• il y a 6 mois
Thibault de Montbrial, avocat et président du Centre de Réflexion sur la Sécurité Intérieur : «Je préconise un choc d'autorité qui doit notamment permettre que les peines soient exécutées».

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Transcription
00:00Votre question est excellente et elle illustre exactement ce que je viens de dire.
00:02C'est exactement ce que je viens de dire.
00:04Ça a beaucoup été dit, y compris par Gérald Darmanin
00:07et presque dans les mots que je vais employer,
00:09ce qui est tout de même un comble au bout de quatre ans de gouvernement,
00:12c'est que les policiers sont exaspérés de voir les gens qu'ils ont interpellés
00:15une fois, deux fois, dix fois, remis en liberté deux jours après
00:18et recommencer les mêmes faits en les narguant.
00:21Et avec en plus cette impression qu'on les délinquant,
00:23que l'autorité de l'État, qui est une incantation qu'on entend de plus en plus souvent,
00:28pendant longtemps on n'a pas entendu le mot autorité.
00:30J'ai été un des premiers à l'employer, j'ai écrit un livre qui s'appelle
00:32« Osons l'autorité » il y a quatre ans,
00:34et aujourd'hui tout le monde n'a que ce mot à la bouche.
00:36Mais maintenant il faut passer de la parole aux actes.
00:38Moi je préconise un choc d'autorité.
00:39Ce choc d'autorité doit permettre notamment que les peines,
00:43c'est la priorité numéro un, que les peines soient exécutées.
00:46Il n'est pas le cas aujourd'hui.
00:47Dans 76% des cas, les juges trouvent une alternative à l'exécution des peines
00:52et dans 40% une alternative à la sanction même.
00:56Et la sanction, si vous voulez, dans la logique de ce que c'est que la sanction pénale,
01:01on dit aux gens il y a des choses qu'on n'a pas le droit de faire, c'est interdit.
01:05Et si vous le faites, vous allez être sanctionné.
01:07La moindre des choses, c'est que s'ils commettent les actes qui sont interdits,
01:11il y a une sanction. Il ne s'agit pas qu'elle soit excessive.
01:13Il faut qu'elle soit mesurée et proportionnée, bien sûr.
01:16Mais il faut qu'elle ait lieu.
01:17Sinon les délinquants, et en particulier les primo-délinquants,
01:20et en particulier les jeunes délinquants,
01:22ils testent l'autorité de l'Etat comme des enfants testent l'autorité des parents.
01:26Et s'ils sentent qu'il n'y a pas de réponse d'autorité, ils continuent.
01:30Et en plus, ils ne croient plus au discours d'autorité.
01:32Et notre système, je termine là-dessus, mais c'est extrêmement important
01:36que chacun le comprenne bien, c'est que notre système pénal
01:39est entièrement fondé sur une logique de bienveillance initiale
01:42qui se comprend dans un monde idéal.
01:44C'est-à-dire qu'on commence par donner une première chance,
01:46une deuxième chance, une troisième chance.
01:47Mais cette bienveillance aujourd'hui n'est plus perçue
01:50que comme de la faiblesse par les délinquants.
01:52Et en particulier les plus jeunes.
01:55Donc il faut rétablir des peines courtes,
01:57notamment pour les auteurs de violences physiques,
01:59y compris les plus jeunes, pour qu'ils sentent la réponse pénale.
02:03Moi je pense, après c'est des choses qui sont un peu techniques,
02:05donc des incarcérations très courtes à rebours de tout ce qui se fait depuis.

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