• il y a 6 mois
Plusieurs centaines de professionnels du monde de la culture ont manifesté ce jeudi 20 juin à Paris contre l'extrême droite et contre le « délitement du service public », après l'appel commun d'une quinzaine de syndicats.

Spectacle vivant, cinéma, audiovisuel public, monuments nationaux: le cortège représentant différents secteurs est parti vers 14H30 de la Cinémathèque française, dans le 12e arrondissement, pour rejoindre le ministère de la Culture, place du Palais-Royal.

« L'extrême droite, partout où elle passe, elle ré-écrit l'histoire en transformant notre histoire de France », a déclaré Sophie Binet avant de préciser sa pensée. « Pour l'extrême droite, la culture, c'est de la propagande ». La syndicaliste a aussi appelé cette semaine à voter pour le Nouveau Front Populaire aux prochaines élections législatives. "Notre démocratie" est "à la veille d'un grand péril", a-t-elle estimé.

Cette mobilisation a pris « une autre dimension » avec la dissolution de l'Assemblée nationale et « les risques liés à l'arrivée de l'extrême droite » au pouvoir mais elle était prévue en amont, a fait valoir Frédéric Joseph, secrétaire adjoint de la CGT-Culture. Parmi de nombreuses revendications, les manifestants se sont mobilisés « pour des problématiques de missions, de salaires et de conditions de travail en général », a détaillé Christophe Unger, secrétaire général adjoint de la CFDT-Culture. « La culture ne vous dit pas Bercy », « Monuments de rêve, salaire de misère », « En lutte contre l'austérité culturelle », pouvait-on par exemple lire sur des banderoles.

Par ailleurs, les 38 directeurs de Centres dramatiques nationaux répartis sur toute la France ont publié jeudi une déclaration commune, dans laquelle ils jugent que « la crise politique » issue des élections européennes « survient au terme d'une lente dégradation des services publics » depuis quarante ans.

La Société civile des auteurs multimédia, qui gère les droits d'auteur, a également publié une lettre de ses 24 auteurs élus au conseil d'administration appelant « à aller voter aux élections législatives » contre certains candidats. Sans citer nommément le Rassemblement national, ils énumèrent comme principes « la défense d'un audiovisuel public fort et indépendant », « un soutien à la création dans toute sa diversité et son pluralisme » et l'opposition au concept de « préférence nationale » et à « toute forme de discrimination et de ségrégation ».

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Transcription
00:00L'extrême droite, partout où elle passe, elle réécrit l'histoire en mythifiant et en transformant notre histoire de France en en faisant un outil au service du récit national que l'extrême droite essaye de raconter.
00:18Si l'extrême droite arrive au pouvoir souvent par les urnes, elle refuse de rendre le pouvoir.
00:22Soit parce que, comme aux Etats-Unis ou au Brésil, elle organise des coups d'État.
00:26Soit parce que, comme en Italie, comme en Russie ou en Pologne, elle change les règles du jeu une fois qu'elle a pris le pouvoir pour être sûre de le garder.
00:33C'est ce que fait Giorgia Meloni qui change la constitution italienne pour supprimer l'indépendance de la justice, des organisations syndicales et renforcer le pouvoir exécutif.
00:42C'est ce qu'a fait Poutine, bien sûr.
00:44On est dans une période de grand péril, notre pays peut basculer.
00:47Le 30 juin et le 7 juillet, ce que nous disons, c'est que pas une voix ne doit manquer.
00:51C'est la raison pour laquelle la CGT fait un appel très clair à faire barrage à l'extrême droite, mais aussi à voter pour le Front populaire.
00:57Parce que c'est le moyen non seulement d'empêcher le pire, mais surtout de mettre à l'ordre du jour le meilleur.
01:05On a pu le voir dans les municipalités où ils sont au pouvoir.
01:07C'est qu'en fait, ils définancent les associations, ils définancent la culture, ils coupent les budgets dans les médiathèques, les médiathèques de quartier.
01:14Et par ailleurs, ils tapent largement sur tous les syndicalistes et toutes les personnes qui sont opposées à ça concrètement.
01:21Donc il y a ça.
01:22Et puis après, il y a aussi une conception un peu du roman national qui met en avant en disant, le problème, c'est qu'on ne parle pas assez de l'histoire de France, de la grandeur de l'histoire de France.
01:32Nous, on est une institution culturelle, mais aussi une institution de recherche.
01:36L'histoire, elle est aussi écrite par les historiens, par les chercheurs.
01:41Et pas juste pour se focaliser sur ce que serait une complètement fantasmée grandeur de la France.
01:50Pour le monde de la culture, nos revendications, quelles qu'elles soient, sont en opposition, diamétralement opposées, avec un gouvernement d'extrême droite réactionnaire.
01:58L'audiovisuel public sera privatisé.
02:00Nous, le mobilier national et les manufactures de sèvres, on est dans un cadre de fusion.
02:03On a la menace d'être privatisés.
02:05On sait très bien que l'extrême droite, les réactionnaires, ce sera de l'extrême Macron, de l'extrême réactionnaire, de ce qu'on a déjà vécu depuis des années et que les collègues ne peuvent plus tolérer.
02:15Nous, déjà, on a un enjeu, c'est qu'on a une proposition de loi pour une continuité de revenus pour les artistes auteuristes.
02:19Et elle serait totalement à l'abandon avec l'extrême droite.
02:22Et déjà, elle est en grande difficulté avec la droite au pouvoir actuel.
02:25C'est pour ça qu'on soutient vraiment le Front populaire.
02:27On a fait un appel là-dessus pour pouvoir améliorer nos conditions de vie et de travail.
02:31La plupart des artistes plasticiens, leur chômage, c'est le RSA.
02:35Donc, on serait encore plus précarisés et paupérisés.
02:38Ce serait d'une violence inouïe.
02:40Tous les artistes, je pense, sont vraiment mobilisés et conscientisés contre ça.
02:44On sait que ça concerne tout le monde.
02:46Donc, on lutte.

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