Rencontre avec Carla Neisen, capitaine de l'équipe de France de Rugby à 7 féminin et son frère Anderson Neisen.
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00:00Sur les entraînements, on se le dit. Sur nos réunions, on se le dit.
00:03Quand on fait des séances très dures à en vomir, on a envie d'avoir cette médaille d'or,
00:08et c'est ce qui nous manque. Donc ce n'est pas maintenant qu'il faut lâcher.
00:19Carla Nessen, j'ai 28 ans. J'ai commencé le rugby il y a 8 ans en Dordogne, au club du Bug.
00:25Et ça fait maintenant une vingtaine d'années que je pratique le rugby,
00:29et ça fait depuis septembre 2016 que j'ai signé mon contrat avec le rugby A7.
00:34C'est quelque chose d'incroyable de pouvoir faire ce sport, de pouvoir en vivre,
00:40et de pouvoir faire ça tous les jours.
00:42Et je pense que ce n'est pas donné à tout le monde,
00:44et qu'il faut que je profite et qu'on profite, au nom de l'équipe, de ce qu'on a.
00:49Au début, c'était du rugby plaisir parce qu'on était jeunes,
00:53mais c'est vrai qu'après, ça s'est vite décanté avec les sports études.
00:57Et après, oui, vu qu'on est tous les deux passés pros avec trois ans d'écart,
01:01donc c'est vrai qu'on a toujours eu une relation très spéciale.
01:06Et puis, moi, j'ai une équipe, une équipe, mais elle, c'est l'équipe de France,
01:09donc c'est encore pire parce qu'elle représente la France à chaque fois qu'elle porte un maillot,
01:13donc c'est quand même exceptionnel.
01:15La première fois qu'elle l'a portée, c'était à Montauban.
01:20Elle avait 18 ans.
01:21C'était la grande équipe de France de l'époque et c'était incroyable,
01:25parce que c'était une gamine, c'était une gamine avec des mamans,
01:30et moi j'avais 21 ans, donc c'était génial, j'en garde un énorme souvenir.
01:37On a des plannings à la saison avec tous les tournois qui s'enchaînent.
01:40Cette année, c'est un tournoi par mois à peu près,
01:42donc tous les trois, quatre semaines, on part en déplacement.
01:45Et après, entre temps, quand on rentre à la maison,
01:47on a des temps de récupération, comme là, notamment, on a quatre jours de off.
01:50Et après, souvent, avant de repartir, on a une semaine ou quelques jours de PPA.
01:55Ils appellent ça ces préparations individuelles qu'on fait à la maison.
01:58Des fois, les terrains sont interdits, elle court sur le côté,
02:01les mecs de la mairie, ils arrivent, ils gueulent,
02:03mais ils ne se rendent pas compte à qui ils parlent.
02:05Mais bon, elle...
02:06À qui il parle ?
02:07Ben si, mais moi, je le vois de l'extérieur.
02:09Vous voyez ?
02:10Des fois, j'ai fait des séances avec elle.
02:12Oui.
02:13Quand je suis off et qu'elle me dit « je vais courir », je dis « je viens avec toi ».
02:16Des fois, si, on fait des passes, des choses comme ça.
02:20Je lui mets 30 ou 40 mètres.
02:22Ce n'est pas vrai.
02:23Il ment.
02:24Non, je reste à côté d'elle, c'est juste pour la motiver.
02:26Ce n'est pas pour la dépasser.
02:27Ce n'est pas vrai, mais en tout cas, il voit les séances à 7.
02:30Oui, c'est vrai que les séances à 7 sont dures.
02:36Je pense que même si, on va dire que là, je fais le 7,
02:40si vraiment, à la fin, je veux finir mes années,
02:44ce sera à Blagnac et après, j'arrêterai le rugby.
02:46Ce sera jusqu'au bout, je pense.
02:48Elle a déjà eu l'opportunité, elle pouvait partir si elle voulait,
02:50elle est toujours restée.
02:51Parce que je pense que j'ai toujours eu un bon équilibre avec ce club,
02:55que j'ai des copines, que ça se passe bien.
02:58Il aurait pu y avoir Toulouse, mais je suis accrochée à Blagnac
03:02et c'est là où je suis venue, donc je ne me vois pas partir.
03:10Alors moi, ce que je me souviens, c'était marquant,
03:13c'était la cérémonie où il y a un porteur de drapeau
03:17et derrière, il y a tous les athlètes et ça passe à la télé.
03:20Quand je l'ai vue, en milieu, elle était comme ça,
03:23elle disait bonjour à tout le monde, c'était énorme.
03:25Moi, le meilleur souvenir que je vais garder,
03:28c'est la remise des médailles dans ce stade vide.
03:32Mais au final, tu te dis que tu es vice-championne olympique
03:36et au final, on ne s'en rendait pas forcément compte.
03:38En plus, il n'y avait aucun bruit.
03:39Enfin, il y avait juste les personnes de l'organisation qui nous regardaient
03:42et nous, on était là avec le staff devant.
03:44On se disait, on l'a.