• il y a 6 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la prise de parole inattendue de Dominique Strauss-Kahn. L'ancien président du FMI retiré de la vie politique depuis 2011 appelle à faire barrage contre le RN, quitte à voter pour LFI.
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Transcription
00:00Il est 18h01 et 30 secondes, nous sommes avec Louis de Ragnel, bonsoir Louis.
00:04Bonsoir Laurence.
00:04Rachel Canella.
00:05Bonsoir Laurence.
00:05Emmanuel Radzavi, essayiste et auteur, merci, auteur du livre « La face cachée des Molas », merci d'être avec nous.
00:11Une magistrate, Béatrice Brugère, bonsoir Béatrice Brugère, on va parler de la justice avec vous dans un instant.
00:16Celle des mineurs en particulier.
00:18Sabrina Medjeber, essayiste.
00:19Bonsoir Laurence.
00:19Eric Revelle, journaliste.
00:20Madame.
00:21Monsieur Revelle, je vous ai vu réagir pendant que je parlais de Dominique Strauss-Kahn.
00:24Qu'est-ce qui vous fait réagir Eric Revelle ?
00:26On va peut-être écouter d'abord le sujet de Mathieu Devese, puisque l'ancien patron du FMI veut faire barrage aux dangers liés à l'arrivée d'études d'extrême droite au pouvoir.
00:34Vous préférez le sujet avant, vous ne voulez pas vous mouiller ?
00:36D'abord le sujet de Mathieu Devese et on en débat ensuite.
00:41C'est une prise de parole inattendue, celle de Dominique Strauss-Kahn, retirée de la vie politique depuis l'affaire du Sofitel en 2011.
00:48Dans une tribune publiée dans le magazine Challenge, l'ancien directeur du Fonds Monétaire International appelle à faire barrage au Rassemblement National.
00:56Ne commettons pas la même erreur que les sociodémocrates allemands en 1933 qui sous-estimaient les conséquences de l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite.
01:04Malgré de vives critiques envers la France insoumise, l'ancien ministre de l'économie préfère voter pour un candidat LFI et non RN au second tour des législatives.
01:14En cas de duel entre un candidat RN et un candidat LFI, certains seront rebutés par les outrances insupportables de Jean-Luc Mélenchon.
01:22Mais il ne faudra pas hésiter, il faut savoir choisir son meilleur et ni pour éviter le pire.
01:27Dans un tweet depuis supprimé, Sandrine Rousseau se félicite de cette prise de position.
01:32Ah ben quand même !
01:33Dominique Strauss-Kahn juge néanmoins le programme économique du nouveau front populaire très peu crédible, comme celui du Rassemblement National.
01:41Éric Reuvel, votre avis ?
01:43Moi j'ai eu beaucoup d'admiration pour Dominique Strauss-Kahn, j'ai eu l'honneur d'avoir comme prof d'économie internationale.
01:48À l'époque il avait une grande écharpe rouge déjà et puis des lunettes en bois.
01:51Mais là quand je vois cette déclaration, en plus il ne dit pas je vais voter pour un candidat du Front Populaire, PS, non il dit pour un candidat LFI.
01:58Alors là je ne sais pas s'il a subi des pressions, s'il veut revenir en politique, j'en sais rien.
02:04Mais pardonnez-moi, après les prises de position de certains députés LFI antisémites notoires, je ne vois pas comment Dominique Strauss-Kahn peut avoir cette prise de position.
02:16Et alors c'est ça que je voulais vous dire, je ne savais même pas que le sujet en parlait.
02:19Mais alors la cerise sur le gâteau c'est quand même Sandrine Rousseau, chef à plume des féministes, bon teint, prête à défendre des femmes dès qu'une d'entre elles va être regardée un peu lourdement dans un ascenseur.
02:32Et qu'il a, alors elle a supprimé son tweet, elle avait mis ah ben quand même, genre c'est bien Dominique Strauss-Kahn nous rejoint.
02:39Mais j'espère que les grandes associations féministes de ce pays vont peut-être repousser un peu ce soutien.
02:47Oui vous y croyez.
02:48Mais j'y crois pas un seul instant, je fais de l'humour.
02:50Vous avez l'air de l'y croire.
