• il y a 6 mois
Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.

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Transcription
00:00Bonsoir à tous et bienvenue sur LCP, ça vous regarde, ce soir focus sur les élections
00:13législatives, lancées officiellement depuis ce matin, les candidats battent le fer sur
00:18le terrain, tract à la main, une campagne éclair puisqu'ils ont 20 jours, 20 jours
00:22pour convaincre.
00:23Notre grand témoin ce soir s'appelle Jean-Louis Bourlange, c'est un habitué des campagnes
00:28électorales.
00:29Bonsoir, 18 ans député européen, 6 ans député national, sous les couleurs du modem.
00:35Vous avez décidé Jean-Louis Bourlange de tirer votre révérence, vous nous direz pourquoi
00:39et vous livrerez votre regard sur cette dissolution, cette instabilité politique inquiète-t-elle
00:45nos voisins européens ? Sommes-nous affaiblis sur la scène européenne au moment de désigner
00:49les postes clés en Europe ? Ce sont notamment quelques questions que nous vous poserons
00:52tout à l'heure.
00:54Le dépôt des candidatures est clos depuis hier soir, 18h et c'est là, grande, grande
00:59confusion.
01:00La majorité soutient quelques PS, Lyot et LR alors qu'ils sont eux-mêmes divisés
01:05entre les pros et les anti-ciotis.
01:07A gauche, l'alliance du Nouveau Front Populaire va de François Hollande à Philippe Poutou
01:12en passant par l'Antifa, Fichier S, Raphaël Arnaud mais sans les frondeurs Alexis Corbière
01:18ou Raquel Garrido bien décidés à se présenter en candidat libre.
01:23Bruno Donnet tente d'éclairer volontairement dans un instant.
01:26Et puis notre affranchie ce soir s'appelle Isabelle Lasserre, elle reviendra sur les
01:30conséquences de l'arrivée éventuelle au pouvoir du Rassemblement National pour l'Ukraine.
01:34Le RN peut-il couper les budgets et l'aide militaire ? Sa réponse en fin d'émission.
01:40Et puis comme chaque soir, Campagne Express pour ne rien rater de cette drôle de campagne
01:44et vous retrouverez bien sûr Stéphanie Despierre.
01:47Bienvenue à tous, c'est parti pour ça vous regarde ce soir.
01:53Générique
02:02Alors le Président de la République a décidé de dissoudre l'Assemblée Nationale en espérant
02:07une grande clarification, la poutre bouge encore comme le disait Édouard Philippe mais
02:12le paysage politique apparaît plus brouillé que jamais, on va en parler avec nos invités
02:17ce soir, je vous les présente, Benjamin Morel bonsoir, vous êtes maître de conférences
02:21en droit public face à vous Emmanuel Rivière, bonsoir et bienvenue, politologue, enseignant
02:26à Sciences Po et à Paris, un Sorbonne, Richard Verly, bonsoir, bienvenue Richard, correspondant
02:32France-Europe pour le Média Suisse, Blic et puis Jean-Louis Bourlange, vous êtes avec
02:37nous et vous êtes le grand témoin de ça vous regarde ce soir.
02:42Alors les candidats aux législatives avaient jusqu'à hier 18h pour déposer leur candidature
02:48en préfecture, on va essayer d'y voir plus clair et c'est le récap.
02:52Bonsoir Bruno Donnet, bonsoir Brigitte, bonsoir, alors la recomposition politique est toujours
03:06à l'œuvre, on va le voir dans ces candidatures, pour autant pas si évident pour les électeurs
03:10de s'y retrouver avec toutes ces étiquettes, on a un triptyque très confus.
03:14Oui, vous vous souvenez Brigitte du terme qu'Emmanuel Macron avait choisi il y a à
03:18peine huit jours pour justifier la dissolution.
03:20Cela vaut mieux que tous les arrangements, toutes les solutions précaires, c'est un
03:26temps de clarification indispensable.
03:29Il en appelait à la clarification, seulement voilà, une semaine plus tard, les trois grands
03:34blocs politiques auraient plutôt sombré sous un épais brouillard de confusion.
03:39Alors à gauche d'abord, vendredi, youpi, c'était l'Union sacrée.
03:43Vous l'avez fait, nous avons réussi à nous mettre d'accord sur la loi.
03:53Le nouveau front populaire avait réussi à rassembler toute la gauche, mais quelques
03:58heures plus tard, patatras, cinq députés de la France insoumise n'étaient pas réinvestis,
04:02virés par Jean-Luc Mélenchon.
04:04C'est totalement mesquin, petit, un règlement de compte alors que l'enjeu c'est d'éviter
04:09que l'extrême droite prenne le pouvoir.
04:11Les frondeurs de la France insoumise hurlaient à la purge, pas du tout, leur répondait
04:16le patron, bien abrité derrière un argument chiffré.
04:19Et moi, est-ce que je me plains d'avoir été purgé ? Je ne suis pas candidat dans une
04:24circonscription, parce que comme il y a 100 circonscriptions de moi, il n'y en a pas pour
04:28moi.
04:29Le 30 juin prochain, LFI aura tout de même 229 candidats, les socialistes 175, les verts
04:3692 et le parti communiste 50.
04:39Alors là, il y a une relance.
04:42Alors là, vous auriez pu me dire, écoute de la majorité, Bruno, est-ce qu'elle fait
04:47preuve de davantage de clarté ? Ce à quoi je vous aurais répondu, Brigitte, que pour
04:51répondre à votre question, il faut d'abord écouter très attentivement ce que disait
04:55Gabriel Attal hier soir.
04:57Comment ceux qui ont toujours défendu le changer la vie pour les Français peuvent se retrouver
05:01derrière ceux qui veulent gâcher la vie des Français et de notre pays ?
05:05Il dénonçait l'alliance baroque entre des insoumis bordélisateurs d'Assemblée nationale,
05:11le NPA du facétieux Philippe Poutou et un ancien président de la République.
05:17Je suis venu ici pour vous annoncer ma candidature pour la première circonscription de la Corrèze.
05:24Pas cohérent, disait Gabriel Attal.
05:26Du coup, on s'attendait à ce que la majorité envoie un candidat solide pour faire barrage
05:31au dangereux bolchevik que serait devenu François Hollande.
05:34Pas du tout.
05:35Monsieur François Hollande, je crois que le calcul qui a été fait, c'est de constater
05:38qu'il n'y avait pas de candidat de la majorité qui était susceptible de pouvoir l'emporter.
05:43Voilà.
05:44Voilà.
05:45La majorité n'a pas investi de candidat face à François Hollande, mais pas non plus
05:49face à Jérôme Gage ou à Dominique Pottier.
05:52Et elle a aussi choisi de s'effacer devant certains candidats LR.
05:55Les partisans d'Emmanuel Macron seront donc présents dans seulement 489 circonscriptions,
06:01ce qui signifie, Brigitte, que la majorité présidentielle et ses alliés ont d'ores
06:05et déjà renoncé à au moins 80 sièges.
06:08Au moins 80 sièges.
06:09Alors enfin Bruno, m'en sont les droites alors ?
06:11Alors, la droite républicaine est aujourd'hui quasiment invisible.
06:15Quant au Rassemblement national, eh bien, il est subitement devenu très obscur.
06:20Figurez-vous que toutes ces propositions ont subitement disparu de la profession de foi
06:25pour les législatives.
06:26Par exemple, la suppression de l'impôt sur les revenus pour les moins de 30 ans, envolée.
06:33L'exonération de charges pour les entreprises qui augmenteraient les salaires, évaporée.
06:37Quant au retour sur la réforme des retraites, finalement, devinez un peu pour quand ce sera ?
06:43Dans un deuxième temps.
06:44Nous n'avons pas abandonné notre programme.
06:45Nous prenons simplement…
06:46Le deuxième temps, ça veut dire quoi ?
06:47Parce que la deuxième moitié du mandat de Jean-Daniel Bardella.
06:52Bref, vous l'avez compris.
06:54Les urgences pointées par le Rassemblement national pourront finalement attendre.
06:59Quant à cette campagne pour les législatives, elle ressemble de plus en plus à un splendide oxymore.
07:06Une obscure clarté.
07:08Merci Bruno Donnet pour ce récap ce soir.
07:12Alors, Benjamin Morel, on va commencer avec vous.
07:15Le président de la République a souhaité cette dissolution pour faire une grande, grande clarification.
07:20Est-ce que ce n'est pas plutôt la grande, grande confusion ?
07:22Ah, c'est la grande, grande confusion.
07:23Évidemment, quand vous prenez tous les états-majors politiques de cours et qu'ils doivent s'unir
07:27et se préparer pour une campagne qui dure au maximum trois semaines avant le premier tour,
07:33évidemment, vous ne clarifiez pas tout à fait le paysage politique.
07:35Et ce qui nous guette, c'est probablement pas une clarification non plus à l'Assemblée nationale.
07:41Il y a deux options, une majorité RN qui est possible, mais peut-être pas la plus probable.
07:45Et ensuite, pas de majorité du tout.
07:46S'il n'y a pas de majorité du tout, à ce moment-là, ça veut dire que demain,
07:50nous aurions un gouvernement qui ne pourrait pas tenir.
07:52Qui serait renversé par la première motion de censure qui passerait.
07:55Et dans ce cas-là, on n'a pas inventé un droit constitutionnel pour tenir, justement, une absence de majorité.
08:01Les majorités relatives, on sait faire, mais l'absence de majorité, ça, en revanche, c'est plus compliqué.
