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00:00On a très justement parlé d'eux pendant longtemps, on les a mis en lumière.
00:11Vous les remettez en lumière là maintenant, 20 ans après, mais on en parle régulièrement
00:17de ces équipes.
00:18Dès qu'il y a une équipe amateur qui réalise des exploits, on va reparler de Canet et je
00:24pense que c'est mérité.
00:25Ils vont de toute façon rester dans l'histoire à jamais.
00:28Même s'ils n'ont pas gagné ce match-là, il y a eu tellement de belles choses pour
00:31arriver jusqu'en finale, des choses symboliques qui ont eu lieu pendant cette finale, notamment
00:36aussi à la remise de la Coupe, qu'on en parlera très longtemps je pense.
00:41En tout cas, ils ont marqué à vie ce collectif-là.
00:45Je crois que ça engendre surtout la Coupe d'Offense, permet à ces clubs-là, qui ont
00:50justement cette capacité à être à la fois sur le terrain et dans les entreprises
00:54de la semaine, à créer des exploits.
00:58Il n'y a vraiment que dans cette compétition-là qu'on arrive à voir ça et c'est tant mieux
01:03parce que chaque année, on se prend à rêver pour des clubs amateurs et Canet a montré
01:08que la voie était ouverte à d'autres clubs.
01:10Un moment difficile parce qu'en général, quand on se fait éliminer par un club amateur,
01:15derrière il faut quand même l'assumer.
01:16Quand on est un club pro, on pense toujours qu'on va gagner, on va se qualifier, mais
01:22là ce n'était pas le cas.
01:23En tout cas, malgré tout, il faut reconnaître que cette équipe de Calais a fait un très
01:29grand parcours dans cette Coupe de France, d'être arrivé en finale.
01:33Je me rappelle aussi du match, même si je n'avais pas envie de le regarder spécialement,
01:37mais je me rappelle aussi beaucoup de la demi-finale face à Bordeaux, où ils avaient réussi
01:41à aller jusqu'aux prolongations et à l'emporter pour finalement se retrouver au Stade de France
01:46face à Nantes.
01:47Quelle belle épopée de cette équipe, ils ont fait quelque chose de grand, quelque chose
01:53de beau, et bien sûr, ils vont s'en souvenir toute leur vie.
01:58L'histoire du FC Nantes, c'est que trois Coupes de France pour un club aussi prestigieux
02:04avec un palmarès.
02:05Ça prouve bien la difficulté de gagner une Coupe de France, c'est dur, c'est tellement
02:13beau d'amener toute une ville, tout un peuple au Stade de France, que ça reste des moments
02:20qui sont extraordinaires à vivre.
02:23Ça donne l'occasion à des gens qu'on met peu souvent en lumière, de l'entrevoir,
02:31cette lumière-là.
02:32Et ça montre qu'avec un collectif, avec un mental, avec une solidarité, avec de l'abnégation,
02:41avec du travail, avec du talent, avec du courage, on peut arriver à renverser des montagnes.
02:47C'est un exemple qu'il faut suivre dans le sport, dans le foot, dans tous les sports,
02:52mais dans la vie de tous les jours.
02:53C'est-à-dire qu'on peut nous faire croire qu'on n'est pas grand-chose, mais on peut
02:59arriver à devenir quelqu'un.
03:00Des fois, la frontière est mince entre être bon et être moyen, et ça peut être une
03:13question de confiance.
03:14Et je pense que là, ils étaient au maximum de la confiance, en ayant réalisé des gros
03:19trucs et en voyant qu'ils étaient capables de réaliser des gros trucs.
03:23C'était impressionnant, la capacité que cette équipe avait à répéter les efforts
03:28dans les courses, dans l'intensité, dans tout ce qu'ils faisaient, c'était tout à
03:31haute intensité.
03:32On avait l'impression qu'ils ne jouaient qu'un match par mois et qu'ils se focalisaient
03:37sur ce match-là de Coupe de France pour déverser une énergie monstrueuse.
03:42Donc on a subi ça tout au long du match, on n'a jamais eu le prix le dessus sur cette
03:46équipe de Calais.
03:47On a eu le bonheur de prendre l'avantage, mais ça n'a pas suffi.
03:49Mais en tout cas, à la fin de ce match-là, j'ai dit qu'ils sont capables de produire
03:56autant d'efforts.
03:58Pour arriver jusqu'en finale quand même, il ne faut montrer qu'un beau coup de qualité.
