• il y a 6 mois
Le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, était l'invité de BFMTV ce samedi soir.

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Transcription
00:00Bonsoir Eric Dupond-Moretti.
00:02Bonsoir.
00:02Merci d'avoir accepté l'invitation de Weekend 3D sur BFMTV, Anne-Saura Dubois est à mes côtés pour vous poser des questions à huit jours,
00:10du premier tour des élections législatives anticipées, bien sûr dans un instant on va parler de la campagne,
00:14mais je voudrais d'abord vous entendre sur plusieurs faits d'actualité, de société diront certains, qui percutent cette campagne électorale.
00:23Hier le parquet de Montargis a annoncé s'être saisi à la suite de la diffusion d'une séquence d'envoyé spécial montrant un couple de sympathisants du RN
00:31tenir des propos discriminatoires envers leur voisine, Noire, une aide soignante.
00:37Je cite certains de ses propos, ouvrez les guillemets, on fait ce qu'on veut, on est chez nous, va à la niche,
00:42et l'homme du couple accuse les moustaphas et tout ce que vous voulez de ne pas respecter les coutumes de la France.
00:48De votre côté, Eric Dupond-Lattie, vous avez aussi pris une initiative me semble-t-il.
00:53Oui, j'ai demandé au chef de cour puisque cette dame est secrétaire du parquet, donc elle travaille au sein d'un tribunal judiciaire.
01:05Et moi je pense que dans un tribunal judiciaire il ne peut pas y avoir de personnel exprimant des idées racistes
01:15qui au demeurant ne sont pas des idées, il n'y a pas d'idées racistes, il y a des infractions.
01:21Donc j'ai demandé à recevoir un rapport, et d'ailleurs chaque fois que j'ai eu connaissance dans mon administration au sens large,
01:31administration pénitentiaire, de propos de cette nature antisémite raciste, je suis immédiatement intervenu.
01:40Ça n'est pas acceptable.
01:42Elle pourrait être suspendue, c'est cette femme que l'on entend dans le reportage proférer des insultes racistes,
01:49elle risque donc de perdre son travail.
01:51La justice est saisie, j'ai demandé un rapport, ce rapport me sera remis et j'en tirerai évidemment toutes les conséquences qui s'imposent.
02:01Est-ce que vous tirez des conclusions politiques de cette affaire ?
02:05Est-ce que pour vous elle reflète un problème plus profond encore ?
02:08Je rappelle que ce couple, ce sont des sympathisants du Rassemblement National.
02:14Oui, sympathisants militants.
02:17Moi je crains que les paroles de ce type se libèrent.
02:23Voilà ma crainte.
02:26Il y a cet exemple-là, il y en a d'autres.
02:29Moi vous savez, je suis sur les marchés, je tracte, je me déplace partout, je fais campagne et j'entends un certain nombre de choses
02:39que je n'ai pas envie d'entendre dans ce pays que j'aime tant.
02:44Plus concrètement, ça veut dire que si le Rassemblement National devait l'emporter le 7 juillet,
02:48vous craignez la multiplication de ce type de comportement en France ?
02:53Je ne peux pas envisager une seule seconde une victoire du Rassemblement National ou de l'extrême-gauche.
03:00Il y a un bloc central qui est un bloc de la raison auquel j'appartiens.
03:06On y reviendra peut-être.
03:08Des choses ont été faites, beaucoup de choses ont été faites, dans le périmètre qui est le mien.
03:13Dans d'autres périmètres, des choses n'ont pas été faites parfaitement bien.
03:20Somme toute, il faut le reconnaître et des choses sont à faire.
03:24Mais on est respectueux des origines, des religions.
03:31Et les Français constatent quoi ?
03:34Une extension terrifiante de l'antisémitisme et de propos racistes au sens plus large du terme.
03:43Vous visez les deux blocs, Nouveau Front Populaire et Rassemblement National ?
03:46Je vise bien sûr les deux blocs, oui.
03:49Antisémitisme côté Nouveau Front Populaire et racisme côté Rassemblement National ?
03:53Antisémitisme côté Front Populaire, je crois que point n'est besoin d'en faire la démonstration.
03:58On a été abreuvés, inondés de mots scandaleux, abjects.
04:04Ça commence par Jean-Luc Mélenchon, mais que lui, ça a été repris par toute sa clique, bien sûr.
04:11D'abord l'impossibilité de condamner le Hamas pour ce qu'il a commis,
04:16c'est-à-dire des faits de terrorisme, dès le 7 octobre.
04:21Quand j'ai pris une circulaire qui est une circulaire de grande fermeté
04:25pour que l'on poursuive les propos antisémites, j'ai été critiqué par qui ?
04:29Par M. Bompard, qui a dit que c'était une circulaire insupportable.
04:33Et puis il y a tout le reste de ces mots.
04:36Ça, c'est un poison absolu.
04:38Et de l'autre côté, il reste encore un certain nombre d'individus
04:43ont faim de les découvrir au fur et à mesure.
04:46Vous voyez ces deux députés qui ont été investis,
04:50mais qui ont tweeté des propos franchement antisémites.
04:55Et aujourd'hui, dans le journal Le Monde, une liste longue,
05:00comme une quenelle de dieux donnés, avec des noms de gens qui, à l'évidence,
05:05ont tenu des propos antisémites et ont une pensée antisémite.
05:09Éric Dupond-Moretti, justement, sur la question de l'antisémitisme,
05:12qui reste haut dans son campagne après l'émotion suscitée par le viol
05:16d'une jeune fille juive de 12 ans, il y a une semaine,
05:20à courbe voie, une partie de la classe politique, vous l'évoquiez à l'instant,
05:24est régulièrement accusée d'être ambiguë, voire accusée d'antisémitisme.
