• il y a 6 mois

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Amusant
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00:01:24 alors qu'est-ce que je dois faire?
00:01:32 coucher de soleil sur Mexico
00:01:50 portrait du maréchal nez
00:01:54 je vais l'accrocher dans la galerie, il sera épatant celui-là
00:02:02 excusez-moi monsieur, retournez à la galerie, c'est un appartement privé ici
00:02:08 mais vous n'apprenez rien, je suis Maxime, Maxime du Forest, le bon frère de Martin Lamberti
00:02:16 c'est vous? excusez-moi monsieur, on ne pourra pas rester coincé dans la porte
00:02:22 ça c'est ma fille Catherine, c'est la nièce de Martin, bien sûr, excusez-moi mademoiselle, je vous en prie, entrez
00:02:30 non mais ça, je ne pouvais pas le deviner, vous n'excusez pas, nous aurions dû arriver par l'appartement, mais ma fille voulait visiter la galerie
00:02:36 mais vous avez très bien fait, et ça vous a plu?
00:02:42 c'est vous qui vous occupez de la galerie de mon oncle? pour le moment oui, ça vous a plu?
00:02:48 la galerie ou les tableaux? les tableaux bien sûr!
00:02:52 ce sont les toiles d'un seul peintre qui sont exposées? oui, et ce soir, cahiers de vernissage
00:02:58 ah, Martin a le coup de foudre pour ce nouveau talent, enfin je voulais dire monsieur Lamberti
00:03:04 et je m'apprêtais à accrocher cette dernière oeuvre, celle-ci là
00:03:10 excusez-moi, qu'en pensez-vous?
00:03:14 oh, c'est spécial
00:03:20 oh, elle est à l'envers
00:03:24 ah, je dois vous dire que je n'y connais rien en peinture
00:03:30 oh, ben dans ce soir évidemment, il n'est pas utile de s'y connaître, c'est horrible
00:03:34 je te trouve bien sévère, je dis toujours ce que je pense, papa tu le sais bien
00:03:38 je suis de la jeunesse actuelle, mais ça lui passera
00:03:40 ah non, ça jamais, plus d'hypocrisie, l'époque caméléon c'est fini
00:03:44 je trouve ces toiles atroces, je le dis, c'est tout, d'ailleurs je pense que vous vous en fichez
00:03:48 oui, vous avez raison, mademoiselle, je me fous complètement de votre jugement
00:03:52 vous voulez pas lire comme si... mais si, cher monsieur, je suis l'auteur de ces horreurs
00:03:56 c'est malin ça! non, ça n'a pas d'importance, votre fille ne pouvait pas le savoir
00:04:00 oh, mais ça ne change rien à mon opinion
00:04:02 oh, mais, Gaby, je t'en prie, la la, tu frises la correction
00:04:06 c'est vrai?
00:04:08 elle frise
00:04:09 naturellement
00:04:10 oui, elle frise naturellement
00:04:12 enfin, je voulais vous dire que ma fille fait ses études de psychanalyse, alors...
00:04:16 oh, c'est ce qui lui confère sans doute ses jugements définitifs
00:04:20 sans doute
00:04:21 non, mais c'est ce qui me permet de décéder prêt, pouvant être interprété comme étant l'équivalent d'une névrose de caractère
00:04:26 ah, oh, d'ailleurs, c'est probablement le résultat d'une fixation
00:04:29 à moins que vous ne passiez un complexe de castration
00:04:33 un complexe de castration? moi?
00:04:36 et à quoi voyez-vous ça, mademoiselle?
00:04:39 eh oui, tous ces bébés dans leur berceau, c'est très significatif
00:04:42 c'est mignon, les bébés
00:04:44 oh, oui, ce ne sont pas des bébés dans leur berceau, ce sont des pommiers en fleurs
00:04:48 des pommiers en fleurs?
00:04:50 oui, mais enfin, je ne vois pas que ce soit des pommiers, ça
00:04:53 ne me dis pas que vous aviez dit que c'était des pommiers en fleurs
00:04:55 vous pouvez peut-être vous étonner, mais je l'ai dit
00:04:57 je crois même que ce sont des pommiers du Japon
00:05:02 du Japon? ah, mais oui, tu as raison
00:05:06 même que les bébés ont les yeux bridés
00:05:09 c'est là qu'il faut rire, sans doute
00:05:12 rire jaune, bien entendu
00:05:14 bien entendu
00:05:15 eh bien, moi, je ne suis pas du tout d'accord
00:05:16 et je trouve qu'il se dégage de vos œuvres
00:05:21 une charme, certes
00:05:23 ce qui n'a rien d'étonnant, d'ailleurs, quand on en connaît l'auteur
00:05:26 quelque chose me dit que vous avez beaucoup de talent
00:05:30 merci, chand monsieur
00:05:32 même si vous ne le pensez pas, c'est très aimable à vous de me le dire
00:05:35 ah, mais je le pense très, très sincèrement
00:05:37 et je ne demande pas mieux que de me laisser convertir à la peinture moderne
00:05:40 eh bien, nous verrons
00:05:41 alors, assurez-vous, mademoiselle, ce n'est pas le manque d'imagination
00:05:44 qui caractérise papa
00:05:45 un mystérieux processus s'établit toujours chez lui
00:05:48 qui le fait communiquer immédiatement avec une autre personne
00:05:50 dès la première rencontre
00:05:52 cette étrange relation affective qui s'établit naturellement
00:05:54 dès le premier contact
00:05:56 est caractéristique de son penchant pour les personnes du sexe opposé
00:05:59 pourriez-vous me passer ça au ralenti ?
00:06:01 inutile, vous ne comprendriez pas
00:06:05 oh, mais ça doit être très fatigant de vivre avec elle
00:06:09 vous ne pouvez pas nous imaginer
00:06:11 mais nous n'écoutons plus
00:06:13 j'évite même de lui demander le matin si elle a passé une bonne nuit
00:06:15 de peur d'avoir à chercher toute la journée ce qu'elle a bien pu vouloir me répondre
00:06:19 je vois
00:06:21 bon, je vais aller prévenir Martin
00:06:23 enfin, votre beau frère
00:06:25 si vous le permettez
00:06:26 je vous en prie, passez donc
00:06:28 merci
00:06:29 ah là là, des bébés dans leur berceau
00:06:31 allez, viens, venez là, pourquoi pas des samouraïs japonais ?
00:06:33 vraiment, vraiment, vraiment, vraiment, tu dépasses les bandes ailes
00:06:36 tu as été d'une incorrection avec cette petite
00:06:38 c'est sans doute parce que j'ai senti que tu allais lui faire une super drague
00:06:41 moins dragueur
00:06:42 comme si c'était mon habitude
00:06:44 en tout cas, laisse-moi te dire que tu t'y prends comme un débutant
00:06:46 très bien, tu me donneras des leçons
00:06:47 et quand ?
00:06:48 je sens que tu vas déjà prendre des cours du sort de peinture
00:06:51 eh mais fais attention
00:06:53 tu risques de créer la zizanie dans la famille
00:06:55 quelque chose me dit que ta grande artiste doit être au mieux avec mon tonton
00:06:58 eh bien, il faut croire que la psychanalyse engendre un don de double vue
00:07:01 en tout cas, sois plus aimable avec ton oncle et avec ta tante
00:07:04 souviens-toi qu'il s'agit en quelque sorte de retrouvaille
00:07:07 nous ne nous sommes pas vus depuis trois ans
00:07:10 et comme à cette époque j'étais en Angleterre
00:07:12 ils ne m'ont pas vue depuis...
00:07:14 dix ans ?
00:07:16 mon oncle va se souvenir de moi en barboteuse
00:07:19 il va avoir une surprise
00:07:21 eh bien toi aussi, je te répète que c'est le parfait sosie de ta maman
00:07:24 mais pour des jumeaux, c'est normal
00:07:26 pas à ce point, encore une fois, tu vas avoir un choc
00:07:29 comment peut-on se ressembler autant physiquement
00:07:32 et se détester aussi cordialement ?
00:07:34 détester, détester, détester, ça met un grand mot, non
00:07:37 non, non, mais ils sont tellement différents
00:07:39 il faut croire qu'ils ont été conçus un jour
00:07:41 où les chromosomes étaient d'une humeur particulièrement rigolarde
00:07:44 les qualités de virilité et d'autorité
00:07:47 pour la fille, les dons d'artiste et d'agrément pour le garçon
00:07:50 la famille, oh, la famille, mon frère
00:07:54 ce cher, oh, ce cher, ce cher Maxime
00:08:00 et Goni Mouille en plus, mon Dieu
00:08:02 mais comment fais-tu pour ne pas changer
00:08:04 pour rester aussi jeune avec mon emmerdeuse soeur
00:08:06 ne me dis surtout pas que cette ravissante créature émanielle
00:08:09 tu dois la trouver changée
00:08:10 changée, mais tu rigoles
00:08:12 je la trouve métamorphosée, transfigurée, je la trouve sublime
00:08:14 la dernière fois que je l'ai vue, elle était haute comme ça, tu penses
00:08:16 avec le maquillage, ça change, bien sûr
00:08:18 elle devait avoir trois ans, je sais pas
00:08:20 bonjour ma nièce, aye aye aye
00:08:22 bonjour ma petite Caroline
00:08:24 Catherine
00:08:25 bonjour ma petite Catherine, ah oui Catherine
00:08:27 Catherine, Caroline, ça commence quand même par un C
00:08:29 ça finit par un E, non
00:08:31 je n'ai pas la mémoire des noms, mais je me souviens toujours des initiales
00:08:34 bonjour ma petite Charlotte
00:08:35 Catherine, c'est trop mignon, elle fait des grobes
00:08:38 elle fait des grobes
00:08:39 ne me dis surtout pas qu'elle est muette
00:08:41 parce qu'alors là, ravissante et muette
00:08:43 ce serait la famille idéale, non?
00:08:44 oh, rassure-toi, elle n'est pas muette, elle
00:08:46 alors
00:08:47 bonjour maman
00:08:48 ah ah ah
00:08:49 je suis très heureuse de vous revoir depuis tant d'années
00:08:52 papa me parle très souvent de vous
00:08:54 tu dois beaucoup l'impressionner, voilà qu'elle se met à parler comme tout le monde
00:08:57 la ressemblance avec maman est stupéfiante
00:08:59 si vous aviez des lunettes, on dirait maman
00:09:01 papa m'avait pourtant prévenue, mais à ce point
00:09:03 j'espérais que les années qui doivent ratatiner ta mère
00:09:05 et ne font que m'épanouir
00:09:07 devaient fatalement nous différencier
00:09:09 enfin, après ce que tu me racontes, je vois qu'il n'en est rien
00:09:11 non, toujours comme il confond
00:09:12 tant mieux pour elle, comment me trouves-tu?
00:09:14 super!
00:09:15 oui, le vocabulaire de la jeunesse est super latin
00:09:17 mais tu dois le savoir
00:09:18 j'adore maman
00:09:19 et me trouver brusquement devant son double, ça me fait
00:09:22 regarde là, regarde là, elle ne trouvera les mots
00:09:24 ah, ça me fait!
00:09:25 ne cherche pas
00:09:26 non, parce que si elle trouve, nous en avons pour jusqu'à demain
00:09:29 ah, enfin
00:09:30 non, non, dis-lui simplement que ça fait plaisir, voilà tout
00:09:33 eh bien, je jure que ça me fait un très grand plaisir
00:09:35 parfait, pour commencer, tu vas me titoyer
00:09:37 sacré Baksou, on s'aime bien, tu sais, tous les deux
00:09:39 je te dirais même qu'on se téléphone de temps en temps en cachette du PDG
00:09:42 tu vois à quoi on est réduit, ton père
00:09:44 oui, maman, on n'est pas facile
00:09:45 aïe, aïe, aïe
00:09:46 mais c'est quand même un être exceptionnel
00:09:47 tu as dû te faire voir un portrait épouvantable, non?
00:09:49 non, pas trop méchant
00:09:50 pas trop méchant, vas-y, je m'attends à tout, alors
00:09:52 attends, elle a dit sinistre farfelu
00:09:54 ça va être grave
00:09:55 redoutable inconscient
00:09:56 aïe, aïe, aïe, je te jure
00:09:57 et dangereux d'enjure
00:09:58 ah, c'est vrai
00:09:59 on ferait quelque chose dans ce bout-là
00:10:00 c'est tout, oui
00:10:01 ça aurait pu être pire
00:10:02 je dois dire que j'étais là pour rétablir la vérité
00:10:04 et prendre la défense de l'artiste de la famille
00:10:06 c'est égal, tu sais, il y a des jours où j'aimerais bien être à ta place
00:10:10 pourquoi?
00:10:11 quand je pense à la vie que tu mènes ici
00:10:13 comment la vie que je mène ici?
00:10:14 ben dis donc, je travaille
00:10:15 et non, t'as pas vu la galerie ici?
00:10:17 au fait, qu'est-ce que tu racontais à Eve?
00:10:19 elle avait l'air en pétale
00:10:20 c'est moi la coupable
00:10:21 je lui ai dit que je ne mets pas sa peinture
00:10:22 si tu n'avais dit que ça
00:10:23 bon, si t'es désagréable, je le reconnais
00:10:25 mais ce n'est pas entièrement ma faute
00:10:26 ah bon?
00:10:27 ben non, quand on peint ce genre de toile
00:10:29 on ne demande pas aux autres ce qu'ils en pensent
00:10:31 sans les avertir à l'avance qu'on en est l'auteur
00:10:33 c'est de la provocation
00:10:34 parfaitement, elle était en état de légitime défense
00:10:36 oui, oui, oui, oui
00:10:37 mais elle est charmante, cette petite
00:10:39 tu sais que je lui trouve beaucoup de qualité
00:10:42 c'est aussi mon avis
00:10:43 ah bon? parce que tu...
00:10:44 parce que je...
00:10:45 mais non, mais papa ne parlait pas de sa peinture
00:10:46 ah non, moi non plus
00:10:47 mais puis le maître
00:10:49 non mais c'est vrai, c'est vrai, tu as raison
00:10:50 ses qualités de peintre dépassent, si j'ose dire, le cadre de cette avion
00:10:53 elle travaille en pétale
00:10:57 mais... j'aimerais bien me retrouver dans les siennes de peintre
00:11:01 oh ben, Marceau, tu t'en prends honte
00:11:03 devant Catherine, ta fille, je te connais
00:11:05 tu serais parfaitement capable de lui proposer tes fameux massages
00:11:08 alors, asseurs-toi, mon oncle, je suis une fille libérée
00:11:11 ce qui ne t'empêcherait pas de juger ton père
00:11:13 quand dis-que moi, alors là, pas d'enfant, pas d'entrave
00:11:16 je fais ce que je veux, je suis un homme libre
00:11:18 c'est aussi vrai que tu es la femme la plus charmante du monde
00:11:21 elle est là, elle est là, elle est là
00:11:23 elle est là, elle est là, ben dis donc, justement, nous parlions pas de toi
00:11:27 oh, Juliette, quelle joie de vous revoir
00:11:30 c'est une joie partagée, mon petit Maxime
00:11:32 toujours aussi galant, lui
00:11:35 mais c'est Catherine
00:11:36 voilà, ouais
00:11:37 c'est moi, ma tante
00:11:38 oh, mais je ne t'aurais jamais reconnue, tu es magnifique
00:11:40 je t'aurais pu le prévenir
00:11:41 moi, je sais, mais tu parles tout le temps
00:11:42 oui, Martine
00:11:43 elle ne va pas tarder, elle garde la voiture
00:11:45 vous avez en en masse
00:11:47 non mais, tu ne pouvais pas dire tout de suite qu'elle était là
00:11:49 non mais, rassure-toi, rassure-toi
00:11:50 elle s'est mise dans la tête de trouver une place devant l'immeuble, alors
00:11:53 trouver une place à cette heure-ci rue Galilée, c'est un exploit
00:11:56 et pourtant, elle tourne
00:11:57 ben, forcément rue Galilée
00:11:59 enfin, tu la connais, on t'ai dit comme elle est
00:12:02 elle tournera tant qu'il faudra
00:12:04 mais qu'est-ce qui nous vaut cette visite ?
00:12:06 oui, ben Martine te racontera dans le détail
00:12:08 mais enfin, disons qu'à la suite d'un contrôle fiscal
00:12:11 elle a été abusivement taxée
00:12:13 et elle a tout à coup décidé de faire une démarche auprès du ministère
00:12:17 alors, voilà, j'ai eu le temps de vous passer un coup de téléphone
00:12:19 ben, vous connaissez maman
00:12:20 dans la demi-heure où sa décision était prise, les valises étaient bouclées
00:12:23 et ben, vous savez que vous êtes les bienvenus
00:12:25 mais dis donc, dis donc, tu ne veux pas dire que ta mère a envisagé d'habiter ici ?
00:12:28 oh, pour rien au monde, tu penses bien
00:12:30 oh, bon
00:12:31 Philippe est actuellement à la recherche d'un hôtel
00:12:33 en plein salon de la machine à tricoter
00:12:35 écoutez, nous avons deux chambres d'amis, libres et indépendantes
00:12:39 et on peut entrer et sortir sans se rencontrer
00:12:41 malgré ça, je connais ma soeur, elle préférerait dormir sous les ponts
00:12:44 ah, il est fin de Philippe, et toi aussi de la fête ?
00:12:47 le voyage d'affaires, ne l'oublie pas là
00:12:49 la présence du fondé de pouvoir s'impose elle-même
00:12:51 eh bien, vive le salon de la machine à tricoter
00:12:53 moi, je trouve que votre bruit est ridicule
00:12:55 qu'elle a assez duré
00:12:56 et que c'est le moment où j'amène le gens tous ici de vous réconcilier
00:13:00 tu as raison, ma chérie, je t'aiderai
00:13:02 ah ben, si tu es venu à Paris pour ça, j'ai bien peur, ma petite Catherine
00:13:04 que tu ne rentres déçue à Lyon
00:13:06 ah ben, mais non, elle ne rentre pas à Lyon
00:13:08 ah oui, mais j'oubliais de vous dire, c'est aussi un des sujets de notre voyage
00:13:12 Catherine a décidé de poursuivre ses études à Paris
00:13:15 mais dites donc, c'est magnifique ça
00:13:17 et quelles études ?
00:13:19 j'ai fait ma psy
00:13:20 ta quoi ?
00:13:21 ma psy, ma tante
00:13:23 ben oui, sa psy
00:13:25 mais qu'est-ce que c'est que ça ?
