Le 13/14, présenté par Céline Asselot, reçoit aujourd'hui lundi 17 juin 2024 Jean-François Chanut, Président de Ratier-Figeac, fabricant d'hélices basé dans le Lot à l'occasion du Salon EuroSatory, le rendez-vous mondial de référence pour tous les professionnels de la Défense et de la Sécurité.
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00:00Environ 2000 exposants, 61 pays représentés, 60 000 visiteurs attendus, ce sont des chiffres
00:05records pour une thématique plus que jamais au cœur de l'actualité, le salon EuroSatori
00:10ouvre ses portes aujourd'hui au nord de Paris, salon international de défense et de sécurité
00:16terrestre qui se tient tous les deux ans et qui cette année survient évidemment dans
00:20un contexte politique et géopolitique aux multiples incertitudes.
00:24Bonjour Jean-François Chanut, merci d'être avec nous dans le 13-14, vous faites partie
00:28des exposants de ce salon puisque vous êtes le président du groupe Ratier-Fijak, un groupe
00:33qui a été fondé il y a 120 ans dans le Lot, on va revenir d'ailleurs sur les enjeux locaux,
00:38c'est un groupe qui fabrique des hélices d'avions pour le civil mais aussi pour le
00:42militaire, alors quand le dernier salon avait ouvert ses portes il y a deux ans, on était
00:46au tout début de la guerre en Ukraine qui était venue bouleverser votre secteur d'activité,
00:51comment ça se présente aujourd'hui ? On imagine que tout a changé ces deux dernières
00:55années.
00:56Beaucoup de choses ont évolué mais depuis déjà quelques années nous avions une activité
01:00dans le domaine de la défense en croissance, nous faisons partie d'un groupe international
01:04leader dans les systèmes aéronautiques et défense qui s'appelle Collins Aerospace
01:10et qui fait des systèmes de communication sécurisé, des systèmes de commande de vol
01:14pour les avions, des systèmes de radar aussi et nous nous faisons des hélices d'avions,
01:20nous sommes présents en particulier sur l'A400M qui est un avion de transport dernière
01:26génération fait par Airbus.
01:27Donc ça veut dire client à la fois civil et militaire, vous travaillez sur ces deux
01:31aspects ?
01:32C'est ça, Collins Aerospace dans son ensemble fait à peu près 40% dans la défense et 60%
01:37dans le civil, nous c'est à peu près moitié-moitié en ce moment parce qu'effectivement on voit
01:42à la fois le redémarrage de l'aviation civile partout dans le monde qui redécolle très
01:47fort et puis un maintien d'activité militaire très important depuis les années 2020 à
01:54peu près.
01:55Ça veut dire quoi en termes de chiffre, un chiffre de croissance par exemple sur l'année
01:572023 ou sur 2025 parce que j'imagine que vous avez déjà un peu les premières tendances ?
02:01Oui alors on pense que cette année on aura une activité qui est à peu près 20% supérieure
02:06à ce qu'on avait en 2019 donc avant les crises qu'on vient de vivre.
02:10Et vous ne souffrez pas de la hausse des coûts de l'énergie, des cours de matière première
02:14par exemple ?
02:15Si on souffre de beaucoup de choses, effectivement un manque de matière première, des coûts
02:19qui ont augmenté énormément mais ce n'est pas grave, ça demande beaucoup d'implication
02:24de la part de nos 1500 employés et de l'ensemble de la chaîne aérolothique est mobilisé pour
02:30vraiment travailler et arriver à maintenir une production, monter la production malgré
02:35toutes les difficultés.
02:36Mais l'implication ça ne suffit pas, j'imagine qu'il y a d'autres manières de faire face
02:39à cette hausse des coûts, comment on fait, on répercute sur les prix tout simplement
02:42?
