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00:0020h, 21h, France Info, les informés, Bérangère Monte.
00:06Bonsoir à tous. Pragmatisme pour les uns, trouille pour les autres.
00:10Gabriel Attal parle carrément d'un refus d'obstacle à propos de Jordan Bardella
00:15qui réclame une majorité absolue pour entrer à Matignon
00:18et qui ne cesse de faire évoluer le programme du RN.
00:21Sont-ils prêts à gouverner ?
00:24C'est la première question que nous nous posons ce soir avec nos informés.
00:28Au menu également des voix singulières à gauche
00:31et un nouveau front populaire qui peut ou qui doit peut-être se démarquer de Jean-Luc Mélenchon.
00:38Comment désigner également l'éventuel Premier ministre d'une majorité de gauche,
00:42qu'elle soit relative ou absolue ?
00:44Ce sera notre deuxième sujet.
00:46Et puis programme contre programme, la suite de notre série
00:49après les programmes économiques et sociaux hier.
00:51On se penchera sur les propositions des principaux partis sur l'immigration.
00:55On parle de tout ça avec nos informés qui sont ce soir
00:57Audrey Goutard, spécialiste des faits de société à France Télévisions,
01:01Laurent Mouloud, rédacteur en chef adjoint à l'Humanité
01:04et Bruno Cotteres, chercheur CNRS au Cevipof,
01:07le centre de recherche de la vie politique et prof à Sciences Po.
01:10Bonsoir et bienvenue à tous les trois.
01:14D'abord le RN et cette petite musique qui s'installe ces dernières heures
01:18et ces derniers jours parmi les opposants au RN
01:21sur le fait qu'ils sont ou non prêts à gouverner.
01:23Dans le Parisien ce matin, Jordan Bardella temporise à nouveau sur certaines mesures
01:28promises, notamment la baisse de TVA sur les produits de première nécessité
01:33qui se fera dans un second temps, dit-il.
01:36Le président du RN qui va plus loin et qui place désormais une condition
01:40à son entrée à Matignon.
01:41C'est dans le Parisien et c'était aussi sur CNews. Écoutez.
01:44J'ai l'ambition d'être Premier ministre.
01:47Premier ministre à la tête d'un gouvernement d'union nationale
01:51qui sera formé sur une majorité absolue.
01:53Si demain les Français plaçaient le pays dans une situation de majorité relative,
01:58c'est-à-dire dans une situation de blocage avec un Premier ministre
02:01qui n'aurait pas la majorité absolue à l'Assemblée nationale
02:04lui-même en situation de cohabitation, alors on ne pourrait pas changer les choses.
02:07Donc moi, je dis au peuple français, il y a une occasion historique
02:10d'inverser le cours de l'histoire, de changer la politique dans notre pays
02:14et de changer de cap.
02:15Mais pour cela, moi, j'ai besoin d'avoir une majorité absolue.
02:18Et donc je n'envisage pas d'être le collaborateur du président de la République.
02:21Alors réaction immédiate, à la fois de Bruno Le Maire qui était sur TF1.
02:25Ce n'est plus le Rassemblement national, c'est le reniement national, dit-il.
02:29Et Gabriel Attal, le Premier ministre qui lui était sur France Info. Écoutez.
02:34Il y a de moins en moins de programmes et de plus en plus de conditions.
02:37Ça commence à ressembler à un refus d'obstacle quand même tout ça.
02:40Vous pensez qu'il a peur ?
02:41Depuis le début de cette campagne, à chaque jour, on voit un reniement sur une proposition.
02:46Ils nous ont expliqué pendant un an que la première chose qu'il ferait,
02:49c'est abroger la réforme des retraites.
02:51Et puis il a dit à Bannon, en fait, je ne suis plus sûr.
02:53Ensuite, ils nous ont dit qu'ils voulaient interdire les binationaux,
02:57la binationalité.
02:58Puis finalement, Bannon.
02:59Ensuite, ils nous ont dit, on va baisser la TVA ou la supprimer sur les produits nécessités.
03:03Finalement, non, on ne va pas le faire.
03:05Les informés, ça vous inspire quoi ?
03:07Il a la trouille ? Il a raison de l'avoir ?
03:10Ou c'est de la com du camp d'en face ?
03:13On est rentrés dans le dur de la campagne.
03:16C'est-à-dire que maintenant, chacun essaie de tacler l'autre sur un point précis.
03:20Du côté de la majorité, c'est l'idée, le Rassemblement national n'est pas prêt.
03:25Le Rassemblement national, au fond, réalise l'ampleur de la tâche et prend peur.
03:30Et puis du côté de Jordan Bardella, c'est beaucoup plus une stratégie, on va dire,
03:35de dire, je rassure, pas de grands chambardements tout de suite.
03:39Ça, ça sera pour la présidentielle de 2027.
03:42Dans un premier temps, des mesures dites d'urgence.
03:45Et Jordan Bardella a beaucoup cadré, quand même, son début de campagne législative
03:49sur le fait de scinder ce qu'il appelle le temps des urgences et le temps des réformes.
03:54Et donc, de ce point de vue-là, il est quand même arrivé un peu à imposer son tempo.
03:58Il a d'ailleurs fallu que le Premier ministre vienne sur le temps des urgences
04:01et lui-même faire des annonces.
04:04Mais là, on voit qu'on est rentrés dans le dur de la campagne
04:06et chacun va essayer d'enfoncer le clou le plus possible sur ces deux points.
04:12On va interroger notre expert qui est en ligne, Audrey Goutard.
04:16On a le sentiment que le RN avait un programme, finalement, de présidentielle
04:19dans plus longtemps et qu'aujourd'hui, il se retrouve à devoir présenter
04:23dans l'urgence, finalement, un programme qui n'était pas pour maintenant.
04:27Et c'est vrai que lorsqu'on regarde à l'épreuve des faits,
04:30leur programme est difficilement mis possiblement applicable
04:34dès le début, dès septembre, si on parle de septembre.
04:37Et puis on voit même, d'ailleurs...
04:38C'est-à-dire ?
04:39Regardez sur leur site, en politique étrangère,
04:41parce que là, pour l'instant, on parle TVA, etc.
04:43et on a raison de parler de ce qui touche directement les Français,
04:46mais en politique étrangère, il y avait un programme,
04:48vous savez, ces feuilles de route qui étaient...
04:50Eh bien, elle a été supprimée du site du RN
04:54parce qu'elle n'était pas actualisée.
04:57Idem pour l'économie, finalement, le programme économique du RN,
05:01il doit être présenté bientôt, mais il n'est toujours pas présenté.
05:03On n'en a que des bouts par rapport à ce qu'on connaissait
05:06du programme initial du RN.
05:08Ça nous est promis pour vendredi, a priori.
05:09Voilà, mais ça a été retardé et retardé.
05:12Laurent Mouloud ?
05:13Oui, le RN a peut-être été un peu aussi pris de court par cette dissolution.
05:16Je ne pense pas qu'il s'attendait à cette décision d'Emmanuel Macron.
05:19Et eux, ils se projetaient sur 2027.
05:21Donc ça leur laissait encore un petit peu de temps
05:23pour à la fois peaufiner leur programme,
05:25mais également élargir leur réseau d'influence,
05:28qui est déjà bien élargi.
05:30Et là, je pense qu'il y a une espèce de précipitation
05:32dans essayer de démontrer leur capacité au pouvoir,
05:35à laquelle ils ont toutes les peines de répondre.
05:37L'autre chose que dit Jordan Bardella,
05:39c'est de dire, moi je veux une majorité absolue.
05:41C'est aussi un signal qu'il envoie à ses électeurs,
05:44pour les rassembler.
05:45Là, il y a quelque chose de dire, mobilisez-vous en masse.
05:48Et en soi, il a raison, parce qu'on voit bien
05:50ce qu'une majorité relative a donné depuis deux ans.
05:52Alors voilà, lui, il a peur de se retrouver, je pense,
05:55dans cette situation de majorité relative,
05:57où ils apparaîtraient, évidemment,
05:59comme dans la plus grande des impuissances législatives,
06:02puisqu'ils seraient tributaires, on va dire,
06:06des alliances avec les autres groupes du Parlement.
06:08Alliances qu'ils ne pourraient jamais avoir,
06:10et donc qu'ils ne pourraient passer aucun texte.
06:12Donc de se projeter dans cette situation-là,
06:14évidemment, ça ne le fait pas rêver.
06:15Bonsoir Erwann Lecoeur.
06:17Bonsoir.
06:18Merci d'être notre expert sur...
06:20Vous êtes spécialiste de l'extrême droite,
06:22sociologue, politologue, prof, chercheur,
06:24enseignant-chercheur à l'Université de Grenoble-Alpes.
06:28Comment vous voyez ça ?
06:29C'est du pragmatisme, de la trouille ?
06:30Plus globalement, est-ce que l'ERN est prêt à gouverner ?
06:34Non, vos invités l'ont assez bien dit.
06:36Cela fait 40 ans que le RN a un programme
06:40qui est principalement un programme de conquête électorale,
06:43pas du tout un programme de gestion.
06:45D'ailleurs, il n'a quasiment jamais géré
06:47une région, un département ou autre.
06:50Jean-Marie Le Pen était contre le fait de gérer,
06:52parce qu'il savait et il pensait que cela serait préjudiciable
06:55à son programme de conquête et à la propagande
06:58du RN, désormais ex-FN.
