• il y a 6 mois
Grand témoin : Jean-Christophe Cambadélis, ancien Premier secrétaire du Parti socialiste

GRAND DÉBAT / Pouvoir d'achat : le match des programmes RN/Renaissance

« Le récap » par Valérie Brochard

En tête des préoccupations des Français, le pouvoir d'achat s'impose comme un enjeu majeur de cette campagne pour les élections législatives. Les trois blocs politiques y consacrent de nombreuses mesures : le Rassemblement national met notamment en avant une baisse de la TVA de 20% à 5,5 % sur les produits énergétiques et, dans un second temps, la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité. Stratégie différente du côté du Nouveau Front Populaire, qui défend le blocage des prix de ces produits essentiels, mais aussi l'abolition de la « taxe Macron ». La gauche annonce par ailleurs son intention d'annuler la hausse programmée de près de 12% du prix du gaz à partir du 1er juillet. Des propositions jugées absurdes et non finançables par la coalition présidentielle, qui n'a pas tardé à riposter. Gabriel Attal a présenté le 15 juin 2024 une série de mesures en faveur du pouvoir d'achat, parmi lesquelles la baisse des factures d'électricité de 15 % « dès l'hiver prochain », ou encore l'instauration d'une mutuelle à « 1 euro par jour ». Quel programme semble le plus crédible sur cette thématique ?

Invités :
- Fabrice Leggeri, eurodéputé Rassemblement National,
- Olga Givernet, députée Renaissance sortante de l'Ain, candidate à sa réélection,
- « Campagne express » : Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP.

GRAND ENTRETIEN / Jean-Christophe Cambadélis : Nouveau Front Populaire, l'union fait-elle vraiment la force ?

Après des jours de tractations, le Parti Communiste, les écologistes, les socialistes et les Insoumis ont réussi à se mettre d'accord sur un programme commun en vue des élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024. L'ancien Président de la République, François Hollande, a décidé de présenter sa candidature dans sa circonscription de Corrèze sous la bannière « Nouveau Front Populaire ». Qu'en pense Jean-Christophe Cambadélis, figure historique du Parti Socialiste ?

Grand témoin : Jean-Christophe Cambadélis, ancien Premier secrétaire du Parti socialiste

LES AFFRANCHIES

- Fanny Guinochet, journaliste économique à France Info,
- Carole Barjon, éditorialiste politique.

Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.

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Transcription
00:00:00Bonsoir et bienvenue, ravie de vous retrouver dans ça vous regarde ce soir, vous le reconnaissez
00:00:10l'architecte de la gauche plurielle, bonsoir Jean-Christophe Cambadélis, vous êtes notre
00:00:15grand témoin ce soir, on va parler de la gauche que vous connaissiez mieux que personne
00:00:20et de ses jeux d'appareils, du nouveau front populaire, alliance contre nature ou pas,
00:00:26de François Hollande qui fait son grand retour dans le jeu politique et du macronisme menacé
00:00:30de disparition, alors de là à voir renaître le bon vieux clivage gauche-droite, vous nous
00:00:35le direz tout à l'heure, dans la deuxième partie, à J-11, avant le premier tour, replan
00:00:39ce soir sur les programmes qui évoluent très vite dans cette campagne, le RN reporte quelques
00:00:45mesures phares de son programme, le gouvernement sort de nouvelles propositions de son chapeau,
00:00:50à sa face ce soir, entre l'eurodéputée RN Fabrice Leggeri et la députée renaissance
00:00:57sortante Olivia Givernais sur la priorité des Français, le pouvoir d'achat, enfin
00:01:03nous affranchit ce soir le parti-pris politique de Carole Barjon, l'économie avec Fanny
00:01:08Guinochet et votre nouveau rendez-vous, le carnet de campagne d'Elsa Mondin-Gava, voilà
00:01:13pour le menu, on y va Jean-Christophe Cambadélis, ça vous regarde, top générique.
00:01:21Il n'est plus sûr de vouloir aller à Matignon, en cas de majorité relative à l'Assemblée
00:01:34nationale, c'est-à-dire moins de 289 députés RN, Jordane Berdella refuserait d'être premier
00:01:40ministre, c'est l'un des faits politiques du jour dans cette folle campagne législative,
00:01:44on va s'y attarder ce soir avec un duel, Rassemblement national, Renaissance, bonsoir
00:01:49Fabrice Leggeri, bienvenue sur ce plateau, vous êtes eurodéputée RN, élue au Parlement
00:01:55européen le 9 juin dernier, vous êtes l'un des nouveaux visages du parti de Marine Le
00:02:00Pen dont vous êtes aujourd'hui le porte-parole et vous débattez ce soir avec Olga Givernais,
00:02:05bonsoir et merci d'être là, députée Renaissance sortante de l'Ain, candidate à votre réélection
00:02:11Jean-Christophe Cambadélis, je vous ferai réagir tout à l'heure, vous verrez sur
00:02:16quoi, mais place au duel, on va parler des programmes respectifs notamment en matière
00:02:20de pouvoir d'achat, mais d'abord il bouge et il bouge très vite le programme notamment
00:02:25du RN, certaines propositions disparaissent même des professions de foi, pourquoi ? Le
00:02:29récap de Valérie Brochard tout de suite.
00:02:41Bonsoir ma chère Valérie, bonsoir Myriam, alors que se passe-t-il dans les programmes ?
00:02:45Eh bien regardez, dans le tout dernier sondage IFOP publié hier, le RN arrive toujours en
00:02:52tête des intentions de vote pour les prochaines élections législatives, mais regardez bien
00:02:56Myriam, 33% eh bien ça ne fait pas une majorité absolue de 289 élus dans l'hémicycle, alors
00:03:03celui qui s'était immédiatement positionné à la tête d'un futur gouvernement pose
00:03:08maintenant ses conditions pour s'installer à Matignon, écoutez.
00:03:11Moi je dis au peuple français, il y a une occasion historique d'inverser le cours de
00:03:16l'histoire, de changer la politique dans notre pays et de changer de cap, mais pour
00:03:20cela moi j'ai besoin d'avoir une majorité absolue.
00:03:23Alors soit Jordan Bardella tente de motiver ses troupes, soit le président du RN panique
00:03:29un peu à l'approche des résultats et des fonctions qu'Emmanuel Macron lui confiera
00:03:33peut-être, en tout cas c'est l'avis de celui qui occupe actuellement le poste de Premier
00:03:38ministre.
00:03:39Là on voit depuis quelques jours que s'agissant de Jordan Bardella, il y a de moins en moins
00:03:44de programmes et de plus en plus de conditions.
00:03:46Oui ça ressemble beaucoup à un refus d'obstacle, mais parce que la réalité c'est qu'au Rassemblement
00:03:50national on le voit, tout est approximation au reniement.
00:03:54Alors Jordan Bardella se prépare peut-être à sauter une barrière un peu moins haute
00:03:58avec des promesses un peu moins grandes dévoilées hier dans les colonnes du Parisien, les mesures
00:04:03sur le pouvoir d'achat par exemple si cher au programme de Marine Le Pen en 2022, eh
00:04:08s'il est nommé Premier ministre, Jordan Bardella promet de baisser la TVA sur les énergies
00:04:14et le carburant de 20 à 5,5%, regardez, dès cet été via un projet de loi de finances
00:04:21rectificatives.
00:04:22Mais en ce qui concerne les produits de première nécessité, ce sera, regardez, dans un second
00:04:28temps, un nouvel élément de langage repris par le candidat sortant Laurent Jacobelli
00:04:34qui est aussi porte-parole du RN.
00:04:37Il y aura d'abord le temps des urgences et puis deuxième temps, le temps des réformes,
00:04:41les retraites, on en a parlé, un certain nombre de choses fiscales, de mesures fiscales
00:04:46pardon, que vous avez évoquées, dans un deuxième temps.
00:04:49Alors non seulement ce n'est plus une urgence, mais figurez-vous que la réforme des retraites
00:04:53ne sera pas non plus abrogée, enfin pas complètement, vous savez même dans la tête de Jordan Bardella
00:04:58ce matin c'était encore un peu flou, écoutez.
00:05:00J'ai combattu cette réforme Macron sur les retraites.
00:05:04Deux tiers des actifs de plus de 60 ans sont aujourd'hui sans emploi.
00:05:12Moi je veux que ceux qui ont commencé à travailler très tôt, qui font des métiers
00:05:16difficiles, les carrières longues, puissent partir très tôt, à partir de l'automne.
00:05:21En fait Myriam Siderix-Ciotty qui avait tout compris avant tout le monde, vous savez le
00:05:26nouvel allié du RN, regardez, lui, il avait bien déclaré, il n'est pas dit que la réforme
00:05:32des retraites sera abrogée.
00:05:34Des va-et-vient qui font sourire le chef des sénateurs Les Républicains.
00:05:37Ce que, en écoutant Jordan Bardella, j'ai compris, c'est qu'il n'y comprend rien.
00:05:43Moi j'adorerais faire un débat avec lui sur la réforme des retraites, vraiment, j'adorerais.
00:05:49On vous sent trépigné ce matin.
00:05:50Oui, je suis impatient et avec beaucoup de gourmandise, je le lui demande parce que c'est
00:05:56quelque chose qui est, c'est vrai, très très compliqué, mais il ne faut pas emmêler les Français.
00:06:01Et que Bruno Retailleau se rassure à la lisibilité du programme du RN arrivera sûrement dans un second temps.
00:06:08Merci, merci Valérie Brochard pour ce récap et ce billet d'actu.
00:06:14Alors Fabrice Leger, on va commencer par le programme parce que c'est vrai que ce second
00:06:17temps on le retrouve sur la réforme des retraites, sur la suppression de l'impôt sur le revenu
00:06:21pour les moins de 30 ans, sur la suppression de la TVA, Valérie le disait, sur les produits
00:06:25de première nécessité, les produits alimentaires et même sur l'exonération, la suppression
00:06:30des exonérations de charges sur les entreprises qui augmentent les salaires.
00:06:33Vous passez à la trappe une bonne partie de votre programme ?
00:06:37Non, il ne s'agit pas de passer à la trappe, il y a tout d'abord la condition nécessaire
00:06:40pour pouvoir agir parce que gouverner c'est agir pour les Français et nous savons quelles
00:06:46sont les attentes des Français qui votent pour le RN et nous savons aussi quelles sont
00:06:50les attentes de ceux qui voteront lors des élections législatives.
00:06:54Sur tout ce que j'ai cité là, vous ne pouvez pas agir si vous arrivez à Matignon, pourquoi ?
