Frédéric Monteil, candidat catalan sur la liste de Raphaël Glucksmann (PS-Place publique) aux élections européennes, en studio à France Bleu Roussillon après les résultats du 9 juin.
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00:00 - Il est 7h20, nous vous accueillons tout de suite Frédéric Montaigne,
00:03 catalan, candidat socialiste et place publique sur la liste de Raphaël Glucksmann.
00:07 Il est 7h20, donc vous vous écoutez France Bleu Russien et c'est avec Simon Colbach.
00:11 - Bonjour Frédéric Montaigne. - Et Stéphanie Morin, surtout Stéphanie Morin.
00:14 - Absolument. - C'est du direct.
00:16 - On lui tend des pièges à Sébastien, il n'était pas prêt.
00:19 - Bonjour à tous. - Bonjour à vous. Merci d'être avec nous.
00:21 D'abord un mot sur le score que vous réalisez dans les Pyrénées-Orientales,
00:25 où vous passez devant Renaissance, 12% contre 10,7.
00:28 Mais vous êtes à plus de 60 000 voix de retard du Rassemblement National,
00:32 quel est le sentiment qui domine chez vous ce matin ?
00:35 - Alors déjà un sentiment de fierté parce qu'on a réussi à relever le drapeau du socialisme
00:43 dans les Pyrénées-Orientales sur cette élection européenne.
00:46 Mais effectivement les scores du Rassemblement National dans le département
00:51 mais aussi au niveau national sont assez effrayants.
00:53 Et c'est plutôt un sentiment d'incompréhension que les électeurs choisissent finalement
01:02 une voie sans issue qui est la voie de l'extrême droite.
01:05 Alors qu'au moment de la campagne nous avons quand même croisé
01:08 beaucoup de Catalans qui étaient inquiets, qui sont inquiets pour leur pouvoir d'achat,
01:13 qui sont inquiets pour leur sécurité.
01:15 Et aujourd'hui les réponses apportées que ce soit au niveau européen
01:18 comme au niveau français par l'extrême droite et le Rassemblement National sont des impasses.
01:22 Donc ça va être aussi l'enjeu de l'élection à venir législative qu'a convoqué le président de la République.
01:28 - Alors vous vous dites impasse, le Rassemblement National et visiblement les électeurs aussi
01:32 ont envie de voir s'il n'y a pas une voie vers le Rassemblement National,
01:36 si ce qu'ils prônent en matière de sécurité, en matière de pouvoir d'achat n'est pas une solution pour eux.
01:41 Vous vous êtes encore dans l'idée que aujourd'hui le vote RN c'est un vote de rejet ?
01:45 - Le vote RN est un vote de personnes qui sont un peu dans le désespoir
01:52 et le président de la République et la Macronie depuis 2017,
01:57 finalement par leur décision injuste, ont envoyé les personnes qui étaient un peu désespérées
02:05 dans les bras de Marine Le Pen.
02:07 Et l'enjeu de cette élection législative à venir c'est aussi de montrer qu'il y a une autre voie au macronisme
02:12 et que ce n'est pas l'extrême droite qui peut être l'alternative à la Macronie
02:15 mais c'est une politique sociale, écologique qui peut être portée par la gauche
02:20 et dans cette élection européenne, Raphaël Glucksmann a déjà posé des jalons.
02:23 - Alors hier soir, Carole Delga, la présidente de la région, a appelé à l'union de la gauche.
02:27 Les différents représentants de partis ici vont se retrouver, je crois, aujourd'hui pour en discuter.
02:34 Il peut y avoir un candidat de gauche qui représenterait à la fois LFI, les socialistes, les communistes, les écologistes
02:41 dans chaque circonscription le 30 juin prochain ?
02:44 - Mais avons-nous le choix ?
02:46 Le Rassemblement National est à 43% dans le département, a déjà 4 circonscriptions sur 4.
02:53 Demain, Marine Le Pen peut être, ou Jordan Bardella, ça dépend, qui parle au sein du Rassemblement National
02:59 peut être le Premier ministre de la France.
03:01 - Visiblement, Jordan Bardella, si on en croit les premières déclarations.
03:04 - Si on en croit Louis Elio, mais si on en croit l'état-major parisien, ce n'est pas aussi clair.
03:07 Donc avons-nous le choix, finalement, de nous unir ?
03:12 Moi, je veux aussi parler aux 170 000 électeurs qui, hier, ne sont pas allés aux urnes.
03:20 C'est eux aussi qui ont la clé de l'élection du 30 juin,
03:24 où ils peuvent montrer leur attachement à une France respectée dans le monde,
03:29 à une France qui protège les plus faibles, qui taxe les plus fortunés,
03:34 et c'est aussi l'enjeu de cette élection.
03:36 - Ça, ce sera votre message, donc ?
03:38 - Nous, on va aller devant les électeurs, on va tout faire, déjà, pour que le camp progressiste soit uni.
03:47 J'en appelle, ce matin, à tous les responsables politiques du département
03:52 qui ne veulent pas, demain, que l'extrême droite s'installe au pouvoir en France,
03:57 à s'unir, à se réveiller, si je puis dire, pour proposer une offre politique
04:03 qui réponde aux vrais défis des Catalanes et des Catalans.