07:01Et donc, en effet, il y a du côté du RN
07:05au cours des années, il y a un problème qui est
07:08qu'en effet, quand ils sont confrontés à l'idée
07:11de devoir justifier les mesures et autres,
07:15c'est plus complexe évidemment que d'annoncer des mesures.
07:18C'est une première chose.
07:20Le premier élément, on a toujours dit que le RN,
07:24n'avait pas véritablement de programme écologique et économique.
07:27Il en a un, entre guillemets, mais il ne peut pas le chiffrer,
07:30il ne peut pas exactement dire où il trouve l'argent,
07:32où il va faire tout un tas de choix.
07:35Ces choix-là, il n'a jamais été confronté à ces choix.
07:38Ça, c'est le premier point.
07:40Le deuxième point, ça a été un tout petit peu noté,
07:42mais je pense que là, on n'entre non pas dans le dur de la campagne,
07:44parce que, j'ai envie de dire, dès le premier soir,
07:46la campagne a démarré sur les chapeaux de roue.
07:48Nous sommes dans une campagne de communication politique
07:50quasi intégralement,
07:52puisque nous n'avons que trois semaines de campagne,
07:54et maintenant plus que deux semaines.
07:56Là, il y a un phénomène simple, c'est que Jordan Bardella
07:58et les experts et les conseillers et conseillers
08:00se sont rendus compte que le seul piège potentiel
08:02que Emmanuel Macron avait pu leur tendre,
08:04c'était potentiellement cette hypothèse
08:06que, d'ailleurs, Jordan Bardella énonce.
08:09C'est être un Premier ministre
08:11sans avoir aucune possibilité de faire passer les textes,
08:14et d'être un Premier ministre potache, entre guillemets,
08:17c'est-à-dire un faux Premier ministre.
08:19C'est un peu un piège.
08:21C'est-à-dire, en gros, prendre la place de Gabriel Attal
08:23qui ne peut rien faire sans nouer des alliances.
08:25Alors Jordan Bardella, évidemment, ne se voit pas trop dans le rôle,
08:27et puis je pense qu'il a compris que c'était
08:29un des pièges que Emmanuel Macron
08:31pouvait éventuellement avoir tendu.
08:33Donc là, il y a, et vous l'avez dit,
08:35une forme de réalisme
08:37de la part de Jordan Bardella aussi.
08:39Puis il y a un dernier élément, quand même,
08:41je me permets de le dire, c'est qu'on n'a jamais vu
08:43quelqu'un qui avait aussi peu d'expérience politique
08:46envisager d'être Premier ministre.
08:48Alors, j'ai envie de dire qu'il y a peu.
08:50Juste qu'il y a peu.
08:52Puisque, quelque part,
08:54il est vrai que nous avons eu des ministres
08:56qui étaient des ministres très peu expérimentés en politique.
08:58Mais là, avec Jordan Bardella, on a quand même quelqu'un
09:00qui est véritablement expérimenté en politique,
09:02qui n'a jamais géré, ni au niveau local,
09:04ni au niveau, je dirais, régional ou autre.
09:08Et donc il y a peut-être, quand même,
09:10quelque chose de l'ordre d'une forme de réalisme
09:12en interne.
09:14Il ne faut jamais empêcher de réfléchir
09:16aux différences qu'il y a
09:18entre Marine Le Pen et Jordan Bardella.
09:20Les connaisseurs le savent.
09:22Il y a des différences d'appréhension,
09:24d'objection et d'objectif.
09:26– Alors, on va en parler.
09:28Erwann Buecker, vous restez avec nous.
09:30D'abord, c'est le Fil info, 20h12, Emmanuel Langlois.
09:32– Et à 12 jours maintenant du premier tour
09:34des législatives anticipées, n'ayez pas peur,
09:36allez voter et choisissez votre avenir.
09:38C'est ce qu'a lancé Emmanuel Macron
09:40en marge d'un déplacement sur l'île de Sein,
09:42dans le Finistère, pour commémorer
09:44l'appel du 18 juin 40, le chef de l'État,
09:46qui a par ailleurs justifié sa décision
09:48de dissoudre l'Assemblée
09:50comme la solution la plus lourde,
09:52la plus grave, mais la plus responsable.
09:54Sans dissolution, ça aurait été
09:56la chianlie, a conclu
09:58le locataire de l'Élysée.
10:00Carrefour impose-t-il à s'effranchiser
10:02une relation trop déséquilibrée,
10:04c'est en tout cas l'avis de certains d'entre eux
10:06qui l'ont assignée en justice, mais également
10:08du ministère de l'Économie qui préconise
10:10une amende de 200 millions d'euros
10:12contre le distributeur, qui s'en défend,
10:14mais son cours de bourse a plongé
10:16de plus de 9%.
10:18À l'étranger, à moins de 5 mois de la présidentielle
10:20aux États-Unis, Joe Biden annonce
10:22des mesures de régularisation massive.
10:24L'obtention de titres
10:26de séjour va notamment être facilitée
10:28pour les conjoints de citoyens américains
10:30qui vivent sur le sol américain sans papiers
10:32en règle. Par ailleurs, les procédures de visa
10:34vont être accélérées pour les
10:36jeunes diplômés.
10:38Et puis l'euro 2024,
10:40la Dortmund en Allemagne,
10:42la Turquie l'emportent 3 busins
10:44face à la Gérongie. En attendant
10:46Portugal, République tchèque tout à l'heure
10:48à partir de 21h.
10:50France Info
10:5220h,
10:5421h, France Info,
10:56les informés, Bérangère Bond.
10:58Le RN est-il prêt
11:00à gouverner ? Beaucoup de
11:02questions ce soir autour de ce sujet
11:04avec nos informés qui sont
11:06Audrey Goutard de France Télévisions,
11:08Laurent Mouloud de l'Humanité, Bruno Cotteres
11:10du Cevipof et en ligne avec nous
11:12Erwan Lecoeur, le sociologue
11:14politologue. Être prêt
11:16ça veut aussi dire avoir
11:18les troupes ? Est-ce que le RN a les troupes
11:20pour constituer tout bêtement un gouvernement ?
11:22Laurent Mouloud.
11:24Ce qu'il faut bien voir
11:26quand même c'est que le RN travaille sur cette
11:28question du pouvoir depuis quand même plusieurs années.
11:30Notamment sous l'impulsion de Marine Le Pen.
11:32Et autant
11:34il a besoin déjà d'avoir des
11:36alliances au niveau électoral pour pouvoir
11:38avoir des troupes parlementaires. Mais
11:40il y a un point qu'il faut absolument souligner
11:42c'est que le RN travaille
11:44au niveau de la haute fonction publique depuis des années.
11:46Depuis, dans les milieux patronaux
11:48où il essaye d'organiser aussi des rencontres
11:50et des rapprochements pour essayer de se crédibiliser.
11:52Ce travail à petits pas, il l'a fait
11:54encore dans les européennes où il y a eu des rencontres avec
11:56les milieux patronaux.
11:57Mais vous dites haut fonctionnaire également vous ?
11:59Haut fonctionnaire, par exemple, il y a un groupe qui est assez
12:01connu, qui se veut un peu secret mais qui est quand même assez connu
12:03qui s'appelle les Horaces, qui sont
12:05un groupe de hauts fonctionnaires assez proche, qui fournit
12:07des notes de synthèse à Marine Le Pen assez régulièrement.
12:09Ces gens-là, ce ne sont pas
12:11des gens en première ligne mais ce sont des gens
12:13en seconde ligne ou en troisième ligne qui font partie
12:15du pouvoir et sur lesquels le RN
12:17essaye de grignoter parce qu'il n'était
12:19absolument absent de ces cercles-là
12:21il y a encore 20 ans. Et depuis ces dernières
12:23années, il essaye de gagner
12:25du terrain dans ces milieux-là. C'est un signe
12:27d'essayer d'aller vers le pouvoir.
12:29Je pense qu'à l'heure qu'il est aujourd'hui
12:31c'est encore très prématuré parce que les milieux patronaux
12:33même s'ils les reçoivent
12:35et dernièrement ils les reçoivent de plus en plus
12:37on ne peut pas dire qu'il y a une conversion non plus
12:39de tous les grands patrons au test du RN.
12:41Mais il y a un travail du RN sur cette
12:43question-là qui est vraiment faite.
12:45Alors est-ce qu'ils sont prêts aujourd'hui ? Je dirais non
12:47évidemment, mais en tout cas ils en ont la volonté.
12:49Bruno Cotteres ?
12:51Par ailleurs, il y a eu l'effet de cliquet
12:53quand même des législatives 2022.
12:55Le fait de faire élire 90 députés
12:57c'est aussi tout un
12:59ensemble, tout un entourage.
13:01Le nombre d'assistants parlementaires
13:03ils ont été trouver des assistants parlementaires
13:05dans des viviers
13:07chez d'anciens militants LR, parfois notamment
13:09chez des jeunes.
13:11Et parmi les élus, vous voyez émerger
13:13des ministres potentiels ?
13:15Clairement ?
13:17Un certain nombre de visages qui progressivement
13:19se sont imposés depuis 2022
13:21mais même depuis
13:232017 avec de nouveaux visages
13:25qui sont issus des élections législatives.
13:27Notamment, mais plus fondamentalement
13:29il me semble que c'est le capital d'expertise
13:31et aussi de réseau que donne l'accès
13:33au Parlement et à pratiquement
13:35une centaine d'élus.