04:08Ce n'est pas le fruit du hasard non plus.
04:10Je pense que c'était un collectif bien en place, avec des individualités.
04:16Pour la plupart, c'était certainement des joueurs qui avaient connu des centres de formation
04:20et qui étaient plutôt aguerris, qui avaient des qualités techniques, tactiques, physiques
04:25et qui ont réussi à aller très loin dans cette compétition.
04:28Mais j'ai envie de dire que c'est avant tout ce collectif et ce mental de se surpasser.
04:32Ce qui est beau dans notre métier, c'est de pouvoir partager des émotions avec les
04:41gens, avec les supporters, avec les spectateurs, avec les téléspectateurs.
04:45Ce match, il est dans l'histoire, il est dans les annales par rapport à tout ce qu'il peut
04:52représenter.
04:54Pour moi, ce match-là résume la joie d'un petit enfant qui fait du foot dans un club
05:06amateur avec les bénévoles.
05:08C'est ce mélange-là qui pour moi est beau, c'est de pouvoir vivre de sa passion et que
05:15Calais réussisse un parcours comme ils l'ont fait, c'était pour moi incroyable.
05:21Et oui, il y a cette image symbolique à la fin qui restera gravée à jamais, sans savoir
05:29qu'elle allait avoir toutes ses compétences derrière, parce que c'est inimaginable.
05:34Moi, c'est ça qui me plaît à travers tout ce que je peux vivre avec le foot.
05:41Ce que je retiens, c'est les rencontres, le partage, à la fois avec tous ceux avec
05:49qui tu gagnes des trophées, avec qui tu passes tes années au centre de formation, et puis
05:53après, plus tard, un petit club amateur.
05:56Et puis là, l'histoire qui se crée, qui se passe avec Réginald, parce qu'il y a une
06:02suite aussi à cette remise de trophées.
06:05On a continué à échanger, à partager, puis à vouloir du bien l'un pour l'autre.
06:09Et ça, c'est chouette.
06:12On a vu une équipe, en plus, emmenée par un public incroyable, faire des choses dont
06:19on n'aurait jamais pensé qu'ils étaient capables de faire.
06:23Et c'est là où on voit toute la dimension mentale de ce sport, la dimension collective,
06:30le don de soi.
06:31Ce sont des choses qu'on rappelle régulièrement aux joueurs qu'on essaie de former.
06:35La ménégation, la solidarité, et puis le jeu, parce qu'ils n'ont pas fait 0-0, gagné
06:43au tir au but, tous leurs matchs.
06:44Ils ont marqué des buts, ils ont gagné les matchs, ils ont marqué des buts à chaque
06:48fois, même en finale, parce qu'ils perdent 2-1.
06:52Je pense qu'il faut montrer beaucoup de respect pour ce qu'ils ont fait, parce que c'est des chapeaux.
06:59Il y avait des joueurs qui savaient jouer au football aussi, ça ne faut pas leur enlever non plus.
07:03Deux tours avant, on est allé gagner contre RIAC, qui était déjà en CFA, ça avait été
07:07un match compliqué, on n'avait gagné que 1-0.
07:09Donc on n'arrivait pas à la faire au fusil, ce n'était pas le style de Roland-Gransard,
07:13notre entraîneur à l'époque, bien entendu.
07:14On n'avait que des bons échos de cette équipe, on savait qu'ils allaient être durs à manœuvrer.
07:18D'ailleurs, le temps réglementaire a prouvé qu'ils avaient réalisé, voire étaient meilleurs
07:23que nous.
07:24Mais comme on dit, en couple, le principal c'est de passer.
07:26Donc quand on a eu marqué pendant les prolongations, on s'est dit on va les calmer, et puis le
07:33soufflé va redescendre, mais non, ça les a, au contraire, boostés encore plus pour
07:37faire l'effort de revenir à la marque.
07:39Après, les pénaltys, c'est la loterie.
07:41Ils ont été bons cette saison-là, je crois, sur des séries de pénaltys avant et après
07:45nous, surtout avant.
07:46Donc voilà, on l'avait abordé comme un match de compétition, quoi qu'il arrive.
07:51En rentrant en vestiaire, et puis en rentrant à Cannes, ça a été un peu compliqué pour
07:54le club.
07:55C'était pour le club une grosse déception de se faire éliminer par un club hiérarchiquement
07:59inférieur.
