• il y a 6 mois
Lundi 10 juin 2024, SMART BOURSE reçoit Adil Amor (Directeur Général, Schelcher Prince Gestion) , Gilles Bazy-Sire (Président, Equity GPS) et Florent Delorme (Stratégiste, M&G; Investments)

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Transcription
00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Gilles Bazissier est avec nous, le président d'Equity GPS.
00:16Bonsoir Gilles.
00:17Bonsoir.
00:18Merci d'être là.
00:19Adil Amor nous accompagne également.
00:20Bonsoir Adil.
00:21Vous êtes directeur général de Shelter Prince Gestion et à vos côtés Florent Delorme.
00:25Bonsoir Florent.
00:26Ravi de vous retrouver.
00:27Vous êtes stratégiste chez MNG Investments, je le disais, les marchés qui réagissent
00:31aux résultats des élections européennes dans leur ensemble et au sort spécifique
00:38de quelques pays, la France en tête peut-être Adil, quel est le rationnel des réactions
00:43de marchés qu'on a décrits avec Pauline il y a quelques instants ? À quoi les investisseurs
00:48réagissent-ils spécifiquement en ce lundi ?
00:53Notre perception c'est qu'aujourd'hui, quand on voit un petit peu ce qui s'est passé
00:58sur l'OAT à 10 ans ou sur le secteur bancaire français, BNP, Société Générale évidemment
01:04en tête de liste, il y a une surréaction, ça c'est vraiment notre interprétation,
01:09du résultat des scrutins de l'élection européenne.
01:12Ça c'est quelque chose de fondamental avec encore une fois des aspects un peu techniques.
01:16On va dire qu'il y a une nouvelle qui n'est pas très positive d'un point de vue cohésion
01:20de l'Europe, on vend tout ce qui est actif, risqué ou semi-risqué en lien avec la France.
01:25À mon sens, et en tout cas au niveau de chercheurs pour la gestion, il y a un peu de surréaction
01:30notamment sur le secteur bancaire, mécaniquement c'est le premier secteur qui est touché,
01:34pourquoi ? Parce que c'est un secteur qui est régulé, qui est réglementé, donc forcément
01:38on se dit qu'il pourrait y avoir des taxes sur les superdividendes, ce type de choses
01:42comme il y a pu y avoir en Italie, et on en a parlé aussi, tout ce qui est BTP, les
01:46autoroutes, etc. et Fage-Vinci, ça suit mécaniquement.
01:50Donc c'est assez rationnel, il y a une surréaction mais la logique de marché n'est pas illégitime
01:56de ce point de vue-là.
01:57Encore une fois, l'interprétation qu'on a c'est qu'aujourd'hui le marché craint
02:04un risque géopolitique en termes de cohésion européenne, donc on vend, est-ce que l'amplitude
02:09est exagérée, à mon sens sur les titres equity ou sur les spreads de crédit et non
02:14pas sur l'OAT, à la limite ça peut justifier, en tout cas sur la partie risquée, on va
02:18dire idiosyncratique, là à mon sens il y a un tout petit peu d'exagération et d'exacerbation
02:23des marchés.
02:24Mais là vous décrivez quelque chose qui n'est pas juste le cas spécifique français,
02:29c'est les résultats généraux et l'image renvoyée du nouveau parlement européen qui
02:35font que les investisseurs ont un peu plus de défiance en général vis-à-vis de la
02:40cohésion européenne aujourd'hui.
02:42En tout cas c'est ce qu'on voit dans les marchés parce que quand on regarde tous les
02:45ténors des courbes d'eux européennes, l'Allemagne, la France, l'Italie, l'Espagne, tous s'écartent
02:50par sympathie et l'Italie d'ailleurs s'écarte plus que la France, voilà, donc on remet
02:54en cause le sujet de la cohésion et on sait très bien que demain une Italie avec quelques
03:00difficultés vis-à-vis de l'Europe, en termes de refinancement et de la gestion d'aides
03:04sur PIB, ce n'est pas la même histoire.
03:05Concrètement qu'est-ce que ça veut dire quand vous dites le marché remet en cause
03:10l'idée de la cohésion européenne ? Parce que quand on regarde quand même la big picture
03:14au Parlement européen, alors oui il y a un peu de mouvement, il y a un peu de rebalancement
03:19à la hausse, des droites dures, extrêmes, souverainistes, etc., on les appelle comme
03:24on veut, mais au final le bloc centriste majoritaire reste très largement majoritaire
03:31et de ce point de vue-là, je veux dire, l'image n'a pas fondamentalement bougé.
03:35Ça je partage totalement, ça c'est l'analyse très rationnelle des chiffres de la composition
03:39du Parlement.
03:40Très bien.
03:41Maintenant le marché aujourd'hui, encore une fois on était dans une phase un peu de
03:44complaisance si je puis dire, sur les actifs risqués, même sur les taux, avec un focus
03:48très très marqué sur l'inflation, sur la croissance, sur les politiques monétaires.
03:52Le risque géopolitique revient et si on se remémore un tout petit peu ce qui s'était
03:56passé en Italie avec l'élection de Madame Meloni, et bien in fine on retrouve des patterns
04:02de marché très similaires.
04:03Écartement fort des taux, généralisé sur les périphériques et le secteur bancaire
04:08très attaqué.
