• il y a 6 mois
« Projet Mbappé », comment lutter contre les parents fous dans le foot ?
Farid Bouadla, auteur du doc ‘450 grammes’, raconte son expérience : "Il faut voir combien il y a de parents qui n'assument pas ce 'projet Mbappé' devant les éducateurs."

Category

📺
TV
Transcription
00:00La future star du foot, un documentaire qui vient de sortir, explore ses dérives et donne la parole au coach, aux parents, ça s'appelle
00:07450 grammes, le poids de la passion et son réalisateur Farid Bouadela est dans l'after. Salut Farid !
00:12Salut, salut !
00:13Daniel Thibault, Thibault Daniel, tu connais déjà l'after.
00:17Farid je l'ai connu au tout début, moi quand j'ai démarré, c'est quoi, il y a dix ans,
00:21quand il était animateur radio Farid, les radios associatives, c'est un passionné.
00:25Fréquences foot sur Valet FM, exactement.
00:27Ah ça l'est marre !
00:29Roissy Ambré, il représente tout.
00:31Un vrai passionné de foot Farid.
00:33C'est plus Melun.
00:35Non, non, non, moi je suis Limitrof93,
00:37Noisy-Champs,
00:39Noisy-le-Grand,
00:41Fort-sur-Marne, Torsy.
00:43C'est vrai que Farid ça fait des années.
00:45Mais Farid c'est pour le livre,
00:47de plus de dix ans ?
00:49Toi c'était l'interview,
00:51il y a plus de dix ans.
00:53Exact.
00:55Et tu es de retour ce soir pour ce documentaire,
00:58qui est dispo sur Youtube, sur la chaîne
01:00Golazo. Golazo TV.
01:02N'hésitez pas à aller cliquer.
01:04Pourquoi ce thème ? Est-ce que
01:06toi aussi tu as un fils ?
01:08Tu as été tenté par un projet BAPEM ou un autre ?
01:10Alors, effectivement j'ai un fils.
01:12Il n'a pas dit non.
01:14Tu sais, moi je pars d'un principe.
01:16Dès l'instant où tu es passionné de football,
01:18et que tu as un fils qui joue au foot,
01:20déjà d'emblée il y a une espèce
01:22de problème psychologique qui s'installe parce que
01:24il faut savoir que
01:26rêver pour son enfant, c'est une chose, rêver pour soi
01:28c'en est une autre. Quand on a un gamin qui joue au foot,
01:30je serais un menteur de te dire que
01:32si tu me dis que demain il joue au Real Madrid
01:34ou quand il était gamin, bien évidemment.
01:36Après c'est la posture
01:38que tu as vis-à-vis de ça, et ce que ça
01:40engendre. Parce que forcément,
01:42tu as des parents qui commencent
01:44à rêver pour leur gamin,
01:46mais ça engendre un comportement
01:48qui est problématique.
01:50Dès l'instant où c'est regarder son fils
01:52avec des étoiles plein les yeux, en se disant
01:54que si demain il joue
01:56en équipe de France ou
01:58dans n'importe quel club professionnel, bien évidemment, on est passionné
02:00de football. Maintenant, le problème
02:02c'est la posture
02:04de ses parents, et
02:06je le traite dans le documentaire justement.
02:08Ce n'est pas un documentaire
02:10drôle, loin de là.
02:12Dès la première scène, on entre dans quelque chose
02:14qui prend une tournure
02:16assez dramatique.
02:18C'est un thème
02:20qu'on a beaucoup abordé, dont on parle beaucoup,
02:22mais il n'y avait pas de doc qui en parlait.
02:24Et surtout, toi, tu es vraiment
02:26allé voir les gens au plus
02:28près du terrain, des éducateurs agressés.
02:30Moi, c'est des choses que j'ai évoquées dans mon bouquin,
02:32mais voir la tronche des mecs,
02:34je trouve que c'est fort que tu sois
02:36allé voir les gars comme ça
02:38et que tu comprennes
02:40leur détresse.
02:42Les éducateurs qui se font frapper
02:44par des parents qui pètent un câble.
02:46Et
02:48on déroule ton doc et on se dit
02:50« Oh, c'est presque
02:52flippant parce que je ne vois pas d'issue. »
02:54La folie, elle s'est tellement emparée.
02:56Limite, dans la foulée, il faudra faire
02:58les entraîneurs qui se prennent tous
03:00pour Guardiola, parce que ça,
03:02il y en a un paquet qui veulent recruter le gamin
03:04et qui veulent le conseiller à un club
03:06pour pouvoir croquer au passage.
03:08Mais déjà, restons
03:10sur celui des gamins.
03:12Je ne sais pas ce qui m'a le plus perturbé,
03:14choqué. Je repense la scène
03:16du père avec le môme.
03:18On a l'impression
03:20que ce n'est pas réel que tu lui aies
03:22dit de faire ça.
03:24Il faut bien
03:26l'expliquer pour ceux qui nous écoutent.
03:28D'abord, c'est les éducateurs
03:30qui se font frapper et après, on arrive,
03:32tu nous emmènes doucement,
03:34tu parles des tarés.
03:36Bélan, on n'a rien devant nous.
03:38Visage flouté.
03:40Moi, ce que je voulais absolument dans ce documentaire,
03:42c'était qu'on puisse
03:44voir clairement la folie
03:46des parents parce qu'on en parle. On parle des agressions,
03:48on ne les voit pas.
