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00:00Il est 7h46, vous écoutez France Bleu Isère, 1ère radio de proximité en Isère, vous regardez France 3 Alpes également.
00:05Vous avez la parole, je vous rappelle de nous appeler tout de suite, comme ça on a le temps de discuter au 04-76-46-45-45.
00:11Pour faire ce matin, Théo H, un premier bilan des législatives.
00:14Oui, car on est déjà à mi-chemin, le premier tour c'est à la fin de la semaine prochaine,
00:18alors on vous demande ce matin ce que vous retenez de cette première semaine, de ces premiers dix jours de campagne.
00:24Et on va poser la question à notre invité, Olivier Hill. Bonjour.
00:27Bonjour.
00:27Politologue à Sciences Po Grenoble, alors j'ai trois images pour vous.
00:30La première, c'est le Front populaire uni, toutes ses composantes de la gauche.
00:35La deuxième, c'est une file d'attente devant un hôtel de police pour faire des procurations.
00:41Et puis la dernière, c'est une image d'Éric Ciotti et de Marine Le Pen côte à côte.
00:47Qu'est-ce que vous retenez parmi ces trois images, Olivier Hill ?
00:50Alors si on avait le temps, je commenterais les trois, parce qu'elles sont toutes les trois très intéressantes.
00:53On ne l'a pas, donc je commenterais la deuxième, celle de cette file d'attente devant un hôtel de police pour prendre des procurations.
01:00C'est en effet l'élément capital de cette élection, le taux de participation.
01:05Il y a eu 400 000 procurations en dix jours, c'est énorme.
01:09Oui, et on a même passé la barre des 600 000. Vous voyez, chaque jour, on franchit un record.
01:13Alors pourquoi c'est important ? Parce que la dernière fois, en 2022, on était à moins d'un Français sur deux se déplaçant dans les bureaux de vote.
01:20Là, on va très probablement être au-dessus de 60, peut-être 65, peut-être 70 %.
01:25Et là, ça change tout, puisque vous le savez, pour se maintenir au second tour, une liste doit faire 12,5 % d'inscrits ou plus.
01:34Ce qui veut dire que le taux de participation va décider de qui peut se maintenir au second tour.
01:39Donc beaucoup de triangulaires, a priori.
01:41Voilà, et très probablement beaucoup de triangulaires, ce qui veut dire du coup un jeu qui va être rebattu avec des cartes qui vont tourner,
01:48des possibilités, du coup, d'alliance au second tour, donc de report de voix qui vont être contrariées ou pas, on verra.
01:54On verra d'ailleurs du coup comment se comportent les deux blocs qui sont hostiles à celui du Rassemblement National.
02:00Est-ce qu'ils passeront une alliance ou pas ? Bref, il y a beaucoup d'incertitudes.
02:03Beaucoup d'inconnues, et on va détailler tout cela avec vous, Olivier Hille.
02:06On va aussi entendre vos réactions aux standards de Franck Blizer, Mathieu.
02:09Paul de Fontanetta avec nous. Bonjour, Paul.
02:12Oui, bonjour.
02:14On revient avec vous parce que vous, vous aviez une réaction sur le fait d'avoir ces élections.
02:19Vous, ça vous pose problème ?
02:21Oui, je trouve que c'est un manque de respect à l'égard, disons, des Françaises et des Français.
02:27Je ne sais pas, on ne se comporte pas de cette façon-là lorsqu'on est président de la République.
02:32C'est à dire, Paul.
02:34Pardon ?
02:35Qu'est-ce que vous voulez dire par c'est un manque de respect ? Pourquoi ?
02:37Parce que ces élections ont été, disons, proposées, imposées à l'import de pièces.
02:46D'accord.
02:47Disons, de nombreuses communes se retrouvent, disons, bloquées, coincées parce qu'elles avaient prévu énormément, disons, des événements.
02:59De nombreuses personnes également avaient prévu et réservé, disons, pour partir en vacances.
03:07Et donc, ces personnes-là sont bloquées.
03:10Je trouve qu'on ne se porte pas de cette façon-là lorsqu'on est président de la République.
03:14C'est un manque de respect. Voilà ce que je voulais dire.
03:16On va faire réagir notre invité.
03:18Paul, merci de cette réflexion sur laquelle on va pouvoir rebondir avec M. Hill.
03:24Un manque de respect, nous dit Paul.
03:26Il y a beaucoup de gens qui ne comprennent toujours pas cette dissolution.
03:30Est-ce que vous, vous l'avez comprise ?
03:31Alors, c'est un modèle de dissolution qui ne rentre dans aucune catégorie.
03:35Amener un vote législatif au lendemain d'un scrutin national comme les européennes,
03:42on ne l'avait pas vu dans les annales de la Ve République.
03:44Maintenant, les Français, pour les deux tiers d'entre eux, sont favorables à la dissolution.
03:49Et l'ont exprimé dans les enquêtes.
03:51Évidemment, on peut ici ou là avoir des regrets, etc.
03:55Mais grosso modo, on peut le dire, les Français ont plébiscité cette dissolution.
03:59Pour différentes raisons, mais l'ont plébiscité.
04:01Faut-il enterrer les macronistes ?
04:04Alors, Paul était justement assez énervé vis-à-vis du président de la République.
04:08Plusieurs analyses politiques ont dit que le macronisme est mort, suicide du macronisme.
04:12Vous, vous en pensez quoi, Olivier Hill ?