04:09Donc un peu de surréaction mais encore une fois, à mon sens, sans vouloir jouer la boule
04:15de cristal, ça devrait se normaliser un tout petit peu quand même dans les semaines qui
04:19viennent.
04:20On évoquera, c'est vrai que le cas Meloni a été un cas intéressant, il y a eu le
04:23cas Truss aussi au Royaume-Uni, rappelons-le aussi, le Royaume-Uni votera le cas Duhay.
04:27Visiblement les élections générales anticipées au Royaume-Uni n'ont pas l'air de provoquer
04:32les mêmes questionnements peut-être que ce qui s'est passé en Europe et ce qui
04:36se passera en France dans les prochaines semaines.
04:38Votre lecture chez MNG de la situation et de ces mouvements de marché.
04:42Encore une fois, en tant qu'investisseur, la question qu'on se pose c'est de savoir
04:47quel est le rationnel des réactions de marché qu'on observe depuis ce matin.
04:50Florent.
04:51Alors effectivement, la lente montée en puissance de forces politiques peu libérales et peu
04:58favorables au marché en général, semble expliquer ces réactions un peu spontanées
05:05de correction à la fois sur les marchés à action et également sur le niveau de
05:11taux d'intérêt.
05:12Après, pour ce qui nous concerne, effectivement, si on en reste aux faits bruts tels que vous
05:20venez de les expliciter, à savoir qu'on a certes un bloc de droite radicale qui prend
05:28un peu plus d'importance au Parlement européen mais qui dans les faits aura une capacité
05:31d'action assez limitée, il y a assez peu de chances que ça remodèle complètement
05:38la politique européenne, d'autant plus que le Parlement lui-même n'est pas l'institution
05:43la plus importante du dispositif européen, ça reste quand même la Commission européenne.
05:48Donc on a du mal à considérer qu'on est face à une menace réelle quand on regarde
05:57à l'échelle européenne ce que représente politiquement l'avènement un peu plus spectaculaire
06:05comparément de ses forces politiques.
06:07Et puis on peut ajouter aussi, effectivement, dans le cas français, puisque vous l'indiquiez
06:14à l'instant, dans le cas français, l'annonce législative anticipée accentue un peu la
06:19pression sur les actifs français, une élection européenne n'est pas une élection législative
06:25dans ses enjeux, donc les lecteurs n'ont pas toujours le même comportement dès lors
06:31que les enjeux ne sont pas les mêmes, les scrutins ne sont pas les mêmes non plus,
06:37la percée du Rassemblement national ne se rééditera pas sans doute dans les mêmes
06:44proportions dès lors qu'on est sur des scrutins à deux tours, et quand bien même
06:52dans les scénarios que le marché n'aimerait pas, quand bien même on aurait effectivement
06:58une légère majorité qui se dessinerait en faveur de ces forces d'opposition, l'exemple
07:04italien avec l'arrivée de Meloni au pouvoir montre que c'est une chose d'arriver en
07:12partie au pouvoir, c'en est une autre de bouleverser les équilibres institutionnels
07:18et économiques en place.
07:19Qu'est-ce qu'il faut retenir concrètement de l'expérience de Meloni depuis son accession
07:25au pouvoir en Italie, si ça doit être un template ou un schéma effectivement qu'il
07:29faut regarder aujourd'hui ?
07:31Voilà, et puis je terminerai en disant que de toute façon ces droites radicales sont
07:37elles-mêmes divisées à l'échelle européenne, on voit bien que Marine Le Pen et Meloni ont
07:44des désaccords, qu'elles ne sont pas forcément en phase sur la manière dont elles peuvent
07:50accorder leur politique à l'échelle européenne, donc ça fait beaucoup d'éléments pour relativiser
07:55le scrutin d'hier et pour nous effectivement ces risques géopolitiques qu'il y a, il
08:01n'est pas vraiment de ce côté-là, il est plus du côté du conflit ukrainien avec les
08:08bouleversements spectaculaires que ça occasionne en termes de réindustrialisation, de réarmement.
08:14Oui, je comprends.
08:15De commerce international.
08:16Oui, les sujets lourds et de fonds sont toujours là, oui, ça, oui, j'entends bien.
08:21Exactement, et ces sujets lourds et de fonds de notre point de vue dépassent la percée
08:28de ces forces d'opposition, en tout cas la réaction des marchés aujourd'hui correspond
08:34effectivement à ce signal, mais devrait s'amoindrir dans les jours qui viennent, à mesure que
08:42l'analyse que je viens de développer sera assez largement partagée, y compris par les
08:46investisseurs internationaux qui au premier regard ne comprennent pas forcément la situation
08:50française ou européenne, mais qui les semaines passantes reviendront à des analyses peut-être
08:56bien lancées.
08:57Mais la leçon de Mélanie pour les investisseurs, c'est quoi justement, Florent ?
09:01La leçon de Mélanie, c'est qu'elle a été conseillée par des gens qui venaient de la
09:06sphère de Mario Draghi, et qu'il n'y a plus d'effrayants pour les marchés, et qu'elle est elle-même...
09:15Assez orthogonale avec un certain type de discours qu'elle pouvait tenir elle-même,
09:20son parti, etc., avant d'accéder au pouvoir, c'est ce que vous dites.
09:23Tout à fait, parce que le réel se rappelle aux mouvements d'opposition lorsqu'ils arrivent
09:28au pouvoir.