03:50Mettre en scène,
03:52c'est un grand mot.
03:54Là, il faut bien se mettre en tête
03:56une chose.
03:58La plupart
04:00des gens qui, justement, en viennent
04:02à avoir des comportements complètement déviants
04:04ne se rendent même pas compte de leur folie.
04:06Et à un moment donné, moi,
04:08je me posais la question. Comment est-ce que je vais réussir ?
04:10Parce que j'avais la difficulté
04:12d'avoir le sujet du projet Mbappé
04:14qui prenait de l'ampleur au mois de décembre.
04:16Moi, j'ai attaqué le documentaire longtemps avant
04:18et on ne parlait pas forcément de cette problématique d'un point de vue médiatique.
04:20Décembre, je crois que c'est le moment où,
04:22à Marseille, un éducateur se fait poignarder par un père.
04:24C'était un petit peu avant. Décembre,
04:26il y a eu Linnas-Montlhéry, il y a eu Villejuif,
04:28il y a eu pas mal d'autres clubs.
04:30Le mec au début dans la bagnole...
04:32Ça, c'est Villejuif où
04:34il y a eu une altercation et
04:36il n'y a pas eu de coup de couteau, il n'y a pas eu d'arme de sortie,
04:38mais il y avait une arme présente,
04:44et il a obligé l'entraîneur.
04:46Donc, comme la problématique
04:48des parents fous
04:50sur les terrains a commencé à prendre de l'ampleur,
04:52les parents les plus
04:54lucides, mais qui étaient un petit peu dans cette posture
04:56de faire un projet avec leurs enfants,
04:58quand tu commences à leur parler,
05:00« Ah non, non, pas moi, moi je le laisse faire,
05:02moi j'aime bien, je l'entraîne,
05:04mais c'est pour lui donner toutes ses chances, c'est son rêve. »
05:06J'avais tout de suite une version
05:08un peu édulcorée.
05:10Et ce qui a été un petit peu
05:12pour moi une aubaine,
05:14c'est de tomber sur un ami qui m'a dit « Moi je connais un ami
05:16qui est complètement allumé. »
05:18Il assumera
05:20qu'à moitié...
05:22Il y avait un taré qui traînait dans le coin.
05:24Non, moi forcément j'ai recherché.
05:26J'ai recherché un petit peu,
05:28est-ce que tu connais des éducateurs, parce que les éducateurs
05:30je pense que c'est les premiers interlocuteurs.
05:32Et j'ai un ami qui m'a dit « Bah écoute, je connais un père,
05:34tu vas pas être déçu, mais
05:36je sais pas s'il parlera devant la caméra. »
05:38Donc force est de constater qu'il a accepté
05:40à visage flouté, et ainsi de suite.
05:42Il faut juste préciser ce qu'il dit, parce que c'est quand même
05:44une dinguerie, vous allez le voir.
05:46Il arrive avec son fils sur un petit terrain vague,
05:48il lui dit, on l'entend dire « Bon,
05:50les passes, on s'en fout, c'est que les buts. » Bon déjà, ça c'est rien.
05:52Et après, pendant qu'il l'entraîne, il lui montre
05:54des feintes, il lui dit « Voilà, c'est ça que les recruteurs
05:56ils veulent, c'est cette feinte-là, donc vas-y tu me la fais. »
05:58Alors j'ai noté...
06:00Le gamin
06:02est tout jeune,
06:04il a quasiment presque 6 ans,
06:06il a presque 6 ans,
06:08évidemment qu'il n'a pas de niveau à cet âge-là.
06:10Mais moi ce qui...
06:12— Il lui dit « Si tu réussis pas, t'as pas de goûter. »
06:14— Oui, bon, ça c'était un petit peu...
06:16Je pense que...
06:18Pour avoir discuté longuement avec lui,
06:20c'était pas un parent
06:22tortionnaire.
06:24— Il le dit avec le sourire,
06:26mais c'est flippant quand même.
06:28— Moi ce qui m'inquiète plus,
06:30c'est les parents qui sont dans une posture de passage
06:32à l'acte vis-à-vis d'éducateurs,
06:34vis-à-vis d'une certaine forme
06:36de violence. Là,
06:38ce qui est intéressant, c'est qu'on a de visu
06:40un papa complètement dingue
06:42qui assume
06:44son projet.
06:46Lui, il est dans un projet, clairement.
06:48Mais si c'était lui,
06:50ça va encore.
06:52Mais faut voir toute la partie
06:54de parents qui n'assument pas ça,
06:56devant une caméra, qui n'assument pas ça devant
06:58des éducateurs. — C'est rassurant qu'ils n'assument pas
07:00encore devant une caméra, j'ai envie de te dire,
07:02à la limite, ils se rendent compte, ils ont un moment
07:04de lucidité en se disant, soit je suis ridicule,
07:06soit c'est dangereux ce que je suis en train de faire.
07:08À la limite, ça...
07:10— Le fil conducteur de tout ça,
07:12c'est
07:14que tu as un parent
07:16qui voit son môme
07:18qui est peut-être un petit peu meilleur que les autres
07:20et qui se dit, et d'ailleurs je crois que le père
07:22taré, il le dit à un moment, il dit, lui c'est ma retraite.