02:43On est malheureusement contraints au niveau des prix parce qu'on a des contrats à long
02:45terme mais ça demande beaucoup de collaboration avec l'ensemble de nos fournisseurs, des fournisseurs
02:49qui jouent le jeu, qui sont très fidèles à notre activité et qu'on accompagne pour
02:54ceux qui ont des difficultés parce qu'on sait qu'il y a un creux à traverser.
02:58Ceux qui veulent maintenir l'activité avec nous, on les accompagne, on les aide parce
03:02qu'on travaille sur le long terme.
03:03Ceux qui ne peuvent pas ou ne veulent pas nous accompagner, on va peut-être chercher
03:07à en trouver d'autres mais globalement il y a une très forte collaboration au sein
03:11de toute la supply chain.
03:12J'imagine que dans votre domaine, comme dans bien d'autres, il ne s'agit pas du
03:15tout de laisser la porte ouverte à des concurrents qui pourraient venir vous concurrencer sur
03:20des contrats ou préférer faire des efforts pour éviter des rivaux ?
03:23Effectivement, on tient bien sûr à maintenir notre position qui est la position de leader
03:30mondial.
03:31On accompagne nos clients dans leur croissance, on accompagne nos clients aussi dans leur
03:35volonté d'innover pour développer des nouveaux systèmes, plus décarbonés, on va certainement
03:40en parler.
03:41Mais c'est qui vos grands rivaux ?
03:42On a un concurrent au niveau des hélices, parce qu'on fait des hélices pour les avions
03:48de transport, civils et militaires, donc des avions au-delà de 40 places, on ne fait pas
03:53de l'aviation civile.
03:54On a un concurrent qui fait partie d'un grand groupe américain qui est basé en Angleterre
03:58mais on a quand même une très grande partie du marché, plus de 60-70% du marché actuel.
04:03On tient à le défendre effectivement en maintenant la performance industrielle pour
04:07tous nos clients.
04:08Un autre mot qui est apparu il y a deux ans au moment du précédent salon Euro-Satori,
04:13c'est l'économie de guerre.
04:14C'est Emmanuel Macron qui avait dit que le pays devait commencer à se projeter dans
04:18une économie de guerre au vu de ce qui se passait aux portes de l'Europe.
04:21Est-ce qu'on a les moyens de s'adapter rapidement aujourd'hui si la situation se
04:26détériorait en cas de guerre, pour le dire tout simplement ?
04:29Alors aujourd'hui c'est effectivement assez difficile puisqu'on a une activité mondiale,
04:34la matière première par exemple, vous pouvez venir de France, d'Europe mais aussi des
04:36Etats-Unis.
04:37Mais ça demande vraiment un alignement de toute la chaîne de production.
04:42Nous, nos clients et nos fournisseurs, on a besoin de gérer les priorités ensemble
04:46et c'est comme ça qu'on arrivera effectivement à monter la production et servir l'ensemble
04:50des forces qui en ont besoin.
04:51Et ça veut dire quoi ? C'est où les points noirs finalement ? Si jamais il fallait très
04:55rapidement réduire les délais de fabrication, augmenter les capacités de production, dans
04:59votre cas par exemple ?
05:00C'est les capacités industrielles partout dans le monde.
05:02Nous on a la capacité de monter en cadence, on est freiné pour l'instant par une chaîne
05:09de matière première qui est encore convalescente.
05:12C'est quoi les matières premières dont vous avez impérativement besoin ?
05:15Ce sont des aciers spécialisés, vraiment des aciers de grade aéronautique, dont la
05:19capacité mondiale a été réduite malheureusement suite au Covid, les usines étaient vieilles
05:25et certaines usines n'ont pas redémarré dans le monde.
05:27Donc tout le monde est là pour aider les fabricants de matières premières.
05:31On a un grand fabricant de matières premières en France, mais qui lui aussi se focalise
05:36sur les marchés de la défense, mais aussi du nucléaire qui va redémarrer.
