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Une nouvelle épicerie solidaire à St-Etienne. Une idée de l'espace Boris Vian de St-Etienne qui vient d'ouvrir "Le Cabas" pour répondre aux problématiques de précarité alimentaire à St-Etienne. Et faire de l'éducation aux gouts et à la cuisine. Rencontre avec le directeur de Boris Vian, Philippe Chastel, l'invité de 7 Minutes Chrono.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:15 Bonjour à tous, bienvenue, 7 minutes chrono chaque jour sur TLC,
00:18 la parole aux personnalités du département de la Loire.
00:20 Et c'est Philippe Chastel que j'accueille aujourd'hui,
00:22 directeur de l'Espace Boris Vian, à Saint-Etienne,
00:25 l'Espace Boris Vian qui a porté le projet,
00:27 qui n'en est plus un maintenant, d'épicerie solidaire,
00:29 une épicerie solidaire qui s'appelle Le Cabas,
00:31 qui a ouvert il y a quelques semaines à Saint-Etienne.
00:33 Philippe Chastel, bonjour.
00:34 Bonjour.
00:35 Donc pourquoi l'Espace Boris Vian a décidé de se lancer
00:38 dans cette aventure d'épicerie solidaire,
00:40 et nous verrons après ce qu'est une épicerie solidaire.
00:42 Eh bien le projet est né en fait juste pendant le confinement,
00:45 la crise sanitaire de 2020.
00:47 On s'est retrouvé à faire de la collecte alimentaire
00:51 et de la livraison d'alimentation à des familles du quartier
00:54 qui avaient plus d'argent pour pouvoir acheter à manger,
00:56 et on a fait ça pendant bien plus longtemps que le confinement,
00:59 jusqu'à un moment où on s'est dit, bon, maintenant,
01:01 tout fonctionne, l'aide alimentaire a repris,
01:03 il n'y a plus besoin de nous, en tout cas sur l'aide alimentaire,
01:05 mais il y a besoin de nous sur la question de l'alimentation.
01:07 Oui, alimentation en général, donc éducation au bien manger,
01:10 apprendre à faire à manger, etc.
01:12 Il fallait un lieu, ouvrir un lieu comme ça,
01:14 un peu hybride entre épicerie et puis lieu d'animation ?
01:17 Oui, oui, oui, c'est une épicerie solidaire qu'on a doublée.
01:20 On dit épicerie solidaire et cuisine de quartier
01:22 quand on a envie de faire un peu long dans notre appellation.
01:24 L'idée, c'est vraiment d'avoir un endroit
01:26 où les personnes puissent s'approvisionner
01:28 en aliments et produits d'hygiène à bas prix,
01:30 et un espace où on puisse faire des ateliers
01:33 d'éducation à l'alimentation, des repas partagés,
01:37 des moments de convivialité et d'autres choses,
01:39 bien sûr, ça sera un vrai lieu de vie.
01:41 Il y a toujours un réel besoin, la précarité est évidemment
01:43 toujours là, la précarité alimentaire également.
01:45 - Oui, bien sûr. - Vous le constatez au quotidien
01:47 dans les activités de l'espace borézymium ?
01:49 Oui, oui, nous, on le voit au quotidien, effectivement,
01:51 et puis on voit bien que les familles, aujourd'hui,
01:53 le fait que l'alimentation ait augmenté,
01:56 que les prix de l'alimentaire aient augmenté,
01:58 font aussi maintenant des concessions sur d'autres choses,
02:00 notamment sur des modes de garde pendant les vacances,
02:02 sur de l'accès aux loisirs. Donc c'est vrai qu'il faut
02:04 absolument que les personnes puissent à nouveau
02:06 s'alimenter, j'allais dire, à des prix raisonnables
02:10 pour pouvoir avoir aussi tous les à côté
02:12 de la vie quotidienne. - Bien s'alimenter aussi,
02:14 c'est pareil, c'est-à-dire que, pas parce qu'on n'a pas
02:16 de moyens qu'on doit manger forcément des saloperies,
02:18 entre guillemets, donc c'est bien manger,
02:20 accompagner à bien manger, à se nourrir
02:22 convenablement avec des bons produits.
02:24 - Tout à fait, c'est même exactement le discours qu'on tient,
02:26 c'est qu'on dit quand on a des petits budgets,
02:28 il faut effectivement bien acheter pour bien manger.
