se fait au profit des hyper-riches,
00:19:42et pas du tout pour les 30% qui en ont le plus besoin.
00:19:45Et deuxièmement, parce que c'est une logique de repli sur soi,
00:19:48une logique de rejet de l'autre, une politique xénophobe
00:19:52qui s'abattrait sur les plus faibles d'entre nous.
00:19:55Donc, c'est...
00:19:57Bien sûr que nous sommes empruntes de cette gravité
00:19:59et le besoin d'aller aider immédiatement
00:20:01toutes celles et ceux qui, au nom du nouveau front populaire,
00:20:03portent des couleurs du progrès social et écologique
00:20:06et qui font face à l'extrême droite.
00:20:07Il faut qu'il et elle gagnent dimanche,
00:20:10et il faut qu'on empêche l'extrême droite d'arriver au pouvoir.
00:20:12Il y a beaucoup de gens qui regardent.
00:20:14Quel message vous envoyez, justement, pour l'extrême droite ?
00:20:17Il est clair, le message.
00:20:18On est les seuls à adresser un message clair.
00:20:20Clémentine Autain, donc, qui s'exprimait
00:20:22au nom du nouveau front populaire,
00:20:24députée La France insoumise,
00:20:27qui parle d'une victoire ternie pour la gauche
00:20:30par la peur de l'arrivée au pouvoir du Rassemblement national.
00:20:33Carole Barjon, est-ce qu'on peut parler de victoire
00:20:36pour le bloc de gauche,
00:20:38qui, finalement, fait moins, quand on totalise toutes ses voix,
00:20:42qu'aux Européennes, finalement ?
00:20:47Oui, quand même, parce que, comme le disait Jean Garrigue,
00:20:51ils ont quand même réussi, en un temps record,
00:20:54à reconstituer une unité.
00:20:58Alors, certes, avec beaucoup de réserves de la part de certains
00:21:03qui font la différence entre les Insoumis
00:21:08et ceux du Parti socialiste ou des écologistes,
00:21:12mais, malgré tout, voilà, ils ont réussi à s'unir
00:21:17et ça, c'est quand même un succès.
00:21:19C'était, d'ailleurs, moindre que celui
00:21:21qu'avait réussi Jean-Luc Mélenchon
00:21:25en 2017...
00:21:272022.
00:21:29Oui. Pardon.
00:21:31Rires
00:21:33Mais, tout de même, je veux dire, il compte.
00:21:36Et puis, voilà, on va bien voir,
00:21:38parce que tout ça va dépendre des résultats,
00:21:43des nombreuses triangulaires qui vont se produire,
00:21:45mais, malgré tout, on va quand même avoir une assemblée
00:21:49où il y aura un bloc
00:21:50rassemblement droite, enfin, union des droites,
00:21:54qui sera, manifestement, très important.
00:21:57Si jamais ils n'obtiennent pas la majorité absolue,
00:22:01ça restera très important.
00:22:02Et, de l'autre, l'autre gros bloc,
00:22:05ça sera celui du Nouveau Front Populaire.
00:22:07Le bloc de gauche.
00:22:09Enfin, ex-Loup Est, etc.
00:22:12Donc, malgré tout, ça sera bloc contre bloc,
00:22:16c'est-à-dire qu'on revient à un clivage droite-gauche,
00:22:19mais un clivage droite-gauche radical.
00:22:23Radical, avec deux blocs extrêmes.
00:22:25Et Benjamin Morel, une union de la gauche,
00:22:28un peu Potemkin, non ?
00:22:29Un peu Potemkin, ça fait partie des grands défis.
00:22:32Il y a trois grands défis.
00:22:33Le premier, c'est que la gauche ne fait pas assez
00:22:36pour envisager une présidentielle ou une législative
00:22:39en étant désunie.
00:22:40Vous ne pouvez pas vous passer de la France insoumise,
00:22:43vous ne pouvez pas vous passer du centre-gauche.
00:22:46Entre Jean-Luc Mélenchon et François Hollande,
00:22:48il y a un delta idéologique, même si l'électoral est très fluide.
00:22:52Cette union a été réclamée par 8 électeurs de gauche sur 10.
00:22:55L'autre élément de défi, c'est que, Roussel, Ruffin,
00:22:58la gauche est très concentrée dans ses fiefs,
00:23:01centre-ville et banlieue.
00:23:02Là, des députés au premier tour.
00:23:04En revanche, ceux qui incarnent une autre gauche,
00:23:07plutôt du périurbain, sont en difficulté,
00:23:10ce qui montre qu'il y aura une difficulté pour la gauche
00:23:13à avoir une majorité.
00:23:14Ils font un bon score en voix,
00:23:16mais il est très concentré dans quelques circos.
00:23:18Ca sert à rien d'avoir plein de députés élus au premier tour.
00:23:22Il vaut mieux faire 51 % dans plus de circonscriptions
00:23:25pour en porter une majorité.
00:23:26Le dernier défi, c'est qu'il ne vous a pas échappé
00:23:29qu'il n'y avait pas de leader à ce Front populaire.
00:23:32Nommer un leader aurait été nommer un concurrent potentiel
00:23:35à Jean-Luc Mélenchon.
00:23:37Vous ne faites pas sans la France insoumise en vue de 2027.
00:23:40C'est celui qui effraie une partie de l'électorat de centre-droit.
00:23:44Et même de centre-gauche.
00:23:45Il y a un problème de leadership à gauche.
00:23:48Il n'y a pas d'alternative à Jean-Luc Mélenchon.
00:23:50Il y a des potentiels leadership,
00:23:52mais il y a cette figure tutélaire de Mélenchon.
00:23:55Il y a Jean-Luc Mélenchon qui tient son organisation,
00:23:58il l'a montré, et qui ne laissera personne y passer devant.
00:24:01On va donc partir à l'Elysée, retrouver Marco Pommier.
00:24:05Marco, vous êtes à côté d'Elysée.
00:24:09C'est là que le président de la République
00:24:12avait donné rendez-vous à ses ministres en fin de matinée.
00:24:17Si les portes de l'Assemblée se sont ouvertes,
00:24:20les portes de l'Elysée sont toujours fermées.
00:24:22Ça fait plus de deux heures qu'Emmanuel Macron
00:24:25est avec ses ministres.
00:24:27La question sur la table, c'est comment éviter
00:24:29que le Rassemblement national ait la majorité absolue
00:24:33à l'Assemblée nationale.
00:24:34Du coup, on pose la question centrale des désistements.
00:24:37Hier, Emmanuel Macron appelait à un large rassemblement
00:24:41clairement démocrate et républicain.
00:24:43Pour Gabriel Attal, cela passe par des désistements
00:24:46des candidats du camp présidentiel,
00:24:48arrivés en 3e position, au profit des candidats
00:24:52qui défendent les valeurs de la République
00:24:54et qui sont en mesure de battre le Rassemblement national.
00:24:58Dès lors, une question se pose dans la majorité.
00:25:01Est-ce qu'on inclut dans ce périmètre la France insoumise ?
00:25:04Clairement, c'est non pour Edouard Philippe.
00:25:07Il l'a dit. Ni RN, ni LFI.
00:25:09Non aussi pour Yael Brune-Pivet et Bruno Le Maire,
00:25:12qui maintiennent une distinction entre la France insoumise
00:25:15et le reste de la gauche.
00:25:17En même temps, vous avez des ministres-candidates
00:25:20qui se sont déjà désistés au profit des candidats
00:25:23du Nouveau Front populaire.
00:25:25C'est le cas de Sabrina Agristi-Roubach,
00:25:27c'est le cas de Marie Guévenou ou encore de Fadila Katabi.
00:25:31Et d'autres font de la résistance,
00:25:33comme la ministre déléguée Dominique Faure dans le Val-de-Marne.
00:25:37Vous avez aussi le député sortant Renaissance, Loïc Signor,
00:25:40qui a décidé de maintenir sa candidature,
00:25:42notamment face à Louis Boyard, l'insoumis.
00:25:45Alors, pour éviter cette cacophonie,
00:25:48Gabriel Attal va réunir à 15h, par visio,
00:25:51l'ensemble des candidats du camp présidentiel
00:25:54au QG Renaissance,
00:25:56des candidats qui ont jusqu'à 18h
00:25:58pour maintenir leur candidature ou pas.
00:26:01Demain, 18h.
00:26:02Merci, Marco Pommier. Demain, 18h, donc.
00:26:04C'est une date importante à retenir.
00:26:07Si on se maintient, si on se désiste,
00:26:09ça nous en dira plus sur le nombre de triangulaires, de duels
00:26:12qu'il y aura pour ce second tour des élections législatives anticipées.
00:26:16Elza, vous êtes place du Palais-Bourbon,
00:26:18devant l'Assemblée nationale,
00:26:20aux côtés d'un nouveau député, nouvellement élu, hier soir.
00:26:24Il s'agit d'Emmanuel Grégoire, qui est proche d'Anne Hidalgo,
00:26:27député, donc, Nouveau Front Populaire de Paris.
00:26:31Oui, qui fait son entrée avec Olivier Faure, Clémentine Autain,
00:26:35et qui ne veut pas louper le groupe.
00:26:37La différence avec ceux que nous avons vus précédemment,
00:26:40c'est votre entrée à l'Assemblée.
00:26:41D'abord, un sentiment de fierté et d'honneur.
00:26:44Évidemment, la joie a vite été balayée, hier soir,
00:26:47par la gravité du moment qu'on vit.
00:26:49C'est l'accueil de cette nouvelle législature
00:26:52pour ceux qui ont été élus au premier tour.
00:26:54C'est surtout pour nous le début de la campagne du deuxième tour.
00:26:57Très vite après l'accueil, on va faire campagne
00:27:00à côté de tous ceux qui se battent,
00:27:02en particulier ceux qui se battent contre un député
00:27:04potentiellement RN.
00:27:06Au Nouveau Front Populaire, sur ses consignes de vote,
00:27:09il y a des petites distinctions sur les insoumis, sur les socialistes.
00:27:12Quel est le mot d'ordre pour cet entre-deux-tours ?
00:27:15Le Nouveau Front Populaire est le seul qui ne fait aucune distinction.
00:27:19Il y a une très grande clarté de consignes
00:27:21dans toutes les situations où nous sommes 3e
00:27:24et dans lesquelles, par un maintien, nous pouvons menacer
00:27:27un candidat qui pourrait être du camp républicain,
00:27:29nous devons nous retirer, et nous le ferons méthodiquement.
00:27:33C'est du côté de l'ex-majorité présidentielle
00:27:35qu'aujourd'hui, des braqueurs doivent être mis
00:27:38parce qu'aujourd'hui, il y a des consignes
00:27:40qui ne sont pas claires.
00:27:42Je veux que chacun prenne la mesure de la responsabilité historique
00:27:45qui serait la sienne quand on fera le bilan
00:27:48et qu'on verra que certains députés RN seraient élus.
00:27:50Il faut de la clarté, on va faire campagne.
00:27:53Il faut que tous les Républicains...
00:27:55Je vais demander aux électeurs de gauche, souvent,
00:27:57de voter pour quelque chose qui n'est pas à leur sensibilité,
00:28:01pour la droite, pour faire barrage au RN.
00:28:03Dans la circonstance historique très rare où l'inverse se produit,
00:28:06j'espère que la réciprocité s'imposera à tout le monde,
00:28:09que ce soit aux électeurs ou aux responsables politiques.
00:28:12Le peuple de gauche sait toujours être au rendez-vous
00:28:15de l'histoire en la matière.
00:28:17J'espère que tout le monde le sera dimanche prochain.
00:28:20Il est encore un peu tôt pour se projeter,
00:28:22participer de siéger dans cet hémicycle
00:28:24avec une majorité du RN,
00:28:26peut-être énormément de conflits politiques.
00:28:29On fait de la politique pour ça,
00:28:31on fait de la politique pour ses convictions, pour des valeurs.
00:28:34On représente nos concitoyens et nos concitoyens.
00:28:37On ne le fait pas avec la certitude de gagner,
00:28:39sinon, on fait autre chose.
00:28:41D'abord, on va se projeter dans l'hypothèse
00:28:44de faire obstacle à l'élection du RN
00:28:46en majorité absolue.
00:28:49Et puis, ça suppose d'ailleurs
00:28:51de faire pas seulement campagne contre,
00:28:53mais de porter un message d'espoir, d'espérance
00:28:56pour le pouvoir d'achat, pour les services publics,
00:28:58pour l'égalité territoriale, l'égalité des chances, etc.
00:29:01C'est beaucoup de gravité.
00:29:02J'ai évidemment une expérience ancienne
00:29:05dans des assemblées délibérantes.
00:29:07J'espère mettre ma sagesse, ma pondérance,
00:29:10mais qu'ils ne sont jamais un sacrifice de l'engagement
00:29:13et de la force des convictions.
00:29:15On va essayer d'y travailler ardemment,
00:29:17mais d'abord, on se concentre sur le second tour.
00:29:19Vous avez été élu député dès le premier tour.
00:29:22Vous avez battu l'ancien ministre Clément Beaune.
00:29:25On va à présent écouter un réélu.
00:29:27C'est le député Stéphane Peu de Seine-Saint-Denis.
00:29:31Il est communiste. On le retrouve au micro de Valérie Brochard.
00:29:34C'est à nous.
00:29:36Oui, absolument, Brigitte. Je suis avec Stéphane Peu.
00:29:39Vous avez été réélu dans la 2e circonscription
00:29:42de Seine-Saint-Denis.
00:29:43Est-ce que c'est un soulagement ?
00:29:45C'est une satisfaction, parce que...
00:29:48Je vous cache pas que...
00:29:51beaucoup d'habitants de ma ville, à Seine-Saint-Denis,
00:29:55que j'ai croisés ces 15 derniers jours,
00:29:57avaient une boule au ventre.
00:29:59Et la peur de voir la victoire d'un parti raciste
00:30:05qui déteste la Seine-Saint-Denis,
00:30:07qui s'en sert souvent comme une boîte à fantasmes
00:30:10pour faire peur à la France entière,
00:30:12alors qu'en Seine-Saint-Denis, c'est la France qui travaille dur,
00:30:16qui se lève tôt, qui est métissée.
00:30:19Et je suis content qu'il y ait eu à la fois
00:30:22un sursaut de participation,
00:30:24puisqu'on a gagné 20 % de participation
00:30:27par rapport aux précédentes élections
00:30:29et que j'ai été élu au 1er tour
00:30:31en étant, je crois, le mieux élu de France hexagonale
00:30:35dès le 1er tour, avec 71,8 % de voix.
00:30:38Un sursaut de participation, et pourtant,
00:30:40le Nouveau Front Populaire n'arrive qu'en 2e place
00:30:43derrière le RN.
00:30:44Comment voyez-vous les 6 jours à venir ?
00:30:47Là, je m'enregistre,
00:30:49et dès cet après-midi, je vais me démultiplier partout
00:30:53où il faut donner un coup de main
00:30:57à des candidats du Nouveau Front Populaire
00:30:59qui sont face au RN.
00:31:01J'espère que le sursaut qu'on a eu au 1er tour,
00:31:06il va s'accroître, s'amplifier,
00:31:08et que la réaction du peuple français
00:31:11pour faire barrage à l'extrême droite
00:31:13va être encore plus forte dimanche prochain.
00:31:16Je vais m'employer à cela.
00:31:17Vous croyez à un inversement des tendances ?
00:31:20Oui, je le crois, et on va tout faire pour.
00:31:22Je le crois, même si le moment est grave.
00:31:25C'est pour ça que, hier, je n'ai pas organisé
00:31:28de fêtes ou de célébrations festives
00:31:32de mon élection.
00:31:33On est vraiment dans un sentiment de gravité.
00:31:37Merci beaucoup, M. Peuple.
00:31:38Merci, Valérie Brochard.
00:31:40Est-ce qu'on entend, parmi toutes ces paroles de gauche,
00:31:43c'est une joie ternie, hier,
00:31:45par l'arrivée du Rassemblement national en tête ?
00:31:48On va y revenir avec nos invités,
00:31:50mais je voudrais qu'on entende Philippe Juvin,
00:31:52qu'on a retrouvé aux côtés de Stéphanie Despierre,
00:31:55député Les Républicains, réélu, hier soir,
00:31:57il est député des Hauts-de-Seine.
00:32:01Bonjour. Vous avez été réélu à 52 % à Desvoix.
00:32:05Vous n'aviez pas de candidat renaissance.
00:32:07Est-ce que c'est cette stratégie-là qui a payé ?
00:32:09C'est grâce à ça que vous êtes réélu ?
00:32:12La priorité, c'est d'apaiser le pays.
00:32:14On voit bien que le pays est très excité.
00:32:16Il y a des irresponsables qui jouent avec les allumettes
00:32:19alors qu'il y a une fuite de gaz.
00:32:21Je considère, en tant qu'homme politique responsable modéré,
00:32:24que le camp des modérés doit s'unir
00:32:26pour faire des propositions en français.
00:32:28C'est un peu tôt pour en parler,
00:32:30puisque nous sommes dans un entre-deux-tours.
00:32:32Allez-vous siéger ?
00:32:34Siez-vous aux Républicains ?
00:32:35Pouvez-vous vous rapprocher du camp macroniste ?