00:06:57Il y a un besoin de clarté, le Premier ministre a besoin d'une majorité absolue pour pouvoir
00:07:02gouverner, les mesures d'urgence sont très claires, il y a tout d'abord des mesures
00:07:08de pouvoir d'achat qui dans un premier temps de l'urgence seront ciblées prioritairement
00:07:13sur l'énergie et notamment les factures d'électricité, il y a un deuxième axe
00:07:18dans les urgences qui est la sécurité, la restauration du régalien, nous avons assisté
00:07:23pendant les gouvernements successifs d'Emmanuel Macron à un effondrement de la sécurité
00:07:28et du régalien et de l'autorité de la police et de la justice et puis il y a un troisième
00:07:34axe de l'urgence qui sera sur l'immigration.
00:07:37On va en parler, je veux juste essayer d'expliquer à ceux qui nous regardent si ces renoncements
00:07:41c'est au nom du réalisme, du sérieux budgétaire, les finances de la France ne nous le permettent plus, c'est ça ?
00:07:45Ce ne sont pas des renoncements mais c'est au contraire dire la vérité aux Français
00:07:49et dire la vérité aux Français, c'est leur annoncer quelle sera la priorité et
00:07:53quel sera le second temps, pourquoi le second temps ? Parce que nous voyons bien que la
00:07:58situation des finances publiques et de l'Etat notamment est catastrophique, les périodes
00:08:07depuis qu'Emmanuel Macron est devenu président de la République, il y a eu une augmentation
00:08:14de 900 milliards d'euros de la dette cumulée de la France et seulement 400 milliards sont
00:08:21dus à la période Covid, donc il faudra aussi nous expliquer pourquoi il y a 500 autres milliards.
00:08:26Le RN ne peut pas faire tout de suite à cause des déficits que vous avez creusés, qu'est-ce que vous répondez ?
00:08:31Moi je crois que le Rassemblement national se rend compte que c'est bien différent d'être
00:08:35à proposer des amendements au moment des projets de loi de finances et d'identifier
00:08:41une somme d'argent, en l'occurrence 100 milliards d'euros, et puis tout d'un coup de pouvoir
00:08:46arriver au pouvoir et de se dire est-ce qu'on est compétent pour être au pouvoir ?
00:08:49Moi je ne crois pas, avec les annonces qui ont pu être faites sur un programme, que le RN soit compétent
00:08:54pour arriver et gouverner. En l'occurrence, il y a un recul, il se demande s'ils vont être capables
00:08:591. de financer et 2. de répondre réellement aux besoins des Français.
00:09:04L'argument de l'Etat financier de la France, vous y répondez quoi ? Il vous dit la dette est colossale,
00:09:08on est à 3.000 milliards d'euros, il y a des déficits publics apportants.
00:09:11Il y a une responsabilité, évidemment, d'ici 2020, de pouvoir réduire ce déficit,
00:09:20et nous l'avons engagé, c'est-à-dire qu'avec Bruno Le Maire, il y a eu besoin de répondre
00:09:24aux différentes crises et aux besoins des Français de pouvoir les passer, et ensuite de revenir
00:09:29à un sérieux budgétaire qui nous permet de passer les moments de budget.
00:09:36Pourquoi le RN, à votre avis, reporte ces mesures très importantes, ces mesures phares ?
00:09:40C'est leurs mesures, ils ont eux-mêmes à se justifier.
00:09:44Les derniers Français qui auraient peur de ce parti ?
00:09:46Pourquoi ils mentent aux Français en voulant faire campagne au moment des Européennes
00:09:50sur un Jordan Bardella, Premier ministre, et puis quand en tout cas, il y a la possibilité
00:09:55au nombre de... Parce que je tiens à rappeler aux téléspectateurs que c'est bien le nombre
00:10:00de députés à l'Assemblée nationale qui va configurer le gouvernement, et de penser
00:10:05en fait qu'il faut revenir à une majorité absolue, les Français n'en veulent plus.
00:10:09Les Français nous ont donné une majorité relative, ils veulent une composition...
00:10:12Les RN sont de 88, aujourd'hui, il en faudrait 201 de plus pour franchir ce seuil de la majorité absolue.
00:10:20Et ça fait beaucoup pour n'importe quelle formation politique qui voudrait réobtenir
00:10:22une majorité absolue.
00:10:24Je crois que le temps de l'alternance droite-gauche est bien loin aujourd'hui, on est plutôt
00:10:29sur les extrêmes, c'est de l'extrême-gauche, c'est de l'extrême-droite, avec ce bloc central...
00:10:32Vous pensez que les Français veulent à nouveau du compromis, pas de majorité absolue pour personne ?
00:10:36Il y a une volonté de pouvoir avoir les mesures que chacun porte, nous, nous portons notamment
00:10:41la prime à 10 000 euros qui est...
00:10:43On va y venir sur le pouvoir d'achat, mais ça c'est le fait du jour, politiquement,
00:10:46c'est un acte politique important.
00:10:48C'est un acte politique de vérité pour les Français.
00:10:50Mais qu'est-ce qu'il veut faire Jordan Bardella ? Il ne veut plus gouverner ?
00:10:53Je voudrais revenir quand même sur la question de la compétence à gouverner.
00:10:56La Macronie n'a rien à nous enseigner en termes de compétence budgétaire, puisque
00:11:01même les agences de notation qui ont noté la France quelques jours avant les européennes
00:11:05ont dégradé la note de la France, donc ça veut dire que le plan, la trajectoire de réduction,
00:11:10de résorption des déficits qui a été présentée par Bruno Le Maire n'a pas convaincu les
00:11:13agences de notation.
00:11:14Donc c'est quelque chose dont il faut tenir compte.
00:11:16Nous avons pu observer avec l'annonce de la dissolution par le Président de la République
00:11:21que les marchés financiers se sont affolés, qu'une certaine incompréhension s'est emparée
00:11:26de notre environnement européen et international en matière financière.
00:11:30Donc vous n'êtes pas moins crédible que le gouvernement et Renaissance, on comprend l'argument.
00:11:35Matignon sinon rien, qu'est-ce qu'il faut comprendre ?
00:11:39Il faut comprendre aussi parce que...
00:11:41Sinon, je veux dire, Matignon avec majorité absolue.
00:11:44Une partie de nos téléspectateurs ne se souviennent probablement pas, parce qu'ils n'étaient
00:11:48pas nés ou pas en âge de voter, ce que signifie une cohabitation entre un Premier ministre
00:11:53qui est d'un bord politique et un Président de la République qui est d'un autre bord.
00:11:57Donc il faut remonter à Jacques Chirac et François Mitterrand pour se souvenir ce qu'étaient
00:12:03des cohabitations.
00:12:04Les circonstances actuelles avec Emmanuel Macron, à titre personnel, je pense qu'elles
00:12:10sont plus tendues probablement que celles qui prévalaient en France à l'époque de Jacques Chirac...
00:12:15Mais vous craignez la cohabitation ou vous craignez la majorité relative ?
00:12:18Ce n'est pas la même chose.
00:12:19Non, ce sont deux choses, deux facteurs, je dirais, qui se cumulent.
00:12:23On peut tout à fait gouverner en période de cohabitation, c'est-à-dire qu'un Premier
00:12:27ministre peut tout à fait gouverner la France en étant face ou en étant, je dirais, simultanément
00:12:34avec un Président de la République qui est d'un autre bord politique, ça s'est fait,
00:12:38ça a pu fonctionner pendant de nombreuses années dans le passé, mais il faut une majorité
00:12:43absolue, en tout cas c'est ce que Jordan Bardel a...
00:12:45Mais on a l'impression qu'il anticipe qu'il ne l'aura pas, Jordan Bardel.
00:12:47Non, c'est un appel, c'est un appel d'abord à ce que les Français comprennent quelle
00:12:52est la situation et comment ça fonctionne, parce que pendant les sept dernières années,
00:12:56on a eu avec la Macronie une espèce de gloobie boulega où on nous a expliqué que la droite
00:13:00et la gauche, ça n'existe pas, on nous a expliqué que tout le monde était avec tout
00:13:04le monde, on nous a expliqué qu'il y avait le camp du bien, c'est-à-dire M. Macron,
00:13:07qu'il y avait le camp des intelligents, des gens qui comprenaient tout, c'est-à-dire
00:13:10là aussi la Macronie, et puis maintenant, force évidemment de regarder le résultat
00:13:15des Européennes, les Français ont envoyé un message clair, ils veulent mettre un terme
00:13:19à la Macronie, ils veulent mettre un terme à ce mépris vis-à-vis des Français, et
00:13:24notamment du pouvoir d'achat, plus l'effondrement du régalien, donc Jordan Bardella veut pouvoir
00:13:30tenir les promesses qui sont celles, en tout cas, qu'attendent les Français qui votent
00:13:35ou qui envisagent de voter pour l'Assemblée nationale.
00:13:38Ou prévoir de se faire suppléer à un moment donné lorsqu'il faudra potentiellement
00:13:41proposer du monde, il y a quand même, il y a une équation qui n'est pas si directe
00:13:46que ça, c'est pas le premier arrivé à l'Assemblée nationale qui finalement aura
00:13:50le premier ministre, je ne pense pas que ça se passe comme ça du tout, puisque si
00:13:54c'est une majorité relative, première motion de ceinture, tout le monde balayé,
00:13:58et si nous voulons une stabilité du pays et de pouvoir mettre en place un gouvernement
00:14:02dans les délais les plus rapides, et bien il va falloir s'entendre et trouver des personnalités
00:14:06politiques d'abord qui ont prouvé leur qualité à gouverner dans des moments qui
00:14:11pouvaient être difficiles, et capables de travailler avec une majorité la plus large
00:14:15possible au-delà des clivages.
00:14:17Comment vous recevez-vous à Renaissance le fait que très clairement, Jordan Bardella
00:14:21met la pression sur son électorat pour dire il me faut 289 députés ou sinon vous n'aurez rien ?
00:14:26Parce qu'ils sont à la course électoraliste, parce qu'ils veulent avoir l'assentiment
00:14:30du peuple mais derrière la question de la responsabilité n'est pas là, or la responsabilité
00:14:35elle appartient à nos concitoyens qui vont aller dans les urnes, lorsque le président
00:14:39Macron a dit on retourne devant les électeurs, 10 solutions, il se met en retrait, il nous
00:14:46envoie au front, nous avons un bilan nous députés sur le terrain, évidemment les
00:14:50lois que nous avons votées et également les dispositifs que nous avons pu déployer
00:14:55sur nos territoires, donc je crois qu'il faut être très conscient d'abord de la qualité
00:15:01des candidats qui sont proposés, là on est encore sur des sondages qui je pense sont
00:15:06issus des européennes, mais lorsque les électeurs vont reprendre contact avec les députés
00:15:12sortants, notamment avec d'autres candidats, il faut savoir que l'extrême droite se présente
00:15:17mais également l'extrême gauche, et donc de mettre toutes les propositions sur la table,
00:15:22j'attends de voir si ça évolue.