13:37Donc ils doivent avoir aussi, sans aucun doute, un peu de viviers
13:39de ce côté-là.
13:41On ne va pas constituer le gouvernement ici,
13:43certainement pas,
13:45mais est-ce qu'il y a des noms qui émergent
13:47pour vous ?
13:49Logiquement, ils ont espéré
13:51récupérer chez LR des pointures
13:53qui auraient pu leur permettre des pointures
13:55d'expérience, qui ont déjà vécu le pouvoir
13:57effectivement constituer...
13:59Sauf que l'accord avec Eric Ciotti montre que
14:01l'essentiel des cadres...
14:03Finalement, la pêche est assez maigre.
14:05Après, il y a aussi vis-à-vis
14:07des milieux d'affaires qui sont finalement
14:09très réticents vis-à-vis du RN
14:11parce qu'ils considèrent que le RN a vœu
14:13appliquer une politique finalement
14:15national-socialiste,
14:17c'est-à-dire qui ne bénéficie
14:19pas obligatoirement au grand capital,
14:21en tout cas c'est ce qui est affiché, puisque
14:23toute cette politique va vers
14:25soit la petite bourgeoisie
14:27ou en tout cas vers les
14:29Français paupérisés, ceux qui sont les plus
14:31en difficulté. Mais il y a
14:33donc compliqué de récupérer
14:35les milieux d'affaires, mais néanmoins il y a une musique
14:37actuellement qui est tout sauf
14:39l'extrême-gauche. Et dans ce tout
14:41sauf l'extrême-gauche, et c'est là où effectivement
14:43les démarcations vont
14:45se faire, c'est est-ce que le RN
14:47va réussir à attirer des milieux d'affaires
14:49qui préféreront finalement avoir
14:51un gouvernement RN
14:53qu'un gouvernement avec
14:55des membres de lfi par exemple au pouvoir.
14:57Erwin Locker, à quoi pourrait ressembler
14:59un gouvernement RN ?
15:01Ce serait un gouvernement
15:03très à droite, bien entendu, comme ça a été
15:05dit, l'objectif depuis
15:07maintenant plusieurs années, c'est de ratisser
15:09dans les gens qui se
15:11sont radicalisés au sein de la droite traditionnelle.
15:13Eric Ciotti en est un des exemples,
15:15il y en a de nombreux autres bien entendu
15:17qui sont venus d'ailleurs aider les députés
15:19comme ça a été évoqué, qui sont venus
15:21autour des députés, du groupe des députés.
15:23Juste une petite différence par rapport
15:25à ce que j'ai entendu, les grands patrons
15:27sont assez proches de l'extrême-droite
15:29traditionnellement, et n'ont pas tellement
15:31peur que Jordan Bardella mette en place
15:33une politique sociale en quoi que ce soit.
15:35Jordan Bardella est très à droite,
15:37je le disais, il est beaucoup plus
15:39sur une ligne ultra-libérale que
15:41Marine Le Pen, il est d'ailleurs en désaccord
15:43avec elle régulièrement en interne,
15:45je ne sais pas en externe de trop,
15:47il joue un jeu à deux voix, mais
15:49néanmoins, il vient d'une tradition
15:51de la droite de la droite, et donc il est
15:53beaucoup plus proche de ce point de vue d'une
15:55Mélanie par exemple en Italie, très conservatrice,
15:57et donc ça ne fait pas tellement
15:59peur aux patrons et aux gens qui sont
16:01on va dire très intéressés
16:03par le capitalisme.
16:04Mais c'est aussi là quelque chose qui a évolué, pardon je vous interromps,
16:06mais qui a évolué sur ces
16:08dernières semaines et ces derniers mois
16:10où je me trompe.
16:12Laurent Mouloud.
16:13Oui et non, je ne veux pas interrompre Erwan Leclerc.
16:15Je reviendrai à vous dans un instant.
16:17En fait il y a un discours à destination
16:19des classes populaires, oui un discours, mais dans les
16:21actes et dans les faits, les mesures que prône
16:23aujourd'hui le RN sont des mesures qui satisfont
16:25très bien le
16:27grand capitalisme. Tout simplement
16:29par exemple sur la question du SMIC,
16:31ils ont voté contre cette augmentation en reprenant
16:33exactement les arguments que la LR
16:35et qu'ont la plupart des grands patrons sur la trappe
16:37à salaire. C'est exactement la même chose.
16:39Sur l'assurance chômage, pareil, ils sont
16:41tout à fait dans la même ligne que ce que prône
16:43le gouvernement sur la réduction des droits d'accès
16:45à l'assurance chômage. En fait,
16:47ils n'ont qu'un discours de façade
16:49sur les questions de sécurité et d'immigration
16:51qui peuvent séduire une partie des électorats
16:53populaires, mais en revanche sur les questions économiques
16:55et sociales, ils sont parfaitement en ligne
16:57avec une certaine vision de l'économie
16:59et c'est pour ça qu'on parle même de mélonisation
17:01du RN aujourd'hui, puisqu'ils sont dans
17:03une évolution tout à fait
17:05à la fois nationaliste, mais beaucoup moins sociale
17:07comme le disait Audrey, mais plutôt
17:09libérale, nationaliste aujourd'hui.
17:11C'est vrai que l'exemple
17:13de Mélanie en Italie
17:15a déculpabilisé beaucoup
17:17de grands patrons qui auraient eu des réticences
17:19à accepter le RN
17:21au pouvoir à un moment donné
17:23et c'est vrai que
17:25le côté anti-gauche
17:27et anti-extrême-gauche
17:29de la plupart des grands patrons
17:31joue en faveur du RN et c'est vrai
17:33et je rejoins tout à fait ce qui a été dit aussi
17:35il y a une différence entre Jordan Bardella
17:37et Marine Le Pen
17:39en tout cas sur le discours économique, ça c'est sûr.
17:41Qui semble même honnêtement
17:43se creuser un
17:45écart, je ne sais pas si vous êtes d'accord
17:47avec ça Erwan Le Coeur, juste un mot pour conclure.
17:49Oui bien sûr il y a un écart
17:51qui se creuse et si
17:53Jordan Bardella devait devenir Premier ministre
17:55il y aurait un problème qui se creuserait encore plus fortement
17:57car en effet la politique
17:59de cette extrême droite-là
18:01celle de M. Bardella, celle des gens qui viendraient
18:03le soutenir comme c'était votre question
18:05serait une politique qui serait une politique
18:07de rigueur, donc qui ne serait pas du tout une politique sociale
18:09au contraire, je dirais que le choc
18:11serait dans le sens inverse, ce serait une radicalisation
18:13une forme de radicalisation
18:15d'une politique très libérale
18:17comme d'une certaine façon celle qu'un Zemmour
18:19ou qu'un Jean-Marie Le Pen auraient pu mettre en œuvre
18:21s'ils avaient été au pouvoir à un moment ou à un autre.
18:23D'où l'audit des finances publiques qu'il évoque
18:25d'où le fait de repousser certaines
18:27réformes à un deuxième temps
18:29comme il le dit. Merci beaucoup
18:31Erwan Le Coeur, merci d'avoir été en ligne
18:33sociologue, politologue spécialiste
18:35de l'extrême droite et enseignant chercheur
18:37à l'université Grenoble-Alpes
18:39on parle de la gauche, juste après le fil info
18:41de 20h21, Emmanuel Langlois
18:43C'était la solution
18:45la plus lourde, la plus grave
18:47mais aussi la plus responsable
18:49en marge d'un déplacement sur l'île de Saint
18:51en Bretagne pour commémorer l'appel du 18 juin
18:53Emmanuel Macron a justifié
18:55tout à l'heure sa décision
18:57de dissoudre l'assemblée au soir du 9 juin
18:59n'ayez pas peur, allez voter
19:01et choisissez votre avenir
19:03a aussi lancé le chef de l'état
19:05le gouverneur de la Banque de France
19:07il exhorte ce soir à ne pas
19:09creuser encore les déficits
19:11à 12 jours maintenant du premier tour
19:13de ces élections législatives anticipées
19:15Attention aux orages
19:177 nouveaux départements
19:19de la Haute-Vienne à la Côte d'Or sont à leur tour
19:21placés en vigilance orange, ils sont désormais
19:2312 au total sur une large bande
19:25allant des Landes à Lyon
19:27en passant par le Cher et la Nièvre
19:293 jeunes garçons âgés de
19:3112 et 13 ans plaçant garde à vue
19:33après la plainte d'une jeune fille de 12 ans
19:35annonce du parquet de Nanterre tout à l'heure
19:37une information judiciaire a été
19:39ouverte pour viols et agressions sexuelles
19:41ainsi que pour violences et insultes antisémites
19:43les faits se sont déroulés
19:45samedi vers 19h30
19:47à Courbevoie, les 3 mineurs
19:49doivent être présentés dans la soirée
19:51à un juge d'instruction
19:53France Info
19:5520h21
19:57France Info
19:59les informés
20:02Laurent Mouloud est là pour l'Humanité
20:04Audrey Goutard pour France Télévisions
20:06Bruno Cotterest pour le CIVIPOF
20:08on va parler de la gauche dans un instant
20:10vous vouliez Bruno toutefois apporter quelques nuances
20:12parce que vous avez beaucoup travaillé vous sur les programmes
20:14et l'évolution des programmes
20:16en fait Erwann Leclerc a tout à fait raison
20:18quand on reprend le programme du Rassemblement National d'aujourd'hui
20:20on va retrouver beaucoup des fondamentaux
20:22du Front National même de Jean-Marie Le Pen
20:24sur plusieurs aspects, j'ai des collègues
20:26qui ont étudié ça vraiment de près
20:28par contre c'est vrai qu'en même temps il souligne
20:30qu'il est pris un moment donné par Marine Le Pen
20:32et qui vient développer
20:34cette idée
20:36de ce que les spécialistes appellent
20:38l'Etat Providence Chauvin, le Welfare Chauvin
20:40c'est à dire il faut de la protection sociale
20:42à condition que
20:44ça soit réservé aux nationaux
20:46et c'est vrai que de ce point de vue là on retrouve
20:48une proposition
20:50ou quelque chose qui est défendu par d'autres
20:52partis nationaux populistes en Europe
20:54et pas seulement le Rassemblement National
20:56merci pour cette précision
20:58on reparlera du Rassemblement National
21:00au sujet de
21:02dans notre programme contre-programme tout à l'heure
21:04sur le thème de l'immigration
21:06qui est au coeur du programme du RN bien sûr
21:08La gauche, où en est-elle ?