05:40Donc ça veut dire qu'il y a beaucoup de demandes en même temps, et que vous vous
05:45vous projetez sur une demande forte pendant les prochaines années.
05:50Comment vous voyez la suite d'ailleurs ? Comment on se projette quand on fait partie
05:53comme vous de l'industrie de l'armement et de la défense ?
05:55Alors on a effectivement une visibilité à la fois au niveau de la défense mais aussi
05:59du civil.
06:00L'aviation commerciale qui redémarre très très fort, pour laquelle on a une visibilité
06:03sur plusieurs années.
06:04On a des carnets de commandes qui sont pleins sur les 3-4 ans à venir, et on se positionne
06:08pour justement monter en cadence en interne dans nos usines, aussi bien qu'avec nos
06:14clients.
06:15Et ça demande beaucoup de coordination, de synchronisation et de gestion de priorité
06:18tous ensemble.
06:19Votre entreprise, vous l'aviez dit tout à l'heure, c'est 1500 personnes, uniquement
06:24dans le Lot ?
06:25Alors 1500 personnes effectivement dans le Lot, basé à Fijac, on a aussi une filiale
06:28au Maroc d'à peu près 200 personnes, et puis une équipe aux Etats-Unis qui travaille
06:34avec le Pentagone par exemple, ou des opérateurs d'avions partout dans le monde.
06:38Votre groupe est présent dans le Lot depuis 120 ans, vous n'avez jamais eu la tentation
06:42de la délocalisation ?
06:43Écoutez, on continue à grandir dans le Lot, puisqu'on est aujourd'hui 200 personnes
06:48de plus qu'on était en 2019, avant la crise.
06:51Donc tant qu'on restera performant, tant qu'on a une équipe engagée comme elle
06:55a été depuis 120 ans, il n'y a aucune raison, on restera dans le Lot, on est très
06:59bien accompagnés au cœur de la Mécanique Vallée, un ensemble d'entreprises et d'organismes
07:04de formation qui sont là pour défendre et encourager le développement économique autour
07:10de l'industrie mécanique, et ensemble on arrive à attirer du personnel, former les
07:16gens de façon à répondre aux besoins de toute l'industrie aéronautique, automobile,
07:20machine-outil, médicale.
07:21Est-ce que Mécanique Vallée, c'est cette zone entre Rodez et Fijac à peu près ? Vous
07:29allez me contredire, si je me trompe, plusieurs dizaines d'entreprises de mécanique automobile,
07:33d'aéronautique qui sont regroupées ensemble, c'est important d'être ensemble justement
07:36pour être plus attractif ? J'imagine que quand on est dans un territoire isolé, en
07:40tout cas à l'écart des grandes métropoles, il y a un souci majeur de recrutement ?
07:44Effectivement, la Mécanique Vallée c'est un croissant autour de Rodez, Fijac, Brive
07:51mais aussi jusqu'à Limoges à peu près, c'est en gros 250 entreprises, une cinquantaine
07:57d'organismes qui travaillent ensemble pour promouvoir l'industrie mécanique, qui travaillent
08:03ensemble pour le recrutement, les formations, on est très impliqués avec les écoles mais
08:07aussi les centres de formation continu et ensemble on arrive à travailler et surtout
08:13à faire passer les gens lorsqu'il y a un domaine qui baisse comme l'automobile en
08:16ce moment, on arrive à récupérer les personnes pour les embaucher, on a effectivement des
08:25formations qui sont complémentaires, que l'on assure, qui sont coordonnées avec la
08:29Mécanique Vallée et l'ensemble des industriels et on arrive à les embaucher ensuite dans
08:32les domaines en croissance.
08:33Alors on va aller au standard où nous attend Jean-Christophe, bonjour Jean-Christophe et
08:37bienvenue !
08:38Oui bon merci, bonjour !
08:39Vous vous appelez du Gers je crois ?
08:40Absolument !
08:41On vous écoute !