02:51Mais tout ça est quand même...
02:52Rapidement, Sabrina.
02:54Moi je ne suis pas du tout étonnée, vous savez, on déplore là le ralliement de François Hollande à la NUPES, puisque pour moi ça reste la NUPES, je n'ose pas l'appeler ça le Front populaire.
03:04En réalité finalement c'est simplement une complicité, une combinaison de ce qui se joue en France depuis 40 ans, c'est-à-dire cette alliance entre le caïda, l'islam politique dans les quartiers, le milieu associatif,
03:18les élus qui profitent de la rente électorale par le communautarisme qu'ils organisent méthodiquement,
03:24et Jean-Luc Mélenchon a simplement soufflé sur les braises en exaltant toutes les passions identitaires et notamment et dramatiquement l'antisémitisme.
03:34Donc moi je ne suis pas du tout surprise que François Hollande se rallie à la NUPES,
03:37et je ne suis pas non plus surprise que Dominique Strauss-Kahn rallie la NUPES, puisque c'est son parti, enfin la NUPES, la gauche on va dire plus largement,
03:45c'est son parti d'origine, c'est son parti de combat.
03:49Maintenant je m'étonne effectivement qu'une féministe comme Sandrine Rousseau...
03:52Oui, oui, mais c'est effacé ça.
03:54Il aurait pu dire je soutiens un député de gauche au second tour parce que je considère...
03:59Non, non, non, non, le meilleur ennemi.
04:02C'est ça qui est incroyable.
04:04Donc ce qui est expliqué, parce qu'en fait c'est Dominique Strauss-Kahn, mais il y a beaucoup de gens qui disent la même chose que Dominique Strauss-Kahn,
04:09il y a même des hésitations au sein du camp d'Emmanuel Macron.
04:12Donc pour tous ces gens, choisir l'antisémitisme, bon c'est pas si grave que ça pour des raisons électorales.
04:18Non mais choisir l'antisémitisme au lieu de l'URN, qui pour le coup, et il suffit de voir simplement les enquêtes d'opinion qu'on fait autour de nous,
04:27tous les français juifs que je connais, il y en a beaucoup qui n'avaient jamais voté RN de leur vie et qui vont le faire pour la première fois
04:32parce que c'est le seul parti, selon eux, qui tient un discours extrêmement clair par rapport à ce qui se passe en Israël et au Hamas.
04:38Donc ce qu'ils expliquent, c'est que choisir des candidats qui font la promotion du Hamas,
04:44qui considèrent que c'est un mouvement de résistance, il n'y a plus aucun problème.
04:48Tout est pardonné, mais non mais c'est complètement lunaire.
04:51Moi je demande juste une chose, que toutes ces personnes-là n'aillent plus jamais faire des leçons de morale ou monter sur des estrades.
04:58C'est le cas.
04:59Mais qu'ils ne fassent plus jamais. Jusqu'à la fin de leur jour, ils ne peuvent plus dire qu'ils soutiennent à courbe voie la jeune fille.
05:06Parce qu'en fait, en faisant le choix de la France insoumise, ils font le choix de la compromission.
05:10C'est pas simplement, on essaie de s'adapter.
05:12Vous savez, il y a quelques années, il y a 15-20 ans, on parlait lors des élections de ce qu'on appelait les points non négociables.
05:18Le problème, c'était qu'ils étaient au nom de la vertu et au nom de vraies valeurs.
05:22Les valeurs, ça voulait dire quelque chose. Une valeur, normalement, c'est quelque chose d'immuable.
05:25C'est-à-dire qu'on ne transige pas avec ça.
05:27Et bien, il n'y a plus aucun point non négociable pour ces gens-là,
05:30puisque même Dominique Strauss-Kahn, qui est prête à voter pour des candidats qui considèrent que le Hamas est un mouvement de résistance,
05:37je trouve qu'ils se déshonorent, ils sont tombés vraiment très bas.
05:42Pour aller un tout petit peu plus loin par rapport à ce que vous dites,
05:45on a quand même deux personnes qui ont été convoquées à la police pour apologie du terrorisme.
05:51On l'oublie un petit peu, mais là, c'est très concret, très factuel.
05:55Elles ont été convoquées.