21:10Le nouveau Front Populaire s'est retrouvé
21:12vous le savez hier soir en meeting à Montreuil
21:14et on voulait y revenir donc PS, PC, écologiste
21:16LFI
21:18ils étaient là avec y compris plusieurs des insoumis
21:20privés d'investiture par la direction de LFI
21:22notamment Alexis Corbière
21:24qui était en quelque sorte le régional de l'étape
21:26député de Seine-Saint-Denis, député sortant
21:28et vous allez l'entendre
21:30François Ruffin qui choisit clairement
21:32son camp dans cette histoire et qui prend
21:34qui donne le sentiment en tout cas de prendre le large
21:36par rapport à Jean-Luc Mélenchon
21:38Je veux dire
21:40mon plein soutien
21:42à mon camarade et ami Alexis Corbière
21:50Et là vous avez des applaudissements qui n'en finissent plus
21:52très très nourris
21:54Le symbole est quand même fort
21:56Bono-Cotteres
21:58Oui parce que ça a été une décision
22:00dont on a beaucoup parlé
22:02Il s'agit quand même de figurant dématique
22:04du mélenchonisme
22:06en tout cas jusqu'à présent
22:08Alexis Corbière
22:10Et puis on voit quand même qu'il y a une question
22:12de plus en plus qui est
22:14qui pourrait être un potentiel Premier Ministre
22:16ou même si la gauche ne gagnait pas les élections
22:18législatives qui est en train de prendre le leadership
22:20sur cette nouvelle
22:22coalition
22:24et on voit que la question de Jean-Luc Mélenchon
22:26de la place de Jean-Luc Mélenchon
22:28des décisions de Jean-Luc Mélenchon
22:30continuent de faire beaucoup de débats
22:32François Ruffin c'est vrai que c'est une des personnalités
22:34politiques
22:36C'est une surprise pour vous de l'entendre aussi clairement ?
22:38Il a souvent été sur cette ligne-là
22:40essayer de dépasser
22:42les clivages qui pouvaient exister
22:44dans la France Insoumise et voir les débats qu'il y avait
22:46François Ruffin a toujours eu un peu ce rôle
22:48surplombant à la France Insoumise
22:50où il essayait de réaccorder
22:52tout le monde et de mettre tout le monde d'accord
22:54Là j'ai l'impression que dans cette campagne
22:56qui est une campagne de rassemblement
22:58qui n'a jamais été aussi large
23:00la personnalité de Jean-Luc Mélenchon
23:02qui peut être clivante et qui est un peu sur une stratégie
23:04de clivage depuis des années
23:06ne convient pas non plus
23:08à la coalition qui est en place
23:10et je pense que François Ruffin l'a très bien senti
23:12et dès le départ
23:14d'ailleurs c'est lui qui a amené l'idée du Front Populaire
23:16c'est lui qui l'a lancée et dès le soir des élections européennes
23:18c'est lui qui était à la télé
23:20pour lancer ce mot d'ordre
23:22François Ruffin néanmoins a l'investiture
23:24Comment ça s'explique ?
23:26Parce qu'il a cette liberté de parole
23:28d'assez longue date
23:30Il l'apprend
23:32Très objectivement il l'apprend
23:34Pourquoi il investit ?
23:36Il dit qu'il explique
23:38très clairement qu'il s'impose
23:40et il est là et il prend la main
23:42il décide de prendre la main
23:44et il se présente comme un homme libre
23:46un homme qui ne se laisse pas influencer
23:48par l'appareil et qui ne veut pas
23:50l'être
23:52Ce qui aurait dû lui valoir de ne pas être investi
23:54comme les cinq autres
23:56Il n'a jamais été dans une contestation de la direction de LFI
23:58et François Ruffin, c'est différent
24:00On n'est pas dans les bagarres d'appareils
24:02Alexis Corbière et Raquel Garrido
24:04étaient plus peut-être sur ce terrain-là
24:06à certains moments à raison ou à tort
24:08je ne veux pas rentrer dans le débat
24:10mais ils étaient plus dans une opposition
24:12peut-être de ligne interne aussi
24:14qui a pu gêner à un moment la direction de LFI
24:16Evidemment, là, il y a une part
24:18de règlement de compte
24:20Jean-Luc Mélenchon
24:22essaye de tourner la page
24:24de quelque chose de manière assez autoritaire
24:26là-dessus
24:28et il se confronte à la réalité de ce qu'est
24:30cette union de gauche actuellement
24:32Il y en a un qu'on n'avait pas entendu jusqu'ici
24:34c'est Jérôme Guedj qui était sur France Info ce soir
24:36candidat à sa réélection dans la sixième circonscription
24:38de l'Essonne, sous bannière d'UPS
24:40mais sans l'étiquette du Nouveau Front Populaire
24:42qu'il a refusé
24:44La majorité présidentielle, vous le savez
24:46n'a pas mis de candidat face à lui
24:48ce qui lui vaut d'ailleurs des soupçons
24:50de deal avec la Macronie
24:52Lui explique qu'il siègera avec l'EPS
24:54s'il est réélu et il s'en explique
24:56Moi je suis un candidat
24:58et comme je l'étais un député
25:00de la gauche républicaine, écologique et sociale
25:02et ça, ça n'a pas changé et ça ne changera pas
25:04et donc comme on l'a fait
25:06dans la précédente mandature, texte par texte
25:08nous votons ensemble
25:10des propositions, des contre propositions
25:12des oppositions, ce que j'ai fait sur la réforme des retraites
25:14quand je défends
25:16le budget des hôpitaux et de la sécurité sociale
25:18je suis de gauche
25:20il n'y a pas le moindre doute, simplement
25:22je ne veux pas que cette incarnation et ce combat
25:24passe, je vais reprendre l'expression de François Ruffin
25:26sous les fourches codines de Jean-Luc Mélenchon
25:28et donc je veux pouvoir aider
25:30la gauche à sortir de la tétanie
25:32dans laquelle elle a été depuis trop longtemps
25:34face à Jean-Luc Mélenchon
25:36c'est un chemin étroit, je plante le drapeau
25:38je suis une sorte de lanceur d'alerte
25:40pour qu'on puisse avoir cette gauche républicaine
25:42Laurent Mollon, lanceur d'alerte, je plante le drapeau
25:44Oui, sortir de la tétanie
25:46Jean-Luc Mélenchon, il ne faut pas le diaboliser
25:48non plus dans l'autre sens
25:50c'est-à-dire que toute la difficulté
25:52de la situation, c'est que Jean-Luc Mélenchon
25:54c'est un triple candidat à la présidentielle
25:56qui a failli être au deuxième tour à quelques centaines de milliers de voix
25:58et c'est quelqu'un qui porte un aura à gauche
26:00qu'on le veuille ou non, qui est quand même
26:02extrêmement fédérateur
26:04Alors, est-ce qu'il y a plus de risques à s'en éloigner
26:06Je pense qu'ils en sont arrivés
26:08à un modus operandi qui est
26:10Jean-Luc Mélenchon n'est pas la solution
26:12mais fait partie de la solution de la mobilisation
26:14il ne faut pas le surestimer
26:16ni non plus le sous-estimer
26:18et complètement l'effacer de cette campagne
26:20On évalue quelle part de l'électorat de gauche
26:22le voit comme un repoussoir, Bruno Cotteres
26:24Jean-Luc Mélenchon
26:26Pas de chiffre exact à donner
26:28mais c'est certain que toutes les données
26:30et toutes les enquêtes d'opinion qui ont été réalisées
26:32et même il y a deux ans
26:34à peu près dans une enquête qu'on avait faite à Sciences Po
26:36on avait fait une sorte de match comparatif
26:38Marine Le Pen-Jean-Luc Mélenchon
26:40et on voyait que sur de nombreuses dimensions
26:42Jean-Luc Mélenchon était davantage l'ensemble de l'opinion
26:44que Marine Le Pen
26:46ça c'est certain
26:48après c'est vrai que ça vient d'être souligné
26:50Jean-Luc Mélenchon
26:52il y a un an et demi, deux ans
26:54mais ça vient d'être souligné
26:56Jean-Luc Mélenchon
26:58il a un capital très important
27:00ses campagnes présidentielles
27:02quand on regarde la géographie électorale
27:04du mélenchonisme présidentiel
27:06on voit qu'il y a des bastions
27:08qui sont très impressionnantes
27:10dans certains départements
27:12en particulier à la Seine-Saint-Denis
27:14où les scores qu'il fait en 2022
27:16dans les 40 communes sont vraiment assez impressionnants
27:18c'est en même temps quelqu'un qui sait faire campagne
27:20on sait que
27:22il ambitionne sans doute
27:24j'imagine en tout cas d'être candidat
27:26en 2027
27:28en tout cas j'imagine que ça n'est pas exclu
27:30de son horizon
27:32et donc une situation un peu difficile pour la gauche