00:32:38Evidemment, j'ai toujours été républicain.
00:32:41Il y aura, j'espère, un groupe républicain important
00:32:45qui jouera un rôle, qui apportera des solutions
00:32:48tout en jouant l'apaisement.
00:32:51Il faut que ça soit apaisé.
00:32:52Je pense à des collègues comme Julien Dive, député de Lenne,
00:32:55spécialiste des questions agricoles.
00:32:57J'espère qu'il sera réélu.
00:32:59Je pense à Fabien Di Filippo,
00:33:00un très grand connaisseur de la question de la dépense publique.
00:33:04Ce sont des gens en Moselle.
00:33:06Il va falloir les aider.
00:33:07Le groupe des Républicains peut être le groupe
00:33:10qui, demain, apportera des solutions.
00:33:12Les vraies solutions ne viennent toujours que des gens modérés.
00:33:15Votre parti, les Républicains,
00:33:17je ne parle pas du président Eric Ciotti
00:33:20qui s'est allié avec le RN,
00:33:21mais des autres ténors n'ont pas donné de consigne de vote.
00:33:25Est-ce que vous le regrettez ?
00:33:26Ecoutez, il y a 577 circonscriptions.
00:33:30Ca signifie qu'il y a 577 cas particuliers.
00:33:33D'abord, vous n'êtes pas propriétaire des voix.
00:33:36Quand vous dites aux gens ce qu'il faut voter,
00:33:38ils vous écoutent ou pas. Il faut un peu d'humilité.
00:33:41Deuxièmement, ce n'est pas une élection présidentielle.
00:33:44C'est une élection avec des candidats
00:33:46qui, chaque fois, ont eu des positions, un parcours de vie.
00:33:49Et donc, moi, ce que je souhaite, c'est que nos électeurs,
00:33:53pour peu qu'ils veuillent entendre ce qu'on a pu faire et dire
00:33:56dans le passé et suivre nos conseils,
00:33:59regardent dans l'hypothèse où il n'y a pas de député républicain.
00:34:03S'il y a un député républicain sortant,
00:34:05je les connais tous,
00:34:06ils sont tous des gens bien, il faut voter pour eux.
00:34:09Dans l'hypothèse où il n'y en a pas,
00:34:11il faut regarder les choses, les candidats.
00:34:13Qu'est-ce qu'ils ont dit, qu'est-ce qu'ils ont fait dans leur vie ?
00:34:17Est-ce qu'ils ont eu des positions acceptables ?
00:34:20C'est ça, le critère de choix principal de ce contour.
00:34:22Merci beaucoup.
00:34:24Merci, Stéphanie Despierre.
00:34:25Benjamin Morel, on a entendu ces différentes prises de parole,
00:34:28Philippe Juvin nous dit qu'il faut avoir une parole claire.
00:34:32On sait qu'on est dans cet entre-deux-tours,
00:34:34il y a des désistements qui vont avoir lieu,
00:34:36puisque demain, à 18h, il faudra s'inscrire pour le second tour.
00:34:41Est-ce que ces consignes, elles sont suffisamment claires
00:34:44de la part de la majorité ?
00:34:46De la part de la majorité, je serais bien au défi
00:34:49de vous répondre, en réalité.
00:34:52On a quand même deux lignes, au moins,
00:34:54au sein de la majorité.
00:34:55Vous avez une ligne, on va faire simple,
00:34:57qui vise à dire qu'on fait quand même barrage,
00:35:00mais il peut y avoir des candidatures problématiques.
00:35:03Vous avez une ligne plutôt de centre-droit,
00:35:05Philippe Le Maire, qui dit, un peu comme Philippe Juvin et LR,
00:35:08en fait, c'est ni Rassemblement national,
00:35:11ni la France insoumise.
00:35:12Là, c'est ni-ni. Aucun extrême.
00:35:14Du point de vue des désistements, on verra ce que ça donnera,
00:35:17mais on ne va pas non plus se mentir,
00:35:19Renaissance n'est pas un parti structuré
00:35:21dans lequel vous auriez une vraie capacité à contraindre
00:35:24ou des candidats députés qu'ils ne voudraient pas.
00:35:27Emmanuel Macron, ça a été dit,
00:35:29il n'y a plus d'autorité sur sa majorité.
00:35:31Donc, ce faisant, ça jouera assez peu.
00:35:33Et quand bien même ça jouerait,
00:35:35la question, c'est, est-ce que les électeurs suivront ?
00:35:38Et c'est pas tout à fait évident, parce que la campagne,
00:35:41vous ne vous dites pas dès l'entrée qu'au second tour,
00:35:44vous allez vous désister, mais la campagne de la majorité
00:35:47pour le premier tour, c'était de dire,
00:35:49d'un côté, il y a un extrême, de l'autre, un autre,
00:35:52nous sommes la seule voie possible.
00:35:54Si vous envoyez à votre électorat un message,
00:35:56c'est plutôt le nini.
00:35:58On voit qu'on a une porosité de plus en plus grande
00:36:00entre un électorat de centre-droit et du RN.
00:36:03Donc, même si vous envoyez des consignes extrêmement claires,
00:36:06il n'est pas sûr que les électeurs qui ne suivent pas les consignes
00:36:10de vote, là, tout d'un coup, se retrouveraient
00:36:12à faire front contre le RN.
00:36:14Une nouvelle députée réélue à présent
00:36:16qui se trouve à Place du Palais-Bourbon,
00:36:18qui va faire son entrée à l'Assemblée nationale,
00:36:21c'est Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris,
00:36:24qui est à côté d'Elzamand Ndangava.
00:36:26Oui, c'est un retour pour vous à l'Assemblée nationale.
00:36:29Alors, ces députés qui sont élus dès le premier tour,
00:36:32comme vous, on les imagine heureux,
00:36:34mais non, là, la mine est grave, aujourd'hui. Pourquoi ?
00:36:37Parce que j'attends de savoir ce qui va se passer dimanche
00:36:40et j'appelle vraiment les Français et les Françaises
00:36:44à ce que cette démocratie soit respectée.
00:36:47On est face à une forme de trumpisation
00:36:50de notre démocratie, et là, il faut raison garder.
00:36:53Je pense que la France, ce n'est pas les États-Unis
00:36:56et il y a quelque chose de l'ordre du respect de nos institutions
00:36:59qui est très important.
00:37:00C'est pour ça que j'appelle vraiment à faire barrage
00:37:03chaque fois que c'est possible.
00:37:04Et même quand vous hésitez...
00:37:08Nous, on a hésité au moment où on a fait barrage
00:37:11contre le Rassemblement national face à Chirac et face à Macron.
00:37:15Ça n'a pas toujours été facile de mettre des bulletins dans l'urne.
00:37:18Donc là, maintenant, voilà, moi, je vais rentrer là,
00:37:21à la fois avec beaucoup de gratitude
00:37:23pour les personnes de ma circonscription
00:37:24qui m'ont réélue,
00:37:26mais avec aussi beaucoup de gravité
00:37:28quant à l'enjeu de cette mandature.
00:37:30Là, vous en appelez aux électeurs, pas forcément aux partis.
00:37:33Pourquoi ? Parce que d'après vous, les consignes de vote
00:37:35qui viennent des partis, elles ne sont pas suivies.
00:37:37Il faut parler aux électeurs.
00:37:40Je pense que les électeurs ont plus de sagesse
00:37:42que les dirigeants des partis.
00:37:44Je voyais que 76% des sympathisants d'Emmanuel Macron
00:37:47sont prêts à faire un barrage.
00:37:48Et j'en appelle à ces 76% et à convaincre ceux qui restent.
00:37:53Parce que là, je crois que les Etats-majors des partis
00:37:56ont montré aussi, et particulièrement
00:37:58ceux de Renaissance et de la droite,
00:38:00ont montré à quel point ils étaient faibles dans cette situation.
00:38:03Aujourd'hui, il nous faut avoir une ligne,
00:38:05une ligne de conduite, une ligne directrice, en fait.
00:38:08C'est ça qui fait les grands hommes et les grandes femmes politiques,
00:38:10les lignes directrices,
00:38:11les principes au nom desquels on fait de la politique.
00:38:14Ce principe, c'est de faire barrage à l'extrême droite.
00:38:15Dans la majorité, ils disent qu'on peut faire barrage,
00:38:18mais sur les LFI, ce sera du cas par cas.
00:38:20Est-ce que vous comprenez ?
00:38:21Certains disent que les débats ont été trop âpres à l'Assemblée,
00:38:24certains propos ont été trop durs.
00:38:25On ne peut pas, aujourd'hui, soutenir un candidat à l'LFI.
00:38:27Moi, quand j'ai mis un bulletin d'Emmanuel Macron en 2022,
00:38:34il y avait beaucoup des politiques et des propos d'Emmanuel Macron
00:38:37qui m'ont énormément déplu pendant la première mandature.
00:38:40Et on pourrait les égrener, les phrases qui ont été humiliantes,
00:38:42choquantes, traversées la rue, etc.
00:38:44Les femmes illettrées.
00:38:46On peut les compter, les phrases humiliantes d'Emmanuel Macron,
00:38:49mais nous, nous avons fait barrage.
00:38:51Maintenant, nous en appelons à la réciproque.
00:38:53C'est la première fois qu'il y a un barrage à faire
00:38:55dans l'autre sens, c'est-à-dire pour nous, protéger nous,
00:38:57pour voter pour nous,
00:38:59pour protéger la République du Rassemblement national.
00:39:01C'est cela et c'est là la responsabilité, aujourd'hui,
00:39:04des électeurs de droite et du centre.
00:39:06Et je compte sur vous.
00:39:07Merci beaucoup, Sandrine Rousseau, réélue à Paris.
00:39:10Sandrine Rousseau, une des figures de cette Assemblée nationale,
00:39:13députée écologiste.
00:39:14On va voir maintenant, avec Clément Perreault,
00:39:16ces personnalités qui ont été battues
00:39:20ou qui ont été élues hier soir, dès le premier tour.
00:39:23Avec vous, donc, Clément Perreault,
00:39:26quelles sont ces grandes figures de l'Assemblée ?
00:39:29Alors, il y a eu hier soir 76 élus dès le premier tour.
00:39:33Plusieurs ténors du Rassemblement national parmi eux,
00:39:36puisque le parti de Jordan Bardella
00:39:38a envoyé déjà 39 députés à l'Assemblée hier soir.
00:39:43Regardez Marine Le Pen, d'abord, dans le Pas-de-Calais.
00:39:46Elle a été réélue 68,04 % des voix.
00:39:51Dans le Nord, Sébastien Chenu.
00:39:52Il est le vice-président sortant de l'Assemblée.
00:39:55Lui aussi a été réélu avec 58,32 % des voix.
00:40:00Alexandre Loubet, c'est le directeur du campagne
00:40:03du Rassemblement national.
00:40:05Il a été réélu dans son fief de Moselle.
00:40:07Enfin, dans le Var, Laure Lavalette,
00:40:10porte-parole du parti, a été élue hier soir
00:40:12avec 50,81 % des voix.
00:40:16La voilà, Laure Lavalette.
00:40:18On va regarder ce qui s'est passé à gauche.
00:40:20Il y a quand même eu 31 députés de gauche hier
00:40:23qui ont été élus.
00:40:24C'est un chiffre important.
00:40:25Beaucoup ont été élus en Ile-de-France.
00:40:28Vous l'avez déjà vu tout à l'heure devant l'Assemblée.
00:40:31Il y a notamment Sandrine Rousseau, l'écologiste, à Paris.
00:40:3452,13 % des voix.
00:40:35Mathilde Panot, c'était la présidente
00:40:38du groupe insoumis à l'Assemblée,
00:40:39réélu dans le Val-de-Marne.
00:40:41Olivier Faure, 1er secrétaire du PS,
00:40:43là, c'est en Seine-et-Marne,
00:40:45réélu avec 53,42 % des suffrages
00:40:48parmi les députés du Nouveau Front populaire réélu.
00:40:51On peut aussi citer Clémentine Autien,
00:40:53Sophia Chikirou, Manuel Bompard
00:40:55ou encore Sébastien Delogu.
00:40:57Voilà pour ceux qui ont été élus dès hier soir.
00:41:00Maintenant, ceux qui, au contraire,
00:41:02ont été battus dès hier soir.
00:41:04Sans doute la plus grande figure politique battue hier,
00:41:07c'est Fabien Roussel,
00:41:08le secrétaire général du Parti communiste français,
00:41:11battu dans la 20e circonscription du Nord.
00:41:14C'est un bastion historique du Parti communiste.
00:41:16Il a été battu par le candidat RN,
00:41:18qui, lui, a dépassé les 50 %
00:41:20et a été élu dès le 1er tour.
00:41:22Autre mauvaise nouvelle pour le Parti communiste,
00:41:24c'est Léon Desfontaines.
00:41:26C'était la tête de liste du Parti aux Européennes.
00:41:29Beaucoup l'ont découvert à ce moment-là.
00:41:31Il n'a fait qu'un score de 15,3 % dans la somme battue.
00:41:34Même sort pour Clément Beaune à Paris.
00:41:36Lui, c'est une figure de l'aile gauche
00:41:38de la majorité présidentielle.
00:41:40Ancien ministre des Transports,
00:41:42il a été battu hier soir par Emmanuel Grégoire,
00:41:45que nous avons entendu plus tôt.
00:41:47Dans l'émission éliminée hier, Jérôme Causac,
00:41:49l'ancien ministre socialiste du Budget a raté son comeback.
00:41:52Il est arrivé quatrième dans sa circonscription.
00:41:55Damien Abad, député sortant,
00:41:57était dans le bloc présidentiel, mis en examen pour viol.
00:42:00Il a aussi été battu.
00:42:01Damien Abad n'avait pas l'investiture
00:42:03du groupe Ensemble.
00:42:05Merci, Clément Perreault,
00:42:07pour tous ces résultats,
00:42:09ces grandes personnalités battues, élues.
00:42:12Jean Garrigue, on a vu Fabien Roussel,
00:42:15figure du Parti communiste français,
00:42:17secrétaire national du Parti communiste.
00:42:20Il est dans son bastion, dans le Nord,
00:42:23à Saint-Amand-des-Eaux.
00:42:24Il est sèchement battu.
00:42:25Ca veut dire que ces bastions communistes,
00:42:28ces électeurs-là,
00:42:29ont basculé du côté du RN ?
00:42:32C'est un phénomène qui date déjà de plusieurs années.
00:42:35Ce transfert, cette translation d'une partie de l'électorat populaire,
00:42:39y compris du Monde ouvrier, vers le RN,
00:42:42n'est pas nouveau.
00:42:44C'est quelque chose qui trouve sa concrétisation.
00:42:46Ce qui est étonnant, c'est que Fabien Roussel
00:42:49est une figure plutôt populaire au sein du nouveau Front populaire
00:42:53et qu'il lui-même était victime
00:42:56de ce raz-de-marée pour le RN.
00:43:00En tout cas, ce transfert,
00:43:01c'est quand même tout à fait représentatif.
00:43:04Lui, il avait souhaité être candidat à l'élection présidentielle,
00:43:08que les communistes aient un candidat.
00:43:10Est-ce que ça a pu jouer, peut-être pour créer des divisions,
00:43:13au moment où on a beaucoup dit que si, effectivement,
00:43:16le communiste avait été avec Jean-Luc Mélenchon,
00:43:19ils auraient peut-être pu se qualifier pour le deuxième tour ?
00:43:23C'est l'une des figures qui s'est opposée
00:43:25le plus frontalement à Jean-Luc Mélenchon.
00:43:28Et à ce propos, il faut remarquer que dans les 39...
00:43:32Dans les 31, pardon, élus au premier tour
00:43:35du Nouveau Front populaire,
00:43:38il y a quand même une aide dominante de LFI
00:43:41et de LFI proche de Jean-Luc Mélenchon.
00:43:43C'est assez...
00:43:44Donc il a été puni.
00:43:46Il a été puni.
00:43:48C'est une forme de punition ?
00:43:49C'est quand même assez intéressant de voir, là aussi,
00:43:52que le rapport des forces au sein du Nouveau Front populaire,
00:43:56il n'est pas du tout sûr qu'il se modifie.
00:43:59Il a été modifié, de facto, au moment des élections européennes,
00:44:02mais on voit bien, là, que pour les législatives,
00:44:06les choses vont être sans doute bien différentes.
00:44:08Donc il faudra regarder ça de très près,
00:44:11parce que la justification du Nouveau Front populaire
00:44:14pour des socialistes,
00:44:16comme par exemple pour François Hollande,
00:44:19qui est quand même l'ennemi juré de Jean-Luc Mélenchon,
00:44:22on parlait de lui comme d'un capitaine de pédalo,
00:44:25la justification, c'est de se dire qu'on va entrer
00:44:27dans cette coalition pour essayer d'en inverser les rapports de force,
00:44:31de recréer un pôle social-démocrate un peu plus traditionnel,
00:44:35en tout cas, hors LFI.
00:44:37On voit que ça va être difficile,
00:44:39parce que Jean-Luc Mélenchon,
00:44:41son organisation territoriale,
00:44:43ce que disait Benjamin tout à l'heure
00:44:45sur les pôles comme ça d'implantation,
00:44:48seront difficiles à bouger.
