• il y a 6 mois
L'invité de 7h45

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00:00 7h44, on continue de décrypter ce matin les élections européennes chez nous en Loire-Atlantique et en Vendée.
00:05 Marius Delonnet ici.
00:06 Oui, Arnaud Leclerc vient de nous rejoindre en studio.
00:09 Bonjour.
00:09 Bonjour.
00:10 Je le rappelle, vous êtes professeur de sciences politiques à l'Université de Nantes.
00:13 On va donc décrypter tout ça avec vous ce matin.
00:15 D'abord évidemment l'explosion du vote Errenne, le parti qui fait 44% à Donge, près de 40% à Trignac, 43% à Bouin en Vendée.
00:23 Franchement, est-ce qu'on pouvait s'attendre à des scores aussi élevés ?
00:25 Non, honnêtement pas du tout.
00:27 C'est quand même une progression assez incroyable. Il y a presque 10 points de progression sur l'ensemble de la région et chacun des départements.
00:33 Et ce qui est le plus impressionnant, c'est la concentration quelque part sur l'ensemble des villes hors agglomération.
00:39 Pour toutes les petites villes ?
00:42 Oui, il y a 187 communes où le RN arrive en tête en Loire-Atlantique.
00:46 C'est colossal. Les scores sont vraiment très impressionnants.
00:52 Il y a une différence très nette avec les autres partis, avec les autres listes.
00:55 Oui, il y a toujours une avance très considérable.
00:58 Et ce qu'il faut dire aussi, c'est que les oppositions, quelles qu'elles soient, se concentrent sur Saint-Nazaire, sur l'ensemble de la Globe de Nantes,
01:04 alors au sens large, disons, de Bourgne-la-Suisse-et-Suède, de Vertoux à Sauterons.
01:09 Mais tout le reste, à basculer Errenne, à part 2-3 villes, Poulignan, Mesmer, etc.
01:15 Mais il n'y en a pas beaucoup.
01:16 Les Poulignans, les Sables d'Olonne, par exemple, où ils virent en tête.
01:18 Même dans les villes moyennes, on se rend compte, à La Roche-sur-Yon, à Saint-Nazaire, le RN qui talonne les listes principales.
01:24 Même là où il y a des bastions, en principe, de vote établi à gauche ou à Renaissance,
01:31 la progression est telle que de toute façon, il est nécessairement très haut et en position de challenge.
01:37 Alors attention, quand on arrive dans une législative, le système de vote n'est pas du tout le même.
01:41 On ne vote pas sur une liste nationale, avec une tête, mais sur un candidat local dans une circonscription.
01:46 C'est compliqué d'aller chercher les 50% même en deux tours, à moins que ça se joue en triangulaire,
01:52 mais il n'y en aura sans doute pas tant que ça dans notre région.
01:54 Donc la situation est un tout petit peu plus compliquée quand on transfère ça vers les législatives.
01:59 - Alors justement, les législatives arrivent, c'est comme dans trois semaines, ça va arriver vite.
02:02 La campagne va être expresse, on peut le dire.
02:04 Est-ce qu'on peut avoir une percée du RN, justement, législative, avec un député RN en Vendée ou en Loire-Atlantique ?
02:09 On le rappelle, il n'y en a aucun chez nous pour l'instant.
02:11 - Alors une percée, c'est presque certain.
02:13 C'est-à-dire d'autant plus que l'élection va quasiment se structurer autour, pour ou contre, le rassemblement national au pouvoir.
02:20 C'est un quasi-référendum et donc il y a des grandes chances que la bascule qui a commencé à se repérer soit confirmée.
02:27 Et donc des votes en faveur de députés RN, je crois que c'est possible, notamment en Vendée.
02:33 Rappelons que déjà dans le sud Vendée, à Fontenay-Lusson, le RN était déjà massivement présent.
02:39 - Déjà très implanté. 32% de votes pour le rassemblement national en Vendée.
02:42 Cette digue, on disait souvent l'ouest de la France qui est un rempart contre le RN.