00:13:26 la psy
00:13:27 ah oui, oui, c'est pour simplifier, comprendu ?
00:13:29 pour tout ce qui commence par psy, on dit psy
00:13:31 ah, c'est pas mal
00:13:32 ah si, ah si
00:13:33 et ta spécialité à toi ?
00:13:35 psychanalyse
00:13:36 psychanalyse
00:13:37 oh, oh, oh
00:13:38 nous n'avons plus qu'à bien nous observer
00:13:40 non, ne y ai crainte, je suis persuadée que vous êtes une nature sans problème
00:13:44 c'est un compliment
00:13:46 non, il n'y a pas de politesse à faire en psychanalyse
00:13:48 vous êtes comme ça, c'est tout
00:13:50 eh ben, j'aimerais en être aussi certaine que toi
00:13:52 ah, la voilà, je te demande de me laisser seule avec elle un instant
00:13:55 avec plaisir, moins je vais les masseurs, mieux je me porterai
00:13:58 amusez-vous bien
00:13:59 ça, ça m'étonnerait que ce soit tel
00:14:01 ils ne connaissent pas encore son coup de sonnette
00:14:03 oh non, ça doit être vraiment ça
00:14:05 oui, sûrement
00:14:06 André, cher monsieur Bréville
00:14:08 oh, oh, oh
00:14:10 il y avait une marche et je ne l'avais point vue
00:14:13 appelez-moi Philippe, vous le faisiez avant
00:14:16 oh, ben, j'ai oublié, il y a si longtemps
00:14:19 asseyez-vous, je vous sers quelque chose ?
00:14:21 non, merci, sans façon
00:14:23 et vous, Maxime ?
00:14:24 oui, oui, un petit scoc
00:14:26 et toi, Catherine ?
00:14:27 jamais d'alcool
00:14:28 si, si, si
00:14:29 alors, mon cher Philippe, toujours le bras droit de Martine ?
00:14:32 oh, ce serait bien tard pour changer
00:14:35 Philippe fait partie des meubles
00:14:36 oui, des antiquités, oui
00:14:38 25 ans de patine
00:14:40 l'usine, c'est sa passion
00:14:41 c'est beau, une belle usine
00:14:43 c'est toute ma vie
00:14:44 vous m'avez même avoué un jour
00:14:46 que vous aviez renoncé à vous marier
00:14:47 pour ne pas trahir l'usine
00:14:48 c'est vrai, il faut dire que je n'en ai guéri le temps
00:14:51 vous vous êtes pas donné beaucoup de mal, hein
00:14:53 il y a 150 femmes parmi le personnel de l'usine
00:14:55 c'est un beau terrain de chasse, non ?
00:14:57 chasse gardée ?
00:14:58 oui, oh, qu'il guise vous
00:15:00 Martine m'a toujours défendu
00:15:01 de montrer le bout de mon nez dans un atelier
00:15:03 elle avait sans doute peur que tu ne te surmerdes, mon petit papa
00:15:05 oui
00:15:06 ben, c'est quoi qu'il en soit, vous qui y avez accès
00:15:08 l'œil de la patronne est partout
00:15:10 vous le savez bien
00:15:11 si je m'étais permis le moindre
00:15:13 manque moi la discipline qu'elle a instaurée
00:15:15 pardon, qu'elle fait respecter
00:15:17 il y a longtemps que je ne serais plus auprès d'elle
00:15:20 mais il doit bien y avoir parmi le personnel des...
00:15:22 pas un seul concubinage en 20 ans, chère madame
00:15:24 pas un bébé illégitime
00:15:26 pas une liaison douteuse
00:15:28 pas même un flirt
00:15:29 un flirt ?
00:15:30 ah, un flirt !
00:15:32 ah, mais vous ne savez peut-être pas tout
00:15:34 je connais tout, ville urbaine
00:15:36 c'est joli, ville urbaine
00:15:38 si j'avais quelque chose à apprendre, je l'apprendrais
00:15:41 de toute façon, vous êtes un peu responsable
00:15:43 de mon attachement à l'usine, mon cher Maxime
00:15:45 si vous aviez accepté de vous en occuper
00:15:47 et d'abandonner votre cabinet de généalogiste
00:15:51 je ne serais pas aujourd'hui fondé de pouvoir
00:15:54 et accablé de responsabilité
00:15:57 mais Philippe, papa adore son métier
00:15:59 il est aussi comme vous
00:16:00 pourquoi l'aurait-il quitté ?
00:16:02 pour me retrouver en tête à tête avec ma femme 24h/24
00:16:04 attends
00:16:05 c'est déjà beaucoup pour un couple normal
00:16:07 si il s'agit de Martine, ce serait du suicide
00:16:09 non, écoute, papa
00:16:10 non, non, non, non, j'aime beaucoup ta mère
00:16:11 mais tu sais parfaitement que j'ai raison
00:16:13 au fait, mon cher Philippe
00:16:14 avez-vous trouvé un hôtel ?
00:16:16 ne m'en parlez pas
00:16:17 j'ai téléphoné partout, partout complet
00:16:19 pas d'une seule chambre
00:16:21 je ne sais plus que faire
00:16:23 ni comment annoncer la nouvelle à la présidente
00:16:25 elle me fait tellement peur
00:16:27 maintenant, tu as une idée ?
00:16:28 dites vite, je vais appeler immédiatement
00:16:30 mais c'est inutile
00:16:32 nous avons deux chambres d'amis
00:16:34 ici ?
00:16:35 la présidente, ici ?
00:16:36 oui, je me charge d'obtenir l'accord de maman
00:16:38 et pour vous, mon cher Philippe
00:16:39 nous vous installerons un lit de camp dans la lingerie
00:16:41 oh, dans la lingerie, merci infiniment
00:16:44 ce sera mieux que lors de notre dernier voyage à Lille
00:16:47 j'ai dormi dans l'automobile
00:16:49 excusez-moi, j'ai un fou rire
00:16:52 en attendant
00:16:54 si vous le permettez, j'aimerais voir monsieur Lamberti
00:16:57 j'ai profité de ce voyage
00:16:58 pour lui faire signer les feuilles de présence
00:17:00 et les délibérations de la dernière assemblée générale
00:17:02 ah, mais vous le trouverez sûrement à la galerie
00:17:04 nous avons un vernis sage ce soir
00:17:05 si vous pensez que je ne le dérange pas
00:17:06 oh, vous vous en croyez, vous connaissez le chemin
00:17:08 non, mais je suis assez dégoûté
00:17:09 faites attention, il y a une marche
00:17:13 eh oui, eh oui, cette fois-ci, c'est maman
00:17:21 allez, j'y vais
00:17:22 il n'a pas, il y court
00:17:24 trop peur de se faire attendre
00:17:26 il est donc très sympa, comme votre prévêt' avanceur
00:17:28 tu veux que je te dise ?
00:17:29 oui
00:17:30 je trouve ma famille épatante
00:17:31 eh bien, tant mieux
00:17:32 Juliette, Juliette, ma chérie
00:17:34 comment vas-tu, mon dieu, ça va ?
00:17:35 ah, non, mais tu es splendissant
00:17:37 tu es mon dieu, tu es mon dieu
00:17:39 tu es splendissant, oh, tu es
00:17:41 tu es splendissant, tu es fier de l'hybride
00:17:43 comment peux-tu vivre encore avec mon frère ?
00:17:45 enfin, ce sont les mystères insondables de l'accouplement
00:17:47 et moi, comment me trouves-tu ?
00:17:48 merci, tu es gentille
00:17:49 je sais, je sais, j'ai de très beaux yeux, c'est vrai
00:17:51 mais hélas, avec ces horribles lunettes, on ne les voit pas
00:17:54 eh bien, tu devrais porter des lentilles de contact
00:17:56 mais quelle horreur, enfin, je déteste les lentilles
00:17:58 alors, leur contact, non, mais
00:18:00 sans mes verres, je ne vois rien, bien sûr
00:18:02 et quand je les mets, par contre
00:18:04 ah !
00:18:05 te voilà, toi
00:18:06 alors, dès que j'ai le dos tourné, tu en profites pour boire
00:18:09 mais, non, c'est juste un petit whisky, c'est pour mes artères
00:18:13 exclusive, Rogne, du whisky, quelle horreur
00:18:16 il est très bon, ne compte pas sur moi pour soigner ta cirrhose
00:18:20 mon frère, le comique, n'est pas là
00:18:22 il est en bas, tu l'aurais vu si tu étais entré par la galerie
00:18:24 je ne mettrai jamais les pieds dans ce Lupana
00:18:27 ah !
00:18:28 donc, je vais l'appeler
00:18:37 ne te presse pas, ma chérie, ne te presse pas, nous avons tout le temps, mon dieu
00:18:39 pour ce que j'ai à lui dire
00:18:40 ah, ben, ça tombe bien, nous avons un vernissage ce soir, ma tête est très occupée
00:18:43 eh ben, parfait, nous irons au livaneur, nous avons quitté Lyon ce matin
00:18:46 non, mais j'ai une journée très chargée
00:18:48 Philippe, t'as dit à quel hôtel nous descendions ?
00:18:50 allons-y tout de suite, enfin, je suis brisé
00:18:52 hélas, pas une chambre de libre dans la capitale
00:18:54 nous sommes en plein salon, il a téléphoné partout
00:18:57 ma petite Martine, il y a une solution
00:18:59 tout trouvez, vous restez ici
00:19:01 ici, jamais !
00:19:02 c'est ça ou sous les ponts ?
00:19:03 alors, sous les ponts, on roule
00:19:04 lequel, tu as une préférence ?
00:19:05 maman, sois raisonnable
00:19:07 ce sera désobligeant pour ma tante qui est tellement heureuse de nous recevoir
00:19:10 mais toi aussi, d'accepter, enfin, je sais, de sous la contrainte
00:19:13 mon vanité, mon maquillage, mes lunettes
00:19:18 vous êtes protégés par mes perruques, mon dieu
00:19:20 je te rassure, grâce au ciel, rien n'est cassé
00:19:24 bon, et demain soir, vous dînez tous ici
00:19:26 nous verrons, ma chérie, nous verrons pour l'instant
00:19:28 je n'ai ni le cœur, ni l'estomac
00:19:30 tu sais ce qui m'arrive ?
00:19:31 mais oui, Maxime nous a dit
00:19:32 ça, je me demande ce qu'il a pu vous raconter
00:19:34 Maxime ne comprend rien
00:19:35 en trois mots, voilà
00:19:36 contrôle des polyvalents
00:19:38 recherche des poules dans la tête
00:19:40 les pires emmerdements, quoi
00:19:41 d'autant plus que j'avais oublié de faire une déclaration essentielle
00:19:43 tu te rends compte ?
00:19:44 oubliez-moi
00:19:45 à quel point faut-il que je sois submergé pour en arriver là
00:19:48 et c'est la seconde fois que ça m'arrive
00:19:50 mais s'il s'imagine qu'ils vont me faire toucher les deux épaules aussi facilement
00:19:54 ils se trompent, les petits énarques
00:19:56 j'ai deux mots à leur dire, moi aussi
00:19:58 t'as vu mes jambes ?
00:19:59 malgré les années, ça tient le coup, non ?
00:20:01 Juliette, Juliette, ma chérie, nous vivons dans un drôle de pays
00:20:04 tout réussite est suspecte
00:20:06 et tout chef d'entreprise est considéré comme un fraudeur
00:20:09 c'est l'ère de l'irresponsabilité
00:20:11 l'État croit à sa charge le chômage
00:20:13 la sécurité sociale, les familles nombreuses
00:20:15 les vieillards le dénugent, la sécheresse
00:20:17 et laissent crever en toute tranquillité les affaires en difficulté
00:20:20 mais qu'une affaire marche
00:20:22 et on emmerde le patron jusqu'à la gauche
00:20:25 on la sphixie
00:20:27 et on le paralyse
00:20:29 attends une seconde, j'ai pas fini
00:20:37 on la sphixie
00:20:39 et on le paralyse
00:20:41 voilà !
00:20:43 maintenant tu peux, tu peux
00:20:46 et bien si tu leur dis ça, tu vas arranger tes affaires
00:20:49 mais ça sert, j'en ai par dessus la tête des affaires
00:20:51 mais ça ne se passera pas comme ça, mon dieu, j'ai des remarques
00:20:53 sinon moi aussi, figure-toi
00:20:54 enfin bref, j'ai sauté dans ma voiture
00:20:56 j'y ai entassé la famille
00:20:58 et en 5-7, nous étions là
00:21:00 en 5-7, maman
00:21:01 qu'est-ce que tu dis, toi ?
00:21:02 sec !
00:21:03 mais quoi, sec ?
00:21:04 excuse-moi, ma chérie, je comprends jamais un mot à ce que tu racontes
00:21:06 et que... ah !
00:21:07 j'oubliais de te dire, qu'l'actrice fait de la psy
00:21:09 ah mais oui, nous avons appris ça
00:21:11 alors si tu veux tout savoir sur le moi et le sexe
00:21:13 alors si tu veux tout savoir sur le moi et le surmoi
00:21:15 demande-le à elle, tu verras, c'est très amusant
00:21:17 qu'est-ce que je disais ?
00:21:22 ah ! pour en revenir à mon problème avec le ministère
00:21:25 ils vont m'entendre
00:21:27 et puis après tout, qu'ils me nationalisent
00:21:29 moi aussi, je suis une patriote
00:21:31 et ça c'est imprévu, ça alors
00:21:33 je goûterai à mon tour les joies saines
00:21:35 et son mélange de l'irresponsabilité
00:21:37 ça c'est curieux, j'en ai marre
00:21:39 tu m'entends ? j'en ai vraiment marre
00:21:41 ça c'est carrément hideux
00:21:43 c'est moi, écoute ça
00:21:45 si je sors d'un réservoirissant
00:21:47 non, non, dis donc
00:21:49 Juliette, ma chérie
00:21:51 ton mari a bien de la chance
00:21:53 d'avoir pu fuir tous ces problèmes
00:21:55 oh mais veux-tu, Martin mène la vie qui lui convient
00:21:57 et toi aussi, quoi que tu en dises
00:21:59 vous êtes tous les deux bien dans votre peau
00:22:01 cet arrangement est parfait, alors pourquoi cette brouille ?
00:22:03 avoue qu'il est temps d'enterrer l'âge de guerre
00:22:05 et de vous réconcilier
00:22:07 oui peut-être, mais pour l'instant, le moment est mal choisi
00:22:09 je t'assume
00:22:11 on connait la musique, on va voir les pommiers en fleurs
00:22:13 c'est ça, on va voir les pommiers en fleurs
00:22:15 et on va revoir ta Normandie
00:22:17 attends, qu'est-ce que je disais ?
00:22:19 tu me connais, je suis une femme d'ordre
00:22:21 je suis en froid avec mon frère depuis toujours
00:22:23 c'est devenu l'habitude, il n'a pas changé les siennes
00:22:25 que je sache, il n'est pas perpétuellement
00:22:27 16h par jour au milieu des emmerdes
00:22:29 avec la concurrence étrangère
00:22:31 les charges nouvelles, les crises
00:22:33 les méventes, le comité d'entreprise
00:22:35 du personnel, j'en passe
00:22:37 il est meilleur
00:22:39 mais pourquoi le lui reprocher ?
00:22:41 je ne le lui reproche pas, mais j'en ai assez
00:22:43 à ce qu'il faut, ma chérie, on papote
00:22:45 il y a 6 mois, mes grévistes m'ont
00:22:47 enfermé avec Philippe dans mon bureau
00:22:49 pendant 48 heures
00:22:51 nous avons appris ça par les gazettes
00:22:53 et ça te fait rire ?
00:22:55 ah oui !
00:22:57 j'aurais bien voulu t'y voir, ils nous apportaient nos repas sur un plateau
00:22:59 c'est comme au drugstore
00:23:01 pas de moutarde, rien, enfin bref
00:23:03 tous ces emmerdements, ça fait vraiment beaucoup
00:23:05 pour une seule femme
00:23:07 oh mais tu es une femme, comment on ne fait plus d'homme ?
00:23:09 des pensées que pendant ce temps-là
00:23:11 mon cher jumeau se la coule douce
00:23:13 avec l'argent que j'ai tant de mal à gagner
00:23:15 non mais je vais vraiment finir par croire
00:23:17 que tu l'envis secrètement
00:23:19 alors là, alors là, ma chère Juliette, franchement, non
00:23:21 il a même bien fait d'en profiter
00:23:23 je ne l'envis pas, je le méprise
00:23:25 nuance
00:23:27 bien qu'il ait toujours eu beaucoup de chance
00:23:29 d'abord celle de t'avoir rencontré
00:23:31 oh, ben tu n'as pas
00:23:33 de plaindre de ton côté, Maxime est parfait
00:23:35 oui, oui, oui
00:23:37 et Catherine est charmante
00:23:39 c'est vrai, tu as raison, elle est charmante, heureusement, elle tient à moi et pas de son père
00:23:41 mon Dieu, géléalogiste
00:23:43 perpétuellement occupé à rechercher des ascendances
00:23:45 pour une bande de crétins qui s'imaginent toujours
00:23:47 qu'on va leur apprendre qu'ils descendent
00:23:49 de Saint-Louis ou le Versingé-Thorix
00:23:51 je crois que l'ambition de Maxime
00:23:53 c'est de remonter à l'homme de Cro-Magnon
00:23:55 oui
00:23:57 qu'est-ce que je disais ?
00:24:01 moi ?
00:24:03 si tu disais Catherine est charmante, c'est vrai, elle est charmante
00:24:05 mais elle est tuante, elle ne parle que d'évroses
00:24:07 obsessions, fantasmes et complexes
00:24:09 la semaine dernière
00:24:11 elle a eu le culot de dire à son père
00:24:13 qu'il faisait de l'homosexualité
00:24:15 quelle horreur, mon Dieu
00:24:17 inconsciente
00:24:19 et que j'en étais responsable
00:24:21 il faut le faire, non ?
00:24:23 c'est la crainte
00:24:25 que je lui inspire qui le rend comme ça
00:24:27 son attitude soumise
00:24:29 est une manifestation de son homosexualité
00:24:31 latente
00:24:33 latente ?
00:24:35 enfin, latente, inconsciente
00:24:37 si tu préfères
00:24:39 ah bon, il ne sait pas ?