09:29Il faut financer une économie, pour financer une économie, effectivement, il faut avoir
09:37un certain nombre d'indicateurs financiers satisfaisants pour que le marché continue
09:42à vous soutenir, sauf à engager un mouvement extrêmement difficile à réaliser de sortie
09:46de la zone euro, mais qui lui-même comprend...
09:49J'ai l'impression que ça n'a pas été le sujet, là.
09:51Voilà.
09:52Ça n'a pas été le sujet, et dans le cas de la France, c'est définitivement pas le
09:54sujet du RN qui a clarifié la question, il y a déjà de nombreux mois, et en fait,
10:03cela aurait pu effrayer les marchés, c'est-à-dire que si on avait un parti qui, explicitement,
10:09annonçait vouloir sortir de la zone euro, on est dans un autre cadre.
10:13Alors, ce n'est pas du tout le cas, et l'électorat du RN n'en veut pas non plus, donc tout ça
10:18borne quand même les craintes et les angoisses qu'on peut avoir.
10:21Sans compter, comme vous l'avez dit, effectivement, un cadre budgétaire, ou une situation budgétaire
10:26en France qui limite, voire annile, toute marge de manœuvre, en tout cas à court terme.
10:31Gilles, sur l'idée des marchés et de la politique, et notamment de la politique européenne,
10:38c'est vrai qu'on a beaucoup décrit ces élections comme étant un non-événement attendu, ce
10:44ne sera pas un market mover, la vraie élection c'est le 5 novembre, l'élection américaine,
10:48ça reste sans doute vrai, la grosse élection est encore peut-être devant nous de ce point
10:51de vue-là, mais on voit quand même qu'il n'y a pas d'absence de réaction de marché
10:56aux résultats qu'on a vus hier soir, et au niveau européen, et en France.
11:00Je concours à l'analyse qui a été faite sur les faits, sur les équilibres au Parlement
11:07européen.
11:08Néanmoins, il y a quand même des conséquences qui sont inattendues sur un pays cœur en
11:17Europe, et cœur à beaucoup de titres, parce que la France est considérée à tort ou
11:27à raison comme ayant été un moteur actif de la construction européenne, de la construction
11:35de la zone euro, mais également par une forme de leadership politique qu'Emmanuel Macron
11:44a appris récemment, avec une intensité croissante sur divers sujets de géopolitique
11:50mondiale.
11:51Et je dirais que la dissolution de l'Assemblée vient, je dirais, affaiblir assez sensiblement
12:00quand même la position institutionnelle de la France dans sa capacité à être prévisible,
12:08à être constante, et donc, quant à la valeur de sa parole et de ses engagements.
12:14Et il me semble que les conséquences qu'on a sur les marchés au global sont plutôt
12:23liées à cette incertitude française, en fait, dans un contexte...
12:29Vous êtes en train de dire qu'il y a quand même une accumulation de petits signaux faibles
12:33qui peuvent modifier la perception que les investisseurs globaux pourraient avoir de la
12:38France.
12:39Moi, je le pense.
12:40Alors, il ne s'agit pas...
12:42On n'a pas une boule de cristal, on n'est pas non plus ni payé, ni à avoir un historique
12:50d'expérience professionnelle pour être un analyste géopolitique.
12:54Mais par contre, ça ne vient pas à un très bon moment, je trouve, quant au niveau de
13:02l'attractivité des marchés européens, des marchés américains, des marchés actions
13:09des pays développés, et tout ce qui contribue à retendre les taux des obligations et à
13:19introduire une forme d'incertitude dans le progrès vers des baisses de taux courts, dans
13:30un contexte où, en effet, vous l'avez rappelé à juste titre, au global, les marges de manœuvre
13:37non seulement sont existantes, mais sont même plutôt négatives.
13:40Oui, il faudrait consolider un peu, oui.
13:43En termes de finances publiques et en termes de...
13:46Alors, ça dépend des pays dont on parle.
13:48Ça dépend des pays dont on parle, mais du principal dont on parle, la France, aujourd'hui.
13:52Et donc, faire soulever des espoirs de modification du cap au moment où les marges de manœuvre
14:02sont au mieux nulles, eh bien, ça nous amène, en effet, dans un scénario potentiellement
14:12soit à l'atroce, soit à une plus grande difficulté structurelle de gouverner la France.
14:20Et ça, en tant que tel, c'est pas bon, pas seulement pour les actifs français, mais pour les actifs de la zone euro,
14:25ou moins de la zone euro, en général.
14:27Ce qui est un peu perturbant aussi, si je puis dire, Adil, c'est que, bon, cette prime politique
14:34qui s'exprime là, aujourd'hui, elle intervient alors que la macro s'améliore, en zone euro, en Europe,
14:42qu'on a un petit redécollage après deux ans de stagnation de l'activité économique,
14:47qu'on a une banque centrale qui, après une phase d'hésitation, a décidé d'initier son mouvement,
14:53la première, sans attendre la réserve fédérale américaine, apportant là aussi l'espoir, en tout cas,
14:59d'un peu plus d'huile dans les rouages.
15:00Donc c'est vrai qu'on se disait, sur le plan un peu fondamental, macro, monétaire,
15:04on a le début d'un alignement de quelque chose, quand même, qui pouvait redonner de l'intérêt aux actifs européens.
15:11Je partage totalement, et en fait, on l'était encore une fois, c'est comme je disais tout à l'heure,
15:16c'est pas de la complaisance, mais un petit peu, quand même, avec des...