00:44:50Et donc l'idée que ce Nouveau Front populaire
00:44:54puisse être répulsif
00:44:57pour beaucoup d'électeurs macronistes,
00:45:00qui, quand ils pensent Nouveau Front populaire,
00:45:03pensent la France insoumise et pensent Jean-Luc Mélenchon...
00:45:06Vous parlez des consignes de vote
00:45:08et des ventes pour le deuxième tour des élections législatives.
00:45:12Il y aura un mauvais report de voix
00:45:14des électeurs Renaissance vers la gauche.
00:45:16C'est un piège rhétorique
00:45:18que les élus du Nouveau Front populaire
00:45:20tendent aux macronistes en disant
00:45:22que si on ne jouait pas le jeu, on l'a joué en 2022.
00:45:25D'accord, mais est-ce qu'on peut mettre un signe d'égalité
00:45:28entre ce qu'étaient les provocations
00:45:31de Emmanuel Macron à une certaine époque
00:45:33et, en même temps, ce que signifie
00:45:35et ce que représente aujourd'hui pour beaucoup d'électeurs
00:45:39la France insoumise ?
00:45:40Il y a un effet répulsif à travers toutes les querelles
00:45:43sur la laïcité, l'antisémitisme, Gaza
00:45:46et la brutalisation de la vie parlementaire.
00:45:51Je ne suis pas sûr que...
00:45:52C'est ce que disait là aussi Benjamin.
00:45:55Y compris en cas de consigne d'existement des élus,
00:46:01je ne suis pas sûr que les électeurs les suivront.
00:46:03Carole Barjon, quel est votre avis ?
00:46:05Pensez-vous que les électeurs Renaissance
00:46:08peuvent se reporter vers le candidat de la gauche
00:46:10pour faire barrage au RN
00:46:12ou que ce front républicain-là n'existe pas avec les insoumis ?
00:46:15Il faudrait qu'ils se mettent d'accord,
00:46:18ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
00:46:20Je pense qu'au-delà même des différences de position
00:46:26entre, effectivement, Gabriel Attal,
00:46:29qui dit pas une voie pour le Front national,
00:46:31et donc même...
00:46:32D'existement pour celui arrivé en troisième position.
00:46:35...d'un candidat nouveau au Front populaire,
00:46:39on voit bien qu'il y a Edouard Philippe
00:46:42et Bruno Le Maire, de l'autre,
00:46:43qui disent d'existement,
00:46:47sauf pour si c'est un candidat...
00:46:49La France insoumise, bon.
00:46:52Et moi, j'ai trouvé aussi que, même hier soir,
00:46:57alors on verra si c'est corrigé à l'issue
00:46:59de cette réunion à l'Elysée,
00:47:01qui semble-t-il n'est toujours pas terminée,
00:47:04mais j'ai trouvé que le communiqué d'Emmanuel Macron
00:47:07était un peu ambigu parce que...
00:47:09On rappelle ce qu'il a dit hier soir,
00:47:11très rapidement, après les résultats,
00:47:13un très large rassemblement républicain.
00:47:15Voilà ce à quoi il a appelé.
00:47:17C'est un très large rassemblement,
00:47:19clairement démocrate et républicain.
00:47:22Il n'y a pas si longtemps,
00:47:25pour le président de la République,
00:47:27l'arc républicain excluait la France insoumise.
00:47:33C'est Gabriel Attal, lorsqu'il est devenu Premier ministre,
00:47:37qui a dit, pour moi, l'arc républicain,
00:47:39ce sont tous ceux qui siègent dans l'hémicycle.
00:47:42Donc, c'est pour ça que moi, je me suis interrogée
00:47:45sur ce propos d'Emmanuel Macron.
00:47:48Je ne les trouve pas du tout aussi claires...
00:47:50Vous ne comprenez aucune voie,
00:47:52c'est ce que vous comprenez ? Aucune voie pour les extrêmes ?
00:47:56Aucune voie pour les extrêmes,
00:47:57que ce soit le RN ou les insoumis ?
00:47:59On va peut-être s'éclaircir du côté de Macron.
00:48:02On attend la fin de cette réunion à l'Elysée
00:48:04pour y voir plus clair la cantine de vote.
00:48:07Et du coup, forcément, comme c'est un peu la pagaille,
00:48:10bon, pour les électeurs, c'est pas très mobilisateur.
00:48:15Tout en sachant, comme le disait Benjamin Morel,
00:48:17que les électeurs ne suivent pas
00:48:19les consignes de vote des partis.
00:48:21Sur le plan local, les électeurs décideront
00:48:24en fonction des situations locales, je crois,
00:48:26et beaucoup moins en fonction des consignes, de toute façon.
00:48:30On va retrouver Olivier Faure à présent,
00:48:33député socialiste de Seine-et-Marne,
00:48:36qui a été réélu hier soir.
00:48:38Il fait partie de cette trentaine de députés
00:48:40du nouveau Front populaire réélu hier soir.
00:48:43Il est à vos côtés, Stéphanie Dépierre,
00:48:45salle des Quatre Colonnes.
00:48:47Bonjour, Olivier Faure.
00:48:48Qu'est-ce que ça vous fait d'arriver
00:48:50aujourd'hui dans cette assemblée
00:48:52alors que le Rassemblement national
00:48:54pourrait avoir ici la majorité absolue bientôt ?
00:48:57Je vais me battre toute la semaine
00:48:59pour faire en sorte que ce ne soit pas le cas.
00:49:01Il n'y a que 400 000 voix qui séparent
00:49:03l'extrême-droite du nouveau Front populaire.
00:49:06Donc, nous avons encore l'espoir de changer
00:49:08ce qui n'est pas inéluctable.
00:49:11Et donc, nous allons nous battre.
00:49:12Et si je suis ici aujourd'hui,
00:49:14au lendemain de cette réélection
00:49:16dont m'ont fait l'honneur et l'amitié
00:49:20et la confiance qu'ont accordé
00:49:21les habitants de ma circonscription,
00:49:23eh bien, c'est justement pour pouvoir repartir au combat
00:49:26et aller soutenir partout en France
00:49:29celles et ceux qui ont besoin d'être accompagnés
00:49:32et de donner un élan et leur dire
00:49:34qu'évidemment, il ne faut pas baisser les bras,
00:49:36que rien n'est perdu.
00:49:38L'URN n'a jamais fait que un tiers des voix
00:49:40des Françaises et des Français. Un tiers.
00:49:42Et donc, maintenant, il y a des désistements.
00:49:45Les Républicains, les vrais,
00:49:47eh bien, se mettent d'accord sur l'idée
00:49:49qu'on ne peut pas laisser l'extrême-droite l'emporter,
00:49:52ce qui veut dire que la configuration
00:49:54peut totalement changer et que toutes les projections
00:49:56qui ont été faites jusqu'ici sont peut-être complètement fausses.
00:49:59En tout cas, nous allons tout faire
00:50:01pour qu'elles soient conjurées
00:50:03et qu'on puisse faire en sorte que dimanche prochain,
00:50:06nous n'ayons pas de lames avacées.
00:50:08Vous aviez réussi à faire une unité à gauche très vite,
00:50:11mais on a aussi entendu des voix qui disaient
00:50:13que Jean-Luc Mélenchon, c'était contre-productif,
00:50:16que vous pâtissiez aussi de sa stratégie de conflictualité.
00:50:19Est-ce que ça, c'est les quelques points qui ont manqué ?
00:50:24Je ne vais pas imputer à qui que ce soit
00:50:26les points qui manquent ou les points qu'on aurait,
00:50:28chacun a apporté, peut-être que chacun a aussi enlevé.
00:50:32Ce que je sais, c'est qu'il y a aujourd'hui
00:50:35un épouvantail commode pour la droite et l'extrême droite,
00:50:37c'est d'expliquer en permanence que c'est Jean-Luc Mélenchon
00:50:39qui sera le Premier ministre.
00:50:41La réalité...
00:50:42Qui sera le Premier ministre si la gauche gagne ?
00:50:43La réalité, tout le monde la connaît,
00:50:45c'est que nous aurons à le désigner,
00:50:47ça devrait être une personne qui fera consensus
00:50:49entre les quatre groupes qui forment le Nouveau Front populaire
00:50:53et ça devra aussi être une personnalité qui ne clive pas
00:50:56parce que nous avons une société qui est très fracturée,
00:50:58qui a besoin, après ces épisodes très durs,
00:51:02de retrouver la confiance large du pays,
00:51:05quelqu'un qui fédère, quelqu'un qui rassemble
00:51:08et non pas quelqu'un qui clive.
00:51:09Et donc le profil de Jean-Luc Mélenchon
00:51:11ne correspond pas à cette perspective-là.
00:51:13Donc c'est la raison pour laquelle
00:51:15cette volonté de le mettre en avant en permanence
00:51:18est en réalité une volonté perverse
00:51:20de la part de Jordan Bardella ou de la part du pouvoir actuel,
00:51:24tout simplement pour pouvoir essayer d'agiter un chiffon rouge
00:51:27et de dire aux gens, ne vous reportez pas
00:51:30sur les candidats du Front populaire.
00:51:31Moi, je leur dis, au contraire,
00:51:33faites en sorte de faire gagner ce Nouveau Front populaire
00:51:36et au lendemain de l'élection, nous nous réunirons
00:51:40et nous élirons celui ou celle qui correspond le mieux
00:51:43à cette séquence, à cette période.
00:51:45Merci beaucoup.
00:51:46Merci, Stéphanie Despierre.
00:51:48Jordan Bardella qui a appelé ce matin à un débat
00:51:50pendant cet entre-deux-tours de la campagne
00:51:52des élections législatives anticipées,
00:51:54un débat Bardella-Mélenchon,
00:51:57mais Jean-Luc Mélenchon lui a répondu effectivement
00:51:59que c'était possible,
00:52:00mais avec d'autres figures de la gauche.
00:52:03Benjamin Morel, ça reste un repoussoir,
00:52:06mais là, il l'a compris, Jean-Luc Mélenchon,
00:52:08il se met en retrait. Vous pensez que c'est définitif ?
00:52:11Il ne se met pas tout à fait en retrait.
00:52:12C'est lui le premier qui a parlé
00:52:14parmi les leaders de la gauche hier soir.
00:52:17Parce que ce débat sur le Premier ministre de gauche,
00:52:20en fait, il n'a théoriquement pas lieu d'être.
00:52:23Pour des raisons qu'on pourrait réexpliquer,
00:52:25mais en matière de sociologie électorale,
00:52:27la gauche n'a aucune chance d'avoir une majorité absolue
00:52:30lors de ces élections.
00:52:31Même s'il y a beaucoup de désistements,
00:52:33même si les électeurs se reportent...
00:52:35Son électorat est trop concentré géographiquement,
00:52:37donc elle ne peut pas obtenir de majorité absolue.
00:52:40Aucune enquête ne l'a fait même arriver
00:52:42au-delà de 250 députés, si vous voulez.
00:52:44Donc, c'est pas possible.
00:52:46Donc, qui sera le Premier ministre demain ?
00:52:48C'est pas une question de savoir qui sera le Premier ministre
00:52:51de l'ensemble de la gauche.
00:52:52Seulement, voilà, si vous voulez l'emporter en 2027,
00:52:54il faudra un candidat unique.
00:52:56Jean-Luc Mélenchon ne veut pas que quelqu'un d'autre
00:52:58incarne ce nouveau front populaire,
00:53:00parce que tout d'un coup, ce serait lui créer un rival.
00:53:03Donc, vous avez la nécessité de ne pas mettre de rival
00:53:05à Jean-Luc Mélenchon.
00:53:07Sinon, la France insoumise sort du dispositif
00:53:09et là, il n'y a plus de nouveau front populaire
00:53:11et ça ne fonctionne plus.
00:53:13Ou bien, vous avez la nécessité de ne pas mettre trop
00:53:15Jean-Luc Mélenchon en avant, parce que sinon,
00:53:18il est repoussoir pour l'électorat centriste
00:53:20en vue des seconds tours.
00:53:22Donc, Jean-Luc Mélenchon se met de manière relativement fréquente
00:53:25en avant pour rappeler que ça ne se fera pas sans lui.
00:53:28Il montre également qu'il tient son organisation
00:53:30et qu'il peut imposer un certain nombre de choses
00:53:33que ses partenaires n'ont pas vraiment envie d'entendre
00:53:36sur certaines candidatures pour montrer
00:53:38que ça ne se fera pas non plus sans lui.
00:53:40Les oppositions au nouveau front populaire,
00:53:42que ce soit la majorité ou le RN, en profitent
00:53:45pour enfoncer un coin sur ce sujet-là.
00:53:47Et la gauche est prisonnière de cet impasse stratégique.
00:53:50Cet impasse stratégique est là aujourd'hui.
00:53:52Elle sera probablement là après le 7 juillet.
00:53:54La question, c'est est-ce qu'elle peut en sortir en vue de 2027 ?
00:53:58Jean-Garrick, Jean-Luc Mélenchon, il joue la gauche en 2027.
00:54:02Ca veut dire quoi ? Qu'il a intérêt à faire élire
00:54:06même peut-être le Rassemblement national
00:54:08à cette élection législative ?
00:54:10En tout cas, il n'a pas intérêt à faire gagner
00:54:12le nouveau front populaire.
00:54:14Parce que ce nouveau front populaire, s'il gagnait,
00:54:17le ferait sous la bannière de quelqu'un d'autre
00:54:19que Jean-Luc Mélenchon.
00:54:21On voit bien les démêlés, y compris au sein
00:54:24de la France insoumise.
00:54:26On voit bien le rejet de la part des autres leaders
00:54:29de cette coalition.
00:54:31Mais il est certain que s'il y a une stratégie
00:54:35de Jean-Luc Mélenchon,
00:54:37elle me semble d'ailleurs assez cohérente,
00:54:39ce serait de favoriser une polarisation
00:54:42du débat public, éventuellement avec une victoire
00:54:47et la présence d'un représentant
00:54:49du Rassemblement national à Matignon.
00:54:52Je ne dis pas que c'est le souhait premier
00:54:55de Jean-Luc Mélenchon, mais dans cette hypothèse,
00:54:58dans l'hypothèse d'une poursuite de la brutalisation,
00:55:01de la polarisation de la vie publique,
00:55:04c'est ce qu'on va avoir, une assemblée polarisée,
00:55:06avec deux extrêmes et un centre réduit
00:55:10à la plus simple expression.
00:55:12Dans cette hypothèse-là,
00:55:14et en vue de l'élection présidentielle de 2027,
00:55:18la candidature d'un Jean-Luc Mélenchon
00:55:20redevenant le ferment de l'opposition à Marine Le Pen,
00:55:24quelque chose d'envisageable et qui lui permettrait
00:55:28de pérenniser son leadership sur la gauche,
00:55:31qui aujourd'hui, en revanche, est quand même très menacée.
00:55:35C'est moins qu'on puisse dire.
00:55:36Ca veut dire que la gauche, dans l'hémicycle,
00:55:39qui va revenir assez nombreuse,
00:55:41va se faire entendre, va vouloir exister,
00:55:44puisqu'on a ces deux pôles extrêmes.
00:55:47Ca va être assez ruptif.
00:55:49Je vais refonter quelque chose à ce que vient de dire Jean Garrigue.
00:55:52C'est que, effectivement, c'est bien sa stratégie.
00:55:57Et ça s'est vu hier soir.
00:56:00Parce qu'hier soir, il y avait, en fait, les deux Mélenchons.
00:56:04C'est-à-dire que vous aviez le Jean-Luc Mélenchon
00:56:08qui appelait de manière impeccable
00:56:11un désistement partout où l'extrême droite pourrait l'emporter
00:56:15et qu'il y ait un danger et il faut faire barrage, etc.
00:56:19Et puis vous aviez... Ca, c'était le son.
00:56:21C'était le discours, le son.
00:56:24Et puis vous aviez l'image, à côté,
00:56:26avec Rima Hassan qui portait son keffier.
00:56:31Et ça, Jean-Luc Mélenchon est trop fin politique
00:56:35pour ne pas savoir que, bien entendu,
00:56:37c'est une image assez répulsive
00:56:41pour bon nombre d'électeurs,
00:56:43centre droit, PS, etc.
00:56:47Et il y avait les deux.
00:56:49Donc, en fait, il joue les deux.
00:56:51Et son discours impeccable, c'est précisément...
00:56:54On la voit, cette image avec Rima Hassan,
00:56:56qui est à sa droite,
00:56:58portant le keffier, justement, autour du cou.
00:57:01Voilà. Et son discours impeccable,
00:57:03il vise exactement à ce que disaient
00:57:05Jean Garrigue et Benjamin tout à l'heure,
00:57:08à savoir, comment dire, être impeccable
00:57:11pour ne pas avoir été accusé de faire le jeu
00:57:15du Rassemblement national
00:57:16et être en position d'être le leader incontesté
00:57:21de la gauche en vue d'une prochaine présidentielle.
00:57:24Commentaire de Louis Alliot.
00:57:26Merci à Jean-Luc Mélenchon.
00:57:28Il fait monter les voix du Rassemblement national.
00:57:31Rima Hassan, c'est une manière
00:57:33de faire monter le Rassemblement national.