07:24Donc c'est la dimension sociale,
07:26finalement.
07:28C'est la dimension économique.
07:30Tu vas me faire changer de classe sociale,
07:32je vais gagner de l'argent grâce à toi
07:34et on va faire comme les stars de la télé
07:36qui gagnent des fortunes et qui...
07:38qu'on voit à la télé plutôt, et qui nous mettent à l'abri.
07:40Tu vas faire chauffer la marmite.
07:42— Mais tu vois, tout à l'heure
07:44je t'ai dit, j'ai un gamin qui joue au foot.
07:46Lui, il a toujours eu
07:48un ballon entre les mains, enfin entre les pieds,
07:50toujours à jouer en bas.
07:52Combien de personnes
07:54m'ont dit, ah c'est ta retraite lui,
07:56c'est ta retraite. Donc c'est...
07:58— C'est une expression, c'est ta retraite. — Mais bien sûr,
08:00c'est une expression. Ce que je veux dire par là, c'est que
08:02ce papa, c'est l'arbre qui cache la forêt,
08:04enfin c'est même pas l'arbre qui cache la forêt,
08:06c'est un exemple parmi tant d'autres.
08:08— Lui, il est extrême, mais c'est tellement passé,
08:10en fait, dans le langage, c'est tellement passé
08:12dans l'idée commune que ça devient
08:14effectivement une plaisanterie,
08:16et petit à petit, c'est plus une plaisanterie,
08:18et petit à petit, certains l'apprennent vraiment au sérieux.
08:20— Complètement. — Et est-ce que ça concerne, Farid,
08:22que des gens issus de milieux
08:24pauvres, très pauvres, très défavorisés,
08:26ou pas forcément ?
08:28— Le foot, majoritairement, c'est pas des milieux aisés
08:30dans le foot, donc on peut dire
08:32que c'est par la force des choses,
08:34les exemples qu'on a,
08:36mais attends, après, on va répondre à ça,
08:38mais on n'aura certainement
08:40pas le temps, mais il se trouve que moi, j'ai fait
08:42tout ce parcours-là dans le tennis.
08:44Et on n'a pas des milieux,
08:46des gens de milieux défavorisés.
08:48— Ton père, il faisait tes marquettes ?
08:50Ton père, il te disait tes marquettes ?
08:52— Il me disait quoi ? — Tu regardais pas l'autre match,
08:54t'avais pas le goûter ?
08:56— Non, parce que moi, j'ai jamais fait
08:58de sport à études, en revanche, mon fils l'a fait.
09:00— Ah, donc c'est toi qui veux
09:02t'arriver avec ? — Pendant dix ans, j'ai vu tout cet univers-là.
09:04— Bah si ça marche pas la fleur, il dit bon...
09:06— Donc c'est pas forcément
09:08là pour le foot, en l'occurrence,
09:10oui, puisque majoritairement, ceux qui vont au foot
09:12sont des gens de classe plutôt
09:14défavorisés, donc il y a la
09:16volonté de s'extraire, de gagner de l'argent.
09:18Après, il y a qu'est-ce que tu mets dans l'espoir
09:20que tu places en ton fils ? C'est que l'argent
09:22ou c'est la réussite que toi t'as pas eue ?
09:24Parce que tu sais, la psychologie, elle serait à étudier,
09:26mais il y a une dimension économique qui est très forte.
09:28— Bah ça, c'est une certitude.
09:30Maintenant, quand tu parles de classe
09:32sociale dans le football, évidemment, il y a une grande
09:34majorité qui vient des classes populaires
09:36et qui pourrait voir le football
09:38comme un ascenseur social. — Bien sûr.
09:40— Mais j'ai envie de te dire que...
09:42— Moi, quand je vois ça, pardon Farid,
09:44plus qu'ascenseur social, j'entends une revanche sociale.
09:46— Ouais, on...
09:48— J'entends souvent les parents déviants, les parents
09:50qui passent à l'acte. D'ailleurs,
09:52Richard... — Du Haut-Toi.
09:54— Du Haut-Toi, qui est un contributeur dans la revue également,
09:56raconte très bien ça. C'est qu'en réalité,
09:58les gamins, la sociologie des gamins qui réussissent
10:00ou qui vont dans les centres de formation, c'est pas des gamins
10:02les plus pauvres. — Ouais.
10:04— C'est les gamins, au contraire, qui sont d'un milieu
10:06peut-être un peu plus équilibré, un peu plus
10:08cultivé, capable de supporter
10:10ce que demande l'exigence,
10:12et que le mythe qu'on raconte
10:14ici, qu'on raconte dans tous les docus de footeux,
10:16dans tous les bouquins de footeux, du gamin qui sort
10:18du ruisseau et qui arrive tout en haut grâce à la force
10:20de ses rêves, il faut dire aux enfants que c'est du
10:22bullshit, ça. C'est une histoire qu'on raconte.
10:24— Clairement. — Parce que c'est comme ça qu'on raconte les histoires.
10:26Tu fais des films, tu fais des docs, moi j'écris des livres.
10:28Effectivement, il faut mettre en narration tout ça.
10:30Mais c'est pas ça, la vie. La vie, c'est pas une courbe
10:32tout droite où tu vas rêver un truc très fort et puis ça va
10:34finir par arriver. Ça, on raconte ça dans les bouquins
10:36de développement personnel, on raconte ça dans les docus
10:38de Pogba, les docus de Benzema, etc.