04:14Alors, votre auditeur, là, est plus représentatif sur cette question
04:17puisqu'effectivement, on le sait, les deux tiers, sinon plus, des Français sont hostiles au bilan du président de la République
04:27et le traduisent dans les votes.
04:29On le voit bien, on l'a vu il y a une dizaine de jours.
04:33Alors, cette thématique de l'effondrement du bloc centriste, elle est effectivement dans les têtes.
04:40C'est un des enjeux du scrutin à venir.
04:42On sait que dans les enquêtes d'opinion, cet ensemble de partis est loin derrière le bloc de gauche et le Rassemblement National.
04:51Et on attend aussi vos appels pour réagir à tout cela au standard de France Blizzard, Mathieu.
04:55Vous n'hésitez pas, on remercie Paul de nous avoir appelé pour intervenir.
04:59Faites comme Paul, donnez-nous votre sentiment, 0476 46 45 45.
05:03Si vous voulez passer sur les réseaux également, nous le laissez sur la page Facebook ou autre.
05:07Vous n'hésitez pas, on les lie avec attention, avec Swazik et moi-même.
05:11Arrêtons-nous Olivier Hille, politologue à Sciences Po Grenoble.
05:14Arrêtons-nous sur l'ISER.
05:15Aujourd'hui, il n'y a qu'un seul député du Rassemblement National.
05:18C'est Alexis Joly dans la sixième circonscription de l'ISER.
05:21Celle qui comprend une partie de Bourgoin, Jallieu, Crémieux et Morastel.
05:24Pourtant, le parti lépéniste est arrivé en tête dans quasiment toutes les circonscriptions de l'ISER, à part les deux de Grenoble.
05:31Est-ce qu'il faut s'attendre à d'autres députés isérois frontistes ?
05:34Oui, très probablement.
05:36Combien seront-ils ? Nul ne le sait.
05:39Compte tenu de l'étiage électoral qui est désormais celui du Rassemblement National et de ses alliés,
05:44c'est quand même une grande nouveauté, on l'a vu avec l'affaire des Républicains,
05:47il est probable que le Rassemblement National, au soir du deuxième tour, ait plusieurs députés, trois, quatre.
05:55Dans le Nord-ISER principalement, sans doute ?
05:57Principalement. C'est là que, pour lui, les meilleures chances sont rassemblées.
06:01Dans le Sud-ISER, ça sera beaucoup plus compliqué.
06:03D'accord. Même si on a vu, par exemple, la deuxième circonscription, celle de Saint-Martin d'Aire et Chirol,
06:08le Rassemblement National est aussi arrivé en tête dans une circonscription qui est détenue par la gauche.
06:13Tout à fait, mais là, son implantation est beaucoup plus récente, et puis sa couverture du territoire, beaucoup plus chaotique.
06:18Olivier Hill est notre invité ce matin, politologue à Sciences Po Grenoble.
06:23J'ai cru qu'on avait quelqu'un au salon.
06:25Oui, en fait, on avait André de Saint-Martin d'Aire.
06:27On va le rappeler, mais André disait que certaines communes essaient de donner des conseils, des intentions de vote.
06:34Il y a eu plusieurs tribunes, effectivement, de sportifs.
06:38On a eu Kylian Mbappé, par exemple, qui a appelé à faire barrage aux extrêmes.
06:41La dernière en date, c'est une tribune de 6000 chrétiens qui a appelé également à faire barrage au Rassemblement National.
06:48On a eu une tribune de Maire, de gauche, de l'ISER.
06:52Est-ce que toutes ces tribunes, ça a un impact, Olivier Hill ?
06:55Ça a un impact, mais pas tellement sur l'orientation des préférences électorales, plus sur la mobilisation des électeurs.
07:02C'est-à-dire que ça encourage les électeurs à se déplacer, à prendre les choses au sérieux, à s'informer,
07:07au fond, à être conscients des enjeux.
07:10En revanche, sur l'orientation, ça jouera vraiment à la marche.
07:14Vous avez dit que ça peut encourager la participation.
07:17Au début, on parlait aussi de toutes ces procurations.
07:19Ça va bénéficier à qui cette hausse de la participation ?
07:23Alors là, évidemment, il faudrait pouvoir disposer d'outils pour sonder ces intentions de vote qui s'expriment à travers les procurations.
07:30On voit que, visiblement, les électeurs du RN se sont mobilisés plus aux européennes,
07:36donc peut-être qu'ils ont moins de réserve de voix.
07:39On parle d'abstention différentielle.
07:42Simplement, pour l'instant, il est probable que chaque camp fasse le plein et tente de faire le plein de ses électeurs.
07:49Maintenant, pour vous dire aujourd'hui même à qui profitera ce surcroît de participation, c'est bien compliqué.
07:55C'est trop tôt pour le dire.
07:57On reviendra vers vous pour en savoir plus.
07:59Chaque parti aura un surcroît de participation.
08:01Mais après, à quelle hauteur ?
08:03Affaire à suivre, on suivra ça évidemment sur France Bleu, Isère, ensemble.
08:07Je vous rappelle aussi qu'il y a un débat ce soir sur France 3 Alpes et sur France Bleu.
08:12L'ancien ministre et député de l'Isère, Olivier Véran, débat sur France Bleu-Isère face aux autres.
08:17Candidat de la première circonscription, celle de Grenoble-Mélenc, c'est sur France 3 Alpes et sur France Bleu à 21h10.

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