TPMP MÊME L'ÉTÉ : 100% médias, 100% darka !
Du lundi au vendredi à 18h40 sur C8.
Tous les extraits et émissions de "TPMP même l'été" sont à retrouver sur MyCANAL : https://www.canalplus.com/c8/tpmp/touche-pas-a-mon-poste
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00:00C'est notre Focus Télé. Aujourd'hui, on va revenir sur l'émission, moi j'avais adoré cette émission sur C8 avec beaucoup de témoignages, c'est Guillaume Janton qu'on embrasse, qui avait produit cette émission.
00:10Il y a plein de stars de l'antenne qui témoignent, qui livrent, qui disent leur vérité. On va revoir des extraits, Laurent Ruquet, Sophie Davant, Vincent Lagaffe par exemple, qui racontent leur parcours, parfois semés d'embouches, les difficultés.
00:20La télé, est-elle vraiment un univers impitoyable ? Vous dites quoi ? Oui ou non ? Elle n'a pas de pancarte Dominique, c'est injuste. Méfie-toi de Damien. Vous dites oui, pourquoi ? Maxime ?
00:36La télévision est une industrie hautement compétitive. Au-delà des aspects financiers des chaînes qui tentent de capter l'intérêt du téléspectateur, derrière, tu as évidemment peu de place. Et comme tu as peu de place, tu as des gens qui sont prêts à pousser les autres du bord de la falaise.
00:53Je n'ai rien contre l'ambition, mais il y a une différence entre prendre la place de quelqu'un d'autre et se faire sa propre place. Et ça, c'est tout l'intérêt. Là, tu le trouves avec une authenticité et une manière originale d'être présent à l'antenne.
01:15Je trouve ce qui est super dur aujourd'hui, un petit mec ou une petite nana qui est en province, en région, qui a envie de faire ce métier, il a un parcours du combattant aujourd'hui. Je ne suis pas sûre. Il y a les réseaux sociaux, tu peux te faire connaître autrement.
01:27Je travaille pendant très longtemps sur M6, pendant 7 ans, et je trouvais qu'il y avait un côté un peu familial. Je travaille sur une chaîne de sport pendant 8 ans, et j'ai trouvé au contraire qu'il y avait un bon esprit, une bienveillance dans cet univers.
01:49J'ai fait toutes les chaînes, j'ai fait M6, j'ai fait TF1, j'ai fait France Télé, j'ai fait tout. J'ai travaillé pour toutes les chaînes, Paris Première, etc. Et honnêtement, il y a des très belles rencontres, mais on ne va pas se mentir, c'est super raide.
02:10Le moment où vous apprenez que vous n'avez plus votre émission et que vous la prenez dans un tabloïd parce qu'on n'a pas le courage de vous le dire, c'est compliqué.
02:23On va écouter un premier extrait. Vincent Lagaffe, par exemple, justement, qui va revenir, on en a parlé également ces derniers jours, qui va revenir avec le Big Deal sur RMC Story.
02:35La vérité, il est de mauvaise foi. J'adore Vincent Lagaffe. Le Big Deal, c'était mon émission favorite, mais là, il dit une énorme connerie. Il a même dit, d'ailleurs, sur ce plateau qu'il gagnait 200 000 euros hors taxes par semaine.
02:46Il gagnait 200 000 euros par semaine. Donc là, il se plaint d'avoir une retraite de 1 700 euros, mais c'est normal, il est touché en société. Donc il était patron de sa société, donc il touchait des dividendes sur sa société.
02:55Donc il ne se versait peut-être pas un gros salaire et c'est pour ça qu'il a 1 700 euros de retraite, mais il a quand même encaissé pendant de très nombreuses années sur TF1 200 000 euros par semaine.
03:03Donc je ne veux pas plaindre Vincent Lagaffe avec ses 1 700 euros de retraite.
03:06– Tu mets une petite queue T, ça fait ta retraite.
03:08– Oui, mais ce qu'il faut dire, c'est vrai que là, on donne des chiffres qui sont effectivement très impressionnants, mais paradoxalement, la télévision est un métier très précaire
03:14parce que c'est l'un des seuls endroits peut-être dans le monde du travail où vous pouvez être remercié comme ça du jour au lendemain, c'est-à-dire que vous pensez avoir une place en or quelque part.
03:21Patrick Sébastien, on en parlait tout à l'heure, il a été remercié après 23 ans de bons et loyaux services alors qu'il cartonnait sur France 2.
03:27Mais pourquoi ? Parce que malheureusement, il ne faisait plus partie des petits papiers de France Télévisions, il fallait séparer des animateurs qui étaient au-delà de la cinquantaine.
03:34– Ils ont eu le temps de coffrer, Damien.