10:40Mais en réalité, ça, ça fait du mal aux gamins.
10:42— La problématique des parents, c'est
10:44la partie visible d'un
10:46problème qui est plus global dans le football.
10:48Quand je parle du football, je parle du football amateur
10:50qui se
10:52met un petit peu
10:54trop au service et regarde trop à travers le
10:56prisme du professionnalisme.
10:58Comme je le souligne dans le documentaire, sans trop spoiler
11:00les chiffres que j'ai à l'intérieur,
11:02la proportion de joueurs professionnels
11:04sur l'ensemble des licenciés en France,
11:06c'est 0,55%.
11:08— 0,05, je crois, non ?
11:10— 0,055%,
11:12c'est moins de 1%,
11:14et pourtant c'est à travers ce chiffre-là
11:16que tout le monde, les parents, les joueurs,
11:18les éducateurs, les clubs,
11:20alors je vais peut-être pas dire les instances,
11:22mais disons que peut-être qu'ils ferment les yeux,
11:24c'est-à-dire qu'on regarde le football
11:26à travers ce prisme-là.
11:28Et forcément, quand on a cette posture de se dire
11:30que quand on est sur un terrain,
11:32on se met à rêver de devenir professionnel,
11:34que quand on est éducateur,
11:36on rêve qu'une seule chose, c'est de faire signer
11:38des joueurs pour qu'ils deviennent professionnels,
11:40quand on est un président de club ou des dirigeants de club
11:42ce qu'on a qu'une seule envie, c'est de se dire
11:44je vais faire signer des joueurs, parce qu'il ne faut pas oublier
11:46que c'est aussi une banne d'argent pour les clubs
11:48quand on a un joueur qui signe professionnel,
11:50quand il y a un transfert, il y a des indemnités de formation
11:52qui est une très belle démarche, mais finalement
11:54qui pervertit aussi un petit peu les choses.
11:56— Les mecs ils veulent chercher
11:58le futur pépite du coin, ils vont le mettre dans leur club,
12:00mais pas tard. — On regarde que ça.
12:02— En plus les subventions baissent, donc
12:04t'as besoin de financer aussi tes éducateurs,
12:06c'est pas forcément au départ une mauvaise intention.
12:08— Et le problème, c'est qu'aujourd'hui
12:10tout le monde tire dans ce sens-là.
12:12Les clubs deviennent non pas des lieux
12:14de vie, mais des lieux de consommation.
12:16Tout le monde consomme sa séance pour
12:18devenir pro.
12:20Les éducateurs se voient
12:22déjà entraîner
12:24sans forcément parler des éducateurs
12:26parce que c'est pareil. Dans le documentaire
12:28j'essaye plus ou moins d'expliquer
12:30pourquoi on en arrive là. Parce que le
12:32problème des parents, c'est aussi
12:34les conséquences des dérives
12:36des clubs, les dérives
12:38des éducateurs, les dérives de tout ça.
12:40Et en réalité, ben voilà,
12:42je pense qu'il y aura des suites à donner à ce documentaire,
12:44il y aura peut-être malheureusement
12:46d'autres épisodes, mais en tout cas c'est plus
12:48le constat de la violence des parents
12:50qui est la conséquence et l'épiphénomène d'autres choses.
12:52— Alors moi, la discussion
12:54est intéressante et il faut
12:56distinguer plusieurs choses.
12:58Que des gens veulent s'en sortir
13:00par le biais du sport,
13:02je vois pas de mal à ça, moi.
13:04Qu'on monte un projet, qu'on
13:06essaye et tout.
13:08— C'est large le sport, tu peux être avocat du sport,
13:10tu peux être podologue, tu peux être
13:12journaliste sportif.
13:14— Non mais c'est ce que dit Smaïl
13:16dans le documentaire.
13:18— La différence
13:20entre obsession et folie.
13:22La frontière c'est, oui
13:24à mon sens, le père qui
13:26met une tarte à l'entraîneur,
13:28pire un coup de couteau, tu l'as pas fait jouer,
13:30tu le mets pas dans une bonne disposition,
13:32tu lui gonfles la tête, tu fais venir des gens
13:34pour le taper, c'est toute cette violence du quotidien
13:36qui désormais a envahi notre football.
13:38Si tu gommes ça,
13:40entre obsession et folie,
13:42la frontière,
13:44je sais pas comment la déterminer
13:46parce qu'aujourd'hui,
13:48tous les exemples de champions,
13:50je vais venir au tennis, mais ça existe dans le foot,
13:52avec l'exemple tiré Henri par exemple,
13:54mais dans ce cas-là,
13:56dans le tennis, il n'y a que des fous.
13:58— Bien sûr, tout le sport de nouveau.
14:00— C'était une folle avec son père,
14:02sa bio est passionnante
14:04sur le sujet.
14:06Quand tu mettais ton môme
14:08dans l'académie Nick Bolletieri,
14:10c'était la pension du XIXe siècle,
14:12c'était l'écoliste.
14:14— À Croiseux, c'est ce que je disais tout à l'heure sur la méthode Williams,
14:16là on voit passer des messages qui disent
14:18« très bon film ». Mais non, mais c'est une horreur en fait.
14:20— C'est pas une horreur,
14:22elles sont heureuses aujourd'hui les filles.