15:19Tout allait bien, la macro, en plus, qui s'améliore, la BCE qui baisse, et tout, comme elle l'avait dit,
15:24la Fed, on va voir, est-ce que c'est en septembre, décembre, etc.,
15:27tout se mettait en place à peu près progressivement,
15:30et on a encore une fois le risque géopolitique, voilà, qui rodait, à droite ou à gauche,
15:34mais qui ressurgit de façon très factuelle.
15:37C'est dommage, et c'est, on va dire, la tâche ne va pas être simple pour la BCE,
15:42aussi par rapport à l'euro-dollar.
15:44Encore une fois, un euro-dollar qui baisse, potentiellement, c'est de l'inflation à porter,
15:48c'est quelque chose qui n'était pas pricé au niveau des projections de Mme Lagarde,
15:52on va voir si c'est un update ou pas, sachant que, lors de la dernière réunion,
15:56Mme Lagarde, quand même, a revu à la hausse les projections d'inflation en 2025, très légèrement,
16:01mais quand même, ça a été revu à la hausse.
16:03Bref, la donne n'est pas simple, aujourd'hui, à gérer, surtout qu'on part d'un risque de politique monétaire,
16:10on part d'un risque géopolitique, il y a la croissance, mais tout ça, c'est des vases communiquants, voilà.
16:15Et c'est ça, aujourd'hui, on va dire, qui rappelle, quand même, au marché,
16:19la prime de terme, elle existe, et il y a plein de facteurs qui permettent de la reconstituer,
16:24et c'est quelque chose de fondamental.
16:26C'est vrai que si l'euro devenait le réceptacle d'un risque politique accru en Europe,
16:33ça deviendrait un problème pour la BCE, indépendant de sa volonté,
16:37mais ça pourrait devenir une entrave ou un problème à la BCE dans sa séquence de baisse de taux.
16:43Encore une fois, la BCE, aujourd'hui, l'objectif numéro un, c'est une maîtrise de l'inflation, voilà.
16:50Comme je l'ai dit, ça a été revu légèrement à la hausse.
16:53La croissance, ça s'améliore avec une inflation qui baisse, une désinflation progressive.
16:57Maintenant, si demain, les taux longs, et donc les primes de termes, se reconstituaient massivement,
17:02une baisse des taux courts ou des courbes trop pentues,
17:05on devient dans un domaine très restrictif pour le financement et le refinancement des entreprises.
17:09Ça, ça peut tuer la croissance.
17:11Je comprends.
17:12La baisse des taux courts, c'est bien, mais si en face de ça, on a une augmentation de la prime sur les taux longs,
17:17ça annule les efforts d'une certaine manière que peut faire la BCE.
17:21Si la prime de termes augmente trop, ça peut être contre-productif parce qu'on va tuer la croissance, effectivement.
17:27Bon, sur le signal envoyé par les banques centrales, et à commencer par la BCE la semaine dernière,
17:34quels ont été les enseignements que vous en avez tiré chez MNG ?
17:38Florent, Christine Lagarde a du mal officiellement à nous dire que c'est quand même le début de quelque chose,
17:44mais bon, imagine bien que s'il y a une première baisse de taux,
17:48c'est au moins pour qu'il y en ait une deuxième, voire une troisième.
17:52Enfin, de ce point de vue-là, il y a de la marge, quand même.
17:56Oui, pour nous, la tendance est quand même installée.
18:01La baisse de taux qui a été effectuée annonce les suivantes,
18:04même si la Banque centrale, elle est dans son rôle, ne peut pas, disons, donner trop d'énergie au marché
18:13en lui insistant, qu'on s'engage dans un cycle assez significatif.
18:17Donc, qu'il y ait encore de la prudence dans la communication de la Banque centrale ne nous semble pas forcément surprenant.
18:25Mais que la tendance soit à la baisse des taux, ça nous semble, disons, un fait assez probable,
18:33dans la mesure où on a quand même une inflation qui s'est résorbée à des niveaux qui sont raisonnables.
18:40Alors, à quel niveau l'inflation va se stabiliser ?
18:43C'est effectivement encore difficile à dire.
18:45Elle se stabilisera sans doute à des niveaux supérieurs à ce qu'on a pu connaître avant l'épisode Covid et crise ukrainienne.
18:52Mais bon an, mal an, on sera sur des niveaux d'inflation entre 2 et 3 %, ce qui autorise quand même de baisser les taux directeurs dans la zone euro.
19:04Et ce, d'autant plus que la tendance longue, c'est quand même de gérer cette contradiction entre, d'un côté, la nécessité d'investir massivement
19:15sur les thématiques que j'évoquais tout à l'heure, transition énergétique, réindustrialisation,
19:23disons, défense au sens large et même protection sociale avec le vieillissement de la population.
19:29Et on voit difficilement comment les politiques vont pouvoir, disons, y conduire ces projets.
19:34Donc il y a une seule variable d'ajustement, c'est quand même globalement de piloter la courbe des taux en moyen long terme
19:42afin de pouvoir permettre ces financements, quand bien même l'inflation serait à des niveaux supérieurs à ce qu'on pourrait l'escompter.