05:28Certaines réactions à la suite de ce drame ont choqué.
05:33Un exemple, ce tweet du député sortant de la France Insoumise de Paris,
05:38Émeric Caron, on va le regarder ensemble, si vous le voulez bien.
05:43Ce crime raciste, personne n'en parle.
05:47Ce fut le message, en milieu de semaine, d'Émeric Caron,
05:52faisant référence à une autre agression survenue, je crois,
05:57c'était au mois de février.
05:59Une mère de famille rome, enceinte, tuée en Haute-Savoie.
06:04Comment interprétez-vous ce type de message ?
06:10C'est d'une indignité absolue.
06:13Qu'est-ce qu'il dit, au fond ?
06:16Il dit, oui, il y a ces faits, ce viol absolument abjecte,
06:23ça c'est moi qui le dis, de cette petite.
06:26Mais au fond, on peut relativiser ça,
06:29parce qu'il y a d'autres crimes qui ont été commis.
06:32C'est la hiérarchisation des souffrances et des douleurs.
06:35C'est un femme, enfin, M. Caron est un personnage curieux,
06:39je rappelle, dans un tout autre domaine,
06:41mais c'est pour vous dire le niveau de sa pensée,
06:43qu'il avait comparé la corrida à l'excision.
06:46Quand même, on rappelait ça, oui.
06:47Mais quand, mercredi, vous-même, devant l'hôtel de ville de Paris,
06:50lors d'un rassemblement, vous disiez,
06:52l'antisémitisme n'est pas résiduel,
06:54référence aux propos de Jean-Luc Mélenchon,
06:56après les mots incendiaires, il y a des incendies.
06:58Est-ce que, clairement, M. le ministre de la Justice,
07:00vous accusez la France insoumise d'avoir, d'une certaine manière,
07:03provoqué le drame de Courbevoie ?
07:04Est-ce qu'on peut être plus clair que cela ?
07:07J'ai effectivement tenu ses propos.
07:10J'ai dit d'abord qu'après les mots, il y avait les coups.
07:16Oui.
07:17Et des mots relayés sur les réseaux sociaux.
07:19C'est une réalité.
07:21Et des mots qui empoisonnent l'esprit
07:23de beaucoup de nos compatriotes,
07:25des plus jeunes en particulier.
07:27Et puis ensuite, j'ai dit, de la façon la plus claire,
07:30que quand on tenait des mots incendiaires,
07:33on provoquait l'incendie.
07:35Oui, bien sûr.
07:36Mais est-ce que vous accusez tout un mouvement politique,
07:38les sympathisants, les militants qu'il y a derrière ?
07:40Là, je parle de la France insoumise.
07:42Vous ne mettez pas tout le monde dans le même sac, si je puis dire.
07:45J'accuse... Non, mais pardonnez-moi de vous dire
07:48qu'on n'est pas obligé de s'acoquiner
07:51avec des gens qui tiennent ce type de propos.
07:54Et c'est ce à quoi on assiste à l'extrême-gauche.
07:57Il n'y a pas les bons du Nouveau Front populaire
08:01qui ne sont pas antisémites ou qui ne l'expriment pas,
08:04et les autres, qui se ressemblent, pardon de vous le dire,
08:07s'assemblent.
08:09Ça, c'est pour moi une réalité.
08:11En disant cela, vous parlez donc aussi
08:13à tous ceux qui envisagent de voter
08:15pour les candidats du Nouveau Front populaire,
08:18pas seulement pour les personnalités politiques
08:20que vous combattez.
08:21Mais bien sûr, monsieur.
08:23J'ai interpellé le président Hollande pour lui dire
08:26mais qu'est-ce que ça vous fait d'être désormais
08:29dans une clique qui contient, par exemple,
08:32monsieur Poutou,
08:35qui dénonce en permanence la police qui tue,
08:41qui se félicite quand on tire sur le commissariat
08:45avec des mortiers et qui dit
08:47c'est un joli feu d'artifice,
08:49et qui applaudit le Hamas.
08:51Moi, je ne peux pas être ami avec un type
08:53qui s'exprime de cette façon
08:55et je ne peux pas m'associer avec lui
08:57pour un poste, pour une place.
08:59Voici ce que disait Pierre-François Veil,
09:01fils de Simone Veil, ce matin invité de BFM TV.
09:05Depuis une quinzaine d'années ou une vingtaine d'années,
09:08on parle, à la suite de Jérôme Fourquet,
09:11des territoires perdus de la République.
09:13Moi, à titre personnel, je considère que Jean-Luc Mélenchon
09:16est un homme politique perdu de la République
09:19et depuis longtemps,
09:21et qu'il entraîne notre pays vers des abîmes
09:23extraordinairement dangereuses.
09:26Pour autant, et comme vous l'avez dit,
09:29je ne crois pas du tout que toutes les forces
09:32qui sont réunies dans le nouveau Front Populaire
09:38soient fascistes et antisémites.
09:41– Est-ce que vous adhérez à 100% à ce que dit Pierre-François Veil ?
09:45– Non, et je viens de vous dire qu'à Comté-du-Mont,
09:48on s'alliait, on faisait alliance,
09:50on appartenait au même groupe que ce Front dit populaire.
09:54D'ailleurs, entre parenthèses, je pense à Léon Blum,
09:59dont Mme Pannot, qui entend diriger la France,
10:02ne sait même pas qu'il a été parlementaire.