14:24Elles avaient un père qui lui était dans la revanche sociale,
14:26lui était dans la revanche raciale.
14:28N'empêche qu'il a écrit
14:30une histoire... — Ça ne peut pas être un modèle, Daniel.
14:32Ça ne peut pas être un modèle.
14:34On présente ça comme étant un modèle.
14:36— Le problème, ce n'est pas d'être un modèle.
14:38Je suis en train de dire que c'est difficile
14:40de juger... Attends, laisse-moi terminer.
14:42Le problème, c'est que je ne suis pas en train de dire...
14:44Je ne porte pas un jugement sur
14:46« il n'est pas fou »
14:48ou « c'est un modèle, c'est pas un modèle ».
14:50Lui, il a écrit son histoire
14:52comme ça. Si pour certains, c'est un modèle,
14:54pourquoi pas ?
14:56Les filles, aujourd'hui,
14:58ce gars-là a quand même façonné
15:00deux championnes extraordinaires.
15:02Qu'on soit d'accord ou pas avec sa façon de faire,
15:04l'histoire, elle est absolument fabuleuse.
15:06Et tout le monde le prenait pour un taré.
15:08Même quand il les a mises, ces filles, dans des académies,
15:10les mecs le prenaient
15:12pour un fou.
15:14— Pour moi, la seule frontière, c'est quand tu
15:16frappes, quand on arrive à la violence.
15:18— Il y a comment on traite l'enfant, et puis il y a les agressions
15:20d'éducateurs. Dans le tennis, on n'en est pas là.
15:22— Mais tu plaisantes, Thibaut !
15:24Et là, on n'est pas dans des milieux défavorisés.
15:26C'est des milieux
15:28moyens et favorisés. Mais j'ai fait
15:30dix ans, ça, moi. Mais même moi, on aurait pu
15:32me prendre pour un taré, parce que si tu veux construire...
15:34— J'ai pas vu aux infos
15:36un père de...
15:38— Tu vas peut-être pas avoir ça,
15:40mais on peut très bien juger
15:42taré. Moi, j'ai vu des...
15:44Même moi, je crois qu'une fois,
15:46j'ai sorti mon fils d'un cours, parce qu'il s'énervait,
15:48parce que quand tu construis
15:50cette espèce de projet dans lequel
15:52on te formate à sept ou huit ans,
15:54en te disant, écoute,
15:56si tu veux vraiment y arriver, et vu que t'as des
15:58capacités, parce que t'as tout pour toi,
16:00parce que t'as commencé à jouer à trois ans et demi,
16:02parce que moi, je l'ai mis à trois ans et demi, tu vois,
16:04et il a adoré ça, et c'était machin, tout ça.
16:06Mais si t'es pas dans le sacrifice
16:08permanent, on te dit à un moment, de toute façon,
16:10c'est un projet de famille.
16:12Donc, ça veut dire, toutes tes vacances, c'est autour
16:14d'un... Il faut qu'il y ait un club ou un
16:16terrain pas loin. Il faut
16:18tout le temps jouer. Il faut
16:20perfectionner éventuellement avec des cours à côté.
16:22Le matos.
16:24Mais à un moment, si t'es pas dans
16:26l'obsession, il n'y a pas
16:28d'issue, en fait.
16:29Il y a des gens qui sont complètement obsédés
16:31par le fait de faire trois grilles de loto par
16:33semaine pour essayer de gagner. Pourtant,
16:35la proportion de chance de
16:38gagner au final, elle est infime. Par contre,
16:40quand on...
16:42Le slogan de la française
16:44des jeux, c'est
16:46100% des gagnants ont tenté leur chance.
16:48Parce qu'on est bercés en permanence, et je le mets en comparaison avec
16:50les films dont on nous abreuve sur Netflix et autres.
16:52Les films des carrières de sportif. On est abreuvés
16:54par ces récits où quelqu'un qui
16:56a un peu moins... Qui n'a pas forcément
16:58d'esprit critique, qui n'a pas forcément...
17:00Qui ne connaît pas les ressorts de ces
17:02films-là, il se dit...
17:04Un tel, il était très pauvre, il a
17:06beaucoup travaillé, il a un rêve. Un jour,
17:08quelqu'un lui a donné la chance, il est arrivé, il est devenu milliardaire.
17:10C'est très facile de prendre le récit à l'envers.
17:12Et ça se passe comment, Thibault, en vrai ?
17:14Mais c'est pas comme ça, la vie, Daniel. C'est pas linéaire
17:16comme ça. C'est pas linéaire comme ça.
17:18Lionel Messi, c'est passé plein de choses.
17:20Mais est-ce que Lionel Messi serait devenu...
17:22C'est pas du tout un modèle.
17:24C'est la première fois qu'on connaît...
17:26C'est la première fois qu'on connaît un inner.
17:28C'est à cause de Messi qu'ensuite
17:30est arrivé le projet Messi, où
17:32Shakhlov voulait récupérer son joueur mineur.
17:34C'est pour ça que le Barça ne faisait pas bien, c'est parce que c'était illégal.
17:36Messi serait
17:38devenu Messi
17:40sans projet Messi.
17:42Zidane serait devenu Zidane sans projet Zidane
17:44et ainsi de suite. C'est-à-dire que pour moi, il y a
17:46une catégorie de joueurs qui sont
17:48intrinsèquement des champions nés.