08:05Auquel cas ? Eh bien, on aura une Assemblée très divisée,
08:08dans une période internationale et économique très complexe.
08:11Peut-être un gouvernement technique.
08:13Tout ça pendant un an.
08:14Ce n'est pas ce qu'on appelle de la clarté.
08:16Ce n'est pas ce qu'on appelle de la clarté.
08:17Richard Verli, on a des blocs, trois blocs, une tripolarisation de la vie politique.
08:21Ils sont cohérents ou pas, ces blocs ?
08:23C'est difficile à dire.
08:24Moi, je vois quand même des clarifications.
08:26Au fond, c'est l'addition d'un certain nombre de clarifications qui créent la confusion.
08:32Regardez, par exemple, on comprend que du côté de la France insoumise,
08:36c'est un parti que Jean-Luc Mélenchon tient d'une manière ferme,
08:40puisqu'il a réussi à le purger.
08:41C'est quand même une clarification.
08:43Ça veut dire que ceux qui, demain, devront travailler avec la France insoumise
08:46devront, quoi qu'ils en disent, travailler avec M. Mélenchon,
08:50qui est le patron de cette force politique.
08:52On le sait maintenant, c'est clair avec ce que vous venez d'évoquer.
08:55Autre clarification, on voit que le RN est prêt à renier ces promesses.
09:00Il y a quand même François Ruffin, il y a quand même Clémentine Autain
09:02qui ont des velléités d'indépendance aussi.
09:04Néanmoins, c'est Mélenchon le patron, et tout le monde l'a compris,
09:07même s'il n'est pas candidat à une circonscription.
09:09Clarification du RN, qui est prêt à des contorsions extrêmement acrobatiques
09:14pour apparaître comme un parti de gouvernement,
09:16puisqu'il renonce à un certain nombre de ses propositions phares.
09:19Donc, oui, il y a des clarifications,
09:21mais la somme de celles-ci, si vous voulez,
09:24elle ne crée pas le paysage politique clarifié
09:27dont rêvait apparemment Emmanuel Macron.
09:30Et même au sein de sa force politique Ensemble,
09:33enfin, Renaissance Ensemble,
09:35il y a aussi clarification d'un certain nombre d'accords électoraux,
09:38mais on ne comprend pas non plus complètement la logique.
09:41Donc, c'est une clarification qui n'est pas très claire.
09:43Et pour vous, Emmanuel Rivière,
09:45est-ce que les électeurs peuvent s'y retrouver
09:47dans ce marasme du paysage politique ambiant ?
09:51Déjà, ils vont davantage s'y retrouver qu'au moment des élections européennes.
09:54Il n'y aura pas 37 panneaux, il y en aura beaucoup moins
09:57et il y aura probablement des affiches sur chacun des panneaux.
10:00Mais je pense que c'est aussi les électeurs
10:02qui vont apporter des clarifications, finalement.
10:04Probablement pas celles qu'espérait Emmanuel Macron,
10:07mais il va y avoir une clarification
10:09sur est-ce que les électeurs français
10:11considèrent qu'il y a un énorme enjeu ou pas.
10:14Peut-être bien que oui,
10:15parce qu'on voit tous les indicateurs,
10:17ils sont plutôt montrés performants pour les européennes,
10:20sur une hausse de la participation.
10:22Ils vont dire...
10:23À combien on peut l'estimer, cette participation ?
10:25Elle était très faible en 2022, 40 %,
10:27ce qui était quasiment historique.
10:2947 %, là, on est au-delà de 60,
10:32d'après ces indicateurs, et ça ne paraît pas étonnant.
10:34Finalement, vous avez deux grands moteurs de la participation,
10:36qui sont l'espoir et la peur.
10:38Mais ça dépend à qui elle profite, cette participation.
10:40On le verra.
10:43Il y a plusieurs hypothèses.
10:45Mais je voudrais revenir sur le fait
10:47qu'il va y avoir une autre clarification,
10:49c'est est-ce que ce pays veut ou pas être gouverné
10:51par le Rassemblement national ?
10:53Certains le veulent, d'autres pas du tout,
10:55mais on va un peu compter.
10:57Puis après, il y a des clarifications
10:59à l'intérieur des partis, par rapport à un enjeu
11:01qui taraude l'électeur de gauche.
11:03Et on le verra peut-être un peu plus subtilement,
11:06il y aura peut-être des différences de performance,
11:09selon l'étiquette du candidat Front populaire,
11:12s'il est LFI, si il est socialiste, etc.
11:14Et là, peut-être que les électeurs diront
11:16de quelle gauche ils veulent plus
11:18et de quelle gauche ils veulent moins.
11:20Ils auront l'occasion de le dire un peu au premier tour
11:22et un peu au second tour,
11:24avec, évidemment,
11:26des enjeux aussi
11:28pour la troisième bloc.
11:30Est-ce que les électeurs vont dire
11:32avec clarté s'ils veulent sanctionner
11:34ou pas
11:36Renaissance ?
11:38Et le gouvernement
11:40est le pouvoir exercé par les mêmes voix ?
11:42Confirmer le vote des Européennes ou pas ?
11:44Il se trouve qu'il y a quelque chose qui existe
11:46entre le Rassemblement national des Renaissance,
11:48qui s'appelle Les Républicains.
11:50Là, vraiment, je crois que
11:52pour les électeurs,
11:54la clarification doit encore attendre
11:56quelques jours, parce qu'il y a encore
11:58un peu de confusion.
12:00On va y revenir. Jean-Louis Bourlange,
12:02par essence, par nature,
12:04la dissolution, c'est pour clarifier les choses.
12:06Quand un président dissout,
12:08c'est pour avoir une majorité à sa botte,
12:10en général ?
12:12Je ne sais pas. Si vous me posiez la question
12:14de savoir si, à la place du président de la République,
12:16j'aurais fait le même choix
12:18que celui qui l'a fait, je vous répondrais non.
12:20Je crois que c'est un exercice
12:22à haut risque.
12:24Les dissolutions, ça correspond
12:26à des schémas assez précis.
12:28Le premier schéma,
12:30c'est quand on dessaisit
12:32une oligarchie
12:34et on confie un pouvoir au peuple.
12:36On appelle au peuple en disant
12:38de se saisir de ce pouvoir.
12:40C'est la dissolution de 62,
12:42où le général de Gaulle a dit
12:44que ce ne sont plus les élus
12:46qui choisiront le président
12:48de la République, mais les citoyens.
12:50Ils ont voté pour.
12:52Le second cas de figure,
12:54c'est un appel
12:56pour rétablir le suffrage universel
12:58menacé
13:00par la rue.
13:02C'est le cas en mai 68.
13:04Il y a le désordre à Paris.
13:06La solution, suggérée
13:08au général de Gaulle
13:10par son premier ministre,
13:12c'est de dire qu'on en appelle
13:14au suffrage universel.
13:16Dans l'histoire intérieure française,
13:18depuis 1848,
13:20c'est toujours le suffrage universel
13:22qu'il emporte sur la rue
13:24quand il y a un conflit entre les deux.
13:26Et ça marche.
13:28Là, c'est quand même tout à fait autre chose,
13:30parce que c'est là où je trouve
13:32que j'ai du mal à comprendre la démarche.
13:34On en appelle du suffrage universel
13:36au suffrage universel.
13:38C'est-à-dire qu'on dit,
13:40en trois semaines,
13:42vous vous êtes trompé,
13:44vous avez voté d'une certaine façon.
13:46C'est le coup du référendum de 2005.
13:48Comment ?
13:50C'est le coup du référendum européen.
13:52Le référendum européen,
13:54c'était différent.
13:56C'est un cas
13:58différent.
14:00Le problème du référendum...
14:02C'est un autre problème du référendum.
14:04Le référendum de 2005,
14:06c'était pour donner de la solennité
14:08à une décision qu'on croyait largement partagée,
14:10qui s'apparente, par exemple,
14:12au référendum sur l'Algérie,
14:14où les Français étaient de droite ou de gauche,
14:16étaient majoritairement favorables,
14:18devenus favorables à l'indépendance de l'Algérie.
14:20Et en 2005,
14:22ça n'a pas marché,
14:24parce qu'en réalité,
14:26le produit qu'on a mis en service
14:28n'a pas été clairement identifié
14:30et qu'il n'y avait pas
14:32une majorité profonde
14:34pour le soutenir.
14:36Et donc, on a pris
14:38ce référendum
14:40comme un élément de frustration.
14:42Là, c'est différent.
14:44Le président est devant,
14:46dimanche dernier,
14:48il est devant un résultat
14:50qui est défavorable à sa famille
14:52et il demande aux Français
14:54de voter contre.
14:56Et c'est très logique,
14:58sur la durée.
15:00C'est très logique de prendre son temps,
15:02de faire la démonstration
15:04en quelques semaines ou en quelques mois
15:06qu'effectivement, les choix faits
15:08par les Français ne sont pas les bons,
15:10mais c'est extrêmement difficile
15:12de leur demander, à 15 jours d'intervalle,
15:14de se déjuger.
15:16Et le risque est donc,
15:18et c'est un peu ce à quoi on assiste
15:20dans cette première partie de la campagne,
15:22d'une amplification
15:24de la décision du vote des Français.
15:26Et c'est en cela que c'est,
15:28comme dirait un illustre homme politique,
15:30c'est une expérimentation
15:32un peu hasardeuse.
