• il y a 6 mois
À 9h20, l'acteur Pierre Niney est l'invité de Léa Salamé. Il sera à l'affiche de la superproduction "Le Comte de Monte-Cristo" d'Alexandre de La Patellière & Matthieu Delaporte, en salle ce vendredi. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-lundi-24-juin-2024-7731045

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00:00Et Léa, ce matin, vous recevez un acteur et quel acteur ?
00:04Bonjour Pierre Dinet, merci d'être avec nous ce matin.
00:07Si vous étiez une héroïne historique, un écrivain, une émotion et un vice, vous seriez quoi ?
00:15Alors, c'est plein de bonnes questions.
00:18Héroïne historique ?
00:19Héroïne historique, la première qui me vient c'est Marie Curie quand même.
00:24Je pense que je viens d'une famille assez cartésienne et scientifique.
00:28C'est vrai qu'elle a révolutionné beaucoup de choses.
00:30Elle a deux prix Nobel.
00:31C'est aussi évidemment une figure féminine très importante de l'histoire.
00:35Marie Curie, on prend un écrivain.
00:38Un écrivain, je vais dire Alexandre Dumas.
00:40Je suis là pour le conte de Montecristo.
00:41C'est un écrivain qui a une trajectoire absolument remarquable, certes.
00:45Mais qui, en plus, à une époque où être métis, fils d'esclave, c'était compliqué.
00:51Et malheureusement, je crois que ça l'est toujours un peu.
00:55Et il a fait preuve, je trouve, d'un imaginaire débordant.
00:59Mais en défendant des valeurs aussi républicaines, magnifiques dans ses romans.
01:02Voilà.
01:03Une émotion ?
01:04Une émotion, je dirais l'émerveillement.
01:08C'est ce qui me fascine.
01:09Ce qui me maintient aussi curieux toujours.
01:13Et que j'adore.
01:14Et que je vole un peu à mes enfants même.
01:17Vous n'avez pas choisi la peur.
01:18Pourtant, la peur, c'est ce que vous interprétez dans le dessin animé qui est sorti.
01:21Le Pixar Vice Versa 2 qui est sorti.
01:23Où chaque acteur interprète une émotion.
01:26La colère, la tristesse, etc.
01:27Vous interprétez la peur.
01:28Je pensais que vous alliez choisir la peur.
01:29Non, en ce moment, c'est un peu trop la mode.
01:32Non, mais j'adore ce personnage.
01:33J'adore ce personnage de Pixar cependant.
01:36Et j'ai adoré le jouer.
01:37On va garder l'émerveillement.
01:39Et un vice pour terminer ?
01:41Vous qui êtes un peu Monsieur Parfait ?
01:43Un vice, c'est une bonne question.
01:45Un vice, ce n'est pas exactement un vice, donc je triche un peu.
01:48Mais c'est une addiction à laquelle il faut faire attention.
01:51C'est le stress.
01:52Je trouve que c'est évidemment très courant.
01:54On en parle beaucoup.
01:55Mais c'est vraiment comme le sucre.
01:56C'est-à-dire qu'on est addict au stress.
01:58Vous êtes addict au stress ?
01:59Non, je l'étais.
02:00Maintenant, je me suis bien soigné avec le temps.
02:03C'est le seul avantage peut-être de vieillir.
02:05Racontez-nous comment vous avez fait.
02:06Ça peut nous aider.
02:07Non, mais j'allais dire que j'ai vieilli.
02:10Et je trouve que le bénéfice de l'expérience, c'est un apaisement global avec le temps
02:15de relativiser beaucoup de choses.
02:18« Dans la vengeance et en amour, la femme est plus barbare que l'homme », écrivait
02:22Nietzsche.
02:23Êtes-vous d'accord avec lui ?
02:24Nietzsche m'a pas mal aidé à embrasser ce personnage d'Edmond Dantès et du comte
02:31de Montecristo.
02:32Mais pas pour cette réplique.