17:50Je suis pas d'accord avec ça.
17:52Moi j'en suis un petit moment persuadé
17:54et c'est en mettant
17:56ça dans la tête des gens que justement on arrive
17:58à des dérives. Aujourd'hui, la concurrence
18:00est tellement rude que si derrière
18:02tu n'as pas une forme d'obsession
18:04à la performance, tu t'en sors pas.
18:06Et les déviances, là en revanche je ne défends
18:08pas parce que les déviances que ça peut occasionner
18:10justement, c'est que dans ce bain
18:12énorme de concurrence avec cette avidité
18:14qui est là tous les jours
18:16parce que c'est l'argent, le moteur,
18:18là ça donne les déviances.
18:20Parce qu'on a oublié que Zidane il n'est pas dans cette époque.
18:22Il n'est pas là, il n'avait pas besoin de l'obsession
18:24de ses parents. Je reste persuadé Daniel
18:26que si aujourd'hui tout l'argent qui est
18:28dans le football n'existait plus et qu'on le mettait
18:30dans le volleyball, beaucoup seraient au volleyball.
18:32Et je reste persuadé que Zidane sera encore
18:34dans le football, Maradona sera encore dans le football et ainsi de suite.
18:36J'en suis un petit moment persuadé.
18:38Zidane, on n'est pas dans la même époque.
18:40On est encore dans l'artisanat.
18:42C'est le gars qui joue mieux que l'autre.
18:44C'est peut-être plus vrai aujourd'hui, c'est vrai.
18:46Zidane, à son époque, à Bordeaux,
18:48jusqu'à ce qu'il arrive à la Juve et encore même
18:50un peu à la Juve, je t'assure, il n'y a pas
18:52beaucoup d'efforts. Il y a juste son talent
18:54avec le ballon et on se dit,
18:56s'il ne se met pas un peu à courir, à bosser,
18:58à machin, ceci, cela, ça va être compliqué.
19:00Il ne tenait qu'une mi-temps.
19:02Je voudrais qu'on accueille Thomas
19:04au 32-16 qui nous a appelé.
19:06Salut Thomas, bienvenue dans l'after.
19:08Salut à tous, bienvenue.
19:10Merci en l'occurrence.
19:12Quand est-ce qu'on vient chez toi Thomas ?
19:14Qu'est-ce qui t'a
19:16fait réagir ?
19:18Alors moi,
19:20sans revenir sur
19:22le côté des papas, des mamans,
19:24des éducateurs, parce que je pense que vous avez
19:26dit pas mal de choses par rapport à ça.
19:28Donc les éducateurs un peu fous qui utilisent par exemple
19:30des terminologies
19:32utilisées dans le milieu professionnel sur les
19:34gamins qui vont de 6 à 11 ans, 12 ans,
19:36qui se prennent pour les nouveaux gouradiolas
19:38en tout cas, des parents un peu fous.
19:40Aujourd'hui, on parle beaucoup des papas.
19:42Donc les agressions verbales,
19:44physiques, voire même
19:46avec des armes, un couteau et autres.
19:48Il y a aussi le côté des mamans, je pense qu'il ne faut pas oublier
19:50parce que nous on le vit aujourd'hui.
19:52Moi, ça fait des années que je suis dans le football.
19:54En tant que joueur, en tant qu'éducateur,
19:56dirigeant, responsable d'école de foot, de foot à 11.
19:58Donc je vais vous dire, j'en ai vu
20:00énormément et malheureusement, aujourd'hui
20:02on a aussi des mamans,
20:04des mamans isolées qui ont un gamin
20:06qui a des qualités
20:08et juste ce côté de la qualité
20:10qui vont faire
20:12des avances, clairement,
20:14à des éducateurs, à des responsables,
20:16à même des recruteurs
20:18pour que leur gamin, il ne serait-ce qu'une
20:20petite chance d'être
20:22vu, d'être
20:24testé, ou même entré dans
20:26un centre de formation.
20:28Ce que tu dis dans ton reportage, Farid,
20:30il en est aussi question. Justement, je crois que c'est un père
20:32qui est fond dans un projet BAPE,
20:34justement, qui parle de la concurrence
20:36entre projets,
20:38et c'est ce qu'il dit aussi, il dit
20:40moi, si je ne vais pas voir l'entraîneur, il va mettre
20:42le fils dont la femme
20:44effectivement a proposé des avantages.
20:46C'est ça.
20:48C'est-à-dire que
20:50quand ça va être
20:52un papa,
20:54la dérive la plus grave va être
20:56la violence. Quand ça va être une maman,
20:58ça va être peut-être
21:00utiliser des charmes ou des choses comme ça.
21:02Et forcément, on est face
21:04à des postures de gens qui sont dans
21:06une matrice...
21:08C'est misérable.
21:10Mais clairement...
21:12Justement, parce qu'on va être pris par le temps...
21:14Mais après, il y a
21:16un aspect sur lequel j'aimerais vraiment revenir,
21:18qui est très important.
21:20Vous voyez comment on peut
21:22se sortir de ça ? Est-ce qu'il en existe, surtout ?
21:24Dans un premier temps, je pense qu'il faut vraiment alerter.