00:57:35Quand on entend Benjamin Morel,
00:57:38ses consignes de vote, aussi,
00:57:40de la part d'Édouard Philippe, d'Aurore Berger,
00:57:43mettre un peu sur le même plan le Rassemblement national
00:57:46et les Insoumis,
00:57:47est-ce que ça ne fait pas aussi le jeu du Rassemblement national ?
00:57:51Si, probablement, car ça désinhibe une partie
00:57:53de l'électorat centriste qui, jusqu'à présent,
00:57:56avait une forme de tabou à voter Rassemblement national,
00:57:59mais qui, s'il a à choisir entre ce qui lui est présenté
00:58:02comme deux extrêmes, peut se dire qu'au fond,
00:58:05il a plus de points d'accord sur l'économie,
00:58:07sur l'identité avec le RN qu'avec Jean-Luc Mélenchon.
00:58:11Il y a deux interviews intéressantes à lire,
00:58:13une tribune et une interview, l'interview de Nicolas Sarkozy,
00:58:16qui dit que le mâle est à gauche, le RN, pas bien,
00:58:19parce qu'il n'est pas prêt à prendre le pouvoir,
00:58:22pas assez professionnel.
00:58:23C'est plus une question de valeur, c'est une question de formation.
00:58:27Idem pour François Fignon, dans le Figaro.
00:58:29Dans cet électorat, deux centredroits,
00:58:32qui n'aguèrent à voter Nicolas Sarkozy,
00:58:34ensuite Emmanuel Macron...
00:58:35C'est pas forcément un électorat qui a basculé,
00:58:38mais qui est prêt à laisser faire ?
00:58:40C'est un électorat qui est prêt à...
00:58:42Il est prêt à voter.
00:58:43Il est prêt à voter pour un électorat
00:58:46qui a un taux de gauche très haut et que le RN est aussi.
00:58:49Celui qui doit éliminer, à défaut, de pouvoir faire l'élection,
00:58:52c'est le dindon de cette dissolution,
00:58:55c'est l'électeur centriste.
00:58:56Il a à choisir entre deux solutions
00:58:59qui, pour lui, sont des solutions inconfortables.
00:59:02Laquelle est la plus inconfortable ?
00:59:04Nicolas Sarkozy, François Fignon,
00:59:06Aurore Berdieu, eux, ont dit que peut-être qu'il y a
00:59:09quelque chose de pas terrible, mais de mieux.
00:59:12On va retrouver Éric Coquerel, député insoumis de Seine-Saint-Denis,
00:59:16qui a été réélu aussi hier,
00:59:18dès le premier tour de ses élections législatives anticipées.
00:59:21Il vient s'inscrire à l'Assemblée nationale
00:59:24pour son premier jour ici.
00:59:28Vous attendez de rejoindre le groupe du Nouveau Front Populaire
00:59:31qui va faire une entrée groupée.
00:59:33Vous êtes la deuxième force derrière le RN.
00:59:36La victoire du RN dimanche prochain est-elle inéluctable ?
00:59:39Absolument pas.
00:59:40On est à 3-4 points derrière eux.
00:59:42Si on mobilise tous ceux qui ont voté pour nous,
00:59:45mais encore une part des abstentionnistes
00:59:47qui peuvent aller aux urnes pour éviter le pire,
00:59:50c'est-à-dire que l'extrême droite gouverne ce pays,
00:59:53et pour permettre le meilleur, le Nouveau Front Populaire
00:59:56applique son programme.
00:59:57C'est toujours possible, à cette condition.
01:00:00La participation était déjà assez haute.
01:00:02Pensez-vous pouvoir mobiliser encore ?
01:00:04Oui, je pense qu'il y a encore un moyen
01:00:06de faire appel aux civils, aux concitoyens.
01:00:09Et peut-être à leur montrer qu'il y a un espoir,
01:00:12et que c'est le programme que nous portons.
01:00:14Vous savez, beaucoup de gens reviennent voter
01:00:17pour la première fois dans ma circonscription,
01:00:19dans les quartiers populaires, la jeunesse.
01:00:22D'autres sont encore disponibles.
01:00:23C'est ce qu'on va essayer de faire.
01:00:25Sur la ligne tenue par la majorité,
01:00:27c'est Front Républicain, et pour le groupe des Insoumis,
01:00:30c'est au cas par cas, chaque candidat est étudié.
01:00:33La majorité dit qu'il y a certains candidats insoumis.
01:00:36On ne peut pas appeler à voter pour eux ?
01:00:38Déjà, on ne va pas appeler ça la majorité,
01:00:40parce qu'ils ne sont plus majoritaires.
01:00:42Dans une semaine, ils ne gouverneront plus le pays.
01:00:45Non, je ne comprends pas, sauf si, en réalité,
01:00:48pour eux, ce n'est pas si grave
01:00:50que le RN ait la majorité absolue.
01:00:52Je crois que c'est l'heure un peu de la vérité.
01:00:55S'ils excluent les Insoumis,
01:00:57ils excluent une très grande part des candidats
01:01:00de l'Ouvre Populaire, et dans ces cas-là,
01:01:02ils permettent l'élection du candidat du RN.
01:01:04Nous, ce n'est pas notre choix,
01:01:06mais si c'est leur, ils ont fait le choix de l'extrême-droite.
01:01:09C'est à eux de trancher.
01:01:11Sur votre choix, sur vos consignes,
01:01:13vous dites qu'on se désiste si le RN est 1er et qu'on est 3e,
01:01:17mais qu'en est-il si c'est le camp présidentiel 1er ?
01:01:20Est-ce qu'il y a une nuance ?
01:01:22Oui, on se désiste à partir du moment où il y a un danger
01:01:25que le RN l'emporte, quand il est en tête, sinon...
01:01:29Quand il est 2e, on peut estimer qu'il y a un danger ?
01:01:32C'est le cas par cas, il faut voir.
01:01:34Nous, nous avons déjà au moins un mot d'ordre clair,
01:01:37contrairement au camp macroniste,
01:01:39donc on se désiste dès lors que le RN est en capacité
01:01:41de l'emporter et on appelle à pas une voix
01:01:44pour le RN, tout simplement parce que pour être majoritaire,
01:01:47il faut qu'il y ait le minimum de députés de RN.
01:01:50Merci beaucoup, Eric Coquerel.
01:01:51Vous étiez président de la Commission des finances
01:01:54sous l'ancienne législature, on verra les commissions
01:01:57le 20 juillet.
01:01:58On entend Eric Coquerel, Jean Garry, qui nous dit
01:02:01que le camp présidentiel pourrait avoir intérêt
01:02:04à ce qu'il y ait une majorité absolue
01:02:06du RN.
01:02:07Est-ce qu'on peut imaginer que c'était parce que beaucoup
01:02:11n'ont pas compris le choix du président de la République ?
01:02:14Est-ce que, cyniquement, ça peut être l'idée
01:02:17derrière la tête du chef de l'Etat ?
01:02:20Je suis pas dans la tête du chef de l'Etat,
01:02:22sinon j'aurais peut-être pas conseillé cette dissolution.
01:02:25Vous aussi, vous faites partie des Français
01:02:28qui n'ont pas compris.
01:02:29Non, on peut toujours imaginer ce calcul cynique,
01:02:33mais c'est un calcul quand même très risqué,
01:02:36parce que qui vous dit que Jordan Bardella au pouvoir
01:02:42susciterait d'emblée un tel...
01:02:45Comment dire ça ?
01:02:47Une telle levée de bouclier de la part de la société française
01:02:51qui, quand même, a montré, pour une majorité de Français,
01:02:55qu'ils attendaient quelque chose du RN ?
01:02:58Donc, pour peu que Jordan Bardella ne fasse pas trop d'erreurs
01:03:03pendant les premiers mois de son mandat,
01:03:06pour qu'éventuellement Emmanuel Macron
01:03:10dissolve à nouveau dans un an,
01:03:12il peut se passer énormément de choses,
01:03:14et le pire n'est pas forcément la solution qui va en sortir.
01:03:19Je veux dire par là qu'il n'est pas du tout sûr
01:03:21que ce soit un échec, cette expérience Bardella.
01:03:24Ca peut être considéré par beaucoup de Français
01:03:27d'emblée comme un échec,
01:03:28car on ne veut pas de l'extrême-droite au pouvoir.
01:03:31Mais dire que forcément, entre guillemets, il va se planter,
01:03:35ce serait quand même un calcul difficile,
01:03:38d'autant plus que la présence de Bardella à Matignon
01:03:43ne manquera pas de susciter, de toute façon,
01:03:45une crise sociale, en tout cas, des problèmes sociaux importants.
01:03:50On peut imaginer des émeutes de banlieue, des choses comme ça.
01:03:53Des dimanches soirs pochins en cas de majorité absolue ?
01:03:56Là aussi, on ne peut rien prévoir,
01:03:58mais il peut se passer des choses
01:04:00dont Emmanuel Macron serait jugé, là aussi,
01:04:03devant l'histoire des victoires.
01:04:05Et il y a quelque chose de fondamental,
01:04:07ce qu'on souligne sans arrêt, c'est qu'il a été élu
01:04:10pour être celui qui n'emmènerait pas le...
01:04:12Ou faire rempart, finalement, au RN.
01:04:15Donc, amener Jordan Bardella à Matignon,
01:04:18ce serait un aveu d'échec terrible.
01:04:20Pour toutes ces raisons, je ne suis pas sûr
01:04:22que ça ait été le calcul de...
01:04:24Vous avez compris, vous, Carole Barjant,
01:04:26cette dissolution ?
01:04:28Il dit qu'il fallait redonner la parole aux Français.
01:04:31Après tout, on ne se trompe jamais
01:04:33quand on demande au peuple de voter.
01:04:35Oui, enfin, il redonne la parole au peuple
01:04:38et ensuite, il intervient dans la campagne
01:04:44pour expliquer que le peuple risque de mal voter.
01:04:48Donc, il valait mieux dissoudre le peuple tout de suite,
01:04:52en tout cas, il a dit sous le macronisme.
01:04:54C'est ce que j'en avais dit.
01:04:56Je ne vois pas comment ça pourrait être
01:04:58un calcul cynique à ce point,
01:05:01bien qu'en politique, on a tout vu,
01:05:03mais parce qu'effectivement, il y avait l'idée
01:05:05qu'il se présentait comme un rempart, d'abord,
01:05:08donc, ça serait à contre-image,
01:05:11il serait vu dans le monde entier
01:05:13comme celui qui a permis l'arrivée
01:05:18au pouvoir à Matignon, et donc aux manettes,
01:05:21de l'exécutif du Rassemblement national.
01:05:25Et puis, deuxièmement,
01:05:26parce que, comme il ne peut pas se représenter,
01:05:30on est dans un scénario de cohabitation,
01:05:33enfin, on serait dans un scénario de cohabitation
01:05:36très différent.
01:05:39Il ne peut pas se représenter, donc, il a moins de...
01:05:43d'aura, je dirais,
01:05:45parce que là, il ne s'agit même pas de pouvoir
01:05:48au sens constitutionnel et juridique du terme,
01:05:50il s'agit d'une question d'influence sur l'opinion.
01:05:53Macron est très impopulaire,
01:05:55il aurait amené le Rassemblement national au pouvoir,
01:06:00et après, pour être le garant des institutions,
01:06:03qui serait le rôle
01:06:05qui lui est imparti,
01:06:08ça serait très compliqué,
01:06:09donc je ne crois pas à ce calcul-là.
01:06:11Merci, Carole Barjon, d'avoir été avec nous,
01:06:14merci, Benjamin Morel, merci, Jean Garrigue,
01:06:16de nous avoir accompagnés dans cette première heure.
01:06:19On continue, bien évidemment,
01:06:21on va vous retrouver, vous êtes place du Palais-Bourbon.
01:06:24C'est à 15h que les députés insoumis se sont donnés rendez-vous,
01:06:28parce qu'ils ont été élus nombreux dès le premier tour hier soir,
01:06:31pour faire leur entrée groupée.
01:06:33On en a vu quelques-uns sur ces images, dites-nous.
01:06:38Oui, exactement.
01:06:39Ils sont juste derrière moi, sous cette nuée de caméras,
01:06:42beaucoup d'élus franciliens, Aurélie Trouvé, Eric Coquerel,
01:06:46on a vu Daniel Obono, Nadej Abomangoli,
01:06:48et on a vu aussi Andy Kerbrad,
01:06:50qui vient d'un peu plus loin, de la région de Nantes.
01:06:53Ce sont les députés insoumis qui ont été élus dès le premier tour.
01:06:56On nous avait annoncé...
01:06:57Emmerick Caron, en face de moi,
01:06:59on nous avait annoncé une arrivée groupée
01:07:02des députés du Nouveau Front populaire à 15h.
01:07:04Finalement, ce sont plutôt des députés insoumis,
01:07:07puisque vous l'avez vu sur nos images un peu plus tôt,
01:07:10des députés du Parti socialiste, des députés écologistes
01:07:13sont arrivés un peu avant.
01:07:15Peut-être qu'il y aura une jonction d'efforts,
01:07:17mais la communication n'est pas évidente
01:07:19et les groupes ne sont pas dans une entente cordiale.
01:07:22Voilà donc les députés, une petite dizaine de députés,
01:07:25élus dès le premier tour.
01:07:27On le sent, évidemment, la joie de se retrouver,
01:07:30mais aussi, la mine est grave,
01:07:31le combat politique continue pour les insoumis.
01:07:34Eric Coquerel nous disait, à notre micro,
01:07:36que la campagne allait s'exercer pendant cet entre-deux-tours,
01:07:40qu'il était question pour le Nouveau Front populaire
01:07:43d'inverser la tendance.
01:07:44Rodrigo Arenas, député de Paris,
01:07:46il en arrive encore un peu, une dizaine, une vingtaine,
01:07:48ils sont 32 du Nouveau Front populaire à avoir été élus,
01:07:51mais tout confondu, insoumis, socialistes, écologistes.
01:07:54On a les insoumis, on verra si les autres forces de gauche
01:07:57se joignent à cette photo de famille devant le Palais-Bourbon.
01:08:00On va vous retrouver dans quelques instants
01:08:03pour nous faire vivre cette arrivée groupée,
01:08:05alors qu'on a vu sur les images Eric Coquerel,
01:08:09on a vu Aurélie Trouvé, on a vu Émeric Caron,
01:08:12on les voit même à l'antenne, Daniel Obono,
01:08:15sur la droite, donc ce sont les insoumis
01:08:17qui se sont donnés rendez-vous.
01:08:19Sarah Legrin, aussi, un peu cachée par la caméra,
01:08:22qui vient de s'exprimer il y a quelques instants,
01:08:25ces insoumis, donc, qui ont décidé d'arriver groupés
01:08:27parce qu'ils ont été élus hier, dès le premier tour
01:08:30de ces élections législatives anticipées.
01:08:33Comme Elsa Mandagava vous l'a dit,
01:08:35ils sont 32 du Nouveau Front populaire
01:08:37à avoir été élus dès le premier tour,
01:08:4076 élus au total,
01:08:43dont 39 du Rassemblement national.
01:08:46C'est un record historique
01:08:49pour une élection dès le premier tour,
01:08:52aux élections, donc, législatives.
01:08:54Je vous présente mes invités pour cette 2e partie
01:08:57d'émission, Arnaud Bédédéti, bonjour,
01:08:59rédacteur en chef de la revue Politique et Parlement.
01:09:02Frédéric Dhabi, bienvenue,
01:09:04vous êtes politologue,
01:09:05directeur général de l'Institut de sondage IFOP.
01:09:08Et Jean-Philippe Derosier, bienvenue,
01:09:10vous êtes professeur de droit public
01:09:12et spécialiste de droit constitutionnel.
01:09:16On va rappeler, peut-être,
01:09:18les résultats qui sont tombés hier soir,
01:09:21résultats pour ce premier tour
01:09:23des élections législatives anticipées,
01:09:27avec donc une large victoire du Rassemblement national,
01:09:3133,34 % devant le Nouveau Front populaire,
01:09:3527,99 %,
01:09:3720,4 % pour Ensemble,
01:09:39et, à l'air d'hiver droite,
01:09:4110,23 %,
01:09:44le Nouveau Front populaire, donc,
01:09:46qui est 2e avec 28 % des voix.
01:09:49Et c'est Sophia Chikirou
01:09:51qui est en train de s'exprimer.
01:09:54On va l'écouter.
01:09:55...
01:09:56...
01:09:59Ce n'est pas le sujet, l'incarnation.
01:10:01Ce qu'on a de clair et de très précis,
01:10:03qui est un engagement de tous les candidats,
01:10:05c'est le programme, et c'est un programme de rupture,
01:10:08qui répond quand même à des questions fondamentales.
01:10:11Les gens ont dit à Macron, on veut plus de toi,
01:10:13on veut plus de ta retraite à 64 ans,
01:10:15on veut de meilleurs salaires, on veut une vie meilleure.
01:10:18On arrive, nous, avec un programme qui propose tout cela.
01:10:20C'est quand même ça, ce qu'on propose.
01:10:22On n'est pas qu'un vote contre,
01:10:24on est surtout un vote pour changer l'avis des gens,
01:10:26concrètement, contre Macron et contre le RN.
01:10:29...