15:34Alors, on va aller voir du côté des électeurs
15:36les Républicains pour voir dans quel état
15:38d'esprit ils se trouvent avant ce scrutin.
15:40À la Garenne-Colombe,
15:42où le député les Républicains Philippe Juvin,
15:44candidat sortant, a longtemps été maire,
15:46les avis divergent.
15:48Reportage Baptiste Gargui-Chartier.
15:54Il y a beaucoup d'opposition,
15:56beaucoup de divisions,
15:58donc pour nous,
16:00c'est difficile, je trouve,
16:02de se repérer là-dedans.
16:04Dans ce bastion de droite,
16:06la majorité présidentielle ne présentera aucun candidat
16:08face au député LR sortant Philippe Juvin.
16:10Et cela fait suite à l'accord
16:12scellé avec une partie des Républicains
16:14dans les Hauts-de-Seine.
16:16Dans ce café du centre-ville,
16:18l'alliance divise.
16:20Ça m'interroge parce que je pense
16:22que ça crée toujours de la confusion
16:24auprès des citoyens.
16:26Et puis en même temps,
16:28j'y vois aussi une stratégie politique
16:30de conserver pour le député sortant
16:32son poste à l'Assemblée nationale.
16:34Moi, ces démarches-là,
16:36l'espèce de cuisine comme ça,
16:38avec des gamélards qui vont aux alliances
16:40pour avoir un poste,
16:42j'aime pas ça du tout.
16:44Mais d'autres électeurs, au contraire,
16:46approuvés, comprennent cette alliance,
16:48même si la question de l'avenir du parti se pose.
16:51Oui.
16:53C'est le chaos.
16:55La droite qui fait alliance
16:57avec le camp présidentiel,
16:59sur beaucoup d'idées,
17:01ils sont sur les mêmes orientations.
17:03Donc ça me choque pas.
17:05Avec le Rassemblement national,
17:07par contre, ça, oui.
17:09Une campagne express
17:11qui vient à peine de débuter.
17:13Dans la ligne de mire de cette alliance
17:15entre macronistes et républicains,
17:17il y a aussi cette nécessité
17:19de faire des électeurs parfois déboussolés,
17:21à l'image d'Alicia,
17:23commerçante depuis 18 ans
17:25qui pourrait bien s'abstenir.
17:27Je sais même pas quoi penser des alliances.
17:29Elles se font, je pense,
17:31pour toutes les élections, toujours.
17:33Aujourd'hui, c'est ce que je dis,
17:35je pense qu'il faut une vraie politique
17:37qui est mise en place pour tout le monde.
17:39Et il faut oublier personne.
17:41La question est pour l'heure dans toutes les têtes.
17:43Cet accord local entre macronistes et républicains
17:45portera-t-il ses fruits
17:47lors du scrutin ?
17:49Benjamin Morel,
17:51vous comprenez cette confusion
17:53dans la tête des électeurs LR ?
17:55Bien sûr, il faut comprendre ce que c'est LR, historiquement.
17:57LR, c'est ce qu'on appelle un parti attrape-tout.
17:59Vous donnez des signaux contradictoires
18:01à beaucoup d'électorats différents
18:03avec deux objectifs.
18:05D'abord, parier sur une identité politique.
18:07La droite, c'est nous.
18:09Et de l'autre côté, parier sur la perspective d'une victoire.
18:11Et donc, ce faisant, espérer attendre une masse critique électorale
18:13pour l'emporter.
18:15C'est ce qui fait que la vie sociologique est floue.
18:17Et que qui plus est, la perspective d'une victoire
18:19est très limitée.
18:21Historiquement, ces dernières années,
18:23il restait un bloc sociologique.
18:25Retraités, CSP+, de centre droit.
18:27Sur ce bloc sociologique, Emmanuel Macron a mordu.
18:29Depuis 2019, il a récupéré une partie de ses électeurs.
18:31Et si vous prenez les dernières européennes,
18:33on voit que le RN aujourd'hui,
18:35lui aussi, mort.
18:37Sur les retraités, sur les CSP+,
18:39alors évidemment, beaucoup moins que sur d'autres catégories,
18:41mais aujourd'hui, c'est plus tout à fait un tabou.
18:43Et donc, ça change quelques natures.
18:45C'est-à-dire que, Naguère, vous aviez vraiment deux électorats de droite.
18:47Et donc, ces deux électorats se rencontraient peu.
18:49Votre voisin, quand vous étiez un CSP+,
18:51ou un retraité,
18:53il votait pas RN. Aujourd'hui, si.
18:55Et donc, ce faisant, si mon voisin vote RN,
18:57est-ce que vraiment le vote RN est tout à fait tabou ?
18:59Ça, chez les élus de droite,
19:01ça crée une grande confusion.
19:03Par ailleurs, on a un parti dont il faut bien comprendre
19:05qu'il est divisé à la fois
19:07avec une base militante qui se radicalise,
19:09mais également avec des élus locaux.
19:11Et aujourd'hui, LR est le premier parti de France
19:13en termes d'élus locaux.
19:15Ces élus locaux, ils sont élus souvent par une base plutôt centriste.
19:17Et donc, ils ne peuvent pas s'aventurer
19:19dans une alliance avec le RN.
19:21Donc, vous avez un gros parti
19:23qui a des intérêts très contradictoires
19:25entre ces différents segments,
19:27qui ne peut plus vraiment, à court terme, arriver au pouvoir.
19:29Et vous avez des électeurs
19:31qui, évidemment, aujourd'hui sont perdus
19:33parce que le parti n'est plus en capacité de leur parler.
19:35Emmanuel Rivière,
19:37est-ce que ce qu'a fait Éric Ciotti,
19:39dans son rapprochement avec Marine Le Pen,
19:41il libère finalement les électeurs de droite
19:43en se disant
19:45que c'est acceptable finalement
19:47si le chef des Républicains,
19:49parce qu'il y a cette culture du chef aussi à droite,
19:51il dit qu'on peut voter RN ?
19:53Il libère et il en perd.
19:55Il y a la moitié des électeurs républicains
19:57qui considèrent qu'il ne faut pas
19:59s'allier avec le Rassemblement national
20:01et dans cette moitié, il y en a 36%,
20:03donc un tiers, en fait,
20:05qui ne pensent vraiment pas du tout.
20:07Et vous avez l'autre moitié qui considère,
20:09et depuis longtemps, que c'est naturel
20:11parce qu'on partage des valeurs,
20:13parce qu'on partage des ambitions communes, etc.
20:15Et puis, ce qui a changé aussi,
20:17c'est que quand on entend le discours
20:19du leader de droite sur le RN
20:21et la raison pour laquelle il y a une digue infranchissable,
20:23on entend parler
20:25de marasme économique
20:27en cas de victoire du RN,
20:29de caractère irréaliste
20:31de retour à la réforme des retraites, etc.,
20:33d'incapacité à gouverner,
20:35c'était pas ça, la digue, en fait.
20:37La digue, quand j'étais petit,
20:39et la raison pour laquelle
20:41Jacques Chirac
20:43et puis Nicolas Sarkozy
20:45et d'autres disaient ce n'est pas possible,
20:47c'était l'héritage
20:49et l'ancrage du Front national à l'époque
20:51et son passé,
20:53proche de l'extrême droite française,
20:55les relents d'antisémitisme,
20:57parfois assumés, etc.
20:59Donc, à partir du moment où les raisons
21:01deviennent non plus des terrains essentiels
21:03mais des capacités à gouverner
21:05exprimées par des gens
21:07dont les électeurs,
21:09une grande partie des électeurs pensent
21:11qu'ils sont eux-mêmes incapables de gouverner,
21:13qu'ils sont dans l'échec,
21:15la digue ne tient plus vraiment.
21:17Il y a les deux aspects. Il y a la division
21:19de leur électorat et puis le changement
21:21de pied sur les raisons pour lesquelles
21:23il faudrait ne pas voter pour le RN
21:25ou ne pas s'allier pour le RN.
21:27Qu'est-ce qui partage en commun
21:29les électeurs de droite
21:31et les électeurs du RN ?
21:33Écoutez, aujourd'hui,
21:35si on regarde les programmes,
21:37les priorités,
21:39il est évident que du côté
21:41de l'électorat de la droite traditionnelle,
21:43un sujet comme l'immigration
21:45est monté très fort également
21:47et ça amène ces électeurs à se retrouver
21:49proches des électeurs du RN.
21:51Moi, ce qui me surprend,
21:53c'est ces deux choses.
21:55D'abord, je trouve qu'il fallait
21:57s'y attendre, c'était même écrit
21:59ce qu'allait faire Éric Ciotti,
22:01non seulement parce que lui-même
22:03est depuis des années à l'unisson
22:05dans le discours du RN
22:07et d'autre part parce qu'il y a l'exemple italien,
22:09l'Italie, c'est quand même pas très loin de Nice,
22:11qui montre que Mme Mélanie
22:13a fait une alliance avec Forza Italia,
22:15le parti de M. Berlusconi,
22:17qu'on peut comparer au Républicain.
22:19Sauf que Mélanie n'est pas toute seule.
22:21Elle est quand même assez isolée.
22:23Le fait est que cette alliance,
22:25elle a marché y compris pour Forza Italia
22:27qui vient de progresser aux élections européennes.