21:26Là, aujourd'hui,
21:28ça fait 5, 6 ans, voire même 7 ans que je vois
21:30venir. Pour vraiment tuer
21:32ce projet, ces folies dans l'oeuf,
21:34dans l'oeuf qui est déjà bien
21:36mature, il faudrait déjà alerter.
21:38Et même au niveau des médias, s'il vous plaît,
21:40il n'y a qu'une seule personne, sincèrement, qui est sur le plateau
21:42aujourd'hui, qui est Daniel Riolo, qui en a
21:44plus ou moins parlé, mais il a un nom.
21:46Ça engendre des poursuites judiciaires
21:48et tout ce qui va avec. Moi, aujourd'hui, je peux le dire.
21:50Le grand banditisme est dans le football de haut niveau.
21:52Il y est, on le sait.
21:54Mais aujourd'hui, le petit banditisme
21:56dans les quartiers populaires,
21:58avec...
22:00— Ah ben ça, tu peux pas dire que j'en parle pas depuis des années.
22:02— Ah oui, non, complètement. Mais on peut
22:04que défleurer parce qu'il faut des preuves, il faut tout ce qui va avec.
22:06C'est une chose. Mais derrière nous,
22:08au niveau le plus bas,
22:10les mecs de quartier
22:12ou autres, qui étaient dans le trafic
22:14de drogue, entre guillemets, le petit
22:16banditisme, ce que vous voulez, les larcins, les vols,
22:18aujourd'hui, ils ont une main financière
22:20qui est importante. Ils peuvent prendre des
22:22gamins... — Mais bien sûr, je l'ai raconté
22:24dans mon dernier bouquin. J'ai même raconté ici, à l'antenne,
22:26qu'on m'avait confié des policiers.
22:28Des enquêteurs m'avaient dit « Vous allez voir
22:30que ça va arriver », parce que les mecs se sont rendus compte
22:32que c'était moins dangereux que le stup'.
22:34— Bah écoute, ce dont
22:36tu fais allusion, Thomas,
22:38c'est inhérent au monde où il y a
22:40forcément beaucoup d'argent. — Exactement.
22:42— Maintenant, le truc, c'est quoi ?
22:44On a parlé... — Je n'ai pas de contrôle.
22:46— Là, on a parlé plus ou moins de solutions.
22:48Selon moi, les solutions,
22:50on n'en a pas beaucoup. Mais une des
22:52solutions les plus importantes, c'est d'essayer de déconstruire
22:54un petit peu les idées
22:56reçues des gens, en général,
22:58qui gravitent autour du football.
23:00C'est-à-dire que, quand on parle d'un monde
23:02où il y a beaucoup d'argent, si on le met en perspective
23:04avec le monde
23:06financier, le football, c'est que dalle.
23:08Ce n'est pas grand-chose. — Et ton film, il a été
23:10financé, Farid ? — Bah non...
23:12— Voilà. — Voilà. — Oui, alors...
23:14C'est pas moi que tu vas convaincre
23:16en disant que la passion et l'envie
23:18font beaucoup de choses. Et justement, on rattrape
23:20un petit peu ce que je voulais dire tout à l'heure.
23:22— Le Last Dance de Jordan, il a coûté combien ?
23:24— Je sais pas, mais j'aurais aimé avoir le même budget.
23:26Mais en tout cas,
23:28moi, ce que je veux dire, c'est que
23:30tu vois, quand t'as un gamin qui rêve,
23:32il y a deux façons de rêver. Mais aujourd'hui,
23:34il rêve de la mauvaise façon. Il rêve dans l'optique
23:36d'avoir de l'argent. Il rêve dans l'optique de
23:38devenir professionnel, ce qui implique
23:40implicitement gagner de l'argent. Le rêve,
23:42c'est gagner de l'argent. C'est pas jouer la Coupe du monde.
23:44Il y a une vraie nuance entre
23:46vouloir jouer la Coupe du monde,
23:48vouloir gagner avec des champions, vouloir jouer au Real Madrid.
23:50Ce que tu veux. Quand t'es gamin, tu dois rêver à ça.
23:52Le problème, c'est qu'on incite
23:54à travers une posture
23:56du football en général,
23:58du football en général, on incite
24:00à penser comme ça,
24:02à voir le football non pas sous l'aspect
24:04sportif,
24:06purement sportif du terme,
24:08mais sous l'aspect réussite. — J'ai l'impression qu'à Farid,
24:10on a un peu oublié que le football aussi,
24:12d'abord, c'était des clubs, c'était des petits clubs, c'était faire gagner
24:14ton club, faire gagner tes potes...
24:16— Ouais, mais aujourd'hui, ça passe bien après.
24:18Parce qu'aujourd'hui, on montre
24:20la part de lumière de Papé. Le projet de Papé, c'est une lumière,
24:22c'est très bien. La part d'ombre qui va avec,
24:24personne n'en parle.
24:26— Justement, avec le documentaire,
24:28j'essaie d'en parler. — C'est fait dans ce documentaire.
24:30C'est fait ce soir. — Il y a cette part de lumière,
24:32cette manoeuvre financière qui est importante, en tout cas pour les familles
24:34qui sont en difficulté, parce que quand des clubs arrivent, aujourd'hui,
24:36même au niveau des clubs, 80 000,
24:38100 000 euros pour prendre un gamin
24:40à 10 ans, 11 ans, la voir pendant 4 ans,
24:42les familles, ça fait tourner
24:44la tête, très clairement. — Bien sûr.