00:24:41 il ne le sait pas, il ne le savait pas
00:24:43 alors si un jour il vire de bord pour de bon
00:24:45 ce sera ma faute, écoute
00:24:47 tout est ma faute
00:24:49 c'est pourquoi tu comprends que j'ai envie de changer de trottoir
00:24:51 mais toi ma chérie, ta vie avec mon frère
00:24:57 ah ben il est charmant
00:24:59 ça serait délicieux si je n'avais pas moi aussi mes petits problèmes
00:25:01 en ce moment il est amoureux d'un peintre
00:25:05 dont on expose l'étoile ce soir
00:25:07 et oui, d'un peintre
00:25:09 mon Dieu, quelle horreur
00:25:11 ah mais rassure-toi, c'est une femme
00:25:13 ah, voilà déjà une bonne chose
00:25:15 en somme, rien n'est changé
00:25:17 il clate l'argent avec des aventures
00:25:19 et se fout du tien comme du canard
00:25:21 ça, il a toujours du goût pour la blague et le canular
00:25:25 ça risque de lui passer
00:25:27 pourquoi dis-tu ça ?
00:25:29 parce que j'ai décidé de couper le gaz
00:25:31 pardon ?
00:25:33 ou bien si tu préfères, de ne plus commander tes soins d'astrengue
00:25:35 de toute façon je ne le pourrai plus
00:25:37 le financement d'une galerie d'art n'entre pas dans l'objet social
00:25:39 de notre société qui est de fabriquer des tissus
00:25:41 je suis accusé de détournement de biens sociaux
00:25:45 c'est grave ça !
00:25:47 comment si c'est grave, mais pire que ça, la vie de l'usine est en jeu
00:25:49 heureusement Martin m'avait signé des pouvoirs en blanc
00:25:51 des pouvoirs en blanc ?
00:25:53 il va nous servir, il filera le dossier dans son attaché caisse
00:25:55 il a rendez-vous demain après-midi avec notre avocat
00:25:57 oh ben tu peux dire que c'est un abus de pouvoir
00:25:59 à la guerre comme à la guerre ma chérie
00:26:01 il se débrouillera à son tour
00:26:03 mais j'aurai sauvé l'affaire
00:26:05 pourquoi donc, qu'est-ce qui m'a fait peur ?
00:26:07 vous voilà, vous voilà, mon dieu
00:26:09 regardez ça, regardez ça
00:26:11 une tortue ambulante
00:26:13 je ne savais pas que vous vous intéressiez
00:26:17 à la peinture
00:26:19 non, je cherchais votre frère
00:26:21 je voulais lui faire signer des papiers, mais il est disparu
00:26:23 je vous présente ma belle-sœur Martine
00:26:25 Madame
00:26:27 je te présente Eve Mérine
00:26:29 dont on expose l'étoile
00:26:31 c'est vous
00:26:33 eh ben ne me regardez pas comme ça
00:26:35 je sais, je ressemble beaucoup à mon jumeau
00:26:37 mais alors c'est mon droit non ?
00:26:39 la caninerie au moins, ne comptez pas sur moi pour le bâtifonnage
00:26:41 mais enfin Madame, je ne vous permets pas
00:26:43 chut, ça suffit
00:26:45 alors c'est vous qui exposez
00:26:47 cette chose
00:26:49 écoutez, votre fille m'a déjà dit
00:26:51 tout ce qu'elle pensait de ma peinture
00:26:53 ma fille a un jugement très sûr
00:26:55 et définitif
00:26:57 c'est très intéressant
00:26:59 et très significatif
00:27:01 mais regardez-le, regardez
00:27:03 je me demandais quelle signification
00:27:05 vous pouviez apporter à ces barbouillages
00:27:07 c'est incompréhensible
00:27:09 ce ne sont pas des barbouillages
00:27:11 c'est de la peinture
00:27:13 et ce n'est pas incompréhensible
00:27:15 non, c'est inexplicable
00:27:17 ah, nuance
00:27:19 inexplicable, voilà, c'est bien ce que je pensais
00:27:21 enfin comme je n'ai pas de temps à perdre
00:27:23 dans des explications, ça tombe bien
00:27:25 aidez-moi à porter mes valises, vous
00:27:27 vous faites deux voyages
00:27:29 je vais me rafraîchir, j'ai juste le temps de me rendre au ministère
00:27:31 bon, veux-tu que je t'aide à t'installer ?
00:27:33 ne te dérange pas ma chérie, je connais le chemin
00:27:35 c'est tellement gentil à toi de nous accueillir
00:27:37 surtout en de pareilles circonstances
00:27:39 oh, je suis quand même contente de vous voir
00:27:41 mais le dîner de réconciliation
00:27:43 de demain soir me paraît compromis
00:27:45 à toi de voir
00:27:47 essaie de lui expliquer que je ne puis agir autrement
00:27:49 et que de toute façon
00:27:51 c'est dans son intérêt que je sauve l'usine
00:27:53 puisqu'il en possède
00:27:55 la moitié des actions
00:27:57 alors, qu'on le fait, mon dieu
00:27:59 c'est pour aujourd'hui ou pour demain
00:28:01 mais qu'il est mou, qu'il est mou
00:28:03 (applaudissements)
00:28:05 (applaudissements)
00:28:07 (applaudissements)
00:28:09 ah, c'est une nature
00:28:11 ah, oui, mais pas une nature morte
00:28:13 (rires)
00:28:15 je me demande comment votre mari fait pour la supporter
00:28:17 oh, mon mari semble pourtant supporter
00:28:19 d'autres contraintes à ses allègrements
00:28:21 mais pour en revenir à Martine
00:28:23 c'est quelqu'un de très bien
00:28:25 je l'admire, je regrette seulement
00:28:27 que ses jugements ne soient pas plus nuancés
00:28:29 qu'elle dépasse vraiment la mesure
00:28:31 ah, ben ça, ça me semble une évidence
00:28:33 et quand je pense à son pauvre mari
00:28:35 oh, mais vous avez décidément une vocation de sauvetage
00:28:37 des maris en détresse
00:28:39 mais croyez-moi, il n'est pas à plaindre
00:28:41 il vous en a donné l'impression
00:28:43 non, on ne peut pas le dire
00:28:45 mais enfin, ce n'est pas une femme, c'est un gendarme
00:28:47 non, ça ne m'étonnerait pas
00:28:49 qu'elle ait quelque chose
00:28:51 qui cloche au point de vue
00:28:53 sexuel
00:28:55 mais pourquoi dites-vous ça ?
00:28:57 je ne sais pas, mais j'ai l'impression
00:28:59 qu'elle aime les femmes
00:29:01 ah, oui, cette façon qu'elle a de traiter son mari
00:29:03 et ce Philippe
00:29:05 non, elle déteste les hommes, ça, ça crève les yeux
00:29:07 et ben, ça fait une moyenne avec ceux qui les aiment trop
00:29:09 mais qu'est-ce que vous racontez là ?
00:29:11 Martine aime les femmes
00:29:13 alors ça, ça m'étonnerait
00:29:15 en tout cas, c'est quelqu'un de très bien, il faut l'excuser
00:29:17 mais je ne peux pas le faire
00:29:19 bon, ben, tout au moins, la comprendre
00:29:21 tenez-moi par exemple
00:29:23 je fais de grands efforts de compréhension
00:29:25 vous me suivez ?
00:29:27 oui, oui, oui, je vous escorte
00:29:29 ah, en effet
00:29:31 non, mais rassurez-vous, chère madame
00:29:33 je sens que nous ne l'aurons plus pour très longtemps
00:29:35 à cheminir ensemble
00:29:37 oh, ben, voilà une bonne nouvelle
00:29:39 eh bien, ça en fera deux
00:29:41 parce qu'avec l'arrivée de cette femme remarquable
00:29:43 elle l'est, depuis la mort de leur père, elle dirige seule l'usine
00:29:45 mais Martine n'était peut-être pas née pour être dans les affaires
00:29:47 oh, Martine
00:29:49 elle n'était pas née pour travailler
00:29:51 vous le regrettez ?
00:29:53 ben, je regrette seulement que la nature n'ait pas mieux réparti les qualités entre le frère et la soeur
00:29:55 elle aurait pu donner à Martine un peu du bon sens
00:29:57 et du jugement de Martine
00:29:59 qui aurait besoin des qualités exceptionnelles de ma chère soeur ?
00:30:01 toi, mon chéri
00:30:03 alors là ?
00:30:05 je ne peux pas réserver l'usine
00:30:07 eh bien, demandez à Carayan de diriger une usine
00:30:09 ou bien à Rubinstein d'interpréter un bilan
00:30:11 quoi que encore, Roupinstein
00:30:13 bon, alors, où étais-tu ?
00:30:15 Philippe te cherche partout pour te faire signer des papiers
00:30:17 bon, ben, là, écoutez-moi, je vous laisse
00:30:19 je vais jeter le coup d'œil final pour ce soir
00:30:21 je reviens tout à l'heure
00:30:23 alors ça, elle ne croit pas si bien dire
00:30:25 le coup d'œil final à la dernière exposition
00:30:27 comment ça ?
00:30:29 ben, assieds-toi
00:30:31 Martine a les pires ennuis avec les polymalents
00:30:33 et la dilapidation, je ne sais quoi encore
00:30:35 elle prétend plus, l'usine est en danger et c'est toi qui va payer les pots cassés
00:30:37 et la galerie ?
00:30:39 eh bien, elle va sauter, aussi sûrement qu'avec une charge de dynamite
00:30:41 mais tu ne lui as pas dit que j'avais pris des engagements, que j'avais signé un paquet de traites
00:30:43 si elle me coupe les vivres, nous sommes foutus
00:30:45 alors ça, au point où elle en est, j'ai l'impression que ça ne lui fera ni chaud ni froid
00:30:47 elle va même utiliser tes pouvoirs en blanc
00:30:49 mais c'est vrai que je lui avais signé des pouvoirs en blanc
00:30:51 c'est Philippe qui les a dans son attache de caisse
00:30:53 et qui est chargé de les porter de main
00:30:55 alors je ne sais pas, me débrouille-toi
00:30:57 fais quelque chose
00:30:59 attends, attends, attends
00:31:01 attends, attends, attends
00:31:03 tu prétends que c'est Philippe qui a le dossier
00:31:05 dans son attache de caisse ?
00:31:07 ben oui
00:31:09 il suffit de le lui reprendre
00:31:11 mais comment ?
00:31:13 alors là, j'ai une vague idée
00:31:15 qu'est-ce que c'est que ça ?
00:31:17 les valises de Martine
00:31:19 qu'est-ce qu'il y a là-dedans ?
00:31:21 je ne sais pas, ses perruques, ses lunettes, son maquillage
00:31:23 ses robes et ses chaussures, écoute
00:31:25 les hôtels sont pleins, il couche ici
00:31:27 et où est ma soeur ?
00:31:29 ben, elle est déjà partie au ministère
00:31:31 bon, alors là je t'expliquerai plus tard
00:31:33 mais mon chéri, laisse-moi seul
00:31:35 non, non, j'ai vraiment besoin d'être seul si je veux organiser tout ça
00:31:37 ça, la tranquillité d'abord
00:31:39 celle-là, là
00:31:41 quand on n'a pas besoin d'elle, elle est toujours là
00:31:43 oh, me tu en fais une tête
00:31:47 c'est l'arrivée de ta jumelle qui termine en ce détail
00:31:49 tu ne te penses pas si bien dire
00:31:51 je me prépare un mauvais coup
00:31:53 vous dites que je me transforme en espionne
00:31:55 et que je le fasse parler sur l'oreille
00:31:57 ça me paraît un peu court, mais enfin je te remercie quand même de ta proposition
00:31:59 oui, oui, oui, non, ça doit être très bien
00:32:01 que l'idée de me savoir dans les bras de quelqu'un d'autre
00:32:03 ne va pas te faire pousser des boutons
00:32:05 je suis allergique à la jalousie
00:32:07 disons, trop long collage
00:32:09 dis donc, je t'en prie, je t'en prie, c'est pas le moment de me faire une scène
00:32:11 parce qu'alors là...
00:32:13 une scène ? non mais mon ami, tu te vantes
00:32:15 mais non, je voulais simplement t'aider
00:32:17 voilà tout
00:32:19 je ne veux pas t'en faire une scène
00:32:21 je te remercie quand même pour ta collaboration
00:32:23 bien bien mon chéri, comme tu voudras, mais toujours à ta disposition
00:32:25 ah tu veux que je m'en aille ?
00:32:27 je m'en vais mon chéri, mais si tu veux, je reviendrai
00:32:29 faut que tu m'appelles, c'est tout
00:32:47 les habits masculins, je les ôte sur l'oeuvre
00:32:49 ces robes de Martine vont créer la méprise
00:32:53 je lui ressemble tant que c'est un vrai bonheur
00:32:57 vous verrez comment on fait à l'envers
00:33:01 un strip-tease
00:33:03 à mon corps défendant
00:33:05 je vais faire l'acteur
00:33:07 et j'ouvre avec grâce
00:33:09 une de ses valises
00:33:11 je me déguise en femme
00:33:13 sans crainte et sans pudeur
00:33:15 voilà comment on fait
00:33:17 à l'envers
00:33:19 un strip-tease
00:33:21 j'enfile lentement
00:33:23 un collant ravageur
00:33:25 je mets péniblement
00:33:27 des souliers sans maîtrise
00:33:29 je sors de son étui
00:33:31 un costume tailleur
00:33:33 et voilà comment on fait
00:33:35 à l'envers
00:33:37 un strip-tease
00:33:39 je mets un chemisier
00:33:41 d'une jolie couleur
00:33:43 j'oubliais la perruque
00:33:45 bouclée
00:33:47 charmante, exquise
00:33:49 je ne suis plus Mathieu
00:33:53 puisque je suis ma soeur
00:33:55 et voilà comment on fait
00:33:57 à l'envers
00:33:59 un strip-tease
00:34:01 pour avoir des papiers
00:34:03 montrons un peu d'ardeur
00:34:05 j'ai froid mes gants bêtes
00:34:07 et j'ai peur de la brise
00:34:09 de ce déguisement je veux sortir
00:34:11 vainqueur
00:34:13 et voilà comment on fait à l'envers
00:34:15 un strip-tease
00:34:17 en homme
00:34:19 j'ai des épaules de déménageur
00:34:21 mais avec une robe
00:34:23 tout mon corps
00:34:25 ça me nuise
00:34:27 enfoncer les petites femmes
00:34:29 des folies bergeurs
00:34:31 et voilà comment on fait
00:34:33 à l'envers
00:34:35 un strip-tease
00:34:37 je dois changer de voix
00:34:39 ne faisons point d'erreur
00:34:41 je ne suis plus un homme
00:34:43 et je me féminise
00:34:45 un peu plus de souplesse
00:34:47 un peu plus de douceur
00:34:49 et voilà comment on fait à l'envers
00:34:53 un strip-tease
00:34:55 puis je m'asperge
00:34:57 un peu d'un vaporisateur
00:34:59 je me mets sur les lèvres
00:35:01 de ce rouge cerise
00:35:03 avec les travelots
00:35:05 protégez-moi, Seigneur
00:35:07 protégez-moi, Seigneur
00:35:09 et voilà comment on fait à l'envers
00:35:11 un strip-tease
00:35:13 j'oubliais les lunettes
00:35:15 oh mon Dieu
00:35:17 quelle horreur
00:35:19 je ne vois plus du tout
00:35:21 ces verres me présbitisent
00:35:23 allons
00:35:25 je suis Martine
00:35:27 en plus doux
00:35:29 en meilleur
00:35:31 et voilà comment on fait
00:35:33 à l'envers
00:35:35 un strip-tease
00:35:37 Philippe, à nous deux ça
00:35:47 il va chercher après Martin
00:35:49 et il va tomber sur Martine
00:35:51 pourvu qu'elle ne revienne pas trop tôt
00:35:53 du ministère celle-là, c'est tout ce que je demande
00:35:55 à maman
00:35:57 c'est la première fois qu'on m'appelle maman
00:35:59 mais maman, tu as changé de perruque ?
00:36:01 oui, je me suis mise à faire
00:36:03 oui, je me suis mise un peu à l'aise
00:36:05 maman, je t'adore
00:36:07 ma chérie, ma petite fille
00:36:09 oh maman, si tu savais comme je suis heureuse d'être à Paris
00:36:11 je suis allée faire un tour jusqu'à la cité
00:36:13 c'est sublime
00:36:15 alors ?
00:36:17 alors ?
00:36:19 alors quoi ?
00:36:21 et bien comment s'est passé ton rendez-vous au ministère ?
00:36:23 quel rendez-vous ?
00:36:25 le rendez-vous, non, non, je vous expliquerai plus tard
00:36:27 il n'y a pas d'espoir ?
00:36:29 oui, oui, ça s'arrangera, ça, il n'y a aucune raison
00:36:31 pour que ça ne s'arrange pas
00:36:33 parce que j'ai froid aux jambes
00:36:35 et que ça va mieux
00:36:37 dis-moi
00:36:39 qu'est-ce que tu penses
00:36:41 de mon tailleur ?
00:36:43 est-ce qu'il ne me boudine pas un peu ?
00:36:45 je t'ai déjà dit
00:36:47 c'est celui que papa et moi on préfère
00:36:49 tu le portes à merveille
00:36:51 dis-moi un peu
00:36:55 qu'est-ce que tu penses
00:36:57 de ton oncle ?
00:36:59 tu ne te fâcheras pas ?
00:37:01 j'essaie
00:37:03 il est merveilleux
00:37:05 c'est un être plein de charme
00:37:07 plein d'imagination
00:37:09 je sens que je vais l'adorer
00:37:11 ça ne te fait pas bondir ?
00:37:13 aussi, aussi
00:37:15 je te reconnais que tout ce que tu m'as dit sur son compte
00:37:17 était très exagéré
00:37:19 et il m'a demandé ce que tu avais dit de lui
00:37:21 tu lui as répété
00:37:23 en édulcorant
00:37:25 en édulcorant, oui
00:37:27 tu as bien fait
00:37:29 au fait
00:37:31 qu'est-ce que je t'ai dit ?
00:37:33 tu ne te souviens pas ?
00:37:35 non
00:37:37 indécrétable fainéant, obsédé sexuel
00:37:39 et abominable macro
00:37:41 c'était peut-être un peu exagéré
00:37:47 non, non
00:37:49 il est immature, c'est vrai
00:37:51 il n'est pas du tout influencé par les stéréotypes sociaux
00:37:53 non, je pense plutôt
00:37:55 qu'il a une altération structurelle importante
00:37:57 une altération structurelle importante ?
00:37:59 décode-moi ça, tu veux ?
00:38:01 eh bien, disons
00:38:03 c'est une forme de débilité mentale, tout simplement
00:38:05 de débilité mentale ?
