Cette semaine, Alexandre Delpérier reçoit Manon Disbeaux, membre de l'équipe de France de natation synchronisée et Margaux Wanham, pilote moto des 24h du Mans (x4)
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00:00...
00:18-"Parce qu'il y a les femmes, parce qu'il y a le sport",
00:21soyez les bienvenus dans votre rendez-vous.
00:23Bienvenue dans la victoire étonnelle,
00:25comme toutes les semaines. Attention,
00:27c'est un ring exceptionnel, encore des femmes particulièrement
00:30inspirantes. Voici le sommaire.
00:32Manon Disbeau est avec nous ce soir,
00:34membre de l'équipe de France de natation synchronisée
00:37depuis 6 ans. Elle nous parlera de sa discipline
00:40et de son quotidien à 2 ans des Jeux de Paris,
00:42où la France fera son retour après 20 ans d'absence.
00:45En 2e partie, on quitte la piscine, direction les circuits de moto
00:49avec Margot Van Am, pilote et championne de France 2018.
00:52A 34 ans, la jeune maman vient de participer
00:54à ses 4e 24h du Mans,
00:56une vie donc à 200 à l'heure.
00:58Bonjour, Manon.
00:59Je suis ravi de t'accueillir.
01:01Elle a la tenue de l'équipe de France,
01:03à peine sortie du sac.
01:04Oui, un peu froissée, mais c'est normal.
01:07On se permet tout, ici. On a le droit de tout savoir.
01:10Manon, je regarde ton palmarès.
01:11T'as été championne de France junior,
01:14t'es triple championne de France senior en équipe.
01:16On parle de natation synchronisée, vice-championne de France en duo,
01:209e aux championnats du monde 2019.
01:22Ça pèse, déjà, à seulement 22 ans.
01:24Oui.
01:25T'es fière de ça ?
01:26Oui, quand même.
01:28T'es fière où tu te dis, t'emballes pas ma cocotte,
01:30c'est que le début ?
01:31J'espère que c'est que le début, mais je reste fière.
01:34On va essayer de comprendre ton parcours, comment t'es arrivée là.
01:38T'as 22 ans, t'es née à Toulouse.
01:39Oui, c'est ça.
01:41Tu retournes de temps en temps ?
01:42Oui, j'essaye.
01:43Ta vie se passe à Paris et à l'INSEP.
01:45Oui, c'est ça.
01:47On va tout expliquer.
01:48D'abord, j'aimerais que tu expliques
01:50pour ceux qui nous regardent
01:52les principes de base de ta discipline de natation synchronisée.
01:55Alors, la natation synchronisée, c'est un sport, du coup, aquatique
01:59qui se fait à...
02:00Oui, ne nous prenons pas pour des truffes non plus.
02:03À 8.
02:04Aquatique, ça veut dire dans une piscine ?
02:06Non, je plaisante.
02:07À 8, ou à 10, mais bon, le plus souvent à 8.
02:10Et donc, le but, c'est d'être synchronisée.
02:13Du coup, il peut y avoir des effets artistiques de cascade,
02:16du coup, avec des maillots, des pinceaux,
02:19du coup, avec des maillots à paillettes,
02:21de la gélatine dans les cheveux, du maquillage.
02:23Et c'est assez physique, c'est court, c'est très court,
02:26c'est comme une chorégraphie de danse.
02:28C'est très court.
02:29En moyenne, 4 minutes 30, à peu près.
02:32Sauf que ça se passe sous l'eau, sur l'eau, sous l'eau.
02:35Donc, c'est quand même long.
02:37Et le but est de montrer ça facile, quoi.
02:39Donc, voilà.
02:41Est-ce que c'est éprouvant ?
02:42Est-ce qu'après 4 minutes 30, on est...
02:44Oui, oui, oui.
02:45Donc, heureusement que c'est court.
02:48Ton parcours, explique-nous.
02:50Ton papa était prof de sport, c'est ça ?
02:51Petite, tu fais de la gym, du tennis.
02:54Gym, tennis, un an de chaque.
02:56T'accroches ?
02:57Non, pas du tout.
02:58Et t'aimais le sport ?
02:59Ah oui, oui, oui.
03:01Il fallait que je me dépense, quoi.
03:03Il fallait que je bouge.
03:04Sinon ?
03:05Sinon, ça va pas.
03:06Sinon, c'est l'enfer à la maison.
03:09Raconte-moi ce que tu éprouves quand...
03:13D'abord, est-ce que c'est ton papa qui te pousse à faire du sport ?
03:17Mon père est prof de sport
03:18et ma mère courait beaucoup, faisait beaucoup de marathons.
03:21C'est un peu les deux qui m'ont poussée de base.
03:23Quand je suis petite et que j'ai juste l'école,
03:27je me dis pas absolument...
03:28Je veux faire une activité extrascolaire.
03:31Du coup, il me pousse un peu, oui.
03:33Ensuite, ils m'ont inscrit au club de Toulouse pour la synchro.
03:36J'ai fait les tests d'entrée et ça a accroché pas mal du début.
03:40Pourquoi la synchro ? T'as des copines ?
03:42Au primaire, j'ai une amie qui faisait ça
03:45et qui m'a parlé de ça.
03:47Je l'ai raconté à mes parents dans une discussion,
03:49pas en disant que je veux faire ça.
03:51Ils se sont dit qu'on allait essayer, c'est pas mal,
03:54c'est pas trop connu.
03:56Donc, ils m'ont inscrit et j'y suis allée.
03:58T'as quel âge, à ce moment-là ?
03:59Neuf ans.
04:00Au début, je voulais pas trop.
04:02Et puis, en fait...
04:04Ah, voilà.
04:05Quand tu dis au début, je voulais pas trop,
04:07c'était avant d'y aller, avant la première fois où je me retrouvais à l'eau ?
04:10Ou la première fois où t'es retrouvée à l'eau, t'as trouvé ça chouette ?
04:12Avant les tests d'entrée, je voulais pas trop.
04:14Je sais pas pourquoi, j'avais pas très envie de faire ça.
04:16Et puis, après, quand on avait...
04:18T'étais déjà à l'aise avec l'eau ?
04:19Oui.
04:20C'est un élément que tu maîtrisais bien ?
04:21Oui, j'ai appris à nager à deux ans et demi sans les passards.
04:25Donc, ouais, j'étais déjà...
04:26T'étais un petit poisson, quoi.
04:28Ou une crevette.
04:29Non, un poisson, c'est mieux.
04:30Et donc, à neuf ans, le petit poisson arrive là-bas.
04:32Tu te souviens de ce jour-là ?
04:34Un petit peu, ouais.
04:35J'étais stressée, je connaissais personne, du coup.
04:39Et c'était très court.
04:41Il me semble que c'était court, des longueurs, juste.
04:42Parce qu'au début, il faut juste montrer si on sait nager ou pas.
04:46Et ça s'est bien passé, de ce que je me souviens, donc voilà.
04:50Et donc, comment ça s'enchaîne ?
04:52Je rentre dans le club, je m'inscris au club,
04:54et on me met dans un...
04:56Les premiers niveaux, ils sont assez...
04:58Enfin, tout le monde passe par ce premier niveau,
04:59parce qu'au début, personne ne sait faire de la synchro.
05:01Surtout à neuf ans.
05:02Enfin, non, à n'importe quel âge, d'ailleurs.
05:04Et du coup, je suis inscrite au club,
05:07et je commence les entraînements avec des filles
05:10qui deviennent mes copines.
05:10Et ensuite, je monte en niveau...
05:13Assez rapidement.
05:13Ouais, on fait des passes compèt'.
05:15Les premières années, c'est surtout des passes compèt'.
05:16Ça veut dire quoi, des passes compèt' ?
05:17C'est un peu comme...
05:19Pas des examens, mais...
05:22Enfin, pour être sûre qu'on a le niveau de passer au-dessus.
05:24C'est pas vraiment des compétitions.
05:25Ouais, voilà, c'est pas vraiment des compétitions en équipe.
05:27C'est plus comme des socles à valider.
05:30D'accord.
05:31Et qu'est-ce qui te plaît à ce moment-là ?
05:33C'est ludique, c'est les copines, c'est...
05:37C'est pas trop ludique,
05:39parce que les premières années,
05:40on est surtout sur de la technique de base de synchro.
05:43Donc, les mouvements des bras...
05:44Attends, explique-moi, c'est quoi, les techniques de base ?
05:46Par exemple, là, dans l'eau, on fait ce qu'on appelle du coupe-coupe.
05:48Donc, c'est quand j'ai la tête en bas.
05:49C'est comme ça, avec les bras, ou des balloons.
05:51On monte les bras, de la torpille, des trucs comme ça.
05:54Et ça, quand on est petite, on commence même pas par là,
05:55parce que ça, c'est trop dur.
05:56Faut d'abord apprendre à rester la tête sous l'eau,
05:59avec les pieds, du coup, au-dessus, à la verticale,
06:01et tenir à la verticale.
06:03Donc, au début, c'est plutôt...
06:04Il y a aussi des positions dorsales,
06:05rester le corps à la surface, allongé,
06:07on fait de la godille, comme ça.
06:09Oui, donc, c'est les mouvements qui te permettent
06:12d'avoir une position figée, où le poisson, il va pas se...
06:15Oui, oui, voilà.
06:17Donc, c'est vraiment les techniques de base.
06:18Donc, c'est pas trop ludique.
06:20Enfin, c'est pas comme du basket, où on joue.
06:22C'est pas trop ça, donc...
06:24Donc, c'est de l'apnée, de la maîtrise de ton corps,
06:27de la gestion de ton corps sous l'eau.
06:29Oui, voilà.
06:30En chorégraphie, ou à plusieurs, ou c'est vraiment seul, au début ?
06:32Au début, c'est plutôt seul, oui.
06:34Oui, oui. Plutôt seul.
06:36On a le nez... On a des pince-nez ?
06:38Des pince-nez, oui.
06:39Est-ce que t'es très à l'aise, tout de suite ?
06:41Non.
06:43Non, non. J'avais pas un très, très bon niveau
06:45jusqu'à 13 ans, à peu près, il me semble.
06:49Et en fait, après, je sais pas ce qui...
06:51Enfin, j'ai failli arrêter, même.