24:46— Quand je dis la part d'ombre qui va avec,
24:48nous, aujourd'hui, on essaie d'alerter, moi,
24:50un exemple tout simple. Des parents
24:52en coloc, voilà, en réunion,
24:54parce qu'on accompagne des jeunes footballeurs
24:56aujourd'hui avec notre association,
24:58les parents en coloc,
25:00sur une réunion toute simple, vous les mettez.
25:02Ils ne voulaient rien entendre. Sur la part d'ombre du football,
25:04ça passe pas, parce qu'il y a l'argent, l'argent, l'argent.
25:06Je leur ai demandé une chose simple
25:08à 3 parents, de se mettre
25:10au milieu d'un petit cercle
25:12qu'on avait fait et de prendre la parole.
25:14Pour la majorité, ils bégayaient.
25:16Pour des hommes et des femmes de 30, 35,
25:1840, 50 ans. Et je leur ai dit, vous voyez,
25:20votre enfant, vous allez le mettre sur un rectangle
25:22vert avec 5 000,
25:2410 000, 15 000, 80 000 personnes
25:26pour ceux qui vont au plus loin. La pression que c'est,
25:28pour un enfant,
25:30c'est...
25:32eux ne voient pas ce côté-là, c'est pas palpable pour eux.
25:34Mais pour des parents, c'est important
25:36de les alerter et de leur faire comprendre que c'est une vie
25:38qui va bouleverser
25:40la vie de l'ensemble
25:42de la famille parce qu'aujourd'hui,
25:44il y a des joueurs de foot qui sont
25:46rançonnés parce qu'on va enlever le petit
25:48frère, la petite soeur,
25:50le cousin, et que d'ailleurs on dit
25:52on tient ton cousin, si tu ne nous payes pas tant,
25:54on ne le relâchera pas.
25:56Des footballeurs très connus à qui c'est arrivé,
25:58très récemment. Et après on se pose la question à savoir
26:00pourquoi ces joueurs-là sont moins performants.
26:02C'est bien ce que tu dis parce que c'est
26:04tellement vrai et comme tu l'as précisé tout à l'heure,
26:06pour nous, enfin moi j'entends
26:08ces histoires depuis très très longtemps, j'en parle
26:10beaucoup mais c'est tellement dur
26:12d'avoir des preuves, c'est tellement dur.
26:14Plus souvent les parents disent, le jeu en veut la chandelle.
26:16Il est là le problème.
26:18Même si c'est 0,5%,
26:20ils sont prêts à parler mal à leur gosse, à le mettre dans
26:22des situations atroces pour ce
26:240,05%.
26:26C'est ce calcul-là qui est dégueulasse.
26:28Ce que je voulais dire c'est sur la révélation
26:30de ce genre de sujet, c'est pour ça,
26:32félicitations Farid déjà pour le thème
26:34que tu as abordé là, mais il y en a d'autres
26:36aujourd'hui dans le foot qui sont
26:38même pas des digressions,
26:40d'autres thèmes importants autour de ton thème à toi.
26:42Je sais pas, je pense que
26:44t'auras pas les preuves pour
26:46le racket, le petit
26:48banditisme et le grand qui sont en ce moment
26:50je te conseille même pas d'aller mettre
26:52le nez là-dedans parce que ça peut être dangereux.
26:54Mais c'est ça qui va devenir compliqué pour nous tous
26:56maintenant, c'est comment, parce que l'auditeur
26:58c'est vrai ce qu'il dit, il y a parfois des performances de joueurs
27:00il y a des transferts qui s'expliquent comme ça.
27:02On l'a dit mille fois mais N'Golo Kanté
27:04qui a jamais voulu revenir à Paris
27:06parce que je l'ai dit dans mon livre
27:08mais chaque année on disait il va peut-être venir au PSG
27:10mais c'était mytho
27:12et je le disais chaque année, arrêtez de croire qu'il va revenir
27:14on sait tous qu'il reviendra pas parce qu'il peut pas revenir
27:16donc maintenant il est en Arabie Saoudite, il est peut-être
27:18plus tranquille, mais il a beaucoup souffert de ça
27:20tu lui dis il a souffert de ça
27:22beaucoup de joueurs ont souffert de ça.
27:24Dix secondes Farid.
27:25Juste pour te dire que Daniel, je suis conscient qu'il y a des problématiques
27:27dans le sport de haut niveau
27:29des problématiques graves, mais c'est le sport de haut niveau
27:31là, moi ce que je veux protéger c'est au moins
27:33le sport amateur et les jeunes
27:36et justement si je devais donner un conseil
27:38au club, c'est de déconstruiser
27:40les idées reçues sur le football
27:42une carrière de joueur, ça peut être très très
27:44court, c'est même souvent très court
27:46on gagne pas souvent beaucoup d'argent
27:48on peut bien jouer au foot et pas devenir pro
27:50on peut jouer jusqu'à 80 ans
27:52ça fait moins rêver
27:54le courage qu'ont eu les gens dans
27:56Trondoc de parler
27:58c'est tout autoproduit, c'est Farid qui a tout fait
28:00dites vous que si votre fils est nul au foot, au pire il sera
28:02journaliste sportif, c'est comme nous tous
28:05Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

Recommandations