02:35Alors là, je vais être en désaccord un peu avec lui.
02:37Je ne sais pas si on peut tant genrer la qualité de vengeance d'un homme ou d'une femme.
02:45Mais c'est vrai qu'il y a plein de choses de Nietzsche qui m'ont aidé à construire
02:49Montecristo.
02:50La revanche est au cœur du film le plus attendu de l'année, la super-production française
02:54de l'un de nos plus grands chefs-d'oeuvre littéraires, le comte de Montecristo.
02:57Donc, histoire d'aventure, d'amour, de revanche, de folie, de rédemption.
03:00Il y a toutes les nuances de l'âme humaine dans ce héros français.
03:03Après Jean Marais, après Gérard Depardieu, après Jacques Weber, vous êtes donc le comte
03:08de Montecristo.
03:09Pierre Ninet, dans l'adaptation d'Alexandre de La Patelière et Mathieu Delaporte qui sort
03:13là vendredi.
03:14Alors exceptionnellement vendredi parce que c'est la fête du cinéma, donc vous le sortez
03:17ce vendredi, pas mercredi.
03:19Vous vous souvenez du moment où on vous a appelé la première fois pour vous dire « ça
03:23te dirait d'interpréter Montecristo ? »
03:25Honnêtement, je pense m'en rappeler de ce coup de fil toute ma vie.
03:28Je pense qu'il y a deux, trois coups de fil comme ça.
03:30Peut-être celui des coups de fil perso que je ne vais pas révéler ici, mais des coups
03:33de fil aussi, le coup de fil de la comédie française aussi qui me propose d'entrer
03:38dans la troupe.
03:39Et ce coup de fil-là de Dimitri Rassam, ce producteur assez fou et ambitieux pour se lancer
03:44dans cette aventure dingue de Montecristo.
03:46Et oui, oui, je m'en rappellerai toujours et je me dis c'est incroyable.
03:49Vous avez dit quoi ? Vous avez flippé ou vous avez tout de suite dit oui ?
03:51J'ai tout de suite dit oui.
03:52Au téléphone vous avez dit oui ?
03:53En fait, il m'a dit « est-ce que tu veux rencontrer les réalisateurs ? Ils pensent
03:56à toi depuis longtemps ». Et je n'ai rien dit parce que j'ai juste dit oui, oui, carrément
04:01j'adore ce roman et pour moi c'est notre Hamlet à nous le Montecristo.
04:05Pourquoi c'est notre Hamlet à nous ? C'est le rôle d'une vie pour un acteur ?
04:10Moi, je l'espère, l'avenir me le dira, mais en tout cas d'un point de vue intime,
04:15personnel, il y a un avant et un après Montecristo pour moi parce que c'est un rôle avec une
04:20grande maturité déjà, quelque chose que je n'avais pas nécessairement joué de cette
04:23manière-là.
04:24Une gravité, un mystère et puis c'est un rôle complexe.
04:28On passe de l'innocence à l'enfermement, donc la folie et puis à cette soif de vengeance
04:35complètement dingue.
04:36Le film est époustouflant, vraiment, je le dis avec un casting incroyable, Anaïs
04:40de Boussier, Laurent Laffitte, Patrick Milles, mais je pourrais tous les citer.
04:43On rappelle l'histoire, Edmond Dantès est un jeune marin ambitieux qui est trahi par
04:46ses amis le jour de son mariage, accusé à tort d'être bonapartiste et il va passer
04:5115 ans dans un cachot terrible au château d'If, avant de s'en échapper, de faire
04:56fortune et de revenir pour se venger méthodiquement de tous ceux qui l'ont trahi.
05:02Il a une place particulière Montecristo dans notre panthéon français.
05:05Pourquoi cette histoire-là est sans doute l'une des plus belles et les plus fortes
05:09jamais écrites ? Et qu'est-ce qu'il a de plus, ce super-héros français, par rapport
05:14au super-héros des Marvel américains ?