03:36– Alors c'est vrai qu'on met beaucoup d'argent pendant plusieurs années, mais parfois ça ne suffit pas toujours aussi selon le temps qu'on a eu pour aller jusqu'à 85.
03:43– Est-ce qu'on en sort un peu, Dominique ? Qu'est-ce que tu en penses de ça ?
03:46– C'était très vrai, mais est-ce qu'on en sort un peu ? Est-ce qu'on va avec, effectivement, les mouvements MeToo ?
03:51Je ne sais pas, on est en train de passer sur autre chose ou on est toujours dans ce registre-là ?
03:54– Non, je trouve que ça vient de soi en fait, c'est-à-dire qu'à un moment, il faut aussi s'assumer.
03:57Moi, j'ai 50 ans, je préfère mille fois être celle que je suis aujourd'hui que celle que j'étais à 20-30 ans.
04:03Et je pense qu'en écho à ce témoignage-là de Sophie Davant, c'est de se dire, regardez-nous aujourd'hui, femmes de cet âge, ça n'a plus rien à voir avec l'ancienne génération.
04:14Et si vous, public, vous nous regardez aussi comme ces femmes qui ont le début d'une autre histoire,
04:19eh bien je crois qu'on peut changer les choses.
04:21On est de la même génération, je pense qu'on est encore…
04:25– On est encore fraîches !
04:26– Non, parce qu'on n'est pas encore fraîches, mince !
04:28– Allez, un petit coup de culon ! Franchement, merci !
04:33Franchement, un culon !
04:37– Vous êtes parfaite, parce que…
04:40J'ai une petite question pour Dominique si vous me permettez.
04:42C'est vrai qu'à TF1, on vous a fait la réflexion parce que vous aviez une voix trop douce.
04:45– Oui. Merci de me poser la question parce que je trouve que c'est hyper intéressant.
04:49On m'a reproché d'avoir une voix trop douce et quelquefois de sourire trop.
04:54Le problème, c'est qu'il y a ce que vous êtes et il y a ce que vous donnez à être.
05:00Et je pense que quand les gens comprendront que quand on sourit et quand on est doux, c'est juste ce qu'on est soi,
05:07on est aligné avec ça, je pense que ça change la donne.
05:10Et être doux ne veut pas dire être fragile.
05:13Je peux vous dire que j'ai un sacré caractère, c'est un peu ça.
05:16– Oui, je sais. – Mais en tout cas, je ne triche pas.
05:19– Ça aussi, je ne sais pas encore. Oui, Maxime ?
05:21– On peut se dire que la radio, elle a eu pourtant une très belle carrière à la télévision.
05:24C'est drôle parce que la semaine dernière, elle a annoncé qu'elle arrivait sur France Bleu à la radio dans un jeu en quotidien.
05:30Donc effectivement, elle peut mêler les deux, la radio et la télévision.
05:32Ça n'empêche qu'il faut parfois assumer les critiques.
05:35Mais là, il ne faut pas être faux cul.
05:37La télé, c'est quand même vachement centré sur le physique, sur l'âge.
05:41Alors, 50 ans, c'est très jeune. Maintenant, 50 ans, c'est le nouveau 40.
05:44Mais 60, c'est très compliqué. Il y a très peu de femmes de 60, 65, 70 ans.
05:48Regarde Eveline Delia, on en parlait Eveline Delia ?
05:50– Elle a 70 ans. – Et alors, on peut les nommer.
05:52Elles sont combien ? Elles sont très, très peu.
05:54– Mais attends, dis donc, peut-être qu'à 70 ans, tu as envie de passer à autre chose.
05:56– Non, mais je suis sûre qu'il y a des femmes de 60, 65 ans qui aimeraient être encore à la télé.
06:00En plus, c'est très dur de vieillir devant la caméra.
06:02Je trouve qu'on est constamment jugé et sur le poids.
06:04Mais dès qu'on prend 2 kilos, on se fait insulter.
06:06Dès qu'on en perd 2, alors c'est horrible, on est anémostique.
06:09C'est très, très compliqué.
06:11– Pascal, réfléchissez, qui sont les personnes en surpoids à la télé ?
06:15On avait pris Laurence Boccolini pour Marianne James
06:19parce qu'elle faisait le rôle de méchante.
06:21Elle était grosse, donc elle était méchante.
06:23Elle faisait un personnel. Désolée, il y en a 4, 5.
06:26Voilà, vous allez me citer Marianne James, Valérie D'Amido.
06:29– Laurence Boccolini.
06:32La diversité dans ce domaine n'existe absolument pas.
06:35C'est un vrai handicap.
06:37– Ça s'est bien passé, j'ai assumé ce que j'étais.
06:40Il n'y a pas eu de débordements particuliers.
06:43Le fait de faire son coming-out, ce n'est plus un sujet aujourd'hui.