00:38:09 et c'est grave ça ?
00:38:11 pas du tout
00:38:13 enfin, mon moine ne peut pas être aussi équilibré que toi
00:38:15 tu l'as assez répété
00:38:17 tel qu'il est, c'est un dépsyphère
00:38:19 bon, un peu hystéro
00:38:21 mais je suis sûre que tu seras ravi de le revoir
00:38:23 inconsciemment, bien entendu
00:38:25 oui, oui, c'est possible, c'est possible
00:38:27 mon moine, il faut absolument que vous fassiez la paix
00:38:29 on verra, on verra
00:38:31 moi, je pense
00:38:33 qu'il est un peu inhibé par des facteurs
00:38:35 tels que l'absence de symboles en commun
00:38:37 la méfiance que vous avez l'un pour l'autre
00:38:39 je suis sûre qu'il suffirait de très peu de choses
00:38:41 pour que s'établisse la communication
00:38:43 c'est possible, c'est possible
00:38:45 non, non, ça ne presse pas
00:38:47 non, non, nous avons tout le temps
00:38:49 non, je ne t'ai jamais vu dans d'aussi bonnes dispositions
00:38:51 c'est le moment où j'avais d'en profiter
00:38:53 je te le ramène
00:38:55 mais non, une seconde, mais à peine une seconde
00:38:57 je te le ramène, ça va être un vrai salope
00:38:59 ça y est, voilà Maxime à présent
00:39:01 cette maison est un véritable moulin, j'y rencontre tout le monde
00:39:03 sauf celui que j'attends
00:39:05 franchement, franchement
00:39:07 je ne comprends pas pourquoi vous n'exposez pas cette oiseau
00:39:09 oh, eh bien ça
00:39:11 demandez-le à votre femme et à votre fille
00:39:13 elles vous l'expliqueront, vous savez
00:39:15 je veux dire, celle-ci
00:39:17 plutôt que les autres
00:39:19 bien sûr, non mais c'est quand on a commencé
00:39:21 à accrocher l'étoile aux cimaises
00:39:23 que l'on s'aperçoit que le
00:39:25 choix est primordial
00:39:27 et que l'harmonie de l'ensemble
00:39:29 joue un rôle
00:39:31 répondérant
00:39:33 ah oui, vous avez sans doute parfaitement raison
00:39:35 pas trop émue
00:39:37 à quelques heures du vernissage
00:39:39 aussi un peu nerveuse bien sûr
00:39:41 je voudrais me permettre de
00:39:43 vous proposer de
00:39:45 vous faire quelques
00:39:47 petits massages
00:39:49 oh, rassurez-vous, juste là sur l'étang
00:39:51 et à la base des cervicales
00:39:53 ah, à la base des cervicales, alors ça je vais bien
00:39:55 parce que je suis un peu tendue là, voyez-vous
00:39:57 rien de tel pour détendre instantanément
00:39:59 vous allez voir
00:40:01 vous ne trouvez pas
00:40:03 les cervicales un peu bas ?
00:40:05 j'ai dérapé
00:40:07 bon
00:40:09 alors accrochez-vous, je me cramponne
00:40:11 bon alors cramponnez, on y va
00:40:13 ah oui là c'est très bien, dites-moi
00:40:15 où est-ce que vous avez appris tout ça ?
00:40:17 c'est un secret que j'ai ramené d'un voyage à Concarneau
00:40:19 en extrémité
00:40:21 ah ah ah, bien, ben je vous remercie, voilà
00:40:23 ça ira très bien comme ça maintenant
00:40:25 d'autant que votre charme
00:40:27 constituera tout à l'heure un atout supplémentaire
00:40:29 oh, mais je ne suis pas de votre avis
00:40:31 mais oui, je pense même le contraire
00:40:33 mais on est beaucoup plus porté
00:40:35 à l'indulgence envers quelqu'un
00:40:37 n'ayant pas été gâté au départ
00:40:39 par la nature
00:40:41 on est prêt à lui accorder
00:40:43 une revanche
00:40:45 ne vous inquiétez pas, si ce que vous dites est vrai
00:40:47 ils vont vous haïr
00:40:49 oh, mais vous êtes gentil vous
00:40:51 tiens, c'est quelqu'un comme vous
00:40:53 que j'aurais dû rencontrer
00:40:55 hélas, hélas, je ne possède pas de galerie de tableaux
00:40:57 oh, mais ce n'est pas nécessaire
00:40:59 pour lancer une
00:41:01 jeune et belle artiste
00:41:03 non ?
00:41:05 je suis sûre que vous vous seriez donné
00:41:07 beaucoup de mal pour m'aider
00:41:09 il me semble que Martin a fait le maximum
00:41:11 oui
00:41:13 mais j'ai l'impression qu'à présent
00:41:15 il décroche
00:41:17 en effet, j'ai l'impression qu'entre vous deux
00:41:19 ce n'est plus l'euphorie
00:41:21 permettez-moi de m'en réjouir
00:41:23 oh, dites-en vous, mon petit malhomme
00:41:25 je vous vois venir
00:41:27 alors, veuillez-moi venir en client, je veux être le premier
00:41:29 oh, hé bien, mais voilà une pensée bien délicate
00:41:31 hé bien, tenez, choisissez
00:41:33 mais non, Maxime, enfin
00:41:35 une toile
00:41:37 ah, non, non
00:41:39 si vous choisissez la vous-même, j'aurai ainsi
00:41:41 doublement quelque chose de vous
00:41:43 que c'est charmant
00:41:45 hé bien celle-ci, qu'en pensez-vous ?
00:41:47 oh, oh, oh
00:41:49 les pommiers aux fleurs
00:41:51 oui, ou non, nursery
00:41:53 nippone
00:41:55 oui, comme on veut, c'est pratique
00:41:57 oui, mais il y a une condition, que je puisse vous la faire
00:41:59 ah, non, ce n'est pas question, ça
00:42:01 ah, mais si, je tiens beaucoup
00:42:03 écoutez, je sens que ça va me porter bonheur pour ce soir
00:42:05 alors ça, vous ne pouvez pas me la refuser
00:42:07 dans ce cas, regardons-la ensemble
00:42:09 ah, c'est gentil d'accepter les bébés
00:42:11 parce que vous savez, ce matin, j'ai eu une très bonne idée
00:42:13 elle a dit que c'était les pommiers, mais je pense que c'est peut-être des bébés
00:42:15 merde
00:42:17 je leur ai dit merde au ministère
00:42:19 ils n'avaient pas l'air surpris du tout
00:42:21 d'ailleurs, forcément, ils ont l'habitude
00:42:23 ils nagent dedans
00:42:25 oh, oh, oh
00:42:27 toi aussi, à ce que je vois
00:42:29 ah, hé bien dans ce cas
00:42:31 c'est à vous qu'elle va porter bonheur, Maxime
00:42:33 Maxime, tiens, tiens
00:42:35 je ne savais pas que tu t'intéressais
00:42:37 au pinceau de mademoiselle
00:42:39 j'avais des artistes autour de moi
00:42:41 et je vivais ignorant
00:42:43 je ne l'ai simplement, Eve
00:42:45 la présence t'appelle Eve
00:42:47 je rêve
00:42:49 tu vas vite en bsogne, mes félicitations
00:42:51 mais oui, votre mari
00:42:53 m'aidait simplement à porter
00:42:55 mes barbouillas
00:42:57 excusez-moi pour tout à l'heure, mais je n'avais pas trouvé
00:42:59 d'autre bon, je n'en ai toujours
00:43:01 pas trouvé, d'ailleurs
00:43:03 je ne vous ennuie pas d'être désagréable avec tout le monde
00:43:05 tout le monde s'y fait, moi la première
00:43:07 hé bien moi, pas
00:43:09 non, non, non, non, non, ça s'est passé
00:43:11 au ministère, mon dieu
00:43:13 je suis surprise
00:43:15 de cet intérêt soudain
00:43:17 il va sans doute te perdre avec celui que tu portes
00:43:19 à la gouache
00:43:21 si c'est pour moi que vous dites ça, vous perdez votre temps
00:43:23 j'aime mieux vous prévenir tout de suite
00:43:25 non, mademoiselle, non, ce n'est pas pour vous, c'est pour lui
00:43:27 et sachez que je ne perds
00:43:29 jamais mon temps
00:43:31 vous êtes une femme d'affaires
00:43:33 hé bien, occupez-vous uniquement des vôtres
00:43:35 ah oui, je sais que mon travail
00:43:37 ne vous intéresse pas, mais il se trouve
00:43:39 que ce n'est pas l'avis de votre frère
00:43:41 et votre frère, lui
00:43:43 est un artiste
00:43:45 un artiste, mon frère, mon dieu, t'entends sa ginette
00:43:47 un artiste
00:43:49 mais oui, un vrai, un professionnel
00:43:51 un amateur, c'est un amateur
00:43:53 professionnel quand il s'agit de courir
00:43:55 après des dames, oui, et quand vu de ses conquêtes
00:43:57 et du talent dans l'intimité, il lui prête
00:43:59 les mêmes vertus sur le plan professionnel
00:44:01 mais enfin, madame, je ne vous permets pas
00:44:03 ce manque de discrimination m'a déjà coûté des fortunes
00:44:05 vous coûtez ma vie privée, ne vous regardez pas
00:44:07 ma quittude, tu ne crois pas, tu le sais bien
00:44:09 allez-toi, allez-toi, allez-toi
00:44:11 fous-moi la paix
00:44:13 occupe-toi plutôt
00:44:15 de la généalogie de mademoiselle
00:44:17 tu risques d'y rencontrer du beau monde
00:44:19 en effet
00:44:21 en effet, il y a un évêque
00:44:23 un général, un évêque
00:44:25 et un général, comme à l'académie française
00:44:27 c'est bien ce que je disais
00:44:29 tu ne perds pas de temps
00:44:31 te voilà vite renseigné
00:44:33 mes félicitations
00:44:35 comme si je n'avais pas
00:44:37 assez de soucis de mon côté
00:44:39 sans être obligé
00:44:41 en plus, de te surveiller
00:44:43 mais je pourrais peut-être veiller sur lui
00:44:45 et me rendre utile
00:44:47 vous faites de l'humour, à présent
00:44:49 parce que vous défendez ça aussi
00:44:51 alors vous...
00:44:53 je serais très heureuse de poursuivre
00:44:55 cette passionnante conversation
00:44:57 mais je dois rentrer chez moi
00:44:59 et m'habiller pour la soirée
00:45:01 et avant, j'aimerais bien me reposer un peu
00:45:03 hum?
00:45:05 et bien, Maxime
00:45:07 vous m'aviez promis
00:45:09 un petit massage
00:45:11 thaïlandais
00:45:13 et bien, c'est le moment
00:45:15 jamais
00:45:17 venez mon petit bonhomme, allez
00:45:19 je vous attends
00:45:21 à tout à l'heure
00:45:23 (rires)
00:45:25 (rires)
00:45:27 bonsoir
00:45:29 madame la présidente
00:45:31 (rires)
00:45:33 madame la présidente
00:45:35 vous
00:45:37 (rires)
00:45:39 (applaudissements)
00:45:41 (applaudissements)
00:45:43 (applaudissements)
00:45:45 il était tout
00:45:47 petit ami
00:45:49 il était tout
00:45:51 petit ami
00:45:53 (sifflement)
00:45:55 (sifflement)
00:45:57 (sifflement)
00:45:59 (sifflement)
00:46:01 (sifflement)
00:46:03 (sifflement)
00:46:05 un massage thaïlandais
00:46:07 (rires)
00:46:09 tu fais des massages, à présent
00:46:11 (rires)
00:46:13 (rires)
00:46:15 je ne comprends pas ce qu'elle raconte
00:46:17 ne t'imagines pas que je vais donner ma bénédiction
00:46:19 à tes amours surréalistes
00:46:21 mais c'est toi qui es surréaliste en ce moment
00:46:23 je n'ai pas l'intention de te laisser la bride sur le cou
00:46:25 à moins que je ne rompe mon harnais
00:46:27 (rires)
00:46:29 (rires)
00:46:31 (rires)
00:46:33 c'est l'air de Paris qui te pousse à la révolte
00:46:35 rompre ton harnais
00:46:37 très bien
00:46:39 tu peux aimer, tu peux partir
00:46:41 mais j'y songe
00:46:43 oh, oh, redevenir
00:46:45 un homme libre
00:46:47 il faudrait d'abord que tu sois un pur sanglant
00:46:49 oh, oh, oh, oh
00:46:51 arrête, arrête
00:46:53 arrête
00:46:55 j'ai une journée suffisamment chargée
00:46:57 et des ennuis dans mes affaires
00:46:59 sans que tu viennes en rajouter d'autres
00:47:01 je suis exténué
00:47:03 c'est vrai
00:47:05 depuis notre départ de Lyon ce matin
00:47:07 je n'ai pas arrêté une seconde
00:47:09 je sors de chez nous, je monte dans la voiture
00:47:11 je m'installe au volant, je ne le trouve pas
00:47:13 je prends le champignon
00:47:15 je le presse dans les mains
00:47:17 je regarde dans le rétroviseur, qu'est-ce que je vois ?
00:47:19 moi
00:47:21 si tu me laissais passer mon permis, je pourrais être enléé
00:47:23 ne dis donc pas de bêtises, au fin
00:47:25 je sais très bien que tu as raté huit fois ton examen
00:47:27 la dernière fois, tu as renversé trois piétons
00:47:31 deux boxeurs
00:47:33 un boxeur
00:47:35 et une contractuelle
00:47:37 t'as renversé, bousculé seulement
00:47:39 si tu veux, mais tu es quand même allé les chercher sur le trottoir
00:47:43 tu voulais que j'aille les chercher
00:47:45 mais je t'en prie Maxime, arrête
00:47:47 ne plaisante pas avec ces choses-là
00:47:49 tu veux
00:47:51 j'en ai froid dans le dos
00:47:55 rien qu'en t'imaginant
00:47:57 toi au volant
00:47:59 et moi assise à côté
00:48:01 à la place du mort
00:48:03 mais justement, chacun son tour
00:48:07 pourquoi toujours moi ?
00:48:11 parce que toi, tu es increvable
00:48:13 et que moi, je suis crevé
00:48:17 je vais me détendre un peu
00:48:19 tu peux toujours essayer de venir m'en rejoindre
00:48:29 pour me faire un petit
00:48:37 massage
00:48:39 un petit massage
00:48:41 un petit massage
00:48:51 tu peux toujours te frotter
00:48:53 et moi je repasserai mon permis
00:48:57 cette fois-ci je l'aurai, parce que cette fois-ci je ne te préviendrai pas
00:48:59 c'est d'imaginer quel est ton résultat qui me traumatise
00:49:01 et la dernière fois, si j'ai pris le genou de l'examinateur
00:49:03 pour le levier de vitesse
00:49:05 et si lui m'a pris pour ce que je ne suis pas
00:49:07 c'est parce qu'il était là
00:49:09 là, je voyais son œil dans le rétroviseur
00:49:11 et bien ça va changer
00:49:13 tu vois, vous soliloquez mon petit Maxime
00:49:15 oui, ça c'est les soliloques du pauvre
00:49:19 c'est la seule façon que j'ai d'avoir raison
00:49:21 parce que M.Martin, il n'en est pas en question
00:49:23 oh, vous devriez y être habitué
00:49:25 tenez, donnez-moi
00:49:27 en effet
00:49:29 vingt ou deux ans que ça dure
00:49:31 je devrais en avoir l'habitude
00:49:35 mais, mais, mais
00:49:37 celui qui a dit
00:49:39 que c'est dans l'habitude
00:49:41 que c'est dans l'habitude
00:49:45 qu'on trouvait les plus grands plaisirs
00:49:47 aurait mieux fait de se taire
00:49:49 ah, je vous trouve bien amère
00:49:51 il y a de quoi, être écrivée comme un gamin
00:49:53 avant mon âge
00:49:55 c'est l'amour
00:49:57 oh non, oh non, oh non, oh non, oh non, oh non
00:49:59 je vous en prie Juliette, restons serrés
00:50:03 vous imaginez que je suis venu à Paris
00:50:05 pour rester au Gapavou
00:50:07 à ses pieds et se tromper
00:50:09 mon Dieu, mais c'est une révolte
00:50:13 mon maire, c'est une révolution
00:50:15 et bien, avant de lui couper la tête pour la mettre au bout d'une pique
00:50:19 vous devriez lui dire tout ça
00:50:21 je vais peut-être vous étonner
00:50:23 mais c'est déjà fait
00:50:25 et sa réaction ?
00:50:27 celle que vous imaginez sans nombre d'un quelconque sentiment humain
00:50:29 mais, peut-être pas celui à prendre
00:50:31 Juliette, vous êtes encore plus naïve que je ne pensais
00:50:33 ah, c'est possible, mais je suis une femme
00:50:37 c'est-à-dire beaucoup plus subtile que vous
00:50:39 c'est dans cette subtilité
00:50:41 que vous trouvez la force
00:50:43 de vivre avec Marthe
00:50:45 qu'est-ce que vous voulez dire ?
00:50:47 Juliette, franchement, tout à fait entre vous
00:50:49 êtes-vous
00:50:51 parfaitement heureuse ?
00:50:53 vous connaissez quelqu'un
00:50:55 de parfaitement heureux ?
00:50:57 non
00:50:59 alors
00:51:01 êtes-vous
00:51:03 heureuse, tout simplement ?
00:51:05 disons que je ne suis fait mon petit bonheur personnel
00:51:09 je n'ai peut-être pas d'ambition
00:51:11 vous n'avez pas d'ambition parce qu'on ne vous a pas laissé en avoir
00:51:13 à moi non plus d'ailleurs, nous avons épousé des monstres
00:51:15 nous sommes des pièces rapportées
00:51:17 la personnalité du jumeau nous a dévorés
00:51:19 vous avez sans doute raison
00:51:21 mais il est trop tard pour réagir
00:51:23 il neige, il neige
00:51:25 il neige
00:51:27 jamais trop tard
00:51:29 bon
00:51:33 avant de passer à mon tour à l'attaque, je voudrais dire deux mots à Martin
00:51:35 vous savez où il est ?