05:16Il a plein de choses déjà.
05:17Déjà, on a un héros, moi je crois, enfin j'étais extrêmement fier de défendre
05:20un héros français comme celui-là, qui a une place particulière dans le cœur des
05:24français qui le connaissent et j'espère, pour ceux qui ne le connaissent pas, qu'il
05:27va prendre une place particulière, j'en doute pas.
05:29Déjà, c'est le héros qui se dresse contre l'injustice quand même, au début, c'est
05:35effectivement un système qui ne fonctionne pas, qui fonctionne mal et c'est quelqu'un
05:39qui va pallier à ça.
05:41Alors après vient le temps de l'hubris et on veut se prendre pour Dieu, on veut se
05:46substituer à la loi des hommes et à la religion elle-même et c'est là que ça devient fascinant
05:51et c'est là qu'il devient un héros plus noir et plus torturé que les Marvel et qu'il
05:56a inspiré d'ailleurs des Batman et des Iron Man qui sont venus ensuite, qui sont aussi
05:59richissimes, tout comme lui qui a trouvé un trésor...
06:02Vous dites Batman a quelque chose de Montecristo ?
06:04Complètement, Bruce Wayne, il y a ce justicier masqué qui est devenu très très riche et
06:11dont on pose la question de cette légitimité de se faire justice soi-même parce qu'on
06:15le peut.
06:16Je voudrais que vous écoutiez Jacques Weber qui a joué le rôle il y a quelques années,
06:21quelques décennies, chez Christophe De Chavannes, il parle de la modernité de ce héros.
06:25Je crois que si Montecristo existe encore dans les mémoires et est aussi célèbre
06:28et attire autant de monde, c'est un titre qui sollicite énormément, c'est que c'était
06:32déjà moderne en soi et quand on relit les dialogues qu'a écrits Alexandre Dumas lui-même
06:36dans ses bouquins, dans ses romans, non pas dans ses théâtres, parce que selon ses théâtres
06:39il est beaucoup plus lourd et maladroit, mais on voit à quel point c'est moderne quand
06:43il parle des rapports avec la police, il y a des clins d'œil qui à notre époque sont
06:47assez rigolos, quand il parle des rapports avec la banque, le monde de l'argent à Paris, etc.
06:53Effectivement.
06:54Et en plus j'adore cette interprétation de Jacques Weber que j'ai trouvée fascinante,
07:00assez classique, mais justement du coup elle vieillit très bien.
07:02Il y a quelque chose aussi, je vais le dire comme je l'ai ressenti en regardant votre
07:06film ce week-end, il y a quelque chose d'une forme d'un refuge en ce moment dans cette
07:10France qui va mal, qui est fracturée, qui est divisée, il y a quelque chose de rassurant
07:16de replonger dans l'histoire française et dans nos grands héros français.
07:20Est-ce que vous le ressentez aussi comme ça ? J'ai presque envie de vous dire que c'est
07:25presque citoyen.
07:27Je l'espère et je le pense parce que c'est une œuvre qui rassemble, c'est une œuvre
07:35universelle, encore une fois sur des thématiques très fortes, ce sentiment d'injustice,
07:39qu'est-ce qu'on peut faire pour y pallier, jusqu'où on est de la société, on la
07:43fait avancer, on est possiblement même un justicier ou en tout cas injuste, et à partir
07:49de quand on bascule et on devient possiblement un monstre anti-républicain, anti-démocratique,
07:55anti-tout, nihiliste presque, mais je crois effectivement que la beauté d'une œuvre
08:00comme ça, encore une fois écrite par un auteur qui vient de là où il vient, avec
08:04le père qu'il a eu, avec la trajectoire qu'il a eue, et le racisme aussi qu'il
08:07a connu, et qui arrive avec une œuvre qui rassemble autant, je pense que c'est important
08:13et on est très heureux, et je parle au nom des 200 personnes qui ont travaillé sur ce
08:17film, de porter les couleurs d'un film comme ça aujourd'hui, bien sûr.