06:53Et mes parents m'avaient dit,
06:54bon, bah, tu peux faire de la natation, du coup.
06:57Ou j'avais parlé d'athlétisme. Enfin, bon, rien à voir, mais...
06:59Donc, il fallait faire du sport, en tout cas.
07:00Oui, je voulais... À ce moment-là, oui, je voulais faire du sport.
07:02Du coup, et en fait, j'ai persévéré quelques mois
07:05et il y a eu un déclic.
07:07Je sais pas ce qui s'est passé.
07:08Je saurais pas dire.
07:10C'est psychologique, c'est physique ? T'as grandi ?
07:11Peut-être. Je sais pas. Je saurais pas dire.
07:13Mais j'ai passé un cap dans mon niveau
07:16et j'ai fait des bons championnats de France.
07:18Du coup, c'était espoir, à ce moment-là.
07:21À Toulouse, du coup, pour Toulouse.
07:22À 13 ans.
07:23Oui, pour Toulouse.
07:24Et l'année d'après, je suis restée encore à Toulouse.
07:27Et après, c'est mes coaches de Toulouse qui m'ont dit,
07:28bah, si tu veux monter en niveau,
07:30nous, on peut plus rien faire pour toi.
07:31Donc, il faudrait que t'ailles dans un pôle, en fait.
07:33Un pôle espoir.
07:34Et du coup, j'ai demandé...
07:36Direction Aix-en-Provence.
07:37C'est ça. Voilà.
07:38Est-ce que tu te souviens, dans ta tête,
07:40ce qui s'est passé
07:43durant cette période de 13 à 15 ans ?
07:44Tu dis qu'il y a eu une balance, un déclic.
07:47Bah, en fait, j'étais assez anxieuse
07:50parce que c'est quitter la maison,
07:52les parents, les amis du collège, tout ça,
07:54pour quelque chose que je connais pas.
07:56J'avais pas idée de ce que c'était le haut niveau, donc...
07:58Dont tu ne savais pas si ça serait ta vie de demain,
08:00parce que c'est un véritable engagement, quelque part.
08:02Oui, voilà. Après, Aix-en-Provence et Toulouse,
08:04c'est pas très, très loin.
08:05Donc, s'il y a un problème, voilà.
08:06Mais c'était quelque chose...
08:08Les entraînements, je savais pas trop comment ça allait se passer.
08:10C'était... Et puis, c'était un tout autre niveau
08:13parce que, du coup, quand je suis arrivée là-bas,
08:14effectivement, c'était différent.
08:15Donc, voilà.
08:16Donc, un peu nerveuse sur cette période-là.
08:19Mais d'un côté, je me disais, bah...
08:21Enfin, je peux pas passer à côté de ça.
08:23Il faut que j'essaye.
08:25C'est une opportunité.
08:26Oui.
08:27Est-ce que c'est une opportunité qui est engageante ?
08:29Et est-ce que tu te dis, à ce moment-là,
08:31je pourrais en faire ma vie ou on verra ?
08:34Ah non, à ce moment-là, je me dis, je vais essayer une année.
08:37Je vois ce que ça donne.
08:39Je suis rentrée, du coup, au Pôle Espoir.
08:41J'ai fait quelques mois.
08:42Ça se passait super bien avec les filles de là-bas.
08:45C'était... Les entraînements étaient très, très durs.
08:47Mais j'aimais bien.
08:48Mais je me suis dit, mon objectif,
08:49c'est de faire une première équipe de France junior.
08:52Et pour une première année en Pôle Espoir,
08:53ce serait trop cool.
08:54Je me disais, ce serait trop cool.
08:55J'y allais vraiment step by step, mois par mois.
08:58Je ne me disais pas, après...
09:01Non, c'était plutôt la fin de la saison, là, déjà.
09:03On va voir. Et voilà.
09:04Et qu'est-ce qui se passe à la fin de cette saison ?
09:06Je fais mes premiers championnats d'Europe junior à Rijeka.
09:09En équipe de France ?
09:10En équipe de France junior, oui.
09:11Et là, tu te dis ?
09:12Et là, je me dis, l'année d'après, je veux rentrer à l'INSEP.
09:15Et ça tombe bien, parce que...
09:16On y prend goût, à ces choses-là.
09:18Oui, voilà.
09:19Je suis appelée pour faire les tests d'entrée à l'INSEP, du coup.
09:22Attends, attends, attends. Tu vas trop vite.
09:23Est-ce que, dans ta tête, tu commences à prendre confiance ?
09:27Est-ce qu'il y a des choses qui s'assoient dans ta tête ?
09:31Oui et non.
09:33Parce que, pareil, du coup, je me disais, je veux aller à l'INSEP,
09:36mais c'est quitter un autre endroit
09:37pour aller dans un autre endroit encore plus grand,
09:40que je ne connais toujours pas.
09:41Oui, et puis là, c'est partir à la capitale.
09:43Oui, voilà. Donc, c'est encore plus loin.
09:45Et du coup, je me disais...
09:47Tu as 16 ans, là.
09:49Pas tout à fait.
09:50J'ai 15 ans, je crois. J'ai 15 ans.
09:52Et du coup, oui, mais c'est pareil.
09:54Je me disais, si j'ai l'opportunité de faire les tests d'entrée
09:56pour l'INSEP et que je suis prise, il faut que j'y aille, quoi.
09:58Oui.
10:00Mais en même temps, les filles avec qui tu avais fait les championnats d'Europe ?
10:03Oui, Europe Junior.
10:05C'est des filles qui étaient déjà en partie à l'INSEP ?
10:08Il y en avait à l'INSEP et il y en avait avec moi à Aix
10:10qui sont venus avec moi à l'INSEP après.
10:11OK.
10:12Donc, il y a des concours d'entrée pour l'INSEP ?
10:14Oui, une vérification de niveau.
10:17C'est sur une journée, les aptitudes physiques,
10:20dans l'eau, sur une chorégraphie,
10:22les coachs de l'INSEP et les prépas physiques de l'INSEP qui nous regardent.
10:25Ça t'a semblé facile, ça ?
10:27J'ai été nerveuse, toujours.
10:29Je stressais un peu, quoi, parce que je voulais rentrer.
10:32Pas difficile, mais...
10:34Bon, voilà.
10:35T'as l'impression que t'es dans la maîtrise, malgré tout, dans tout ça ?
10:39C'est allé vite, hein.
10:41En un an et demi,
10:45j'ai fait un endroit, un autre endroit, c'est allé assez vite, quand même.
10:47En même temps, c'est bien, t'as pas le temps de trop t'attacher.
10:50Oui, c'est ça. Et puis, j'avais pas le temps de trop réfléchir, du coup.
10:52Mais c'est allé vite, oui, du coup, oui, mais...
10:56Je réfléchissais, je me rendais compte.
10:59Mais j'y allais, quoi, fin...
11:00Et tes parents, ton frère, ta sœur, ils te disent quoi, eux ?
11:03Alors, mon frère et ma sœur, ils étaient...
11:05Eux, à ce moment-là, ils étaient à Paris, quand j'étais à Aix.
11:08Et plus âgés que toi.
11:09Plus âgés que moi.
11:10Et je parlais pas trop de ça avec eux.
11:12Je parlais surtout de ça avec mes parents.
11:14Et mes parents, c'était, vas-y, à fond, quoi.
11:17Et au pire, si ça marche pas, je rentre.
11:19Donc, il y a un papa prof de sport, une maman marathonienne.
11:21Voir leur fille qui intègre l'INSEP, ils vont à la banane.
11:24Voilà, c'est ça.
11:26Tu le faisais aussi pour leur faire plaisir ?
11:29Non, non, pas vraiment.
11:31Non, ça me faisait plaisir aussi, quoi.
11:33T'arrives à l'INSEP, t'as à peine 16 ans.
11:36Oui, c'est ça.
11:36Aujourd'hui, t'as 22 ans, t'es toujours à l'INSEP.
11:38Je suis toujours à l'INSEP.
11:39On va voir ces six années qui ont fait de toi
11:41la grande championne que t'es aujourd'hui.
11:44Tu vas y rester jusqu'à quel âge, à l'INSEP ?
11:46C'est pas un reproche, hein ?
11:47Non, non, minimum 2024 pour les Jeux.
11:51Ça, ça me plaît.
11:52Parce que je sais pas ce qui se passera après.
11:54Tu te souviens de ton arrivée à l'INSEP ?
11:56Le jour où il y a ce grand portail, au milieu de la forêt,
12:00au parc de Vincennes.
12:01J'y étais allée avant pour les stages juniors.
12:03Moi, c'est pas pareil.
12:04Là, t'arrives avec ta valise.
12:05Oui, c'est vrai.
12:07Tu te souviens de ce jour-là ?
12:08Un peu, mais pas...
12:10Pas plus que ça.
12:10Pas plus que ça, ouais.
12:12J'ai été...
12:13Ouais, je... Non, pas trop.
12:15Pourquoi, tu penses ?
12:17Je sais pas, j'étais assez...
12:18Tu projetais déjà... Tout t'allait trop vite ?
12:20Non, mais j'étais...
12:21Je sais pas, j'étais bien, j'étais pas...
12:24Ouais.
12:25Je me suis dit... C'est ça, c'est ce que j'allais dire.
12:27C'est la suite logique des choses, donc...
12:29Il y a combien de copines d'ex qui montent avec toi à Paris à l'INSEP ?
12:34Deux, il me semble. Deux, oui.
12:35Et t'en retrouves qui y étaient déjà ?
12:37Et j'en retrouve là-bas, ouais.
12:38Et j'en rencontre d'autres.
12:39Bien sûr.
12:40Et là, vous vous retrouvez donc ensemble,
12:42vous vivez ensemble véritablement,
12:44vous logez aux mêmes endroits, vous...
12:45Oui, c'est... On est en internat, donc à ce moment-là...
12:49Donc, il y a des majeurs qui sont déjà à l'INSEP,
12:50et nous, on est 50-30, mon année, aux mineurs,
12:54et on était toutes aux bâtiments mineurs,
12:56les chambres à côté, dans l'internat.
12:59Cool.
13:00Très cool.
13:01On rigole, mais est-ce qu'on bosse aussi beaucoup ?
13:03Quand même, oui.
13:05Non, mais je parle de la partie école.
13:07Parce qu'on continue l'école en même temps parallèlement au sport.