19:49Donc il nous semble qu'au-delà des discours des banques centrales à horizon 3-4 mois, il y a des tendances de fond qui, quelque part,
19:57là aussi, encadrent la politique des banques centrales, parce que l'hypothèse d'un réduissement durable des banques centrales,
20:06de politique monétaire durablement au quiche pour terrasser une inflation qui n'a pas que des inconvénients,
20:15puisqu'elle permet aussi de réduire le ratio dette sur PIB.
20:20Ce deuxième scénario, qui serait celui effectivement de politique très austéritaire, nous semble politiquement peu probable dans la zone euro.
20:30Et donc la banque centrale européenne, de notre point de vue, n'a pas trop le choix, baissera ses taux,
20:38quand bien même l'inflation resterait à des niveaux un peu supérieurs à ce qu'on avait.
20:42Donc oui, la première baisse annonce les suivantes et on a sans doute de bonnes nouvelles devant nous.
20:47Et ça change quoi ? Alors stratégiquement, j'allais dire pour les actifs européens, au-delà de la période d'incertitude politique
20:55qui s'ouvre spécifiquement en France pour quelques semaines, etc.
20:58Mais le fait qu'on ait cette conviction sur la capacité de la BCE et la nécessité pour la BCE d'aller un peu plus loin dans le chemin des baisses de taux,
21:07qu'est-ce que ça change pour le cas d'investissement européen ?
21:11Ça peut donner une certaine confiance dans le fait qu'il n'y a pas d'incident de marché significatif possible ou probable dans les mois qui viennent,
21:20dès lors qu'on a une banque centrale qui réintroduit de la liquidité en baissant les taux directeurs,
21:26ça constitue une sorte de filet de sécurité sur la valorisation des actifs actions ou crédits,
21:32quand bien même on pourrait avoir quelques corrections, quelques respirations.
21:37Mais l'idée qu'on soit en bulle sur ces actifs-là nous semble difficile à défendre dans un contexte où on va sortir du cadre de restrictions monétaires.
21:49Donc ça donne quand même une certaine confiance dans le fait qu'on peut acheter du rendement au niveau actuel.
21:54Porter du rendement dans la durée sera sans doute une bonne opération.
22:01Ça donne aussi confiance dans les actions européennes qui sont à des niveaux de valorisation,
22:07certes dans la fourchette haute des moyens qu'on a pu observer,
22:12mais pour ceux qui ont peur de la volatilité associée au secteur technologique,
22:19en achetant le marché européen finalement on peut acheter le marché des actions en s'affranchissant un peu peut-être de ce secteur de la techno qui nourrit tous les débats.
22:28Donc oui, nous on est plutôt confiants dans le fait que les actifs européens sont finalement des solutions
22:37pour des investisseurs qui veulent s'éviter les questionnements sur tech ou pas tech US.
22:44Oui je comprends. C'est un bon univers effectivement pour des investisseurs qui auraient besoin de se diversifier un peu par exemple aujourd'hui.
22:51Diversifier et qui soient plus conservateurs dans leur approche.
22:53Plus conservateurs dans leur approche.
22:56Justement là, comment vous regardez les cas d'investissement, les grands cas d'investissement,
23:02les Etats-Unis et donc la tech, l'Europe avec la BCE aujourd'hui, le reste du monde bien sûr avec les outils écoutilles GPS.
23:11Qu'est-ce qui ressort là en ce quasi début de second semestre ?
23:15On a actuellement des ratings faibles à très faibles sur les marchés actions des pays développés.
23:23Donc Europe, zone euro, Etats-Unis, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande et Singapour.
23:31Et on range encore Hong Kong dans les pays développés, enfin c'est pas nous, c'est la nomenclature visuelle.
23:37À l'inverse, on a de très bons ratings mais sur des pays complexes à analyser et qui ne lèvent pas l'unanimité,
23:51qui ne font pas l'unanimité comme la Chine et le Brésil.
23:55Et là, il y a des niveaux de valorisation avec la baisse des cours des actifs qui les rend très attractifs.
24:03Et dans le cas du Brésil, c'est un mélange de baisse des cours et de légère instabilité politique,
24:13quand même même après le retour de Lula au pouvoir, qui rend le Brésil au global pas très attractif
24:25pour les investisseurs institutionnels mondiaux sensibles aux risques.
24:27Mais du coup, ça creuse des valorisations qui deviennent agressives.
24:31Et ça se reflète dans les ratings.
24:33Dans les ratings de valorisation.
24:36On a un cas particulier qui est l'Inde, qui a un rating faible de type de marché développé.
24:46Parce que c'est cher.
24:48Après la hausse fantastique et la performance excellente du marché indien.
24:52Après, nous on aime bien croiser cela avec des indicateurs de sentiments de marché.
25:00Justement, est-ce que l'ambiance est propice à avoir un retour massif des investisseurs
25:04sur des zones comme la Chine ou comme le Brésil, par exemple ?
25:08Alors, ce sont deux classes d'actifs géographiques qui ont un sentiment de marché neutre.
25:14Donc, on ne perçoit pas à ce stade d'entrée massive, ou de début d'entrée en tout cas,
25:20par de très gros investisseurs institutionnels.
25:22Même si on peut penser que pour les occidentaux,
25:27il est probable que la baisse des allocations d'actifs sur la Chine ait été faite.
25:31Pas les investisseurs l'ont.
25:33Et que la baisse des allocations allouée à la Chine, à mon avis, est quelque chose qui est fait.
25:43Mais maintenant, est-ce qu'il y a des ouvertures pour aller dans le sens inverse ?
25:47À ce stade, non.