00:51:37 je ne l'ai pas vu depuis ce matin
00:51:39 il n'est pas non plus à la galerie, moi j'ai décidément un mari fantôme
00:51:41 bon, si vous le voyez
00:51:43 vous lui dites que je vais me faire donner un coup de peigne
00:51:45 je lui dirai ça
00:51:47 oh et puis, vous lui dites ce que vous pourrez
00:51:49 je lui dirai aussi ça
00:51:51 je lui dirai aussi ça
00:51:53 là, ne te trompe pas
00:52:13 je suis Martin déguisé en Martin
00:52:19 ça se complique
00:52:21 faut y faire, je m'y fais bien
00:52:25 tu n'as pas l'air de comprendre toi
00:52:29 et avec ça mes enfants
00:52:31 je ne vois rien
00:52:33 déjà
00:52:37 je ne t'ai pas vu passer moi
00:52:39 tu me croyais que tu étais exténué
00:52:43 j'ai réfléchi
00:52:47 la balle
00:52:49 t'as reposé au point de changer de perruque et de tailleur
00:52:51 c'est parce que je sais que c'est celui que tu préfères
00:52:57 qu'est-ce qu'elle raconte
00:53:01 mon cher mari
00:53:05 que c'est mon mari
00:53:07 je ne sais pas
00:53:09 tu as tort de boire autant
00:53:27 oui, je bois
00:53:29 il faut bien qu'il me reste quelque chose
00:53:31 il te restera toujours quelque chose
00:53:33 mon chéri
00:53:35 je ne peux plus
00:53:37 je ne peux plus
00:53:39 mon chéri
00:53:41 je ne peux plus
00:53:43 mon chéri
00:53:45 je ne peux plus
00:53:47 mon chéri
00:53:49 je ne peux plus
00:53:51 mon chéri
00:53:53 je dois être complètement beurré
00:53:55 ne dis donc pas de bêtise
00:53:59 je sais très bien que je suis parfois un peu vive avec toi
00:54:01 et j'ai bien réfléchi à ce que tu dis
00:54:03 et j'ai bien réfléchi à ce que tu disais
00:54:05 tout à l'heure et je reconnais que tu n'avais pas tout à fait tort
00:54:07 c'est vrai
00:54:09 je ne suis pas toujours
00:54:11 d'un caractère très facile
00:54:13 comment
00:54:15 me crois-tu incapable de faire mon autocritique
00:54:19 répète un pouce bleu
00:54:23 utile
00:54:25 enfin tu as très bien compris
00:54:27 alors quelqu'un va lui accabler
00:54:29 un témoin
00:54:31 et si je raconte ça personne ne voudra me croire
00:54:33 je vais l'adorer
00:54:35 ne crie pas
00:54:37 comme ça elles sont sorties
00:54:39 hum
00:54:41 hum
00:54:43 je comprends
00:54:45 c'est une ruse gaisse
00:54:47 un stratagème pour voir ma réaction
00:54:49 ça ne prend plus
00:54:51 je ne marche plus
00:54:53 tiens tiens
00:54:55 je m'assieds
00:54:57 qu'est-ce que tu racontes mon biquet
00:54:59 je ne te tends qu'un piège
00:55:01 je me rends très bien compte
00:55:03 que tu es à un âge critique
00:55:05 et que si tu dois avoir une aventure
00:55:07 j'aime autant que ce soit
00:55:09 avec ma bénédictine
00:55:11 je renonce à comprendre
00:55:13 cette jeune artiste te plaît
00:55:15 ça saute aux yeux
00:55:17 c'est d'elle que tu veux parler
00:55:19 alors là ne fais pas la bise
00:55:21 de qui veux-tu que je parle
00:55:23 à moins que tu en connaisse d'autres
00:55:25 non non
00:55:27 mais d'entendre la qualifier d'artiste
00:55:29 j'ai peut-être été un peu vive
00:55:31 avec elle tout à l'heure
00:55:33 un peu vive
00:55:35 tu l'as traité de tous les noms
00:55:37 alors là
00:55:39 ne me dis pas qu'elle te laisse indifférent
00:55:41 pour la défendre
00:55:43 avec cet enthousiasme
00:55:45 je n'ai jamais dit ça
00:55:47 mais je ne vois pas
00:55:49 je ne vois pas
00:55:51 non mais moi non plus
00:55:53 je ne vois pas
00:55:55 où tu veux en viens
00:55:57 et bien ceci
00:55:59 que si tu dois avoir une aventure parisienne
00:56:01 je me rends très bien compte
00:56:03 que je ne pourrais pas t'en empêcher
00:56:05 tu connais mon caractère
00:56:07 droit et honnête
00:56:09 je préfère le savoir
00:56:11 et qu'on en parle plus
00:56:13 nos affaires terminées
00:56:15 nous rentrons à Lyon
00:56:17 on efface tout
00:56:23 on efface tout
00:56:25 et on recommence
00:56:27 je rêve
00:56:35 je rêve
00:56:37 pince moi
00:56:39 pince moi
00:56:41 ça va pas non
00:56:45 ça va pas
00:56:47 je me fais un tourniquet
00:56:51 ça va pas
00:56:53 et
00:56:55 et puis d'abord
00:56:59 qui te fait supposer que cette petite va succomber à mes charmes
00:57:01 parce qu'il y a de l'eau dans le gaz
00:57:03 entre elle et ma jumelle
00:57:05 et mon jumeau
00:57:07 il est tout à fait clair que tu lui plais
00:57:09 fais lui ton numéro de massage
00:57:11 mais je ne suis pas masseur
00:57:13 c'est pas comme moi
00:57:15 va vite la retrouver
00:57:19 tu souris comme ça
00:57:21 si t'avais pas tes hublots
00:57:23 vraiment
00:57:25 je te prendrais pour Martin
00:57:27 vraiment
00:57:29 tu sais très bien que sans mes lunettes
00:57:41 je ne vois pas à 20 centimètres
00:57:43 quand je pense que mon frère
00:57:45 lui ne porte pas de lunettes
00:57:47 il a eu le lucarne depuis mon enfance
00:57:49 mais ça ne fait rien Maxime
00:57:51 l'essentiel c'est que nous
00:57:53 nous soyons rencontrés
00:57:55 je sais très bien que je te plairais
00:57:57 même sans l'une
00:57:59 où est-ce qu'il est
00:58:01 voilà l'autre à présent
00:58:05 l'attaché qui est
00:58:07 vous voilà vous
00:58:13 oui je... pardon
00:58:15 j'ai signé les papiers
00:58:17 à mon frère
00:58:19 non je ne l'ai pas encore vu
00:58:23 l'appartement n'est pourtant pas immense
00:58:25 je ne comprends pas
00:58:27 là vous ne me surprenez pas
00:58:29 qu'est-ce que vous ne comprenez pas
00:58:31 il était à la galerie ce matin
00:58:33 je suis descendu il avait disparu
00:58:35 et personne ne l'avait vu sortir
00:58:37 quand il est quelque part
00:58:39 il suffit que j'y aille pour qu'il n'y soit plus
00:58:41 on le croit ici il est ailleurs
00:58:43 et comment expliquez-vous ça
00:58:45 je l'expliquerai
00:58:47 en disant qu'il se dissimule
00:58:49 pour vous éviter
00:58:51 vous êtes un imbécile Philippe
00:58:55 oui madame
00:58:57 je ne vous ai pas dit de vous asseoir
00:59:01 vous m'avez entendu
00:59:05 oui madame
00:59:07 alors levez-vous
00:59:09 je vous dis de vous lever vous êtes sourd
00:59:11 non madame
00:59:13 alors debout pour la dernière fois
00:59:15 debout et que ça saute
00:59:17 si je me lève tu vas prendre la plus belle paire de tartes de ta vie
00:59:19 pardon
00:59:31 prépare tes fesses
00:59:33 tout à l'heure on pourrait faire cuire deux oeufs
00:59:35 mais comment osez-vous
00:59:37 on fait moins la mariole à présent
00:59:49 maintenant qu'on est toute sale
00:59:51 devant son homme
00:59:53 devant son homme
00:59:59 et on ne parle que si on lui autorise
01:00:01 et que je ne vais pas le répéter
01:00:03 souviens-toi il y a quinze jours
01:00:05 qu'un madame a voulu faire la récalcitrante
01:00:07 de la trempe que t'as reçue
01:00:09 mais c'est un fou non
01:00:11 alors à genoux tout de suite
01:00:13 tu vas répéter après moi
01:00:15 oui oui bien sûr
01:00:17 et sans commentaire
01:00:19 je ne suis qu'une malheureuse roulure
01:00:21 je ne suis qu'une malheureuse roulure
01:00:25 je crois que je commence à comprendre ça
01:00:27 un déchet en débris
01:00:29 une renure
01:00:31 un débris une renure
01:00:33 ma soeur est une maceau mes enfants
01:00:35 sans philippe je ne suis rien
01:00:37 c'est lui mon homme
01:00:39 c'est lui mon maître
01:00:41 sans philippe je ne suis rien c'est lui mon homme
01:00:43 qu'est-ce qu'il va me faire
01:00:45 je suis sa chose
01:00:47 sa vie perlubrie
01:00:49 je suis sa chose et sa vie perlubrie
01:00:51 non mais quelqu'un pourrait entrer
01:00:53 on se permet des commentaires
01:00:55 non non non tu sais ce qui t'attend
01:00:57 à quatre pattes
01:00:59 petit jésus est tirant de quelqu'un
01:01:01 tu ne les as pas volé
01:01:05 celles là tu étais pourtant prévenu
01:01:07 maintenant il faut que tu te réveilles
01:01:09 c'est vrai j'ai parfois de drôles d'idées je le reconnais
01:01:11 tu le reconnais tu demandes pardon
01:01:13 je demande pardon tu recommenceras
01:01:15 je ne recommencerai plus
01:01:17 je ne jouerai plus les vacances d'avril 10
01:01:19 c'est promis c'est promis
01:01:21 je ne garderai plus les autres problèmes
01:01:23 et les spécialités
01:01:25 c'est juré comment ça va se terminer
01:01:27 je me roulerai dans la débanche
01:01:29 avec Philippe avec mon homme
01:01:31 c'est promis croix de bois croix de fer
01:01:33 mais pas ici
01:01:35 et ce sera ici si je veux
01:01:37 et tout de suite si je le décide
01:01:39 alors que quelqu'un peut entrer
01:01:41 c'est le risque qui t'excite d'habitude
01:01:43 créature de luxure
01:01:45 créature de luxure
01:01:47 et on reste accroupi
01:01:49 et on reste accroupi
01:01:51 on a la trouille
01:01:53 si ton frère entrait
01:01:55 il était qu'une créature sadique et misérable
01:01:57 avoue que tu n'as plus un poil de sec
01:01:59 là j'avoue que j'ai plus un poil
01:02:05 dis moi que tu me veux
01:02:11 là ici tout de suite
01:02:13 est-ce que ça ne peut pas attendre
01:02:17 bon, dès qu'on sera rentré à Lyon
01:02:23 ça va chauffer
01:02:25 j'ai acheté des accessoires dans un sex shop de la rue Saint Louis
01:02:27 tu m'en diras des nouvelles
01:02:31 tu vois c'est pour toi tous ces gourmandis
01:02:33 mais tu ne perds rien pour attendre
01:02:37 mais qu'est-ce qu'il fait
01:02:39 parce que maintenant ça va être ta fête
01:02:41 ah ah
01:02:43 est-ce que tu sais qui est là
01:02:45 mais qu'est-ce que tu fais là
01:02:59 tu es malade
01:03:07 tu as perdu quelque chose
01:03:09 en pleine piscine mes enfants
01:03:15 oui, je lui ai apprenu à nager
01:03:17 à nager
01:03:19 ne l'écoute pas
01:03:21 il se croit drôle
01:03:23 Philippe, vous savez bien que je n'aime pas qu'on plaisante
01:03:25 lorsqu'il s'agit de mes vertèbres
01:03:27 de mes vertèbres
01:03:29 quand j'ai un air qui se coince
01:03:31 Philippe, Philippe n'a pas son pareille
01:03:33 je ne sais pas pourquoi
01:03:35 Philippe n'a pas son pareille
01:03:37 pour me le débloquer
01:03:39 oui, je débloque très souvent, c'est un don
01:03:41 voilà, voilà, je vais mieux maintenant
01:03:43 je n'ai plus besoin de vous
01:03:45 à votre disposition
01:03:47 et qu'est-ce que vous faites avec votre ceinture
01:03:49 votre ceinture
01:03:51 je l'avais retirée pour être plus à l'aise
01:03:53 pour débloquer
01:03:55 pas de détail, pas de détail
01:03:57 si je peux vous être utile pour le débloquer
01:03:59 ça va bien comme ça
01:04:01 merci
01:04:03 voilà une bonne chose de faite, mon dieu
01:04:09 si tu savais à quoi je viens d'échapper
01:04:11 tu ne le croirais pas
01:04:13 oh non, ma chérie
01:04:15 ma chérie, mon dieu
01:04:17 que c'est bon de t'envoi
01:04:19 ah non, c'est vrai
01:04:25 ma belle-sœur aime les femmes
01:04:27 ah non, non
01:04:29 ma sœur est une malade, une mazou, une dépravée
01:04:35 elle me traite de débauché, enfin bref
01:04:37 l'essentiel, voilà
01:04:39 la tâche équise, je reprends les pouvoirs
01:04:41 je ne pensais pas les retrouver
01:04:43 au milieu de revues porno
01:04:45 maman, il faut que je te parle
01:04:47 il m'arrive une chose formidable
01:04:49 je suis amoureuse de mon oncle
01:04:51 amoureuse de ton oncle
01:04:53 mais tu es folle
01:04:55 tu ne peux pas débarrasser de tous ces préjugés bourgeois
01:04:57 mais ma chérie, c'est ton oncle
01:04:59 maman, il n'y a pas de quoi, il faut que tu aies un chat
01:05:01 qu'est-ce qu'elle dit ?
01:05:03 mais la vérité, d'ailleurs je ne peux plus rien dire, tu ne l'as pas vu ?
01:05:05 non, attends
01:05:07 tonton, tonton
01:05:09 tonton, tonton
01:05:11 tonton
01:05:13 on réclame de tous les côtés
01:05:15 tu vois que je plais encore
01:05:17 je ne fais rien pour ça, il faut bien le dire
01:05:23 et
01:05:25 tu t'amuses bien
01:05:31 tu devrais payer deux fois ta redevance
01:05:35 on a une tête comme ça
01:05:39 il faut bien le dire
01:05:41 qu'est-ce qui va se passer en seconde partie
01:05:43 j'aime mieux pas le savoir
01:05:51 avec les projecteurs, les trucs
01:05:53 tu ne peux pas savoir ce qui fait chaud sur le plateau
01:05:55 je crève de soif
01:05:59 je boirais bien un coup
01:06:03 toi aussi peut-être
01:06:05 tu as peut-être un bon verre
01:06:09 dans ton salon
01:06:11 ou des crèmes glacées
01:06:13 je te demande deux minutes de pause
01:06:19 et je reviens après
01:06:21 tu veux bien savoir
01:06:23 (applaudissements)
01:06:51 mon tonton, je t'adore
01:06:53 ça y est, ça recommence
01:06:55 quelqu'un pourrait t'entrer
01:06:57 et après
01:06:59 tu pourrais expliquer
01:07:01 que tu fais le complexe des lectres à l'envers
01:07:03 mais il n'en reste pas moins vrai
01:07:05 que si on nous voyait ainsi
01:07:07 on nous traiterait de tous les noms
01:07:09 de cochon, de satyre, d'ombre subornale
01:07:11 imagine la tête de ta mère si elle entrait
01:07:13 oh, pas de danger
01:07:15 promets-moi que tu dîneras avec nous ce soir
01:07:17 et que tu feras définitivement la paix avec elle
01:07:19 (rires)
01:07:21 magnifique
01:07:23 c'est grâce à moi que t'es venu cette idée sous terre ?
01:07:25 non, non mais à présent je la connais
01:07:27 j'ai trouvé le défaut
01:07:29 de la cuirasse
01:07:31 (rires)
01:07:33 (rires)
01:07:35 j'ai découvert
01:07:37 un être humain avec ses faiblesses
01:07:39 comment ça ?
01:07:41 t'inscris
01:07:43 comment as-tu fait ? On ne l'a pas vu
01:07:45 non, non, mais je vais la revoir
01:07:47 ce soir avec un oeil tout neuf
01:07:49 (rires)
01:07:51 tu es magnifique, je t'aime
01:07:53 ça y est, ça recommence, ma petite chérie, dis donc pas de bêtises
01:07:55 enfin, jolie comme tu es
01:07:57 tu dois avoir une foule
01:07:59 d'amoureux
01:08:01 j'en ai des tas
01:08:03 et ton petit ami, comment est-il ?
01:08:05 non, mon oncle
01:08:07 je n'ai pas de petit ami
01:08:09 et si tu veux tout savoir
01:08:11 je suis vierge
01:08:13 tu es...
01:08:15 c'est tes pattes, hein ?
01:08:17 oui, je dois l'avouer
01:08:19 c'est ridicule
01:08:21 (rires)
01:08:23 oh non
01:08:25 j'attends
01:08:27 j'attends depuis ma puberté
01:08:29 que veux-tu, j'avais l'instinct de mon intégrité physique
01:08:31 alors j'ai retardé
01:08:33 autant que j'ai pu
01:08:35 mais ma sensualité organique
01:08:37 est éveillée depuis trop longtemps
01:08:39 maintenant je ne peux plus y attendre
01:08:41 (rires)
01:08:43 alors c'est toi que j'ai choisi
01:08:45 mais tu es folle, je suis ton oncle
01:08:47 et après ?
01:08:49 tu crois que tu seras le premier oncle à coucher avec sa nièce ?
01:08:51 mais il y a des incestes célèbres
01:08:53 c'est tout que Roland
01:08:55 était le fils de Charlemagne et de sa soeur
01:08:57 non
01:08:59 je ne l'ai dit pas autre chose
01:09:01 je ne le savais pas
01:09:03 tu le savais, toi ?
01:09:05 tu vois, il ne le savait pas non plus
01:09:07 je ne vois pas le rapport
01:09:09 il n'y en a pas
01:09:11 à moins que je ne te blesse pas
01:09:13 je n'ai jamais dit
01:09:21 une chose pareille
01:09:23 mais alors où est le problème ?
01:09:25 mais pourquoi moi ?
01:09:27 parce que mon instinct sexuel me pousse vers toi
01:09:29 écoute, tu représentes l'objet
01:09:31 qui doit assurer ma satisfaction instinctuelle
01:09:33 moi c'est tout
01:09:35 tu aurais aidé à la perlaboration
01:09:37 de mon ambivalence pré-génitale
01:09:39 c'est clair, non ?