01:10:32Mais ça, c'est le jeu médiatique.
01:10:33Mais non, ça, c'est votre jeu à vous.
01:10:36Vous avez décidé, les médias, que ça se jouait Bardella à Tal.
01:10:39C'est pas notre jeu à nous.
01:10:40Nous, nous incarnons une gauche,
01:10:42une gauche du renouveau, une gauche de l'espoir.
01:10:44C'est une gauche qui propose des choses, d'abord.
01:10:46Elle va convaincre les gens par la tête.
01:10:48Elle leur dit pas, voilà le porteur de drapeau
01:10:51ou le premier marcheur.
01:10:52On en a, des candidats, pour être Premier ministre.
01:10:54On l'a démontré dans les débats, on saura faire.
01:10:57Notre sujet, c'est pas le sujet, à l'heure actuelle.
01:11:00Non, c'est pas le sujet, c'est votre sujet, c'est votre problème.
01:11:03Moi, c'est pas ce qu'on me dit sur le terrain.
01:11:04Donc, vous pouvez me harceler avec vos questions.
01:11:07C'est le problème de François Ruffin.
01:11:08Moi, sur le terrain, j'ai fait campagne depuis 3 semaines.
01:11:10C'est pas le sujet des électeurs.
01:11:12Les électeurs, ils nous disent pas, c'est qui, alors ?
01:11:14Non, pour l'élection présidentielle,
01:11:16on vote pour un nom, pour une personne.
01:11:17Pour l'élection législative, on vote pour un programme,
01:11:20on vote pour une majorité,
01:11:21on vote pour des gens qui vont changer la vie
01:11:23et dans le meilleur sens.
01:11:24Non, c'est pas comme ça que ça se passe.
01:11:26C'est nouveau, en réalité, cette chose-là.
01:11:27C'est nous qui l'avons mise en place en 2022,
01:11:29quand on avait présenté Mélenchon comme Premier ministre.
01:11:31Cette fois-ci, ça ne se joue pas comme ça.
01:11:33Entre-temps, il y a eu une élection européenne.
01:11:35C'est pas grave.
01:11:36Ce sera soit Mélenchon, soit un autre insoumis.
01:11:38Tout ce que je demande, moi, aux électeurs,
01:11:39c'est de faire en sorte que, nous, les députés insoumis, soyons...
01:11:42Voilà, Sofia Chikirou qui était en train de s'exprimer
01:11:45pour expliquer que Jean-Luc Mélenchon
01:11:47n'était pas un repossoir pour l'électorat de gauche,
01:11:50alors que Mathilde Panot est en train d'arriver,
01:11:53place du Palais-Bourbon.
01:11:53C'est l'ancienne présidente du groupe insoumis
01:11:57à l'Assemblée nationale, élue, donc réélue,
01:11:59hier soir, dès le 1er tour.
01:12:01Elle est avec Clémence Guettet.
01:12:03Et on l'a au micro d'Elsa Mandangava.
01:12:08Elsa, vous êtes en direct.
01:12:09Mathilde Panot, qui veut déjà dire bonjour et féliciter
01:12:12ses députés élus.
01:12:14On le sent, il y a de la joie.
01:12:16Il y a aussi beaucoup de gravité sur les visages.
01:12:17On sent que c'est pas...
01:12:19Voilà, c'est un jour important pour les députés insoumis,
01:12:21essentiellement des députés insoumis ici,
01:12:23une dizaine de députés.
01:12:25...élu au 1er tour pour le nouveau Front populaire.
01:12:27C'est un succès ? C'est une joie, aujourd'hui ?
01:12:29Je crois que c'est important, parce que la dernière fois,
01:12:32rappelez-vous, en 2022, il y a 2 ans seulement,
01:12:34lorsqu'il y avait eu les élections législatives,
01:12:37il y avait seulement eu 5 députés élus au 1er tour,
01:12:404 insoumis et 1 de renaissance.
01:12:42Quelle est la situation, aujourd'hui ?
01:12:44Aujourd'hui, vous avez 32 députés élus au 1er tour
01:12:47du nouveau Front populaire,
01:12:4938 pour le Rassemblement national
01:12:51et seulement 1 pour renaissance.
01:12:53C'est, en quelque sorte, à l'image du scrutin.
01:12:55Le 1er tour a permis de dire clairement,
01:12:57de la part du peuple français, qu'il voulait absolument
01:13:00tourner la page de la Macronie, et notamment de ceux
01:13:02qui ont imposé la retraite à 64 ans.
01:13:05Le 2d tour, le peuple français est appelé aux Yandes
01:13:07pour départager 2 projets politiques
01:13:10qui sont complètement différents.
01:13:12L'un extrêmement dangereux, dont on voit d'ores et déjà les effets,
01:13:15avec une libération d'une parole raciste et d'actes racistes
01:13:18dans le pays qui nous inquiètent profondément,
01:13:21et qui continue la politique antisociale
01:13:24et contre le peuple d'Emmanuel Macron,
01:13:26notamment en votant ensemble contre le rétablissement
01:13:29de l'impôt de solidarité sur la fortune,
01:13:31contre l'augmentation des salaires,
01:13:33et qui, maintenant, explique qu'il n'abrogera pas immédiatement
01:13:36la réforme de la retraite à 64 ans,
01:13:38et même s'allie avec des gens pour la retraite à 66 ans.
01:13:41Donc vous avez de ce côté-là ce projet-là,
01:13:43et puis de l'autre côté, le camp que nous, nous incarnons
01:13:46au nouveau Front populaire, qui répète
01:13:49que la France appartient à tous ces enfants,
01:13:51quelles que soient leurs couleurs de peau,
01:13:52leur religion, leur orientation sexuelle ou leur genre,
01:13:55que nous refuserons à tout moment qu'on trie les gens entre eux,
01:13:58qu'on essaye de faire que les gens s'entrehaïssent,
01:14:01et qui veulent dire que dans la 7e puissance économique au monde,
01:14:04il est possible que tout le monde puisse vivre dignement.
01:14:07C'est ce que nous voulons faire, c'est ce sur quoi nous nous sommes
01:14:10engagées toutes et tous comme députés et candidats
01:14:12du nouveau Front populaire, notamment avec,
01:14:15dans les 100 premiers jours de gouvernement,
01:14:17une augmentation des salaires immédiates,
01:14:19avec, là aussi, l'abrogation de la réforme de la retraite à 64 ans
01:14:24pour aller vers la retraite à 60 ans.
01:14:26Dès la rentrée scolaire, une école totalement gratuite.
01:14:29Voilà, donc vous avez 2 projets de société
01:14:31sur lesquels il va avoir un choix,
01:14:35et c'est ce choix qui nous attend,
01:14:37et donc c'est aussi pour cela que nous rentrons à l'Assemblée
01:14:40aujourd'hui, parce qu'après, chacun et chacune
01:14:43des députés nouvellement réélus ici,
01:14:45et je souhaite les féliciter toutes et tous,
01:14:49a du travail à faire pour aller dans chacune des circonscriptions
01:14:51pour aider les circonscriptions à basculer,
01:14:53et à empêcher, justement, que le pays bascule à l'extrême-droite.
01:14:57Les triangulaires, ça vous fait un peu peur ?
01:14:59On a vu Bruno Le Maire qui appelle à ne pas donner une voix
01:15:02à Elephine non plus.
01:15:03Voilà, vous venez d'entendre Mathilde Panot,
01:15:06ex-présidente du groupe des Insoumis à l'Assemblée nationale.
01:15:09Frédérique Dhabi vient de s'exprimer,
01:15:11Mathilde Panot, pour dire qu'il y a un choix
01:15:13qui est proposé aux Français dimanche prochain,
01:15:16soit le Rassemblement national, soit le nouveau Front populaire.
01:15:19Vous, est-ce que dans vos estimations,
01:15:21dans vos sondages, vous avez un scénario
01:15:23où le nouveau Front populaire peut avoir la majorité absolue ?
01:15:26Est-ce que c'est possible ?
01:15:28Non, absolument pas.
01:15:29On n'a pas ça dans nos scénarios.
01:15:31Dans notre projection IFOP pour TF1-LCI,
01:15:34nous avons entre 140 et 200 sièges,
01:15:36ce qui est beaucoup pour le nouveau Front populaire,
01:15:39puisqu'il part de 150 sièges à la dernière législature.
01:15:42Le souci pour le nouveau Front populaire,
01:15:45c'est son implantation territoriale, si je puis dire,
01:15:48très peu hétérogène, très homogène.
01:15:51C'est les grandes métropoles,
01:15:54c'est les banlieues, c'est surtout l'Ile-de-France,
01:15:56c'est les principaux élus qu'on vient de voir,
01:15:59et certains entendre, sont des élus d'Ile-de-France.
01:16:03Donc, dans ce cadre-là, LFI est souvent,
01:16:05et le NFP est souvent absent des communes rurales,
01:16:08quasiment partout de cette France périphérique,
01:16:12et ça rend les choses très compliquées,
01:16:15puisqu'ils sont en tête dans 159, sa conscription,
01:16:18contre 259 pour le Rassemblement national,
01:16:21mais Mathilde Pannot est dans son rôle,
01:16:24où elle essaie d'invisibiliser le centre,
01:16:27c'est-à-dire la majorité présidentielle,
01:16:30pour créer et créer de la mobilisation
01:16:33autour d'un match gauche-extrême-droite.
01:16:36Un match qui n'existe pas,
01:16:37pour autant, il y a beaucoup de triangulaires
01:16:40qui pourraient terminer en duel,
01:16:42et dans ce cadre-là, il n'y a pas de scénario non plus.
01:16:45C'est vrai, il y a beaucoup de triangulaires.
01:16:47J'ai parlé sur vous.
01:16:48Il y a beaucoup de triangulaires
01:16:51où LFI, où le Nouveau Front Populaire,
01:16:53est 3e, et la majorité, pourtant,
01:16:56très fortement devancée en nombre de voix
01:16:59par le Nouveau Front Populaire, est 2e.
01:17:02Donc, on verra, on a jusqu'à demain, 18h,
01:17:05voir le profil des personnes qui se sont désistées,
01:17:09les triangulaires qui vont devenir duels.
01:17:11Je rappelle que c'est tout à fait classique.
01:17:13En 1997, lors de la dernière législative,
01:17:17post-dissolution, il y avait 106 triangulaires possibles.
01:17:21Il y en avait eu, finalement, 75.
01:17:23Donc, on verra, à partir des 300-315 non-duels
01:17:26ou triangulaires, celles qui resteront
01:17:29et qui se termineront par une triangulaire
01:17:32versus ces duels où la logique d'élimination,
01:17:34si je puis dire, du candidat RN est plus facile,
01:17:37plus facile de déployer un Front républicain
01:17:40dans ce cadre-là.
01:17:41Je propose d'accueillir Clément Perrault,
01:17:44qui a épluché ses résultats, ses triangulaires,
01:17:47Clément, qui vont peut-être se terminer en duel,
01:17:50sachant qu'effectivement, les candidats ont jusqu'à demain
01:17:54à 18h pour dire s'ils se maintiennent
01:17:57ou s'ils se désistent.
01:17:59Alors, ça donne quoi en termes de chiffres ?
01:18:01On va commencer à s'habituer à ces différents scénarios
01:18:05après un premier tour de législative.
01:18:07Le premier cas de figure, c'est un député
01:18:09qui est élu dès le premier tour.
01:18:11Il y a eu 76 cas hier soir.
01:18:14Vous allez regarder dans le détail ce que ça donne.
01:18:17La majorité des députés élus dès le premier tour
01:18:20sont Rassemblement national.
01:18:21Il y en a 39.
01:18:23Nous en avons 31 pour le nouveau Front populaire.
01:18:25C'est un chiffre important.
01:18:27Regardez seulement deux pour, ensemble,
01:18:29le Bloc présidentiel.
01:18:30Là, c'est très peu.
01:18:3276 députés élus dès le premier tour, c'est beaucoup.
01:18:35Il n'était que cinq en 2022.
01:18:37Ça s'explique par la forte participation.
01:18:39Maintenant, on va évoquer un deuxième cas de figure.
01:18:42Il s'agit des duels.
01:18:43Là, c'est un peu le cas le plus classique.
01:18:46Les deux premiers s'affrontent au deuxième tour.
01:18:49Il n'y en a eu, cette année, que 190.
01:18:51C'est un chiffre assez bas, moins de la moitié.
01:18:54Regardons ce que ça donne dans le détail.
01:18:56Dans 67 cas, ce sont des duels.
01:18:59Nouveau Front populaire contre Rassemblement national.
01:19:02Ensuite, 32 cas Rassemblement national contre, ensemble,
01:19:0628 cas LRRN, c'est assez important,
01:19:0927 duels entre le nouveau Front populaire
01:19:13et, ensemble, voilà, donc, pour les duels.
01:19:17Enfin, il y a ce fameux troisième cas,
01:19:19avec ce mot que l'on entend énormément depuis hier soir,
01:19:23triangulaire.
01:19:24Il y en a, eh bien, 306, cette année.
01:19:27C'est un chiffre très important.
01:19:29C'est plus de la moitié des circonscriptions.
01:19:31Il n'y en avait que sept en 2022, à titre de comparaison.
01:19:36C'est dû notamment à la forte participation.
01:19:38Regardez, le cas le plus fréquent et de loin,
01:19:41ce sont des affrontements entre le nouveau Front populaire,
01:19:44le Bloc ensemble et le Rassemblement national.
01:19:47Il y a 244 cas de triangulaire dans ce cas-là.
01:19:5046 opposent le nouveau Front populaire,
01:19:52le Rassemblement national,
01:19:54les LR, pardon, et le Rassemblement national.
01:19:56Il y a 16 autres cas.
01:19:58Et puis, il y a cette autre possibilité,
01:20:00sept quadrangulaires qui sont sortis
01:20:03à l'issue de ce premier tour.
01:20:05A noter que tous ces chiffres que je vous ai donnés,
01:20:08les triangulaires, risquent d'évoluer
01:20:11et de se transformer en duel au jeu, bien sûr,
01:20:13avec les désistements de certains candidats.
01:20:17Ils ont jusqu'à 18 heures de main pour le faire.
01:20:20Merci, Clément Perrault.
01:20:21Effectivement, Arnaud Benedetti, on parle de ces 306 triangulaires.
01:20:25Ca devrait plutôt se terminer en duel,
01:20:27d'après les consignes qu'on a entendues pour le second tour.
01:20:30Est-ce que vous les trouvez claires, ces consignes,
01:20:33à la fois du côté de la gauche et du côté du gouvernement ?
01:20:36On a entendu plusieurs prises de parole,
01:20:39entre Gabriel Attal, Bruno Le Maire, Aurore Bergé.
01:20:42C'est pas tout à fait une seule et même ligne.
01:20:44Beaucoup de choses sont en train de se jouer
01:20:47jusqu'à demain, 18h.
01:20:49C'est là qu'on rentre, disons, dans une zone
01:20:52qui est une zone, en effet, d'incertitude.
01:20:54Manifestement, ce qu'on comprend, quand même,
01:20:57de la stratégie générale du président de la République
01:21:00et du Premier ministre, avec peut-être des nuances
01:21:03dans la rhétorique et dans la sémantique,
01:21:05c'est qu'il s'agit, malgré tout,
01:21:08malgré tout, de faire barrage au Rassemblement national.
01:21:12L'objectif, on le comprend, finalement, de l'exécutif,
01:21:15c'est un objectif qui n'est pas très ambitieux.
01:21:17En l'occurrence, c'est d'éviter que le RN dispose
01:21:20d'une majorité absolue et qu'on se contenterait
01:21:23presque d'une majorité relative,
01:21:25parce que, d'une certaine manière,
01:21:27dans un exercice de cohabitation,
01:21:29ça pourrait être, quand même, plus facile à manier.
01:21:34Après, le problème des conciliés,
01:21:37on voit bien qu'il y a des divergences.
01:21:40Même M. Le Maire s'est exprimé, je crois, ce matin.
01:21:43C'est-à-dire qu'il y a ceux qui considèrent...
01:21:46Il y a ceux qui considèrent qu'on peut,
01:21:48éventuellement, faire barrage au Rassemblement national
01:21:53en portant ses suffrages vers un candidat social-démocrate,
01:21:56PS, écologiste, voire communiste,
01:21:59et ceux qui disent qu'il y a un problème,
01:22:01qu'il y a une ligne rouge avec LFI.
01:22:05Et c'est véritablement là, en fin de compte,
01:22:07que la divergence apparaît.
01:22:12Le problème, c'est qu'avec ces questions de consignes,
01:22:15il y a deux sujets.
01:22:16Est-ce que les candidats sur le terrain
01:22:18vont appliquer les consignes ?
01:22:20On peut penser qu'il y en aura qui vont les appliquer,
01:22:23une majorité, mais il y aura des cas de résistance.
01:22:26J'entends que Mme Faure, par exemple,
01:22:28dans sa circonscription...
01:22:29...la ministre, pour l'instant, refuse de se désister.
01:22:34Il y a ça.
01:22:35La grande question, c'est de savoir quel est l'impact
01:22:38sur le comportement des électeurs, aujourd'hui.
01:22:41C'est la vraie question, la question centrale.