22:29Il faut quand même l'avoir en tête, et M. Ciotti,
22:31c'est des choses qu'il regarde. L'autre chose
22:33qui me surprend, alors là, moi, je ne comprends pas,
22:35mais c'est pas nouveau, c'est pas ce scrutin,
22:37c'est pourquoi la droite française a arrêté de parler d'économie,
22:39a arrêté de parler au milieu d'affaires,
22:41a arrêté de tenir ce discours
22:43qu'on attend d'un parti de droite,
22:45c'est-à-dire de défendre le secteur privé,
22:47la capacité à générer du profit,
22:49au fond, à défendre le capitalisme.
22:51Alors là, peut-être que Jean-Louis Bourlange peut m'expliquer,
22:53moi, je ne comprends pas pourquoi la droite
22:55française est finalement devenue
22:57quasiment anticapitaliste.
22:59Vous y comprenez quelque chose, Jean-Louis Bourlange ?
23:01Où est passée la droite ?
23:03Je trouve que l'interrogation de Richard Verli
23:05est tout à fait fondée.
23:07Moi, j'ai une tradition
23:09Sciences Po, c'est,
23:11je crois comme Albert Thibaudet,
23:13le grand chroniqueur des années 30,
23:15que la politique, ce sont d'abord
23:17des idées. Or, ce qui
23:19me frappe, c'est qu'il y a
23:21effectivement un clivage idéologique
23:23très profond
23:25au sein de la société française
23:27et que ce clivage passe
23:29au milieu de la droite.
23:31Il y a des gens qui sont,
23:33comme le soulignait
23:35Richard à l'instant,
23:37qui sont libéraux et d'autres
23:39qui sont dirigistes et protectionnistes.
23:41Il y a des gens qui sont pour
23:43un Etat autoritaire
23:45et des gens qui sont attachés à la démocratie
23:47représentative et libérale,
23:49de tradition démocrate chrétienne
23:51ou républicaine façon Jules Ferry.
23:53Il y a des gens qui sont
23:55attachés à la construction
23:57européenne et des gens qui sont
23:59souverainistes. Il y a des gens
24:01qui sont attachés à la relation
24:03de solidarité
24:05occidentale avec nos alliés
24:07et des gens qui regardent
24:09vers Moscou. Ce sont
24:11des clivages massifs.
24:13Ils divisent la droite française
24:15et notamment le LR
24:17et elle n'a pas fait son choix. Nous,
24:19dans la majorité présidentielle,
24:21c'est sur ce choix
24:23libéral, social, européen,
24:25solidaire de nos alliés
24:27que s'est construit cette majorité.
24:29Ce qui est intéressant,
24:31c'est que de l'autre côté aussi,
24:33il y a la même rupture
24:35entre, par exemple,
24:37un Glucksmann et un Mélenchon,
24:39c'est évidemment le jour
24:41et la nuit. Je crois qu'il était
24:43logique, même si Macron est détesté
24:45aujourd'hui par un grand nombre de Français,
24:47le macronisme correspond à quelque chose
24:49de très profondément
24:51cohérent dans la société
24:53française et c'est ça
24:55qui se produit et là, je trouve que
24:57effectivement, les LR
24:59devraient clairement faire...
25:01C'est pas simplement l'opposition
25:03à ORN, c'est pas simplement l'héritage.
25:05Effectivement, vous avez raison,
25:07la tradition des assassins de De Gaulle,
25:09la tradition pétainiste, tout ça existe.
25:11Non, ce sont les choix aujourd'hui
25:13et aujourd'hui, il y a un choix
25:15à faire, on voit bien qu'LR...
25:17Mais le choix économique, on comprend,
25:19mais le choix sur l'immigration,
25:21est-ce que le président a été suffisamment clair
25:23pour les LR ?
25:25Les Français sont très inquiets
25:27du pouvoir d'achat. Ce sont deux
25:29thèmes qui sont largement
25:31mythiques. Non pas que l'immigration
25:33soit pas un problème, mais personne
25:35n'a la solution. Personne.
25:37Mélanie a montré qu'elle n'avait pas la solution,
25:39les Britanniques ont
25:41fait le Brexit et ont montré
25:43qu'ils n'avaient pas la solution,
25:45et nous avons un problème très difficile
25:47d'intégration de population.
25:49Regardez le patronat, il dit
25:51que si nous n'avons pas un flux
25:53régulier, limité, mais régulier,
25:55d'immigrés, ça sera un problème
25:57pour la croissance.
25:59Et le pouvoir d'achat, c'est la même chose.
26:01Les gens qui sont pour le pouvoir d'achat,
26:03ça me fait quand même rigoler.
26:05Qu'est-ce que c'est que le pouvoir d'achat,
26:07sinon ce que produisent les Français ?
26:09Est-ce que le gouvernement, du jour au lendemain,
26:11va dire qu'on va produire plus ?
26:13Oui, à condition de faire une politique de croissance,
26:15comme ont fait les Américains,
26:17ou alors on redistribue,
26:19mais la France est déjà le pays
26:21le plus redistributif du monde.
26:23Donc, il y a là quelque chose,
26:25de grandes attentes. Il y a un écart
26:27profond entre les attentes des Français
26:29et les besoins réels du pays.
26:31Ce pays a besoin de modernisation,
26:33a besoin d'Europe, a besoin
26:35de solidarité sur les valeurs démocratiques,
26:37a besoin de solidarité avec l'Ukraine,
26:39a besoin d'une quantité de choses comme ça,
26:41et les Français se reconnaissent
26:43dans quelque chose de différent.
26:45Je reviens, juste en un mot,
26:47sur la question
26:49de LR.
26:51Je trouve qu'effectivement,
26:53je suis d'accord avec
26:55ce que dit Richard Verli.
26:57M. Ciotti fait un choix,
26:59c'est le contraire du choix que je fais,
27:01parce que je ne suis pas LR,
27:03qui dit, bon, clarifions les choses,
27:05et je vais être un petit parti
27:07dans la roue,
27:09roulant dans la roue
27:11du Rassemblement national.
27:13Les autres,
27:15certains, comme, par exemple,
27:17Jean-Didier Berger,
27:19à qui j'ai passé le relais dans ma circonscription,
27:21qui est LR,
27:23disent qu'il faut faire
27:25un arc républicain
27:27assez profond, et c'est comme ça
27:29qu'on pourra construire. Et puis, au milieu,
27:31il y en a qui ne savent pas où ils vont.
27:33Alors ça, je dis, quand la maison brûle,
27:35soit vous prenez l'escalier,
27:37soit, c'est plus dangereux,
27:39mais ça peut marcher, vous prenez l'ascenseur,
27:41mais si vous refusez et l'escalier,
27:43et l'ascenseur, vous brûlez.
27:45Alors, Jean-Louis Bourlange,
27:47maintenant, on va parler de la gauche,
27:49si vous le voulez bien. A gauche,
27:51quelques images, peut-être, de Montreuil,
27:53en Seine-Saint-Denis, où est réunie
27:55l'ensemble de la gauche,
27:57avec ce nouveau front populaire
27:59qui s'est constitué, rassemblant
28:01toutes les forces de l'ancienne
28:03NUP. Ils sont réunis pour leur
28:05premier meeting, ce soir.
28:07Benjamin Morel,
28:09donc, ce nouveau front populaire,
28:11on a appris, ce week-end, qu'il allait de François Hollande
28:13jusqu'au NPA,
28:15de Philippe Poutou.
28:17C'est cohérent ou pas ?
28:19Alors, si vous me demandez si ça fait
28:21une perspective de gouvernement
28:23qui puisse être cohérente, j'ai en effet
28:25quelques doutes. Mais est-ce que, vraiment, le front populaire,
28:27aujourd'hui, a pour objectif de former un gouvernement ?
28:29J'ai également quelques doutes.
28:31A part entrer dans des considérations de sociologie électorale,
28:33mais la victoire de la gauche, au sens
28:35d'une majorité absolue devant laquelle
28:37un gouvernement pourrait être responsable...
28:39Elle n'est pas possible le 30 juin ou le 7 juillet prochain ?
28:41Rien n'est impossible, mais pour tout un tas de raisons, ça va être compliqué.
28:43D'abord, parce que vous avez une concentration électorale
28:45dans certaines circos qui fait que,
28:47malgré les bons scores, ça ne se répartit pas
28:49uniformément. Et l'autre élément,
28:51c'est qu'au second tour, une partie de l'électorat
28:53centriste aura probablement du mal
28:55à donner le point à la gauche contre le RN.
28:57Et donc, ça risque d'être assez
28:59compliqué. Donc, l'objectif de ce
29:01programme négocié
29:03extrêmement rapidement et de ses investitures
29:05diverses, c'est d'abord
29:07d'avoir un groupe, des groupes
29:09de gauche importants et de ne pas
29:11ouvrir la voie à une majorité absolue
29:13du RN, ce en quoi la gauche
29:15en effet peut performer. On peut en effet avoir
29:17des groupes de gauche plus importants
29:19que dans la législature précédente.
29:21Parce que, tout bêtement, les lois
29:23du mode de scrutin, elles sont simples. Si vous partez
29:25diviser avec le mode de scrutin majoritaire de tour, vous êtes
29:27mort. Donc, la gauche avait besoin de cet accord
29:29et qui plus est, vous avez quand même une fluidité
29:31dans l'électorat de gauche. 80%
29:33des électeurs de gauche voulaient l'Union.
29:35Alors, certains iront voter, peut-être pour
29:37un parti qu'ils n'aiment pas, pour un François Hollande
29:39ou pour un candidat à la FI, en reculant.