10:04Vous avez vu cette catastrophe,
10:06elle a ramé au point d'attaquer la falaise,
10:08c'était absolument lunaire.
10:10Ce qu'elle nous a raconté ici, sur ce plateau,
10:12en tous les cas interviewé par l'un de nos confrères.
10:15– Mais est-ce que Jean-Luc Mélenchon est un homme perdu de la République,
10:17comme le dit Pierre-François Veil ?
10:19– Monsieur Mélenchon veut perdre la République,
10:22et il souhaite sortir de la Ve République,
10:27il l'a dit à de très nombreuses reprises.
10:30Jean-Luc Mélenchon, c'est la chienlit, c'est l'invective,
10:33c'est l'injure permanente.
10:35Je rappelle d'ailleurs, ça n'est pas une anecdote
10:39que la justice, monsieur Mélenchon,
10:41il ne l'envisage que collé au mur par la violence.
10:44Je rappelle qu'il a été condamné,
10:46condamné, pour avoir bousculé policier au pluriel
10:50et procureur au singulier.
10:52– Pour autant, est-ce qu'on peut réduire la totalité
10:54du Nouveau Front Populaire à Jean-Luc Mélenchon ?
10:56Est-ce qu'il ne reste pas quand même une partie de la gauche
10:58avec laquelle la majorité sortante
11:01pourrait continuer à travailler ?
11:03Et qui aujourd'hui pourrait être dans le Nouveau Front Populaire ?
11:05– On l'a appelé, cette partie de la gauche,
11:08de gouvernement, à venir à nos côtés.
11:11Et certains qui appartenaient à la NUPES
11:15ont entendu cet appel.
11:17– Mais là c'est fini, elle est disqualifiée.
11:19– Jérôme Guedj, il n'ira pas chez eux, il a été injurié.
11:22Monsieur Glucksmann, qui a fait une campagne tout à fait honorable,
11:24moi je ne comprends pas, il a été injurié,
11:26il a même été bousculé à Saint-Étienne.
11:29– Donc la gauche qui est rentrée dans le Nouveau Front Populaire,
11:31c'est terminé pour vous, elle est disqualifiée ?
11:33– Mais totalement, et comment ?
11:36Je le redis, c'est le bon sens populaire
11:39qui se ressemble, d'une certaine façon s'assemble,
11:42ou accepte l'ignominie.
11:44Voilà, c'est une question d'honneur.
11:46Vous savez, le sens de l'honneur en politique,
11:49ce n'est pas un sens interdit.
11:51Voilà ce que je dis.
11:52– Je voudrais aussi vous interroger,
11:54Monsieur le Ministre de la Justice,
11:55sur cette information d'aujourd'hui.
11:58Un attentat déjoué, un nouvel attentat déjoué
12:01de jeunes hommes, dont un mineur,
12:02qui ont été arrêtés, mis en examen,
12:04placés en détention provisoire,
12:06qui vraisemblablement souhaitaient s'en prendre
12:08à des cibles juives.
12:09Puisque l'on parle avec vous, là, d'antisémitisme,
12:12quelles sont les informations dont vous disposez ?
12:14– Voilà.
12:16D'abord, vous le dites, c'est un attentat déjoué.
12:20Moi je veux évidemment féliciter très chaleureusement
12:24les forces de sécurité intérieure,
12:26les services de renseignement,
12:28les magistrats qui ont permis de déjouer
12:32ce cinquantième attentat.
12:35Cinquantième.
12:37On ne parle jamais des attentats
12:39qui sont ainsi déjoués,
12:41et qui démontrent la vigilance
12:43de ceux qui ont la charge d'assurer notre sécurité.
12:47Je ne peux pas en dire plus,
12:49puisque la justice est saisie,
12:51je ne peux pas faire d'autres commentaires.
12:54Mais en revanche, je suis très très heureux
12:56que ces interpellations aient eu lieu,
12:59et elles démontrent une fois encore
13:01que la police, le service de renseignement,
13:05la justice sont efficaces au service de nos compatriotes.
13:09– Et vous nous confirmez le caractère antisémite
13:11de cet attentat déjoué ?
13:14– Je pense que ce sont les qualifications
13:16qui devraient être retenues,
13:18je ne peux pas vous en dire davantage,
13:20non pas que je ne veuille pas,
13:22mais vous savez que le garde des Sceaux
13:24ne peut pas intervenir dans les affaires en cours
13:26et faire des commentaires.
13:28– La campagne des législatives,
13:30nous sommes donc à huit jours,
13:32ça vous donne le sourire quand j'en parle,
13:35nous sommes à huit jours du premier tour,
13:37Éric Dupond-Moretti, c'est une campagne difficile,
13:40peut-être la plus difficile que la majorité,
13:44que la Macronie n'ait jamais connue,
13:46comment vous vivez les choses ?
13:48– Écoutez, vous savez,
13:50moi il y a quatre ans je me suis engagé
13:52auprès d'Emmanuel Macron,
13:54j'ai accepté d'être ministre de la Justice,
13:57j'ai quitté un métier où c'était plutôt pas mal pour moi,
14:02je l'ai fait parce que j'aime évidemment notre pays,
14:06j'ai une conception de la République
14:10et je pense que les extrêmes,
14:13on vient de parler de l'extrême gauche,
14:15on parlera peut-être de l'extrême droite,
14:17sont de nature à démolir un certain nombre de valeurs qui sont les nôtres,
14:23je crois dans l'existence de ce bloc central,
14:26donc moi cette campagne je la fais avec un enthousiasme forcené,
14:30je pense que nous pouvons gagner,
14:33je pense que nous allons gagner,
14:35je pense que les Français sont au cœur d'un choix
14:38qui pour notre pays, pour notre nation,
14:41pour notre République est un choix absolument crucial.