13:09Oui, oui, on a le lycée qui est sur place, là-bas.
13:13Des petites classes de maximum 15,
13:15donc c'est assez encadré, c'est bien.
13:19Et oui, oui, on a cours tous les jours.
13:22C'est des horaires différents, des métiers normaux, bien sûr.
13:25Mais...
13:26Et quand t'arrives à l'INSEP, que t'as même pas 16 ans,
13:28c'est combien d'heures d'entraînement par jour ?
13:30À ce moment-là, je pense qu'on était à 5-6 heures par jour.
13:34Hop, hop, hop.
13:35Plus les cours, hein ?
13:36Plus les cours.
13:37Plus le travail des cours.
13:38Plus le travail des cours.
13:40On doit bien dormir le soir.
13:41On dort bien le soir.
13:43Mais est-ce qu'on se rend compte, malgré tout, du privilège qu'on a,
13:47de la chance qu'on a ?
13:49Ou est-ce que là aussi, on est tellement pris dans le truc ?
13:51C'est un mélange des deux.
13:52En fait, ça allait tellement vite que j'y étais, on y va à fond.
13:56Et puis d'un côté, je me dis, c'est l'INSEP,
13:59c'est là où il y a tous les grands champions.
14:00Puis j'ai croisé des grands champions.
14:02Du coup, bon...
14:03Vas-y, raconte-moi.
14:04Tu crois ce qui est, tu te dis quoi.
14:05J'ai croisé Teddy Riner, par exemple.
14:07Et voilà, je me suis dit, c'est vrai qu'il y en a qui sont là.
14:11Il n'y a pas que nous, les synchros.
14:13Il y a quand même pas mal de sportifs.
14:15C'est... Ouais.
14:16Mais en quoi rencontrer les plus grands nombres du sport français,
14:18comme le jour où tu croises Teddy Riner,
14:20en quoi ça t'assoie parmi le...
14:23Moi aussi, j'y suis, et moi, j'ai envie de m'inscrire
14:27dans le palmarès du sport français, tu vois ?
14:29Je me dis, je suis là, je m'entraîne au même endroit qu'eux.
14:32Enfin, il n'y a pas de...
14:34On est tous là ensemble.
14:35Puis pourquoi pas, quoi ?
14:37Pourquoi pas nous ? Pourquoi pas moi ?
14:38Tu te fais des potes, garçons, filles ?
14:40D'autres disciplines ?
14:41Oui.
14:43Ça, c'est génial à l'UNICEF. Moi, je trouve que c'est magique.
14:45C'est cool, oui.
14:46Et quand je dis ça, c'est surtout pas péjoratif,
14:49mais cette usine haut de gamme
14:52à produire des champions multigénérations, multidisciplines,
14:56c'est incroyable.
14:58Il y a beaucoup de partage, beaucoup d'entraide et tout.
15:01C'est vraiment cool.
15:02En fait, on tisse des liens solides, qui durent, je pense.
15:06Oui, oui.
15:07Oui, parce que vous êtes tous...
15:09Vous arrivez, vous êtes des jeunes, naïfs,
15:11vous voyez des grands champions,
15:13vous performez, vous réussissez, vous améliorez,
15:16vous affirmez en tant qu'hommes et femmes.
15:18Et puis on grandit ensemble.
15:19C'est ça.
15:20J'ai des copains qui sont arrivés en même temps que moi,
15:22qui sont encore là.
15:24On grandit ensemble.
15:25C'est cool, oui.
15:26Les résultats, ça fait quoi ?
15:2816 ans, tu commences, t'arrives là-bas.
15:30Équipe de France, quoi ?
15:32Senior.
15:33Junior, mais surclassée en senior.
15:35OK.
15:37Vous êtes un groupe de combien ?
15:38Et est-ce que, du coup,
15:40toutes les jeunes filles de l'équipe de France
15:42sont à l'INSEP ?
15:45Alors, les seniors, oui.
15:47Oui.
15:48Et du coup, les juniors, non.
15:50Mais les seniors, oui.
15:52Et au Pôle France, on est une quinzaine.
15:54Et...
15:55Et huit qui nagent, ou dix.
15:58Attends, mais les autres, elles font quoi ? Elles portent les sacs ?
16:00Non. Elles partent avec nous, ou alors, justement...
16:03Elles sont les remplaçantes, entre guillemets.
16:04Oui, voilà, c'est ça.
16:05Donc, parle-moi de cette émulation entre vous,
16:07les 15 championnes, dont seulement huit vont faire les compétitions.
16:10Comment ça se passe ?
16:11D'abord, ça tourne, il y a de la rotation ?
16:13En début de saison, oui,
16:15parce qu'il faut regarder la meilleure composition possible,
16:17parce que l'important, c'est la performance.
16:21Donc, la meilleure composition.
16:23Et c'est hyper...
16:26C'est hyper sain, en fait.
16:28Et en fait, on s'entend toutes super bien.
16:30On est toutes amies.
16:32Et en fait, on se porte vers le haut, toutes.
16:35Et on est toutes là, les unes pour les autres.
16:39On est toutes contentes les unes pour les autres.
16:41Après, forcément, il y a des déceptions,
16:42parce que 15 pour 8, si on fait le calcul, voilà.
16:45Mais on est toutes...
16:47T'as déjà été sur la touche, entre guillemets ?
16:49Oui.
16:51Ça fait quoi ? T'avais quel âge ? C'était quand ?
16:52Les premières années, même jusqu'à il n'y a pas très longtemps.
16:57On est une bonne équipe.
16:59On est pas mal à avoir un énorme niveau.
17:01Donc, c'est des sélections jusqu'à tard dans la saison
17:05pour affiner le plus possible.
17:07Et forcément, de la déception.
17:09Mais après, c'est pas une saison qui détermine toute la carrière.
17:14Donc...
17:15Puis, voilà, c'est...
17:17Mais en tout cas, c'est un groupe super solide.
17:18Et on sait que ça peut tourner.
17:21Donc, c'est une émulation saine, on va dire.
17:23Oui.
17:24Qui sont tes idoles ? Qui est-ce qui t'a amenée à faire ça ?
17:26Alors, quand j'ai commencé la Synchro,
17:29j'en regardais beaucoup de solos de Virginie de Dieu sur YouTube.
17:32Donc, triple championne du monde en solo.
17:35Et je me rappelle, j'étais un peu fan d'elle
17:37parce que mes premiers championnats de France à Aix,
17:40là où elle s'entraînait, j'avais fait une photo avec elle.
17:43Et donc, Virginie de Dieu beaucoup au début.
17:44Ona Carbonel aussi, une Espagnole.
17:47Et en fait, plus tard, c'est plus trop les solistes,
17:50c'est les équipes qui m'intéressent.
17:54Et voilà, les deux ensemble, d'ailleurs.
17:56C'est ça.
17:57Oui, parce que Virginie a coaché Ona en solo, du coup, après.
18:00Donc, voilà. Mais après, là, en ce moment,
18:03depuis quelques années, c'est plutôt les équipes que je regarde
18:06et les équipes qui m'impressionnent énormément.
18:09Genre ?
18:10Les Chinoises, par exemple.
18:11Elles font quoi de mieux ?
18:13C'est pas si mieux, oui,
18:15mais elles ont des chorégraphies hyper rapides,
18:18elles sont hyper vives, c'est impressionnant ce qu'elles font.
18:22Elles sont hyper hautes, enfin bon, voilà, elles ont plein de qualités.
18:24Attends, elles sont hyper hautes ?
18:25Hautes, dans le sens...
18:27Dans l'eau, par exemple, la tête en bas et les jambes en l'air,
18:29elles ont des hauteurs...
18:31La tête en bas, les jambes en l'air.
18:32Je mime, on mime comme ça tout le temps.
18:35Ça, c'est les pieds et là, c'est la tête.
18:37Oui, ça, je comprends. Mais hautes par rapport à quoi ?
18:38Le maillot, on voit beaucoup le maillot de bain.
18:40Il faut fixer des impacts comme ça quand on fait des poussées.
18:43Ah, tu veux dire que la partie qui sort de l'eau ?
18:45Oui.
18:46Quand on fait des poussées...
18:47Là où, toi, on aperçoit la cheville et là, on voit le haut du maillot.
18:49J'exagère.
18:50Oui, voilà, c'est ça, à peu près.
18:52Et pareil, en rétro, du coup, quand on a la tête hors de l'eau
18:54et que c'est les jambes qui travaillent,
18:56poussées rétro, elles sortent très, très haut,
18:58le rétro, très, très haut.
18:59Et ça, c'est dû à quoi ? C'est la propulsion qui est plus...
19:02C'est la vitesse et la force aussi, oui.
19:05Donc, l'exécution des gestes, la répétition, la force et tout ça.
19:08Oui. Et puis, elles ont des chorégraphies très, très, très belles.
19:11Ça veut dire qu'aujourd'hui, elles sont inatteignables,
19:13ces nations-là ? Enfin, en tout cas, les Chinoises ?
19:15Pour nous ?
19:17Oui, quand même.
19:18Oui.
19:19Disons que ce n'est pas l'objectif des trois prochaines années,
19:22des deux prochaines années.
19:24Après, il suffit qu'il y en ait une qui se désynchronise
19:25et qui fasse mal le truc et ça fout tout en l'air pour tout le monde.
19:27Mais ça n'arrive pas parce qu'elles sont très, très fortes.
19:29Ça n'arrive pas.
19:30Ah oui ?
19:32Donc, elles poussent mieux et elles ne sont jamais désynchronisées.
19:35Oui, voilà, pour résumer.
19:37Mais est-ce que tu es en train de me dire qu'en fait,
19:39il y a tellement de travail qu'on ne se désynchronise pas ?
19:42C'est rare.
19:43Enfin, quand même, de se désynchroniser,
19:45ce serait une grosse faute.
19:47Et ça reste rare.
19:49À notre niveau, c'est quand même rare.
19:50J'ai besoin de comprendre une chose.
19:53Qu'est-ce que vous voyez ?
19:54Qu'est-ce que vous entendez quand vous êtes sous l'eau ?
19:56Alors, qu'est-ce qu'on voit ?
19:59Pour ne pas dire pas grand-chose, on voit les silhouettes
20:02des équipières autour.
20:04Donc, vous êtes les yeux ouverts.