29:41Peut-être certains s'abstiendront,
29:43mais majoritairement quand même,
29:45il y aura un front des gauches, tout bêtement, parce que
29:47derrière, il y a la menace du Rassemblement national.
29:49Le vrai problème va plus être
29:51le second tour, parce que là, l'électeur centriste...
29:53Quand il y a le choix entre le RN et
29:55le Nouveau Front Populaire.
29:57Et là, une partie de l'électorat centriste
29:59aura quand même du mal à faire
30:01le choix de la gauche
30:03contre le RN. Ça dépendra peut-être quel candidat
30:05de gauche. Avec un discours de la majorité
30:07qui renvoie dos à dos les deux extrêmes.
30:09Donc, cette question-là va se poser.
30:11Il n'est pas sûr que là-dessus,
30:13la campagne qui va devoir être polarisée
30:15du Nouveau Front Populaire
30:17permette d'attirer l'électeur centriste.
30:19Jean-Luc Bolland, j'ai un petit mot.
30:21Je suis en désaccord,
30:23enfin, pas en désaccord, mais je fais une observation
30:25un peu différente. Je crois que
30:27cette stratégie révèle,
30:29en réalité, quelque chose de très grave
30:31qui est une préférence pour le RN.
30:33Parce que si vous vouliez
30:35lutter contre le RN,
30:37il n'y avait qu'un seul système.
30:39C'était que tous les gens,
30:41Glucksmann, Hollande, etc., fassent un accord
30:43majoritaire
30:45avec
30:47le centre, les macroniens,
30:49et une partie du LR.
30:51On lutte contre le RN
30:53quand l'objectif premier,
30:55c'est qu'on ne choisisse pas ses adversaires,
30:57on ne choisisse pas ses amis
30:59en politique, on choisisse ses adversaires,
31:01disait Raymond Aron. Et là, c'est vrai.
31:03Si vous vouliez avoir une stratégie,
31:05si la gauche voulait avoir
31:07une stratégie anti-RN,
31:09elle aurait choisi
31:11l'alliance avec nous, et nous aurions
31:13tous gagné.
31:15Il y aurait eu des différences programmatiques,
31:17mais elles seraient moindres que celles
31:19qui étaient très justement soulignées
31:21au sein de la gauche.
31:23Ce qui m'inquiète, c'est que derrière tout ça,
31:25il y a effectivement,
31:27au sein de l'ensemble français,
31:29une sorte de
31:31régression nostalgique
31:33pour des choix politiques
31:35qui sont très inquiétants,
31:37qui sont protectionnistes, qui sont anti-européens,
31:39qui sont frileux,
31:41qui sont des choix d'anxiété,
31:43d'inquiétude...
31:45...entre le RN
31:47et le FPP.
31:49Je vous suis d'un point de vue programmatique.
31:51En revanche, il n'est pas certain que l'électorat est suivi.
31:53Encore une fois, 8 électeurs de gauche sur 10
31:55qui disent qu'on veut l'union.
31:57L'identité de gauche dans la matière est très forte.
31:59Ces électeurs n'auraient probablement pas voté
32:01pour une candidature d'union
32:03centriste élargie à la gauche.
32:05Il y a un grand enjeu.
32:07Pourquoi François Hollande, aujourd'hui, se présente ?
32:09Il se présente également
32:11parce qu'il sait que si demain,
32:13il veut apparaître comme étant un leader de gauche,
32:15il ne peut pas manquer le rendez-vous de l'union.
32:17Si jamais il manque le rendez-vous de l'union,
32:19s'il s'en écarte, il ne peut pas, demain,
32:21dire qu'il incarne cette gauche-là.
32:23Alors évidemment, il n'est pas d'accord avec Jean-Luc Mélenchon,
32:25mais il a besoin de cette étiquette.
32:27Emmanuel Rivière...
32:29Emmanuel Macron nous a fait le coup plusieurs fois,
32:31de moi ou le chaos.
32:33Est-ce que là, j'allais dire,
32:35la corde n'est pas trop usée ?
32:37Je pense qu'elle a cassé.
32:39Mais cette union de la gauche,
32:41elle est extrêmement improbable.
32:43Effectivement, il y avait toutes les raisons
32:45pour que ça ne marche pas, étant donné
32:47les divergences et les tensions,
32:49y compris créées à l'issue
32:51de la campagne des Européennes,
32:53et je pense que c'est d'ailleurs le pari
32:55fait par Emmanuel Macron,
32:57c'était que ça ne serait pas possible
32:59que ces gauches s'unissent.
33:01Une des raisons pour lesquelles elles se sont unies,
33:03c'est que, tout ensemble,
33:05elles ne font que 30 %.
33:07Si elles pesaient 45 %, ces gauches,
33:09dans leur diversité,
33:11ils choisissent d'autres stratégies, effectivement.
33:13Mais là, c'est presque vital.
33:15Simplement, comme l'a souligné
33:17Benjamin Morel,
33:19il y a un désir pour des électeurs de gauche
33:21de réexister
33:23entre électeurs de gauche.
33:25C'est pour ça que l'alternative
33:27qu'évoquait Jean-Louis Bourlange
33:29la trouve quand même un peu fragile,
33:31parce que si on prend le centre-gauche,
33:33on va essayer de l'estimer arithmétiquement
33:35comme étant à peu près le score
33:37de Raphaël Glucksmann,
33:39de Valéry Hayé.
33:41Ça non plus, ça ne fait pas beaucoup plus de 30 %.
33:43On n'aurait pas présenté de candidats
33:45contre eux, c'est tout.
33:47C'est pareil, ça ne fait que 30 %.
33:49Dans les deux cas, il n'y a pas de candidat alternatif.
33:51Sauf que dans un cas,
33:53il ne voyait pas d'offense,
33:55mais ça aurait été un alliage tout de suite
33:57déclencher une autre forme
33:59d'accusation sociale-traite,
34:01comme on sait que la gauche sait se les adresser
34:03à elle-même,
34:05et dans une alliance avec
34:07un acteur, Renaissance,
34:09qui a quand même ce petit handicap
34:11d'être usé par le pouvoir,
34:13et ça, c'est une fatalité de tous les pouvoirs.
34:15Alors que là, ce qu'on observe, timidement,
34:17c'est une forme de dynamique
34:19en se disant, tiens,
34:21quelque chose existe à nouveau.
34:23Ça s'était produit au moment de la Nupes,
34:25est-ce que ça va se produire ? Là, il y a quand même
34:27un problème, c'est que dans
34:29l'embarcation, il y a un autre point faible,
34:31c'est Jean-Luc Mélenchon,
34:33dont l'image n'est plus du tout la même
34:35que quand il avait
34:37florté avec la qualification secondaire.
34:39Il ne dit plus qu'il sera Premier ministre
34:41à l'issue éventuelle d'une victoire.
34:43Il ne l'exclut pas.
34:45Richard Verli, la majorité présidentielle
34:47a sous-estimé, peut-être,
34:49cette reconstitution de la Nupes ?
34:51Le président ?
34:53Surtout, ce qu'on n'a pas compris, c'est que si
34:55la majorité présidentielle, si Emmanuel Macron
34:57voulait faire un accord
34:59avec cette gauche-là,
35:01il aurait pu donner d'autres signaux
35:03que ceux qu'il a donnés jusqu'à maintenant.
35:05Il était assez logique qu'après la réforme
35:07des retraites, la manière dont elle a été conduite
35:09et la mise à l'écart, disons,
35:11des partenaires sociaux, ou en tout cas la brutalisation
35:13des partenaires sociaux, la réforme de l'assurance
35:15chômage passée à la Hussarde,
35:17vous ne pouvez pas vous attendre
35:19à ce que les socialistes viennent
35:21vous taper dans la main en disant
35:23qu'on y retourne ensemble. Jean-Louis avouait que c'était
35:25très peu probable. Là où je pense que Jean-Louis
35:27Bourlange a raison, c'est qu'il y a peut-être une
35:29préférence pour le Rassemblement national,
35:31paradoxalement de la gauche,
35:33mais c'est une préférence démocratique.
35:35Au fond, la gauche préfère se retrouver
35:37en duel dans les urnes
35:39avec le Rassemblement national
35:41plutôt qu'à pactiser
35:43dans des histoires d'appareil
35:45pour faire barrage au Rassemblement national.
35:47Au fond, et c'est à mon avis le calcul
35:49qu'a Jean-Luc Mélenchon, il se dit que peut-être
35:51qu'il va perdre cette bataille,
35:53il croit pouvoir mobiliser la rue,
35:55mais qu'il pourra peut-être remporter la suivante
35:57quand il y aura éventuellement une seconde dissolution
35:59et qu'à ce moment-là, le Rassemblement national
36:01sera discrédité.
36:03Jean-Luc Mélenchon a une stratégie
36:05très cohérente.
36:07La grande surprise, ça a été quand même
36:09le succès de sa liste aux Européennes
36:11qui a flirté les 10 %,
36:13c'est quand même, après une campagne,
36:15quand même extraordinairement
36:17qualifiée de séparatiste.
36:19Donc c'est vraiment
36:21impressionnant. Là où je conteste,
36:23c'est le mot accord d'appareil.
36:25Je crois que si vous réfléchissez aux idées,
36:27les idées fondamentales
36:29de Hollande, dont d'ailleurs
36:31Macron a été le collaborateur,
36:33de Glucksmann, etc.,
36:35sont tout à fait proches des nôtres.