00:15:24Mais là vous débattez avec Fabrice Legiré, c'est un duel, donc vous pouvez l'interpeller,
00:15:27ça veut dire qu'il craint de ne pas avoir fait marche, franchir ces 289, vous en majorité
00:15:33relative avec le RN, vous votez contre systématiquement tout si vous êtes réélu ?
00:15:38De toute manière, quoi qu'il arrive, on trouvera dans l'arc républicain des alliances
00:15:43qui nous permettront...
00:15:44Donc il y aura un front anti-RN à l'Assemblée ?
00:15:46Si on va sur la question de projet, et vous êtes quand même expert de tout ce qui est
00:15:54frontière, moi je suis sur un territoire qui est frontalier, on nous parle de double
00:15:58frontière, il y a des grosses interrogations quand même sur ce sujet-là, comment ça
00:16:02se passe pour des frontaliers, 40% de mes actifs qui vont de part et d'autre de la frontière
00:16:07tous les jours pour aller travailler et que ça fait partie de leur quotidien.
00:16:11Nous avons vu le moment du Covid, lorsqu'il a fallu remettre des barrières pour protéger
00:16:16les Français, mais en l'occurrence, là, il n'y a plus besoin, on a des bassins de
00:16:20vie qui peuvent totalement...
00:16:21Fabrice Legiré.
00:16:22Je crois qu'il faut mettre un terme au fantasme de la Macronie, la France reste en Europe,
00:16:27transforme l'Europe de l'intérieur avec le RN, et on ne va pas empêcher la libre circulation
00:16:33pour Schengen.
00:16:34Non mais la libre circulation pour les Européens restera, voilà, la libre circulation restera.
00:16:39La double frontière, ça veut dire qu'on fait correctement contrôler les frontières
00:16:44extérieures, donc là il faut aussi agir au niveau de l'Union Européenne, parce que
00:16:48c'est là qu'il y a un problème, et pour ce qui est de la double frontière, c'est-à-dire
00:16:52de la frontière française, on peut mettre davantage de contrôles aléatoires sur les
00:16:56routes migratoires irrégulières et on doit évidemment faire en sorte de pouvoir arrêter
00:17:03ce côté attractif de guichet social, donc il y a une dimension également, je dirais,
00:17:09dans l'immédiat, en tout cas dans les urgences de Jordan Bardella si il est Premier ministre,
00:17:13c'est d'arrêter de faire en sorte que la France soit un guichet social.
00:17:15Ce n'est pas un débat sur migration, on arrive sur une bourre d'achat dans un instant.
00:17:18Petite question pour terminer, M. Legiré, parce que c'est moi qui fais le maître des
00:17:22horloges et le temps file, juste une question, vous pensez que vos électeurs, si vous avez
00:17:26250 députés, ce qui est déjà énorme, vous partez de 88, 250, mettons, c'est une hypothèse,
00:17:31vous comprendrez que Jordan Bardella n'accepte pas d'être nommé à Matignon ? Vous pensez
00:17:37que ce message-là, il peut être compris ?
00:17:39C'est un message de vérité à nos électeurs et c'est aussi une question de responsabilité.
00:17:46Nous ne voulons pas que la France soit ingouvernable et moi lorsque j'entends par exemple la Macronie
00:17:53nous dire oui, nous voulons l'assentiment du peuple, oui, le Rassemblement national
00:17:56veut gouverner avec l'assentiment du peuple, ce n'est pas ce qu'a fait Emmanuel Macron
00:18:00pendant les deux années, depuis 2022, il y a eu combien de 49 ?
00:18:03Alors ce n'est pas par peur de prendre le pouvoir, vous l'avez bien expliqué, à ce stade du débat,
00:18:06et on vient au pouvoir d'achat dans un instant, très concrètement, moi ce qui m'intéresse
00:18:09c'est l'observateur que vous êtes, pas l'acteur, vous êtes expert dans l'analyse des stratégies
00:18:15politiques, Jean-Christophe Cambadélis, comment vous comprenez celle de Jordan Bardella ?
00:18:18Il mobilise et il anticipe, il mobilise son électorat en disant si je n'ai pas la majorité,
00:18:25eh bien je ne gouvernerai pas, donc il leur dit allez-y, mobilisez-vous, parce que 31, 32, 33,
00:18:31c'est le score que tu as fait Emmanuel Macron et François Hollande,
00:18:36qui leur a donné la majorité à l'Assemblée nationale, mais comme ça va être difficile au deuxième tour,
00:18:41il a besoin de faire plus, donc il est en train d'essayer de siphonner
00:18:45les Républicains et les amis de Zemmour, voilà, c'est ça son problème,
00:18:50et il anticipe, c'est que demain nous allons vraisemblablement être condamnés...
00:18:53À la paralysie ?
00:18:54Non, mais au niveau de l'Europe, pour déficit excessif,
00:18:59qui sera le bilan de la mandature d'Emmanuel Macron,
00:19:06et donc il sait très bien qu'à partir de là, tout le débat va basculer,
00:19:10c'est qu'on va dire, mais tous vos programmes, vous ne pourrez pas les appliquer,
00:19:14puisque nous devrons réduire les déficits, alors après c'est comment on réduit les déficits ?
00:19:19Donc il ne veut pas, au fond, apparaître affaibli dans un pays bloqué ?
00:19:22Il ne veut pas, on connaît ça, que dans la dernière ligne droite,
00:19:25on lui dise que ce n'est pas possible d'appliquer d'autres programmes,
00:19:28mais je ne suis pas certain, d'ailleurs, que l'électorat aujourd'hui
00:19:31qui se porte sur le Rassemblement national soit sensible au débat programmatique,
00:19:38ils ont décidé de l'essayer pour des raisons excessivement claires...
00:19:42Mais quand même, c'est notre travail de journaliste aussi,
00:19:45de proposer les programmes et de permettre à ceux qui nous regardent,
00:19:49qui vont sans doute voter le 30 juin, de se faire unir, des projets contre projets.
00:19:55On y va donc sur le pouvoir d'achat, la grande attente des Français,
00:19:59baisse de la TVA sur toutes les énergies et le carburant pour le RN,
00:20:03renaissance stable sur les salaires et la baisse des dépenses,
00:20:05qui propose quoi ?
00:20:07Tour d'horizon, Baptiste Gargi-Chartier.
00:20:14Première question, que proposent les deux camps concernant les salaires ?
00:20:18Le RN s'engage avant la fin du quinquennat à une hausse de rémunération de 10%
00:20:22dans la limite de 3 SMIC via une exonération des charges.
00:20:26L'exécutif plaide au contraire pour l'augmentation de la prime Macron
00:20:30jusqu'à 10 000 euros par an.
00:20:32Elle est sans charges et sans impôts, donc c'est très incitatif pour les entreprises.
00:20:356 millions de salariés en ont reçu une.
00:20:37On veut permettre la mensualisation et surtout relever le plafond jusqu'à 10 000 euros sur l'année
00:20:41pour qu'elles puissent verser davantage à leurs salariés.
00:20:44Alléger davantage les notes d'électricité,
00:20:47c'est aussi le crédo des deux parties, mais à chacun sa stratégie.
00:20:52L'exécutif mise sur une baisse de 15% des factures dès l'hiver prochain,
00:20:56quand le RN veut abaisser la TVA de 20 à 5,5% sur les produits énergétiques.
00:21:05La première mesure que je prendrai à mon arrivée à Matignon,
00:21:08ce sera la mise en place d'un projet de loi de finances rectificatif
00:21:11qui devra aboutir à la baisse de la TVA sur l'énergie et sur le carburant.
00:21:16Autre enjeu mis sur la table et non des moindres, c'est bien sûr la fiscalité.
00:21:21Si les macronistes promettent de ne pas augmenter les impôts en cas de majorité absolue,
00:21:26le RN souhaite supprimer l'impôt sur la fortune immobilière
00:21:31et le remplacer par un autre impôt, celui sur la fortune financière.
00:21:35Je souhaite décharger la pierre et l'immobilier de fiscalité
00:21:39pour mettre cette pression fiscale avec les mêmes barèmes sur les transactions financières.
00:21:45Selon une dernière étude, 73% des Français reconnaissent leur inquiétude
00:21:50pour leur pouvoir d'achat, un dossier majeur qui fera l'objet
00:21:54de toutes les attentions durant ces deux semaines de campagne.
00:21:57Fabrice Ledgeri, de 20% à 5,5% sur l'électricité, le gaz, le fuel et le carburant.
00:22:05Cette baisse de la TVA, ça fait baisser de combien le prix du litre d'essence ?
00:22:10C'est l'urgence. Il y a aussi des éléments internationaux qui peuvent entraîner des hausses ou des baisses du prix du carburant à la pompe.
00:22:19Mais vous l'avez, j'imagine, anticipé. Combien vous récupérez pour le porte-monnaie des Français ?
00:22:24En tout cas, en baissant les factures d'électricité, les factures d'énergie de manière générale,
00:22:32on arrive à alléger les fins de mois de la manière la plus urgente pour les Français.
00:22:36Et moi, je pense qu'il faut aussi voir que, par rapport à l'électricité, c'est le prix français de l'électricité que nous voulons, à nouveau, pouvoir utiliser.
00:22:48Parce que la Commission européenne, avec l'assentiment de la Macronie, a tout simplement doublé,
00:22:56nous a empêché, nous, Français, qui avons un parc nucléaire, de pouvoir profiter du tarif électrique.
00:23:02Là, vous êtes global. Mais la TVA à la pompe, là, les gens, ça leur parle directement. D'ailleurs, ça cible pas les plus modestes.
00:23:07Même les automobilistes les plus riches font pouvoir bénéficier de ça.
00:23:10Mais il s'agit... On peut pas entrer, je dirais, de manière microscopique. Il faut avoir la vision globale, compte tenu de l'état des finances publiques.
00:23:17Donc c'est un paquet global sur l'énergie.
00:23:18C'est un paquet global. Et par exemple, revenir à un prix français de l'électricité, il suffit d'avoir une négociation...