06:48– Si, encore.
06:50– Je peux vous le dire parce que je suis gay,
06:52c'est extrêmement difficile aujourd'hui, sincèrement.
06:55On a l'impression, parce qu'on peut rencontrer des gays
06:57dans le milieu de la télévision, comme on le dit rapidement.
07:00Mais quand tu es gay, de le dire là, tout simplement, sur C8 ce soir,
07:04je m'attends forcément à des retours sur Instagram, j'en suis convaincu.
07:07Parce que tu ne peux pas enlever…
07:09– Il ne faut pas attendre la paire.
07:11– Il y a la télévision et puis il y a aussi les effets
07:14de la télévision sur les réseaux sociaux.
07:16Les réseaux sociaux, c'est hyper difficile.
07:18Quand vous voyez le nombre de gays tapants
07:20qui se démultiplient via les applications de rencontres
07:23par rapport à l'homosexualité, c'est terrible.
07:25Je trouve que la haine, la violence, elle monte de plus en plus.
07:29Et la télévision en est le miroir aussi.
07:31– Après, tous les animateurs et toutes les animatrices
07:33qui ne correspondent pas à ce que l'on peut appeler une norme,
07:35aujourd'hui, ils ont quand même plus de visibilité à la télévision.
07:38Regardez le nombre de candidats que l'on voit qui sont atteints
07:40de handicap par exemple dans les télécrochés type The Voice.
07:42Regardez aussi les personnes qui ne correspondent pas.
07:45On voit aussi des drag queens, il y a des émissions de drag queens
07:47par exemple sur France 2.
07:49– 2024, heureusement que ça évolue.
07:51– Il faut aussi le souligner, c'est-à-dire que ça évolue dans le bon sens.
07:55Mais il se trouve qu'aujourd'hui, peut-être qu'on donne quand même
07:58beaucoup la place à des personnes qui, une fois de plus que je dis,
08:01ne correspondent pas à ce que l'on peut appeler une norme
08:03aujourd'hui dans la société.
08:04– Après, il y a les expériences qui n'ont pas fonctionné.
08:06Ça arrive à tout le monde de faire des programmes qui ne fonctionnent pas.
08:10C'est le cas de Benjamin Castaldi.
08:11Justement, sa sortie avait énormément me fait réagir.
08:14Il a parlé de son expérience catastrophique sur NRJ12
08:18et il n'a pas épargné les dirigeants de la chaîne.
08:21Voilà, il balance.
08:22Et les journalistes médias ?
08:24Les journalistes médias, vous, parce qu'on a deux journalistes médias.
08:27– Il parlait de l'académie des 9.
08:28L'académie des 9 téléspectateurs au final sur NRJ12
08:30parce que ça n'a pas fonctionné.
08:31On parlait des formats, des revivals.
08:33Là, il a voulu retenter sur une chaîne qui était un peu,
08:36dans un état un peu compliqué d'un point de vue de l'audience.
08:39Donc ils ont tenté avec des gros formats.
08:41Après, Benjamin Castaldi, avec derrière lui, il a une grosse carrière.
08:44Donc ils se sont dit, peut-être que l'animateur
08:46va faire venir le téléspectateur.
08:48Le téléspectateur, que non, parce qu'aujourd'hui,
08:50c'est le format et l'animateur et l'incarnant qui ont leur importance.
08:54Et après, il y a cette magie qui ne s'explique pas.
08:56– Ça, c'est vrai.
08:57– Il faut rappeler le contexte.
08:58On est en 2015, Benjamin Castaldi est en guerre avec Cyril Hanouna.
09:01Il écrit un livre où il le déboîte, clairement.
09:03Et NRJ12 l'appelle pour faire l'académie des 9
09:06et pour concurrencer Touche pas à mon poste.
09:07Sauf que Touche pas à mon poste est déjà installé
09:09depuis 3, 4, 5 ans sur C8, même D8 à l'époque.
09:13Et là, ils font 250 000 téléspectateurs sur NRJ12.
09:17Alors aujourd'hui, ça sera un miracle.
09:18Mais à l'époque, c'était catastrophique
09:20quand TPMP faisait un million, un million, un million et demi,
09:22voire même plus.
09:23Donc c'est pour ça que Benjamin est allé sur NRJ12 à l'époque.
09:26– Il balance les 100 filtres.
09:27– Mais après, psychologiquement, quand on fait ce métier,
09:29je pense qu'il faut être quand même très solide.
09:30Parce qu'on va pouvoir parfois vous promettre
09:32de faire partie d'une émission,
09:33voire de participer à une émission sur une saison entière.
09:36Ça va s'arrêter très vite et vous n'allez pas forcément l'accepter
09:38parce que vous vous serez projeté.