20:05Oui, on est les yeux ouverts, parce qu'il faut qu'on s'aligne.
20:06Pas de lunettes, évidemment.
20:08Il faut qu'on s'aligne, donc on voit les silhouettes.
20:11Quand on est hors de l'eau, on voit...
20:12Pareil, il faut regarder la fille à qui on doit s'aligner,
20:14donc notre coéquipière.
20:16On peut voir les juges, parce qu'il faut aussi
20:17qu'on regarde les juges.
20:18Et qu'est-ce qu'on entend ?
20:19On entend la musique.
20:21Il y a des haut-parleurs sous-marins et hors de l'eau, pareil.
20:24Donc, on entend la musique.
20:25C'est synchronisé.
20:27Et on l'entend aussi bien sous l'eau que sur l'eau.
20:28Enfin, que hors de l'eau.
20:30Oui, oui.
20:31Pas mal, ça, disons.
20:32C'est pas mal.
20:33Il vaut mieux, d'ailleurs, parce que...
20:35Ensuite, comment ça se passe pour la...
20:37Alors, il y a ce que vous voyez,
20:39mais est-ce que vous vous faites des décomptes ?
20:41On compte sous l'eau ?
20:42Comment ça marche ?
20:43En 8.
20:44Et on la compte...
20:45Attends, pourquoi en 8 ?
20:46Parce que c'est comme ça.
20:48C'est des phrases musicales.
20:49OK.
20:50Les musiciens, c'est pareil.
20:51Ça peut être en 6, mais la plupart...
20:52Et quand tu dis que les Chinois vont plus vite,
20:53ça veut dire qu'elles comptent en 7 ?
20:55Non, elles peuvent dédoubler.
20:56Par exemple, au lieu de faire 1, 2, 3, 1, 2, 3, 4.
20:58Enfin, ça va plus vite.
20:59Et elles vont plus vite dans, je disais,
21:02dans leur exécution de mouvements.
21:04Elles peuvent... Voilà.
21:05Ça se compte en 8.
21:06Du coup, la musique...
21:08Et...
21:09Et voilà, on compte tout le temps, tout le long de la musique.
21:11On s'arrête jamais de compter.
21:13Et quand...
21:14C'est automatique.
21:15C'est pas...
21:16On peut se concentrer sur autre chose.
21:17Le rythme, le tempo, il est derrière.
21:19Vous êtes autant jugée pour ce que vous faites sous l'eau
21:21que sur l'eau ?
21:22Enfin, que hors de l'eau ?
21:23Euh... Oui.
21:24Oui.
21:25Ce que les juges voient,
21:27que ce soit les jambes, les bras, les portées,
21:29tout ça est jugé pareil.
21:31Après, sous l'eau, vraiment,
21:32si on est synchronisé dans nos jambes
21:34quand on fait du rétro, non.
21:35Ça, non.
21:37Parce que ça, c'est pas...
21:38Ils le voient pas vraiment.
21:39D'accord.
21:40Sur un exercice de 4,30 minutes,
21:43sur une prestation de 4,30 minutes,
21:44vous passez combien de temps sous l'eau
21:46et combien de temps sur l'eau ?
21:47Mouette-mouette ?
21:48Je pense, ouais, mouette-mouette.
21:49Y a un moyen.
21:50Et grosso modo, c'est quoi ?
21:52C'est 10 secondes en haut,
21:5310 secondes en bas, 10 secondes en haut ?
21:54Ça peut varier.
21:55Ça peut être 10 secondes en haut,
21:5615 secondes en bas,
21:5715 secondes en haut,
21:5910 secondes en bas, 20 secondes.
22:00C'est pas...
22:01C'est pas défini.
22:02Ça peut varier.
22:03Et on respire à chaque fois qu'on sort ?
22:04Oui.
22:06Oui, mais comme c'est des petits...
22:07Malgré tout, des petits moments,
22:09tu pourrais me dire, non,
22:10on ne respire qu'une fois sur deux ?
22:11Non, on respire.
22:12On respire le plus qu'on peut.
22:13Oui.
22:14Et au bout de 4,30,
22:16on est asphyxiée ou... ?
22:17Ça dépend des chorégraphies,
22:18mais oui, l'acide lactique, tout ça,
22:21c'est vraiment dur.
22:23Oui.
22:24Qu'est-ce qui pourrait faire
22:25que l'équipe de France devienne
22:27médaillée à Paris aux Jeux olympiques
22:28en 2024 ?
22:30Là, on est déjà sur une progression énorme
22:33en termes de technique.
22:35Donc, voilà, après, le but...
22:37Par exemple ?
22:38Technique...
22:39Éléments techniques.
22:41Par exemple, il y a le ballet technique,
22:42qui se nage à 8.
22:44Il y a des éléments techniques
22:45imposés dedans,
22:46des figures imposées dedans.
22:48Et là-dessus, il y a des critères.
22:50Donc, les juges ont des critères
22:51spécifiques de hauteur.
22:53Enfin, il faut absolument
22:55que ce soit très synchro.
22:57Et là-dessus, ça progresse beaucoup.
22:59On est en grosse progression.
23:01Et après, l'objectif, là,
23:03c'est de grappiller des places
23:065e mondiale, 5e européenne.
23:08Ce serait...
23:09Ce serait très bien, déjà.
23:11Explique-moi une chose.
23:12Est-ce que vous pouvez inventer
23:14des gestes ou inventer
23:15des chorégraphies ?
23:16Oui, c'est le but.
23:17Il faut essayer d'innover,
23:18en fait, tout le temps,
23:20pour surprendre les juges,
23:21le public.
23:22Vous arrivez en compète,
23:23ils ne savent pas ce que vous allez faire,
23:25et vous pouvez arriver
23:26avec un nouvel ensemble de figures
23:28qu'ils n'ont jamais vues.
23:29Oui. Après, il y a des entraînements
23:31avant la compète,
23:32où les juges sont par là,
23:33peuvent regarder tout ça,
23:35mais globalement, oui,
23:36l'enchaînement du ballet en entier...
23:38Une équipe adversaire
23:39ne peut pas venir pomper
23:40et décider la veille
23:41de changer quoi que ce soit.
23:42Non.
23:43Pour une choré, cette année,
23:45il y a des Europes
23:46et des Championnats du monde.
23:47C'est quoi dans l'ordre ?
23:48Monde, Europe.
23:49Et les mondes, c'est quand ?
23:50Fin juin.
23:52Fin juin, là, on est début mai,
23:53donc dans deux mois.
23:54Vous êtes déjà sur cette choré, là ?
23:56Oui, oui, oui.
23:57Elles sont finies,
23:58et on répète, répète, répète.
24:00Depuis quand elles sont finies ?
24:02Il y en a une qu'on avait déjà
24:03l'année dernière,
24:04qu'on a modifiée un peu,
24:06mais elle est finie depuis...
24:07Je dirais...
24:09janvier minimum.
24:10Donc, ça veut dire que pendant six mois,
24:12vous répétez la même chose
24:13pour l'améliorer ?
24:15Oui, après,
24:16on peut décider de changer
24:17des petits mouvements
24:18si ça ne va pas,
24:19mais globalement, oui,
24:20on est dans la répétition
24:22et le perfectionnement.
24:23Explique-moi une chose.
24:24Je comprends bien
24:25toute la partie artistique.
24:26Parlons un peu du côté
24:27performance sportive.
24:29Comment vous entraînez ?
24:30C'est de la muscu ?
24:31C'est de l'endurance ?
24:32C'est du cardio ?
24:33C'est quoi ?
24:34Beaucoup dans l'eau.
24:35Et hors de l'eau,
24:37une heure par jour environ,
24:38ça peut être soit muscu,
24:39soit renforcement musculaire,
24:40soit cardio.
24:41Cardio, c'est quoi ?
24:42Vélo, course ?
24:44Course, non,
24:45parce qu'on n'est pas
24:46très à l'aise en course.
24:47Sur nos pieds.
24:48On est plutôt des poissons.
24:49Et du coup,
24:51c'est plus rameur,
24:52vélo, vélo à bras,
24:53cordes,
24:54cordes ondulatoires.
24:55Les nageoires, ça pousse
24:56ou pas encore ?
24:58Pas encore, j'aimerais bien.
24:59Non, je rigole.
25:00Du coup, ça,
25:01on peut avoir de la danse.
25:02On a déjà eu de la danse yoga,
25:03danse classique
25:04pour le port de bustes,
25:06tout ça.
25:07Yoga.
25:08Et sinon, le reste du temps,
25:09c'est dans l'eau
25:10pour faire de la technique
25:11et refaire les chorégraphies.
25:13Et est-ce que vous faites
25:14des longueurs ?
25:15Oui, pour s'échauffer,
25:16si, si.
25:17Et en début de saison,
25:18pour le cardio,
25:20on fait de la natation pure,
25:21des chronos, tout ça.
25:22Brasse, nage libre
25:23ou peu importe ?
25:24Tout.
25:25Paris 2024,
25:26c'est après-demain ?
25:28C'est après-demain, oui.
25:29On n'a pas fait les Jeux depuis ?
25:30Combien ?
25:312000, en équipe.
25:32En équipe.
25:33Donc, ça fera 24 ans.
25:35Oui.
25:36La France est qualifiée
25:37parce qu'on est pays organisateur.
25:38Oui.
25:39L'objectif, c'est quoi ?
25:42Je te rappelle que tu as
25:43ton super maillot français,
25:44donc c'est le moment.
25:45L'objectif,
25:46pour l'instant,
25:47on est surtout concentrés
25:49sur cette année.
25:50Et en fait,
25:51en synchro,
25:52c'est compliqué
25:53de grappiller des places,
25:54on va dire,
25:56parce que c'est pas comme
25:57la natation qui touche
25:58les points,
25:59qui marque des points.
26:00C'est un jugement...
26:01C'est un jugement humain,
26:02en fait,
26:03et c'est compliqué de...
26:05On ne peut pas prendre...
26:06Enfin, ce serait un exploit,
26:07en fait,
26:08que de prendre trois places
26:09sur une compétition.
26:10Donc, grappiller des places
26:12d'une compète à une autre,
26:13grappiller des points,
26:14même avant de grappiller
26:15des places.