08:20Les 200 personnes, parce que vous avez raison de parler de 200 personnes, il y a beaucoup
08:24de gens qui ont travaillé sur ce film-là, un film à très gros budget, ça a coûté
08:2843 millions d'euros, c'est plus que les films précédents des mêmes réalisateurs,
08:34que les trois mousquetaires qui sont sortis l'année dernière.
08:35Oui, qu'ils ont scénarisés, pas réalisés, mais oui.
08:37Oui, mais c'est le même producteur et il a mis encore plus d'argent sur Montecristo,
08:42et vous dites qu'il y a aussi une fierté de voir, vous dites à Cannes, les Américains
08:46sont venus me dire en disant « nous on n'a pas ça, on ne fait pas aussi bien que ça,
08:50vous parlez aussi de l'excellence des techniciens français, des maquilleurs français, vous
08:54avez passé 4 à 6 heures à vous faire maquiller par jour pour vous transformer, parce qu'évidemment
08:58il ne faut pas qu'on reconnaisse Edmond Dantesque quand il revient 15 ans après se
09:01venger.
09:02Et il y a quelque chose aussi de cette excellence française qui rassure aujourd'hui.
09:07Non, mais attention, on est demandé dans le monde entier.
09:09Les jeux vidéo, c'est connu, l'animation, on est très très fort, et puis le maquillage
09:14aussi.
09:15Nous on a travaillé avec un maquilleur qui s'appelle Pierre-Olivier Persin, qui a fait
09:17ses maquillages extraordinaires, au point que mes parents ne m'ont plus reconnu dans
09:20certaines scènes.
09:21C'est vrai que vos parents ne vous ont pas reconnu ?
09:22Oui, vraiment.
09:23Il y a une scène notamment où on voulait vraiment jouer sur cette transformation et
09:25sur le vice de Montécristo qui s'amuse au dernier degré à se transformer pour mieux
09:30se venger.
09:31Et c'est vrai que j'ai montré les rushs à mes parents, et mes parents, leur première
09:35réaction c'est « la scène est bien, mais c'est qui le mec à gauche ? ». Et du coup
09:39c'était un compliment énorme pour le maquilleur.
09:41Et lui, il est demandé par les Américains, il est allé sur Game of Thrones, il est allé
09:46avec Brad Pitt sur World War Z, c'est quelqu'un de très fort.
09:48Et c'est ce film, entre les costumes d'époque qu'on a portés, les surmesures et tout, c'est
09:53exceptionnel ce que ça propose.
09:55Et effectivement les Américains ne font plus de films comme ça, romantiques, de cape et
09:58d'épée.
09:59Et c'est notre ADN français, et je suis très fier.
10:00Et il y a la langue ! Il y a la langue de Dumas.
10:04Vous dites « j'ai aimé dire ces mots ». Qu'est-ce que ça vous a rappelé de vos années
10:08à la comédie française, de dire les mots de Dumas ?
10:10C'est des tellement grandes émotions.
10:12C'est rarissime qu'on nous demande de jouer ça au cinéma finalement.
10:15On est proche de la tragédie, parce que ça explore ce que l'homme a de plus noir en
10:19lui.
10:20C'est évidemment la vengeance, la trahison, mais aussi quand même la cruauté et ce qu'elle
10:25peut apporter.
10:26Et je trouve ça génial, le choix de mes deux réalisateurs, Mathieu et Alexandre, d'avoir
10:33embrassé la noirceur de l'œuvre.
10:35Et bien sûr, cette langue, moi quand Anaïs Demoustier dit « du Dumas », je suis follement
10:41ému.
10:42Sincèrement, je joue avec elle, je n'ai rien prévu.
10:44Au bout de deux prises, je suis en larmes et je ne sais pas pourquoi.
10:46Et franchement, la beauté de ce texte, délivré par une interprète comme Anaïs Demoustier,
10:51j'en profite pour lui dire ça.