25:49Et en particulier sur les banques.
25:51Il faut bien reconnaître qu'on a eu des instructions assez importantes de chez Jinping.
25:55D'augmentation de l'influence du Parti communiste sur la stratégie des banques chinoises.
26:01Ce qui n'est pas une bonne nouvelle.
26:03Est-ce qu'il y a un petit peu un reflet d'ailleurs avec ce qu'il se passe aujourd'hui ?
26:09Oui, le risque politique se retrouve généralement souvent dans un secteur comme le secteur bancaire et financier en premier.
26:18Pour ce qui concerne les secteurs, en fait les secteurs qui ont des ratings un peu au-dessus de la moyenne,
26:26et constructifs au niveau mondial, sont des secteurs plutôt défensifs.
26:32Avec notamment la santé, mais d'autres aussi.
26:36Alors que la tech souffre pour nous d'un rating très faible.
26:42Et quand on regarde les sous-secteurs au niveau de la tech,
26:46là c'est très contrasté et on commence à voir déjà de fortes baisses sur certains sous-secteurs.
26:52Pas les sémiconducteurs bien sûr.
26:54Les logiciels ?
26:56Absolument, les logiciels et les services informatiques.
26:58C'est un signal de prudence quand même, de méfiance ?
27:05Au global oui, de toute façon sur ce secteur là,
27:09où le monde des investisseurs devient un peu, non pas bipolaire,
27:17mais très contrasté dans leur appréciation de croissance quasiment infinie,
27:23à partir du hardware et des sémiconducteurs, de l'intelligence artificielle.
27:27Alors même qu'on a encore à ce stade des preuves de concept
27:31pour monétiser des applications réelles d'intelligence artificielle,
27:37autant auprès des particuliers que des entreprises.
27:40Qui sont loin d'être faites.
27:41Qui sont encore à démontrer.
27:43Oui, c'est ça.
27:44Qui demeurent encore à être produits.
27:47Et on sait que les sémiconducteurs c'est quand même un bien d'équipement,
27:52donc ça réagit à la dérivée seconde et non pas à la croissance seule.
27:57Et on peut très bien continuer d'avoir une croissance à terme,
28:00avec une dérivée seconde qui devienne négative,
28:03auquel cas certaines sociétés pourraient commencer...
28:07Et qui boursièrement pourraient être douloureuses effectivement.
28:09Ah oui, très douloureuses.
28:10C'est un secteur qui est prone au risque.
28:13Il y a une très grande volatilité en matière de cours.
28:18Donc au global, nous on conseille à nos clients de bien vérifier,
28:21à la lumière des derniers événements,
28:23la tolérance au risque-action de leurs clients finaux,
28:32et de les prescripteurs de leurs clients finaux.
28:35Il est utile de faire des points réguliers avec ces...
28:40S'assurer que le client final a bien compris ce que c'était que le risque-action.
28:43Non, mais qu'il est à l'aise avec ce qu'il a dans ses portefeuilles.
28:49J'entends.
28:50C'est un bon moment, vous dites, pour valider ça et revérifier ça auprès du client final.
28:54Oui, parce qu'on s'habitue insidieusement à la hausse des marchés actions.
28:58Je vous rappelle, il y a deux ans et demi, quel niveau de marché action on avait,
29:03et quel était le niveau général d'optimisme des investisseurs sur le marché actions.
29:08On est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus haut aujourd'hui.
29:13Et donc est-ce qu'il n'est pas temps de, un, vérifier la pétence,
29:19deux, de refaire tourner ses ABAC,
29:23pour ce qui concerne sa propre allocation d'actifs conseillés auprès de ses clients,
29:29et la constitution défensive et offensive de ses portefeuilles.
29:32Adil, là, comment on se projette, effectivement, sur les prochains mois,
29:35sur la séquence estivale, on a parlé du risque politique,
29:38mais il y a tout ce qui va nous accompagner encore.
29:41Et toujours ce risque politique avec l'élection américaine du 5 novembre,
29:44qui sera quand même, j'imagine, un rendez-vous pour les investisseurs importants.
29:47Dans quelle logique d'investissement vous avez envie d'être, aujourd'hui, chez Shareprince ?
29:52Alors, déjà, évidemment, on vérifie que les clients ont bien compris les risques qu'ils portent.
29:56Je répète, vous avez parfaitement raison.
29:59Adil disait, c'est un bon moment pour le faire, c'est intéressant.
30:02Je partage. C'est au moment où, on va dire qu'il y a quelques difficultés sur le marché,
30:07qu'il faut bien vérifier que les porteurs comprennent leurs risques.
30:10Ce n'est pas quand tout va bien en ligne droite, de façon linéaire et affine.
30:14Alors, effectivement, encore une fois, ce qui s'est passé avec les élections européennes,
30:21et notamment le cas français, ça donne un peu les prémices de ce qui pourrait arriver avec l'élection américaine.
30:26Ça, en tout cas, aujourd'hui, on a vu l'impact potentiel d'un risque géopolitique
30:31et sa matérialité sur les marchés.
30:34Ce que ça implique et ce que ça va faire en termes de positionnement,
30:38il faut être protégé un petit peu.
30:40Aujourd'hui, encore une fois, classe d'actifs par classe d'actifs.
30:44Les taux, moi, je reste convaincu, et chez Churchill, on l'est de façon assez marquée.
30:49On est dans des ranges, dans des intervalles.