01:22:44On sait très bien qu'aujourd'hui, malgré tout,
01:22:46il y a une grande autonomie des opinions publiques
01:22:49par rapport aux consignes,
01:22:51ce qui, d'une certaine manière, affaiblit aussi
01:22:53les processus de désistement.
01:22:56C'est vrai que c'est historique, ces 306 triangulaires.
01:23:00Ca ouvre effectivement des possibilités
01:23:03pour le Rassemblement national ?
01:23:05Si on reste avec 306 triangulaires,
01:23:08il n'y a pas eu, je crois, dans les statistiques
01:23:11qui ont été dressées, parmi celles-ci,
01:23:14quelles sont celles où le Front national est en tête,
01:23:17mais évidemment que si on maintient la triangulaire,
01:23:20le classement risque à peu de choses près
01:23:23de rester le même, car on voit dans les résultats,
01:23:26je parle sous le contrôle de notre spécialiste,
01:23:28que globalement, il y a un certain nombre de candidats
01:23:33qui sont entre 15, 20, 25, voire encore au-delà de 100,
01:23:38et ce sont généralement les trois premiers,
01:23:40et ensuite, le gap, c'est les autres tombent
01:23:44en dessous de 5.
01:23:45Et donc, le report de voix dans les circonscriptions
01:23:48est très faible, la réserve de voix est très faible.
01:23:51La réserve de voix ne pourrait donc opérer
01:23:54que dans l'hypothèse de duel,
01:23:56c'est-à-dire une triangulaire avec quelqu'un qui se désiste,
01:23:59ou une configuration où le 3e n'a pas fait
01:24:03les 12,5 % des inscrits pour pouvoir se maintenir,
01:24:06et là, un éventuel report sur l'un ou l'autre
01:24:09des deux candidats arrivés en tête.
01:24:11Avec cette grande interrogation,
01:24:13qu'Arnaud Benedetti a très bien soulignée,
01:24:16quel sera le comportement des électeurs ?
01:24:18Parce que le message des chefs de parti
01:24:20ou des responsables nationaux, c'est une chose,
01:24:22vous l'avez souligné, il n'est pas toujours clair,
01:24:25même si, moi, j'y vois quand même une certaine clarté,
01:24:28on pourra y revenir, mais le comportement des électeurs,
01:24:31lui, c'en est une autre.
01:24:33Il y a un message général, par exemple,
01:24:36du Nouveau Front Populaire, qui est de...
01:24:39Si on est 3e, on se désiste systématiquement,
01:24:41avec la nuance de LFI qui dit seulement si le RN est 1er.
01:24:44Bon, OK, on se désiste systématiquement,
01:24:47on fait barrage au Front national,
01:24:49et puis, il y a le comportement de l'électeur.
01:24:51Est-ce qu'un électeur insoumis va aller voter
01:24:55pour un candidat de droite,
01:24:57républicaine non siotiste, mais de droite,
01:25:00ou même un candidat ensemble ?
01:25:02C'est quand même ensemble,
01:25:03c'est eux qui ont fait passer la réforme des retraites,
01:25:06la réforme de l'immigration,
01:25:08deux réformes majeures de ces dernières années
01:25:10qui ne satisfaient pas vraiment, ne séduisent pas vraiment
01:25:14un électeur insoumis.
01:25:15Donc, le comportement des électeurs,
01:25:17ça sera un point d'interrogation jusqu'au bout.
01:25:19Il va y avoir des sondages qui vont être faits,
01:25:22ils ont les instruments spécialisés pour nuancer, corriger, pondérer,
01:25:26mais ça, ce qui se passe dans le secret de l'isoloir,
01:25:29on le sait, seulement quand on est dans l'isoloir.
01:25:31Il n'y a qu'une seule personne dans l'isoloir.
01:25:34On va retrouver Clémence Guettet,
01:25:36qui a été réélue hier soir, dès le premier tour.
01:25:39Elle est députée insoumise du Val-de-Marne.
01:25:41Elle est à vos côtés.
01:25:42Arrivez groupés avec une quinzaine de députés insoumis
01:25:45bientôt une photo de famille devant l'Assemblée nationale.
01:25:49On sent de la joie de se retrouver,
01:25:51mais que l'instant est grave pour vous.
01:25:53Il vous reste 6 jours avant le 2e tour.
01:25:55Qu'est-ce que vous comptez faire ?
01:25:57En réalité, il reste 5 jours de campagne.
01:25:59Donc, vous l'avez dit, on est heureux d'être élus
01:26:02dès le 1er tour et, à vrai dire,
01:26:04c'est aussi une nécessité stratégique pour nous
01:26:06que d'aller immédiatement aider les circonscriptions
01:26:09où c'est plus difficile,
01:26:11où les gens sont en danger face au Rassemblement national.
01:26:14Et il y a des circonscriptions dans le pays
01:26:16qui sont dans ce cas de figure
01:26:18où, clairement, ce qu'on dit depuis des semaines maintenant
01:26:21se réalise, c'est-à-dire qu'on a vraiment
01:26:23un projet raciste, de casse sociale, climato-sceptique,
01:26:26qui est celui du Rassemblement national,
01:26:28qui, parfois, même, est arrivé en tête au 1er tour
01:26:31et en face de notre projet,
01:26:32qui est un projet humaniste, progressiste,
01:26:35qui propose un autre horizon aux gens,
01:26:37qui est un projet qui cesse de diviser le peuple français.
01:26:40Donc, en effet, ici, on est là aussi,
01:26:42parce que ce qu'on a réussi, hier soir,
01:26:44c'est à vaincre, en partie, l'abstention.
01:26:46En partie, il reste beaucoup de gens
01:26:48qui ne sont toujours pas déplacés,
01:26:50et c'est ça qu'il faut continuer de faire cette semaine,
01:26:53c'est convaincre que tout le peuple français
01:26:55puisse prendre part à cette décision,
01:26:58parce que ce qu'on ne veut pas,
01:26:59c'est que le RN arrive au pouvoir,
01:27:01et ce qu'on veut, et ce qui est encore possible,
01:27:04c'est une majorité du Nouveau Front populaire.
01:27:06Sans parler des partis ni du chef de l'Etat,
01:27:09il y a des Français, des électeurs,
01:27:11qui disent que j'ai peur du RN, mais j'ai peur des Insoumis.
01:27:14Pour moi, les deux, je n'en veux pas.
01:27:16Qu'est-ce que vous leur dites ?
01:27:17Faites-vous aussi votre examen de conscience
01:27:20pour savoir pourquoi certaines personnes,
01:27:22et pas les partis, considèrent aujourd'hui
01:27:24que le danger vient des deux côtés ?
01:27:26Je pense qu'il est évident
01:27:28que les campagnes de calomnie, de diffamation, d'injures
01:27:32que nous avons subies depuis des mois
01:27:34peuvent avoir un effet sur les gens,
01:27:36et j'entends cette interrogation.
01:27:38Je leur réponds par le programme et par nos propositions.
01:27:41Il n'y a pas certaines déclarations ?
01:27:43Désolée, mais j'arrive sur le fond.
01:27:45Nous avons le RN, qui est un parti
01:27:47qui a été fondé par des Waffen-SS,
01:27:49qui n'a jamais fait le moindre examen de conscience,
01:27:52puisque c'est de ça dont vous me parlez,
01:27:55qui a toujours des propos racistes.
01:27:57Vous avez peut-être vu cet article
01:27:59qui liste 40 à 45 candidats du RN
01:28:01qui ont tenu des propos racistes, antisémites, LGBTphobes.
01:28:05Donc c'est un projet d'exclusion,
01:28:07d'exclusion, de division,
01:28:09et qui pèse toujours sur les plus vulnérables
01:28:11avant de s'attaquer aux seconds plus vulnérables.
01:28:15Notre programme est un programme de lutte contre la haine raciale,
01:28:18contre toutes les formes de discrimination,
01:28:20de racisme, de l'antisémitisme, de l'islamophobie.
01:28:23Nous sommes extrêmement clairs.
01:28:25Après, j'entends qu'il y a encore une campagne de conviction à mener.
01:28:28C'est bien normal, c'est l'exercice de la démocratie.
01:28:31On va être au rendez-vous de chacun de ces seconds tours.
01:28:34Il y aura des débats locaux, sur votre chaîne et sur d'autres.
01:28:37Il n'y a pas de quoi avoir peur quand on propose
01:28:40la hausse du SMIC, la bourgation de la réforme des retraites,
01:28:43plus de justice sociale, fiscale.
01:28:45Vous me disiez que vous étiez à l'Assemblée aujourd'hui,
01:28:48mais dès ce soir, tous les élus du premier tour
01:28:50iront dans les circonscriptions à gagner pour le nouveau FP.
01:28:53On comprend, effectivement, Frédéric Dhabi,
01:28:56quand on écoute Clémence Guettet,
01:28:58qu'il y a une volonté de se désister
01:29:00quand on arrive 3e pour faire barrage au RN,
01:29:03pour éviter que ces idées-là
01:29:04gouvernent demain le pays.
01:29:06Mais c'est vrai que Jean-Philippe de Rosier le disait,
01:29:09que vont faire les électeurs ?
01:29:11Est-ce qu'ils suivent encore les consignes des partis
01:29:14depuis plusieurs élections ? Est-ce que ça se vérifie ou pas ?
01:29:18Ca a été dit par Arnaud.
01:29:19Il y a une autonomie des électeurs vis-à-vis des directions partisanes.
01:29:23Ca fait longtemps que le lien avec les partis s'est distendu.
01:29:27Un indicateur tout simple. Ca fait 40 ans, 50 ans
01:29:30que l'IFOP pose la question de proximité partisane.
01:29:32La part des Français qui se déclarent proches d'aucun parti,
01:29:36c'est proche, ça ne veut pas dire adhérents aux militants,
01:29:39tangente les 40-50 %.
01:29:40C'était à peine 10 à 15 % il y a une vingtaine
01:29:43ou une trentaine d'années.
01:29:45Donc les consignes ne sont pas suivies systématiquement.
01:29:48Un candidat qui se désiste,
01:29:50ça ne veut pas dire qu'il va faire campagne
01:29:53pour le candidat non-FN, on va dire non-RN,
01:29:56pour lequel il se désiste.
01:29:57Et puis, parfois, quand les consignes sont pas suivies,
01:30:01parfois, quand les consignes ne sont pas très claires,
01:30:04quand on voit du côté de la majorité présidentielle,
01:30:07il y a une ligne d'hésitement systématique.
01:30:09Quand l'URL peut gagner, il y a une autre ligne,
01:30:12incarnée par B.Le Maire et Edouard Philippe,
01:30:14qui est qu'on se désiste pour la gauche,
01:30:17sauf quand c'est un candidat de la France insoumise,
01:30:19compte tenu des excès perçus de ce parti,
01:30:22et du côté repoussoir qu'il représente
01:30:24auprès d'une partie majoritaire de l'électorat,
01:30:27y compris l'électorat de la majorité présidentielle.
01:30:30Il faut pas oublier, il y a les mots d'ordre nationaux,
01:30:33une campagne courte, ça se jouera aussi par ses conscriptions.
01:30:36C'est une campagne extra-locale.
01:30:38C'est ce mixte, campagne courte nationale,
01:30:41campagne locale, vous le dites,
01:30:43ça dépendra de la tonalité de la campagne.
01:30:46Imaginons un Jean-Luc Mélenchon, comme on l'a vu d'hier soir,
01:30:49avec Rima Hassan à côté de lui,
01:30:51qui va chercher à se montrer très fortement,
01:30:54apparaître comme le futur Premier ministre.
01:30:56Voilà un repoussoir absolu
01:30:59pour des électeurs du centre, des électeurs de droite,
01:31:02même des électeurs de gauche,
01:31:03à ne pas voter pour un candidat fonds populaire tiré.
01:31:06Un report de voix qui serait difficile côté Renaissance ?
01:31:10Déjà, on avait vu, je vais un peu nuancer mon propos,
01:31:12on a vu déjà en 2022, et ça a été la surprise majeure
01:31:16du scrutin, ce groupe RN qui passe de 7 députés à 89.
01:31:21Il y a eu une perte lors d'une élection partielle.
01:31:24Mais pourquoi il y a eu cette poussée
01:31:27qui n'était absolument pas attendue ?
01:31:29C'est parce que les consignes de vote anti-RN,
01:31:32le Front républicain, la logique d'élimination,
01:31:35on connaît la phrase de Charles Pasquois,
01:31:37qui reprenait la célèbre phrase de Guy Vaulet,
01:31:40ça a été fortement érodé.
01:31:42Là, avec un RN possiblement au seuil, au port du pouvoir,
01:31:46ce réflexe anti-RN, le Front républicain
01:31:49pourrait reprendre de la vigueur,
01:31:51mais quand il y aura un candidat insoumis
01:31:53versus un candidat RN, ça sera nettement plus compliqué.
01:31:56On va retrouver Clément Perrault à présent.
01:31:59Clément, vous allez revenir sur les désistements
01:32:02dans les cas où les candidats sont arrivés en 3e position.
01:32:06Oui, Brigitte, les tractations ont lieu en ce moment,
01:32:09donc impossible pour le moment de donner un chiffre définitif
01:32:13sur le nombre de désistements.
01:32:14Les candidats ont en tout cas jusqu'à demain,
01:32:1718h, pour maintenir leur candidature
01:32:20ou donc pour se désister.
01:32:22Je vous rappelle qu'il y a 306 triangulaires possibles
01:32:26en France.
01:32:27A noter que la gauche est 3e dans 129 triangulaires
01:32:30contre 90 pour la majorité présidentielle.
01:32:33Je vais vous montrer quelques candidats
01:32:36qui ont déjà annoncé leur intention de se désister.
01:32:38On commence avec Marie Guevenous, la ministre des Outre-mer.
01:32:42Elle arrive en 3e position dans sa 9e circonscription de l'Essonne
01:32:46et elle se désiste au profit d'une candidate écologiste
01:32:49qui est arrivée en tête hier soir.
01:32:51Ensuite, une autre ministre, Sabrina Agresti-Roubach,
01:32:54à Marseille, c'est la secrétaire d'Etat à la Ville.
01:32:57Elle se désiste pour Pascaline Lécorchet,
01:32:59secrétaire nationale de Place publique,
01:33:02c'est le parti de Raphaël Glucksmann.
01:33:04Pas sûr que ce désistement suffise,
01:33:06car dans cette circonscription, le RN est à plus de 45 %.
01:33:09Autre ministre qui a annoncé son intention de se désister,
01:33:12regardez, c'est Fadila Katabi,
01:33:14ministre déléguée en charge des personnes handicapées
01:33:17et des personnes âgées dans sa circonscription de Côte-d'Or.
01:33:21Elle se désiste au profit d'un socialiste
01:33:23qui a fait 30 % hier soir.
01:33:25Il est six points derrière le RN.
01:33:27Ce désistement peut permettre d'éviter
01:33:29que le RN ne remporte cette circonscription.
01:33:32Je vais vous montrer des candidats qui ne se sont pas désistés,
01:33:35mais qui bénéficient de désistements.
01:33:38Regardez, parmi eux, il y a François Ruffin.
01:33:40Dans la somme, la candidate Renaissance
01:33:43qui l'affronte a décidé de jeter l'éponge
01:33:45pour lui permettre peut-être de battre le RN.
01:33:48Quatre figures similaires pour Elisabeth Borne,
01:33:50l'ancienne Première ministre,
01:33:52dans le Calvados.
01:33:53Elle va bénéficier du retrait d'un candidat
01:33:56de la France insoumise.
01:33:57A noter aussi qu'il y a des personnalités politiques
01:34:01qui, elles, pour le moment, refusent de se désister.
01:34:04Regardez, c'est le cas de Dominique Faure,
01:34:06ministre déléguée chargée des collectivités locales.
01:34:09Elle, pour le moment, refuse de retirer sa candidature
01:34:13en Haute-Garonne.
01:34:14A noter aussi la députée sortante ensemble,
01:34:17Aude Luquet, en Seine-et-Marne.
01:34:19Elle est du Modem et elle refuse aussi,
01:34:21pour le moment, de se désister.
01:34:23Merci, Clément Perrault, pour ces précisions.
01:34:26Arnaud Bénédetti, il y a ces désistements
01:34:29pour faire barrage au Rassemblement national.
01:34:32On dit souvent que le Front républicain est mort.
01:34:35On le dit élection après élection.
01:34:37Pourtant, il a fonctionné pour Emmanuel Macron,
01:34:40il a fonctionné à deux reprises.
01:34:42Est-ce qu'il peut encore fonctionner ?
01:34:44Comme le rappelait Frédéric Dhabi,
01:34:47il y a quand même un élément important
01:34:49qui montre, disons, l'érosion du Front républicain,
01:34:52c'est les dernières élections législatives de 2022,
01:34:55où, encore une fois, 88 ou 89, en effet,
01:34:57parlementaires du Rassemblement national
01:35:00ont été dans des configurations de duel.
01:35:02Les configurations de duel sont les plus propices
01:35:05à constituer le Front républicain,
01:35:07d'où ces questions de désistement pour éviter les triangulaires.
01:35:12Déjà, là, on a un premier élément de réponse
01:35:14qui est factuel, historique,
01:35:16sur le plan des élections législatives.