05:57Il y a une personne fichée S.
05:58Exactement.
05:59Après, sur Dominique Strauss-Kahn,
06:04à partir de quel moment c'est intéressant que Dominique Strauss-Kahn nous donne une consigne de vote ?
06:10Parce que là, en fait, il a eu ce séisme interplanétaire.
06:17Non, mais c'est vrai.
06:18Le monde entier en a parlé.
06:20Oui, je vous le confirme.
06:21Le monde entier en a parlé.
06:22Ça a été même repris dans des séries.
06:24C'est-à-dire que pour revenir dans ce contexte actuel,
06:27il n'a jamais plus parlé.
06:30Et il arrive comme ça en 2024, alors qu'on est dans un bordel démocratique.
06:36Ah, c'est peut-être pour ça.
06:39Emmanuel Razavi.
06:40Non, mais moi, je douterais simplement d'une chose,
06:41c'est que sa parole, aujourd'hui, sa parole politique, en tout cas,
06:43elle est complètement disqualifiée depuis longtemps.
06:45Mais au final, il y a beaucoup de gens qui soutiennent l'Élysée,
06:48dont la parole politique est disqualifiée.
06:51Donc, tout ça, finalement, ne me surprend guère.
06:54Bien sûr.
06:55Louis Dragnel vous évoquait ce qui se passe du côté de l'Élysée,
06:58parce qu'il y aura peut-être la stratégie du Ni,
07:01c'est-à-dire Ni IRN, Ni France Insoumise, c'est ça ?
07:04Il s'est en train de se dessiner dans les consignes de vote.
07:06Donc, ça veut dire, en fait, dans l'autre sens,
07:08aucun problème pour voter pour des candidats communistes,
07:11aucun problème pour le camp macroniste,
07:14pour voter pour des socialistes, pour voter pour des écologistes,
07:17pour voter pour Sandrine Rousseau qui, par ailleurs,
07:19ils combattent matin, midi et soir.
07:21Et en fait, on voit cette dialectique qui est à peu près la même
07:24que celle de Dominique Strauss-Kahn.
07:26Et donc, en fait, il n'y a rien de pire pour eux que l'ERN.
07:29Alors que, c'est tout le paradoxe de l'histoire,
07:32quand on connaît un peu les coulisses de la vie politique,
07:35on sait qu'avec des députés Rassemblement National,
07:37il y a des ministres qui s'entendent très bien,
07:39qui déjeunent avec eux, ça ne les gêne absolument pas.
07:42Et on voit, en fait, à quel point ils se disent
07:44qu'il n'y a plus aucune autre ficelle que celle-ci
07:47pour essayer de se maintenir au pouvoir.
07:49Puisque si, réellement, ils avaient des arguments,
07:51ils en utiliseraient.
07:52Et il y en a, il y a plein d'arguments
07:54pour critiquer le Rassemblement National.
07:56Et là, encore une fois, c'est cette volonté d'essayer
07:59de montrer que c'est la surdiabolisation du RN,
08:03puisqu'ils expliquent que...
08:04C'est ça qui est terrible dans la comparaison.
08:06Est-ce que ça veut dire qu'on met un signe égal, Louis,
08:08entre RN et LFI ?
08:10Est-ce qu'Emmanuel Macron met un signe égal entre RN et LFI ?
08:14Je pense que voter RN, c'est pire que voter LFI,
08:15si on écoute Dominique Strauss-Kahn.
08:16Non, mais là, je vous parle de ce qui se passe
08:18du côté d'Emmanuel Macron.
08:19Pour Emmanuel Macron, non.
08:20Il ne va pas jusqu'à...
08:21Déjà, il n'a pas encore donné sa position.
08:23Vous évoquez le contenu d'une réunion
08:25qui a eu lieu en visio,
08:26à laquelle participait Emmanuel Macron.
08:28Mais on ne sait pas exactement ce que lui a décidé.
08:30D'accord.
08:31On voit bien que ce qui nous remonte,
08:33c'est cette volonté d'essayer de demander aux électeurs
08:36de respecter cette consigne,
08:38ni RN, ni LFI.