30:52L'Allemagne, c'est entre 2,30, 2,70, 2,75 ou 2,77 si on veut pousser l'épaisseur du trait.
30:59Les États-Unis, 4,30, 4,70.
31:01On varie, il y a des espèces de paliers aujourd'hui qui ont été définis.
31:04On n'est plus en terre inconnue de ce point de vue-là.
31:06C'est mon avis, à part un chiffre d'inflation qui ressort à 10% ou que sais-je,
31:11ou que personne n'aura anticipé.
31:12J'entends.
31:13Maintenant, quand on regarde le marché du crédit, vous savez Grégoire,
31:17c'est un marché qui nous est extrêmement cher.
31:19Historiquement, en tout cas, j'en fais un gestion, bien sûr.
31:22Le marché du crédit aujourd'hui, le lundi 10 juin, c'est le jour où il faut se renforcer.
31:28Je m'explique qu'on a, encore une fois, dans une logique de portage et de constitution de portage,
31:34on a des spread qui s'écartent, des taux qui augmentent.
31:36On a envie de reconstituer du portage dans des dossiers, dans des noms qu'on aime bien.
31:40Que ce soit les bancaires, que ce soit même des compagnies aériennes,
31:43le secteur des cimenteries aussi.
31:45Il y a vraiment aujourd'hui des boîtes, fondamentalement,
31:48qui ont démontré leur résilience avec une macro-européenne aussi qui tient.
31:52Forcément, on en profite pour se renforcer.
31:54Vous dites qu'aujourd'hui, ces boîtes-là, les souches qui sont sur le marché,
31:58on parle de crédit, de dette, de ces entreprises,
32:01elles souffrent injustement du résultat d'une élection avec laquelle elles n'ont rien à voir.
32:07En fait, prenons le cas de BNP Paribas.
32:10Une souche, par exemple, BNP Paribas, même en dette subordonnée ou en dette senior.
32:14Est-ce qu'aujourd'hui, moi, j'ai un doute sur la capacité à BNP Paribas
32:18de se refinancer horizon 3-4 ans ?
32:20La réponse est strictement non.
32:22Est-ce que le marché peut encore sur-réagir et faire que les spread s'écartent ?
32:25Peut-être.
32:26Mais si j'embarque 6 de rendement ou 6,5 de rendement sur 3 mois,
32:30même si les spread s'écartent de 50 points de batte, je ne perdrai jamais d'argent.
32:35C'est cette logique-là qui est fondamentale sur le crédit.
32:38Et encore une fois, sur le marché du crédit,
32:41en mettant de côté quelques dossiers très spécifiques,
32:44les performances sur rendez-vous, il y a eu des restructurations,
32:48mais on va dire nouvelles donnes.
32:49Aujourd'hui, on ne fait plus défaut.
32:50On négocie avec les créanciers, comme ça a été le cas avec Altice, c'est en cours.
32:54Ça, c'est entre parenthèses.
32:57Le marché du crédit, clairement aujourd'hui, un vecteur fondamental.
33:00On est investi, exposé de façon protégée.
33:03Et sur le marché actions, là où on pouvait être avec un biais,
33:07on va dire sur notamment les bancaires ou sur la tech,
33:10c'était la première partie de l'année.
33:12Les deux meilleurs secteurs de l'année, toujours en Europe.
33:14Tout à fait.
33:15Là maintenant, dans le contexte actuel,
33:17et avec les niveaux de valorisation et la performance,
33:19la trajectoire qui s'est matérialisée jusqu'à maintenant,
33:22on est un peu plus équilibré.
33:23D'accord.
33:24On pense que les proxys obligataires…
33:25D'accord.
33:26Voilà.
33:27Peut-être défensif dans les marchés actions doit être un peu mieux valorisé peut-être…
33:30Défensif et même secteur immobilier.
33:32Oui, d'accord.
33:33Les bons proxys, quoi.
33:34D'accord.
33:35Les utilities aussi.
33:36Il y a des choses à faire et à être plus équilibré en barbel dans les portefeuilles.
33:39Florent, qu'est-ce qui vous intéresse en ce moment chez MNG,
33:43dans l'idée d'une allocation, effectivement ?
33:45Où est-ce que vous êtes le plus à l'aise pour investir ?
33:48Où est-ce que vous êtes un peu plus méfiant peut-être que d'autres ?
33:52La classe d'actifs qu'on privilégie, c'est d'abord la dette souveraine.
33:57Ah, d'accord.
33:58Puisqu'effectivement, on pense qu'au niveau du 10 ans américain
34:02ou même du 10 ans français, on a du portage assez confortable.
34:08Donc, ce n'est pas effectivement la classe d'actifs la plus originale,
34:12mais elle a le mérite d'offrir des taux d'intérêt
34:16qui nous semblent, disons, cohérents avec la conjoncture actuelle.
34:20Donc, on aime bien la duration.
34:23Est-ce que c'est une forme d'appel, après chaque cas particulier,
34:27de dire, attention, si vous êtes beaucoup investi en monétaire,
34:32regardez effectivement, il y a peut-être un risque de duration intéressant à prendre aujourd'hui
34:37parce qu'il y a eu beaucoup de flux sur des produits très courts,
34:40à terme, monétaires, etc.
34:43Là, vous dites, c'est le moment peut-être d'anticiper le prochain mouvement.