14:46Vous dites nous allons gagner,
14:47au sein de la Macronie, la majorité,
14:49on sent parfois comme un gros doute,
14:51on ne va pas se mentir,
14:52on a entendu cette semaine Édouard Philippe
14:54estimer que c'est Emmanuel Macron qui a tué la majorité présidentielle,
14:59certains ténors veulent démacroniser cette campagne,
15:02des candidats de la majorité estiment que le président de la République
15:05devrait se mettre en retrait,
15:07on constate d'ailleurs que le visage d'Emmanuel Macron
15:09ne figure pas sur de nombreuses affiches de campagne,
15:12des Français, de nombreux Français
15:15expriment une hostilité très personnelle
15:18à l'endroit d'Emmanuel Macron,
15:20est-ce que ça vous le ressentez aussi
15:22ou en tout cas vous comprenez cette réalité-là aujourd'hui ?
15:26Sur cette question de la dissolution,
15:28parce que la question que vous posez…
15:30Ce n'est pas seulement liée à la dissolution.
15:32Sur cette question de la dissolution,
15:34vous me parlez des commentaires
15:36qui ont été faits par les uns et par les autres.
15:39Par Édouard Philippe notamment.
15:40Oui, moi je veux vous dire que les Français
15:42sont favorables à cette dissolution,
15:43tous les sondages le montrent.
15:45Toutes les enquêtes d'opinion le disent, voilà.
15:47Moi, sur le terrain,
15:50j'échange avec les gens
15:52sur, je vous le redis, ce que nous avons fait,
15:55ce que nous pourrions mieux faire,
15:56ce qui est en cours de préparation.
15:58Moi j'ai des textes très importants en cours de préparation
16:01sur le narcotrafic,
16:03sur une restructuration de la prison,
16:06sur les mineurs, tout ça vous le savez,
16:08puis je discute aussi avec des gens du Rassemblement national.
16:11Ou en tous les cas,
16:13parce que la nuance est de taille,
16:15qui souhaitent voter Rassemblement national
16:18ou qui ont voté Rassemblement national
16:20aux dernières européennes.
16:22Et je suis sidéré d'entendre
16:25un argument qui revient en boucle,
16:28qui est « Ah mais on n'a jamais essayé ».
16:31Et moi, je veux dire…
16:33Mais vous écartez assez facilement d'un revers de main
16:36cette déclaration d'Edouard Philippe,
16:38qui n'a quand même pas personne.
16:40Et cette déclaration, ce n'est pas rien de dire
16:42que c'est Emmanuel Macron qui a tué la majorité présidentielle.
16:45Monsieur Edouard Philippe, il dit ce qu'il veut.
16:46Moi je ne suis pas dans le commentaire du commentaire.
16:48Moi je suis dans l'action.
16:49Je suis sur le terrain tous les jours.
16:50Je me bouge dans tous les sens.
16:52Je vais défendre ce que nous avons fait.
16:55Je vais mettre en garde les uns et les autres
16:57parce que l'extrême gauche et l'extrême droite nous menacent.
17:00Et je voudrais terminer mon propos.
17:02À l'extrême droite, on dit
17:04« Ah, mais oui, mais monsieur le ministre, on n'a pas essayé ».
17:07À la droite, je vais vous dire, une voiture sans frein,
17:10une bagnole, comme dirait le président de la République, sans frein,
17:13moi je n'ai jamais essayé et je n'ai aucune envie de le faire.
17:15Je n'ai aucune envie de le faire parce que
17:17l'extrême gauche et l'extrême droite
17:20nous éloignent des valeurs qui sont les nôtres.
17:23Et moi, ça m'intéresse davantage que tous les autres commentaires.
17:27Je vais quand même vous demander de réagir à une déclaration du jour,
17:30si vous le voulez bien, celle de François Hollande.
17:33Prédécesseur d'Emmanuel Macron
17:36et désormais candidat pour le Nouveau Front Populaire
17:40dans la première circonscription de Corrèze.
17:43Le macronisme s'est terminé, si tant est que ça ait existé.
17:45Mais c'est terminé, dit-il.
17:47Non, attendez.
17:49Recevoir des leçons de quelqu'un
17:52qui a mis le parti socialiste,
17:55grand parti de gouvernement,
17:58à néant, à néant,
18:02c'est quand même lunaire.
18:04Et qui revient aujourd'hui,
18:06non pas par la grande porte de l'histoire,
18:08mais par la petite porte de service,
18:10en s'alliant avec des poutous,
18:12avec des fichéesses,
18:14avec des gens qui ont pratiqué,
18:16je pense à M. Mélenchon,
18:18les purges un peu staliniennes,
18:20Garido, Corbière, etc.
18:22C'est lui qui nous donne des leçons.
18:24C'est absolument extraordinaire.
18:27Il ne doute de rien, François Hollande.
18:29Il est sorti, laminé,
18:31au point qu'il ne s'est même pas représenté
18:33aux élections présidentielles.
18:35Il ne pouvait pas le faire.
18:36Ensuite, il a téléfert un certain nombre de confidences
18:38à des amis journalistes.
18:40Il a notamment trahi des secrets défunts.
18:42C'est quand même extraordinaire
18:44de recevoir des leçons de ce monsieur.
18:46Et il revient pour quoi ?
18:48Pour un plat de lentilles ?
18:50Pour un poste ? Pour une place ?
18:52Écoutez, moi, je trouve ça pathétique.
18:57Je l'ai dit et je le redis.