01:09:41 ambivalence pré-génitale
01:09:43 c'est limpide, oui
01:09:45 oh mais rassure-toi
01:09:47 je ne suis pas inhibée quant au but
01:09:49 inhibée quant au but ?
01:09:51 oh non, j'éprouve un intérêt érotique conscient
01:09:53 pour l'objet que tu représentes
01:09:55 mais ça t'a pris comme ça tout d'un coup
01:09:57 nous ne nous connaissons pas
01:09:59 je t'aime depuis longtemps
01:10:01 écoute
01:10:03 tu sais que l'enfant dirige
01:10:07 ses premières manifestations du désir
01:10:09 sur son entourage
01:10:11 et tu fais partie de mon entourage
01:10:13 depuis toujours par ma mère interposée
01:10:15 je fais une fixation
01:10:17 sur toi mon oncle
01:10:19 elle fait une fixation sur moi mon dieu
01:10:21 mais tu sais que c'est très grave
01:10:23 car cela aura une importance déterminante
01:10:25 sur ma vie amoureuse ultérieure
01:10:27 tu ne ferais tout de même pas que je fasse
01:10:29 une déviation ou une anomalie sexuelle
01:10:31 pour rien au monde
01:10:33 alors puisque mon impulsion est irrésistible
01:10:35 et qu'on dit forcément notre accouplement
01:10:37 ah non !
01:10:39 mais j'ai envie tonton
01:10:41 j'ai un appétit sexuel
01:10:43 dont tu n'as pas idée
01:10:45 non ! maintenant c'est toi qui va m'écouter ma petite Catherine
01:10:47 tout ce que tu viens de me dire là c'est très joli
01:10:53 certainement très savant ça
01:10:55 inhibée quant au but
01:10:57 j'avoue que je n'ai pas compris
01:10:59 grand chose d'ailleurs mais ça n'a pas d'importance
01:11:01 parce que pour le sujet
01:11:03 qui nous intéresse
01:11:05 moi tu sais
01:11:07 je n'ai plus rien à découvrir
01:11:09 tandis que toi qui en sais trop
01:11:11 il te reste à apprendre l'essentiel
01:11:13 et l'essentiel c'est que tout ce
01:11:15 qu'on t'a renseigné
01:11:17 tu l'auras oublié en une minute
01:11:19 en un instant
01:11:21 et qu'un jour
01:11:23 je suis certain qu'il est très proche d'ailleurs
01:11:25 tu te trouveras en face d'un garçon
01:11:27 et tu sentiras que c'est celui là
01:11:31 et que tu devais fatalement le rencontrer
01:11:33 mais je t'ai rencontré toi
01:11:35 et j'ai eu un choc
01:11:37 ma petite chérie dans ta tête
01:11:39 à cause de ma ressemblance
01:11:41 avec ta mère et de ton
01:11:43 tout ce dont tu as paré cette similitude
01:11:45 mais quand tu croiseras l'homme en question
01:11:47 c'est plus dans ta tête que ça se passera
01:11:49 mais dans ton coeur
01:11:51 dans tes jambes
01:11:53 partout
01:11:55 tu n'auras pas envie crois moi de lui tenir des théories
01:11:57 psychanalytiques mais
01:11:59 tout simplement qu'il te prenne dans ses bras
01:12:01 et ce sera le plus beau jour de ta vie
01:12:05 je t'ai dit toutes ces choses élémentaires
01:12:11 un peu maladroitement mais
01:12:13 elles concernent un sujet que je connais un peu
01:12:15 puisque c'est l'amour
01:12:19 c'est pourquoi j'espère ne pas avoir été trop ridicule
01:12:23 ah tu es magnifique
01:12:25 non mais non
01:12:27 je suis allée toujours là
01:12:29 j'ai faim tonton mais j'ai faim
01:12:31 et bien alors fais toi un sandwich
01:12:33 il est 4h ils ne me dîneront pas avant 8h
01:12:39 non mais c'est pas
01:12:41 est ce que je peux vous aider ma tante
01:12:43 avec plaisir dans 5 minutes pour l'instant je voudrais parler avec ton oncle
01:12:45 Martin veux tu venir
01:12:47 oui
01:12:49 j'ai besoin de toi pour organiser la table
01:12:51 dis donc tu me mettra un poussin je ne sais pas ce que j'ai j'ai pas d'envain
01:12:53 ah bah oui c'est à cause de toi
01:12:55 je vais te faire un sandwich
01:12:57 ah bah bravo
01:12:59 vous n'avez pas été long à vous consoler
01:13:01 mais enfin qu'est ce que tu vas penser
01:13:03 oh
01:13:05 oh mais ne faites pas attention Maxime
01:13:07 sa psy avait une influence certaine
01:13:09 sur le caractère de votre fille
01:13:11 elle avait certainement des dispositions
01:13:13 mais on peut lui accorder les plus
01:13:15 larges circonstances atténuantes
01:13:17 quand on connait sa mère
01:13:19 je comprends votre amertume
01:13:21 mais je ne suis pas une amertume
01:13:23 je comprends votre amertume
01:13:25 vous avez des excuses
01:13:27 ne vous toute même pas à vouloir à tout le monde
01:13:29 si votre exposition était un fiasco
01:13:31 oh un fiasco
01:13:33 bah oui c'est tout même pas la faute de mon oncle
01:13:35 si vous n'avez pas vendu une seule toile
01:13:37 oh c'est curieux
01:13:39 un auto portrait
01:13:41 oh le con
01:13:43 un auto portrait
01:13:45 je ne vous trouve pas très semblant de cela
01:13:47 quoique
01:13:49 ah si on vous retrouve
01:13:51 il parait que les commentaires
01:13:53 étaient plutôt nuancés
01:13:55 mais pour pouvoir les juger
01:13:57 il aurait fallu que vous soyez en mesure de pouvoir les comprendre
01:13:59 il était inutile d'écouter les invités
01:14:01 il suffisait de voir leur tête
01:14:03 j'ai hâte de lire les critiques spécialisées
01:14:05 ah vous ne savez pas encore
01:14:07 que les critiques s'achètent
01:14:09 ah
01:14:11 et que j'en veux précisément à votre oncle de ne pas s'être occupé
01:14:13 de ma promotion
01:14:15 parce que vous croyez qu'il suffit d'acheter les critiques pour qu'ils crient au génie
01:14:17 et que les gens se précipitent sur vos croûtes
01:14:19 mais bien sûr
01:14:21 mais d'où sortez-vous
01:14:23 ah mais oui j'avais oublié
01:14:25 de ville urbaine
01:14:27 c'est joli ville urbaine
01:14:29 mais vous ce que vous semblez oublier
01:14:31 c'est que les plus grands peintres
01:14:33 ont toujours été méconnus par les critiques de leur temps
01:14:35 et que leur gloire a toujours été posthume
01:14:37 ça me fait plaisir de constater
01:14:39 que vous n'avez pas le complexe d'Adler
01:14:41 d'où sort-il encore celui-là
01:14:43 complexe d'infériorité si vous préférez le bon
01:14:45 promettez-moi de ne pas vous suicider
01:14:47 pour faire connaître la gloire à vos toiles
01:14:49 allons ça vous en fait trois mais ils n'auront pas longtemps à attendre
01:14:51 je sais déjà où les accrocher
01:14:53 ah oui dans les asiles
01:14:55 si très bientôt comme ça vous ne serez pas les paysais
01:14:57 vous êtes rangé par les éclus
01:14:59 et vous dévoré par votre délire paranoïaque
01:15:01 mais vous ne connaissez rien aux formulations métapsychologiques
01:15:03 Catherine, je vous en prie
01:15:05 je suis simplement une fille équilibrée
01:15:07 et je n'ai pas besoin d'en chercher les raisons
01:15:09 moi
01:15:11 ignorante
01:15:13 vous ne savez pas que nous faisons tous une névrose de caractère
01:15:15 et que même si vous n'avez pas de symptômes
01:15:17 mais non je n'ai pas de symptômes
01:15:19 ah mais si je restais huit jours parmi vous
01:15:21 alors oui je ferais une névrose
01:15:23 comme vous dites alors je préfère filer un vent
01:15:25 au revoir
01:15:27 merci mademoiselle et encore tous mes vues de bonheur
01:15:29 avec votre oncle
01:15:31 je ne suis pas névropathe
01:15:33 ça m'ébate, ça m'ébate
01:15:35 je ne suis pas schizophrène, ça me gêne, ça me gêne
01:15:37 encore tous mes vues de bonheur
01:15:39 avec tonton mademoiselle
01:15:41 voilà et à la prochaine
01:15:43 (applaudissements)
01:15:45 elle se recycle dans la chanson celle-là
01:15:51 elle chante faux en plus
01:15:53 non elle s'en va
01:15:55 te voilà enfin toi
01:15:57 peut-on savoir où tu étais passé
01:15:59 oui oui j'étais sorti
01:16:01 j'ai suivi tes conseils
01:16:03 je profite de notre séjour à Paris
01:16:05 (rire)
01:16:07 t'es dit ça moi
01:16:11 tu t'en souviens plus
01:16:13 ici même hier soir
01:16:15 il est fou cet homme est fou
01:16:17 tu es allé voir cette petite traînée
01:16:19 naturellement
01:16:21 c'est moi qui t'ai demandé d'aller coucher avec elle
01:16:23 bien sur
01:16:25 tu te fous de moi non
01:16:27 tu profites de mes trous de mémoire pour me faire avaler n'importe quoi
01:16:29 de toute façon il ne s'est rien passé entre nous
01:16:31 soyez gentil cessez de vous disputer
01:16:33 de toute façon nous ne la reverrons plus
01:16:35 elle a emporté ses chefs d'oeuvre
01:16:37 et nous a fait ses adieux en musique
01:16:39 il est grand temps que je prenne le large
01:16:41 je ne suis pas schizophrène
01:16:43 ça me gêne ça me gêne
01:16:45 (applaudissements)
01:16:47 ça t'ébate hein
01:16:51 mais au fait
01:16:55 pourquoi t'as-t-elle dit tous mes vœux de bonheur
01:16:57 avec tonton
01:16:59 il sait bien maman parce que je suis amoureuse de mon oncle
01:17:01 ah bon
01:17:03 qu'est-ce que tu viens de dire
01:17:05 je suis amoureuse de mon oncle
01:17:07 je l'ai dit hier maman
01:17:09 tu l'as dit à toi aussi vous allez me faire devenir folle pour de beau
01:17:11 non mais enfin maman souviens-toi
01:17:13 justement je ne me souviens pas
01:17:15 et c'est bien ce qui m'inquiète
01:17:17 je ne me souviens pas avoir dit à ton père d'aller coucher avec Eve
01:17:19 ni toi avec ton oncle
01:17:21 je ne me souviens pas de vous avoir conseillé de vous livrer
01:17:23 à des orgies
01:17:25 tout à l'heure je vais apprendre que j'ai violé le concierge
01:17:27 ou alors je suis la réincarnation
01:17:29 féminine du docteur Jekyll
01:17:31 j'ai beau essayer de me souvenir
01:17:35 je ne me souviens pas
01:17:37 maman tu m'as jamais dit d'aller faire l'amour avec mon oncle
01:17:39 tu me rassures
01:17:41 mais tu es amoureuse de lui
01:17:43 dans un sens oui
01:17:45 je me suis demandé ce qui m'attirait vers lui
01:17:47 et j'ai finalement compris
01:17:49 alors fais-moi en profiter
01:17:51 et bien voilà
01:17:53 j'avais résolu mon complexe d'Oedipe
01:17:55 et pas
01:17:57 il fallait que je fasse le complexe d'Electre
01:17:59 à l'envers
01:18:01 à l'envers mon dieu
01:18:03 et c'est grave ça
01:18:05 c'est rarissime
01:18:07 ça ne m'étonne pas il ne m'arrive que des choses rarissimes
01:18:09 naturellement c'est de ma faute
01:18:11 tu es évidemment concerné
01:18:13 qu'est-ce que je disais j'en étais sûr
01:18:15 et peux-tu m'expliquer comment
01:18:17 je vais essayer
01:18:19 je te remercie
01:18:21 bon tu connais le complexe d'Oedipe
01:18:23 le complexe d'Oedipe
01:18:25 je ne connais que ça
01:18:27 tu sais c'est l'amour d'un fils pour sa mère
01:18:29 ah
01:18:31 le complexe de l'autre
01:18:33 d'Electre
01:18:35 c'est le complexe d'Oedipe des femmes
01:18:37 c'est à dire l'amour d'une fille pour son père
01:18:39 c'est tuant
01:18:41 tu me suis
01:18:43 je te précède
01:18:45 alors voilà je ne faisais pas le complexe d'Electre
01:18:47 puisque je n'étais pas amoureuse de papa
01:18:49 et d'abord je comprends ça
01:18:51 et que d'autre
01:18:53 voilà au moins une bonne nouvelle
01:18:55 mais consciemment
01:18:59 j'ai eu un complexe d'Electre négatif
01:19:01 c'est à dire que j'étais amoureuse de toi
01:19:03 ah
01:19:05 jésus marie joseph
01:19:07 mais inconsciemment bien sûr
01:19:09 tu m'assures
01:19:11 ah j'en ai la révélation devant mon oncle
01:19:13 sa ressemblance avec toi
01:19:15 était tellement surprenante
01:19:17 que j'ai immédiatement transféré sur lui mon amour pour toi
01:19:19 et que j'ai été
01:19:21 irrésistiblement
01:19:23 attiré par lui
01:19:25 en le voyant j'ai redécouvert
01:19:27 un objet sexuel adulte
01:19:29 l'identification aux parents du sexe opposé
01:19:31 on ne dira jamais assez
01:19:41 tout le mal que nous a fait Freud
01:19:43 ce sentiment inconscient
01:19:47 qui a brusquement éclaté en voyant mon oncle
01:19:49 provoque un effet dynamique sur mon comportement
01:19:51 et jusqu'où cet effet dynamique
01:19:53 peut-il te conduire
01:19:55 sur toi maman
01:19:57 comme je ne peux pas être la maîtresse de mon oncle
01:19:59 il faut que j'arrive à transférer ce sentiment
01:20:01 que j'éprouve pour lui en le projetant à nouveau sur toi
01:20:03 mais par bleu
01:20:05 mais oui il faut mieux que je sois amoureuse de toi
01:20:07 plutôt que de mon oncle c'est plus normal
01:20:09 plus normal si on veut dans un sens
01:20:11 je ne sais plus
01:20:13 maman il faut que vous m'aidiez
01:20:15 tous les deux
01:20:17 je t'aiderai ma chérie je t'aiderai
01:20:19 seulement j'ai l'impression qu'il ne faudra pas compter sur ton oncle
01:20:21 pour ton transfert
01:20:23 pour éviter de la situation
01:20:25 le cochon
01:20:27 mais détrompe toi maman
01:20:29 il ne s'est pas produit chez lui
01:20:31 le processus d'extension que j'attendais
01:20:33 le processus d'extension
01:20:49 mais que veux-tu dire
01:20:51 c'est lui qui ne veut pas de moi
01:20:53 il est sincère
01:20:55 il est humain
01:20:57 alors là tu es sûre
01:20:59 absolument maman tu ne le connais pas
01:21:01 il est merveilleux
01:21:03 jusqu'à aujourd'hui je pensais qu'il était heureux
01:21:05 qu'il soit seul dans son genre
01:21:07 mais à présent j'ai hâte de revoir
01:21:09 ce symbole de la pureté
01:21:11 madame
01:21:13 voilà enfin vous justement je voulais vous dire
01:21:15 laisse nous un moment ma chérie un petit détail
01:21:17 à régler avec lui
01:21:19 c'est ça ma chérie va aider ta tata
01:21:21 vous pouvez être satisfait
01:21:25 vos affaires sont en bonne voie
01:21:27 je me suis arrangé au ministère
01:21:29 on veut bien oublier vos injures
01:21:31 je suppose
01:21:39 que je devrais vous remercier
01:21:41 tu devrais
01:21:43 mais n'aie pas peur tu ne paies rien pour attendre
01:21:45 non non je ne peux plus attendre
01:21:47 je vais être corrigé là tout de suite
01:21:49 avoir perdu mon sang froid
01:21:51 vas-y bat moi je t'en prie
01:21:53 c'est tentant
01:21:55 ce sera ta punition
01:21:57 tu attendras
01:21:59 toujours les promesses
01:22:01 puis si ce ne serait pas prudent
01:22:03 quelqu'un pourrait entrer
01:22:05 n'oublie pas que nous avons déjà été surpris par Juliette
01:22:15 qu'est-ce que tu dis ?
01:22:17 tu ne te souviens pas ?
01:22:19 non
01:22:21 tu te paies ma tête ?
01:22:23 surpris ?
01:22:25 mais où ?
01:22:27 mais ici
01:22:29 tu nageais
01:22:31 je...
01:22:33 tu étais à quatre pattes
01:22:35 mais quand ? mais hier mais j'ai plus du tout de mémoire
01:22:37 c'était un gouffre
01:22:39 ah tais-toi tais-toi tu m'affames
01:22:41 qu'est-ce que tu dis ? je t'en prie arrête
01:22:43 je ne me suis jamais mis à quatre pattes
01:22:45 c'était ta ligne
01:22:47 je ne me suis jamais mis à quatre pattes dans cette pièce
01:22:49 alors là c'est de l'amnésie totale ça devient grave
01:22:51 mais tu ne crois pas attends attends
01:22:53 tu prétends avoir eu une conversation avec moi ici même hier
01:22:55 mais que m'as-tu dit ?
01:22:57 mais j'ai traité tous les noms et je t'ai battu comme d'habitude
01:22:59 mon dieu mon dieu
01:23:01 tu veux recommencer ?
01:23:03 oui ! non plus tard
01:23:05 flippe ce n'était pas moi
01:23:07 qu'est-ce que tu racontes ?
01:23:09 mais tout à l'heure déjà Maxime m'a affirmé que je l'avais envoyé retrouver Eve
01:23:11 et j'ai avoué qu'elle était amoureuse de son oncle
01:23:13 et maintenant j'apprends que je...
01:23:15 c'est un film j'ai tout compris
01:23:17 mon frère s'est déguisé
01:23:19 il a réédité nos blagues de jeunesse
01:23:21 je vois je crois je sais je suis désabusé
01:23:23 mon frère a pris ma place
01:23:25 et vous avez tous marché
01:23:27 il s'est deux
01:23:29 qu'est-ce que nous allons faire ?
01:23:31 ton frère s'est déguisé tu crois ?
