• il y a 6 mois
Apolline de Malherbe reçoit Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national aux élections européennes, dans "Face-à-Face" sur BFMTV et RMC, ce vendredi 7 juin 2024.

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Transcription
00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Jordan Bardella, merci de répondre à mes questions ce matin.
00:06Vous êtes tête de liste du Rassemblement National aux élections européennes, vous êtes également président du Rassemblement National.
00:12Vous êtes le grand favori de ces élections puisque sondage après sondage, y compris les derniers sondages aujourd'hui,
00:18puisqu'à partir de minuit ce soir c'est terminé, vous donne à près du double, parfois même plus du double que la personne qui est derrière vous,
00:25en l'occurrence Valérie Ayé de la candidate Macroniste.
00:30Vous connaissez le principe, vous allez répondre non seulement à mes questions mais aussi aux questions des auditeurs qui nous appellent au 32-16
00:36et qui nous ont envoyé aussi leurs questions.
00:38Je voudrais d'abord qu'on revienne sur les propos d'Emmanuel Macron hier soir, le président de la République,
00:42qui a appelé à faire barrage contre l'extrême droite, barrage contre vous, appelle à un sursaut patriote et il a d'ailleurs assumé que c'était son objectif.
00:51Je suis en train de poursuivre cet objectif en vous parlant, en essayant de convaincre les Français en l'écoute.
00:56L'Europe n'a jamais été autant menacée et l'importance de voter pour l'Europe, de donner de la force à la France,
01:05de donner la force à la voie que, par leur choix, je porte et de ne pas laisser l'extrême droite ainsi monter,
01:13parce qu'elle peut bloquer l'Europe et parce qu'elle affaiblira la France, et je le dis aussi par patriotisme, et c'est très important.
01:19Par patriotisme, il appelle à ne pas voter pour vous.
01:23Les Français savent donc ce qu'il leur reste à faire dimanche, c'est d'aller voter, d'aller voter contre Emmanuel Macron.
01:29Emmanuel Macron a eu le mérite, dans son intervention, de clarifier les choses.
01:34Il dit que si dimanche, la France devait envoyer la plus grosse délégation de parlementaires issues du Rassemblement national,
01:41il pourrait, les députés du Rassemblement national à Bruxelles et à Strasbourg, bloquer un certain nombre de politiques.
01:49Donc moi, j'appelle effectivement les Français à aller voter dimanche, parce que dimanche, nous pouvons mettre en minorité l'Europe de Macron,
01:56et ainsi faire entrer au Parlement européen, massivement, des eurodéputés qui protégeront le pouvoir d'achat des Français,
02:02qui agiront contre la submersion migratoire, qui agiront contre l'écologie punitive, qui protégeront nos emplois, notre industrie,
02:09et qui, évidemment, ouvriront la voie de l'après-Macron et de l'alternance.
02:13En réalité, l'après-Macron commence dimanche, et moi, je veux dire aux Français qu'Emmanuel Macron, il regardera une seule chose dimanche soir.
02:20C'est l'écart entre sa candidate et la liste du Rassemblement national.
02:25Par conséquent, cette élection de mi-mandat doit être saisie par l'ensemble des Français,
02:29pour, évidemment, exprimer à la fois une colère, mais aussi une espérance et un espoir pour la suite, en votant pour le Rassemblement national.
02:35Donc vous dites comme lui, vous dites comme lui qu'au fond, il y a effectivement deux camps pour l'Europe, voter Emmanuel Macron,
02:41contre l'Europe, voter Jordan Bardella.
02:42Je dis comme lui, il y a une différence près, c'est que je ne suis pas président de la République, et lui, il est le garant de la Constitution.
02:51Quand on est le président de tous les Français, on ne sort pas de sa réserve pour jouer le chef de clan et appeler à voter contre les uns ou pour les autres.
03:01Quand on est le président de la République, on respecte les sensibilités, on respecte la démocratie, et on reste au-dessus de la mêlée.
03:08Celui qui doit rentrer dans l'arène, c'est naturellement le Premier ministre, parce qu'il est le chef de la majorité,
03:13et c'est accessoirement la candidate de la majorité présidentielle que vous avez reçue hier,
03:17et à qui on a essayé de retirer le micro tout au long de cette campagne.
03:21On a encore vu il y a quelques jours, sur un plateau du service public, Gabriel a rentré sur un plateau de télé, rentré sur un plateau de radio,
03:28prendre le micro des mains de Valéry Ayé, et répondre lui-même aux questions à la place de Mme Ayé.
03:33Donc, ils vont devoir répondre à un certain nombre de politiques, accuser un bilan dimanche dans les urnes,
03:38et voir le président de la République sortir de sa réserve, c'est extrêmement choquant, en ciblant des candidats, c'est choquant.
03:45Vous dites, et j'aimerais bien que vous puissiez lever une ambiguïté, vous dites qu'on va avec vous rester dans l'Europe,
03:50mais en même temps, pas la bloquer complètement, ou la bloquer tout en restant dans l'Union Européenne.
03:56Et c'est une question d'ailleurs que Stanislas aimerait vous poser le plus directement possible, il est par Skype avec nous.
04:01Bonjour Stanislas, vous habitez à Coventry, en Angleterre, vous avez 58 ans, votre question à Jordane Bardella.