34:47Oui, puisque, comme je l'ai indiqué tout à l'heure,
34:49nous, on fait le pari que la tendance, c'est quand même à la baisse des taux directeurs
34:52et donc, les niveaux de rendement qu'on peut avoir sur des maturités de 5-7 ans
34:58nous semblent attractifs.
35:00Après, si on regarde la composante spread,
35:04on a toujours, effectivement, du crédit corporate,
35:08mais dans des proportions un peu moindres, on est sous-pondérés
35:10parce que les primes de risque pour les dettes corporate
35:14sont moins alléchantes qu'elles ne l'étaient
35:16il y a un peu plus d'un an.
35:18Donc, on réduit un petit peu les positions sur cette classe d'actifs,
35:22mais sans pour autant en sortir.
35:25Et puis, dans l'univers actions, conformément à ce que j'indiquais aussi tout à l'heure,
35:30on a un style de gestion assez conservateur.
35:33C'est un choix de maison
35:36et donc, ça nous porte assez naturellement plutôt sur le marché des actions européennes.
35:41Ça ne veut pas dire qu'on considère que la technologie américaine
35:46est un secteur qu'il ne faut pas regarder.
35:50Au contraire, il y a une rupture technologique certaine
35:55et loin de nous l'idée, en regardant les valorisations,
36:01de dire qu'elles sont forcément excessives
36:03parce qu'encore une fois, les indicateurs de valorisation
36:07sont basés sur des projections de bénéfices à 12 mois.
36:11Et quand on achète une action technologique,
36:15évidemment, l'idée, c'est de se projeter bien au-delà des 12 prochains mois.
36:18Donc, ce qui peut paraître très cher sur un horizon court,
36:20mais pas tellement.
36:22Simplement, nous, on essaye, pour reprendre ce que Monsieur disait tout à l'heure,
36:25on essaye d'adapter les portefeuilles au profil des clients.
36:28Donc, les clients qui ont un appétit pour le risque,
36:33on va plus facilement les engager vers la technologie américaine.
36:38On a des fonds spécifiques pour cela
36:40parce qu'on pense que ce n'est pas une bulle.
36:43Il y a une rupture technologique réelle.
36:45Il y a une reconfiguration de l'hégémonie américaine autour de la technologie.
36:49Et donc, ce serait passer complètement à côté du sujet
36:52que de mettre en avant uniquement des indicateurs de valorisation
36:55pour dire on n'achète pas.
36:56Donc, pour les clients qui sont prêts à s'engager dans la durée
36:59avec plus d'appétit au risque, on est prêts à y aller.
37:04Et à l'inverse, dans nos fonds destinés à une clientèle
37:09qui gère en bon père de famille,
37:11pour le consommateur, la pression qui nous est donnée,
37:14c'est vrai que l'univers des actions européennes nous semble plus approprié.
37:21Même si, évidemment, les actions, ça constitue un risque néanmoins.
37:25Loin de moi, l'idée de dire qu'il n'y a pas de risque sur les actions européennes.
37:28Mais en tout cas, voilà un petit peu la manière dont on construit les allocations.
37:32Rapide tour de table, en quelques secondes chacun.
37:34Qu'est-ce que vous attendez du message de la Fed cette semaine ?
37:37Ça va être l'événement dans les prochains jours.
37:39Florent ?
37:40Pas de baisse d'auto.
37:42Pas de baisse d'auto.
37:43Ce mois-ci, peut-être bientôt ?
37:46Ou pas à horizon ?
37:48Avant la fin de l'année, sans doute une.
37:50Mais pas maintenant.
37:52D'accord.
37:53Gilles ?
37:54On a en effet la confirmation d'un message, pour l'instant, d'immobilité
38:00et une augmentation des questions ou des challenges par certains investisseurs
38:06de savoir si la posture n'est pas trop restrictive dans la matière
38:11compte tenu de l'évolution actuelle et à venir de l'inflation.
38:15Je rappelle, la Fed immobile, c'est une politique monétaire qui est toujours un peu plus restrictive
38:20au fur et à mesure que l'inflation décélère.
38:23D'autant plus que le prix des commodities a été en forte baisse depuis quelques mois
38:29ce qui favorise des taux d'inflation bas au global, à court terme
38:34et ce qui a notamment favorisé les marges des entreprises.
38:37Le pétrole a pas mal rebaissé de 10-15 dollars au cours des dernières semaines.
38:42Adil, sur la Fed ?
38:43Immobilisme, oui, je pense que c'est consensuel.
38:46Et pour ce mois-ci, même pour la réunion de juillet, il n'y a pas de raison que Powell
38:51ouvre quoi que ce soit pour le prochain meeting également ?
38:55Personnellement, je ne pense pas. Peut-être qu'il évoquera le sujet NFP encore et l'emploi, etc.
39:00Mais je ne pense pas qu'il y aura d'ouverture.
39:03Et encore une fois, Data Dependance, c'est encore une fois le mot-clé qui va revenir.
39:08Et donc rendez-vous en septembre, ce sera un peu salivé.
39:11On verra la prochaine élection.
39:14Le 5 novembre, bien sûr, comment l'oublier !
39:16Merci beaucoup messieurs, merci d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir.
39:19Adil Amor, Directeur Général de Shell Surprise Gestion.
39:22Florent Delorme, Stratégiste chez M&G Investments.
39:24Et Gilles Bazissière, le Président d'Equity GPS.

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