26:16Donc, on est déjà assez
26:17concentrés sur cette année
26:19et la meilleure performance
26:20possible pour 2024.
26:21Donc, en termes de résultats,
26:22je ne peux pas vous dire,
26:23mais...
26:24Mais attraper une médaille,
26:26c'est possible ?
26:27C'est possible, je ne sais pas.
26:30Ce serait un...
26:31Un exploit.
26:32Un bon challenge, oui,
26:33un exploit.
26:34Et les figures des Jeux,
26:35on vous en parle déjà ?
26:37C'est-à-dire ?
26:38La Corée que vous allez présenter
26:40aux Jeux olympiques ?
26:41Non, pas encore.
26:42Après, ça,
26:43c'est des choses
26:44qu'on décide ensemble.
26:45Parce que qui décide
26:47de ça, en fait ?
26:48On décide ensemble,
26:49les coachs et l'équipe.
26:50Cette année, par exemple,
26:51on a fait une espèce
26:52de brainstorming
26:54où on a dit tous les thèmes
26:55qu'on avait trouvés
26:56pour la détermination
26:57et on s'est mis d'accord
26:58sur un thème et voilà.
27:01Mais est-ce qu'on se dit,
27:02quand il y a les Jeux à Paris,
27:03donc à la maison,
27:04qu'il faut prendre des risques,
27:06qu'il faut tenter des choses
27:07et qu'on prépare une évolution
27:08qui nous permettra
27:09de franchir un vrai palier ?
27:10Ça dépend.
27:11C'est des différentes stratégies.
27:13Donc...
27:14En même temps,
27:15tu n'as peut-être pas le droit
27:16de me le dire.
27:17Peut-être pas.
27:18Pour l'instant, pour Paris,
27:20on n'en a même pas parlé.
27:21Donc là, il y a les Mondes
27:22au mois de juin.
27:23Les Europes, c'est quand ?
27:24Mi-août.
27:25C'est quand ?
27:26Mi-août.
27:28Et c'est où ?
27:29À Rome.
27:30Et les Mondes, pardon,
27:31avant, c'est ?
27:32C'est à Budapest
27:33et c'est fin juin.
27:35OK.
27:36C'est beau, Budapest,
27:37il faut du tourisme.
27:38Dans le pire des cas.
27:39Excuse-moi, pardon.
27:40Avec un genou en moins.
27:41Et l'objectif pour les Europes ?
27:44Je ne sais pas.
27:45Je ne sais pas.
27:46Je ne sais pas.
27:47Je ne sais pas.
27:48Je ne sais pas.
27:49Je ne sais pas.
27:51Je ne sais pas.
27:52Je ne sais pas.
27:53Je ne sais pas.
27:54Et les Europes ?
27:55Top 5, pareil.
27:59Est-ce que vous sentez une émulation Paris 2024 ?
28:02Ça commence, oui.
28:03On était très centrées sur Tokyo, là,
28:05depuis cette saison.
28:06Bien sûr.
28:08Mais là, oui.
28:09Et d'autant plus, on sait qu'on est qualifiés.
28:11On sait qu'on n'ira pas toutes,
28:13parce que c'est pareil, on est 15 pour 10, 12,
28:16parce qu'il faut les remplaçantes aussi,
28:19mais ça porte beaucoup.
28:20Et à l'INSEP, cette machine, cette usine à champions,
28:24est-ce qu'on suit les copains, les copines,
28:27leur qualif, leur potentiel,
28:29chance d'y être, voire même d'être médaillée ou champion ?
28:32Oui, bah oui.
28:33Ça motive, ça, non ?
28:34Un peu, oui.
28:36Un peu.
28:37Un peu, oui.
28:38C'est un peu une expression de Toulouse.
28:40Je ne parle pas comme ça, moi.
28:42C'est vrai.
28:43Merci beaucoup, Manon.
28:45Merci à vous.
28:46L'opération du genou, c'est quoi ?
28:48T'es tombée à vélo ?
28:49Non, non.
28:51Quand on fait du rétro-pédalage,
28:52les genoux font des rotations internes,
28:54et du coup, ça m'a fait une fissure du ménisque interne.
28:57Ah ouais ? Même dans l'eau, alors que c'est doux ?
29:00Mais il n'y a pas eu des inflammations avant d'arriver à...
29:03Non.
29:04Non.
29:05Après, il y a de la résistance, quand même, avec l'eau.
29:08Et du coup, ça n'allait pas tenir, entre guillemets,
29:11jusqu'à Paris 2024, donc le but était d'opérer là, maintenant.
29:14Marion, t'as 22 ans, tu feras quoi à 35 ans ?
29:17Manon.
29:18Manon, qu'est-ce que j'ai dit ?
29:19Manon. Ça m'arrive souvent, c'est pas grave.
29:21C'est ma langue qui a fourché. À 35 ans, tu feras quoi ?
29:25Je ne sais pas. Du tout.
29:27Tu feras quoi, après la natation synchronisée ?
29:29Tu fais les études de kiné, en même temps.
29:31Oui, j'espère être kiné à 35 ans, quand même.
29:34Mais sinon, je ne sais pas où...
29:36À Paris, à Toulouse, ou n'importe où ?
29:38Je ne sais pas. N'importe où.
29:39Eh oui. Finalement, t'es un poisson voyageur.
29:42Y a les pigeons voyageurs, t'es un poisson voyageur.
29:45Je m'adapte.
29:46Merci, Manon, d'avoir été avec nous.
29:48On va parler de moto, maintenant.
29:52Margaux Vanam est avec nous.
29:54Direction le sud de la Haute-Marne, pas loin de Dijon.
29:58C'est bien ça ?
29:59C'est ça, oui.
30:01Bonjour, Margaux. On est ravis de t'accueillir,
30:03parce qu'on a une... On dit une motarde, d'ailleurs ?
30:06Oui. Oui, oui. On dit ça. Une pilote.
30:09Une pilote, une motarde. On ne dit pas une baïqueuse, par contre.
30:12Oh, non.
30:13Non, mais je préfère être précis, et je ne veux surtout pas te froisser.
30:17Baïqueuse, ça fait plus balade,
30:21balade, route, que pilote sur circuit.
30:24Oui, alors que toi, c'est pilote sur circuit.
30:27C'est autant de la vitesse que de l'endurance.
30:29T'as terminé les 24 heures du Mans, il y a quelques jours à peine.
30:32Tu es à 34 ans, maman d'un petit garçon,
30:35qui a combien, un an ?
30:36Un an, oui. Un an et quelques.
30:38Ton conjoint, ton chéri, il fait quoi dans la vie ?
30:41Il vient de se mettre à son compte.
30:43Il va être préparateur en suspension moto.
30:45Il va faire ça à la maison.
30:47Parfait.
30:48On va essayer de comprendre,
30:49parce que tu as quand même, dans la Women's Cup,
30:51le championnat de France, t'as été championne de France en 2018,
30:54donc j'imagine que tu as, un, la passion de la moto,
30:56deux, la passion de la vitesse, trois, la passion de la performance.
31:00Tout à fait.
31:01C'est surtout la performance que je vis,
31:03c'est pour ça que je roule avec les garçons.
31:06En endurance ?
31:07En endurance et en vitesse.
31:10Parce qu'il n'y a pas de championnat féminin
31:11ou parce qu'il y a la possibilité de courir avec les garçons
31:14et que c'est ça qui te chatouille, entre guillemets ?
31:17J'ai toujours roulé avec des garçons.
31:18J'ai commencé avec les garçons, la compétition.
31:21Le championnat transféminin, je l'ai fait la première année que ça existait
31:24parce que je voulais avoir le titre que j'ai eu.
31:27Vu que je l'ai eu,
31:29je n'ai pas le droit de refaire pendant cinq ans le championnat,
31:31mais ce n'est pas forcément intéressant pour moi
31:34parce que ce n'est pas un championnat qui me tire vers le haut.
31:37C'est un championnat qui est bien pour les filles pour débuter la compétition,
31:41mais quand on a déjà un peu de niveau,
31:44il n'y a pas trop d'intérêt.
31:46Je préfère me battre avec les garçons.
31:49C'est plus de bagarres.
31:51Avec les filles, je serais trop devant.
31:55Je ne dis pas que ce n'est pas bien, mais ça ne me tire pas vers le haut.
31:58Je comprends ce que tu veux dire.
31:59Margot, j'ai besoin de comprendre une chose.
32:02Tu dis que tu aimes te battre avec les garçons, sur la piste évidemment.
32:07Être une femme, on part à un pied d'égalité
32:11ou est-ce qu'être une femme, c'est moins facile ou c'est négatif ?
32:15Non, je me considère...
32:18C'est ce que je dis souvent, je suis pilote.
32:20Je mets le casque, il n'y a pas...
32:23Il y a l'indate qui dépasse, c'est juste ça que je connais.
32:27Mais c'est ce qui titille un peu les garçons, on va dire.
32:29Ils veulent souvent passer devant.
32:31Mais non, je me considère pilote avant d'être femme sur la piste.
32:36On dit souvent que les sports mécaniques, c'est quand même un peu macho.
32:39Tu le ressens ou pas du tout ?
32:41Non, non, non.
32:43Moi, j'ai... Depuis que je suis en compétition,
32:46ceux avec qui je roule, ils sont vraiment sympas avec moi.
32:49Même si j'ai besoin d'être dépannée, deux pièces ou quoi,
32:52ils sont les premiers à me dépanner, même si certains sont derrière moi.
32:55Il n'y a vraiment pas...
32:57Je n'ai jamais eu affaire à des mecs machos en compétition.
33:01Ça les agace quand même quand tu les passes ?
33:03Oui, c'est plus amical qu'autre chose.
33:05Après, on est dans la déconne, on rigole.
33:08C'est vrai que ça les énerve quand je suis devant.
33:10Ils veulent absolument me doubler
33:13pour finir quand même devant la fille, entre guillemets.
33:16Mais c'est un bon jeu, c'est marrant.
33:20Margot, tu as commencé à quel âge ? 25 ans, c'est ça, la course ?
33:23Alors, la course... J'ai commencé la piste en 2012.
33:27Donc, il y a 10 ans. J'avais 24 ans.
33:30Et j'ai commencé la compétition l'année d'après.
33:32Oui, donc 25 ans, c'est ça, oui.
33:33Mais tu as fait quoi de zéro à 24 ans ?