27:34il a en même temps une machine à faire campagne
27:36il sait faire campagne
27:38il a fait ses preuves dans les campagnes présidentielles
27:40et en même temps il a cette stratégie
27:42clivante
27:44tous les français se rappellent
27:46la république c'est moi
27:48pas évident
27:50et certains s'en souviennent en positif
27:52d'autres en négatif
27:54on en parle après le point sur l'info
27:56Audrey Goutard gardez votre idée
27:58c'est l'heure du point sur l'info
28:06point complet avec Edouard Marguer
28:08bonsoir Edouard
28:10Emmanuel Macron demande aux français
28:12de ne pas avoir peur
28:14d'aller voter et de choisir leur avenir
28:16lors des législatives anticipées
28:18déclaration du président
28:20pendant un échange avec des habitants de l'île de Saint-Bretagne
28:22où le président se trouve pour commémorer
28:24l'appel du 18 juin
28:26le chef de l'état qui défend à nouveau
28:28la dissolution de l'assemblée nationale
28:30c'était la décision la plus lourde
28:32la plus grave mais la plus responsable
28:34a-t-il déclaré
28:36la campagne avec la question du financement
28:38le gouverneur de la banque de France
28:40exhorte ce soir à ne pas creuser
28:42encore les déficits
28:44le programme du RN est estimé
28:46à 100 milliards d'euros
28:48pareil pour celui de la gauche
28:50selon la députée socialiste sortante
28:52Valérie Rabot
28:54le maire pour le camp présidentiel
28:56estime que dans les deux cas
28:58la France risque d'être mise sous tutelle
29:00de la commission européenne et du fonds monétaire
29:02international
29:04autre campagne aux Etats-Unis
29:06le président Joe Biden qui brigue un nouveau mandat de président
29:08annonce des mesures
29:10de régularisation pour des
29:12centaines de milliers de personnes
29:14le démocrate va faciliter l'obtention
29:16des titres de séjour pour les conjoints
29:18ou conjointes de citoyens américains
29:20qui vivent aux Etats-Unis
29:22et accélérer
29:24les procédures de visa pour les jeunes
29:26diplômés. Son adversaire
29:28Donald Trump et ses partisans républicains
29:30ont immédiatement critiqué
29:32cette annonce. Vladimir Poutine
29:34remercie la Corée du Nord
29:36pour son ferme soutien à la Russie
29:38dans la guerre en Ukraine. Le président russe
29:40qui est arrivé à Pyongyang
29:42ce soir, le Kremlin promet la signature
29:44de documents importants pendant ce voyage
29:46de deux jours. Kylian Mbappé
29:48n'a pas tiré un trait
29:50sur le deuxième match
29:52de l'équipe de France à l'Euro de football.
29:54Il demeure incertain pour vendredi
29:56soir face aux Pays-Bas, écrit la Fédération
29:58française dans un communiqué
30:00après sa fracture du nez contre
30:02l'Autriche hier. Dans une
30:04demi-heure, ce sera le début du sixième
30:06euro pour Cristiano Ronaldo
30:08avec le Portugal qui affronte
30:10la République tchèque.
30:20Qui pour piloter cette gauche ?
30:22Ça va être une de nos questions dans les minutes
30:24qui viennent avec les informés. Audrey Goutard
30:26spécialiste des faits de société à France Télévisions
30:28Laurent Mouloud, rédacteur en chef adjoint
30:30à l'Humanité, Bruno Cotteres, chercheur
30:32CNRS au CELIPOF.
30:34Audrey Goutard, dans cette
30:36réflexion qu'on avait sur
30:38le côté repoussoir ou pas
30:40de Jean-Luc Mélenchon
30:42vous vouliez réagir.
30:44En écoutant aussi Jérôme Guedj
30:46qui se présente sans bannière mais qui
30:48n'a pas de GPS. Bref, je me disais
30:50que finalement, il y aura
30:52autant de choix que de circonscriptions.
30:54C'est-à-dire qu'en fonction
30:56des régions, comme vous le disiez très justement
30:58où Jean-Luc Mélenchon
31:00est puissant, en fonction
31:02effectivement de ces étiquettes qui ne
31:04l'en sont pas mais où il y a
31:06quand même des couleurs politiques affichées et des
31:08personnalités, repoussoir ou pas repoussoir,
31:10finalement, il y aura autant d'élections
31:12que de circonscriptions.
31:14On comprend bien finalement que
31:16sur le nouveau Front de Gauche
31:18on voit bien
31:20qu'il y a les plus proches de Mélenchon
31:22qui pourront faire peur, qui pourront être des repoussoirs
31:24ou au contraire qui pourront attirer. Et puis on voit bien
31:26que certains qui n'ont pas d'étiquette seront
31:28quand même élus parce qu'ils
31:30représentent une gauche qui est une gauche plus
31:32peut-être ouverte.
31:34Ou parce qu'ils sont sortants.
31:36Donc on se rend compte que c'est
31:38la grande difficulté pour ceux qui analysent
31:40les élections d'aujourd'hui. Il est
31:42très compliqué d'avoir une idée
31:44un peu générale de ce
31:46qui va se profiler tant à gauche
31:48qu'au niveau des extrêmes.
31:50Il y a alors beaucoup d'inconnus sur cette gauche républicaine
31:52comme l'appelle Jérôme Guedj.
31:54Pour savoir
31:56au final s'il siège
31:58effectivement avec le PS
32:00donc avec l'ensemble du
32:02Nouveau Front Populaire, il va retrouver
32:04vous avez un Clément Beaune par exemple
32:06qui est candidat de la majorité présidentielle mais qui dit ce matin
32:08dans l'opinion qu'il veut rassembler les sociodémocrates
32:10dans la future Assemblée.
32:12Pourquoi pas avec son adversaire
32:14d'ailleurs socialiste, lui
32:16dans sa circonscription, Emmanuel Grégoire.
32:18Ça existe ça,
32:20cette hypothèse pour vous
32:22Bruno Cotteres, et à quelle échéance
32:24de regroupement de ces sociodémocrates
32:26qui pourraient aller piocher un peu partout.
32:28Un Clément Beaune, il ne va pas se retrouver
32:30sur les bancs du PS.
32:32Pour le moment, j'imagine...
32:34Avec toutes les limites qu'il a
32:36avec la politique du gouvernement.
32:38J'imagine mal cette hypothèse pour le moment
32:40ça peut concerner éventuellement
32:42quelques personnalités.
32:44Il faudra voir ce que fera Jérôme Guège
32:46en cas de réélection.
32:48On imagine bien
32:50qu'il est profondément
32:52socialiste quand même, Jérôme Guège.
32:54Clément Beaune n'est pas loin
32:56de l'être aussi.
32:58Je dirais qu'il y a la difficulté
33:00de cet appel à réunir les sociodémocrates
33:02c'est que les députés socialistes
33:04qui vont être élus,
33:06même s'ils sont de sensibilité très social-démocrate
33:08Glucksmannien, etc.
33:10S'ils sont élus au titre
33:12de la nouvelle coalition
33:14avec un candidat unique
33:16dans les circonscriptions, ils sont quand même
33:18redevables devant leurs électeurs
33:20des conditions de leur élection.
33:22Ils ne peuvent pas du jour au lendemain dire
33:24finalement la France Insoumise
33:26ça ne me convient pas s'ils ont été élus aussi
33:28avec des apports d'électeurs
33:30de la FI.
33:32C'est là où Jérôme Guège prend un grand risque quand même.
33:34J'ai envie de dire oui et non.
33:36Il ne s'agit pas d'un ralliement
33:38à la France Insoumise, il s'agit
33:40d'adhérer à un programme partagé
33:42qui a été négocié par les
33:44quatre composantes du Front Populaire.
33:46Ce qui permet
33:48à des gens comme François Hollande ou Lionel Jospin
33:50de dire oui, on peut voter pour ces gens-là
33:52ce n'est pas hors de question.
33:54Il y a aussi une dimension historique à ce vote.
33:56Il s'agit de refuser
33:58l'arrivée d'un parti ouvertement
34:00fascisant, xénophobe
34:02aux manettes d'un pays.
34:04Il y a aussi cette dimension qui joue
34:06dans les intentions de vote
34:08et qui permet de pouvoir
34:10rassembler très large. Mais cependant
34:12le programme tel qu'il a été posé
34:14balaie suffisamment
34:16de thématiques et en écarte
34:18d'autres aussi pour pouvoir rassembler
34:20extrêmement large. Donc effectivement
34:22les sociodémocrates peuvent aussi se retrouver.
34:24Alors qu'on parle d'Emmanuel Valls ou des gens
34:26comme ça, évidemment eux sont des gens hors-champ.
34:28Je ne sais pas si on peut les considérer encore comme des sociodémocrates
34:30ou du centre-gauche.
34:32Ils sont plutôt ralliés à du macronisme
34:34etc. Ils sont déjà dans un autre camp politique.