18:59Mais vous, est-ce que parfois,
19:01vu les circonstances actuellement,
19:03vous doutez ?
19:04Éric Dupond-Moretti, désolé,
19:05mais je reviens à ma question.
19:06Est-ce qu'il n'y a pas un problème,
19:08Emmanuel Macron, actuellement ?
19:10Mais écoutez, tout ça,
19:11c'est de la petite polémique.
19:12Mais je ne pense pas.
19:13Mais moi, je pense que oui,
19:14dans laquelle je ne veux pas rentrer.
19:16Est-ce que le président de la République
19:18prend la parole ?
19:19Est-ce qu'il ne la prend pas ?
19:20Est-ce qu'il a bien fait ?
19:21Écoutez bien,
19:22est-ce qu'on peut reprocher
19:23au président de la République
19:24d'avoir donné la parole au peuple ?
19:26Voilà la seule question
19:27qui, à mes yeux, vaut quelque chose.
19:30Et pardon de le dire,
19:31les Français l'ont parfaitement entendu,
19:34parfaitement compris.
19:36Et les enjeux du scrutin de dimanche,
19:40pas ce dimanche, celui qui arrive,
19:42c'est l'image de notre pays,
19:45ce qu'est notre pays,
19:46les valeurs de notre pays.
19:48Ce n'est pas ces polémiques
19:49qu'on aura oubliées dans trois semaines
19:51et qui seront, à l'évidence,
19:52remplacées par d'autres.
19:53Notre pays adore les polémiques.
19:55Mais il y a le fond.
19:56Et le fond, c'est quoi ?
19:57C'est qu'à l'extrême gauche, par exemple,
19:59dans le périmètre qui est le mien,
20:01on va abandonner les grandes lois sécurité
20:04que nous avons mises en place.
20:06Je vous donne un exemple tout simple.
20:09J'ai appris, il y a quelques heures de cela,
20:11qu'un homme était poursuivi,
20:14je ne dirai pas où, je ne dirai pas qui, etc.
20:16Mais pour avoir diffusé des photographies
20:19de gens de l'administration pénitentiaire.
20:22C'est nous qui avons créé le texte
20:24permettant de réprimer cela
20:26après l'assassinat terrible de Samuel Paty.
20:31Il le fout en l'air, ça, côté LFI,
20:34quand Mme Pannot,
20:36qui ne connaît pas l'histoire,
20:38ça, je le redis,
20:40parce que ça m'a beaucoup choqué,
20:42dit oui, mais alors les drones,
20:43elle est interviewée, c'est sur France 2,
20:45on dit, et bien alors,
20:46dans les textes qui ont été votés
20:48par la majorité présidentielle,
20:50il y avait un texte permettant
20:52l'utilisation des drones.
20:53Attendez, on lui dit,
20:54alors vous allez l'utiliser ?
20:56Ah ben, c'est pareil, pareil.
20:58Elle attaque la falaise à la rame.
21:00Elle ne sait pas si on va utiliser les drones
21:02pour les Jeux Olympiques.
21:03Enfin, c'est quand même lunaire.
21:05Ils vont, attendez,
21:07libérer 20 000 détenus
21:09dans n'importe quelle condition,
21:11la sécurité des Français ne sera pas assurée.
21:13Et de l'autre côté,
21:14j'en ai autant à leur service.
21:16Juste, Gérald Darmanin qui dit,
21:17si c'est le Rassemblement National
21:18qui passe le 7 juillet,
21:19je ne serai plus ministre de l'Intérieur,
21:20y compris pour les Jeux Olympiques.
21:21Vous comprenez sa position ?
21:23J'ai beaucoup de respect
21:25et beaucoup d'amitié pour Gérald Darmanin.
21:28Et je ne vais pas commenter ce qu'il a dit.
21:30J'ai travaillé vraiment
21:33de façon très proche avec lui.
21:35Nous avons eu une relation directe et franche.
21:39Et ça n'a pas toujours été le cas
21:43pendant la Ve République.
21:46Il y a eu de vraies tensions
21:48entre l'Intérieur et la justice.
21:50On connaît tout ça.
21:51Nous, nous n'en étions pas là.
21:52J'ai entendu ce qu'il a dit.
21:54Je respecte ce qu'il a dit.
21:56Mais là encore,
21:57je n'ai pas de commentaire particulier à faire.
21:59C'est sa liberté
22:00et c'est un homme qui s'exprime avec liberté.
22:02Pour le coup, vous concernant,
22:03si au lendemain des législatives,
22:05il n'y a pas de majorité absolue,
22:08si les circonstances le nécessitent,
22:09voire l'exigent,
22:10au nom de l'Union Nationale ou que sais-je,
22:13est-ce que vous pourriez faire partie
22:14d'un gouvernement Bardella
22:16dirigé par un membre du Nouveau Front Populaire ?
22:19La question se pose.
22:21Se pose pour vous, oui.
22:23Je vous la pose.
22:24Écoutez, on va d'abord passer le premier tour.
22:28Puis après le premier tour,
22:30vous n'avez pas échappé qu'il y en ait un deuxième.
22:32Puis après, moi, je serai disposé
22:34à répondre à vos questions.
22:36Vous avez sans doute d'ores et déjà la réponse,
22:38Éric Dupond-Moretti.
22:39Que feriez-vous ?
22:40Vous me voyez, moi,
22:43ministre de la Justice de M. Bardella.
22:45M. Bardella, d'ailleurs, qu'est-ce qu'il promet ?
22:47Immigration zéro et référendum anticonstitutionnel.