00:23:25Vous sortez pas du marché européen.
00:23:27On ne sort pas du marché, donc là aussi, il faut arrêter l'expansion de la Macronie.
00:23:29Donc qu'est-ce que vous faites précisément ?
00:23:30On demande simplement à appliquer le prix français, comme l'Espagne et le Portugal appliquent le prix espagnol au Portugal.
00:23:36Réponse là-dessus.
00:23:37Écoutez, je comprends pas comment vous pouvez demander un prix français dans un marché qui est global.
00:23:41Le marché qui est global, ça veut dire qu'en fait, on a une protection sur le prix de l'électricité, mais surtout sur l'approvisionnement.
00:23:47Et c'est là où le fait de pouvoir apporter une électricité décarbonée et moins chère permet sur le marché, évidemment, de globalement faire baisser le prix.
00:23:56L'objectif est que les Français payent moins cher, évidemment, parce que si vous payez moins cher de taxes, vous grévez finalement les recettes de l'État.
00:24:07Donc c'est là où on comprend que vous n'arrivez plus à financer...
00:24:1010 milliards d'euros par an en moins dans les caisses de l'État sur la baisse à la pompe.
00:24:15Voilà, vous ne contraignez pas les énergéticiens à faire eux-mêmes un effort d'être le plus...
00:24:20Donc il y aura des effets d'aubaine pour vous ? Total va mettre la baisse de TVA dans sa poche et pas à la pompe ?
00:24:26Tout à fait, que Total, lorsqu'il s'est engagé à baisser lui-même son prix, ça fait aussi baisser les recettes de l'État, de fait, puisque c'est un pourcentage de taxes dessus.
00:24:34Mais tout le monde participe.
00:24:36Alors qu'est-ce que vous répondez ? Sur cette baisse, on n'est pas certains que Total joue le jeu, pour le dire simplement ?
00:24:41Regardez dans la restauration par exemple, le steak frites, il n'a pas baissé.
00:24:45La souveraineté est une attitude de vraie souveraineté, et non pas mettre le mot souveraineté au frontispice des ministères comme l'a fait la Macronie,
00:24:52et en réalité on a bradé la souveraineté avec Macron.
00:24:54La souveraineté, c'est de rester maître de son destin.
00:24:57Nous avons des centrales nucléaires.
00:24:59Si les gouvernements d'Emmanuel Macron les avaient entretenus correctement,
00:25:03si nous n'avions pas perdu, si la France n'avait pas perdu avec Emmanuel Macron du temps, un temps précieux,
00:25:09nous aurions pu réaliser déjà des investissements, et aujourd'hui nous aurions un parc nucléaire encore plus performant.
00:25:16Écoutez, moi je me rappelle quand même Marine Le Pen qui disait qu'elle n'était pas pour le nucléaire, il y a encore plusieurs années.
00:25:21Donc je veux dire, il y avait toute une classe politique...
00:25:23Après Fukushima, elle avait dit qu'il fallait arrêter, mais elle a changé d'avis.
00:25:26On a changé d'avis et on a relancé l'ensemble du parc nucléaire.
00:25:29Donc je crois que nous sommes sur la bonne voie.
00:25:31J'espère que tout le monde va agréger à l'issue de ces élections pour pouvoir maintenir ce parc nucléaire,
00:25:37et évidemment proposer cette énergie décarbonée et moins chère.
00:25:40Mais par rapport aux centrales nucléaires et à l'électricité d'origine nucléaire existantes aujourd'hui,
00:25:45le problème c'est qu'Emmanuel Macron a accepté que nous soyons obligés de financer des marchands d'éoliennes
00:25:51et que nous soyons obligés finalement de payer le bouclier fiscal qui a grevé la dette publique pour tout simplement...
00:25:59Aider les Français.
00:26:01Non, pas pour aider les Français.
00:26:03Parce qu'Emmanuel Macron a accepté un prix injuste qui pénalise la France dans sa compétitivité,
00:26:10ce que souhaite faire le Rassemblement national, c'est revenir à un prix français
00:26:14pour que les foyers français puissent avoir une baisse des factures,
00:26:18mais pour que les industriels et puis les artisans, les petites entreprises,
00:26:21mais également les industriels puissent trouver sur le territoire français une énergie électrique moins chère
00:26:27et donc un facteur d'attractivité créatrice d'emplois.
00:26:32Paul Gagy-Vernet, c'est vrai qu'il y a un marché de l'électricité aujourd'hui,
00:26:37le prix de l'électricité il est calculé sur celui du gaz, mais il y a eu une réforme.
00:26:41A Bruxelles, vous avez voté contre, Renaissance a voté pour.
00:26:44Qu'est-ce que ça va changer, sachant que le RN lui dit
00:26:47je reste dans le marché mais je change les règles, je veux profiter de mon prix moins cher du nucléaire.
00:26:52Le RN dit moi je veux pouvoir adapter les règles quand ça m'arrange,
00:26:55c'est-à-dire je suis dedans quand ça me protège et que ça me va bien,
00:26:57et puis je suis dehors quand ça ne le fait pas.
00:26:59Sauf que le marché de l'électricité, tout le monde y participe, chaque pays apporte sa part.
00:27:04Mais quand il vous dit l'Espagne, après tout, a repris son prix, le Portugal.
00:27:08Avec la fourniture de sa propre énergie et cette protection nous permet d'avoir de l'énergie.
00:27:14Mais l'Espagne est toujours dans l'Europe et elle est sortie, c'est ce que vous dit Monsieur Legere.
00:27:17Non, non, je crois qu'il faut reprendre la globalité de ce qui se passe et être responsable dans l'Europe.
00:27:25On sait que vous avez fait campagne au sein de cette Europe,
00:27:28comme si vous alliez en sortir, que vous vouliez sortir des traités,
00:27:31puis vous disiez que ce n'est plus la peine.
00:27:33Nous, ce qui va se passer, les moins 15% là, dès l'hiver,
00:27:36c'est parce que justement on est en train de préparer le marché de l'énergie.
00:27:40Donc c'est les fruits de la réforme votée à Bruxelles, c'est ça pour bien comprendre ?
00:27:43De pouvoir anticiper effectivement que nous allons chacun apporter notre approvisionnement en énergie,
00:27:49parce que chacun nous avons organisé cette...
00:27:53Fabrice Legere, l'essence, le carburant, ça pollue,
00:27:57et vous savez qu'à Bruxelles, on n'a pas le droit d'aller sur une fiscalité en dessous de 15%
00:28:01sur toutes les énergies carbonées.
00:28:03Donc qu'est-ce que vous faites avec votre TVA sur l'essence à 5,5 ?
00:28:05Est-ce que vous sortez des règles européennes ?
00:28:07Je réponds d'abord sur pourquoi le RN, au Parlement européen,
00:28:10a voté contre cette récente esquisse de réforme du prix de l'électricité,
00:28:16tout simplement parce que ça ne profitait pas aux Français, ou d'ailleurs aux foyers,
00:28:20ça profitait à des grandes entreprises d'énergéticiens qui font des éoliennes et des choses comme ça.
00:28:26Alors là, pour le coup, quand il n'y a pas de vent, on est obligé, par exemple en Allemagne,
00:28:30de rallumer des centrales à charbon...
00:28:32Nous, on a des centrales.
00:28:34Oui, mais on n'est pas en Allemagne.
00:28:36Oui, on a des centrales, mais simplement, si c'est, par exemple, le bouclier tarifaire
00:28:41qui a été financé avec le budget de l'Etat, c'est en fait pour indirectement pouvoir financer...
00:28:47Il ne fallait pas protéger les Français pendant cette crise ?
00:28:50Il ne fallait pas faire ce bouclier tarifaire pendant la crise ?
00:28:53Il fallait qu'Emmanuel Macron parle d'une voix ferme et dise,
00:28:56comme l'Espagne et comme le Portugal, nous voulons avoir le prix juste.
00:29:00D'accord, c'est très clair.
00:29:01Chacun qui vous suit pourra se faire son opinion.
00:29:03Sur le pouvoir d'achat, vous vous proposez, par l'intermédiaire de Gabriel Attal,
00:29:07d'élargir la prime Macron, défiscaliser à 10 000 euros versés par les entreprises.
00:29:12Alors, est-ce que c'est vraiment efficace ? Parce qu'elles ne sont pas obligées de le faire.
00:29:15Elles ne sont pas obligées de le faire.
00:29:17Alors, comment vous les forcez ?
00:29:18Elles le font, mais ça leur offre une certaine flexibilité sur les années où c'est les meilleures.
00:29:22Evidemment, on va pouvoir donner...
00:29:2410 000 euros de primes, ce sont les grosses entreprises.
00:29:26Il y a 40 qui le font, pas toutes.
00:29:28Non, je crois que toutes les entreprises, même les petites entreprises,
00:29:32ont envie de pouvoir donner des primes à leurs employés qui sont fidèles, qui sont volontaires.
00:29:36On sait la difficulté de recruter en ce moment, puisque, grâce à notre gouvernement,
00:29:41on a une économie qui fonctionne bien et qui embauche.
00:29:44Donc, là, il y a quand même une concurrence sur le marché de l'emploi,
00:29:47et les entreprises sont obligées de pouvoir démontrer...
00:29:49Mais vous ne pensez pas du tout qu'il faut être un peu plus ferme sur les entreprises pour les obliger,
00:29:53soit par le SMIC en l'augmentant, soit par des exonérations de charges ?
00:29:57On l'a vu, la question de l'augmentation du SMIC
00:29:59va indéniablement augmenter également tout ce qui est inflation,
00:30:04et après, il va falloir réajuster tous les salaires.
00:30:07Moi, je crois qu'il faut garder vis-à-vis de nos entreprises la capacité de flexibilité,
00:30:11de pouvoir augmenter ce SMIC au gré de l'inflation...
00:30:15D'accord. Donc, la prime de pouvoir d'achat...
00:30:17Et de ne pas mettre en difficulté l'ensemble des entreprises...
00:30:20Exonérer les frais de notaire, j'ai vu ça, jusqu'à un achat d'appartement...
00:30:24250 000 euros pour des jeunes...
00:30:26Vous parliez à la classe moyenne supérieure, et les mutuelles à 1 euro ?
00:30:30Non, que la classe moyenne et la classe populaire,
00:30:33et c'est justement pour permettre l'accès au logement.
00:30:37On sait qu'il y a une difficulté aujourd'hui pour cet accès,
00:30:40et il faut qu'il puisse y avoir un certain nombre de personnes
00:30:43d'être primes en accédant.