10:52C'est simple, Anaïs Demoustier, vous dites « c'est l'actrice qui m'émeut le plus
10:56». Et je voudrais jouer tous mes films avec Anaïs Demoustier, je ne sais pas si c'est…
11:00Oui, je pense que ça saoulerait les gens, donc on ne va pas faire ça, promis.
11:02Mais par contre, je trouve qu'on a des interprètes dingues, et notamment des actrices inouïes
11:07en France.
11:08Je pense à Virginie Effira, à qui j'ai eu la chance de donner la réplique bien sûr.
11:11Je pense à plein d'autres qui ne sont pas connus ou pas encore, que j'ai connues
11:14au conservatoire.
11:15Et là, Anaïs, c'est vrai que j'ai fait deux films avec elle, et à chaque fois, c'était
11:18des rôles quand même où j'étais censé être dans une fragilité ou une émotion.
11:21Et je n'ai pas besoin de travailler, limite, avec elle.
11:24Elle me met au chômage, je viens et je n'ai plus qu'à répondre.
11:26Vous qui adorez l'impro, l'improvisation, vous faites rire les gens, les gens vous
11:30adorent aussi dans vos impros terminés, là, il n'y a pas eu beaucoup la place pour l'impro
11:35sur ce film-là.
11:36Vous avez bossé beaucoup la préparation, vous avez fait des cours d'équitation, des
11:40scrims, vous avez fait des cours d'apnée aussi, parce que la scène la plus folle du
11:44film, c'est quand vous êtes balancé du château d'If dans un sac mortuaire et vous
11:49êtes balancé dans l'eau et il faut sortir d'un sac fermé sous 15 mètres d'eau et
11:54vous avez fait toutes les cascades.
11:55Ça a été aussi un challenge physique.
11:59Totalement.
12:00Mais moi, j'aime bien l'idée que pour un rôle qui, je me sentais quand même avec
12:04une responsabilité sur les épaules d'un rôle aussi beau et donc me jeter corps et
12:08âme, vraiment avec le corps pour le coup, autant qu'avec l'âme, je trouve ça, ça
12:14aide en fait à incarner des personnages comme ça.
12:16Donc tout ça, toute cette préparation, moi, ça m'aide, ça me met déjà dans une condition
12:19et physique et mentale où je donne déjà de ma personne et en fait, je me rapproche
12:23un peu des demandantes comme ça.
12:25Donc tout ça, moi, je le vois comme du plus.
12:26C'est vrai que j'insiste pour faire les galops à cheval et faire l'apnée avec ce
12:30champion du monde qui m'a entraîné et tout ça.
12:32C'était passionnant.
12:33Je le vois comme une chance.
12:34Faire un travail où je ne sais pas ce que la prochaine aventure me réserve et je ne
12:38sais pas qui je vais rencontrer et c'est des parcours souvent exceptionnels, les gens
12:41que je rencontre.
12:42Votre père, à qui vous faites lire tous vos scénarios, il a dit quoi en lisant Montécristo ?
12:46Vous ne lui avez pas fait lire celui-là ?
12:48Je ne lui fais pas tout lire.
12:49Je ne lui fais pas tout lire.
12:50Je lui ai juste dit que j'allais faire Montécristo.
12:51Il était très heureux.
12:52Je ne connais pas une personne qui a plus lu dans sa vie.
12:56Chez moi, il y avait tout le temps des livres absolument partout et donc il était plutôt
13:01ravi à l'idée que je m'attaque à l'univers d'Alexandre Dumas.
13:04Vous êtes fils de prof.
13:06Votre père était prof à la fac de cinéma.
13:08Votre mère prof d'art plastique et vous ne ratez pas une occasion pour défendre le
13:12service public, pour dire que vous avez fait l'école publique, que vous êtes un produit
13:18de la méritocratie républicaine et de l'école publique.