34:36Ça me semble un peu une vue de l'esprit
34:38aujourd'hui. François Hollande il va voter avec les insoumis ?
34:40François Hollande
34:42en tout cas il est candidat du Front Populaire.
34:44Mais vous imaginez, c'est un peu le grand écart
34:46quand même. Oui et non, parce que c'est le grand écart
34:48par rapport aux insoumis ou par rapport à Philippe Poutou
34:50si vous voulez. Mais là il ne s'agit pas
34:52d'une alliance avec Philippe Poutou
34:54du NPR. Il s'agit d'un programme commun.
34:56Excusez-moi le terme.
34:58Il s'agit quand même d'une alliance.
35:00Oui mais tous se réunissent autour
35:02de certaines propositions.
35:04Et la feuille de route de ce Front Populaire
35:06ce sont ces propositions-là. Non pas ce que pense
35:08un tel ou un tel de la composante de chacun
35:10de ces choses-là.
35:12Ce dont on a besoin, qu'on n'a pas
35:14comme information, elle est pourtant assez capitale.
35:16Vous vous rappelez en 2022 quand
35:18la NUPES a fait élire ses députés.
35:20Il y a déjà eu tout un débat
35:22du côté de la France Insoumise. Notamment on voulait
35:24que tout le monde se regroupe dans un seul groupe
35:26parlementaire, NUPES.
35:28Et après les formations de la NUPES, on dit non,
35:30on sera NUPES-PS, NUPES-ECOLO,
35:32NUPES-COMMUNISTE,
35:34NUPES-FI. Et donc en fait
35:36c'est un chapeau qu'il ait réuni.
35:38C'est une sorte de label commun mais
35:40le Front Populaire,
35:42le nouveau Front Populaire n'est pas un parti politique.
35:44Aujourd'hui.
35:46Jérôme Guetschou
35:48tout à l'heure le disait dans l'interview
35:50qu'il était là aussi
35:52sous la bannière uniquement PS pour
35:54protester contre la brutalisation
35:56de la façon d'opérer
35:58des Insoumis y compris à l'Assemblée.
36:00La question va se reposer à de multiples moments.
36:02Non ?
36:04Comme vous dites c'est un chapeau
36:06et donc combien de temps va tenir le chapeau ?
36:08Est-ce que c'est le temps de l'élection et puis après une fois
36:10à l'Assemblée tout explosera ?
36:12Après tout la NUPES a explosé.
36:14Est-ce que combien de temps
36:16tous ces politiques vont arriver à
36:18travailler ensemble ?
36:20Sachant qu'effectivement il y a un grand écart évident
36:22entre un François Hollande et
36:24les filles par exemple.
36:26D'autant qu'ils ne sont pas d'accord sur la façon de désigner
36:28le locateur de Matignon éventuel.
36:30Alors les Insoumis disent
36:32que c'est le groupe majoritaire qui désignera un des siens.
36:34Olivier Faure lui veut un vote. Écoutez.
36:36C'est simple.
36:38Moi je souhaite que ce soit
36:40l'ensemble de celles et ceux qui
36:42formeront cette nouvelle majorité
36:44qui puissent se retrouver au lendemain du 7
36:46juillet et qui puissent ensemble
36:48désigner celui ou celle qui sera
36:50le mieux placé pour répondre à une situation
36:52Comment prendrez-vous la décision ? Est-ce qu'il y aura un vote ?
36:54Oui. Moi je souhaite un vote.
36:56Il n'y a pas un bloc Insoumis qui s'imposerait
36:58au reste de la gauche et des écologistes.
37:00Et moi je souhaite non pas
37:02dire que les Insoumis n'ont pas leur mot à dire
37:04mais ça ne peut pas être
37:06l'alignement sur tel ou tel.
37:08Et je le dis de manière très ferme
37:10la seule façon de faire fonctionner
37:12cette nouvelle majorité
37:14ce sera d'avoir un fonctionnement démocratique.
37:16En l'absence de fonctionnement démocratique
37:18les choses ne dureraient pas.
37:20Allez les informer. Une minute de réflexion.
37:22Le temps du fil info d'Emmanuel Long.
37:24La 20h40.
37:26À 12 jours du premier tour
37:28maintenant des élections législatives
37:30le patron du PS Olivier Faure souhaite un vote
37:32pour désigner le Premier Ministre en cas de
37:34victoire du nouveau Front Populaire.
37:36A l'issue de ces scrutins du 30 juin
37:38et du 7 juillet dans un entretien
37:40au Monde par ailleurs l'ancien champion
37:42olympique et ministre Guy Druth
37:44se dit lui favorable à une alliance entre
37:46les Républicains et le Rassemblement National.
37:48En marge d'un déplacement
37:50sur l'île de Sein dans le Finistère
37:52pour commémorer l'appel du 18 juin
37:5440, le chef de l'État est revenu
37:56sur sa décision de dissoudre
37:58l'Assemblée au soir du 9 juin.
38:00C'était la solution la plus lourde, la plus grave
38:02mais aussi la plus responsable
38:04a dit Emmanuel Macron.
38:06Elle était en redressement judiciaire depuis
38:08le mois de septembre dernier. La marque de prêt-à-porter
38:10féminin NafNaf a été reprise
38:12par une entreprise textile
38:14turque qui a posé un million
38:16et demi d'euros sur la table pour cette reprise
38:18et s'est engagée à sauvegarder près de 90%
38:20des emplois de l'enseigne
38:22et à conserver 100 boutiques
38:24en propres. Enfin, elle a été
38:26la comédienne de l'après-guerre
38:28réagit Brigitte Bardot après la disparition
38:30d'Anouk Emé, l'actrice
38:32qui aura illuminé les chef-d'oeuvre
38:34de Claude Lelouch comme Un homme et une femme en 66
38:36ou encore Federico Fellini
38:38dans La Dolce Vita.
38:40France Info
38:4220h21
38:44France Info
38:46Les informés
38:48Bérangère Bonte
38:50Je ne vais pas vous dire les pronostics qui étaient en cours
38:52pendant le Fil Info
38:54je ne vous le dirai pas d'ailleurs parce que c'était secret.
38:56Audrey Goutard est là pour France Télévision, Laurent Moujou de l'Humanité
38:58Bruno Cotteres pour le CIVIPOF
39:00mais quand même on va raconter à nos
39:02auditeurs et téléspectateurs
39:04la conversation qu'on en avait. En fait
39:06l'alternative c'est le groupe majoritaire
39:08qui a de fortes chances d'être insoumis
39:10auquel cas ce sera un insoumis
39:12ou alors si tout le monde vote
39:14quel peut être le dénominateur commun ?
39:16Bruno Cotteres
39:18Vous savez
39:20dès qu'on parle des modalités de vote
39:22pour choisir un leader partout
39:24que ce soit dans un parti politique
39:26que ce soit sur un lieu de travail
39:28partout quand on parle des modalités de vote
39:30pour désigner qui va être le chef
39:32il y a toujours beaucoup de stratégies
39:34avec toujours beaucoup de calculs et derrière
39:36les modalités de vote se cachent toujours évidemment
39:38les coups que les uns et les autres veulent jouer
39:40là il est évident qu'il y a deux thèses qui s'affrontent
39:42et qui vont s'affronter à mon avis pas mal
39:44la thèse selon laquelle
39:46si c'est une coalition
39:48où tous les votes sont mélangés pour produire
39:50des députés, à ce moment-là il faut que
39:52tous les votes soient mélangés
39:54pour décider qui est le premier ministre
39:56et on peut avoir
39:58effectivement des députés socialistes
40:00écologistes qui ne feraient pas peut-être le choix
40:02d'un nom de la France Insoumise
40:04et puis il y a l'autre théorie
40:06parmi la coalition
40:08celui qui a le groupe le plus important, c'est normal
40:10qu'on lui demande d'occuper
40:12les fonctions de premier ministre
40:14donc c'est les deux thèses qui vont s'affronter
40:16et on voit que derrière cette question faussement
40:18technique des modalités de
40:20désignation, qui pourrait être premier ministre
40:22il y a évidemment beaucoup de calculs
40:24et de stratégies.
40:26On imagine que si c'est le premier scénario qui prime
40:28il va y avoir une moulte
40:30de tractation, ça va être comme l'élection
40:32du pape, ça va être aussi compliqué
40:34et la fumée blanche
40:36sera longue à poindre
40:38de son nez à mon avis.
40:40Après c'est un processus qui n'est jamais simple
40:42désigner un premier ministre
40:44c'est le président de la république
40:46qui le désigne
40:48mais en tout cas de porter un candidat
40:50à ce poste là, c'est jamais simple
40:52après moi je trouve sincèrement que ce débat là
40:54est extrêmement prématuré
40:56l'ouvrir avant même
40:58alors que le Front Populaire est en pleine campagne
41:00Il y a Jordan Bardella pour le bloc du RN
41:02Justement ce qu'on remarque
41:04c'est qu'aujourd'hui le Front Populaire
41:06fait campagne sans nom de premier ministre
41:08et ça ne marche pas si mal que ça
41:10parce que c'est pas du tout la préoccupation des gens
41:12qu'on rencontre, eux ils sont sur la question
41:14du pouvoir d'achat, sur la question des retraites
41:16ils entendent ce discours là
41:18c'est ce discours là que le Front Populaire essaye de porter
41:20C'est pas après l'électorat de gauche ça ?
41:22Bien sûr, déjà le rassembler
41:24Ils n'ont pas envie d'avoir un nom ?