00:30:45Côté santé, mutuelle à 1 euro par jour pour dépenser moins aux frais de santé,
00:30:49ce sont des mesures que vous regardez avec bienveillance ?
00:30:54Il faudrait qu'il y ait des médecins, que les Français trouvent des médecins...
00:30:59Vous avez une mesure, d'ailleurs, nouvelle là-dessus ?
00:31:03Emploi-retraite, c'est ça ?
00:31:05Oui, emploi-retraite, c'est-à-dire que, par exemple,
00:31:08les médecins qui sont théoriquement à la retraite
00:31:12puissent continuer pendant quelques années d'exercer la médecine
00:31:16de manière défiscalisée, de manière...
00:31:19C'est une idée de bon sens, non ?
00:31:21Ils peuvent déjà le faire, ils peuvent déjà continuer à travailler,
00:31:24d'accumuler la retraite et d'accumuler...
00:31:26Est-ce qu'ils ont une incitation fiscale à le faire,
00:31:28en payant moins d'impôt sur le revenu ?
00:31:31Moi, je pense qu'il faut faire attention
00:31:33qu'il n'y ait pas d'injustice, notamment...
00:31:35À l'heure du désert médical généralisé ?
00:31:37Mais il faut trouver des solutions, et en l'occurrence,
00:31:39ils sont en mesure de pouvoir s'installer de nouveau.
00:31:42Mais moi, j'aurais du mal à justifier sur mon territoire
00:31:44qui est un désert médical, qu'il y ait des médecins qui puissent...
00:31:48Il n'est pas temps d'aller vraiment beaucoup plus fort
00:31:50sur la liberté d'installation, quand on voit tous ces électeurs
00:31:52qui disent qu'on n'a pas de médecins, on va à l'hôpital aux urnes.
00:31:55Il faut que les médecins puissent arriver aussi, et on s'y attache.
00:31:58Et quand je vous disais que les députés sortants,
00:32:00eux-mêmes, travaillent sur des solutions,
00:32:02oui, on a des possibilités d'attractivité.
00:32:04C'était le cas, notamment, moi,
00:32:06lorsqu'il y a eu des indemnités de résidence
00:32:08offertes pour les fonctionnaires dans les zones de vie chères.
00:32:11Pour aller s'installer près des hôpitaux.
00:32:13Alors justement, la santé, c'est un des enjeux du reportage
00:32:16qu'on va voir pour terminer ce face-à-face.
00:32:18On va prendre la direction du Loiret, dans les environs de Pitiviers.
00:32:22C'est là que le député Renaissance combat,
00:32:26en dépit d'un vote massif pour l'ERN,
00:32:29d'autant que le parti de Marine Le Pen
00:32:31envoie un de ses lieutenants sur place.
00:32:33Reportage Hélène Bonduelle avec Marion Duvauchel.
00:32:45Bon, on a fait le bon score, ici ?
00:32:47Oui, je suis contente.
00:32:48C'est pas mal.
00:32:50Il faut continuer.
00:32:52Objectif, capitaliser sur le score
00:32:54de Jordan Bardella aux Européennes.
00:32:56D'autant que le Rassemblement national
00:32:58a raté la circonscription à trois voix
00:33:00aux dernières législatives.
00:33:02Alors, exit l'ancien candidat,
00:33:04l'ERN envoie un poids lourd,
00:33:06Jean-Lin Lacapelle,
00:33:08ancien député européen,
00:33:10surtout un très proche de Marine Le Pen.
00:33:12Les Français votent souvent,
00:33:14parce que, je crois, sur le pouvoir d'achat,
00:33:16on n'a pas des solutions,
00:33:18on n'a pas de vraies solutions,
00:33:20l'immigration, la sécurité.
00:33:22C'est surtout ça.
00:33:24Et quand on voit tout ce qui se passe,
00:33:26les gens sont complètement cinglés,
00:33:28à tout casser.
00:33:30Et le candidat voit déjà
00:33:32plus loin que la circonscription.
00:33:34L'objectif, il est plus global.
00:33:36Il est de remporter au moins 289 sièges
00:33:38pour avoir la majorité absolue
00:33:40à l'Assemblée nationale
00:33:42et pour que Jordan Bardella
00:33:44puisse accéder à Matignon.
00:33:46Face à lui,
00:33:48le sortant de la majorité présidentielle,
00:33:50le combat sera à nouveau difficile.
00:33:52Il défend son travail à l'Assemblée nationale.
00:33:54Ma priorité, comme je l'ai fait
00:33:56sur les deux ans, c'est la santé.
00:33:58J'avais été à l'initiative d'un amendement
00:34:00à l'Assemblée nationale pour réguler
00:34:02l'installation des médecins,
00:34:04qui malheureusement n'est pas passé,
00:34:06mais je pense que ça fait partie
00:34:08d'une des solutions pour qu'on puisse
00:34:10lutter contre le désert médical.
00:34:12En attendant, c'est mobilisation générale
00:34:14des troupes.
00:34:16On a une obligation morale
00:34:18de partir à l'aventure
00:34:20et peut-être de faire que,
00:34:22face au Rassemblement national au 2e tour,
00:34:24on ait un petit peu plus de 3 voix,
00:34:26ça m'arrangerait.
00:34:28Mais avant, il y a le 1er tour
00:34:30et un candidat LR déjà en piste.
00:34:32Sans aucun souci.
00:34:36Il va falloir que vous mimiez un peu vos personnages.
00:34:38Et puis un peu plus...
00:34:40Un peu plus dynamique, parce que là...
00:34:42Moi, j'aurais dit Anthony Bross en campagne.
00:34:44Il est comédien clown
00:34:46et directeur artistique de ce cirque.
00:34:48La politique, c'est le cirque.
00:34:50C'est ce que ne souhaitent plus les Français.
00:34:52Arrêtons de faire le cirque
00:34:54à l'Assemblée nationale.
00:34:56Si tant qu'à mettre un clown
00:34:58à l'Assemblée nationale,
00:35:00autant mettre le meilleur.
00:35:02A gauche, c'est une jeune novice en politique
00:35:04qui prend la tête du nouveau Front populaire.
00:35:06On pense qu'il y a urgence
00:35:08et on veut aller se battre
00:35:10pour proposer un programme
00:35:12de progrès social,
00:35:14de rupture avec le programme
00:35:16qui est proposé en ce moment,
00:35:18qui est néolibéral.
00:35:20On se bat aussi, bien évidemment,
00:35:22et on a ces convictions qui sont chevillées au corps
00:35:24contre la xénophobie.
00:35:26Trois autres candidats seront aussi en lice
00:35:28dans la circonscription.
00:35:30On va terminer ce débat
00:35:32par une question très simple.
00:35:34Pour vous, le Front républicain
00:35:36a fait son heure, j'imagine,
00:35:38Fabrice Leggeri.
00:35:40Pourtant, quand on le voit,
00:35:42c'est une jeune, déjà, deux anciens présidents
00:35:44qui montent en combat
00:35:46contre vous, des mobilisations,
00:35:48des manifestations partout en France.
00:35:50Il n'est pas si fragile, non ?
00:35:52Il y a urgence à rétablir la France,
00:35:54les Français le savent,
00:35:56et donc, à ces élections, il faut
00:35:58qu'ils votent pour l'union des patriotes
00:36:00et des républicains, qu'ils soient
00:36:02venus de la droite ou d'ailleurs.
00:36:04Et vous, dernière question, il y a beaucoup de duels,
00:36:06c'est une évidence, dans ce second tour
00:36:08des législatives. Que faites-vous
00:36:10face aux blocs de gauche
00:36:12et au Rassemblement national ?
00:36:14C'est une lutte constante contre les extrêmes.
00:36:16Concrètement, quels consignes de vote ?
00:36:18Vous choisissez qui ?
00:36:20On a un premier tour d'abord qui va se faire,
00:36:22et après, il faudra voir la configuration.
00:36:24Mais vos électeurs ont besoin de comprendre aussi
00:36:26ce qu'il faudra faire après,
00:36:28parce que ce sera une réalité électorale.
00:36:30Il sera en temps de pouvoir le faire.
00:36:32Nous allons bien évidemment passer ce premier tour,
00:36:34avoir le plus de candidats possibles, les députés.
00:36:36Pour vous, il y a un trait d'égalité
00:36:38entre la gauche et l'extrême droite ?
00:36:40Oui, il y a des extrêmes qui s'affrontent,
00:36:42et aujourd'hui, avec qui on parle,
00:36:44c'est malheureusement travaillé.
00:36:46Je fais la France insoumise d'un côté,
00:36:48le RN, mais il faut savoir
00:36:50qu'il y a plusieurs candidatures,
00:36:52notamment de droite et aussi de gauche,
00:36:54dans chaque circonscription,
00:36:56donc je crois que ce n'est pas si facile
00:36:58que ça à déterminer.
00:37:00Merci beaucoup. On s'arrête là.
00:37:02Merci d'avoir joué le jeu du duel,
00:37:04à la fois sur les stratégies politiques,
00:37:06mais vous restez avec moi.
00:37:08Jean-Christophe Cambadélis,
00:37:10on va parler maintenant de la gauche
00:37:12et de ce nouveau front populaire.
00:37:14Hier soir à Montreuil,
00:37:16les ténors socialistes, écologistes
00:37:18et communistes et même certains insoumis
00:37:20de poids ont fait bloc
00:37:22derrière Alexis Corbière,
00:37:24l'un des purgés de Jean-Luc Mélenchon.
00:37:26L'espoir à gauche, même si les fractures
00:37:28et les bonnes vieilles méthodes autoritaires
00:37:30sont toujours là.
00:37:32Regardez, c'est dans l'invitation
00:37:35Si on vous invite,
00:37:37Jean-Christophe Cambadélis,
00:37:39c'est parce que vous avez été
00:37:41l'un des artisans de la gauche plurielle
00:37:43et que ce nouveau front populaire
00:37:45y ressemble étrangement.
00:37:47À gauche, l'histoire
00:37:49un air de déjà vu.
00:37:51J'ai décidé de dissoudre l'Assemblée nationale.
00:37:531997,
00:37:55à la surprise générale,
00:37:57le président Jacques Chirac annonce
00:37:59la dissolution de l'Assemblée nationale.
00:38:01Mobilisation générale à gauche,
00:38:03le PS s'allie avec le PC,
00:38:05les Verts, les radicaux,
00:38:07le mouvement des citoyens.
00:38:09Et ça marche.
00:38:11Cette gauche plurielle gagne les législatives.
00:38:13Lionel Jospin est nommé Premier ministre.