33:37J'ai eu une mobilette.
33:38Mon père tenait un bar de motards où j'ai grandi.
33:40Oui, aïe, aïe.
33:42Les motos qui burnaient dans le bar, c'était la bonne époque.
33:46Et du coup, voilà, mes parents sont passionnés.
33:48J'étais passionnée de moto. J'ai eu une mobilette à 14 ans.
33:52J'ai passé le 125 à 16 ans, le gros cube à 18 ans.
33:55Et je roulais vite sur la route. J'ai toujours roulé sur route.
33:59Et puis, quand j'ai commencé la piste comme ça,
34:01pour déconner avec des potes, forcément, ça m'a plu.
34:04Et puis, je me suis tout de suite bien débrouillée.
34:06Attends, là, tu avais quel âge ?
34:07Quand tu dis quand j'ai commencé la piste avec des potes.
34:09J'ai commencé en 2012 la piste.
34:12J'avais fait un essai, je crois, en 2010.
34:14Mais c'était ma moto de route.
34:15Et du coup, j'ai attendu de travailler,
34:17d'avoir mon diplôme d'infirmière, de pouvoir bosser
34:19et de m'acheter une moto de piste.
34:21Et j'ai commencé vraiment la piste en 2012.
34:23Oui, en entraînement, en roulage, en loisirs, quoi.
34:28Quand t'étais en mobilette, quand t'étais en 125,
34:30avant de passer le plus gros permis,
34:32tu penchais déjà, tu te faufilais, t'allais vite, tu faisais quoi ?
34:37Oui, je roulais vite sur la route, oui, oui, je roulais vite.
34:39Je roulais vite et puis j'avais pas peur, quoi.
34:43Et c'était même un peu dangereux.
34:44J'étais un peu repérée par les gendarmes du coin.
34:48C'était un petit jeu pour moi aussi, je crois.
34:50J'étais un petit peu garçon manqué sur les bords.
34:52Mais tu perdais des points ou tu les semais ?
34:56Non, les points que je perds, en général,
34:58c'est pas en moto, c'est plus en voiture.
35:00D'accord.
35:01Je me fais pas attraper en moto.
35:04La dernière fois que je me suis fait attraper,
35:06c'était des gendarmes, j'ai montré mon permis.
35:08En fait, ils me connaissaient, ils m'avaient suivie 24 heures du mat
35:10et ils m'ont laissée repartir.
35:11Merci, messieurs.
35:13C'était il n'y a pas longtemps.
35:14C'était élégant, merci, messieurs.
35:15C'était sympa, oui. Je vous remercie.
35:17Donc tes premières compétitions, comment ça se passe, à ce moment-là ?
35:19Tu te souviens de ta première course ?
35:21C'est où, c'est quoi, t'es sur quoi comme moto ?
35:24C'était en promo-découverte.
35:25Mais laquelle course, ça, je ne sais plus, Manicours ou Alès.
35:30Et j'avais, à l'époque, une CBR, une CBR 1000.
35:34Et ça, c'est des formats de combien de tours ?
35:36Et c'était mixte aussi, il y avait les garçons.
35:37Oui, c'était mixte, mais j'étais la seule fille.
35:42Et je finissais, il y avait les finales A, finales B,
35:46et en général, j'étais quand même qualifiée.
35:47Enfin, j'étais qu'en finale B, je n'étais pas en finale A,
35:50la première année.
35:51Et la deuxième année, je montais en finale A.
35:55Et la troisième année, j'ai fait deux podiums en mixte.
35:57Donc j'étais la seule fille et j'ai fait deux fois troisième.
36:00Des fois, on était 60 pilotes, 80 pilotes.
36:04Et j'avais fait troisième sur le circuit de Nogaro et Alès.
36:07Margot, si je t'écoute,
36:09si je t'écoute, tu as commencé trop tard, quoi.
36:11Oui, sûrement.
36:13Puis j'ai commencé un peu toute seule.
36:14C'est vrai que je n'ai jamais eu de coach.
36:15Je me suis toujours un peu débrouillée.
36:17Mais...
36:19Alors, tu aimes le pilotage, ça, je le comprends,
36:20mais est-ce que la partie mécanique t'intéresse ou pas du tout ?
36:24Alors, elle m'intéresse, mais je n'ai pas trop confiance en moi.
36:28C'est vrai qu'on a toujours fait la mécanique pour moi.
36:30J'ai toujours eu quelqu'un qui s'occupait de ça.
36:33Et du coup, je m'en suis un peu déchargée.
36:36Et ce n'est pas plus mal.
36:37Si il faut changer les roues, je le fais,
36:38mais je mets juste un peu plus de temps.
36:41Bien sûr. Et de voir que tu parviens quand même assez rapidement
36:44à performer, à accrocher des titres,
36:46alors tu dis qu'il n'est pas très important,
36:47celui de championne de France,
36:49mais malgré tout, j'imagine que la première fois,
36:51ça a été prestigieux, ça a dû te faire quelque chose.
36:54Ah bah si. Oui, oui, ça faisait quelque chose.
36:56Puis on sait quand même...
36:57Moi, l'année où je l'ai fait,
36:58on s'est quand même bien bataillé avec Mélodie Cognac
37:02au niveau aussi maintenant.
37:03Et heureusement, il n'y avait qu'avec elle
37:06et puis Jenny Ouillet aussi à l'époque.
37:07On était trois vraiment à être devant
37:09et après, c'était loin derrière.
37:11Mais on s'est vraiment tiré la bourre avec Mélo
37:13et c'était chouette.
37:14Oui, c'était vraiment chouette.
37:16Qui sont tes idoles, dis-moi, Margot ?
37:19Je les aime tous.
37:22Je n'ai pas vraiment...
37:23C'est sûr que j'aime bien Quartararo.
37:24J'aime bien Marquez aussi.
37:26J'aime bien Vignalesse.
37:27Mais après, je n'ai pas vraiment de...
37:29Il n'y en a pas que je n'aime pas.
37:31Ou je suis les courses comme ça à distance.
37:36Quand on voit ces artistes, ces funambules sur deux roues
37:39qui passent de 340 km heure en quelques secondes à 90
37:44et qui inscrivent parfaitement leur moto à la corde
37:48avec pourquoi pas une roue avant ou une roue arrière
37:50qui chasse et qui réaccélère pile comme il faut et tout.
37:53Tu te sens loin ?
37:54Ce n'est pas beau.
37:55Pour moi, c'est du grand art.
37:56Il n'y a rien de plus spectaculaire.
37:58Tu te sens loin, très loin ou pas très loin de ça ?
38:01Si, non, ce n'est pas le même level.
38:04Je suis loin de ça.
38:05Même si ce serait bien mon rêve d'un jour d'essayer une moto comme ça,
38:08je ne suis pas sûre de la faire beaucoup avancer
38:10parce que ça doit être des vrais bouts de bois.
38:12Je ne sais pas.
38:14Ça veut dire quoi, des gros bouts de bois ?
38:16Des vrais bouts de bois, ça doit être très rigide, très...
38:19De toute façon, les motos, plus on roule vite,
38:22plus elles sont réglées quand même, plus dures et tout.
38:25Je ne sais pas comment ça serait si je montais sur une moto comme ça.
38:28Mais non, je serais loin d'avoir ce niveau-là.
38:30Tu aimes la bagarre ?
38:32Oui, j'aime bien la bagarre, oui.
38:34Où est-ce que tu es la meilleure ?
38:35Qu'est-ce qui fait que tu es aujourd'hui la meilleure en France
38:38et que tu challenges les meilleurs hommes aussi ?
38:43Je ne sais pas.
38:45Après, moi, c'est plus un plaisir.
38:47C'est vrai que j'aime bien la bagarre.
38:50C'est sûr que je ne vais rien lâcher à la fin pour être devant.
38:53Après, je ne suis pas une teigneuse, je ne suis pas kamikaze non plus.
38:58Je ne vais pas... Si je vois que je prends des risques,
39:01je ne sais pas comment dire, je ne vais pas me mettre au tas pour autant.
39:05On a souvent eu des conversations avec les garçons qui disaient
39:07que ceux qui ont des gros budgets, ils s'en fichent de se mettre au tapis.
39:10Ils tenteraient le tout pour le tout.
39:13Moi, on peut me donner tout le budget qu'on veut,
39:15je ne pense pas que ça me fera rouler plus vite.
39:17J'ai quand même cet instinct de conservation, comme on dit,
39:19qui est peut-être un peu plus développé que les hommes.
39:21Et je suis quelqu'un... Voilà, je vais rouler fluide,
39:23je vais rouler de manière propre,
39:25un pilotage de filles, de toute façon,
39:27même si je peux être agressive par moments,
39:30j'assure, j'essaye d'assurer, on va dire.
39:32Mais cet instinct de conservation,
39:34est-ce qu'il ne te prive pas de gagner des places ?
39:37Je ne sais pas.
39:39Je ne sais pas, mais je sais que, par exemple,
39:42j'étais en course ce week-end, à Carole,
39:44j'avais une manche du championnat en vitesse.
39:47Carole, c'est un circuit, je précise, ce n'est pas une copine.
39:49Oui.
39:51Et par exemple, je sais que quand je suis en essai,
39:54je roule bien moins vite qu'en qualif ou en course,
39:57parce que je n'arrive pas à me mettre dans le truc.
40:00Si je n'ai pas l'adrénaline, ça ne me pousse pas.
40:04Tu as déjà fait des chutes ?
40:06Oui, des chutes, j'en ai fait.
40:08Des grosses ? Des blessures ?
40:10Oui, ma première année de piste,
40:12ma première année en roulage, en entraînement,
40:14je me suis fait la rate, hémorragie interne.
40:18Oui, la première année, mais bon, ça ne m'a pas empêchée.
40:22Je ne pouvais plus faire de moto pendant six mois,
40:25mais à six mois et un jour, j'avais racheté une 1000
40:27et je commençais la compétition, donc ça ne m'a pas trop calmée.
40:32Après, j'ai fait des chutes, mais...
40:34Tu sais comment tu t'es perforée la rate ?
40:35C'est en percutant quoi ? Le guidon ?
40:37Non, je suis tombée sur le ventre.
40:39Je suis tombée sur le ventre.
40:40Quelle vitesse ?