02:30 Donc c'est pour ça que dans l'épicerie solidaire,
02:32 on ne vendra pas de plats cuisinés, c'est pour ça
02:34 qu'on ne vendra que des fruits et des légumes de saison,
02:36 c'est pour ça qu'on va avoir un grand rayon bio,
02:38 c'est parce qu'effectivement l'idée, c'est de dire,
02:40 même avec des petits revenus, on peut bien manger,
02:43 déjà dans le choix de ses aliments,
02:45 et ensuite dans la façon de les préparer.
02:47 On ne vendra pas de purée en sachet,
02:49 on vendra des pommes de terre et du lait.
02:50 - Comment c'est tenable financièrement ?
02:52 C'est-à-dire que pouvoir faire bénéficier
02:54 de produits à bas prix, il faut évidemment
02:56 les toucher à bas prix. Quel est le système
02:58 qui se met en place pour fournir l'épicerie ?
03:00 - Alors il y a plusieurs choses, effectivement.
03:03 Il y a déjà l'approvisionnement auprès des plateformes,
03:05 la banque alimentaire bien entendu,
03:07 ou la plateforme du groupement des épiceries
03:09 solidaires en Rhône-Alpes, qui eux ont un accord
03:11 avec Biocop, donc on n'a que du produit bio.
03:13 Après il y a les dons, après il y a la récupération
03:16 d'un vendu, après il y a la récupération
03:18 des légumes moches, et puis après il y a des partenariats
03:21 qu'on va mettre en place effectivement
03:23 pour pouvoir acheter à bas prix.
03:25 Je pense notamment au partenariat qu'on a
03:27 avec le Jardin de Valériane sur Rive-de-Giée,
03:29 et prochainement celui avec le Jardin de Charlotte
03:31 à Saint-Etienne, pour pouvoir acheter les légumes
03:33 sur place. - D'accord.
03:35 Donc oui, la production locale, tant qu'à faire,
03:37 si on peut la privilégier, on y va.
03:39 Comment fonctionne ce lieu ?
03:41 C'est ouvert en permanent ? C'est ouvert à qui exactement ?
03:43 Quelles sont les conditions pour pouvoir fréquenter le cabas ?
03:45 - La condition première, c'est d'avoir des revenus.
03:47 C'est-à-dire qu'on n'est pas dans l'aide alimentaire,
03:49 je l'ai dit tout à l'heure. L'aide alimentaire,
03:51 c'est le Secours catholique, le Secours populaire,
03:53 les Restos du Coeur qui assurent l'aide alimentaire.
03:55 Nous, il faut avoir des revenus, et il faut avoir des petits revenus,
03:57 mais ça peut être des revenus d'activité,
03:59 une personne qui travaille quelques heures,
04:01 ça peut être quelqu'un qui a une petite retraite,
04:03 ça peut être quelqu'un qui a les minimas sociaux,
04:05 ça peut être un étudiant qui n'a pas droit aux bourses,
04:07 mais voilà, qui a des petits revenus.
04:09 Et à partir de là, on va calculer le reste à vivre,
04:11 et le reste à vivre déterminera la somme
04:13 que la personne ou la famille va pouvoir dépenser
04:15 chaque mois dans l'épicerie.
04:17 Les horaires d'ouverture, c'est comme une épicerie,
04:19 c'est ouvert tous les jours de la semaine ?
04:21 Non, c'est pas ouvert tous les jours de la semaine,
04:23 on ouvre quatre jours par semaine, du lundi au jeudi,
04:25 et les personnes viennent par le biais des travailleurs sociaux
04:27 ou en poussant la porte de l'épicerie.
04:29 C'est vrai qu'au début, on s'est dit, ça ne passera que par les travailleurs sociaux,
04:31 c'est-à-dire les assistantes sociales prescrivent des situations
04:33 en disant "là, il y a besoin que la personne
04:35 puisse acheter moins cher",
04:37 mais sauf qu'on a pignon sur rue et que des gens poussent la porte,
04:39 et on a embauché une conseillère en économie sociale et familiale,
04:41 Charlotte Coutenson, qui du coup,
04:43 fait l'accueil des familles et peut faire un accès direct à l'épicerie.
04:45 Avec un accompagnement à la gestion des budgets, des choses comme ça ?
04:47 Absolument, c'est pour ça qu'on a recruté cette personne,
04:49 c'est pour faire un accompagnement à la gestion du budget,
04:51 la gestion de l'alimentation,
04:53 qu'est-ce qu'on achète en priorité,
04:55 on ne sur-stocke pas non plus,
04:57 on n'achète que ce qu'on a besoin,
04:59 enfin on est vraiment sur tout cet accompagnement.
05:01 En quoi c'était la vocation de l'Espace Bois et Viande,
05:03 un centre comme celui-ci,
05:05 de porter un tel projet ?
