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Transcription
00:00Joe Biden a rappelé que Donald Trump était une menace pour la démocratie américaine.
00:04Gauthier Rybinski, tout d'abord, qu'est-ce qui ressort de ce débat ?
00:07Justement, le problème, c'est qu'on n'a pas écouté ce qu'il y avait dans le fond.
00:10On a regardé la forme.
00:12Alors, d'une part, l'affaire de l'âge du capitaine,
00:16ce qu'on aurait pu penser il y a encore quelques semaines ou même quelques mois,
00:20c'est que c'était une tentative de ramener cette élection et cette rivalité entre les deux hommes,
00:27de la ramener à quelque chose qui était de l'ordre d'un critère objectif.
00:31C'est vrai qu'on pouvait se poser cette question,
00:34tout en voyant bien quand même qu'elle était biaisée dans la mesure où elle était utilisée avant tout par Donald Trump.
00:39Là, c'est vrai qu'on est obligé de la considérer de façon un peu plus sérieuse,
00:44compte tenu non seulement de la lenteur de l'élocution de Joe Biden,
00:49mais aussi, chose plus surprenante, c'est qu'il n'a pas su faire usage de manière déterminante
00:55des thèmes qui lui sont favorables.
00:58Par exemple, sur l'avortement, il n'a fait que se défendre alors qu'il était,
01:04compte tenu des soutiens qu'il rencontre dans le pays, ça devait être du velours pour lui.
01:09Pareil pour les infrastructures.
01:10Donc, là, il y a la question qui se pose de savoir si cet homme est en mesure
01:16même de défendre ce qu'il y a de positif dans son bilan,
01:19puisque quand Donald Trump a contre-attaqué sur l'inflation,
01:22eh bien, c'est à peine si Joe Biden a parlé d'un chômage qui est quasiment inexistant.
01:27Donc, vous voyez que là, il y a un souci et qu'on arrive à un point,
01:31c'est ça qui est important, où le parti démocrate se dit
01:34est-ce qu'il faut le remplacer ?
01:36Ce qui est un peu tard, mais ça va contre une tradition aussi
01:40qui veut que le président des Etats-Unis, lorsqu'il a un mandat plutôt reluisant,
01:44se représente automatiquement.
01:46Et là, la question c'est qui ?
01:47Qui, à part peut-être le gouverneur de Californie que nous sommes,
01:51mais qui lui est parti en orbite plus tard, sur la prochaine élection ?
01:54Là, il y a un problème parce que le parti démocrate n'a pas réussi,
01:58n'a pas voulu aussi peut-être mettre en question Joe Biden.
02:02Et de ce fait-là, c'est vrai que comme nous sommes dans une approche
02:07totalement presque sensitive ou sentimentale des questions réelles de cette élection,
02:13eh bien, il y a quelque chose qui joue en défaveur, bien sûr, de Joe Biden.
02:17Encore une fois, parce qu'il n'est pas démuni d'armes,
02:20mais ce qu'on a vu hier soir, c'est qu'il ne sait pas les employer.
02:23Donc, y compris le camp démocrate, maintenant,
02:25semble inquiet sur l'état de santé de Joe Biden.
02:28Oui, il l'est depuis...
02:29Qui n'a que trois ans de plus que son rival.
02:31Oui, et puis alors, vous me direz aussi,
02:34en ce qui concerne le caractère sain de Joe Biden, de sa mémoire, de sa réflexion,
02:41on peut aussi raisonnablement douter du fait que Donald Trump,
02:44même à l'âge de 40 ans ou 50, ait eu quelque chose dans le cerveau
02:47d'un peu moins inepte et d'un peu plus sérieux.
02:50Là aussi, vous savez, la valeur n'attend pas l'âge, la bêtise non plus.
02:56Donc, la question reste posée,
02:58mais c'est vrai que le Parti démocrate se pose maintenant la question,
03:01compte tenu de ce genre de prestations.
03:03Jusqu'à présent, vous avez remarqué une chose,
03:05c'est que Joe Biden était incertain sur des événements relativement anecdotiques
03:10qui concernaient sa vie, ce qui lui était arrivé au niveau de sa santé.
03:16Et il était vraiment très présent et avec peu d'erreurs
03:20lorsqu'il s'agissait des sujets importants, l'Ukraine, l'avortement, le Proche-Orient.
03:25Or là, ce qu'on a compris, c'est que même sur ces sujets-là,
03:28il y avait un peu de jeu dans le comportement de Biden.
03:32Un autre aspect qui est un point clé,
03:35Donald Trump refuse déjà de s'engager à reconnaître le résultat
03:39de l'élection présidentielle américaine du mois de novembre.
03:41C'est fondamental, non seulement pour désigner,
03:44pour caractériser ce qu'est Donald Trump,
03:47mais pour désigner également ce qu'est sa démarche.
03:49La remise en cause systématique des institutions
03:53par toutes sortes de mensonges, de fantasmagories,
03:57c'est le cœur même du message de Trump, indépendamment de ce qu'il propose.
04:01Parce que quand on dit qu'il s'occupe de ceux qui sont déshérités,
04:03il n'a rien fait en quatre ans.
04:05Et puis au fond, ce n'est qu'un représentant,
04:07pas tellement couronné de succès d'ailleurs,
04:10de produits américains d'une classe de businessmen
04:12qui font leurs affaires, leurs affaires et leur beurre sur le dos des autres.
04:16En revanche, leur faire croire que tout est faux,
04:19y compris le résultat d'une élection,
04:21ça fait partie de ce qui lui apporte le plus de voix.
04:25C'est pour ça qu'il met en doute d'emblée le résultat, éventuel d'ailleurs,
04:30parce que si ça lui est favorable, il ne le mettra pas en doute.
04:34C'est ça la question pour Trump.
04:36Et encore une fois, c'est significatif de cet état parallèle,
04:41ce n'est pas des vérités, mais de cet état parallèle d'une conscience américaine
04:44qui fait qu'on ne se parle plus avec le même langage.
04:46Un Trump qui remet systématiquement les institutions en cause,
04:49ça n'est pas quelque chose qui ressoule la société américaine.
04:52Et visiblement, ça n'a pas de conséquences pour le Parti des Républicains.
04:54Merci beaucoup, Gautier Ravinsky, pour votre analyse.

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