40:43Je ne sais pas, j'étais en pleine accélération,
40:45la moto l'a guidonnée et je me suis envolée
40:47et j'ai atterri sur le ventre.
40:49Voilà.
40:50Mais après, des autres petites chutes,
40:52j'en ai pris beaucoup des gamelles, mais rien de bien grave.
40:57Je me suis fait mal il n'y a pas longtemps,
40:59mais en pit bike, pas en moto, pas en grosse moto, on va dire.
41:03Margot, explique-moi une chose,
41:05c'est quoi les vitesses que tu atteins quand tu es en course ?
41:10Alors, je crois que le plus que j'ai pris,
41:11ça devait être au bol d'or et ça devait être 315 ou 320, je crois.
41:16Ah oui ?
41:17Ah oui ?
41:18Comment la vie à 315 km sur une moto ?
41:21Ça défile, après, on est bien caché derrière la bulle.
41:25C'est surtout quand on se redresse que c'est impressionnant.
41:28Il y a le casque qui se plaque et tout le nez qui est collé à la visière.
41:34Mais sinon, après,
41:35ce ne sont pas les lignes droites qui sont les plus impressionnantes.
41:37Margot, justement, moi, j'aimerais et je veux profiter de ta présence
41:40d'avoir la meilleure pilote française,
41:43la meilleure motarde française actuellement.
41:46J'aimerais que tu me dises, le plus grand pied, c'est quoi ?
41:49Quand est-ce qu'on kiffe le plus ?
41:50Quand on fait l'intérieur au freinage à un concurrent,
41:53quand on est plein pot ? Explique-nous.
41:57Oui, c'est un tout.
41:59Moi, j'adore les départs aussi.
42:00C'est vrai que là, il y a le cœur qui monte.
42:04Les départs, les dépassements.
42:06Oui, les dépassements, quand on fait les freins à quelqu'un
42:08et qu'on s'insère comme ça à l'intérieur, c'est chouette.
42:11Les arrivées, je crois que les plus belles arrivées que j'ai faites,
42:15c'est les arrivées quand on fait les courses d'endurance de 24 heures.
42:19Les bols d'or, les 24 heures, j'ai eu la chance de toujours...
42:21J'en ai fait sept.
42:22J'ai fait quatre fois les 24 heures du Mans, trois fois le bol d'or.
42:25Et j'ai toujours eu la chance de terminer.
42:26Alors, loin dans le classement, mais de terminer une course comme ça,
42:31c'est là où ça prend vraiment au trip,
42:33parce qu'on n'a vraiment qu'une équipe
42:34et c'est vraiment chouette de partager ça tous ensemble.
42:36Alors, il y a à la fois l'esprit d'équipe
42:38et puis il y a...
42:40Moi, j'ai eu la chance de commenter des 24 heures du Mans,
42:41mais sur quatre roues, en auto, donc.
42:44Mais je trouve que ces courses de 24 heures,
42:46il y a un team spirit, un esprit d'équipe qui est phénoménal,
42:49qui s'instaure.
42:51Il y a une solidarité, il y a une envie,
42:53on est devant l'écran, on regarde le copain ou la copine qui bagarre.
42:56Enfin, c'est assez magique.
42:57Et puis, il y a cette dimension intemporelle
43:00de la nuit qui arrive et la pénombre qui s'installe.
43:04Et t'es d'un côté du circuit du Mans, il fait plein jour,
43:07et t'es de l'autre côté, une minute après, il fait nuit noire.
43:12Enfin, c'est juste hallucinant.
43:13Et même chose, évidemment, pour le lever du soleil.
43:15Oui, oui, c'est une expérience de fou.
43:17Même la nuit, les sensations sont vraiment différentes.
43:20De piloter la nuit, on n'a plus du tout les mêmes sensations,
43:23que ce soit le regard, le bruit, tout est différent.
43:28Il y a les ombres, quand on se fait doubler,
43:30on voit déjà les phares,
43:31mais on ne sait pas quelle distance il est derrière nous.
43:33Oui.
43:34Puis bon, il y a la fatigue, il y a tout ça.
43:36Enfin, les cours d'endurance, moi, je pense que je vais calmer.
43:40Je crois que c'était une des dernières que je faisais.
43:42Est-ce que t'arrives à dormir pendant ces...
43:45Non.
43:46Et vous êtes combien ?
43:47Trois ou quatre, vous êtes combien, d'ailleurs, en relais ?
43:50On est trois pilotes.
43:51Trois pilotes.
43:52Et t'arrives pas à dormir, à aucun moment ?
43:54Ben non, on roule une heure toutes les deux heures.
43:57On faisait des relais d'une bonne heure chacun.
43:59Oui, mais ça t'empêche pas de dormir une demi-heure.
44:01Une heure toutes les deux heures.
44:02Oui, ben on somme nulle, quoi.
44:04On somme nulle, parce qu'on est toujours sur le qui-vive,
44:07quand même, pour être prêts à temps.
44:09On a le temps de rentrer, d'enlever la combi, de prendre une douche,
44:12de se faire ramasser par le kiné, grignoter un petit bout,
44:15s'allonger un petit peu, et puis c'est tout de suite repartir.
44:19Ça va vite.
44:20Quand tu vois cette photo, ça t'inspire quoi ?
44:22Ouais, c'est chouette.
44:23Avec l'équipe Manao, j'ai roulé deux fois avec eux.
44:27Et ouais, c'est une super équipe.
44:30C'est un petit team familial très sympa.
44:33Moi, j'aimerais vraiment que celles et ceux qui nous regardent aujourd'hui
44:36se disent un jour, allez voir une course de 24 heures.
44:39Alors, si c'est de la moto, vous aurez la chance de voir Margot.
44:41Et encore, elle a dit qu'elle n'irait peut-être plus.
44:43Mais même si c'est de la voiture, allez voir ça,
44:45parce qu'il se passe, il y a une atmosphère et quelque chose.
44:47Moi, ça fait 30 ans que je fais ce métier de journaliste.
44:50Je crois que c'est parmi mes plus beaux souvenirs,
44:52c'est les 24 heures du Mans,
44:53parce qu'il y a tout ce qu'on a dit, quoi.
44:56C'est une fête, c'est de la performance,
44:58c'est la beauté des horaires qui changent.
45:02Enfin, c'est un truc juste magique, Margot.
45:04Tu sais que ça va te manquer.
45:05Tu fais la quête, parce que tu as fait le Mans il y a un mois,
45:08mais on en parlera dans six mois, si tu veux mieux.
45:09C'est parce que j'en ai bien bavé, c'est pour ça que...
45:13Non, non, c'est vrai que c'est dur.
45:14Et puis, vu que moi, je suis toujours dans des petits teams,
45:17bon, c'est bien, on cherche à finir et à faire des top 20, à la limite,
45:21ce qui est bien.
45:22Mais il n'y a pas vraiment d'enjeu de plus.
45:26Et du coup, c'est vraiment dur la nuit,
45:29tout ça, qu'il faut prendre le relais.
45:30Je pense que j'en ai fait sept
45:32et j'arrive un peu à saturation.
45:36T'es maman depuis un an.
45:37Je travaille de la vitesse.
45:38Ça a changé quelque chose ?
45:40Il s'appelle comment, le petit bout de chou ?
45:42Il s'appelle Robin.
45:43OK, Robin, il a changé un truc dans ta vie,
45:44dans ta conception de la course ?
45:46Non, ça ne m'a pas perturbée, là, Carole.
45:49J'ai roulé plus vite que la dernière fois que j'étais allée,
45:52parce que du coup, j'ai fait une pause de trois ans, même,
45:55parce qu'en 2019, je n'ai fait qu'une course,
45:58je suis tombée et puis j'ai appris que j'étais enceinte le lendemain.
46:01Donc, je n'ai pas roulé en promosport depuis 2019,
46:05ma dernière saison, et là, j'ai rattaqué et j'ai roulé plus vite.
46:09C'était pour rentrer plus vite à la maison
46:13ou c'est parce que ça t'avait manqué ?
46:15Non, je pense que ça m'a vraiment manqué.
46:16Ça me manquait vraiment l'adrénaline de la course,
46:18des courses de vitesse.
46:19J'étais quand même contente de retrouver les paddocks,
46:21l'ambiance et tout.
46:23C'était chouette.
46:23Après, j'ai emmené mon petit avec moi pour la première fois, là,
46:26et c'était sport, mais c'était vraiment bien.
46:29J'ai fait huit, j'ai fait huitième,
46:32en étant la seule fille aussi en promo 1000.
46:35J'étais bien contente de ce résultat pour une reprise,
46:37surtout avec une Yamaha.
46:39La Yamaha, je l'ai eue l'année dernière
46:42et je ne la connais encore pas très bien
46:43parce qu'avant, j'étais sur une autre marque.
46:45Et je suis contente.
46:47Ça veut dire, Margot, parce qu'on rappelle que tu n'es pas professionnelle,
46:51ça veut dire que la moto, tu l'achètes, elle t'appartient
46:53et après, c'est un team qui l'entretient pendant les week-ends de course ?
46:56Non, alors, la moto,
46:59j'ai des avantages avec Yamaha France qui me soutient.
47:04Et du coup, ils m'aident, voilà, j'ai un budget avec eux.
47:09Et j'ai d'autres partenaires et sponsors qui me filent un coup de main aussi.
47:12Et du coup, non, la moto, c'est ma moto perso
47:15et c'est nous qui faisons l'entretien avec mon conjoint.
47:18C'est mon conjoint qui s'occupe de la moto.
47:20C'est pratique, finalement.
47:22Oui, ben oui, oui.
47:24Bon, on en a quelques-unes, des motos à entretenir.
47:26Ah oui ?
47:27Il y a les motos de route, les motos de crosse,
47:30la Pivicy de quart du gamin,
47:31la 300 pour aller sur les circuits de karting.
47:35Il y en a quelques-unes.
47:36Donc, il y en a combien dans le garage ?
47:38Sept, huit ?
47:39Un, deux, trois, quatre, voilà, il y en a cinq, six.
47:43Oui, même six, sept.
47:44Alors, tu as parlé d'une motocrosse aussi,
47:46et ça, moi, je comprends, parce que moi, je fais un peu aussi.
47:49C'est quoi, vos terrains de jeu ?