00:38:15Sur la photo,
00:38:17il y a toutes les nuances de gauche.
00:38:19Jean-Christophe Cambadélis,
00:38:21à l'époque, proche de Lionel Jospin,
00:38:23vous avez œuvré à cette union
00:38:25avant de redevenir député
00:38:27puis premier secrétaire du PS.
00:38:29Presque 30 ans plus tard,
00:38:31la gauche tente de rejouer le film.
00:38:33Nous avons retrouvé l'envie !
00:38:37L'envie d'avoir envie !
00:38:39Hier soir à Montreuil,
00:38:41le nouveau Front populaire lance la campagne
00:38:43et veut mobiliser la société civile.
00:38:45Nous n'avons pas encore gagné,
00:38:47mais nous avons gagné
00:38:49contre la pente du pire.
00:38:51Nous avons gagné
00:38:53contre la pente de la résignation.
00:38:55Nous avons gagné
00:38:57contre la pente de la division.
00:38:59Nous avons tout trouvé,
00:39:01c'est l'unité.
00:39:11Pourtant, les divergences de fonds,
00:39:13les dissensions entre les partis,
00:39:15les frictions autour des investitures
00:39:17chez les Insoumis sont dans toutes les têtes.
00:39:19À la fin du meeting,
00:39:21Raquel Garrido, Alexis Corbière,
00:39:23les purgés de LFI montent sur scène.
00:39:25Au même moment,
00:39:27le chef des députés Insoumis,
00:39:29Mathilde Panot, s'en va.
00:39:31Les sympathisants, eux,
00:39:33s'accrochent à cette union de façade
00:39:35et veulent y croire un peu, quand même.
00:39:37On est là pour montrer notre soutien
00:39:39au Front populaire,
00:39:41pour montrer qu'on veut faire barrage
00:39:43à l'extrême droite.
00:39:45Il peut y avoir un sursaut,
00:39:47une union, une unité des gauches
00:39:49dans un moment pareil.
00:39:51Il y a des différences,
00:39:53des divergences énormes.
00:39:55Il y a des différences aussi grandes.
00:39:57Ce rassemblement est très balbutiant.
00:39:59Le plus dur reste à faire.
00:40:01Malgré les couacs au démarrage,
00:40:03ce nouveau Front populaire est en marche.
00:40:05Mais attention à la panne.
00:40:07Alors, Jean-Christophe Cambadélis,
00:40:09dites-nous, l'unité de la gauche,
00:40:11oui, mais à quel prix ?
00:40:13Réponse Jean-Christophe Cambadélis.
00:40:15L'unité de la gauche,
00:40:17toujours, quand l'extrême droite
00:40:19menace, ça a toujours existé.
00:40:21C'est l'ADN de la gauche.
00:40:23Oui, on pourrait dire ça,
00:40:25mais c'est l'histoire de la gauche
00:40:27parce que la gauche est dans la défense
00:40:29de la République.
00:40:31Quand la République est attaquée,
00:40:33la gauche se rassemble.
00:40:35C'est pas trop cher payé sur les valeurs.
00:40:37Regardez la référence sur le 7 octobre.
00:40:39Il a fallu pinailler sur les mots.
00:40:41On en est là, quand même.
00:40:43Les proches de Raphaël Glucksmann
00:40:45ont dû arracher aux Insoumis
00:40:47que le massacre du 7 octobre était
00:40:49terroriste et pas l'organisation
00:40:51de la défense elle-même.
00:40:53Il y a un peu quelque chose d'indécent
00:40:55dans tout ça, non ?
00:40:57Oui, c'est la position de la France insoumise.
00:40:59C'est la France insoumise,
00:41:01et si j'ai une orientation,
00:41:03nous avons, sous une certaine forme,
00:41:05condamné les uns les autres,
00:41:07mais on fait un cartel.
00:41:09C'est un cartel.
00:41:11C'est pas le Front populaire,
00:41:13ça n'a rien à voir avec 1936.
00:41:15C'est un cartel qui tente
00:41:17de bouter hors de la République
00:41:19le rassemblement national.
00:41:21C'est pas le Front populaire de 1936,
00:41:23c'est pas la gauche plurielle non plus ?
00:41:25C'est pas la gauche plurielle,
00:41:27puisque dans la gauche plurielle,
00:41:29j'avais négocié un accord programmatique
00:41:31avec chacune des formations politiques,
00:41:33et l'ensemble n'était pas contre l'extrême droite,
00:41:35mais contre la droite qui était au pouvoir.
00:41:37Et nous avons gagné,
00:41:39parce que le centre de gravité
00:41:41de cette gauche était réformiste,
00:41:43social-démocrate, Jospin,
00:41:45et donc que les Français disaient
00:41:47que c'était impossible, on peut gouverner.
00:41:49Là, le centre de gravité ne l'est pas.
00:41:51Pas exactement ce que dit Jospin.
00:41:53Parce que quand on dit
00:41:55que cet accord fait la part belle
00:41:57aux insoumis,
00:41:59sur le nombre de circonscriptions notamment,
00:42:01et un peu aussi sur le fond du programme,
00:42:03lui dit non.
00:42:05Si vous mettez socialiste, écologiste, communiste...
00:42:07Il a raison.
00:42:09Je comparais ce qu'était
00:42:11la gauche plurielle
00:42:13et ce qu'est aujourd'hui le nouveau Front populaire.
00:42:15Il est évident
00:42:17que je n'ai pas eu à négocier
00:42:19lorsque je m'occupais
00:42:21de ces questions.
00:42:23Avec la France insoumise, ils n'existaient pas.
00:42:25La gauche de la gauche, à l'époque,
00:42:27était moins violente ?
00:42:29Comme on a, d'un certain point de vue,
00:42:31lâché en 2024
00:42:33énormément à la France insoumise,
00:42:35ils sont toujours là,
00:42:37alors qu'ils ne devraient pas être aussi...
00:42:39Vous trouvez qu'il bénéficie
00:42:41davantage aux insoumis ou pas ?
00:42:43Non, je ne pense pas.
00:42:45C'est un accord qui respecte les dynamiques.
00:42:47On a mis le Parti socialiste
00:42:49un peu plus haut qu'il ne l'était auparavant.
00:42:51Pas mal quand même, 175 circonscriptions.
00:42:53Oui, mais je pensais que quand on fait 14 %,
00:42:55il faut faire vivre l'union
00:42:57autour du score que l'on a fait.
00:42:59C'est quand même la première fois
00:43:01que quand on a gagné
00:43:03face à des gens
00:43:05qui pourraient être les partenaires,
00:43:07on se met derrière les gens qui ont perdu.
00:43:09Il est lésé pour vous ?
00:43:11Je ne crois pas qu'on l'ait respecté,
00:43:13mais il a pris la décision,
00:43:15à mon avis, responsable
00:43:17de soutenir ce cartel des gauches.
00:43:19Le Parti se renforce
00:43:21en s'épurant, disait Lénine.
00:43:23Ce n'est pas Lénine qui le disait,
00:43:25c'était Staline.
00:43:27C'est le retour des purges.
00:43:29Oui, mais parce qu'à la France insoumise,
00:43:31on ne débat pas.
00:43:33Ce n'est pas un parti
00:43:35comme au Parti socialiste
00:43:37où il y a des courants depuis très longtemps.
00:43:39Mélenchon a connu ça, lui,
00:43:41dans sa jeunesse.
00:43:43On débat, on fait des mentions de synthèse.
00:43:45Bien sûr, tout le monde critique,
00:43:47mais on a une culture démocratique.
00:43:49Là, il n'y a pas de culture démocratique
00:43:51parce que les courants, les prises d'opposition, non.
00:43:53Tous ceux qui se sont opposés
00:43:55à Jean Luc Mélenchon
00:43:57doivent sortir du champ politique.
00:43:59Mais alors, dans ces conditions,
00:44:01vous défendez quand même le cartel,
00:44:03on le sent, même si vous avez des réserves.
00:44:05Il n'est pas plus courageux, tout simplement,
00:44:07que Bernard Cazeneuve ou même un Jérôme Guelge
00:44:09qui ont décidé d'aller au combat,
00:44:11mais sans l'étiquette du Nouveau Front populaire.
00:44:13Mais ça, c'est ce que voudrait
00:44:15Renaissance.
00:44:17Renaissance nous dit
00:44:19vous ne pouvez pas faire l'alliance
00:44:21avec Jean Luc Mélenchon parce que sinon,
00:44:23vous nous piquez la majorité.
00:44:25Ils aimeraient bien un Parti socialiste
00:44:27qui ne fasse pas l'alliance, ce qui leur permettrait
00:44:29d'être au deuxième tour. Ils ne le sont pas.
00:44:31Aujourd'hui, ils essayent d'indiquer
00:44:33qu'il y a un problème éthique,
00:44:35il y a un problème politique,
00:44:37il y a un problème moral
00:44:39de se retrouver avec eux.
00:44:41Mais quand ils sont en responsabilité
00:44:43et qu'ils votent la loi sur l'immigration
00:44:45avec l'extrême droite, il n'y a pas
00:44:47de problème moral, là.
00:44:49Donc, pour l'instant, Jean Luc Mélenchon,
00:44:51il fait 10 %
00:44:53dans les élections européennes.
00:44:55Il ne sera pas
00:44:57au centre de l'Union
00:44:59si on gagne.
00:45:01Vous en êtes sûr ?
00:45:03Vous avez milité dans le même parti
00:45:05trotskiste il y a des dizaines d'années,
00:45:07les Lambertistes, l'OCI...
00:45:09Mais on ne peut pas changer les rapports de force.
00:45:11Les rapports de force ne sont pas favorables
00:45:13dans cette Union, même s'ils sont plus nombreux,
00:45:15avec la France insoumise.
00:45:17C'est pas favorable à eux.
00:45:19Qui pourrait incarner le nouveau Front populaire
00:45:21à Matignon en cas de victoire ?
00:45:23Manuel Bompard, le coordinateur de LFI,
00:45:25estime que c'est au groupe parlementaire
00:45:27qu'il y aura le plus de députés
00:45:29de proposer un nom.
00:45:31C'est une politique tout à fait compréhensible.
00:45:33Olivier Faure, lui, n'est pas d'accord.
00:45:35On va l'écouter.
00:45:37Il y aura un vote parce que, de toute façon,
00:45:39c'est la seule façon d'arbitrer.
00:45:41La seule façon de faire fonctionner
00:45:43cette nouvelle majorité, ce sera
00:45:45d'avoir un fonctionnement démocratique.
00:45:47Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:45:49Pour une fois, je suis d'accord avec lui.