08:42Alors bonjour, bonjour à votre invité, je voulais savoir, je vous appelle depuis
08:46une zone rurale où il n'y a pas d'usine et la semaine dernière j'étais dans une
08:50autre zone qui est la Vendée qui comme chez vous a réussi à combiner un territoire rural
08:55et de la production industrielle, ma question c'est comment peut-on faire accepter les
09:01projets de production, les nouveaux projets de production à l'heure où on veut plutôt
09:05protéger les ressources naturelles mais en même temps réindustrialiser, comment peut-on
09:09accéder à du chantier pour créer de nouveaux projets de production en France ?
09:13Merci Jean-Christophe pour votre question, Jean-François Chanu vous répond.
09:17Oui merci Jean-Christophe, effectivement on est dans un territoire un peu rural, un peu
09:22à l'égard des grandes agglomérations mais on travaille en étroite collaboration avec
09:26l'ensemble de l'administration que ce soit les sous-préfectures ou le grand FIJAC pour
09:30ce qui est de nous et on arrive vraiment à travailler ensemble, à développer tout ce
09:35qu'il faut pour assurer une croissance de l'économie en gardant les atouts de notre
09:43territoire.
09:44Le Lot est plus connu comme étant un territoire où la qualité de vie est très forte, le
09:50tourisme est très développé et on arrive nous au sein de cette mécanique Valais à
09:55développer notre entreprise tout en maintenant le respect de l'environnement, par exemple
10:00on décarbone notre outil industriel, l'usine, puisque à force d'investissements et d'améliorations
10:05de nos processus, depuis 2010 jusqu'à aujourd'hui on a réduit notre consommation de gaz et
10:12donc nos émissions de CO2 de 60%.
10:14Donc on investit, on le fait en collaboration avec l'administration locale et on arrive
10:19à vraiment maintenir cet équilibre entre l'environnement et l'industrie.
10:24Je voudrais vous soumettre cette remarque d'une auditrice sur l'appli France Inter,
10:27Céline, qui dit qu'elle trouve qu'on parle de façon assez légère de l'armement et
10:31que parler de défense est cultiver la peur d'une attaque.
10:34Est-ce qu'il y a des questionnements éthiques qui se posent sur votre activité, surtout
10:38dans le contexte géopolitique que l'on connaît ?
10:39Non, non, on garde vraiment des valeurs très importantes au sein de l'entreprise, au
10:44sein du groupe, des valeurs de confiance, de respect, de collaboration.
10:48On travaille à la fois, comme on l'a dit, dans le civil et le militaire.
10:52Je pense que sa question était plutôt sur l'angle militaire que civil de votre activité.
10:57Oui, bien sûr.
10:58Non, non, mais on est au soutien des forces qui sont engagées, qui défendent les valeurs
11:01de la démocratie.
11:02On est là pour maintenir, aider les forces armées à maintenir les appareils en condition
11:07opérationnelle.
11:08Mais il n'y a pas de liste noire des clients, pas de contrat que vous refuseriez à signer
11:14par exemple ?
11:15Écoutez, on est très engagé avec toutes les forces armées occidentales.
11:19Bien sûr, on a arrêté toutes nos activités avec la Russie depuis le début des problèmes
11:25en Ukraine.
11:26Et donc, on maintient cette rigueur avec tous les clients.
11:31On a vraiment des clients partout dans le monde, aux Etats-Unis, en Asie, en Europe
11:36bien sûr, puisqu'on est l'hélicier de référence de la plupart des avions de transport.
11:40L'autre remarque, l'autre critique que l'on pourrait faire à vos activités, Jean-François
11:45Chéanus, c'est celle qui concerne évidemment l'environnement.
11:47Quel regard vous portez-vous sur la nécessité de décarboner notre industrie, d'imaginer
11:52des moyens de transport moins polluants ? Est-ce qu'innover, ça va suffire ?