01:23:33 j'en suis persuadé d'abord c'est bien simple
01:23:35 comment était-il habillé ? qui ? lui
01:23:37 moi toi ? oui
01:23:39 mon tailleur en lainage façonné l'île
01:23:41 mon tailleur en lainage façonné l'île ?
01:23:43 mais je ne l'avais pas mis
01:23:45 pourquoi a-t-il fait ça ?
01:23:47 mon dieu j'ai peur de comprendre
01:23:49 il en a confité pour reprendre les pouvoirs
01:23:51 reprendre les pouvoirs ? vous croyez mon dieu ?
01:23:53 vous vous êtes fait avoir comme un collégien
01:23:55 nous sommes dans de beaux draps
01:23:57 ma chérie
01:23:59 j'ai trouvé ce tailleur dans ma fenderie
01:24:01 il doit être à toi ou à Catherine parce qu'il n'est pas à moi
01:24:03 oui oui oui c'est le mien
01:24:05 c'est le mien ?
01:24:07 mon dieu
01:24:09 mais qu'est-ce que c'est que ça ?
01:24:11 mon dieu
01:24:21 mais qu'est-ce que c'est que ça ?
01:24:23 un nounours
01:24:27 du réglisme
01:24:29 une chaîne de montres
01:24:31 et une charlotte aux pommes
01:24:35 c'est votre pique-nique ?
01:24:37 non non c'était là
01:24:39 c'était peut-être pour la prochaine exposition
01:24:41 au moins maintenant plus rien ne m'étonne
01:24:43 mais qu'est-ce que tu as ?
01:24:45 un petit malaise
01:24:47 c'est le nounours
01:24:49 votre belle soeur a eu un choc
01:24:51 tu veux boire quelque chose ?
01:24:53 je veux bien je veux bien
01:24:55 Philippe donnez-moi un verre d'eau
01:24:57 j'y vais j'y vais
01:24:59 ma chérie calme-toi j'ai parlé à Martin
01:25:01 il ne s'est rien passé entre lui et Catherine
01:25:03 je suis sûre j'en suis sûre
01:25:05 calme-toi
01:25:07 elle est amoureuse de lui mais ça lui passerait
01:25:09 en réalité c'est de moi qu'elle est amoureuse
01:25:11 ta fille ?
01:25:13 ta fille est amoureuse de toi ?
01:25:15 elle fait un transfert
01:25:17 quelle famille
01:25:19 merci Philippe
01:25:21 qu'elle est bonne cette eau
01:25:25 ça va déjà mieux
01:25:27 prenez bien soin d'elle Philippe
01:25:29 elle est si sensible
01:25:31 et comment on t'ailleur vous êtes dans ma peau
01:25:33 je ne sais pas je ne sais pas
01:25:35 c'est une catastrophe
01:25:37 mon frère est au courant de mes
01:25:39 petits travers
01:25:41 je crois bien que dans ces conditions
01:25:43 j'aurais préféré être amnésique pour de bon
01:25:45 mais s'il parlait
01:25:47 il ne parlera pas
01:25:49 c'est égal il a quand même été un peu fort
01:25:51 en essayant de coller Ève dans les bras de mon mari
01:25:53 pour s'en débarrasser
01:25:55 non elle a fait ça ?
01:25:57 c'est Maxime qui me l'a dit
01:25:59 la peinture le prouve
01:26:01 elle n'a pas semblé intéressée
01:26:03 mais elle est peut-être vraiment amoureuse de Martin
01:26:05 alors là en tout cas elle ne le montre pas
01:26:07 ça ne prouve rien avec les femmes
01:26:09 si c'était vrai
01:26:13 il me vient une idée
01:26:15 avez-vous emporté votre costume gris
01:26:17 ne prenez pas cet air
01:26:19 ahurime
01:26:21 oui oui il est dans ma... comment ça s'appelle ?
01:26:23 valise, je vous l'emprunte
01:26:25 le costume gris, j'ai remarqué que Martin en avait
01:26:27 je vais connaître enfin la petite vengeance
01:26:29 dont je suis frustré depuis ma jeunesse
01:26:31 ne me dites pas qu'à vos totos vous allez...
01:26:33 si ça a marché dans un sens ça marchera dans l'autre
01:26:35 il est grand temps qu'il paie enfin ses petites blagues
01:26:37 il voulait se séparer de sa petite amie c'est ce que nous allons voir
01:26:39 plus jamais il ne croira
01:26:41 ça ne s'arrêtera pas là je vais me venger, Philippe me venger
01:26:43 depuis mon enfance je suis sa victime
01:26:45 il s'arrangeait pour voler chez l'épicier
01:26:47 et me faire accuser, à moi les représailles
01:26:49 c'est l'heure de la vendette
01:26:51 je vais me bonder les seins
01:26:53 mais vous allez les abîmer
01:26:55 non ça ne fait rien j'en aurai d'autres
01:26:57 non c'est cela que j'aime
01:26:59 mais mon ami
01:27:05 mais mon ami
01:27:09 je vous en prie enfin
01:27:11 la gaudriole s'est finie
01:27:13 cette aventure m'a douché
01:27:15 vos seins, vos seins c'est bien
01:27:17 mais vos cheveux, vous n'y pensez pas
01:27:19 je sens Germain, le génie de l'improvisation, de l'invention
01:27:21 je suis certain que mon stratagème va réussir
01:27:23 mon frère a toujours la même coupe de cheveux
01:27:25 non ils sont un peu plus longs
01:27:27 c'est bien la première fois que je me réjouis d'avoir le cheveu rare et triste
01:27:29 et de devoir porter perruque, j'en ai une qui va faire l'affaire
01:27:31 je vais la retailler, vous m'en direz les nouvelles
01:27:33 vous m'en faîtes la folie, vous me frayez
01:27:35 non, non, non, ma chérie, où est ta soeur
01:27:37 ton frère, ton oncle
01:27:39 sorti, il avait un rendez-vous
01:27:41 mais il sera là pour le dîner, il me l'a promis
01:27:43 mais attends, il y a mieux
01:27:45 il sera ravi de te voir
01:27:47 il était complètement transformé à ton égard
01:27:49 il m'a parlé d'un secret, de tes faiblesses
01:27:51 et qu'il te retrouvera avec un oeil tout neuf
01:27:53 mais qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire
01:27:55 mais je ne sais pas
01:27:57 je ne sais pas
01:27:59 tu sais bien qu'il est un peu fou
01:28:01 oh non, il est merveilleux
01:28:03 dis, tu n'as pas une petite idée
01:28:05 non, j'en ai une grande
01:28:07 mais qu'est-ce qu'elle veut dire
01:28:09 elle semble aussi mystérieuse que mon oncle
01:28:11 ne vous posez pas de questions, ma petite Catherine
01:28:13 le résultat qui compte est ce dîner de récréation
01:28:15 de la vie
01:28:17 de la vie, de la vie, de la vie
01:28:19 le résultat qui compte est ce dîner de réconciliation
01:28:21 sera un succès, j'en suis persuadé
01:28:23 sans justement que vous y avez contribué
01:28:25 rien ne va me faire plus plaisir
01:28:27 je vais retrouver Juliette
01:28:29 où est-elle
01:28:32 si c'est votre femme dans sa chambre
01:28:33 votre fille avec votre belle-sœur, quant à elle
01:28:35 elle devrait être avec vous
01:28:36 non, elle est dans la gare, non mais je voulais parler de Martine
01:28:38 cette fois-ci elle est complètement cinglée, mon beau vieux
01:28:40 comme si ma fille ne me suffisait pas
01:28:42 hier, pour embêter son frère
01:28:44 enfin, je suppose
01:28:46 elle m'a tout simplement conseillé
01:28:48 de séduire sa petite amie
01:28:50 si, si, si, si, si
01:28:52 ah ça j'étais sûr que vous ne me croiriez pas
01:28:54 j'étais sûr aussi qu'elle ne tarderait pas à changer d'avis
01:28:56 mais cette fois-ci c'est fini, ça j'en...
01:28:58 j'en ai assez vu, la couper pleine, je rentre au bagnole, ma valise est sèche
01:29:00 je vous la laisse
01:29:01 votre valise ?
01:29:02 non, ma femme
01:29:03 vous gardez les deux, et vous restez
01:29:05 car elle n'est pour rien dans toute cette histoire
01:29:07 qu'est-ce que vous racontez ?
01:29:09 la vérité, c'est une farce de votre beau-frère
01:29:11 c'est lui qui a piqué le tailleur lilat de votre femme
01:29:13 et qui s'est déguisé
01:29:14 oh, vous plaisantez
01:29:15 j'ai une tête à plaisanter
01:29:17 pas vraiment, non
01:29:19 mais pourquoi tu me fais ça ?
01:29:21 c'est l'astalgie, un souvenir d'enfance
01:29:23 il adorait faire des blagues de mauvais goût à sa soeur
01:29:25 il n'a pas changé
01:29:26 oh le salaud
01:29:27 comme vous dites
01:29:28 alors il a mis les lunettes de la foule
01:29:30 vous avez remarqué, remarqué
01:29:32 il y a quand tes chats n'étaient pas là, les souris d'or
01:29:34 excusez-nous
01:29:36 vous êtes toujours décidé à partir ?
01:29:38 oui, plus que jamais mon petit Maxime, vraiment
01:29:40 vous venez réfléchir et revoir Martin, vous ne pouvez pas en quitter comme ça
01:29:42 oh, bien joué, merci de vos conseils mon petit Puddy
01:29:45 non, mais si vous voulez vraiment m'aider tous les deux
01:29:47 alors soyez gentil, portez ça dans ma voiture
01:29:50 elle est garée, juste devant la gare
01:29:52 avec plaisir, Monsieur, laissez-moi passer
01:29:54 laissez-moi, laissez-moi
01:29:56 alors là, je suis Martin déguisé en Martin
01:30:09 Martin
01:30:11 Houhou
01:30:16 Hé, le Houhou
01:30:19 Eve, ma chérie
01:30:22 oh, ma chérie
01:30:24 tu étais là ?
01:30:25 oui, pas pour longtemps
01:30:28 rassure-toi, je pars
01:30:31 partir, mais tu es folle, il n'en est pas question
01:30:35 c'est tellement difficile
01:30:37 bon, écoute-moi bien
01:30:46 et mettons les choses au point
01:30:48 tu veux ?
01:30:50 tu m'as permis cette exposition
01:30:53 je te remercie
01:30:55 mais on s'est ramassé tous les deux
01:30:58 alors, soyons beaux joueurs et n'en parlons plus
01:31:01 non, mon seul regret avant de partir
01:31:04 c'est de n'avoir pu faire une vacherie à la jumelle
01:31:08 ah, celle-là, quel garçon
01:31:11 bon
01:31:13 tu n'es pas de mon avis
01:31:14 quelle garce
01:31:15 ah bon, quelle salope, oui
01:31:17 oui, quelle salope
01:31:20 quant à sa fille, il suffira que tu lèves le petit doigt pour qu'elle couche avec toi
01:31:24 et je me demande d'ailleurs ce que tu attends
01:31:27 mais je ne sais pas
01:31:29 c'est ma liesse, après tout
01:31:31 je crois que je ne pourrai pas
01:31:33 et puis, c'est toi que j'aime
01:31:36 mon petit pigeon
01:31:39 mon petit pigeon ?
01:31:41 oh, non, ne te fatigue pas, tu veux ?
01:31:43 mais tu ne peux quand même pas oublier tout ce qui s'est passé entre nous
01:31:46 ma tourterelle
01:31:48 eh bien, c'est le pigeon ou la tourterelle, décide-toi
01:31:51 non, je n'aurai pas la cruauté de faire allusion à ce qui n'a pas existé
01:31:54 mais comment peux-tu dire une chose pareille ?
01:31:58 ah, décidément, on t'embrasse toujours aussi mal
01:32:12 ma parole, c'est de l'inconscience
01:32:14 non, mais tu veux vraiment que je te le dise ?
01:32:17 eh bien, tu n'es vraiment pas à la hauteur, mon bonhomme, voilà
01:32:20 pas à la hauteur ?
01:32:24 non, mais dis-moi franchement
01:32:26 je n'ai jamais aperçu, quand j'étais dans tes bras
01:32:29 oh, pour le peu que j'y étais d'ailleurs
01:32:32 mais, qu'il me manquait quelque chose
01:32:37 non, bien sûr
01:32:39 ah, au fait, toi qui cherchais un nom pour baptiser la galerie, non
01:32:42 un conseil, ne l'appelle surtout pas au bonheur des dames, hein ?
01:32:47 je ne répondrai pas à de telles sornettes
01:32:50 par respect pour toi
01:32:52 eh bien, c'est justement ce que je te reproche
01:32:54 de m'avoir un peu trop respectée
01:32:56 monsieur Alcomplex de Donjouan
01:32:58 ah oui, tu collectionnes, tu collectionnes
01:33:00 mais une fois le papillon épinglé
01:33:03 il peut bien rester dans le chloroforme
01:33:06 bien sûr, j'avais rêvé de nuit en cinéma scope couleur 70 mm
01:33:13 mais je n'ai eu droit qu'au court métrage
01:33:18 oh, mais ne fais pas cette tête-là
01:33:20 ne t'inquiète pas, je serai discrète
01:33:23 quand je pense que toute ta famille te prend pour un séducteur
01:33:28 eh bien, si ta sœur savait ça
01:33:30 car, comme elle est, tu n'aurais pas fini d'être ridiculisé, hein ?
01:33:38 alors, il vaut mieux que je m'en aille et que je te laisse avec ton oriole
01:33:42 et quant à ta petite nièce, tant mieux pour elle
01:33:45 elle n'a pas mérité une pareille déception, la pauvre
01:33:48 et dans l'état où elle est
01:33:50 elle a plutôt besoin d'un homme, d'un vrai
01:33:54 moi aussi, d'ailleurs
01:33:56 ma vie de cherché
01:33:58 mais qui te dit, je ne l'ai pas trouvé
01:34:01 alors tout est bien, qui finit bien
01:34:03 voilà, il n'y a plus rien à porter dans la voiture
01:34:05 merci, mon petit Maxime
01:34:07 bon, alors, à dire, Casanova
01:34:12 Casanova de bazar, oui
01:34:14 oh non, mais regarde, c'est pas vrai
01:34:16 voilà, toi, eh bien, j'ai deux mots à te dire
01:34:20 je t'écoute
01:34:21 je sais tout, oh, tu m'as bien eu, hein
01:34:23 je t'ai vraiment pris pour Martine
01:34:25 et tu m'en veux, Maxime
01:34:27 j'ai vu du feu, mais je peux t'assurer d'une chose
01:34:30 c'est que tu m'auras pas deux fois
01:34:34 ne retiens que l'intention
01:34:36 j'avais fait ça pour que tu puisses prendre un peu de bon temps
01:34:39 c'est bien gentil, ça met les retours de manivelle, ça va être pour moi
01:34:42 ah non, non, pas
01:34:44 pas si tu sais t'y prendre
01:34:46 c'est toi qui me dis ça, toi qui la traites d'emmerdeuse absolue
01:34:49 en ce qui me concerne, oui
01:34:51 mais toi, tu dois quand même avoir quelques moments agréables, non ?
01:34:58 j'en ai eu, bien sûr
01:35:02 mais ils se sont faits de plus en plus rares
01:35:05 es-tu bien certain qu'elle en soit seule responsable ?
01:35:08 voilà que tu te fais son avocat, à présent
01:35:10 mais où veux-tu en vous ?
01:35:11 à ceci que tu portes une grande part de responsabilité
01:35:15 celle-là c'est la meilleure
01:35:16 mais parfaitement, tu n'en serais peut-être pas là
01:35:19 si tu t'étais montré plus ferme avec elle
01:35:24 facile à dire
01:35:27 elle est vraiment si terrible que ça ?
01:35:32 ah, oui
01:35:35 elle te fait tellement peur
01:35:39 mais c'est devenu une habitude, quand elle gâle, je me tais
01:35:42 alors parle au lieu de te taire, ta femme a besoin d'un homme, d'un vrai
01:35:46 si tu t'étais montré à la hauteur, rien de tout ça ne serait arrivé
01:35:53 je renonce à comprendre, moi
01:36:01 au début
01:36:04 au début
01:36:07 tu l'aimais
01:36:12 oui
01:36:16 elle aussi
01:36:21 oui
01:36:23 elle aussi
01:36:30 et alors ?
01:36:31 et bien encore une fois je te répète, tout ça est à fond
01:36:33 parce que je n'ai pas la vocation d'auditeur et que j'ai horreur des discussions
01:36:35 il fallait faire un effort, lui flanquer une bonne trempe, pourquoi pas
01:36:40 tu auras peut-être pris du plaisir toi aussi
01:36:42 mais qu'est-ce que tu veux dire ?
01:36:43 oui, vas-y carrément
01:36:45 c'est ça que tu me conseilles pour replâtrer mon ménage ?
01:36:48 si tu tiens au replâtrage, bien entendu
01:36:53 ah, si c'était possible
01:36:57 gros diable
01:37:00 exécution, non
01:37:02 j'ai tout de même quelque chose qui m'étonne
01:37:05 hier, tu changes d'identité pour me jeter dans les bras de cette petite
01:37:09 aujourd'hui tu t'ingénies à me raccommoder avec Martine
01:37:12 oh, les femmes sont comme ça
01:37:18 elles ont besoin d'être dominées
01:37:21 je suis certaine
01:37:27 je suis certaine
01:37:32 qu'elles souffrent du personnage qu'elle est obligée de jouer
01:37:37 à toi de reprendre la situation en main
01:37:41 il n'est pas trop tard
01:37:54 alors, alors, aide-moi
01:38:00 quoi donc ?
01:38:01 aide-moi, remets-en d'ailleurs que je puisse m'entraîner
01:38:05 à travers toi je pourrais lui dire tout ce que j'ai sur le coeur
01:38:08 tu me gifleras
01:38:09 ça te fâchera pas ?
01:38:10 non, non, non
01:38:11 je pourrais taper fort ?
01:38:12 oui, oui, oui
01:38:13 comme ça, schlaf, schlaf
01:38:14 oh oui, schlaf, schlaf, oui
01:38:15 mon gars, excusez-moi
01:38:17 qui est-ce ?
01:38:19 c'est Philippe
01:38:20 ah, c'est Philippe
01:38:22 venez faire enfin signer les papiers à monsieur Lamberti
01:38:25 en attendant, on aimerait bien avoir votre avis
01:38:27 si je puis vous être utile
01:38:28 oui, il s'agit de ma femme
01:38:31 je ne sais pas si je suis bien qualifié
01:38:33 si, si, justement, vous la voyez tous les jours depuis longtemps
01:38:36 vous avez sans doute passé plus de temps avec elle que moi
01:38:39 et alors ?
