• il y a 6 mois
L'invité de 7h45

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00:00Huit heures moins le quart, Nicolas Crosel, c'est Sophie Herente, députée sortante renaissante
00:04sur la dixième circonscription de Loire-Atlantique, Vertout et Vignoble-Nantais qui est votre
00:08invitée.
00:09Bonjour Sophie Herente.
00:10Bonjour Nicolas Crosel.
00:11La dernière fois que vous êtes venue à ce micro, c'était juste après le vote, avec
00:15l'appui des voix de la droite et du Rassemblement National de la loi Immigration, très contesté.
00:20Vous faisiez partie de la poignée de parlementaires de la majorité à avoir voté contre, cinq
00:24mois plus tard et une dissolution.
00:25On en est là, à trois jours d'un premier tour avec le Rassemblement National aux portes
00:30du pouvoir.
00:31Comment en est-on arrivé là ?
00:32Alors je pense que ça ne date pas d'hier, ça fait déjà un moment, on se rappelle
00:392002 quand même, donc ça fait vingt ans qu'on voit les choses se passer.
00:44On a agi, moi je pense qu'on a fait beaucoup de choses pour les Français dans leur vie
00:50quotidienne, en proximité, pour leur apporter du service public.
00:54La problématique qu'on a aujourd'hui, c'est qu'on n'est pas forcément capable de mieux
01:03l'expliquer, d'avoir cette relation de confiance avec les Français.
01:06Il y a un net rejet, mais le sens de ma question c'était, est-ce que finalement vous n'avez
01:12pas, au sein de la majorité présidentielle, banalisé cette extrême droite au point de
01:17la rendre aujourd'hui aux portes du pouvoir ?
01:19Notamment avec cette loi Immigration.
01:22Alors, on y avait une demande, et le politique est là aussi pour répondre aux inquiétudes
01:30des Français.
01:31De quelle manière on peut y répondre ? Par les lois, c'est-à-dire comment est-ce qu'on
01:35accompagne aussi les transformations.
01:37Moi je pense que cette loi-là, elle aurait dû intervenir, me semble-t-il, après la
01:42loi Pacte Asile Immigration au niveau européen, parce qu'en fait on a une problématique
01:45aujourd'hui, qui est de gérer des flux migratoires qui ne sont pas que franco-français,
01:53et ce n'est pas un regard franco-français sur ce sujet-là en particulier qui doit nous
01:57mener.
01:58Donc, ça ne s'est pas très bien passé dans la négociation de cette loi, et je pense
02:02qu'elle n'arrivait pas au bon moment.
02:04Alors on se retrouve aujourd'hui avec cette dissolution décidée un peu solitairement
02:08quand même par le chef de l'État.
02:10Comment vous sauvez les meubles ? Comment pensez-vous sauver les meubles ? Est-ce que
02:13vous pensez qu'il y aura une majorité présidentielle encore dans dix jours ?
02:17Alors, d'abord une majorité présidentielle, je pense qu'il faut reparler, et moi je parlerais
02:22d'un nouveau pacte républicain avec une majorité d'un pôle central.
02:26Ce qu'on voulait faire au début d'ailleurs.
02:29Oui, c'était ça le projet.
02:31Ce que Emmanuel Macron voulait faire.
02:34Oui, mais je pense que c'est aussi dans la capacité aujourd'hui à prendre conscience
02:40qu'il y a quelque chose à faire.
02:42Moi je pense qu'il y a encore des Français, il y a encore des politiques qui aujourd'hui
02:47ont envie de se retrouver auprès et pour un projet républicain.
02:52Mais qui ? Si ça n'a pas été possible pendant les deux premières années de cette
02:56absence de majorité absolue, on a bien vu que ce n'était pas possible, les socialistes
03:01ne venaient pas vers vous, les républicains ne venaient pas vers vous, pourquoi là ils
03:04viendraient cette fois ?
03:05Parce que je pense qu'il y a une remise en question et que ce soit les deux pôles
03:12très extrêmes de notre paysage politique qui aujourd'hui vont affronter la République
03:19mais la Constitution même.
03:20Puisque là on a des propositions qui sont anti-constitutionnelles et qui vont quand
03:24même détruire, en tout cas venir heurter ce qu'est notre pays.