08:39Mais aussi, quand on gratte un tout petit peu,
08:41on sait qu'il y a des personnalités
08:44autour d'Emmanuel Macron
08:45qui seraient prêtes, sans aucun problème,
08:47à voter LFI plutôt que RN.
08:49Il y a eu un appel dans le monde cet après-midi
08:51qui a été co-signé par des gens du Nouveau Front Populaire
08:54et aussi par un ancien ministre, Clément Beaune,
08:58et une actuelle ministre, Agnès Pannier.
08:59Un dernier mot là-dessus, Florian Tardif,
09:01du service politique de CNews.
09:02Elle nous explique que, effectivement,
09:04la stratégie de la campagne de la Macronie
09:05sera de montrer l'inanité des programmes du RN et de NFP,
09:09donc Nouveau Front Populaire,
09:11avec un risque de confiscation fiscale
09:12affichée au grand jour pour le Nouveau Front Populaire
09:15et dissimilée pour le Rassemblement national.
09:17Confiscation fiscale, Éric Rebelle,
09:20pour les programmes ?
09:22Confiscation fiscale, ces programmes ?
09:24Ce qui est sûr quand même,
09:25quand vous écoutez Jordan Bardella
09:26pour parler, par exemple, du programme économique du RN,
09:28c'est qu'au fur et à mesure
09:30que le mur du pouvoir se rapprocherait pour le RN,
09:34le mur de la réalité se précise aussi.
09:38Vous avez vu qu'il a retiré quand même pas mal de mesures.
09:40Par exemple, on peut être pour ou contre,
09:41mais vous baissez un taux de TVA,
09:43il faut l'aval de Bruxelles.
09:44Vous décidez de réduire la contribution de la France à l'Europe,
09:48il faut en parler,
09:50parce que vous pouvez avoir un veto de Bruxelles, etc.
09:53Moi, ce que je crois, je vais vous dire,
09:54ça me fait penser un peu à la gauche
09:56quand elle est arrivée au pouvoir.
09:58Souvent, quand la gauche arrive au pouvoir,
09:59je vais prendre deux exemples,
10:00François Mitterrand et François Hollande,
10:02vous avez des grandes réformes sociétales.
10:04L'avantage d'une réforme sociétale,
10:06c'est que ça solidifie votre base électorale
10:08et que ça ne coûte pas un euro au budget de l'État.
10:10Abolition de la peine de mort,
10:12mariage pour tous.
10:13IVG, c'était un tout petit peu avant, on est d'accord.
10:14Mais ce que je veux dire, c'est que là,
10:16sur quoi a mis l'accent Jordan Bardella ?
10:17Il a mis l'accent sur l'éducation.
10:19Retour à l'autorité,
10:20vouvoiement des professeurs.
10:21Eh bien, ça, c'est typiquement ce que j'appelle
10:23une réforme sociétale qui ne coûterait pas un euro
10:25et qui permettrait peut-être au RN
10:27et puis la grosse ficelle de l'audit financier
10:29que tous les gouvernements ont fait.
10:31C'est-à-dire, je fais un audit financier
10:32des finances publiques, pour savoir,
10:34et au rage, au désespoir, au yes et no mi,
10:36je découvre que les finances publiques
10:37sont beaucoup plus dégradées qu'on me l'avait dit.
10:39Je suis à la tête d'un état en faillite.
10:40Donc, dans ces cas-là, je remets à plus tard...
10:41Tu peux simplement regarder les rapports
10:42de la Cour des Comptes.
10:43Je remets à plus tard...
10:44Je t'oublie de mes ans.
10:45Par exemple, Bruno Le Maire a découvert
10:46qu'on avait des recettes fiscales en moins.
10:48Ça ne vous a pas échappé ?
10:49Non, ce que je veux dire, c'est que l'audit financier,
10:51c'est un grand classique.
10:53Maintenant, vous savez, moi, je pense
10:55que les Français, ils ne votent plus sur les programmes.
10:57Ils votent sur le rejet.
10:59Ils votent sur le ras-le-bol.
11:00Ils votent sur le rejet des élites.
11:01Voilà.
11:02C'est vrai.
11:03Tout à l'heure, on sera avec Jérôme Fourquet.
11:05C'est exactement ce qu'il dit,
11:06qu'il y a une sécession des élites
11:07par rapport au pays.

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