22:52Donc d'ici à ce qu'il se mette en place,
22:55il y aura de l'eau qui sera passée sous la Seine.
22:57Qu'est-ce qu'il promet encore ?
22:59Peine planchée, mais il est revenu un peu en arrière.
23:01D'abord, elles sont inconstitutionnelles,
23:03puis il les limite maintenant à deux infractions.
23:05Qu'est-ce qu'il propose encore ?
23:06Majorité pénale pour les mineurs,
23:08totalement inconstitutionnelle.
23:11Et puis, surtout, il propose aux gens,
23:14ça, c'est de la démagogie.
23:16Plus d'infractions.
23:18C'est-à-dire, en clair, plus d'immigration, plus d'infractions.
23:21Mais qui peut croire à ça ?
23:23Je comprends qu'on ait envie de croire à ça,
23:25mais qui peut croire à cela ? Qui ?
23:27Vous parliez de Jordan Bardella.
23:29Marine Le Pen, elle, hier, a pris acte
23:32d'un possible blocage à l'Assemblée nationale
23:34si aucun des trois principaux camps
23:36n'obtient un nombre suffisant de députés
23:38à l'occasion de ces législatives anticipées.
23:40Réécoutons Marine Le Pen.
23:43Je n'appelle pas Emmanuel Macron à démissionner.
23:45Je suis respectueuse des institutions.
23:47Je note juste que quand il y a un blocage politique,
23:50quand il y a une crise politique,
23:52il y a trois possibilités.
23:53Il y a le remaniement,
23:55il y a la dissolution
23:57ou il y a la démission du président.
23:59Le remaniement, pour le coup, dans cette circonstance,
24:02ne m'apparaîtrait pas extrêmement utile.
24:04La dissolution vient d'être opérée,
24:06elle n'est plus possible pendant un an.
24:08Il ne restera donc au président que la démission
24:11pour sortir potentiellement d'une crise politique.
24:13C'est un constat, ce n'est pas une demande.
24:16Il fera exactement ce qu'il veut
24:18et ce que la Constitution lui donne liberté de faire.
24:22Ça vous fait sourire ?
24:24Oui, mais qui commence par gagner les élections.
24:27Alors elle dit, non je ne demande rien au président de la République,
24:30mais au fond il n'a qu'une seule hypothèse.
24:32Écoutez, ça c'est ce que dit Mme Le Pen
24:36et on n'est pas obligé de l'entendre.
24:38Le président de la République, c'est le président de la République
24:40et que je sache, elle s'est présentée à deux reprises contre lui,
24:43elle a perdu et le président de la République, c'est Emmanuel Macron.
24:46Ce n'est pas Marine Le Pen.
24:47Et il dispose, de par la Constitution,
24:49d'un certain nombre de prérogatives et de pouvoirs.
24:51Mais vous n'avez pas peur ?
24:53Vous dites avec, me semble-t-il, une espèce de légèreté
24:57qu'il gagne les élections.
24:58Vous, personnellement, Éric Dupond-Moretti, vous ne...
25:01Non mais attendez monsieur, quand on se lève tôt,
25:04qu'on parcourt la France du nord au sud, d'est en ouest,
25:08qu'on fait La Rochelle, Rochefort, les Deux-Sèvres, Nantes,
25:13qu'on lance un Tonneries et déjà, etc.
25:15Je passe une dizaine de déplacements.
25:18Vous pensez qu'on doute ?
25:20Moi, je ne suis pas mu par le doute.
25:21Monsieur, je suis mu...
25:22Vous regardez les sondages ?
25:23Vous regardez les sondages ?
25:24Monsieur, les sondages...
25:25Ce ne sont pas trompés pour les européennes.
25:27Non, on a pris quatre points dans les sondages, je vous le fais remarquer.
25:30Tout le monde progresse, y compris...
25:32J'entends bien.
25:33Moi, ce qui m'intéresse, c'est le Bloc Central.
25:35C'est le Bloc Central.
25:36Et puis ensuite, les gens y regardent, les gens y raisonnent.
25:39Dans les électeurs du Rassemblement National, il y a qui ?
25:41Il y a les aficionados.
25:43Ceux-là, vous ne les bougerez pas.
25:45Vous savez ?
25:46Ceux qui sont absolument convaincus et qui suivent Marine Le Pen depuis des années, etc.
25:51Bon.
25:52Vous avez...
25:53Je parle des électeurs qui ont voté RN aux européennes.
25:56Ceux qui disent que l'Europe, c'est très loin, au fond.
25:59Suffisamment loin de nous pour qu'on puisse voter Rassemblement National.
26:03Vous avez ensuite ceux qui expriment une colère.
26:07Et on peut l'entendre dans une démocratie.
26:09Tout n'est pas bien fait.
26:10D'ailleurs, aucun pouvoir ne fait tout bien.
26:13Voilà.
26:14Qui expriment ça ?
26:15Et qui, là, peut-être, vont être amenés, bien sûr.
26:19C'est ce qu'on leur demande.
26:20A réfléchir.
26:21Il y a un Bloc Central, il y a un véritable bilan.
26:24Voilà.
26:25Et puis ensuite, il y a tous ceux...
26:26Moi, j'en ai rencontré beaucoup sur les marchés qui me disent,
26:28ça, c'est bien, mais nous, on veut essayer parce qu'on n'a jamais essayé.
26:34Mais ça, en soi, pardon de le dire, ça n'est pas un argument.
26:37Parce que quand on regarde le fond des programmes,
26:40on se dit vraiment qu'on va s'éloigner des valeurs républicaines qui sont les nôtres.