36:37Hayé l'avait dit pendant la campagne électorale,
36:39on lui a dit que c'était une erreur tactiquement
36:41de dire que son adversaire est proche de vous.
36:43C'était peut-être une erreur tactique,
36:45mais elle avait raison. Alors que là,
36:47entre Mélenchon et Glucksmann,
36:49je ne vois pas le moindre rapport.
36:51Le moindre rapport.
36:53Alors chaque soir,
36:55nous vous proposons un état des lieux
36:57d'une circonscription.
36:59Aujourd'hui, gros plan sur la 11e des Hauts-de-Seine.
37:01Là-bas, la France insoumise est implantée depuis
37:032022 et les électeurs ont prioritairement
37:05voté pour Manon Aubry aux Européennes.
37:07Mais Aurélien Saint-Auld,
37:09qui l'avait emportée avec 3000 voix d'avance,
37:11doit notamment affronter la concurrence
37:13de l'ancienne députée de la majorité,
37:15Lauriane Rossi. Reportage d'Ario Borgogno,
37:17Yvan Hanavion.
37:25À Malakoff,
37:27cohabitent à la fois des électeurs de gauche
37:29satisfaits du député sortant.
37:31Je le vois, je l'ai interpellé
37:33plusieurs fois sur des questions par mail
37:35et voilà. Donc non, je suis contente.
37:41C'est déjà pas mal.
37:43Mais aussi ceux plus réticents.
37:45La réforme des retraites, elle a été adoptée par 49.3.
37:47C'est normal donc que le Parlement
37:49se révolte.
37:51Ils l'ont fait aussi sur la loi
37:53immigration.
37:55Non, on ne faisait pas de loi.
37:59Bon, écoutez.
38:01Pas de problème.
38:05On est de tout cœur avec vous
38:07et avec le Fonds Populaire.
38:09Mais on n'est pas très fiers
38:11des manœuvres actuelles à LFI
38:13et du débarquement, la purge.
38:15On ne parle que de ça.
38:17Et que ça a cassé la dynamique qu'on avait.
38:19Et on ne comprend pas du tout ce que Mélenchon fait.
38:21On verra ce qui casse la dynamique.
38:23La dynamique, elle est au niveau national.
38:25Elle enlève du Front Populaire.
38:27On forme une alliance.
38:29Que les uns et les autres
38:31aient des réserves sur des éléments
38:33de l'alliance, c'est normal.
38:35C'est le principe du compromis, de la discussion.
38:37Face à un Front Populaire qui divise,
38:39Lauriane Rossy, ancienne députée
38:41macroniste de la circonscription,
38:43ayant perdu en 2022
38:45à 3 000 voix près, est à la recherche
38:47des électeurs déçus par la gauche.
38:49C'est de changer ça aussi, de redonner
38:51de la fierté, de la dignité à la représentation
38:53de Montrouge et de Maïla Coffey.
38:55C'est vrai que ça donne une image de la France
38:57qui n'est pas très belle et très décevante.
38:59Quand on voit ce qui se passe au Parlement,
39:01j'avoue que ça refroidit un peu.
39:03Ma candidature n'est pas
39:05celle de la majorité présidentielle.
39:07Elle est soutenue par toutes les formations
39:09politiques qui vont du centre-gauche
39:11à la droite sur cette circonscription.
39:13Toutes les forces démocrates, progressistes,
39:15républicaines, laïques qui veulent
39:17que cette circonscription soit bien représentée
39:19et pas représentée par un insoumis.
39:21Au milieu de ce duel,
39:23la candidate du Rassemblement national
39:25espère quand même récupérer quelques voix.
39:27Même si je sais très bien que mes chances
39:29de remporter cette circonscription sont quasi nulles,
39:31certains électeurs de gauche
39:33vont être écoeurés, dégoûtés
39:35de cette nouvelle alliance et qui viendront
39:37au vote du Rassemblement national,
39:39qui n'est pas un parti d'extrême droite,
39:41c'est un parti d'extrême France
39:43qui a une politique sociale très protectrice.
39:45Je pense que ça pourrait séduire
39:47les électeurs de gauche.
39:49Cet autre candidat complète le tableau
39:51de cette élection.
39:55Voilà pour les Hauts-de-Seine ce week-end.
39:57La perspective de l'arrivée au pouvoir
39:59du Rassemblement national a affolé la campagne
40:01si bien que les anciens présidents,
40:03François Hollande et Nicolas Sarkozy,
40:05ont décidé de sortir de leur retraite.
40:07Campagne Express, c'est avec Stéphanie Despierres.
40:16Bonsoir Stéphanie.
40:18Bonsoir.
40:20Plusieurs personnalités sont montées au créneau
40:22pour dire non à l'extrême droite,
40:24à commencer par le footballeur préféré des Français.
40:26Le capitaine des Bleus en personne,
40:28Kylian Mbappé, a pris la parole pour appeler
40:30les jeunes à voter aux législatives
40:32et à voter contre les extrêmes écoutés.
40:34Aujourd'hui, on voit très bien que les extrêmes
40:36sont aux portes du pouvoir.
40:38On a besoin de s'identifier à nos valeurs
40:40qui sont des valeurs de mixité, de tolérance, de respect.
40:42Et ça, c'est indéniable.
40:44Et je fais confiance à tous les Français.
40:46Je sais qu'il y a pas mal de jeunes qui se disent
40:48oui, mais une voix va rien changer.
40:50Au contraire, chaque voix compte.
40:52Et c'est pas à négliger.
40:54J'espère vraiment qu'on va faire le bon choix
40:56et j'espère qu'on sera encore fiers de porter ce maillot le 7.
40:58A nouveau interrogé un peu plus tard
41:00par les journalistes sur le sens exact de ses propos,
41:02Kylian Mbappé précise qu'il est sur la même ligne
41:04que son coéquipier Marcus Thuram
41:06qui lui appelle clairement à se battre
41:08pour que le RN ne passe pas.
41:10Si les footballeurs s'invitent sur le terrain politique,
41:12il y a aussi des politiques
41:14qui renfilent le maillot.
41:16L'ancien président de la République, François Hollande,
41:18a décidé d'être candidat
41:20aux législatives en Corrèze.
41:22J'ai estimé que la situation
41:24était grave.
41:26Plus qu'elle ne l'a jamais été.
41:28Grave parce que
41:30le danger représenté par l'extrême droite
41:32est aujourd'hui avéré.
41:34Jamais l'extrême droite
41:36n'a été aussi proche du pouvoir
41:38depuis la libération.
41:40C'est indifférent.
41:42Parmi les autres figures historiques
41:44de la gauche à revenir dans le jeu médiatique,
41:46il y a le très discret Lionel Jospin.
41:48En 2002, l'ancien Premier ministre
41:50socialiste était balayé
41:52au premier tour de la présidentielle.
41:54Pour la première fois,
41:56le Front National de Jean-Marie Le Pen
41:58était qualifié pour le second tour.
42:00Un séisme politique comparable à celui du 9 juin.
42:0220 ans après,
42:04Lionel Jospin appelle toujours
42:06à barrer la route à l'extrême droite.
42:08Il dit que le Rassemblement national
42:10aujourd'hui est tout aussi dangereux
42:12que son devancier.
42:14C'est le parti d'un clan.
42:16Il est nationaliste, xénophobe
42:18et nombre de ses propositions heurtent
42:20nos principes républicains.
42:22Et dans le journal du dimanche,
42:24c'était un autre président de la République
42:26qui tire lui aussi contre le RN,
42:28Nicolas Sarkozy, qui déclare que
42:30Jordan Bardella n'a jamais été en situation
42:32de gérer quoi que ce soit.
42:34Et il met en garde
42:36que quand on est si jeune et sans expérience,
42:38chaque Français doit considérer
42:40cette réalité.
42:42Et dans cette grande mobilisation
42:44contre les extrêmes, il y a aussi des personnalités
42:46des médias. Écoutez la journaliste
42:48Anne Sinclair.
42:50On ne peut pas confier les clés de la France
42:52de la France
42:54à ce parti
42:56qui est un parti xénophobe,
42:58qui est un parti qui a été fondé
43:00par des anciens collabos,
43:02par des anciens de l'OAS, je le dis,
43:04par des jeunes qui ne le savent pas toujours.
43:06Et on cache
43:08ceux qui sont gênants au fur et à mesure.
43:10C'est un parti qui est ami
43:12avec ce qu'il y a de pire en Europe,
43:14Poutine
43:16et ses amis.
43:18Alors seule voix dissonante dans ce concert d'appel
43:20au barrage contre le RN, celle de Serge
43:22Klarsfeld, l'historien de la Shoah,
43:24l'avocat qui a passé sa vie à chasser
43:26les criminels nazis partout sur la planète,
43:28votera au centre, mais à la question
43:30que feriez-vous si vous deviez choisir
43:32entre le RN et la France insoumise ?
43:34Il répond, le RN,
43:36sans hésitation. Il explique,
43:38je suis confrontée à une extrême-gauche
43:40qui est sous l'emprise de la France insoumise
43:42avec des rôles antisémites et un violent
43:44antisionisme, et un RN qui a fait sa mue.
43:46Merci Stéphanie Despierre.
43:48Jean-Louis Bourlange,
43:50une petite réaction à Serge
43:52Klarsfeld.
43:54Ca veut dire quoi ? Ca veut dire que
43:56le RN n'est plus le FN ?