01:38:43 le conseil de changer d'attitude et de me montrer plus ferme à son égaré
01:38:48 il prétend qu'inconsciemment, elle a besoin de se sentir dominée
01:38:53 qu'en pensez-vous ?
01:38:55 vous n'avez pas d'opinion là-dessus
01:39:00 non, pas du tout, je me rends pas compte
01:39:02 ce pauvre Philippe qui se fait engueuler à longueur de journée
01:39:06 n'est peut-être pas le conseiller idéal pour ce genre de problème
01:39:11 en effet
01:39:12 mon frère me dit qu'il faut que je me la pose au besoin
01:39:15 au besoin
01:39:16 que je lui administre quelques bonnes paires de claques
01:39:20 ah je sais pas, j'ai jamais essayé
01:39:22 il est bête
01:39:23 mais qu'il est bête, enfin, qu'il aura rien à faire
01:39:26 vous, bien sûr, mais moi, vous
01:39:30 si je peux me permettre
01:39:32 est-ce qu'il peut se permettre ?
01:39:33 il peut se permettre, permettez-vous
01:39:34 je vous en prie
01:39:35 je ne pense pas que ce soit la bonne solution
01:39:38 pourquoi ?
01:39:44 pourquoi ?
01:39:45 oui, pourquoi ?
01:39:49 écoutez, vous pouvez toujours essayer, vous verrez bien
01:39:53 c'est pas si facile que ça
01:39:54 bon ben je crois qu'on n'en dira rien de plus
01:39:56 bon ben, moi je vais m'envoyer une bouteille de fortifiant
01:39:59 et je reviens pour l'entraînement
01:40:01 schlaf, schlaf
01:40:03 ah vous avez été magnifique
01:40:06 si j'avais pas reconnu mon costume
01:40:07 je me serais demandé si c'était bien vous
01:40:09 Maxime n'y a vu que du feu
01:40:10 et vous aussi, elle a plongé comme un seul homme
01:40:12 ah bon, vous avez réussi à le faire tomber dans les bras de Martin
01:40:14 mon pauvre ami, nous sommes loin de compte
01:40:16 mais je n'ai pas perdu mon temps
01:40:17 je sais maintenant que mon frère n'est pas une affaire
01:40:19 et que elle est à la recherche d'un homme
01:40:21 ah oui ?
01:40:22 j'ai raté mon coup en ce qui concerne leur plâtrage
01:40:24 mais je sais maintenant que le don juant n'est pas à la hauteur de sa réputation
01:40:29 c'est un illusionniste
01:40:32 ça, ça t'excite
01:40:34 non, non, non, ça me fait rigoler
01:40:35 mais si, ça t'excite et moi
01:40:37 ça me rend tout chaud de se voir déguisé en homme
01:40:39 tu le comptais, homosexuel refoulé qui se réveille
01:40:42 quel homme !
01:40:43 oh non, en tout cas
01:40:45 en tout cas, rien du tout
01:40:46 c'est fini Philippe
01:40:48 j'ai reçu un grand choc psy
01:40:50 et je crois bien, je crois bien que le fait d'avoir été découverte ne m'est bloqué
01:40:55 voyons Martin, c'est impossible
01:40:57 je vous en prie mon ami, n'insistez pas
01:40:59 je vous dis bloqué
01:41:01 le coup de pied que vous m'avez donné tout à l'heure
01:41:04 ne m'a rien fait du tout
01:41:08 je crois que je suis guéri
01:41:10 mais moi, je ne suis pas guéri de vous
01:41:12 vous l'oublierez, grand fou
01:41:14 vous ne serez pas long à en trouver une autre
01:41:17 et vous n'aurez que l'embarras du choix
01:41:19 les amateurs de toutes les perversions pullulent
01:41:22 ah, j'ai compris
01:41:24 c'est pour ça que vous venez de conseiller à votre mari de vous donner mes claques
01:41:28 ensuite ce sera mes fessées et tout le reste
01:41:30 le plaisir, mais dans le foyer conjugal
01:41:32 mais peut-être, enfin nous verrons bien
01:41:34 tant pis, avouez-le moi
01:41:35 quoi donc ?
01:41:36 je ne battais plus aussi bien qu'avant
01:41:38 mon grand poussin
01:41:42 vous avez été parfait
01:41:45 vous battiez très bien
01:41:48 c'est vrai qu'il battait bien
01:41:51 je me souviens qu'un jour à Valenciennes
01:41:53 sur la place de la mairie
01:41:55 non, ça va bien comme ça
01:41:57 je vous dis que je suis bloqué, n'insistez pas
01:42:00 dites-moi adieu sur ce plan-là
01:42:02 je sais qu'il est inutile de vous résister
01:42:04 c'est vrai
01:42:05 laissez-moi vous embrasser une dernière fois
01:42:07 mon dieu, si vous voulez
01:42:09 Martin !
01:42:12 oh non !
01:42:14 il manquait plus que ça
01:42:16 mais qu'est-ce que vous faites ?
01:42:17 expliquez-lui, moi j'y renonce
01:42:19 mon mari aime les hommes
01:42:21 je comprends maintenant pourquoi il me négligeait
01:42:23 je vous assure que vous vous trompez
01:42:24 il s'agit de malentendu, vous avez cru voir
01:42:26 vous n'allez pas me dire que j'ai eu des visions
01:42:28 il ne faut pas me fier aux apparences
01:42:29 je vous demande à qui je peux encore me fier
01:42:31 comment ça vous faites fausse route ?
01:42:33 écoutez, vous ne me convaincrez pas
01:42:35 à votre place je disparaîtrai
01:42:36 allez disparaissez !
01:42:37 vous avez raison
01:42:38 séducteur !
01:42:39 je vais crier, je ne peux pas vous expliquer
01:42:41 oh pardon, je ne peux pas vous expliquer
01:42:43 la soirée ne se passera pas sans que j'ai flanqué une raclée à quelqu'un
01:42:46 qu'est-ce qu'il y a ? il a l'air bien pressé
01:42:51 à sa place, je ne serais pas restée 5 minutes de plus
01:42:53 ah bon, pourquoi ?
01:42:54 écoutez, ne m'en demandez pas plus
01:42:56 je ne peux pas vous expliquer
01:42:58 oh mais vous alors
01:43:00 vous avez l'air bien réjoui
01:43:02 tu viens, tu viens
01:43:03 tenez-vous bien
01:43:05 j'ai décidé d'être un homme
01:43:07 et bien, ça en fera au moins un dans la maison
01:43:09 et puis d'ailleurs ici maintenant, homme ou femme
01:43:12 moi je ne sais plus très bien ce que ça veut dire
01:43:14 ça veut dire que j'ai décidé de me conduire en homme avec Martine
01:43:16 elle a besoin d'une leçon
01:43:18 alors là, je ne crois pas que ça soit une bonne idée
01:43:20 ah bon, pourquoi ?
01:43:21 parce qu'elle préfère les...
01:43:23 je crois qu'elle préférerait autre chose
01:43:26 autre chose ? quelle autre chose ?
01:43:28 et bien...
01:43:30 je ne peux pas vous expliquer
01:43:32 mais Martine est une personne délicate
01:43:35 elle a besoin de gentillesse, de douceur
01:43:38 je croyais la connaître, mais je me trompais
01:43:41 personne ne connaît Martine
01:43:43 franchement, Juliette, vous la trouvez calide ?
01:43:45 ah, ça oui
01:43:46 mais qu'est-ce qu'elle vous a fait ?
01:43:48 elle m'a fait...
01:43:50 elle m'a fait...
01:43:52 elle m'a fait qu'elle est fragile
01:43:54 tout à l'heure, là, elle s'est évanouie pour un rien
01:43:56 je vous assure que sous des dehors sévères
01:43:59 elle cache une grande sensibilité
01:44:02 alors ça, c'est la plus grande cachotière
01:44:04 que le monde ait jamais portée
01:44:06 mais vous, Juliette, comment avez-vous découvert
01:44:08 cet aspect inconnu de Martine ?
01:44:10 c'est un secret entre elle et moi
01:44:14 oui
01:44:15 vous ne m'enlèverez pas l'idée
01:44:16 qu'elle a besoin d'un homme à poignet
01:44:18 il est grand temps que je lui montre
01:44:19 ce dont je suis capable
01:44:20 écoutez, mon petit Maxime
01:44:21 vous ferez ce que vous voudrez
01:44:22 mais je ne veux pas que vous perturbiez
01:44:24 le dîner de ce soir
01:44:25 pour une fois que les jumeaux sont d'accord
01:44:26 alors je vous en prie, vous êtes gentils
01:44:28 vous attendez votre retour à Lyon
01:44:30 pour régler vos comptes avec Martine
01:44:31 c'est promis
01:44:32 c'est juré
01:44:33 merci, enfin
01:44:34 vous n'êtes pas à 24h près pour croiser le fer
01:44:36 oh, excusez-moi
01:44:38 j'étais partie avec les clés de la galerie
01:44:40 vous avez mal au vossieux ?
01:44:41 non, un accident
01:44:43 de voiture ?
01:44:44 de parcours
01:44:45 c'est un tableau qui vous est tombé sur la tête
01:44:47 mais non, c'est un homme
01:44:49 qui m'a tapé dans l'oeil
01:44:51 qui vous a frappé ?
01:44:53 oh, mais c'était une carasse
01:44:55 non, j'avais un petit ami
01:44:56 qui n'aurait pas fait de mal à une mouche
01:44:58 et bien je l'ai remplacé par une terreur
01:45:00 qui assommerait un bœuf
01:45:01 et tout compte fait, j'aime autant ça
01:45:03 qu'en pensez-vous ?
01:45:05 oh, ben je ne sais pas, moi j'ai jamais été battue
01:45:07 vous ne savez pas ce que vous perdez
01:45:08 mais j'y pense
01:45:10 vous l'avez rencontré dans cette maison ?
01:45:12 tout juste
01:45:13 oh, Maxime
01:45:16 j'aurais jamais cru ça de vous
01:45:18 ah, vous n'y avez rien fait, moi
01:45:21 ça vous étonne, vraiment ?
01:45:22 ça m'a néantie
01:45:24 bon, alors rassurez-vous
01:45:25 non, votre beau-frère est un tendre, lui aussi
01:45:28 non, l'homme, le vrai, le voici
01:45:31 oh, les meufs, c'est moi qui consolais mademoiselle
01:45:34 ah, parce que vous, vous appelez ça consoler ?
01:45:36 ah oui, je préfère être consolée de cette façon
01:45:39 plutôt qu'être abandonnée dans du coton
01:45:41 et bien vous qui vouliez avoir de l'autorité
01:45:43 demandez donc des conseils à Philippe
01:45:44 oh, mais je n'ai besoin de personne
01:45:45 je me débrouillerais très bien tout seul, moi
01:45:47 oh, toi, voilà
01:45:49 oui, me voilà, moi
01:45:50 mais si je commençais par t'administrer
01:45:51 une bonne paire de claques
01:45:52 Maxime, les claques à Lyon
01:45:54 vous m'avez juré
01:45:55 mais laissez le faire, Juliette
01:45:56 il n'osera pas
01:45:57 bisque, bisque
01:45:58 tais-toi
01:45:59 tu m'ordonnes de me taire, à présent ?
01:46:00 oui
01:46:01 parce que si tu parles tout le temps
01:46:03 comment veux-tu que je m'entraîne, moi ?
01:46:05 il me prend pour Martin, déguisant Martine
01:46:07 il a tort ou raison
01:46:08 comment, comment veux-tu que je lui dise
01:46:10 tout ce que j'ai sur le casque
01:46:11 et de m'interrompre continuellement ?
01:46:12 mais qu'est-ce qu'il raconte ?
01:46:14 c'est très simple, Maxime est en train de commettre une petite erreur
01:46:16 oh, Philippe, Philippe, je traînerai ma femme comme je l'entends
01:46:18 eh bien, ce n'est pas trop tôt
01:46:19 pourquoi je me mêle ?
01:46:20 c'est parce que je vous l'ai dit
01:46:21 vous ne parlez pas à Martin, mais à Martine
01:46:22 alors donc ?
01:46:23 je vous l'affirme
01:46:24 mais vous affirmez le contraire
01:46:25 je me suis déjà laissé prendre
01:46:26 il me reprend une deuxième fois
01:46:27 moi non plus, mais Martin
01:46:28 m'a dit qu'il allait se déguiser de nouveau
01:46:29 pour que je puisse m'entraîner
01:46:31 oh, mais il fallait dire que c'était le carnaval
01:46:33 regardez-la, ce n'est pas lui
01:46:35 mais si, mais si, mais si
01:46:37 vous l'avez vous-même entendu me le dire, à l'instant
01:46:40 mais je veux dire, ce n'est pas lui
01:46:41 qui vous a dit qu'il allait prendre la place de Martine
01:46:43 mais si, mais si, mais si, à l'instant
01:46:44 mais c'était Martine déguisée en Martin
01:46:46 mais il est fou
01:46:47 tu ne m'aurais pas fait ça
01:46:48 moi non, tu penses, mais elle, tu la connais
01:46:50 elle est capable de tout
01:46:51 mais vous ne pouvez même pas me faire confiance, je vous dis la vérité
01:46:54 mais on ne peut pas lui faire confiance
01:46:56 je l'ai vu tout à l'heure embrasser mon mari
01:46:58 vous osez dire que ce n'était pas vous ?
01:46:59 si, c'était moi
01:47:00 mais ce n'était pas votre mari, c'était votre belle-sœur
01:47:01 menteur, je vous ai vu
01:47:03 d'abord, ma belle-sœur ne vous aurait pas embrassé
01:47:05 ma belle-sœur aime les femmes
01:47:06 vous voyez, je vous l'avais dit
01:47:07 mon Dieu, quelle horreur
01:47:08 je ne sais pas, je ne le sais pas
01:47:09 elle m'a embrassé sur la bouche
01:47:11 ce n'était pas votre belle-sœur, c'était votre mari
01:47:13 écoutez, je sais faire la différence
01:47:15 mais il faut vous y faire, je ne suis pas homosexuel, Martin non plus, votre belle-sœur, mais on laisse bien
01:47:18 mais bien, t'en veux
01:47:19 alors, on ne peut plus se fier à personne
01:47:21 nous sommes en pleine folie
01:47:23 mais qu'est-ce que vous racontez, tous ?
01:47:24 la vérité
01:47:25 alors, vous embrassez ma femme
01:47:26 tout bien, tout à l'heure
01:47:27 mais qu'est-ce que c'est, cette histoire d'invertile ?
01:47:28 d'intervertile, plutôt, c'est là que viennent tous les malentendus
01:47:30 les malentendus sont faits pour être dissipés
01:47:32 alors, si je peux vous aider
01:47:33 comment ? Il n'y a même que toi qui le puisses
01:47:35 maman, ça y est, mon oncle m'a déculpabilisé
01:47:37 j'ai vaincu ma rivalité oedipienne
01:47:39 on s'en fout
01:47:41 mais ma chérie, tu ne parles pas à ta mère, tu parles à ton oncle
01:47:43 qu'est-ce que tu dis ?
01:47:44 enfin, Martin, dis-lui que tu es Martin
01:47:46 et si c'était elle ?
01:47:48 mais la voix du sang, qu'est-ce que vous en faites ?
01:47:50 elle entend des voix maintenant, la parano
01:47:52 mais c'est maman
01:47:53 mais alors, tout à l'heure, c'est vous qui m'avez embrassé sur la bouche ?
01:47:57 oh, quelle hypocrite
01:47:59 mais qu'est-ce qu'elle raconte, la barbouilleuse ?
01:48:01 oui, qu'est-ce qu'elle raconte ?
01:48:03 je ne sais pas
01:48:04 oh non, ça ne va pas recommencer
01:48:05 Juliette, tu es quand même capable de reconnaître ton mari
01:48:08 toi, Maxime, tu sais très bien que c'est ta femme qui est devant toi
01:48:12 Juliette, regardez si cette créature a des faux seins ou des vrais, nous serons vides
01:48:15 ne nous touche, ce serait trop facile
01:48:17 elle se moque de nous, c'est donc lui
01:48:18 non, c'est elle qui se fout de vous
01:48:20 enfin, maman, c'est toi
01:48:21 j'ai compris, je ne parlerai plus qu'en présence des deux jumeaux
01:48:24 ne parler qu'en présence des deux jumeaux
01:48:26 alors là, te voilà condamné au silence
01:48:28 parce que ça, mes enfants, c'est une chose qui n'est pas possible
01:48:30 forcément, c'est le même personnage qui joue les deux rôles, bien sûr
01:48:34 je t'avais dit au début que c'était compliqué, que tu aurais une tête comme ça
01:48:37 à toi de dire, à toi de décider
01:48:40 c'est à toi, c'est à toi
01:48:52 à toi de dire, à toi de décider
01:48:54 je suis Martin ou je suis Martine
01:48:56 je ne te demande pas, à toi, tu as dormi toute la soirée
01:49:00 tu sais qu'au début, quand j'ai lu la pièce, je n'avais rien compris non plus
01:49:04 ça n'a pas d'importance
01:49:06 on se reverra bien, on repassera peut-être un jour sur le petit écran, on ne sait rien
01:49:10 je vous propose une chose
01:49:11 on frappe les trois coups, on lève le rideau, on recommence la pièce
01:49:15 oh non !
01:49:16 si, on sera payé deux fois
01:49:18 (applaudissements)
01:49:45 la pièce que nous avons jouée devant vous est de Bricker et Lasseg
01:49:50 (applaudissements)
01:49:56 le décor est de Roger Hart
01:49:59 (applaudissements)
01:50:03 les costumes de Donald Cardwell
01:50:06 (applaudissements)
01:50:10 et la mise en scène de Robert Manuel
01:50:14 (applaudissements)
01:50:18 avec Angelo Bardi
01:50:22 (applaudissements)
01:50:28 Evelyn Gassart
01:50:30 (applaudissements)
01:50:35 Amélie Réveau
01:50:37 (applaudissements)
01:50:41 Jean-Pierre Rambal
01:50:43 (applaudissements)
01:50:47 Lélie Vignon
01:50:49 (applaudissements)
01:50:52 et avec Jean-Jacques
01:50:56 (applaudissements)
01:51:06 Christophe
01:51:08 (applaudissements)
01:51:24 (musique)
01:51:29 (musique)
01:51:57 (musique)
01:52:01 (musique)
01:52:04 (musique)
01:52:09 (musique)

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