26:45Éric Dupond-Mauritier, en cas de triangulaire,
26:48à l'occasion de ces élections législatives, entre le premier et le second tour,
26:52le candidat le moins bien placé face au RN devra se retirer.
26:56C'est l'eurodéputé place publique Raphaël Glucksmann qui a dit cela hier.
26:59Écoutons aussi ce que disait, c'était ce matin sur RMC, Sandrine Rousseau.
27:05Je ferai tout pour qu'il y ait le moins de députés RN possibles.
27:08Et donc, si ça passe par le désistement, j'appellerai au désistement.
27:11Maintenant, je veux dire aussi qu'il y a un premier tour et que nous pouvons gagner.
27:14Parce que c'est un discours que nous n'entendons pas suffisamment.
27:17Nous sommes en mesure de gagner.
27:18Chaque voix va compter.
27:19Et en fait, il faut que nous arrivions en tête au premier tour.
27:22Donc, j'appelle vraiment tous les électeurs et électrices partout à mettre leur bulletin,
27:26à convaincre les voisins, les voisines, les oncles, les tantes, les cousins, les cousines
27:30à vraiment mettre leur bulletin, parce que tout bulletin va compter.
27:33Là, c'est vraiment quelque chose d'historique.
27:35Seriez-vous aussi clair ?
27:38Des études démontrent aujourd'hui que voter LFI, c'est favoriser le RN au deuxième tour.
27:45Voilà un argument qui est dirimant, me semble-t-il.
27:49Moi, je ne veux pas être clair, comme vous le dites, parce qu'il y a une temporalité, monsieur.
27:54Et je ne veux pas me placer dans la situation dans laquelle vous voulez me placer.
27:58Mais tous les candidats du nouveau Front populaire ne sont pas issus de la France insoumise.
28:02Vous rejetez tout regard individuel, si je puis dire.
28:05Je vous ai dit ce que je pensais de ceux qui ont essayé de conduire la politique d'une gauche digne.
28:16M. Glucksmann, et qui a fini, au fond, en dépit d'injures, en dépit d'une bousculade à Saint-Étienne,
28:22en dépit de conflits majeurs étalés au grand jour, et qui a fini par rallier la NUPES.
28:29Moi, je vous dis une chose.
28:30Posez en permanence ce type de questions avant que nous ayons obtenu le résultat de l'élection.
28:35Vous êtes dans le nini.
28:36Je ne suis pas dans le nini.
28:37Je suis, en revanche, en dehors d'extrême gauche, d'extrême droite,
28:42parce que je rappelle qu'il y a trois blocs et qu'il y a un bloc central.
28:46Posez cette question et amorcez l'ombre de l'autre.
28:49Sauf que si vous êtes troisième, pour les triangulaires, qu'est-ce que...
28:52Vous avez forcément anticipé ces situations, vous qui avez toujours pourfendu le RN.
28:58Et vous n'en êtes jamais caché.
29:01Est-ce qu'aujourd'hui, vous dites, face au RN, je ne peux plus dire tous les moyens sont bons ?
29:08Mais invitez-moi après...
29:11Vous ne pouvez pas le dire maintenant.
29:13Mais madame, je mouille ma chemise.
29:18Je me bouge. Je débat. Je veux convaincre.
29:22Je crois en cette force centrale.
29:24Même si tout n'a pas, je le redis, été bien fait.
29:28Mais des choses ont été faites.
29:30Donc, je ne me place pas dans cette perspective
29:33qui est une perspective qui vient s'inscrire après qu'un processus électoral complet ait été réalisé.
29:42D'abord, le premier tour. Et ensuite, réinvitez-moi.
29:45Vous ne voulez pas dire quoi qu'il arrive, ça sera barrage.
29:47Madame, ça instille dans l'esprit de nos compatriotes qu'il n'y a que deux blocs
29:53et que le garde des Sceaux...
29:55La possibilité que vous soyez arbitre.
29:57Madame, je suis en train de vous dire qu'il y a trois blocs.
30:01Trois blocs. Un bloc central.
30:03Je dois encore le répéter.
30:05Et ça n'étant rien, monsieur, de la légèreté, c'est de la conviction.
30:09Mais est-ce que le mot extrême a encore un sens, encore une fois,
30:11aux yeux de bon nombre de Français, Éric Dupond-Gauthier ?
30:13Parce que c'est votre axe d'argumentaire principal.
30:17Et c'est aussi celui d'Emmanuel Macron qui renvoie dos à dos les extrêmes.
30:22Mais comment on peut me poser cette question quand on voit ce qu'exprime LFI ?
30:26Ce n'est pas de l'extrême gauche ?
30:28Mais le Nouveau Front Populaire, ce n'est pas LFI.
30:31Vous le savez pertinemment.
30:33Et le RN, plus Ciotti, plus... Attendez une toute petite seconde.
30:39Ceux de Reconquête qui sont revenus, là,
30:42et qui prenaient, par exemple, que Pétain était un type merveilleux à l'égard des Juifs.
30:48Qu'est-ce qu'on en fait de ceux qui ont quitté Zemmour et qui sont revenus ?
30:52On maintient cette ligne, là ? On leur laisse de l'oxygène, encore ?
30:55Donc oui, les extrêmes, ça veut dire quelque chose.
30:57Bien sûr que ça veut dire quelque chose.
30:59Peut-être avez-vous vu, par ailleurs, Eric Dupond-Mauritier,
31:01ce sondage OpinionWay pour les échos au sujet du meilleur Premier ministre
31:05en cas de victoire du Nouveau Front Populaire.
31:08Premier ministre de gauche, donc.