43:58Moi je crois que les partis
44:00de la France insoumise
44:02et le RN ont à peu près
44:04le même programme.
44:06Le RN baisse d'une octave,
44:08mais il a le même programme,
44:10avec une différence. Ils n'ont pas
44:12le même bouc émissaire.
44:14LFI, c'est les Juifs,
44:16le RN,
44:18c'est les Arabes.
44:20Voilà.
44:22Moi, je ne vote ni pour l'un, ni pour l'autre,
44:24car je suis, comme vous le savez,
44:26pour la paix en Palestine...
44:28Ca justifie aujourd'hui votre
44:30rassemblement national ?
44:32Ca justifie. Chacun fait
44:34ce qu'il estime devoir faire.
44:36Vous avez deux approches
44:38en politique, qui sont
44:40également recommandables.
44:42Il y a ceux qui disent, quel est le moindre
44:44mal ? C'est le calcul
44:46que fait Serge Klarsfeld.
44:48Et d'autres qui, dans cette occurrence,
44:50disent, comme moi,
44:52ils sont également épouvantables.
44:54Je ne vote ni pour l'un,
44:56ni pour l'autre, ce qui sera sans doute mon cas,
44:58car je vote en Seine-Maritime,
45:00dans une circonscription où je risque
45:02de me retrouver au nouveau tour,
45:04avec un choix de cet ordre,
45:06et je voterai blanc.
45:08Vous voterez blanc.
45:10Merci à tous les trois d'avoir participé
45:12à ce débat, Jean-Luc Bourlange.
45:14Vous restez avec moi. Nous accueillerons
45:16notre affranchie dans quelques
45:18instants Isabelle Lasserre.
45:20On parlera international
45:22et de l'Ukraine. Elle reviendra sur la position
45:24du RN vis-à-vis de l'Ukraine.
45:26Mais avant cela, c'est l'interview
45:28de notre grand témoin, Jean-Louis Bourlange.
45:30Une invitation signée Marion Becker.
45:36Si on vous invite, Jean-Louis Bourlange,
45:38c'est qu'au moment où vous tirez votre
45:40révérence politique, la France
45:42traverse une zone de turbulence
45:44avec un rassemblement national
45:46aux portes du pouvoir.
45:48Écoutez, je ne sais pas ce que nous avons raté,
45:50mais je sais que nous ne l'avons pas raté seul.
45:52C'est l'ensemble de l'Europe
45:54qui dérive vers
45:56des formes de populisme
45:58extrêmement impressionnantes.
46:00Ce que je constate, et c'est très dur à dire
46:02politiquement,
46:04c'est un désaccord,
46:06un divorce profond
46:08entre les besoins du pays
46:10et les attentes du pays.
46:12La France, dans cette dérive,
46:14risque-t-elle de décrocher sur la scène
46:16internationale, d'être déclassée
46:18en Europe ?
46:20Si votre regard nous intéresse, Jean-Louis
46:22Bourlange, c'est que votre oeil sur ces
46:24questions est avisé.
46:26Jusqu'à la dissolution, vous étiez le très
46:28respecté président de la prestigieuse
46:30Commission des affaires étrangères,
46:32à l'Assemblée. Député modem
46:34des Hauts-de-Seine depuis 2017,
46:36vous aviez interrompu votre retraite
46:38anticipée pour rejoindre Emmanuel
46:40Macron. Vous êtes un
46:42Européen convaincu, entré au
46:44Parlement européen en 1989
46:46sur la liste d'une certaine
46:48Simone Veil.
46:50Le fait que ce soit elle qui choisisse l'Europe,
46:52c'était infiniment porteur,
46:54ça voulait dire que tout le monde
46:56devait choisir l'Europe.
46:58Depuis, vous avez vu l'Europe affronter le retour
47:00de la guerre à ses portes avec l'invasion
47:02de l'Ukraine par la Russie,
47:04la guerre entre Israël et le Hamas.
47:06Derrière le Hamas, il y a
47:08l'Ouest-Bola, derrière l'Ouest-Bola
47:10il y a l'Iran, derrière l'Iran
47:12il y a la Russie et la Chine.
47:14A ce contexte inflammable
47:16vient donc désormais s'ajouter
47:18l'instabilité politique.
47:20Alors, on a une question pour vous,
47:22Jean-Louis Bourlange. La France risque-t-elle
47:24vraiment de perdre sa voix
47:26au niveau international ?
47:28Alors, justement,
47:30Jean-Louis Bourlange, on risque d'être inaudibles ?
47:32Vous voyez, on a eu un débat tout à l'heure
47:34qui était, à part ce que j'ai dit moi,
47:36très centré sur les problèmes intérieurs.
47:38C'est très significatif.
47:40En réalité, nous sommes dans un monde,
47:42nous sommes engagés dans le monde,
47:44nous perdons, mais nous reculons
47:46au jeu de loi de 75.
47:48Nous perdons notre autorité en Europe.
47:50Si c'est soit le Front populaire,
47:52parce que c'est la même chose,
47:54et les filles, etc., ils sont totalement
47:56anti-européens, opposés
47:58et favorables, en réalité,
48:00à pactiser avec Poutine
48:02et à laisser tomber l'Ukraine,
48:04nous perdons notre autorité
48:06en Europe, nous perdons
48:08notre crédibilité vis-à-vis de nos alliés,
48:10et nous perdons...
48:12En même temps, à cause
48:14d'une politique économique
48:16qui, dans les deux cas, est absolument
48:18catastrophique, nous perdons toute
48:20autorité sur le plan économique.
48:22Moi, je crois, en tant qu'ancien président,
48:24puisque je suis maintenant, depuis huit jours,
48:26ancien président de la Commission
48:28des Affaires étrangères, je dis
48:30qu'il y a là un enjeu absolument
48:32majeur, et moi, j'ai rejoint
48:34Emmanuel Macron en 17
48:36parce qu'il avait fait le choix
48:38raisonnable. Il avait dit que dans
48:40le monde très dangereux qui était le nôtre,
48:42il fallait que les Européens se
48:44rapprochent, se rassemblent
48:46et que l'Europe devienne une
48:48puissance, et pas simplement
48:50un club
48:52de bons sentiments. C'était les deux
48:54approches très
48:56fortes de Macron. Un,
48:58il faut se réunir, et deux, il faut se réunir
49:00pour être fort. Eh bien, ça,
49:02ce double héritage, il est
49:04tragiquement menacé.
49:06J'ai vu, j'ai discuté...
49:08Peut-être se rassurer en se disant que
49:10Mélanie, au pouvoir, finalement,
49:12elle est rentrée dans le jeu de l'Union Européenne.
49:14Est-ce qu'un Bardella en France
49:16ferait pas la même chose ?
49:18J'ai été invité par un de vos
49:20confrères, France Culture, le lendemain de l'élection
49:22de Mme Mélanie, et j'ai dit
49:24que je n'étais pas inquiet sur ce plan-là
49:26par Mme Mélanie, parce que
49:28en réalité, Mme Mélanie
49:30a détruit ou très limité
49:32le pouvoir de M. Salvini,
49:34qui était la Lega, la Ligue,
49:36et qui était un agent de Moscou.
49:38Et elle a été très clairement,
49:40dès le début, favorable
49:42à l'Union Européenne,
49:44en réalité, d'abord parce qu'elle recevait
49:46beaucoup d'argent au titre du plan,
49:48et surtout favorable à
49:50l'Alliance Occidentale, très
49:52proche de l'Ukraine, et que donc, elle ne
49:54représentait pas une rupture de cet ordre.
49:56Alors que je veux vous faire remarquer
49:58que quand M. Zelensky est venu
50:00au Parlement, à l'Assemblée nationale,
50:02il y a dix jours,
50:04il n'y avait pas de France insoumise,
50:06personne, ils faisaient
50:08le boycott, et de l'autre
50:10côté, il n'y avait pas Mme Le Pen.
50:12M. Zelensky était venu simplement
50:14dire merci à la France
50:16de ce qu'elle fait pour l'Ukraine,
50:18et cela n'était pas là pour accueillir
50:20M. Zelensky, c'est quelque chose.
50:22Nous étions là, nous, cette majorité
50:24qui est aujourd'hui précaire, menacée,
50:26nous étions tous là, nous avons applaudi
50:28et nous avons soutenu
50:30le président ukrainien.
50:32Il y a cette vague populiste qui arrive,
50:34qui déferle en Europe, et la France,
50:36qui est véritablement touchée.
50:38Regardez attentivement
50:40les élections européennes,
50:42c'est une spécificité assez largement
50:44française et un peu allemande.
50:46En Scandinavie, les populistes
50:48reculent. Ils ont reculé
50:50par rapport, c'est les socialistes
50:52qui sont arrivés en tête, ils ont reculé
50:54par rapport aux législatives.
50:56Chez M. Orban, il garde toujours
50:58le contrôle de tout, n'empêche que son parti
51:00a reculé. En Slovaquie,
51:02qui avait fait une dérive populiste,
51:04les populistes ont reculé.
51:06En Pologne, le gouvernement
51:08actuel, qui est un gouvernement pro-européen,
51:10qui est de nos amis, comme on dirait,
51:12eh bien, il s'est conforté.
51:14Donc, on est...
51:16C'est nous, l'homme malade
51:18de l'Europe.
51:20Est-ce que c'est cette poussée
51:22européenne qui nous touche finalement
51:24alors qu'elle commence à refluer
51:26dans d'autres pays ou est-ce que le problème
51:28c'est intérieur, c'est interne et c'est la faute
51:30de Macron ?