47:51Moi, je me suis mise il n'y a pas très longtemps en motocrosse,
47:53et ce n'est vraiment pas ma discipline.
47:55Je ne suis vraiment pas trop douée là-dedans.
47:58Et tu ne trouves pas qu'au-delà de...
48:00Alors, je comprends ce que tu veux dire,
48:02mais au-delà de la non-recherche de performance,
48:05quand on part en forêt ou quand on peut partir à l'étranger,
48:08ou je ne sais pas quoi, qu'on voit des paysages incroyables...
48:10Oui, mais je ne fais pas ça. Moi, je ne fais pas d'enduro.
48:11Je fais vraiment ces crosses sur le terrain fermé de crosse.
48:15Je ne fais pas dans les chemins...
48:17Non, non, on fait des petits...
48:19Chez nous, il y a beaucoup d'agriculteurs,
48:22et du coup, les jeunes font leur propre terrain.
48:25Du coup, on a des terrains partout autour de chez nous.
48:27Et avec des sauts ?
48:29Avec des sauts, oui.
48:31Ah oui, tu touches à ça aussi, toi, alors ?
48:33Oui, mais attention, je ne fais pas des sauts.
48:37Là, par contre, mon instinct de conservation
48:39est fort développé quand je roule en crosse.
48:42Oui, mais attends, tu ne fais pas...
48:43Je n'ai pas peur de me faire mal.
48:44Tu ne fais pas des sauts de 2 m,
48:45tu dois faire des bons sauts de 10-15 m, quand même, non ?
48:47Non, mais je fais des petits, je fais des sauts,
48:49mais je suis novice, quand même, quoi.
48:53Quand on voit aujourd'hui la discipline,
48:55et je parle de Fabio Quartararo,
48:59qui est champion du monde, ce qu'aucun Français n'avait jamais fait,
49:02qui est juste lunaire, le gamin,
49:04c'est juste extraordinaire ce qu'il fait.
49:07Ça nourrit quoi, chez toi ? Tu te dis quoi ?
49:10Est-ce que tu te dis, c'est dommage, j'ai commencé qu'à 24 ans ?
49:13Est-ce que tu te dis, waouh, c'est un autre monde ?
49:15Non, je pense que c'est vraiment un autre monde,
49:16et c'est super ce qu'il fait, Fabio.
49:19Moi, j'adore, en plus, il est simple.
49:22Il est simple comme mec, j'apprécie beaucoup.
49:25Mais après, il ne faut pas oublier qu'il a été aussi conditionné.
49:29Il est parti en Espagne jeune, il a des parents très simples.
49:33Je pense qu'ils ont vraiment tout fait, tout sacrifié pour leur gamin
49:38pour qu'il soit au niveau qu'il est aujourd'hui,
49:39et c'est vraiment chouette, c'est clair.
49:41Mais je pense qu'il a vraiment été conditionné pour réussir,
49:45et il a le talent, de toute façon, donc c'est chouette.
49:48Tu étais infirmière et puis tu as changé de boulot maintenant, Margot.
49:51Oui, j'étais infirmière en prison, en psy, pendant sept ans.
49:55Et puis, on a tout plaqué, on était en Haute-Savoie, sur Annecy,
49:59et puis quand on a eu le petit, on est revenus...
50:02On est revenus d'où je suis originaire.
50:03En fait, on s'est rapprochées de la famille,
50:05on s'est dit que ça allait être beaucoup plus simple pour...
50:07De Dijon.
50:08Oui, pour avoir une vie sportive après aussi,
50:13parce qu'en Haute-Savoie, on n'avait pas grand monde,
50:14à part les copains qui ont une vie aussi.
50:16Donc, puis on est bien, on a la paix, c'est la campagne profonde,
50:20tout le monde se connaît.
50:22C'est vraiment une super ambiance ici.
50:25Parle-moi de ton nouveau job.
50:27Eh bien, je viens de passer mon CQP moto,
50:30donc c'est Artificat de qualification professionnelle Initiateur moto.
50:33Et du coup, c'est pour coacher les pilotes amateurs sur circuit.
50:38Donc, je vais travailler avec deux organisateurs de roulage pour le moment.
50:42Je travaille avec Riding Sensation,
50:44qui font pas mal de roulage sur Carole, donc à Paris,
50:47et puis à Manicours.
50:49Et puis, je vais être avec CL Racing sur le circuit de Besan-Piste,
50:52dans le 71.
50:54Donc, là, j'ai commencé, j'ai fait deux jours à Manicours.
50:59Mes deux premiers jours, il y a une ou deux semaines, là.
51:02Et puis, je repars à Carole ce week-end.
51:05C'était comment ?
51:06C'était super sympa, c'est vraiment un job...
51:10Ce job qui me convient, c'est vrai que c'est chouette.
51:11On est en bord de piste avec des caméras,
51:14on débriefe avec les gens après.
51:17Puis là, j'avais des filles,
51:18je vais avoir beaucoup de groupes féminins, du coup.
51:20Oui.
51:21Et non, c'était chouette, franchement.
51:23Mais c'est des personnes qui aspirent à faire des courses,
51:26qui aspirent à faire du très haut niveau, c'est quoi ?
51:29Pour l'instant, c'était vraiment des débutantes que j'ai eues.
51:32Normalement, j'ai pas le droit, du coup, avec mon diplôme,
51:35de coacher les filles qui sont déjà en compétition,
51:39même si c'est ce que j'aimerais faire,
51:41parce que j'ai quand même pas mal de demandes là-dedans.
51:43Mais mon diplôme, normalement, ne me permet pas de coacher...
51:47Il te manque quoi, alors ? Il faut que tu passes un autre diplôme ?
51:49En fait, il faudrait passer le brevet d'État.
51:52Mais le brevet d'État, ça veut dire qu'il faut retourner à l'école
51:54et que, voilà, moi, avec un petit bonhomme,
51:56je peux pas partir comme ça de la maison pendant 15 mois.
52:01Mais j'ai déjà de quoi me satisfaire amplement, là.
52:04C'est déjà bien.
52:06Margot, ton prochain gros challenge sportif, c'est quoi ?
52:11Là, je vais aller en promo.
52:14Je vais faire pas mal de courses en promo Sport 1000
52:16et puis peut-être en Ultimate Cup.
52:18Pour l'instant, ça va être que de la vitesse.
52:21Et la vitesse, tu nous as pas donné le format exact.
52:24C'est combien de tours ?
52:26Là, circuit de Carole, on avait 22 tours à faire.
52:30Ah oui ?
52:31C'est des courses qui durent 25 minutes, à peu près.
52:34Oui, mais 25 minutes, pour celles et ceux qui connaissent pas,
52:39c'est accélération, freinage, changement de vitesse en permanence.
52:42C'est waouh, waouh, waouh, waouh.
52:44Ça va tellement vite.
52:45Et c'est marrant parce que moi,
52:49j'ai eu la chance de conduire des Formule 1,
52:51alors pas beaucoup, mais un peu,
52:52et je m'étais rendu compte que ce que faisaient les gars,
52:55c'était héroïque parce qu'entre accélération, freinage,
52:57changement de vitesse, j'inscris la voiture comme il faut,
53:00je ressors comme il faut, à peine j'ai accéléré,
53:02déjà, il faut que je refreine et ainsi de suite,
53:04sachant qu'en plus, on est en peloton quand vous, vous êtes en course.
53:08Ça va tellement vite, tout ça.
53:10Oui, et puis le sport auto, c'est quelque chose aussi.
53:13Moi, j'ai jamais eu la chance de faire des tours de circuit en voiture,
53:17mais ça me botterait, ça me botterait vraiment d'essayer.
53:20Moi, j'adore conduire, j'adore conduire, même en voiture.
53:23J'ai un peu cassé de voiture, d'ailleurs, quand j'étais plus jeune,
53:26j'ai cassé plus de voiture que de moto.
53:29Mais oui, oui, j'aime bien la vitesse,
53:32donc c'est vrai que si je pouvais essayer,
53:36ça me plairait aussi, mais là, ce n'est pas le même budget.
53:38Je reviens volontairement à tes 14 ans,
53:40quand tu as eu ta première mobilette.
53:41Tu rêvais de quoi, à ce moment-là ?
53:44Alors, je rêvais déjà d'y arriver,
53:46parce que je me suis lancée toute seule avec ma mobilette.
53:48C'était déjà une belle mobilette, c'était une TZR,
53:50donc c'était une moto à boîte de vitesse, déjà.
53:54Et donc, j'ai appris un peu toute seule à passer mes rapports
53:57et j'ai galéré, j'ai galéré, je calais tout le temps.
54:01Et je rêvais déjà de me débrouiller comme il faut
54:03pour pouvoir mettre la misère aux copains,
54:06parce qu'on était une bonne bande de copains en mobilette.
54:09Et puis, je me suis débrouillée et puis après, c'était parti.
54:14Et à quel moment tu t'es rendue compte
54:15que tu avais le potentiel pour faire des vrais résultats ?
54:18C'est quand tu as fait la course ou avant ?
54:19Tu le savais déjà, tu l'imaginais ?
54:21Non, non, je ne savais pas, non.
54:23En plus, franchement, j'aimais ça, la course,
54:25mais moi, aux 24 heures du mois, j'y allais dans les paddocks
54:29pour faire la fin, dans la partie publique pour faire la fête.
54:32J'étais loin d'imaginer que je me retrouverais
54:35de l'autre côté du grillage à piloter, quoi.
54:37Vraiment, je ne me serais jamais imaginée être là dans ma vie,
54:40ça, c'est sûr.
54:40Et pourtant, Margot Van Am culmine au sommet aujourd'hui.
54:44Merci infiniment.
54:46C'était cool, merci Margot.
54:47Merci, bravo encore, on t'embrasse.
54:49Et puis, sois raisonnable quand même.
54:51Ah non, pardon, vous mettez un deuxième en route ?
54:56Ah non, pas pour le moment, on a une pile à la maison.
54:59Là, si on fait le deuxième, ça va être compliqué.
55:03On t'embrasse, merci Margot, à bientôt.
55:04Merci, au revoir.
55:06Merci à toi, merci à vous toutes et à vous tous
55:08de nous avoir suivis comme toutes les semaines,
55:09avec encore deux jeunes femmes assez exceptionnelles.
55:13Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine, alors salut.