41:26Ça n'aide pas à se décider ?
41:28Je ne suis pas certain que compte tenu de ce qui s'est passé
41:30depuis deux ans, trois ans
41:32entre ces différentes formations politiques
41:34essayer de poser d'entrée de jeu un nom comme ça
41:36qui serait d'un seul coup, qui mettrait tout le monde d'accord
41:38je pense que c'est une vue de l'esprit
41:40et je pense que c'est très prématuré
41:42une fois que le résultat des premiers tours sera donné
41:44une fois que le résultat du second tour aussi
41:46là, évidemment
41:48il y aura des procédures
41:50et des tractations, etc.
41:52ce qui est bien normal entre des formations politiques
41:54mais à l'heure qu'il est, c'est plus un effet démobilisateur
41:56à mon avis, d'essayer de commencer
41:58à savoir qui va faire quoi en cas de victoire
42:00plutôt que de poser le programme
42:02et d'essayer d'opposer au Front National
42:04un programme crédible qui convainc les Français
42:06Démobilisateur, vous êtes d'accord ?
42:08Ça peut avoir un effet démobilisateur ?
42:10Ça fait un peu magouille
42:12Je pense, voilà, effectivement
42:14je partage l'idée qu'il ne faut pas présenter ça
42:16aux électeurs comme tout de suite
42:18on n'a pas, des formations politiques
42:20n'ont pas encore gagné
42:22une élection, déjà elles commencent à se chamailler
42:24sur ce qu'elles feraient si jamais elles gagnaient
42:26ça c'est un message qui n'est pas très portoir
42:28mais effectivement, je pense que
42:30l'électorat de gauche
42:32qui se sent un peu privé de pouvoir
42:34depuis la fin
42:36du mandat de François Hollande
42:38fondamentalement, il a une grosse demande
42:40d'incarner ce que la gauche
42:42au pouvoir pourrait donner
42:44sur des mesures emblématiques
42:46le spic à 1600€
42:48qui est au programme du nouveau Front Populaire
42:50l'abandon de la réforme des retraites
42:52qui est aussi clairement au programme
42:54et donc
42:56ils essayent, à mon avis, de transformer ça
42:58en cette relative faiblesse
43:00de ne pas afficher un nom face à Gabriel Attal
43:02et à Jordan Bardella
43:04peut-être de transformer un peu en force
43:06nous on a le programme, c'est les questions
43:08programmatiques qui sont importantes
43:10le leader du programme porte le programme
43:12et c'est une conception
43:14effectivement du leadership
43:16qui peut parler à certains électeurs de gauche
43:18qui ont envie au fond
43:20qu'on leur parle de ce que c'est que la gauche au pouvoir
43:22aujourd'hui, sans peut-être s'occuper
43:24immédiatement des questions de
43:26disputes sur qui est le premier ministre
43:28qui est ministre de ceci et de cela
43:30donc les questions programmatiques d'abord
43:32Bon et la question pourra peut-être
43:34être encore plus complexe
43:36si la gauche arrivait
43:38à devoir piloter une majorité
43:40relative, à devoir la composer
43:42avec une partie de la macronyme
43:44et tout ça, ce sera pour plus tard
43:46on aura bien le temps d'y revenir
43:48après le scrutin
43:50le scrutin
43:52suite de notre programme
43:54programme contre programme de notre série
43:56on vous parlait hier des programmes économiques
43:58on voulait se pencher ce soir
44:00sur ce que disent les trois blocs
44:02droite, gauche et majorité actuelle
44:04sur les questions d'immigration
44:06alors l'ERN, évidemment
44:08l'immigration est au coeur de son programme
44:10quelles mesures seront prises
44:12en cas de victoire, Jordan Bardella
44:14a déjà dit si les premiers ministres
44:16il fera voter dès les premières semaines
44:18une loi d'immigration qui facilitera les expulsions
44:20de délinquants et d'islamistes
44:22et il supprimera le droit
44:24du sol
44:26c'est
44:28c'est emblématique
44:30on va dire, évidemment
44:32Audrey Goutard pour l'ERN
44:34le droit du sol
44:36une loi d'immigration
44:38durcie
44:40oui évidemment, une loi d'immigration durcie
44:42il l'annonce depuis longtemps
44:44après les choix sont intéressants
44:46parce que le droit du sol
44:48finalement c'est la mesure la plus facile à prendre
44:50étrangement parce qu'elle ne dépend pas de la constitution
44:52c'est pas constitutionnel, le droit du sol c'est
44:54du droit civil et donc effectivement
44:56on peut la modifier, on peut la faire évoluer
44:58contrairement à d'autres points
45:00des propositions du ERN
45:02en matière d'immigration, je pense au regroupement familial
45:04etc. qui sont beaucoup plus compliqués
45:06et beaucoup plus complexes, ou alors lorsque ça
45:08dépend directement
45:10d'arbitrages
45:12européens, je pense notamment à la notion
45:14de double frontière que souhaite
45:16mettre en avant l'ERN
45:18mais qui ne peut pas se faire
45:20simplement à un niveau national
45:22évidemment
45:24le programme n'est pas encore présenté officiellement
45:26pour ces législatives
45:28on est obligé de s'appuyer
45:30sur les propositions
45:32de 2022
45:34et de la campagne aux Européennes
45:36il y a évidemment aussi
45:38il en a été question pendant la campagne des Européennes
45:40et Jordan Bardella et Marine Le Pen le disent souvent
45:42de préférence nationale
45:44ça c'est aussi
45:46emblématique du programme du ERN
45:48Ah bah oui, c'est vraiment très
45:50emblématique du programme du ERN
45:52Avec une bataille en justice d'ailleurs aujourd'hui, je ne sais pas si vous avez vu
45:54des réquisitions du parquet de Nanterre
45:56contre le maire ERN d'Enin-Beaumont, Steve Briouat
45:58le ministère public qui a réclamé
46:006 mois de prison avec sursis et 10 000 euros
46:02d'amende
46:04pour avoir prôné
46:06dans le guide de l'élu FN
46:08Steve Briouat prônait la priorité nationale
46:10C'est vrai que sur ces points
46:12on voit le RN qui revient
46:14quand même sur des thèmes très fondamentaux
46:16on avait beaucoup dit, Marine Le Pen
46:18elle a beaucoup moins parlé d'immigration
46:20elle n'a plus besoin d'en parler parce que tout le monde
46:22identifie que Marine Le Pen et le RN
46:24parlent d'immigration
46:26et qu'elle avait beaucoup investi
46:28la perspective, pouvoir
46:30d'achat, condition de vie
46:32mesures concrètes qui parlent
46:34alors c'est vrai que peut-être dans la mesure
46:36où Jordan Bardella dit sur les questions
46:38économiques, d'abord de l'urgence
46:40et puis les grandes réformes ultérieurement
46:42il remet peut-être en exergue
46:44la question de l'immigration
46:46qui pour les électeurs
46:48du RN continue
46:50d'être une motivation de vote extrêmement
46:52importante. Alors en Mouloud, quand
46:54Jordan Bardella parle d'expulsion de délinquants et d'islamistes
46:56le lien
46:58qu'il fait en permanence
47:00entre immigration et délinquance
47:02et sécurité
47:04Oui, c'est le coeur de leur matrice
47:06c'est d'essayer de faire le lien entre les deux
47:08Immigration et sécurité
47:10marchent ensemble et d'ailleurs
47:12dans les sondages d'opinion
47:14quand on parle d'immigration
47:16quand on prononce le mot immigration, spontanément
47:18beaucoup de personnes font le lien avec insécurité
47:20c'est une espèce de petite victoire culturelle
47:22qu'ils ont essayé à imposer avec l'aide
47:24de beaucoup de médias. Dans les faits c'est
47:26totalement faux
47:28mais il s'est démontré depuis des années
47:30par de multiples études
47:32y compris des études
47:34d'ailleurs qu'on est rendu à Matignon, il n'y a pas si longtemps que ça
47:36qui s'appuient sur des travaux qui sont faits dans différents
47:38pays. Il y en a eu un en Grande-Bretagne
47:40il y en a eu un en Italie aussi qui est assez intéressant
47:42où ils ont montré
47:44une population
47:46d'immigrés non régularisés
47:48et une population d'immigrés
47:50régularisés et ils ont observé
47:52quel était le taux de délinquance sur un an
47:54de ces deux populations d'immigrés
47:56et ils se sont aperçus qu'il y avait une grande différence
47:58entre les immigrés qui avaient été
48:00régularisés donc qui avaient accès au marché du travail
48:02et les immigrés
48:04qui n'étaient pas régularisés qui eux
48:06avaient un seuil
48:08pas énorme mais quand même de délinquance
48:10plus élevée. Et le lien entre
48:12l'accès au travail
48:14de pouvoir avoir des papiers, de pouvoir s'inscrire
48:16dans une démarche de travail
48:18et de pouvoir participer à la communauté nationale
48:20en fournissant le travail quand on est un immigré
48:22est un facteur évidemment de stabilité
48:24et la stabilité économique
48:26est un des premiers facteurs qui garantit
48:28la sécurité et empêche la délinquance
48:30et ça a été démontré
48:32en Grande-Bretagne également et ce sont des facteurs
48:34extrêmement clairs.
48:36Le RN là-dessus est parti du mensonge
48:38depuis des années
48:40et je le mets au défi de me sortir
48:42des études qui démontreraient
48:44qu'il y a un lien direct entre
48:46immigration et insécurité.