00:45:51Olivier Faure ?
00:45:53Il faut que les députés
00:45:55de toute cette alliance votent pour qui ?
00:45:57Pourquoi ?
00:45:59Hypothèse ?
00:46:01Je pense qu'on peut bloquer
00:46:03le Rassemblement national.
00:46:05On peut l'empêcher d'avoir une majorité absolue.
00:46:07C'est plus difficile d'avoir
00:46:09une majorité absolue du nouveau Front populaire,
00:46:11même s'il faut se battre jusqu'au bout
00:46:13pour essayer de l'obtenir.
00:46:15Une fois que vous avez cela,
00:46:17il faut que le Premier ministre
00:46:19ait la confiance de son groupe majoritaire.
00:46:21Il ne peut pas dire que c'est lui
00:46:23parce qu'il a trois députés de plus.
00:46:25Il faut un vote.
00:46:27A mon avis,
00:46:29ce n'est pas Tietjen de la France insoumise
00:46:31qui pourra l'emporter.
00:46:33Il ne fera pas la majorité
00:46:35dans le groupe
00:46:37du nouveau Front populaire.
00:46:39Je voudrais vous entendre sur le retour
00:46:41de François Hollande à la législative.
00:46:43Est-ce que c'est l'arme anti-Mélenchon dans l'hémicycle
00:46:45s'il remporte à Tulle sa circonscription ?
00:46:47Est-ce qu'il va réussir
00:46:49à rebâtir la social-démocratie
00:46:51qui vous est chère ?
00:46:53D'abord, Mélenchon ne sera pas dans l'hémicycle.
00:46:55Il y aura François Hollande.
00:46:57Je l'espère. Il sera élu.
00:46:59Évidemment,
00:47:01c'est un point d'appui.
00:47:03À partir du moment où Raphaël Glucksmann
00:47:05ne pouvait pas être candidat
00:47:07ou ne voulait pas être candidat
00:47:09lors de ces élections législatives,
00:47:11il n'y avait plus de grande voie.
00:47:13La seule voie, c'était François Hollande.
00:47:15C'est une bonne chose pour l'Union
00:47:17et c'est une bonne chose pour la France
00:47:19qu'il y ait des gens qui sachent
00:47:21comment fonctionne un Etat,
00:47:23qui connaissent les déficits publics
00:47:25et qui essayent de trouver des solutions
00:47:27qui puissent satisfaire les Français.
00:47:29Vous aurez pu y aller, vous aussi,
00:47:31puisque c'est le temps des revenants.
00:47:33Non, je n'ai déjà fait mon temps.
00:47:35Je ne souhaite pas. Je m'occupe d'autre chose.
00:47:37Ca va peser pour vous dans l'hémicycle.
00:47:39Toute dernière question,
00:47:41votre lecture de la dissolution.
00:47:43Certains disent, même dans le camp macroniste,
00:47:45qu'elle est insensée.
00:47:47Ce soir, Emmanuel Macron explique
00:47:49qu'au contraire, c'est la solution.
00:47:51L'exemple le plus politique, ça aurait été la chianlie.
00:47:53Il a l'impression que ce n'est pas la chianlie, aujourd'hui.
00:47:55On ne sait pas si c'est l'extrême droite,
00:47:57selon son vocabulaire,
00:47:59l'extrême gauche,
00:48:01ou c'est un gouvernement.
00:48:03Parce que personne ne pense
00:48:05que c'est Renaissance qui va l'emporter.
00:48:07Il a jeté par dépit,
00:48:09parce qu'il n'était pas d'accord
00:48:11ou il n'a pas apprécié
00:48:13le résultat des élections européennes,
00:48:15il a jeté par dépit
00:48:17le pays dans la difficulté
00:48:19et le chaos.
00:48:21-"Par dépit", ça veut dire
00:48:23qu'il n'y a aucune rationalité politique
00:48:25de clarification ?
00:48:27C'est l'acte quoi ?
00:48:29D'un insensé ?
00:48:31D'un fou ?
00:48:33C'est l'acte d'un enfant
00:48:35qui est mécontent
00:48:37du fait qu'on lui ait retiré son jouet
00:48:39et qui piétine les châteaux de sable
00:48:41à côté, qui ne lui appartiennent pas.
00:48:43C'est à ce niveau-là
00:48:45que l'on doit juger ce qu'a dit
00:48:47le président de la République.
00:48:49Dans quelques jours,
00:48:51il est possible
00:48:53qu'il y ait un Premier ministre
00:48:55d'extrême droite en France,
00:48:57anti-républicain,
00:48:59qui lui a ouvert la porte.
00:49:01C'est quand même le président de la République.
00:49:03Vous l'avez dit, c'est ma dernière question,
00:49:05il me reste une poignée de secondes.
00:49:07Emmanuel Macron sera sans doute avec ses députés
00:49:09de troisième force. On attend les élections.
00:49:11Le macronisme peut disparaître ?
00:49:13Le macronisme est dans son crépuscule.
00:49:15D'ailleurs, on voit que tout le monde
00:49:17commence à prendre la tangente.
00:49:19Mais je crois que ce que n'ont pas vus
00:49:21les dirigeants macronistes encore,
00:49:23c'est que comme ils vont être
00:49:25souvent en troisième position,
00:49:27mais qu'ils auront 19%,
00:49:29ils vont pouvoir être qualifiés.
00:49:31Nous, nous allons pousser
00:49:33pour avoir le front républicain.
00:49:35Vous pensez qu'ils se maintiendront ?
00:49:37C'est la question qui leur sera posée partout.
00:49:39Vous appelez clairement au désistement républicain ?
00:49:41J'appelle au désistement républicain
00:49:43et donc qu'ils ne se maintiennent pas.
00:49:45Merci beaucoup. On vous retrouve
00:49:47avec le sens de la formule et de l'analyse politique.
00:49:49Jean-Christophe Cambadélis, on continue
00:49:51à commenter cette folle campagne dans Campagne Express.
00:49:53C'est le carnet de campagne d'Elsa Mondingava.
00:49:55Tout de suite.
00:49:57...
00:50:04A nouveau pour vous accueillir,
00:50:06cette fois-ci, c'est Elsa.
00:50:08Il y a une petite estrade, comme ça, c'est mobile,
00:50:10c'est sympathique. Bonsoir, Elsa.
00:50:12Bonsoir.
00:50:14BRP, Bruno Rejet-Petit.
00:50:16Nos téléspectateurs le reconnaissent peut-être,
00:50:18puisqu'il a été journaliste pendant longtemps,
00:50:20avant de devenir le conseiller mémoire d'Emmanuel Macron.
00:50:22Il est au cœur de nombreux articles
00:50:24sur ce fameux dimanche 9 juin
00:50:26et cette dissolution.
00:50:28Selon Le Monde, il est l'homme
00:50:30qui a murmuré cette dissolution aux oreilles
00:50:32du chef de l'Etat, et qui plus est
00:50:34qu'il l'aurait annoncé à la vedette de CNews,
00:50:36Pascal Praud, avant tout le monde.
00:50:38Aujourd'hui, c'est un article de Libération
00:50:40sur la colère froide du chef de l'Etat
00:50:42contre Bruno Rejet-Petit, mais aussi
00:50:44contre l'ancien sénateur de Paris,
00:50:46Pierre Charon, peut-être un peu
00:50:48trop bavard sur cette dissolution.
00:50:50Toujours selon Libé, le président
00:50:52de la République aurait déclaré
00:50:54BRP et Charon racontent n'importe quoi
00:50:56avec parfois une dose de mythomanie.
00:50:58Alors Elsa, Emmanuel Macron
00:51:00a promis de laisser Gabriel Attal
00:51:02mener cette campagne, ça veut dire
00:51:04qu'il accepte de s'effacer.
00:51:06En tout cas, Myriam, il a été effacé
00:51:08sur son affiche. En 2017, on faisait souvent
00:51:10la blague, même les macronistes la faisaient,
00:51:12qu'une chèvre pouvait être élue avec une photo
00:51:14d'Emmanuel Macron sur son affiche.
00:51:16Eh bien là, regardez, plus de traces
00:51:18du chef de l'Etat, même chez les ministres,
00:51:20Gérald Darmanin, Marc Fesneau, ou encore
00:51:22chez les députés. Ils ont bien compris
00:51:24le rejet que suscitait parfois
00:51:26le chef de l'Etat en campagne.
00:51:28Gabriel Attal, le Premier ministre,
00:51:30il en a même été le témoin direct.
00:51:32Regardez.
00:51:34Je vais vous tirer la main, parce que vous,
00:51:36il faudra dire au président qu'il ferme sa gueule.
00:51:38C'est tout.
00:51:40Alors, est-ce que le président se met à l'écart
00:51:42de cette campagne ? Disons qu'il parle
00:51:44des législatives sans vraiment en parler.
00:51:46Il faut lire entre les lignes.
00:51:48Écoutez, Emmanuel Macron, il était
00:51:50à l'Île-de-Sein pour la commémoration de l'appel
00:51:52du 18 juin 1940.
00:51:54Résistez, oui.
00:51:56Résistez à la défaite
00:51:58comme on résiste aux tempêtes,
00:52:00aussi solide qu'un roc.
00:52:02Nous, Français,
00:52:04il nous revient d'être
00:52:06les héritiers de l'Île-de-Sein,
00:52:08de cet esprit de résistance.
00:52:10On verra si la majorité
00:52:12reste aussi solide qu'un roc.
00:52:14On termine avec un chiffre, ce carnet de campagne.
00:52:16Oui, 400 000 procurations
00:52:18ont déjà été effectuées pour les élections législatives.
00:52:20C'est six fois plus qu'en 2022.
00:52:22Preuve que les Français
00:52:24voient dans ces scrutins un enjeu
00:52:26très fort. Alors, il y a une participation
00:52:28qui sera certainement aussi en hausse.
00:52:30Les Français avaient prévu de partir en vacances
00:52:32le 7 juillet, le deuxième tour des législatives.
00:52:34En revanche, Myriam, impossible de savoir
00:52:36à qui cette mobilisation va profiter.
00:52:38Carnet de campagne, quotidien.
00:52:40Elsa Mondrégava, merci beaucoup.
00:52:42D'un tout petit mot, vous la sentez monter, la mobilisation ?
00:52:44Jusqu'à 65 %, 70, c'est possible ?
00:52:46Oui, je pense que oui, oui.
00:52:48On montera jusqu'à 60, 60,
00:52:5065, possiblement, oui, c'est vrai.
00:52:52Donc, évidemment, allez voter.