03:29Moi j'espère et je milite et je me bats pour ça, c'est qu'il y ait une vraie prise
03:34de conscience et y compris de nos personnalités politiques qui mettent d'abord l'intérêt
03:40de la France avant leur intérêt personnel.
03:42Et est-ce que vous pensez que c'est la meilleure manière de faire pour tendre la
03:46main au soir du premier tour ou au soir du deuxième à des socialistes, par exemple
03:51des écologistes, que de renvoyer dos à dos durant toute cette campagne, Front Populaire
03:56d'un côté, RN de l'autre, faire une équivalence entre les deux ? Est-ce que vous
03:59pensez que c'est le meilleur moyen de leur dire après coup, finalement vous n'êtes
04:01pas si terrible que ça, venez avec nous ?
04:03Alors moi je ne mets pas les deux dos à dos, d'abord je fais une grosse différence,
04:09pour moi j'ai une vraie problématique avec le RN, et ça pour moi c'est vraiment
04:15le pire de la destruction de notre République et de notre France dans son équilibre d'aujourd'hui
04:19et dans ce que nous sommes.
04:20Maintenant, le nouveau Front Populaire, je ne comprends pas comment l'attelage a pu
04:26être signé et peut tenir, parce qu'en fait il y a quand même énormément de différences,
04:30on l'a vu aux européennes, moi je ne comprends pas comment on peut se retrouver aujourd'hui
04:34avec la France insoumise sur un pacte républicain.
04:36Et vous imaginez un candidat du Front Populaire aujourd'hui faire cette campagne au nom de
04:45la gauche et une fois qu'il est élu vous rejoindre sur quelque chose de plus central
04:49qui irait jusqu'au républicain, ça ne paraît pas crédible.
04:51Moi je pense que d'abord, au lendemain des élections, il faudra qu'on ait une autre
04:56manière de gouverner la France, et de la même manière que nous avons pu le souhaiter
05:02et que nous n'avons pas forcément réussi à le faire sur le changement de nos institutions,
05:07il va falloir qu'il y ait des vraies modifications.
05:09Et moi j'aimerais que l'Assemblée Nationale, nouvellement constituée, et ça je pense
05:12que ça peut être un engagement pris, c'est qu'on ne nous impose pas un premier ministre
05:18mais qu'on puisse, nous l'Assemblée Nationale, le choisir, voter pour lui, être dans un
05:23vrai débat.
05:24C'est un changement de régime, ce que vous proposez.
05:27En tout cas, c'est une nouvelle manière de gouverner notre pays, parce que je pense
05:32qu'effectivement il faut qu'on le remette en question.
05:34Emmanuel Macron dans cette histoire, il jouera quel rôle ? Parce qu'il ne peut pas se représenter
05:38dans deux ans, on voit bien qu'une partie de son camp l'a lâché, peut-être vous-même,
05:42j'en sais rien.
05:43Alors trois ans, oui.
05:44Enfin trois ans, ça peut être long trois ans de cohabitation avec Marine Le Pen ou
05:47Jordan Bardella.
05:48Alors d'abord je pense que nous on a encore des choses à faire et à dire, moi j'espère
05:54faire un sursaut dimanche et dans une semaine, pour moi les dés ne sont pas tous jetés
06:02et il y a quand même aujourd'hui une capacité à, en tout cas, incarner quelque chose de
06:08différent.
06:09Le Président de la République, il va présider la France, mais il est aussi le garant de
06:13nos institutions, donc je pense que là-dessus il va falloir qu'il y ait une nouvelle création
06:17d'une autre manière de gérer notre pays et en tout cas par rapport aux parlementaires
06:22et par rapport à ce que nous sommes et ce que nous pourrions être demain, c'est vraiment
06:26qu'on nous associe plus à la décision et à la gestion de notre pays.
06:30C'est le message que vous lancez notamment à votre chef de groupe on va dire, votre
06:35chef de file Emmanuel Macron, que vous avez soutenu depuis 2017.
06:39Merci beaucoup Sophie Herand d'être venue, on vous donne rendez-vous pour la soirée
06:42électorale de France Belor, aussi en dimanche soir bien sûr, après ce premier tour.

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