08:00Mais voilà, en suivant le parcours derrière, on a réussi à relativiser en se disant que
08:06finalement, au lieu que ce soit Calais une étape pour Cannes, Cannes a été une étape
08:10pour Calais.
08:11C'est vrai que quand on voit le parcours de Calais derrière, on a été en vieux toute
08:14cette fin de saison en se disant qu'éventuellement, ça aurait pu être nous.
08:18Donc voilà, mais en tout cas, ils ont vraiment marqué l'histoire de cette coupe.
08:22J'avais en plus réussi à ouvrir le score lors de ce match.
08:30Et puis finalement, rien ne s'est passé comme on l'aurait souhaité.
08:49Finalement, quand on joue des clubs amateurs, si on arrive à ouvrir le score, c'est beaucoup
08:54plus facile bien sûr pour la confiance, et en même temps, ça permet un petit peu peut-être
08:59de dérouler derrière.
09:00Sauf que là, ils sont revenus au score, ils ont égalisé.
09:03Et puis il y a eu ce fameux deuxième but.
09:24Juste avant la pause, qui nous a un petit peu énervés, et moi le premier, parce que
09:35j'estimais que le ballon n'avait pas franchi la ligne.
09:38Mais c'est vrai que l'énervement était tel qu'à la mi-temps, en rentrant au vestiaire,
10:00j'ai eu la bonne idée de frapper dans un radiateur, dans le couloir, et le radiateur
10:04je l'ai vraiment foutu en l'air, je l'ai cassé.
10:07Et du coup, 15 jours après qu'on soit rentrés de ce déplacement, j'ai reçu la facture
10:13de la part du club, qui me demandait de rembourser le radiateur, tout simplement.
10:19Donc au bout du compte, on se fait éliminer, et derrière, je suis obligé de payer le radiateur.
10:37L'ambiance autour du match a été incroyable, parce que les Nantais sont réputés aussi
10:44pour être agréables, passer un bon moment, mélanger à Calais les supporters du Nord.
10:53C'était festif, joyeux, c'était fantastique.
10:57On savait que ça allait être un match compliqué, parce que quand Calais réalise ce parcours-là,
11:02c'est pas par hasard, c'est qu'ils avaient une équipe capable de se surpasser, de sublimer,
11:10et d'être très chiants à jouer, parce que c'était un bloc qui était costaud, solidaire,
11:14et très bon en contre-attaque.
11:16Donc s'il y avait une chose qu'il ne fallait pas, c'était être mené, chose qu'on a eu
11:22à subir.
11:23Après, je pense que la victoire l'année précédente, et le fait que le match le plus
11:30important pour nous, ce n'était pas Calais, c'était la semaine d'après en championnat
11:33parce qu'on jouait le maintien sur la dernière journée, fait qu'on n'a pas paniqué, on
11:38a été plutôt serein, et on est revenu petit à petit dans le match pour l'emporter.
11:46Il faut montrer beaucoup de respect pour ce qu'ils ont fait, parce que c'est des chapeaux.
11:52C'est la force supplémentaire que ces joueurs-là ont, ils doivent en faire plus que les autres.
11:59Ils ont une passion, c'est comme s'ils avaient deux métiers, et ils doivent être professionnels
12:06dans les deux.
12:07Et ça, ce n'est pas simple, vraiment.
12:10Une situation que j'ai connue quand j'étais un peu plus jeune, quand j'ai été prêté
12:15à Charleville, c'était en troisième division, et j'ai dû aussi travailler, et les entraînements
12:23on les adaptait en fonction des horaires de travail.
12:25C'est plus difficile, là on voit qu'on a affaire à des passionnés, et la différence
12:35elle est là aussi, parce qu'il y a la fatigue, il faut pouvoir gérer tout ça, donc derrière
12:38il faut avoir, et à l'époque il y avait Ladislas Lozano qui était un meneur d'hommes,
12:44un gars qui savait comment manager son équipe par rapport à tout ça, on dit que c'est
12:49difficile de concilier le travail et le foot, mais c'est aussi un autre état d'esprit
12:59de s'engager dans le foot professionnel, parce que ça demande aussi beaucoup de sacrifices,
13:05beaucoup de travail.
13:06Et de temps en temps, certains joueurs font le choix aussi de jouer en amateur, parce
13:11que c'est la vie d'un footballeur professionnel, même si on voit les strass, les paillettes
13:17et qu'on parle des plus grands, il y a pas mal de bleus au nus aussi.