02:46 Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Il y a une digue cassotée, on peut le dire.
02:49 - Clairement, clairement. En particulier, redisons-le, on l'a vu arriver doucement depuis deux élections,
02:56 par la Sarthe d'abord, puis ensuite par la façade de la Mayenne, on le trouve maintenant dans le sud Vendée.
03:01 Et puis là, on a quelque chose de plus qui s'est passé, qui est quand même le reflux massif du macronisme.
03:07 Nous étions une terre Macron, toute la région pays de la Loire, et donc d'une certaine manière ce reflux-là offre un espace important pour le RN.
03:16 - Alors on va faire un focus évidemment sur la région Loire-Atlantique.
03:19 De l'autre côté, il y a aussi à gauche, évidemment, ce Front populaire qui est en train de se créer.
03:22 On commence déjà peut-être à voir des dissensions.
03:25 Par exemple, Mathias Tavel qui se présente avec en face de lui le socialiste Xavier Perrin.
03:29 Est-ce que là on peut aussi commencer à voir un effritement ?
03:32 - Il faut poser un cadre. Il faut se rappeler que gauche en France, toute la gauche réunie, ça pèse que 30% aujourd'hui, c'est-à-dire très bas.
03:40 Dans des bastions comme la Loire-Atlantique, ça pèse 40%.
03:43 Donc c'est pas non plus colossal.
03:46 Important, ça permet d'aller au deuxième tour, mais c'est pas colossal.
03:48 Il y a des circonscriptions qui sont complètement jouables et gagnables.
03:51 Mais il faut se rappeler qu'en 2022, il y avait eu des coups assez compliqués qui faisaient que LFI avait été imposé partout,
04:00 souvent avec des candidats qui n'avaient pas d'ancrage.
04:02 Et donc les choix de candidats avaient été très discutés.
04:05 C'est pas illogique, deux ans plus tard, alors que l'EPS fait un bien meilleur score, que ça revienne à l'avancée.
04:11 - On est aussi dans le Nord de la Loire-Atlantique, par exemple, Alain Huneau, le maire de Châteaubriand,
04:15 qui est ticté "Les Républicains", qui se porte candidat, qui se dit "il y a peut-être une chance",
04:18 alors que c'était pas présenté en 2022.
04:20 - Bien sûr, c'est le jeu.
04:22 Rappelons que d'élection en élection, pour les législatives comme beaucoup d'autres, le nombre de candidats augmente.
04:27 Et donc c'est de plus en plus rare d'avoir des circonscriptions sûres où on peut se faire réécrire très aisément.
04:32 En principe, la concurrence au premier tour augmente systématiquement.
04:36 - Un petit mot aussi sur Sarah El Haïry, par exemple, à Nantes, qui est toujours pas candidat pour l'instant.
04:40 Est-ce qu'il peut y avoir des personnalités comme Sarah El Haïry, bien connue, qui hésitent,
04:44 qui se disent qu'ils n'ont pas forcément peut-être la place pour la suite ?
04:48 - Dans sa situation, elle, elle est presque obligée d'y aller quand même.
04:51 Et disons-le, c'est compliqué pour toute la majorité présidentielle.
04:54 Tous ces candidats-là vont quand même être sur le grill et ça va être difficile pour eux.
04:58 - Tous les candidats à renaissance, il y en a aussi pas mal en Vendée.
05:00 Vous parliez de la Vendée, justement, où le Rassemblement National est bien implanté.
05:03 Ça risque d'être très très compliqué pour la campagne qui s'annonce ?
05:06 - Oui, c'est clair.
05:08 Nous sommes à la veille d'une vague en faveur du Rassemblement National, qui risque d'être importante.
05:13 Dans toutes les situations où il y avait la majorité présidentielle qui était puissante et qui est sur le reflux.
05:18 - Ça offre un reflux au RN ? - Bien sûr, bien sûr.
05:20 - Oui, le puissant Gouffret.
05:21 - Donc pour la Vendée, c'est clair que la possibilité que le RN ait plus d'ansièges est possible, vraiment.