48:48En revanche il y a des sur-représentations
48:50des immigrés dans les
48:52prisons, dans les arrestations
48:54mais qui sont des faits et qui sont tout à fait...
48:56La proportion c'est ?
48:58En gros on va dire, on peut aller jusqu'à
49:0020% des personnes
49:02incarcérées par exemple
49:04vont être des immigrés alors qu'ils représentent
49:06environ 12% de la population française.
49:08Pourquoi ? Il y a plusieurs facteurs objets.
49:10Français d'origine étrangère, étrangers ?
49:12On parle d'étrangers, on parle d'étrangers, on parle pas de français
49:14on parle d'étrangers. Mais il y avait plusieurs facteurs
49:16qui jouent à ça. Il y a la question
49:18évidemment économique, ce sont des populations
49:20qui sont plus fragiles. Il y a la question
49:22aussi du ciblage, évidemment
49:24parce que les populations qui sont immigrées sans
49:26papiers sont plus susceptibles d'être délinquantes
49:28au sens qu'ils n'ont pas de papier
49:30au sens qu'ils sont ciblés par la police
49:32parce qu'il faut évidemment les interpeller. Et d'ailleurs
49:34pour faire du chiffre des fois, les policiers
49:36font des... on va dire, insistent
49:38sur ce point là. Donc évidemment il y a une sur-représentation
49:40des gens qui sont interpellés. Et il y a aussi la question du délit
49:42de faciès qui n'est pas une petite question.
49:44Quand on est noir en France
49:46je termine juste avec ça,
49:48quand on est noir en France aujourd'hui
49:50ou avec un faciès d'arabe,
49:52excusez-moi du terme, on a 7 à 10 fois
49:54plus de chances d'être interpellés
49:56et d'être contrôlés par la police
49:58aujourd'hui en France. Et ça c'est une réalité.
50:00Et c'est pareil ensuite quand on est condamné.
50:02File info et on poursuit. 20h53,
50:04Emmanuel Langlois.
50:06Et cet épisode de pollution particule
50:08fine liée à la remontée de poussière du désert
50:10venant du Sud attendue à partir
50:12de demain en Corse et dans la région Paca.
50:14Les autorités invitent les personnes sensibles
50:16à éviter de pratiquer des activités physiques
50:18intenses ou encore à s'exposer
50:20à la fumée de tabac ou au solvant.
50:22Cette situation pourrait d'ailleurs durer
50:24encore plusieurs jours.
50:26A 12 jours maintenant du premier tour des législatives
50:28anticipées, dans un communiqué,
50:30la CGT appelle à voter pour le nouveau front
50:32populaire, au scrutin du 30
50:34juin et du
50:367 juillet.
50:38Le syndicat rompt ainsi avec sa tradition
50:40de ne pas donner de consignes de vote.
50:42La CGT qui appelait jusqu'ici
50:44à faire barrage à l'extrême droite,
50:46passe à voter pour un parti spécifique.
50:48A l'étranger, au moins 323
50:50pèlerins égyptiens ont péri
50:52durant le Hadj, ce grand pèlerinage musulman
50:54alamèque en Arabie Saoudite.
50:56Selon des diplomates arabes, la grande majorité
50:58a succombé à la forte
51:00chaleur. En face à blessures,
51:02aux genoux, l'avait contraint à déclarer
51:04forfait pour la fin de Roland Garros et Wimbledon.
51:06Novak Djokovic confirme
51:08sa participation aux JO de
51:10Paris 2024, le serbe qui
51:12compte bien décrocher le dernier
51:14succès qui manque encore à sa carrière.
51:2020h, 21h,
51:22France Info, les informés,
51:24Bérangère Bonte.
51:26En compagnie ce soir des
51:28informés qui sont Audrey Goutard pour
51:30France Télévisions, Laurent Mouloud pour l'Humanité, Bruno Cotterest
51:32pour le CIVIPOF, on parle des
51:34programmes immigration, on va
51:36parler de la gauche, juste sur le
51:38RN et la droite, il y avait encore des...
51:40Audrey Goutard ?
51:42Si on doit parler effectivement
51:44sur le lien immigration
51:46insécurité que fait le RN,
51:48on voit beaucoup, notamment sur les réseaux sociaux
51:50puisque en matière
51:52de réseaux sociaux, le RN effectivement est très
51:54performant, et bien beaucoup de
51:56de...
51:58pardon, de textes,
52:00de messages, comme quoi effectivement
52:02les femmes, finalement
52:04sous-entendues les femmes françaises,
52:06blanches, sont attaquées par des
52:08migrants et des
52:10OQTF, c'est-à-dire des gens,
52:12des migrants en situation irrégulière.
52:14On voit aujourd'hui, les statistiques sont là.
52:16Sans nier du tout le problème,
52:18il y a une augmentation de la criminalité
52:20en France, donc il ne faut pas le nier, il ne faut pas laisser
52:22penser que les Français délirent
52:24en pensant qu'effectivement ils se
52:26sentent moins bien aujourd'hui.
52:28Mais il y a une réalité quand même, c'est que les
52:30agressions de femmes aujourd'hui,
52:32et notamment les homicides de femmes,
52:34c'est dans le cadre familial, ce sont des féminicides
52:36qui sont commis généralement par les
52:38conjoints, et c'est la très grande
52:40majorité des agressions et des meurtres
52:42de femmes, c'est ce domaine-là.
52:44Ça n'est pas
52:46l'étranger qui fait peur
52:48et l'étranger qui vient de loin.
52:50La gauche
52:52évoque, il ne nous reste plus beaucoup
52:54de temps, mais évoque évidemment ce sujet
52:56de l'immigration, a toujours été
52:58très en retrait quand même,
53:00Bruno Cotteres.
53:02En tout cas, présentant une autre
53:04vision. Une autre vision, c'est clair,
53:06mais également,
53:08pendant la loi Immigration,
53:10ils ne se bousculaient pas à gauche,
53:12pour venir s'exprimer.
53:14C'est lié au fait aussi que
53:16la gauche est porteuse
53:18d'un projet de société
53:20qui mise beaucoup sur la question
53:22de la tolérance culturelle,
53:24le refus au fond du stigmate
53:26contre
53:28celui qui n'a pas les mêmes origines,
53:30contre celui qui n'a pas la même religion,
53:32contre celui qui n'a pas la même couleur
53:34de peau, et qu'au cours
53:36des 30-40 dernières années,
53:38être de gauche,
53:40ça n'a seulement été être
53:42pour la justice sociale, pour l'égalité des chances,
53:44mais ça a été aussi beaucoup pour cette vision
53:46d'une société de l'inclusion et de la tolérance.
53:48C'est une politique d'accueil des migrants plus généreuse,
53:50c'est un statut, il faudra qu'on y revienne,
53:52dans une autre émission,
53:54de déplacer climatique également, c'est toute une série
53:56de mesures qui sont proposées.
53:58La régularisation des sans-papiers.
54:00Mais je reviens à ma question, est-ce que c'est pas une erreur
54:02stratégique de la gauche de ne pas
54:04clairement évoquer ce sujet
54:06qui est quand même une préoccupation
54:08pour beaucoup de Français ?
54:10Il est évoqué
54:12dans le programme,
54:14il y a toute une liste de mesures
54:16que je vous épargne. Je parle trop, mais...
54:18Ils le mettent suffisamment en avant,
54:20d'après vous ?
54:22Ce n'est pas une thématique qu'ils souhaitent mettre en avant,
54:24parce qu'elle n'est pas fondamentale pour eux dans la transformation
54:26de notre société. La question de l'immigration
54:28est agitée et complètement
54:30manipulée par la droite depuis des années,
54:32et il faut quand même le dire.
54:34Ils ont une autre
54:36vision de l'immigration.
54:38L'immigration, c'est une chance pour la France,
54:40une chance culturelle, une chance économique.
54:42Voilà le discours que porte la gauche depuis des années.
54:44Et ces choses-là ne sont pas des slogans,
54:46ce sont des faits.
54:48Le poids économique de l'immigration
54:50aujourd'hui, et de ce qu'apporte
54:52l'apport de l'immigration à la France,
54:54ça a déjà été démontré, c'est un solde
54:56positif en termes de rentrée sociale
54:58quand on fait travailler des gens qui viennent, etc.
55:00Quand ils sont régularisés, quand ils cotisent
55:02aussi aux caisses, etc.,
55:04c'est un apport économique beaucoup plus élevé
55:06que ce qui coûte en prestations sociales en retour.
55:08Et ça, encore une fois, ce sont des choses qui sont
55:10objectivées.
55:12Ça se décide à un niveau européen,
55:14avec les lois d'immigration,
55:16à un niveau national, ça n'est pas...
55:18Dans le programme du Nouveau Front Populaire,
55:20il y a évidemment la garantie, à l'inverse du RN,
55:22du droit du sol.
55:24C'est clairement aussi écrit dans le programme.
55:26Très rapidement, la une de l'UMA de demain, Laurent Mouloud ?
55:28On est sur le soutien de plus en plus
55:30large au Nouveau Front Populaire,
55:32et notamment celui des associations
55:34et des syndicats qui rejoignent
55:36le combat avec eux.
55:37Merci à tous les trois, merci Bruno Cotteres,
55:39merci Audrey Goutard.
55:41Demain, les informés, Cécilia Braclia et Renaud Dely
55:43à 9h. Le matin,
55:45on sera à la déventeur. Bonne soirée.