13:21Au regard du parcours qui a suivi, on se dit que finalement, ça devait être une étape
13:26pour nous, club de Ligue 2, et ça n'a été qu'une étape pour Calais.
13:29Mais en tout cas, ils couraient de partout, il y avait un gros collectif, une grosse solidarité,
13:35et je pense que bizarrement, moi j'avais l'impression sur le terrain en tout cas, que c'était
13:41un rouleau compresseur qui n'arrêtait pas de courir, et c'est pour ça que je vous
13:44dis que lorsqu'on a eu marqué ce premier but, j'ai dit, ça y est, on les a calmés
13:48et c'est plié, et c'était sans compter leur capacité à réagir.
13:52Donc ils n'étaient surtout pas abattus, et ils avaient un collectif qui permettait
13:55de continuer à avancer, et ils ont fait la même chose contre Bordeaux le tour d'après.
13:59Enfin, deux tours après.
14:01Je vais souvenir surtout de la coupe Brandy entre Riginald et Mika Landreau, qui fait
14:05que l'association du foot amateur avec le monde professionnel, ils avaient réussi à
14:10marquer l'histoire de cette coupe et à amener les amateurs jusqu'au Stade de France,
14:15donc ça reste quand même une très belle histoire, même s'il y a dû y avoir déception.
14:18Il faut reconnaître que cette équipe de Calais a fait quand même un très grand parcours
14:23dans cette Coupe de France, être arrivée quand même en finale, mais je me rappelle
14:27aussi bien sûr du match, même si je n'avais pas envie de le regarder spécialement, mais
14:30je me rappelle aussi beaucoup de la demi-finale face à Bordeaux, où vous avez réussi à
14:34aller jusqu'aux prolongations et à l'emporter, pour finalement se retrouver au Stade de France
14:39face à Nantes.
14:40Voilà, quelle belle épopée de cette équipe, et ils ont fait quelque chose de grand, quelque
14:46chose de beau, et bien sûr, ils vont s'en souvenir toute leur vie.
14:57Pour arriver là, il faut un peu de réussite, un peu de chance.
15:02Pas forcément par rapport au tirage, parce que mine de rien, en quart de finale, ils
15:07nous jouent avec le Racing Club de Strasbourg, ils jouent Bordeaux en demi, mais pour arriver
15:13jusqu'en finale quand même, il ne faut montrer qu'un beau coup de qualité.
15:16Ce n'est pas le fruit du hasard non plus, et je pense que c'était un collectif bien
15:21en place, avec des individualités, pour la plupart c'était certainement des joueurs
15:26qui avaient connu des centres de formation, et qui étaient plutôt aguerris, qui avaient
15:29des qualités techniques, tactiques, physiques, et qui ont réussi à aller très loin dans
15:35cette compétition.
15:36Mais j'ai envie de dire que c'est avant tout ce collectif et ce mental de se surpasser.
15:41Quelques niveaux qu'on puisse jouer, il y a une forme de professionnalisme quand même
15:44dans la préparation, et dans le fait, même si on n'est pas au plus haut niveau professionnel,
15:49même si on n'a pas ce statut-là, mais on peut être tout à fait professionnel dans
15:53l'approche et dans la préparation des matchs.
15:58Ce n'est jamais facile de se lever le matin à 4 heures pour aller bosser, de finir,
16:04d'aller s'entraîner, d'aller courir.
16:05Je pense que ça peut aussi être montré un peu en exemple à nos jeunes joueurs, de
16:13dire regardez comment ça se passe.
16:14On peut aussi passer par là avant de devenir professionnel, mais c'est bien d'avoir
16:20cette humilité-là.
16:21Quand vous êtes capable d'éliminer Strasbourg, on était 6e ou 7e de Ligue 1, Bordeaux qui
16:27était dans les trois premiers, vous avez le droit de rêver d'aller au bout et d'aller
16:31chercher ce titre.
16:32Je pense qu'ils ne sont pas passés loin, et aujourd'hui, 20 ans après, on en reparle
16:38encore.
16:39Donc ça montre exactement l'exploit qu'ils ont réussi à faire.
16:45Ils ont fait honneur, je pense, à leur maillot, à leur couleur, à la région, au football,
16:51et ils ont gagné le respect de tout le monde.
16:55L'année précédente, quand on a gagné avec Lille, quand je l'avais, putain…
17:02Là, c'est vrai que c'est différent.
17:10Pour moi, c'était une belle bande de très bons footballeurs.