04:06 Que ce soit sur le pouvoir d'achat, sur la mobilité, sur la transition écologique,
04:09 sur tous les sujets qui les concernent directement.
04:11 - Justement, le pouvoir d'achat, ce matin, la commission de régulation de l'énergie
04:15 annonce une facture du gaz qui va augmenter de 12% au 1er juillet.
04:18 Ça, c'est un caillou encore dans votre chaussure ?
04:22 C'est encore quelque chose qui peut servir le RN, qui porte ce discours-là du pouvoir d'achat ?
04:27 - Est-ce qu'il peut servir le RN ? Je ne sais pas.
04:30 En tout cas, les solutions que propose le RN pour geler la facture d'énergie
04:38 et notamment de gaz des Français n'est pas la bonne.
04:41 Ce qu'il faut, c'est aujourd'hui avoir une régulation européenne des tarifs de l'énergie
04:47 et aller vers un mix énergétique pour faire baisser la part des énergies fossiles
04:53 dans l'énergie que consomment les Français.
04:57 Donc, ça va être aussi un débat de fond. Malheureusement, on a très peu de temps pour le faire.
05:02 Le président de la République a annoncé hier soir la dissolution des élections le 30 juin
05:08 et le code électoral prévoit que les candidatures doivent être déposées 4 vendredis avant.
05:12 Donc, elles auraient déjà dû être déposées vendredi dernier.
05:14 Donc, on est un peu dans l'incertitude sur le calendrier à venir.
05:17 Mais on va avoir un vrai débat de fond sur quelle France nous voulons
05:21 et quelle politique sociale nous voulons pour les Français.
05:24 - Frédéric Montaigne, vous étiez là pour les dernières législatives.
05:26 On a vu la difficulté à gauche ici dans les Pyrénées-Orientales
05:29 à se parler entre des candidats de la NUPES et le Parti Socialiste catalan pour parler clair
05:36 qui était proche de la ligne Carole Delga, pas d'alliance avec la NUPE.
05:39 On a du mal à imaginer comment en 20 jours vous allez arriver à vous parler tous
05:43 et à mettre une candidature unique dans chaque circonscription.
05:46 - L'élection d'hier rabat un peu les cartes sur le rapport de force
05:52 des différentes formations politiques de gauche.
05:54 Et contrairement à ce que d'autres ont pu faire, nous ne avons pas des vélités hégémoniques.
05:58 Et je viens barrailler le premier fédéral du Parti Socialiste dans les Pyrénées-Orientales
06:01 à cette volonté, et que je partage avec lui, d'arriver à unir le maximum la gauche
06:08 pour arriver à proposer une alternative politique crédible aux électeurs des Pyrénées-Orientales.
06:14 - Les socialistes pourraient se mettre en retrait pour laisser un candidat écolo,
06:19 un candidat France Insoumise ?
06:20 - Mais bien entendu. En face, nous avons le RN qui a le pied dans la porte du pouvoir.
06:26 Est-ce que nous avons le choix de regarder notre nombril et de continuer à nos petites guéguerres intestines
06:33 qui ont amené le RN à la mairie de Perpignan, qui ont amené quatre députés RN à l'Assemblée Nationale ?
06:41 Et est-ce que demain, on veut être responsable de l'arrivée des Le Pen et de toute sa famille
06:48 à Matignon et au gouvernement de la France ? C'est ça le sujet en fait.
06:52 C'est pas des questions d'égo, de "j'ai entendu ce matin un candidat de gauche qui continuait à taper sur Raphaël Glucksmann".
07:00 Mais c'est plus là le sujet en fait. On n'a plus le droit, pas pour des questions électorales,
07:06 mais parce que les Français ont besoin de cette alternative politique à la Macronie
07:11 qui les a aujourd'hui lancées dans les bras de Marine Le Pen.
07:15 Et vous pensez que ce discours "tout sauf Le Pen, tout sauf le RN" peut mobiliser les abstentionnistes aujourd'hui ?
07:21 Mais c'est pas un discours "tout sauf", c'est un discours pour la justice sociale,
07:26 un discours pour la préservation de notre environnement et de la planète.
07:31 Il faut arrêter avec les discours de "toujours contre".
07:35 Emmanuel Macron, ça fait maintenant depuis 2017 qu'il nous fait le coup en disant "c'est moi ou le chaos"
07:40 et aujourd'hui nous avons le chaos. Il est responsable de la situation économique du pays.
07:43 On a une dette qui a complètement explosé. Les Républicains s'en émeuvent,
07:48 mais ils ont particulièrement voté à chaque fois toutes ces mesures qui allaient vers une augmentation des dépenses publiques
07:54 qui fait qu'aujourd'hui notre pays est en souffrance.
07:57 Donc nous on veut proposer un projet pour changer concrètement la vie et pour changer nos vies.
08:03 Et on vous a entendu ce matin Frédéric Montaille, candidat sur la liste de Raphaël Glucksmann "Réveiller l'Europe".
08:08 Liste qui est arrivée en deuxième position dans les Pyrénées-Orientales pour les élections européennes.
08:13 On a bien compris qu'on vous retrouvera, mais pour parler législatif dans les prochains jours.
08:17 Merci à vous.