01:35:18Ensuite, si vous voulez, là, difficulté,
01:35:21il y a deux...
01:35:22À mon avis, il y a quand même, aujourd'hui,
01:35:25deux obstacles.
01:35:26Le premier obstacle, c'est que, malgré tout,
01:35:28quoi qu'on en pense, la stratégie de normalisation,
01:35:31de dédiabolisation de Marine Le Pen
01:35:34a créé un effet,
01:35:36et donc, si vous voulez,
01:35:38qui a été renforcé en plus par la parlementarisation du RN
01:35:41durant ces deux dernières années.
01:35:43C'est un premier point.
01:35:45Deuxième point, quand vous voulez constituer
01:35:47un Front républicain,
01:35:49il faut qu'il y ait quand même une accroche un peu commune.
01:35:53Ce qui me frappe, là, aujourd'hui,
01:35:55c'est qu'il y a quand même un écart idéologique
01:35:58qui est extrêmement important sur de nombreux sujets,
01:36:01de très nombreux sujets.
01:36:03Comment convaincre un électeur macroniste,
01:36:07de centre-gauche ou de centre-droit,
01:36:09d'aller voter pour un candidat, par exemple,
01:36:13de la France insoumise,
01:36:14alors que, sur l'économie,
01:36:16sur la laïcité, sur l'immigration,
01:36:19ils ont des positions qui sont extrêmement différentes
01:36:23et parfois très opposées ?
01:36:24Déjà, vous avez un premier sujet.
01:36:26Vous avez exactement, à l'inverse,
01:36:29la même question qui se pose.
01:36:31Comment je vais convaincre, par exemple,
01:36:33un candidat de LFI,
01:36:35un électeur de LFI, pardonnez-moi,
01:36:38d'aller voter, par exemple, pour Mme Borne,
01:36:40dans sa circonscription du Calvados ?
01:36:44Donc, vous voyez que là, il y a quand même un problème
01:36:48qui est un problème qui va se poser
01:36:50et qui explique, récemment, les difficultés
01:36:53à s'assurer d'un report de voix
01:36:56comme les reports de voix qu'on a connus par le passé.
01:36:59On se souvient d'une époque,
01:37:00l'époque où Jean-Marie Le Pen dirigeait le Front national,
01:37:04où, en effet, régulièrement,
01:37:06les candidats du Front national,
01:37:08lorsqu'ils étaient opposés dans des circonscriptions
01:37:11républicains, étaient, en général, battus.
01:37:15On n'est plus, aujourd'hui, dans cette phase.
01:37:17Il me semble que la question de l'écart idéologique
01:37:20s'est encore accrue ces deux dernières années.
01:37:22On va retrouver Valérie Brochard,
01:37:24qui se trouve place du Palais Bourbon.
01:37:27Valérie, tous les Insoumis sont désormais réunis,
01:37:30ceux qui ont été élus, au moins, hier, dès le premier tour ?
01:37:35C'est ça, vous avez...
01:37:38...de la France insoumise...
01:37:43...qui est ici, avec Éric Coquerel.
01:37:46Il est trouvé, Astien Lachaud,
01:37:48mais aussi, vous avez, voilà...
01:37:51Ils sont à 15, aujourd'hui, pour faire cette photo.
01:37:54Là, vous les voyez, ils vont donc rentrer...
01:37:57On vous entend pas très bien, pardonnez-moi,
01:37:59mais effectivement, ce sont ces députés insoumis
01:38:02élus, hier, dès le premier tour.
01:38:04Aurélien Saint-Auul, que vous voyez là,
01:38:06au premier plan,
01:38:07Aymeric Caron, également,
01:38:09Daniel Obono, de dos, avec sa veste rose,
01:38:11Éric Coquerel, ancien président de la Commission des Finances,
01:38:15Mathilde Panot, qu'on a vue tout à l'heure,
01:38:17ex-présidente du groupe Insoumis.
01:38:19Ces députés, donc, et les filles qui s'étaient données rendez-vous,
01:38:23aujourd'hui, vers 15h, pour faire leur entrée groupée.
01:38:27Il est 15h30, ils ont répondu à une série d'interviews,
01:38:30à celle de LCP, aussi, et voilà, ils font leur entrée,
01:38:33et voilà, ils font leur entrée, maintenant, tous ensemble,
01:38:37par cette porte principale, l'entrée du Palais-Bourbon,
01:38:41qui se trouve, place du Palais-Bourbon,
01:38:43et ils rentrent par la cour d'honneur,
01:38:46qui est cette entrée, pour aller s'inscrire
01:38:48sous des tentes qui ont été installées,
01:38:51là, pour l'arrivée des nouveaux députés.
01:38:53Donc, 76 nouveaux députés, 39 rassemblements nationaux,
01:38:5731 pour le nouveau Front populaire élu, dès hier soir,
01:39:00et puis, évidemment, lundi prochain,
01:39:02à 14h, des arrivées groupées bien plus importantes,
01:39:05puisque, vous l'avez vu, là, on ne voit que les députés de gauche
01:39:09et les députés insoumis. Jean-Philippe de Rosier,
01:39:12les députés rassemblements nationaux sont encore plus nombreux,
01:39:1539, à avoir été élus hier, dès le premier tour,
01:39:18alors, nous, on se demandait, est-ce qu'ils vont venir
01:39:21grouper aujourd'hui, est-ce qu'ils vont arriver nombreux
01:39:25pour faire leur entrée, parce que ce sont souvent
01:39:27des nouveaux élus, aussi, et, en fait,
01:39:30ils aident autour des circonscriptions
01:39:32ceux qui n'ont pas été élus dès le premier tour.
01:39:35Il y a le besoin, côté rassemblement national,
01:39:38de rassurer, toujours rassurer, sur le fait
01:39:40qu'ils peuvent exercer le pouvoir et que leurs idées
01:39:43ne font pas peur ?
01:39:46Oui, incontestablement.
01:39:48D'ailleurs, ça se voit dans la campagne.
01:39:53Le Front national défend un programme qui a été,
01:39:57et je pense à juste titre, nettement contesté,
01:40:00en ce qui me concerne, sur sa constitutionnalité.
01:40:03Il y a un certain nombre de mesures
01:40:05qui heurtent de front ou indirectement
01:40:07la Constitution, et donc, il reste un parti,
01:40:12même s'il est rentré dans le fonctionnement
01:40:16des institutions républicaines, notamment depuis 2022,
01:40:20avec l'arrivée et la possibilité de constituer un groupe,
01:40:23ce qui n'était pas arrivé depuis 1986,
01:40:25et là, c'était un groupe trois fois plus grand
01:40:28que celui de 1986.
01:40:29Ils ont exercé des responsabilités
01:40:31au sein de l'Assemblée nationale,
01:40:33montrant qu'ils s'inscrivaient dans une dynamique de pouvoir,
01:40:37mais ils défendent encore des idées qui peuvent alerter,
01:40:43pour ne pas dire effrayer, une partie de l'électorat,
01:40:46et donc, il est logique que dans le cadre
01:40:50d'une campagne électorale éclaire, ils battent le pavé
01:40:53pour essayer de convaincre.
01:40:54Est-ce que cela suffira à leur faire obtenir une majorité ?
01:41:00Il y a trop grand point d'interrogation
01:41:02pour faire le moindre pronostic.
01:41:04On retrouve Stéphanie Despierre,
01:41:06qui se trouve à l'intérieur du Palais Bourbon.
01:41:09Stéphanie, vous voyez, vous, ces députés insoumis
01:41:12qui ont fait leur entrée ?
01:41:17Oui, Brigitte, je les vois,
01:41:19ils sont derrière cette meute de journalistes.
01:41:21Une quinzaine de députés insoumis
01:41:23viennent de franchir la porte de l'Assemblée nationale.
01:41:27Pour la plupart, ce sont des députés sortants
01:41:29qui ont été réélus.
01:41:31Là, c'est Mathilde Panot, l'ancienne présidente du groupe,
01:41:34La France insoumise, qui s'exprime.
01:41:36Il y a également Paul Vanier, Aurélien Saint-Aul,
01:41:39Clémence Guettet.
01:41:41Et ces députés vont ensuite remonter
01:41:43la cour de l'Assemblée nationale.
01:41:45Ils vont rentrer par l'entrée d'honneur
01:41:48et ils vont suivre le parcours classique du député,
01:41:51c'est-à-dire se faire prendre en photo
01:41:53pour la photo officielle,
01:41:54récupérer une mallette avec tous les documents.
01:41:57C'est un parcours que ces députés connaissent.
01:41:59Les dernières législatives n'ont lieu qu'il y a deux ans,
01:42:02mais c'est toujours un moment assez solennel et important,
01:42:05surtout pour des députés élus dès le premier tour,
01:42:09comme la quinzaine de députés insoumis qu'on voit ici.
01:42:12Voilà, même si, effectivement,
01:42:13la plupart des députés étaient déjà là en 2022,
01:42:18la plupart de ces députés insoumis
01:42:20sont réélus dans des circonscriptions,
01:42:23soit dans des villes ou dans des circonscriptions
01:42:26proches de Paris.
01:42:27C'est le cas du Val-de-Marne, de la Seine-Saint-Denis
01:42:30pour ces insoumis.
01:42:31Frédéric Dhabi, on parlait avec Jean-Philippe de Rodier
01:42:34du Rassemblement national.
01:42:36Est-ce qu'il y a une envie de RN dans le pays ?
01:42:40Pourquoi, aujourd'hui,
01:42:42les Français semblent dire oui au Rassemblement national ?
01:42:46Est-ce que c'est pour dégager Emmanuel Macron
01:42:49ou est-ce que c'est par adhésion ?
01:42:51L'envie, on l'a vue aux élections européennes,
01:42:54au premier tour des élections législatives.
01:42:56Je rappellerai, mettons les européennes de côté,
01:42:59mais les législatives, ça parante à une réplique
01:43:02de forte intensité des élections européennes.
01:43:05Les législatives, quand on compare le score du RN,
01:43:08même sans ses alliés, comparé au score de 2022,
01:43:13il y a 13 points de plus,
01:43:1515 points de plus ou 16 points de plus,
01:43:17contre les alliés, les 3,5, 4,
01:43:19des candidats proches d'Éric Ciotti.
01:43:23Ce qui me frappe par rapport à il y a quelques années,
01:43:26même avant 2022, c'est un RN à Traptou,
01:43:28qui a une structure de parti, de gouvernement.
01:43:31Il n'y a plus de citadelle inexpugnable,
01:43:33de catégorie ontologiquement fragile pour le RN.
01:43:38Les CSP+, les retraités.
01:43:40Même si par rapport aux élections européennes,
01:43:43il y a une petite différence.
01:43:45Le RN est devancé de peu,
01:43:47mais il est devancé par la majorité présidentielle
01:43:50chez les retraités.
01:43:51Aux élections européennes, c'était un faillite historique.
01:43:54Pour la 1re fois de son histoire, les retraités...
01:43:57Le F1 est arrivé.
01:43:58Gabriel Attal avait dit qu'il y aurait une indexation
01:44:01des retraites sur inflation juste avant le vote.
01:44:03Vous avez raison d'utiliser ce terme de dégagisme.
01:44:06C'est clairement le vote RN
01:44:09qui est le carburant du dégagisme
01:44:11qui a pénalisé très fortement les candidats d'Emmanuel Macron,
01:44:14puisque 46 % des électeurs ont déclaré avoir voté
01:44:18pour ces législatives
01:44:20pour sanctionner la politique d'Emmanuel Macron.
01:44:24Il y a également aussi un vote d'adhésion.
01:44:26De moins en moins, bien sûr, la protestation,
01:44:29la colère, une dimension tribunicienne existe,
01:44:31mais maintenant, elle est passée du côté du Nouveau Fonds populaire
01:44:35et notamment de la France insoumise.
01:44:37Il y a aussi un vote d'adhésion, notamment aux solutions
01:44:40proposées par le RN,
01:44:41qui colle bien aux trois premières préoccupations
01:44:44des électeurs qu'on a vues lors de cette campagne.
01:44:46D'abord, le pouvoir d'achat, puis la santé,
01:44:49puis l'immigration.
01:44:50Aux élections européennes, c'était un pouvoir d'achat,
01:44:53deux, l'immigration, parce que l'Europe était vue
01:44:56comme l'échelon territorial idoine pour régler la question migratoire,
01:45:00puis la santé, et en quatre, c'est la sécurité.
01:45:03C'est vrai que le RN colle bien aux préoccupations des Français
01:45:07à la différence des autres partis.
01:45:09Eric Benedetti, aujourd'hui... Arnaud, pardon.
01:45:12Aujourd'hui, c'est le premier parti d'opposition,
01:45:15le Rassemblement national,
01:45:17clairement, face au camp présidentiel.
01:45:19Peu importe, comme le dit Jean-Philippe Derosier,
01:45:22s'il y a des mesures anticonstitutionnelles,
01:45:25si certaines ne sont visiblement pas applicables
01:45:27ou pourraient aggraver la situation du pays ?
01:45:30On a constaté que toutes les critiques
01:45:32qui sont émises contre le RN,
01:45:36quelle que soit leur nature,
01:45:37n'ont pas eu de prise dans la dynamique électorale,
01:45:41dans les deux scrutins que nous venons de vivre,
01:45:44qu'il s'agisse du scrutin européen
01:45:46ou du scrutin législatif, en tout cas pour le premier tour.
01:45:49C'est un premier constat.
01:45:51Deuxième constat, le ressort du RN, il est triple.
01:45:55Premier point, c'est les dynamiques sociologiques
01:45:58que décrivait Frédéric Damy, avec quand même,
01:46:00et ça, je crois que ça reste important,
01:46:02une assise populaire qui reste le moteur
01:46:05qui permet cette performance électorale.
01:46:07C'est un point très important.
01:46:09C'est le premier parti ouvrier de France,
01:46:11c'est le premier parti chez les employés,
01:46:14c'est le premier parti chez les professions intermédiaires.
01:46:17La France du travail.
01:46:19Voilà. Ca, c'est un premier point.
01:46:21Deuxième point, si vous voulez, aujourd'hui,
01:46:23le RN bénéficie finalement de ce qui est perçu
01:46:27par une grande part de l'électorat
01:46:29comme l'échec de tous les gouvernements
01:46:32qui se sont succédés dans ce pays
01:46:34depuis 30 ans.
01:46:35Donc, il finit par incarner,
01:46:37et c'est là la question de l'adhésion,
01:46:39il finit par incarner,
01:46:41pour une grande partie de son électorat,
01:46:43la figure de l'alternance de rupture.
01:46:45Ca, c'est très important.
01:46:47La nouveauté aussi.
01:46:48On va l'essayer, finalement.
01:46:50On l'a pas essayé, on va l'essayer.
01:46:52Et si ça marchait ?
01:46:53Voilà. C'est des ressorts presque psychopolitiques.
01:46:56Le troisième élément,
01:46:58c'est pour ça qu'il se recentre aujourd'hui,
01:47:00c'est que sur les fondamentaux qui sont les siens,
01:47:03c'est-à-dire la question d'immigration,
01:47:06la question de la sécurité,
01:47:08il apparaît, du fait qu'il a préempté
01:47:10depuis presque 30 ans, 40 ans,
01:47:12quand il s'appelait le Front national,
01:47:15ses thématiques, qui sont les points importants
01:47:18aujourd'hui mis en avant par l'opinion publique,
01:47:21comme plus crédibles que ses concurrents.
01:47:23Donc, là, vous avez, si vous voulez,
01:47:25un écosystème, des ingrédients,
01:47:28l'alchimie très particulière
01:47:29qui fait le succès électoral
01:47:31du Rassemblement national.
01:47:33Et le fait qu'il puisse revenir
01:47:35sur un certain nombre de points de son programme,
01:47:38notamment sur les questions économiques,
01:47:41en changeant de pied quasiment parfois en 48 heures,
01:47:44n'y change rien,
01:47:45parce que tout l'enjeu pour lui aujourd'hui,
01:47:48c'est d'aller cranter ses classes moyennes supérieures
01:47:51qui ont besoin d'être assurées sur le plan économique.
01:47:54Donc, pour l'instant, il est dans une dynamique,
01:47:57au stade et à l'heure où on parle,
01:47:59qui est favorable.
01:48:00On verra évidemment si cette dynamique
01:48:02se confirme dimanche prochain.
01:48:04Les scénarios qu'on avait, en tout cas,
01:48:07ne donnaient pas de majorité absolue
01:48:09au Rassemblement national.
01:48:11Certains... Alipho, par exemple,
01:48:12vous donnez une majorité absolue ?
01:48:15Non, on n'a pas donné une majorité absolue.
01:48:17On a donné une fourchette de 240 à 270 sièges,
01:48:21donc à 20 sièges, en gros, de la majorité absolue
01:48:24sur la fourchette haute.
01:48:26Et là encore, on était sur l'hypothèse de triangulaire.
01:48:29Cette projection est obsolète à double titre.
01:48:33D'une part, elle ne prend pas en compte
01:48:35la connaissance des résultats, circonscription par circonscription,
01:48:39les effets de motivation, mobilisation, démobilisation.
01:48:42Elle ne prend pas en compte les mots d'ordre nationaux
01:48:45par rapport à ce que dit Arnaud, le côté RN, l'alternative.