05:27 - Bon, merci beaucoup en tout cas pour votre éclairage.
05:29 Arnaud Leclerc, vous étiez avec nous avant les européennes, justement.
05:31 Vous revenez pour décrypter tout ça, votre regard local sur les élections et puis les législatives à venir.
05:37 Et puis maintenant on donne la parole, évidemment, aux auditeurs.
05:39 - Oui, et vous, avez-vous été surpris des résultats dans votre commune ou pas du tout ?
05:46 À vous de réagir, de nous le dire. Vous nous appelez dès maintenant, il y a de la place.
05:50 02 40 73 6000.
05:52 - Et on commence tout de suite avec Yannick, qui nous appelle depuis Loire-aux-Censes, plus précisément depuis Varade.
05:57 Bonjour Yannick.
05:58 - Bonjour.
06:00 - Alors on vous écoute, surprise ou pas du tout du vote chez vous ?
06:02 - Alors très surprise, très surprise parce que le RN n'était pas... était sur une commune au lieu...
06:14 ou avait fait une avancée sur une des communes, puisque c'est quatre communes regroupées.
06:20 Là maintenant que le RN passe à Varade, ça s'annonçait petit à petit, mais là ça y est, c'est passé.
06:30 Moi ça me semble très choquant tout ça.
06:33 - Plus de 32% des voix à Loire-aux-Censes en reprenant la commune nouvelle, évidemment.
06:38 - Oui, bah oui, moi ça me semble énorme et ça me choque, sachant que j'ai l'impression qu'on s'est gouré d'élections.
06:45 Là c'était des européennes et les gens en profitent pour parler de leur mécontentement par rapport à Macron.
06:52 On en pense ce qu'on veut, mais c'est mon prénom de mécontentement, et ça moi je trouve ça assez dérangeant.
06:58 - Mais est-ce que vous en avez parlé avec votre entourage, par exemple Yannick,
07:00 vous avez peut-être des proches dans votre entourage qui votent RN aujourd'hui,
07:04 vu le taux de participation, en tout cas de vote pour ce parti-là ?
07:09 - Alors peut-être, mais c'est bizarre parce qu'on ne les entend pas en parler.
07:13 - Oui, ça reste encore tabou vous pensez ?
07:15 - Oui, ça reste encore tabou dans nos campagnes, oui.
07:18 - Merci beaucoup Yannick pour votre point de vue, évidemment,
07:22 et puis pour avoir partagé tout ça avec nous ce matin.
07:25 Un petit mot aussi Arnaud Leclerc sur ce que vient de dire Yannick, c'est intéressant effectivement.
07:29 - Oui, parce qu'il y a deux choses, il ne faut pas croire que les Français
07:32 soient d'un seul coup devenus des gens qui adhèrent aux valeurs du RN.
07:37 En réalité c'est d'abord un fabuleux ras-le-bol à l'égard de l'ensemble des autres partis.
07:41 Et donc il y a mécaniquement un report, mais ce n'est pas nécessairement une adhésion
07:45 au programme, au contenu, aux valeurs, c'est surtout celui-là n'a pas été essayé,
07:49 tous les autres ont été, avec un jugement très négatif sur les échecs
07:53 qu'on a depuis 20 ans, qui vont de la période Sarkozy jusqu'à la période Macron.
07:57 - Ça ressemble un petit peu à un vote sanction ?
07:58 - Bien sûr, mais c'est un vote sanction de presque toute la classe politique.
08:03 - Parce qu'aujourd'hui le RN est le seul en tout cas de ne pas avoir fait l'exercice du pouvoir.
08:06 - Exactement.
08:07 - Merci beaucoup pour votre éclairage Arnaud Leclerc, merci beaucoup aussi Yannick
08:10 de nous avoir appelés ce matin depuis Varade.
08:13 - Bon courage, au revoir.
08:14 - Merci, bonne journée, merci aux éditeurs qui nous ont appelés donc aujourd'hui.

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