13:22C'est important pour vous de prendre la parole et de défendre notamment le service public ?
13:26Oui, c'est capital.
13:27En tout cas, c'est mon ADN.
13:29Je ne peux pas parler pour les gens, mais moi, c'est un sujet qui m'importe dans
13:36le sens où je vois la difficulté des services publics aujourd'hui.
13:39Encore une fois, oui, j'ai eu la chance d'être un enfant de l'école publique.
13:42J'ai adoré ça.
13:43Ça m'a donné ma chance.
13:44Je ne serais pas en face de vous si je n'avais pas eu des bons professeurs, des ateliers
13:47théâtre et des gens qui m'ont inspiré, qui m'ont montré la voie, qui m'ont dit
13:51que c'était possible.
13:52Tout ça dans un mélange, un brassage socio-culturel quand même de mon collège, de mon lycée
13:57et de ma primaire aussi d'ailleurs, qui est capital, je crois, pour la République,
14:01pour parler que de l'école.
14:02Et puis après, j'ai fait des films qui m'ont amené à rencontrer des gens à l'hôpital.
14:06Justement, le film Sauvé ou Périr, que j'avais fait avec Annalise de Moustier.
14:09Et puis, les sapeurs-pompiers de Paris, qui sont aussi, je crois, un pan important de
14:15notre service public.
14:16Donc, c'est vrai que moi, ça me tient énormément à cœur et que là, il faut faire quelque
14:19chose.
14:20On est dans un état d'urgence sur beaucoup de sujets, mais je crois que les services
14:23publics, c'est très précieux et c'est notre ADN français et ça nous appartient.
14:27C'est étonnant parce que vous êtes aujourd'hui, et comme on dit un peu bêtement, mais je
14:31vais le dire quand même, sans doute l'un des acteurs les plus bankables du cinéma
14:34français.
14:35Et souvent, les acteurs ont peur de prendre position.
14:37Vous n'avez pas peur, vous y allez, vous dites, même si on dit qu'un acteur doit
14:41fermer sa gueule parce que sinon, il perd une partie de son public, vous, vous y allez.
14:45Alors, vous faites vos choix.
14:46Ce n'est pas systématiquement politique, etc.
14:48Mais je trouve qu'il y a une forme de courage, c'est peut-être un grand mot, mais en tout
14:53cas, vous y allez.
14:54Vous n'avez pas peur de prendre des positions sur le réchauffement climatique, sur les
14:58services publics, comme je le disais.
14:59C'est quoi ? Vous dites, je m'en fous, je suis comme ça, et peu importe ce que ça
15:04ne plaît pas ?
15:05Je crois qu'aujourd'hui, c'est vrai, vous le notez très bien, on est pris dans une
15:10injonction contradictoire, nous les artistes.
15:12On nous dit beaucoup, vous êtes des relais d'opinion importants, donc on nous pose les
15:15questions, on nous pousse à nous exprimer, il faut le faire, voilà.
15:18Et de l'autre côté, on a aussi beaucoup de messages de gens qui nous disent, possiblement
15:22vous êtes déconnecté, ce n'est pas votre rôle de parler de ça.
15:25Donc moi, je n'ai aucune leçon à donner, je ne suis le porte-parole de rien, je parle
15:30juste avec mon expérience et mes convictions, parce que mes convictions, je ne les ai pas
15:34abandonnées, dans le sens où je trouve ça dur de nous renier totalement le statut de
15:38citoyen, ce n'est pas parce que j'ai choisi d'être artiste que je ne suis plus citoyen
15:42français.
15:43Donc, en tant que citoyen, parfois, je me permets de dire des choses, effectivement,
15:47sur des sujets qui me tiennent à cœur, les services publics, pour moi, c'est très
15:51important et donc je me permets de le faire.
15:53Les Impromptus, pour terminer, vous répondez rapidement sans trop réfléchir.