51:32Je crois que
51:34les choix d'Emmanuel Macron
51:36sont les bons stratégiquement.
51:38Je crois qu'il y a un certain nombre de maladresses
51:40qui ont été commises,
51:42dans l'expression, Richard Verli
51:44les a évoquées il y a un instant,
51:46mais je crois fondamentalement
51:48que dans notre pays,
51:50il y a une sorte de régression
51:52vers le passé,
51:54vers des formes, par anxiété,
51:56par inquiétude.
51:58Les Français sont individualistes, séparés,
52:00ils ne se sentent plus bien protégés par l'Etat,
52:02l'école ne garantit plus véritablement
52:04la laïcité, la neutralité,
52:06donc il y a, de part et d'autre,
52:08il y a des irruptions
52:10qui sont extrêmement,
52:12et extrêmement toxiques,
52:14et reconnaissons que nous
52:16n'avons pas su politiquement
52:18les canaliser, et ça, je crois
52:20qu'il y a une raison, il y en a plusieurs,
52:22à laquelle je suis attaché,
52:24c'est que depuis 2017,
52:26nous disons, nous, au Centre,
52:28au MoDem, qu'en réalité,
52:30on n'aurait pas dû faire un grand parti
52:32attrape-tout, on aurait dû faire
52:34une coalition à l'allemande,
52:36avec une social-démocratie
52:38tournée vers le centre,
52:40un centre au milieu de cela,
52:42et une droite modérée,
52:44les héritiers de M.Juppé et autres,
52:46et je pense que si chacun était resté
52:48avec sa famille, sa sensibilité,
52:50mais avait passé évidemment
52:52de solidarité électorale et politique,
52:54les Français auraient trouvé
52:56des moyens,
52:58des canaux, des chemins
53:00pour se reconnaître mieux dans une majorité.
53:02Là, nous avons ceux dont nous souffrons,
53:04c'est un président
53:06qui est assez mal dans l'opinion actuellement,
53:08et puis une multitude d'individus.
53:10Or, là, il faut des
53:12blocs de granit, comme disait le regretté
53:14Napoléon Bonaparte.
53:16Alors, une question sur les Etats-Unis,
53:18il va y avoir des élections, et à l'automne, peut-être,
53:20Donald Trump qui pourrait arriver
53:22à revenir au pouvoir.
53:24Sinon, on a Jordan Bardella,
53:26est-ce que ça renforce l'Alliance Atlantique ?
53:28Non, on verra ce que c'est.
53:30Enfin, j'ose espérer
53:32que, même si le RN
53:34gagne les élections législatives,
53:36le président de la République
53:38pourra rester en charge.
53:40C'est lui qui a l'article 16,
53:42c'est lui qui est chef des armées,
53:44c'est lui qui mène le président
53:46du représentant de la France au Conseil européen,
53:48c'est depuis toujours,
53:50depuis le général de Gaulle,
53:52c'est lui qui mène la politique extérieure.
53:54Mais c'est évident que
53:56le choix que représente
53:58à tous les moments
54:00M. Bardella est un choix
54:02qui est complètement contraire au choix
54:04de solidarité atlantique,
54:06de solidarité avec l'Ukraine.
54:08Regardez à quel point
54:10les Russes se réjouissent
54:12de ce qui se passe en France
54:14dans la mesure où...
54:16C'est soit le RN, soit LFI
54:18qui va gagner, et j'ose espérer
54:20qu'il n'est pas trop tard
54:22pour lui donner tort.
54:24On va parler de l'Ukraine,
54:26vous restez avec nous, Jean-Louis Bourlange.
54:28Je voudrais vous faire réagir à la chronique
54:30qui va suivre. Les Affranchis,
54:32c'est tout de suite.
54:34...
54:42Bonsoir, Isabelle Lasserre.
54:44Vous êtes notre Affranchie ce soir.
54:46Merci, bienvenue sur le plateau
54:48de Savourgarde.
54:50Qu'adviendrait-il de l'aide à l'Ukraine
54:52avec un gouvernement de cohabitation
54:54dirigé par Jordan Bardella ?
54:56C'est la question qui taraude
54:58aujourd'hui tous les spécialistes
55:00de la sphère internationale.
55:02Les effets d'une telle cohabitation
55:04seraient limités par le domaine
55:06réservé du président qui englobe
55:08à la fois la politique étrangère et la défense.
55:10Le chef de l'Etat, Jean-Louis Bourlange le rappelait,
55:12est le garant de l'indépendance nationale
55:14et de l'intégrité du territoire national.
55:16Il est le chef des armées, c'est lui
55:18qui préside les conseils de défense.
55:20Il possède les codes nucléaires
55:22et en cas de circonstances exceptionnelles,
55:24il dispose bien évidemment des pleins pouvoirs.
55:26Les trois précédentes cohabitations
55:28ne se sont jamais vraiment enflammées
55:30par la question de politique étrangère.
55:32Même les bombardements de l'OTAN en 1999
55:34contre la Serbie n'avaient pas provoqué
55:36de crise entre le président
55:38RPR de l'époque, Jacques Chirac,
55:40et son Premier ministre socialiste
55:42Lionel Jospin.
55:44On pourrait donc se dire que,
55:46comme pendant les cohabitations précédentes,
55:48tout sera une affaire de consensus
55:50et de compromis, et que le dernier mot
55:52appartiendra au président
55:54et que l'aide à l'Ukraine se poursuivra.
55:56Oui d'accord, mais ça c'est pour la théorie Isabelle.
55:58C'est pour la théorie
56:00et les théories sont réfutables,
56:02surtout en période de crise,
56:04quand elles se heurtent à des réalités nouvelles.
56:06Alors que le consensus
56:08en matière de politique étrangère
56:10était assez naturel lors des trois précédentes
56:12cohabitations, il tournait autour du
56:14gaulo-mitterrandisme,
56:16une coexistence entre Emmanuel Macron
56:18et Jordan Bardella
56:20sera beaucoup plus tendue
56:22et les principales sources
56:24de tensions, les premières en tout cas,
56:26seront la Russie et l'Ukraine.
56:28L'Ukraine, on le sait, est devenue le marqueur
56:30de la politique étrangère d'Emmanuel Macron
56:32depuis son second mandat.
56:34Il veut pousser encore plus loin l'engagement
56:36auprès de l'Ukraine, envoyer des instructeurs
56:38sur place, et le Rassemblement national
56:40au contraire, même s'il a mis en sourdine
56:42depuis le début de la guerre en Ukraine,
56:44son attirance pour la Russie de Vladimir Poutine
56:46demande
56:48plus de retenue.
56:50On peut faire des pronostics ou pas ?
56:52En fait, tout dépendra de l'ampleur
56:54et de la victoire du Rassemblement national.
56:56Est-ce qu'il pourra gouverner seul
56:58ou est-ce qu'il sera contraint à une coalition ?
57:00Tout dépendra aussi du chemin
57:02qui sera emprunté par le Rassemblement national.
57:04Est-ce qu'il restera révolutionnaire
57:06avec une volonté de tout déconstruire
57:08au risque de priver la France
57:10de gouvernance politique internationale
57:12ou alors choisira-t-il le chemin
57:14post-populiste de la première ministre italienne
57:16Giorgia Meloni,
57:18c'est-à-dire une intégration dans les institutions,
57:20un choix pro-ukrainien
57:22ou une coopération avec Emmanuel Macron
57:24à qui il demandera
57:26simplement de moins militariser sa politique étrangère.
57:28En tout cas, dans tous les cas de figure,
57:30une telle cohabitation
57:32avec les difficiles compromis qu'elle engendrerait
57:34risquera d'affaiblir la position
57:36de la France à l'international
57:38et au sein de l'Union européenne
57:40à un moment où les tensions internationales
57:42au contraire exigent
57:44un leadership encore plus fort qu'avant.
57:46Ce sera aussi une mauvaise nouvelle pour l'Ukraine.
57:48Merci Isabelle Lasserre.
57:50Jean-Luc Bourlange a une petite réaction.
57:52Je suis rarement en désaccord avec Isabelle Lasserre
57:54et là je le suis moins que d'habitude encore.
57:56Si je suis...
57:58Ça ne remet pas en cause toute l'aide de l'Ukraine.
58:00Le danger est là.
58:02J'ajouterais le problème budgétaire.
58:04Si nous voulons
58:06vraiment jouer la carte
58:08de l'Europe puissante,
58:10il faut renforcer l'effort militaire,
58:12il faut renforcer l'aide à l'Ukraine,
58:14il faut renforcer les investissements
58:16dans le domaine de la technologie,
58:18c'est quand même ça
58:20qui nous donnera une crédibilité
58:22à l'avenir et là,
58:24avec cette espèce de panier percé
58:26que sont les deux programmes du LFI
58:28et du Rassemblement national,
58:30je crains que nos
58:32marges budgétaires soient très limitées
58:34et que nous soyons sous le coup
58:36de menaces très précises
58:38en matière de crise
58:40monétaire, de danger
58:42de mise en tutelle par le FMI.
58:44Il y a tout un ensemble de choses
58:46contre l'indépendance de la France.
58:48Merci, Jean-Louis Bourlange,
58:50d'avoir été avec nous ce soir.
58:52Merci à vous tous de nous avoir suivis.
58:54Rendez-vous demain soir
58:56avec Myriam Mankawa pour Savoir Garde.

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