Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, était l'invité de BFMTV.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Je pense que la crise institutionnelle est un des aspects, ce que nous risquons, c'est le désordre.
00:05S'il n'y a pas un sursaut de responsabilité dans les deux dimanches qui viennent,
00:09je crois que nous allons faire un désordre important, au moins pour une année, puisqu'on n'a pas le droit de redissoudre.
00:15Parce que pour moi, de toute façon, il va y avoir une difficulté à gouverner.
00:22S'il n'y a pas de majorité absolue, ce sera à l'enfer, et s'il y a une majorité absolue, ce sera quand même très difficile,
00:28parce que le bloc de l'opposition sera très fort. Et le bloc de l'opposition sera organisé, puissant, et donc difficile à manager.
00:37Donc je pense que de toute façon, nous allons au désordre. Et le désordre crée deux nuages.
00:42On a un nuage qui est le nuage, de mon point de vue, de la violence dans la société, progressive,
00:47parce que le désordre va aller avec des manifestations, le désordre va aller avec de la brutalité à l'Assemblée et ailleurs,
00:53et on va voir monter les clivages, la radicalisation.
00:57Le risque de guerre civile, vous parleriez-vous aussi de cela ?
01:00Je ne sais pas ce que ça veut dire, vraiment, guerre civile. Ce qu'il y a, c'est radicalisation.
01:04Parce que d'habitude, dans la démocratie française, il y avait une sorte de vaste communiquant entre le PS et l'UMP.
01:13Quand l'UMP était forte, le PS était faible. Là, il se trouve que les extrêmes se nourrissent eux-mêmes.
01:19Au fond, la haine du Front National nourrit LFI, et LFI crée de la haine vis-à-vis du Front National.
01:27Et donc, au fond, ils se légitiment les uns et les autres, tout comme autrefois, le bolchevisme a servi à beaucoup d'extrémisme.
01:33Donc, il y a cette dialectique-là, qui est une dialectique terrible, qui conduit à ce que je crois extrêmement dangereux,
01:40mais qu'on ne voit pas qu'en France, c'est cette tentation de la radicalisation.