31:10Raphaël Glucksmann qui arrive très largement en tête devant François Ruffin,
31:14François Hollande, Fabien Roussel.
31:16Et en cinquième position, seulement Jean-Luc Mélenchon.
31:18Qu'est-ce que ça vous inspire ?
31:20Et en fonction de ces résultats-là,
31:22est-ce que vous n'estimez pas que vous seriez à même de revoir votre position,
31:26si je puis dire, sur cette gauche-là que vous qualifiez d'extrême ?
31:29Mais, M. Glucksmann, je l'ai dit, je ne peux pas dire autre chose.
31:33Il a conduit une campagne tout à fait honorable.
31:37C'est, d'une certaine façon, la gauche de gouvernement,
31:40telle qu'on a pu la connaître autrefois.
31:43Rocard, Moroy, etc.
31:45Donc vous pourriez être ministre d'un gouvernement, Glucksmann ?
31:47Attendez, monsieur.
31:49Mais il va laisser sur le côté ses alliés leftistes ?
31:52Ça va être quoi, le gouvernement ?
31:54Madame Pannot, on va la mettre où, Madame Pannot ?
31:57À la culture, parce qu'elle connaît bien l'histoire.
32:00Et M. Mélenchon, on le met où ?
32:03Et vous voulez encore que l'on décline ?
32:05Et M. Poutou, qu'est-ce qu'on lui donne, le ministère de l'Intérieur ?
32:08Il faut être sérieux.
32:10À compter du moment où on a fait ce choix,
32:13qui est, à mon avis, une hérésie,
32:17pour quelques postes et quelques places,
32:20on est face à ses responsabilités.
32:23Si M. Glucksmann avait dit,
32:25mais moi, j'accepte de travailler avec le Bloc central,
32:27parce que, je vais vous dire quelque chose, monsieur,
32:29moi, dans le périmètre qui est le mien,
32:31il y a un certain nombre de textes que j'ai travaillés avec des socialistes.
32:34Bien sûr.
32:36Avec des LR, bien sûr.
32:38Les textes que j'ai portés, en particulier.
32:40Bon, M. Glucksmann, il a choisi d'aller vers ceux
32:44qui l'ont insulté copieusement pendant toutes les européennes.
32:48C'est son choix.
32:49Deux dernières petites questions,
32:51plus légères, plus anecdotiques,
32:53et c'est assumé, je vous préviens tout de suite.
32:55D'abord, est-ce que vous considérez, vous,
32:57vos conseillers, comme des cloportes,
32:59Éric Dupond-Moretti ?
33:00Je fais référence au propos de Bruno Le Maire,
33:02cette semaine, qui a épinglé les conseillers cloportes
33:04présents dans les palais de la République,
33:06que ce soit à l'usine comme dans les ministères.
33:08A s'en méfier, il est très en colère depuis la dissolution.
33:10Qui aurait été conseiller au président par certains de ses conseillers.
33:14Écoutez, moi, mes conseillers, je les aime,
33:17ils sont à mes côtés depuis très très longtemps,
33:19ils m'aident au quotidien, je pense qu'ils nous écoutent,
33:22donc c'est pour moi l'occasion de leur dire
33:25à quel point ils me sont précieux.
33:27Parce qu'on n'a pas toujours l'occasion
33:29de se dire des choses aimables
33:31quand on est dans la tourmente d'un ministère.
33:34Vous savez, c'est pas si simple que cela.
33:37Donc ces déclarations-là, c'est...
33:39Le même langage que lui, voilà,
33:41je n'ai rien d'autre à dire.
33:43Je ne serai pas dans le commentaire du commentaire.
33:45Une image.
33:46Moi, les miens de conseillers, je les aime.
33:48C'est dit.
33:49Une image, la dernière image de cette interview.
33:52François Hollande.
33:53Revenons-en à François Hollande.
33:55Buvant cul sec.
33:57Une pinte de bière en Corrèze, à bord les orgues.
34:00Aujourd'hui, c'était ce matin, la précision a son importance.
34:04C'est du Chirac tout craché et quelque part c'est...
34:08Il avait soif, non ?
34:09Ça vous le rend plus sympathique ?
34:11Il avait soif, il a bu une bière, voilà.
34:13C'est ça qui manque un peu à cette campagne de façon générale, Éric Dupond-Maurice ?
34:17Ce que je note, c'est qu'il ne la boit pas au goulot,
34:19parce que vous vous souvenez que quand le président de la République,
34:21à qui on reproche tout et son contraire,
34:23avait un soir de finale de top 14 à Toulon,
34:27bu une bière au goulot,
34:29Madame Sandrine Rousseau,
34:31dont on savait qu'elle n'aimait pas le barbecue,
34:33a dit que c'était l'expression de sa masculinité toxique.
34:38Et donc tous les mecs qui de temps en temps boivent une bière au goulot,
34:40ils se disent, oh là là,
34:42est-ce que je ne suis pas un macho quand je bois une bière,
34:44parce que je me désaltère ?
34:45Lui c'est au verre,
34:46voilà, c'est une question légère, c'est une réponse légère.
34:48Vous aimez la bière ?
34:49Non.
34:50Voilà, question comme une autre.
34:52Et c'est votre réponse.
34:53C'est tout, on a fait le tour.
34:56Merci d'avoir accepté notre invitation.
34:58On fera une émission gastronomique, un de ces jours.
35:00Pas sûr que ce soit vraiment le contexte.
35:02Et le moment pour.
35:03Merci en tout cas, Éric Dupond-Maurice,
35:04d'avoir accepté l'invitation de Weekend 3D sur BFM TV.

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