15:56Après Romain Garry, Saint-Laurent, Monte-Cristo, y a-t-il un autre personnage historique que
15:59vous rêvez d'interpréter ?
16:00Non, j'aime bien être surpris par l'imaginaire des réalisateurs, des producteurs, donc j'ai
16:05hâte de la prochaine surprise plutôt.
16:07Instagram ou Twitter ?
16:08Définitivement Instagram.
16:09La dernière fois que vous avez pleuré ?
16:11Sur le plateau de Monte-Cristo, je pense.
16:16Il y a longtemps alors ?
16:17Pas tant, parce qu'en fait, le film, il s'est monté très vite, c'était il y a six
16:20mois.
16:21Il n'y a pas de bon père dit Sartre, vous êtes en désaccord avec lui ?
16:24Non, pas totalement, de bon père, c'est un sujet, il me faudrait plus que les vingt
16:31secondes sous-entendues par votre rochement de tête, alors je vais dire que je suis d'accord
16:35et pas d'accord.
16:36François Civil ou Benjamin Lavergne ?
16:37Ah non, c'est un crève-cœur, ça je ne peux pas choisir.
16:39Belmondo ou Delon ?
16:40Je vais choisir Belmondo pour peut-être la générosité de la cascade, on va dire.
16:48Buster Keaton ou Charlie Chaplin ?
16:49Buster Keaton pour la générosité de la cascade aussi.
16:52Al Pacino ou Robert De Niro ?
16:54De Niro pour moi, mais les deux immenses acteurs.
16:56Théâtre ou cinéma ?
16:57Je vais dire théâtre, parce que c'est ça qui m'a donné mes armes et c'est ça
17:02qui m'a appris.
17:03Et quand est-ce que vous y revenez au théâtre ?
17:04J'ai des projets, j'ai des projets, il faut que les étoiles s'alignent, mais
17:09j'ai des projets avec notamment des anciens amis de la comédie française.
17:12Une saison 3 de La Flamme et du Flambeau sont-elles en cours d'écriture ?
17:17Je ne crois pas qu'il y ait une saison 3, mais il y a un projet, je ne vais pas dévoiler
17:20parce que je ne sais pas ce que Jonathan Cohen en a dit, mais il y a tout à fait un projet.
17:24Liberté, égalité, fraternité, vous choisissez quoi ?
17:26Moi, je suis assez universaliste, alors je crois que si je dois choisir un des trois,
17:31je vais quand même dire égalité en fait.
17:33Et Dieu dans tout ça ? La question Jacques-Chancel.
17:38Et Dieu dans tout ça ? Chacun voit son Dieu à sa porte, chacun voit le Dieu qu'il a
17:45envie de voir.
17:46Pour moi, ce sera la nature, c'est ce en quoi je crois, j'ai la chance de vivre au
17:51contact de la nature, des animaux.
17:52Vous vivez à la campagne, comment va votre âne ? Vous avez un mini-âne ?
17:55C'est vraiment devenu la question nationale qui a éclipsé toute ma carrière.
17:59Et je m'en veux beaucoup.
18:01Comment il s'appelle ce petit âne ?
18:02Ce petit âne, il s'appelle Néroli, si vous faites référence au petit-petit, parce que
18:06j'en ai trois maintenant.
18:07Vous avez la collection des ânes ?
18:09C'est les jambes moffes des ânes maintenant, ce qui est une catastrophe.
18:11Arrêtez, merci.
18:13Pour terminer, Pierre Ninet ou Gilles Lelouch ?
18:16C'est dur, mais je vais choisir Gilles quand même, avec qui j'ai doublé vice-versa et
18:20que j'aime beaucoup.
18:22Montécristo, ne ratez pas ce film d'Alexandre Delapatelière et de Mathieu Delaporte avec
18:27Pierre Ninet qui était notre invité.
18:29Bravo, belle journée à vous.
18:31Et ça sort vendredi, je précise, pas ce mercredi.
18:33Oui, tout à fait.
18:34Merci.

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