11:55Alors, on est en plein dans l'innovation depuis déjà de nombreuses années.
11:59La décarbonation est au cœur de tous nos investissements.
12:03Pour référence, depuis les années 50, un avion a réduit sa consommation spécifique
12:11de carburant de 95%.
12:12Aujourd'hui, un avion qui sort des chênes Airbus consomme à peu près du 2,3 litres
12:16équivalent par passager.
12:18On continue bien sûr à investir de façon à obtenir une aviation décarbonée, c'est-à-dire
12:25net zéro en 2050.
12:26Est-ce que c'est possible avec un trafic aérien qui continue à augmenter, qui bat
12:30même des records cette année ?
12:32Oui, on a une feuille de route pour y arriver, ça va être difficile, mais on travaille
12:37sur plusieurs aspects.
12:38D'une part, l'efficacité des aéronefs, l'aérodynamique des avions, des moteurs
12:43et des hélices dans notre cas, l'optimisation des routes, au sol qu'en l'air, de façon
12:50à avoir des trajectoires les plus directes possibles.
12:52Et puis on travaille beaucoup sur le carburant aérien décarboné, qui va utiliser des graisses
12:59recyclées de façon à réduire l'empreinte carbone et ne plus utiliser des hydrocarbures
13:05naturelles.
13:06Est-ce que c'est vraiment réaliste ?
13:07L'avion décarboné, l'avion vert, est-ce que ce n'est pas une manière aussi de faire
13:11du greenwashing, pour le dire en bon français ?
13:13Non, il n'y a pas de garantie qu'on va arriver exactement à tout ça, mais tous
13:17nos efforts sont vraiment orientés là-dessus.
13:19Par exemple, on travaille avec ATR, qui est un fabricant d'avions régionaux basé à
13:24Toulouse.
13:25ATR, aujourd'hui, avec un avion moderne, consomme aujourd'hui 45% de carburant de
13:33moins qu'un avion régional jet sur les mêmes routes.
13:37Donc oui, c'est possible, on le fait déjà depuis quelques temps, il faut continuer
13:40à investir et à améliorer tous les systèmes pour arriver à un net zéro d'ici 2050.
13:48On a parlé du contexte géopolitique, je voudrais vous poser juste une question sur
13:52la situation politique française.
13:53Est-ce qu'elle vous inquiète ? Est-ce qu'elle suscite des incertitudes pour le chef d'entreprise
13:57que vous êtes ?
13:58Écoutez, nous on sort déjà de plusieurs crises.
14:01La crise sanitaire en 2020, une crise aéronautique, une crise industrielle, énergétique, vous
14:06en avez parlé.
14:07On n'a pas besoin de crise supplémentaire.
14:09Donc il faut vraiment que tous ensemble, on arrive à se refocaliser, retrouver nos fondamentaux
14:14et travailler vraiment.
14:15On est un carnet de commandes important, nos clients doivent être au cœur de notre
14:19activité.
14:20Encore une fois, on a des valeurs de confiance, de respect, de collaboration.
14:24Dans les périodes de doute, c'est là-dessus qu'il faut se focaliser.
14:27Parce que vous savez qu'il y a une loi de programmation militaire qui prévoit de consacrer
14:31400 milliards, un peu plus de 400 milliards d'euros à la défense d'ici 2030.
14:36On pourrait se demander ce que ça va devenir en cas d'alternance par exemple ? Est-ce
14:39que ça c'est une question qui vous préoccupe ?
14:40Écoutez, on verra.
14:41De toute façon, ce qui est important, c'est que nous on sera au soutien des besoins de
14:45nos troupes et de nos armées, lorsqu'elles en ont besoin.
14:48Merci d'avoir été avec nous dans le studio du 13-14 de France Inter, Jean-François Chanut.
14:53Je vous rappelle que vous êtes le président du groupe Ratif-Fijak, qui est donc basé
14:57dans le Lot.