01:48:49C'est à nous de prendre le pouvoir.
01:48:51On ne nous a jamais essayé.
01:48:52Et surtout, ça ne prend pas en compte
01:48:55ce qui a été montré par votre journaliste,
01:48:57sur des triangulaires.
01:48:58Peut-être que la majorité absolue était très atteignable.
01:49:02Sur des duels, c'est plus compliqué,
01:49:04mais on lancera nos premières enquêtes
01:49:06une fois que l'offre électorale sera connue.
01:49:09Après, demain, 18h,
01:49:10pour connaître, effectivement, ces scénarios de second tour.
01:49:15Constitutionnellement, Jean-Philippe De Rosier,
01:49:17qu'est-ce qui peut se passer ?
01:49:19Soit on a une majorité absolue, et on sait comment ça se passe,
01:49:23si toutefois, ce n'était pas le cas,
01:49:25s'il n'y avait aucune majorité qui se dégageait,
01:49:28qu'est-ce qui peut se passer dans l'année qui vient,
01:49:31sachant qu'on ne peut pas dissoudre avant un an ?
01:49:33Je vais vous répondre, mais au préalable,
01:49:36sur cette interrogation,
01:49:37et dans le prolongement de ce qui a été souligné auparavant,
01:49:41je voudrais quand même remarquer
01:49:43qu'un élément supplémentaire du caractère inédit de ce scrutin,
01:49:47c'est qu'habituellement,
01:49:49lors des élections législatives de la Ve République,
01:49:52un parti qui arrive en tête au premier tour
01:49:55avec, pour le seul parti, 29 % des voix,
01:50:00pour le seul parti et ses alliés, 33,
01:50:03est assuré d'avoir la majorité absolue.
01:50:05En 2017,
01:50:07La République En Marche avait à peu près ce même score
01:50:11et a eu 308 députés.
01:50:13En 2002, l'UMP,
01:50:16qui était une partie de Jacques Chirac réélu,
01:50:19qui a été créée juste avant les élections législatives,
01:50:22avait à peu près ce même score et arrive à presque 360 députés.
01:50:26Et là, les meilleurs spécialistes nous disent
01:50:29que la majorité absolue, c'est peu probable.
01:50:33On ne sait pas ce qui va se passer dimanche prochain,
01:50:35mais les scénarios donnant une majorité absolue
01:50:39au Front national, à l'extrême droite,
01:50:40sont peu nombreux,
01:50:42et en tout cas, pas une majorité absolue écrasante,
01:50:45plutôt une majorité à 250-260.
01:50:50Ca, je voulais le signaler,
01:50:51parce que ça montre que le Rassemblement national
01:50:55n'est pas encore, en tout cas à ce jour,
01:50:58un parti qui s'inscrit dans le fonctionnement républicain
01:51:01de notre 5e République.
01:51:03Pour répondre à votre question,
01:51:06avec 240 députés ou 250, on peut gouverner.
01:51:10Elisabeth Borne d'abord, Gabriel Attal ensuite,
01:51:13l'ont montré.
01:51:14Il faut trouver des alliés.
01:51:15On peut gouverner.
01:51:17Vous pariez sur une forte abstention.
01:51:19La 5e République a été écrite,
01:51:21imaginée, construite, la Constitution,
01:51:25pour gouverner en l'absence de majorité absolue.
01:51:27Lorsqu'en 1958, on imagine la 5e République,
01:51:31on est dans une situation politique
01:51:33où la majorité absolue n'existe pas.
01:51:35Elle n'existe pas à ce moment-là,
01:51:37puisqu'on est encore sous la quatrième,
01:51:39et pendant toute la quatrième,
01:51:41et avant, sous la troisième, il n'y avait pas de majorité.
01:51:44Avec la différence qu'on a un parti d'extrême droite.
01:51:47C'est un élément supplémentaire.
01:51:49Jusqu'à présent, lorsqu'il n'y avait pas de majorité absolue,
01:51:52ou dans le cas présent, entre 2022 et 2024,
01:51:55on pouvait compter sur le soutien au moins tacite
01:51:58de certains alliés,
01:52:00et en l'espèce, les Républicains, depuis 2022.
01:52:04Là, on est dans une situation où, vraisemblablement,
01:52:07si c'est le Rassemblement national qui est majoritaire,
01:52:11à 240-250, il y aura sans doute une convergence des contraires
01:52:15pour le faire immédiatement chuter.
01:52:18Donc une motion de censure immédiate.
01:52:20Une motion de censure lors de l'adoption du budget
01:52:23ou immédiatement déposée pour le rejeter, voilà.
01:52:26Moi, je vois deux solutions,
01:52:29pas forcément alternatives,
01:52:31qui peuvent être testées l'une après l'autre.
01:52:34La grande coalition, à l'allemande,
01:52:37comme on la connaît,
01:52:39donc une grande alliance de tous les partis...
01:52:42C'est l'appel du président hier soir.
01:52:44...qui rassemble, mais ça veut dire,
01:52:46si l'extrême-droite a 250 sièges,
01:52:50ça veut dire que cette grande coalition
01:52:52irait de Mélenchon à Wauquiez.
01:52:54Ca paraît peu probable.
01:52:56Ca paraît peu probable.
01:52:57Ca paraît difficile.
01:52:58Ca paraît peu probable, je suis entièrement d'accord avec vous,
01:53:03mais ça veut dire ça comme arc de construction d'une coalition.
01:53:07L'autre solution, c'est le scénario à l'italienne,
01:53:10qu'on n'a jamais testé en France.
01:53:12Pour commenter cette image qu'on aperçoit,
01:53:15ce sont tous les députés insoumis qui sont arrivés groupés
01:53:18et qui se dirigent vers l'entrée principale du palais Bourbon,
01:53:22qui se placent sur les marches pour une photo de famille
01:53:25et illustrer cet arrivé groupé.
01:53:27Je vous en prie, poursuivez.
01:53:29L'autre scénario, disais-je,
01:53:31c'est le scénario à l'italienne,
01:53:33ce fameux gouvernement technique qu'on ne connaît pas
01:53:36sous la Ve République, où ce seraient des profils
01:53:40qu'on appelle technocratiques,
01:53:41des hauts responsables de l'administration,
01:53:44des scientifiques qui héritent des portefeuilles ministérielles
01:53:48et qui tentent de gouverner techniquement le pays,
01:53:51au moins pendant un an,
01:53:52c'est-à-dire pendant ce temps
01:53:54pendant lequel on ne peut pas à nouveau dissoudre,
01:53:57et essayer de gérer, non pas les affaires courantes,
01:54:00qui est une notion que l'on évoque aussi de temps à autre,
01:54:03mais plutôt les affaires techniques,
01:54:05c'est-à-dire faire adopter un budget,
01:54:07permettre que l'Etat fonctionne...
01:54:09Ca a fonctionné en Italie, mais ça ne s'est jamais vu en France.
01:54:13Il faudrait trouver notre Mario Draghi à nous.
01:54:16En Italie, ainsi qu'en Allemagne,
01:54:18pour les deux scénarios, on a vu la conséquence,
01:54:21qui est le renforcement immédiat
01:54:23de ces extrêmes que l'on a voulu éviter.
01:54:26Et l'arrivée de Giorgia Meloni au pouvoir.
01:54:28Le renforcement d'Alternative für Deutschland,
01:54:31le parti néo-nazi en Allemagne,
01:54:33et l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite en Italie.
01:54:36Donc, ces scénarios ne sont pas forcément
01:54:39très réjouissants pour ceux, dont j'assume faire partie,
01:54:43qui ne veulent pas que l'extrême droite gouverne en France.
01:54:46Frédéric, oui, Arnaud...
01:54:47Il y a une immense difficulté, si vous voulez,
01:54:50à essayer de construire une coalition.
01:54:52Au-delà, en effet, là encore une fois,
01:54:55de l'écart entre les différents membres
01:54:58de cette coalition,
01:55:00il faut avoir l'étiage parlementaire pour le faire.
01:55:02Tout cela va dépendre du résultat des élections.
01:55:06Parce que, vous comprenez,
01:55:08si vous arrivez à peu près à cranter
01:55:11200, 230 parlementaires,
01:55:14vous pouvez ensuite essayer de rechercher
01:55:18des alliés pour construire une coalition.
01:55:20Mais c'est extrêmement difficile,
01:55:22aujourd'hui, à mettre en place.
01:55:25Je voudrais revenir sur ce que vous disiez,
01:55:27sur le fait que, en fait,
01:55:29les estimations nous montrent, en termes de projection de sièges,
01:55:33qu'il y a une réserve dans l'opinion publique
01:55:36vis-à-vis du Rassemblement national.
01:55:39Moi, je pense que ce qui fait, aujourd'hui,
01:55:41la spécificité de notre scène politique,
01:55:44et on l'a vu lors des élections de 2022,
01:55:46c'est qu'on a une scène politique
01:55:48qui est aujourd'hui fractionnée,
01:55:50fractionnée politiquement.
01:55:52Je note qu'Emmanuel Macron n'avait pas de majorité.
01:55:55Il n'avait qu'une majorité relative,
01:55:57ces deux dernières années.
01:55:59Donc, ce à quoi nous assistons, finalement,
01:56:02c'est le prolongement de ce que nous avons connu,
01:56:05d'une certaine manière, en 2022.
01:56:07Donc, l'éclatement du champ politique.
01:56:10La vérité, c'est que nous avons vécu,
01:56:12pendant des années et des décennies,
01:56:14sur un schéma très bipolaire.
01:56:16Les années 70, vous aviez, c'est ce qu'on appelait,
01:56:19une bipolarité avec quatre partis.
01:56:21Vous aviez l'EPS, le Parti communiste,
01:56:23et de l'autre côté, l'UDF et le RPR.
01:56:25C'était clair, il y avait des alternances,
01:56:27on se répartissait les postes, ça fonctionnait.
01:56:30-"Le quadrilli bipolaire",
01:56:32disait Jean-Claude Coyard.
01:56:33Au Rassemblement national, où se trouve Marco Pommier,
01:56:36parce qu'un bureau exécutif se tenait au siège du parti,
01:56:40Marco Pommier, il est terminé.
01:56:42On voit Marine Le Pen sur ces images,
01:56:44qui est en train de sortir.
01:56:46Oui.
01:56:47Oui, Brigitte, exactement, Marine Le Pen,
01:56:50qui sort tout juste du siège du Rassemblement national.
01:56:55Vous voyez l'ensemble de ces médias autour d'elle.
01:56:58Marine Le Pen qui rentre dans sa voiture.
01:57:01Où se déroulait, eh bien, juste ici,
01:57:04un siège, des discussions au siège du Rassemblement national,
01:57:09un bureau exécutif.
01:57:11Vous voyez, il y a un peu d'agitation ici.
01:57:13Je reviens devant la caméra, c'est ce que je vous disais.
01:57:16Un bureau exécutif au siège du Rassemblement national
01:57:19pour discuter de la stratégie de l'entre-deux-tours.
01:57:24Dans cette stratégie, il y a l'idée
01:57:26de faire apparaître le nouveau Front populaire
01:57:28comme un repoussoir.
01:57:30Pourquoi ? Parce que leur argument,
01:57:31c'est que dans cette alliance des gauches,
01:57:33il y a la France insoumise.
01:57:35L'autre argument, l'autre stratégie,
01:57:38plutôt, qui pourrait être mise en place,
01:57:40c'est de faire une alliance avec certains Républicains.
01:57:45Autrement dit, quand des candidats et l'air
01:57:48sont arrivés en tête dans certaines circonscriptions,
01:57:51eh bien, le RN pourrait se désister en leur faveur.
01:57:55C'est une stratégie qui a été discutée
01:57:57dans ce bureau exécutif,
01:57:58mais on ne sait pas encore si elle sera mise à exécution.
01:58:02Le RN n'est pas assuré d'avoir la majorité absolue
01:58:07la semaine prochaine.
01:58:08Jordan Bardella, quand il est arrivé ici tout à l'heure
01:58:10au siège du RN, a proposé, d'ailleurs,
01:58:13un débat à Jean-Luc Mélenchon,
01:58:15constatant que deux choix s'offraient au pays,
01:58:18que deux chemins se dessinaient.
01:58:20Une offre de débat rejetée,
01:58:22puisqu'elle ressemble fortement à un piège,
01:58:24puisque les chefs de partis à gauche
01:58:27s'étaient répartis les différents débats.
01:58:29Normalement, c'était autour de Marine Tondelier,
01:58:31secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts.
01:58:34Un bureau exécutif qui est peut-être terminé
01:58:36au RN. Vous avez vu sur ces images
01:58:38que Marine Le Pen vient de partir.
01:58:40On en saura certainement plus dans les heures qui viennent.
01:58:43Merci, Marco Pommier.
01:58:44Autre ambiance à l'Assemblée nationale,
01:58:47où, vous le savez, les députés insoumis
01:58:49sont arrivés, en tout cas, se élus hier soir,
01:58:51dès le premier tour de ces élections législatives anticipées.
01:58:54Les Amandins Gava sont actuellement dans l'hémicycle.
01:58:57Ils ont cheminé à l'intérieur du Palais Bourbon
01:59:00et ils redécouvrent, en fait, l'hémicycle.
01:59:05Pour l'instant, Brigitte, ce sont des députés socialistes.
01:59:08Regardez ces images d'André Lafond,
01:59:10un hémicycle vide, très calme.
01:59:12Olivier Faure, réélu, est venu dans l'hémicycle.
01:59:15Lui, il le connaît.
01:59:17Emmanuel Grégoire, élu, à Paris.
01:59:19Lui, tout nouveau député.
01:59:21On l'a vu, il est monté à la tribune.
01:59:24Regardez comment ça se passe au niveau des micros.
01:59:26Là, il observe plutôt le banc des ministres.
01:59:28Lui, il siègera sur le banc des députés.
01:59:31Olivier Faure, qui est en train de prendre une photo,
01:59:34il y a des photographes installés sur l'hémicycle.
01:59:36Chaque député va faire une nouvelle photo de lui dans l'hémicycle,
01:59:40avec cette couleur rouge très représentative.
01:59:43Et puis, les huissiers font la visite,
01:59:45testent les micros, présentent comment ça marche.
01:59:48Emmanuel Grégoire, il voit que c'est ce micro assez étrange
01:59:51qu'on peut rapprocher vers soi.
01:59:53Parfois, jeter violemment à la fin d'une intervention.
01:59:57Regardez ces images, un hémicycle très calme.
02:00:00Il ne va pas rester calme longtemps,
02:00:02une fois que le deuxième tour aura eu lieu.
02:00:05Emmanuel Grégoire, Olivier Faure et peut-être les députés insoumis
02:00:09qui cheminaient, cours d'honneur.
02:00:11Est-ce qu'il y en a d'autres ? Je vous tiens au courant.
02:00:14Merci, Elsa Mondingava.
02:00:15Ce sont les députés socialistes
02:00:17qui étaient dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
02:00:20C'est un hémicycle qui va s'animer bientôt.
02:00:23Frédéric Dhabi, on parle des scénarios possibles.
02:00:27S'il n'y a aucune majorité qui se dégage,
02:00:30est-ce que ça veut dire que la France sera ingouvernable
02:00:33pendant un an, qu'il ne se passera rien à l'Assemblée nationale ?
02:00:37Il se passe toujours des choses à l'Assemblée nationale.
02:00:40J'ai confiance en LCP pour qu'il se passe des choses.
02:00:42Maintenant, c'est vrai qu'on sera sur de l'inédit.
02:00:46Le mot que les Français ont pu prononcer sur la dissolution,
02:00:49c'est le terme insensé.
02:00:51Leur manière de qualifier la campagne, c'est inédite.
02:00:54Effectivement, on est de l'inédit.
02:00:57Les deux scénarios que vous avez donnés ne sont pas impossibles.
02:01:00Attendons dimanche, il y a peut-être une majorité absolue
02:01:03qui se dégage, même si elle paraît peu probable.
02:01:06Vous voyez des alliances possibles ?
02:01:07Il ne faut pas oublier, si le RN est à 250, 260 sièges, 270 sièges,
02:01:12il y a peut-être des ralliements du côté de l'air,
02:01:15du côté des non-inscrits.
02:01:16Il faut être prudent sur les scénarios
02:01:19parce qu'ils sont tous, si je puis dire, souvent déjoués
02:01:22une fois que les élections ont eu lieu.
02:01:26Il va y avoir aussi un problème d'opinion.
02:01:28Les Français attendent des actions, des résultats
02:01:31sur la santé, l'éducation, l'insécurité.
02:01:33S'ils voient une chambre qui ne bouge pas,
02:01:36ça sera très mal perçu.
02:01:37La classe politique en subira les conséquences.
02:01:40On parlera peut-être de la démission du président,
02:01:42mais vous en parlerez.
02:01:44Merci, Frédéric Bébis, Arnaud Bénédicte,
02:01:46merci, Jean-Philippe Derosier,
02:01:48merci à Elsa Mondingava, Valérie Brochard,
02:01:50Marco Pommier et Stéphanie Despierre
02:01:52qui m'ont accompagnée tout au long de cette émission.
02:01:55Restez sur LCP.

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