09:40Je peux vous assurer que pour en croiser certains dans les coulisses,
09:43il y en a certains qui, derrière les caméras, vont vous dire
09:45à la rentrée, tu vas me retrouver sur telle chaîne.
09:47Le fait est que non, en fait.
09:48Il a été remplacé en dernière minute
09:49parce qu'ils ont testé quelqu'un entre-temps.
09:51Et il lui a pris sa place.
09:52Donc vous voyez, il faut être quand même très solide psychologiquement.
09:54Il faut savoir remonter la pente.
09:55Quand vous vous êtes projeté, quand vous vous êtes dit
09:57c'est bon, je vais être une star demain, ça va être formidable,
09:59j'ai gagné beaucoup d'argent.
10:00Non, en fait, demain, tu vas…
10:01– J'ai une star, mais moi, j'ai gagné beaucoup d'argent.
10:04– Mais il y en a certains qui pensent ça.
10:06– C'est pas des bonnes raisons.
10:08Soit tu aimes ton métier.
10:09Si c'est pour devenir star et gagner beaucoup d'argent,
10:11je ne sais pas, il faut faire autre chose.
10:13– Le pire, je trouve, dans ces témoignages,
10:15et puis dans ce qu'on peut vivre en télé,
10:16c'est aussi d'avoir connu la gloire très jeune, très fort.
10:19Moi, je pense aux participants de Télé-Crochet,
10:22comme moi, j'ai pu faire partie avec la Starac.
10:24C'est-à-dire qu'on est très exposés, très tôt.
10:26Et je vois maintenant les jeunes aussi, c'est toujours la même chose.
10:28Et moi, je dis toujours attention, les gens qui font les castings,
10:31de ne pas prendre justement des profils de gens trop fragiles.
10:34Parce qu'ensuite, c'est très, très compliqué de rebondir.
10:36Parce qu'on fait croire à ses jeunes que ça va devenir des grandes stars.
10:39Et souvent, ça ne l'est pas.
10:40– Oui, Dominique ?
10:41– Je pense qu'il ne faut jamais oublier que ça n'est que de la télé.
10:44– Oui, c'est ça.
10:45– Ne jamais oublier d'où l'on vient.
10:47Et surtout, être très entourée.
10:49Et entourée par des gens qui ne vont pas oublier qui vous étiez
10:53avant d'être soi-disant connus.
10:55– Oui, c'est exactement ça.
10:56Les anciens, ceux qui vous connaissent vraiment.
10:58Ça a été difficile pour toi d'arrêter la télé, quand même, le départ TF1 ?
11:01Ça n'a pas été simple, Dominique.
11:02– Ça a été 20 ans de ma vie.
11:05Après, je pense que la vie,
11:08alors vous allez me prendre un peu pour une illuminée,
11:11mais la vie m'a mise en face d'épreuves au même moment.
11:15J'ai perdu mon homme.
11:16Je perds Jean-Pierre derrière.
11:20Je n'arrive plus à faire ce qui me challenge.
11:24J'aime les challenges, en fait.
11:26Et faire de la présentation, c'était ce que je voulais faire.
11:30Ça ne s'est pas fait.
11:32Qu'est-ce qu'on fait ?
11:33Quand vous avez vécu…
11:35– Est-ce que tu as été accompagnée, quand même, par TF1 ?
11:37Parce que, quand même, tu as vécu des épreuves.
11:39– Ils ont été très chouettes.
11:41Après, voilà, moi, j'aurais aimé présenter.
11:45J'aurais aimé continuer à faire ça.
11:48Ça ne s'est pas fait.
11:49Il y a eu un autre choix.
11:51Et je respecte tout à fait les choix des patrons.
11:54Ce n'est pas du tout un problème de ça.
11:57Mais c'est de se dire, qu'est-ce que tu fais ?
11:59Est-ce que tu veux continuer au risque de te faner ?
12:03Au risque, voilà, de perdre un peu ton souffle ?
12:08Ou alors, est-ce que tu te mets un gros coup de pied aux fesses,
12:11en te disant, tu as envie de le faire ?
12:13Donne-toi les moyens de le faire.
12:15Et c'est ce qu'on a fait.
12:16Vous savez, la liberté n'a pas de prix.
12:18Elle a juste le prix de l'audace.
12:20Et je peux vous dire qu'aujourd'hui, je suis très heureuse.
12:22Alors, oui, c'est hyper dur.
12:24Mais regardez, je suis avec vous, là.
12:25– Oui, mais c'est génial, entre vous et moi, sur YouTube.
12:27Allez-y, franchement.
12:28– C'est plus mignon que les 100 000 vues.
12:30– Bravo, bravo, bravo Dominique.
12:32En tout cas, merci beaucoup d'être venu sur le programme.
12:34– Sous-titrage ST' 501