00:52:54N'oubliez pas, 30 juin, 7 juillet.
00:52:56Les affranchis, leur parti pris.
00:52:58Pour terminer cette émission, tout de suite.
00:53:02Musique rythmée
00:53:04...
00:53:06...
00:53:08Une éditorialiste politique, Carole Barjon,
00:53:10bonsoir, et une journaliste spécialiste
00:53:12de Notre Économie française,
00:53:14bonsoir, Fanny Guinochet.
00:53:16Carole, on commence avec votre parti pris.
00:53:18On en a parlé dans notre débat.
00:53:20Jordan Bardella refuse d'aller à Matignon.
00:53:22Le RN n'a pas de majorité absolue.
00:53:24Ca dit quoi, selon vous,
00:53:26de Jordan Bardella ?
00:53:28Dès l'annonce de la dissolution,
00:53:30j'ai demandé si cette situation arrangeait
00:53:32vraiment le Rassemblement national
00:53:34et s'il voudrait vraiment
00:53:36gouverner aussi vite
00:53:38une France quand même bien malade.
00:53:40Donc, au-delà de la logique politique
00:53:42apparente,
00:53:44traditionnellement, le chef du gouvernement
00:53:46est effectivement issu du parti majoritaire.
00:53:48Je crois que les propos de
00:53:50Jordan Bardella traduisent quand même
00:53:52la peur du RN de gouverner.
00:53:54La peur de gouverner ? Vraiment ? Pourquoi ?
00:53:56Parce qu'il sait qu'il ne pourra
00:53:58pas appliquer son programme
00:54:00et que si tel était
00:54:02le cas, cela compromettrait
00:54:04énormément la victoire
00:54:06qu'il espère pour la
00:54:08présidentielle de 2027.
00:54:10On parle beaucoup, à juste titre,
00:54:12du financement du coût du programme
00:54:14économique du RN.
00:54:16Mais on semble oublier
00:54:18l'autre pilier de son programme
00:54:20qui répond pourtant à l'une des
00:54:22premières attentes de ses électeurs,
00:54:24à savoir...
00:54:26de diminuer l'immigration
00:54:28légale et illégale,
00:54:30ainsi que l'instauration de la priorité
00:54:32nationale en matière
00:54:34d'emploi et d'aide sociale.
00:54:36Or, pour ce faire, il faut
00:54:38modifier la Constitution
00:54:40et organiser un référendum.
00:54:42C'est obligatoire.
00:54:44Et c'est totalement impossible
00:54:46sans disposer de toutes les manettes de l'exécutif
00:54:48et du Parlement dans son ensemble.
00:54:50Le président de la République
00:54:52et le Sénat ont en effet leur mot
00:54:54à dire en la matière.
00:54:56Si le chef de l'Etat refuse de prendre
00:54:58l'initiative, et on imagine
00:55:00que ce sera le cas,
00:55:02le Parlement peut s'en saisir.
00:55:04Mais il faut alors disposer d'une majorité
00:55:06des deux tiers des parlementaires.
00:55:08Inutile de vous dire
00:55:10que même dans l'hypothèse
00:55:12où le RN aurait une majorité
00:55:14à l'Assemblée, c'est un objectif
00:55:16hors d'atteinte compte tenu
00:55:18de la composition actuelle du Sénat
00:55:20qui ne compte que 4 sénateurs RN.
00:55:22Mais on peut voir aussi, Carole,
00:55:24dans cette stratégie, cette position,
00:55:26une forme d'appel à galvaniser
00:55:28ses troupes et gagner comme ça
00:55:30les 289 députés
00:55:32de la majorité absolue.
00:55:34Oui, c'est vrai, c'est tout à fait possible,
00:55:36mais ce n'est pas mon avis.
00:55:38Je crois au contraire qu'en miroir
00:55:40de cette déclaration très conquérante
00:55:42de Bardella, il faut aussi écouter Marine Le Pen
00:55:44qui, à l'adresse de ceux
00:55:46qui espèrent un changement radical
00:55:48de politique, prévient que ce ne sera pas le cas.
00:55:50La semaine dernière, sur TF1,
00:55:52elle a été très claire
00:55:54en disant qu'on sera dans un cadre
00:55:56contraint par la Constitution.
00:55:58Croit-on que dire
00:56:00bon ben, les amis,
00:56:02finalement, on ne pourra pas faire
00:56:04ce qu'on vous a promis sur le sujet
00:56:06qui vous intéresse le plus, avec le pouvoir d'achat,
00:56:08est de nature à mobiliser
00:56:10des électeurs qui, eux,
00:56:12attendent un grand soir le péniste ?
00:56:14Moi, j'en doute.
00:56:16Petit rappel historique,
00:56:18lors du référendum de Maastricht
00:56:20en septembre 92, Philippe Séguin,
00:56:22le champion du nom, était en passe de gagner.
00:56:24Or, il a délibérément retenu
00:56:26ses coups en fin de campagne par peur de gagner.
00:56:28Pourquoi ? Parce que, comme l'ont confié
00:56:30ensuite ses partisans, il n'aurait pas
00:56:32su quoi faire de sa victoire.
00:56:34L'ERN saurait sans doute
00:56:36quoi faire d'une victoire
00:56:38présidentielle. Mais pas d'une victoire...
00:56:40Et il veut évidemment grossir
00:56:42en attendant, mais il n'est pas certain
00:56:44que, faute d'avoir les mains entièrement
00:56:46libres, il sache quoi faire
00:56:48d'une victoire législative,
00:56:50même absolue.
00:56:52Parti pris, Carole Barjon.
00:56:54Vous nous avez dit tout à l'heure, d'ailleurs.
00:56:56Il s'agit à la fois de mobiliser et d'anticiper
00:56:58une défaite
00:57:00potentielle sans majorité absolue.
00:57:02Allez, on enchaîne avec vous, Fanny Guinochet,
00:57:04pour terminer. France Info, la tribune,
00:57:06bien sûr. Alors que les partis en campagne
00:57:08présentent leur programme économique chiffré,
00:57:10demain, décision très importante,
00:57:12on en parlait aussi, la Commission européenne
00:57:14va-t-on ouvrir une procédure disciplinaire
00:57:16contre la France jugée trop laxiste
00:57:18en matière de dépenses ?
00:57:20Oui, c'est une épée de Damoclès qui devrait tomber demain.
00:57:22Alors, on ne sera pas tout seul. A priori, il y aura
00:57:24une dizaine de pays, que ce soit l'Italie,
00:57:26la Roumanie ou encore la Hongrie.
00:57:28Ça revient, en fait,
00:57:30à recevoir un carton jaune
00:57:32de la part de la Commission européenne
00:57:34qui dit, attention,
00:57:36vous n'avez pas tenu
00:57:38dans le cadre de déficits.
00:57:40On rappelle que notre déficit, c'est 5,5 %
00:57:42du PIB, du Produit intérieur brut,
00:57:44et que, normalement,
00:57:46le cadre qu'exige la Commission,
00:57:48c'est 3 % du PIB.
00:57:50Il ne faut pas dépasser cette limite.
00:57:52C'est le pacte de stabilité, en fait,
00:57:54qui demande, c'est pour harmoniser tous les pays,
00:57:56et évidemment, l'objectif,
00:57:58c'est de tenir les comptes.
00:58:00Je croyais qu'on était plus souples avec les 3 %,
00:58:02notamment depuis le Covid.
00:58:04Oui, alors, vous avez raison, depuis le Covid,
00:58:06mais aussi la guerre en Ukraine.
00:58:08La Commission a fait preuve d'un peu de souplesse
00:58:10avec beaucoup d'investissements,
00:58:12beaucoup de dépenses,
00:58:14mais là, on est revenus à la situation précédente
00:58:16et la Commission va se baser
00:58:18sur les chiffres de 2023,
00:58:20qui sont mauvais,
00:58:22et aussi sur les prévisions,
00:58:24sur ce qui arrive,
00:58:26les évolutions attendues
00:58:28de l'année 2024,
00:58:30cette année,
00:58:32et les suivantes.
00:58:34C'est vrai qu'étant donné
00:58:36notre situation budgétaire,
00:58:38on va faire valoir notre cas.
00:58:40D'autant que la crise politique n'arrange rien, loin de là.
00:58:42Alors là, oui, parce que, finalement,
00:58:44ça inquiète tout le monde,
00:58:46vous l'avez suffisamment dit à l'occasion de cette émission,
00:58:48et ce qui intéresse la Commission,
00:58:50au-delà de la situation politique,
00:58:52des enjeux,
00:58:54c'est vraiment de savoir si la France
00:58:56va être capable de tenir ou pas sa promesse
00:58:58d'arriver à une trajectoire de déficit
00:59:00à 3 % en 2027.
00:59:02C'est la promesse qu'on lui a faite
00:59:04dans le cadre du pacte de stabilité
00:59:06C'est un papier très formel
00:59:08que la France envoie à la Commission
00:59:10et dit, je vais tenir mes engagements.
00:59:12Et là, c'est vrai que cet engagement
00:59:14il semblait déjà peu crédible
00:59:16il y a quelques semaines, mais alors là,
00:59:18il semble encore moins crédible
00:59:20au vu de la dépense qui est attendue
00:59:22quelles que soient, j'ai envie de vous dire,
00:59:24les programmes économiques, que ce soit le Front populaire
00:59:26ou le renseignement national.
00:59:28Donc la Commission sera sans doute moins compréhensive.
00:59:30Qu'est-ce qu'on risque ? Qu'est-ce qu'on peut être sanctionné ?
00:59:32Alors oui, normalement, il y a des sanctions financières,
00:59:3420 % du PIB par an pour les pays
00:59:36qui ne tiennent pas leurs engagements.
00:59:38Ça fait quand même quelques milliards d'euros.
00:59:40Mais c'est vrai que la France était sortie
00:59:42de cette procédure de déficit
00:59:44budgétaire excessif en 2017.
00:59:46Là, on risque
00:59:48d'y re-rentrer.
00:59:50C'est une très mauvaise nouvelle pour nos finances
00:59:52et pour notre influence
00:59:54au sein de l'Europe, notamment.
00:59:56Merci beaucoup, Fanny Guinochet,
00:59:58pour cette expertise économique.
01:00:00Les mauvaises nouvelles sont nombreuses.
01:00:02Mais vous êtes là pour nous les décrypter.
01:00:04Merci d'avoir été notre invité, Jean-Christophe Cambanélis.
01:00:06A demain. Même mieux, même heure.
01:00:08Très belle soirée sur LTV.

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