05:07 C'est la vocation,
05:09 c'est peut-être pas sa vocation,
05:11 en tout cas c'est une des missions
05:13 qu'on défend aujourd'hui,
05:15 parce que nous on reçoit les familles,
05:17 mais on reçoit les familles dans leur globalité,
05:19 c'est-à-dire qu'elles font appel à nous pour tout un tas de choses,
05:21 la scolarité des enfants,
05:23 les temps de loisirs, les temps de garde,
05:25 mais aussi la culture,
05:27 et donc cette question d'alimentation est beaucoup revenue,
05:29 puisqu'on est un centre social,
05:31 donc il y a des familles du quartier qui venaient en disant
05:33 "comment vous pouvez nous aider ?"
05:35 et c'est vrai que nous on avait toujours dit
05:37 "on va pas donner d'argent",
05:39 mais voilà, là par ce biais de l'épicerie,
05:41 on va pouvoir aider un maximum de familles du quartier
05:43 de façon un peu détournée,
05:45 mais qui va leur permettre de faire de réelles économies.
05:47 Important aussi pour l'estime de soi, de pouvoir bénéficier de ce lieu-là.
05:49 Et de pouvoir acheter ces aliments,
05:51 c'est-à-dire que moi je trouve important,
05:53 à la différence de l'aide alimentaire,
05:55 même s'il faut que l'aide alimentaire existe,
05:57 je ne dis pas ça, mais à la différence de l'aide alimentaire,
05:59 c'est que là les personnes vont acheter
06:01 et elles vont aussi choisir ce qu'elles veulent.
06:03 L'aide alimentaire, on a des colis préparés
06:05 qui sont remis comme ça,
06:07 donc c'est pas tout à fait la même approche.
06:09 - Aujourd'hui, donc on est sur un secteur géographique hyper balisé,
06:13 c'est-à-dire qu'on est sur Saint-Roch-Chavanel,
06:15 un peu élargi, disons,
06:17 est-ce que d'autres structures comme ça,
06:19 chez vos collègues, de structures
06:21 comme l'Espace Boris Vian,
06:23 ont prévu d'ouvrir des épiceries solidaires
06:25 ailleurs en ville ?
06:27 - Alors, à Saint-Etienne, il y avait déjà une épicerie solidaire,
06:29 c'est Epi-Soleil, dans le quartier du Soleil,
06:31 une épicerie familiale protestante,
06:33 qu'on a rencontrée, bien entendu,
06:35 et puis les épiceries de la métropole,
06:37 comme les grosses épiceries d'Andrézieux, par exemple.
06:39 Après, je sais qu'il y a sur la ville de Saint-Etienne,
06:41 effectivement, pas mal de projets qui sont en réflexion
06:43 dans différents quartiers,
06:45 notamment sur le quartier sud-est,
06:47 les quartiers Cré-de-Roch, il y a des choses en réflexion.
06:49 - Des projets pour l'Espace Boris Vian,
06:51 il nous reste 25 secondes, des projets de ce type,
06:53 parce qu'on sait que ça bouillonne toujours dans votre tête,
06:55 quels sont les projets, les orientations
06:57 que vous souhaitez donner à l'Espace Boris Vian ?
06:59 - On va faire, avec la compagnie Nouvelle Fabrique
07:01 et le metteur en scène Colin Ray,
07:03 un spectacle qui va s'appeler "Victoire",
07:05 et nous on va faire un projet qui va s'appeler "Au tour de Victoire".
07:07 Ça raconte, en fait, toute la dérive du système médical français,
07:09 le service de santé,
07:11 et on va donc associer à ce projet
07:13 des enfants, des ados, des personnes âgées,
07:15 et les gens du quartier qui auront envie d'y participer.
07:17 - Dites-moi que l'Espace Boris Vian peut porter
07:19 un projet de structure médicale en ville, non ?
07:21 Ça pourrait être ça ? - Non, mais un projet culturel, oui,
07:23 en tout cas, c'est-à-dire qu'on va avoir des ateliers d'écriture,
07:25 des ateliers de pratiques théâtrales,
07:27 des répétitions publiques, et on va associer, effectivement,
07:29 toute la population de notre quartier à ce projet.
07:31 - Merci beaucoup, Philippe Jastel,
07:33 directeur de l'Espace Boris Vian, à Saint-Etienne.
07:35 Donc, le cabas est ouvert, l'épicerie est solidaire,
07:37 quartier Chavannel-Saint-Rogat, à Saint-Etienne.
07:39 Merci d'être venu nous voir. - Merci.
07:41 - Merci à vous de nous avoir suivis. On se retrouve demain, même heure, sur TL7.
07:43 À demain.
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