04:09Eh bien bonjour M. Bardella, ma question elle est très simple, c'est comment comptez-vous faire pour que la France ne perde aucune souveraineté,
04:16tout en restant intégrée à l'Union Européenne ?
04:20Comment on fait pour être dedans et dehors, en fait ? Est-ce qu'il ne faut pas être plus cohérent ?
04:23D'ailleurs j'imagine que nous appelons en Angleterre, et vivant donc, ayant vécu le Brexit, c'est aussi cette question-là.
04:30Est-ce que vous ne manquez pas un peu de cohérence ?
04:32Madame, je conteste la politique d'Emmanuel Macron en France, ce n'est pas pour ça que je veux quitter la France.
04:36Mais avec l'Union Européenne, c'est pareil.
04:38Il y a un sondage qui a été publié il y a quelques jours par Cluster17 qui révèle qu'il n'y a que 3% des Français qui sont satisfaits du fonctionnement de l'Union Européenne.
04:44L'Union Européenne aujourd'hui agit trop souvent comme un accélérateur du déclin de la France.
04:50Elle organise l'Union Européenne la concurrence déloyale avec des accords de libre-échange sans aucune clause de réciprocité
04:55qui, je vous le rappelle, ont mis des milliers d'agriculteurs dans les rues du pays il y a quelques semaines.
04:59Elle accélère la submersion migratoire et elle crée aujourd'hui les conditions d'un décrochage économique de la France sur la scène à la fois européenne mais aussi internationale.
05:09Donc je souhaite changer le fonctionnement de l'Union Européenne.
05:12Moi, je veux bâtir l'Europe du XXIe siècle sur des réalités.
05:14Je souhaite une Europe qui permette notamment de redonner du pouvoir d'achat à nos concitoyens, aux Français, par la baisse des tarifs de l'énergie.
05:21Il y a un enjeu très clair dimanche, c'est le pouvoir d'achat des Français.
05:24Donc je souhaite, pour répondre, changer le fonctionnement de l'Union Européenne sans en sortir.
05:30Mais c'est deux visions qui s'affrontent.
05:32Dans les faits, au fond, quand vous étiez pour la sortie de la France de l'Union Européenne,
05:36enfin quand le parti auquel vous appartenez était pour la sortie de la France de l'Union Européenne, c'était plus cohérent.
05:41Mais pourquoi on était pour la sortie de l'Union Européenne ?
05:43Parce qu'il y a dix ans, le courant d'idées que nous représentions en Europe était isolé sur la scène européenne.
05:49On nageait dans l'Europe de Madame Merkel, de Monsieur Hollande, de Matteo Renzi.
05:52Aujourd'hui, le courant d'idées que je porte dans cette élection européenne,
05:55que nous portons avec Marine Le Pen en France et que je porte devant vous ce matin,
05:58sera-t-il applicable ?
06:00est en train d'émerger sur tout le continent européen.
06:03Ce programme sera-t-il applicable sans sortir de l'Union Européenne ?
06:06Mais bien sûr qu'il sera applicable.
06:07Parce que je veux changer le fonctionnement de l'Union Européenne.
06:11Regardez autour de nous.
06:13Il y a quelques mois, nos alliés aux Pays-Bas ont gagné les élections législatives.
06:16Ils ont constitué une coalition avec l'ambition aux Pays-Bas
06:19de reprendre le contrôle de la politique d'immigration.
06:22Il y a l'Italie de Madame Mélanie, la Suède des démocrates suédois,
06:25et puis tous les alliés de mon groupe actuel aujourd'hui au sein du Parlement européen,
06:28que ce soit en Flandre, en Autriche, en France évidemment,
06:32sont donnés en tête de ces élections européennes dans leurs pays respectifs.
06:36Nous avons aujourd'hui une opportunité de changer l'Union Européenne de l'intérieur
06:41avec des alliés, ce qui n'était évidemment pas possible il y a dix ans.
06:44Et puis plus largement, je veux que la France défende ses intérêts en Europe.
06:46Les Français qui nous écoutent doivent savoir que nous sommes aujourd'hui
06:51le deuxième contributeur net au budget de l'Union Européenne.
06:54Donc la France doit défendre ses intérêts.
06:56Et je souhaite notamment sur les tarifs de l'électricité,
06:58parce que la grande angoisse de ceux qui nous écoutent ce matin,
07:00c'est l'augmentation depuis deux ans de 45% des factures d'électricité,
07:04que la France retrouve sa souveraineté énergétique,
07:06qu'on sorte des règles européennes de tarification des prix,
07:08qu'on puisse profiter du nucléaire et retrouver un prix français de l'électricité.
07:11Donc on peut défendre nos intérêts en Europe et avoir une coopération sur les grands projets de l'intérieur.
07:16Sur l'électricité, Marine Le Pen a été très loin il y a quelques jours en disant
07:19on arrête purement et simplement toutes les énergies renouvelables.
07:23Mais les énergies renouvelables, elles sont intermittentes.
07:26Donc elles ne peuvent pas constituer l'élément central du mix énergétique.
07:32On a besoin des panneaux solaires, on a besoin de nos barrages hydroélectriques.
07:38Si on en a besoin et que vous ne les faites plus, on va faire comment ?
07:40Non, ce n'est pas moi qui les fais plus.
07:42Si on ne fait plus aujourd'hui de panneaux solaires en France,
07:44c'est parce qu'on a refusé de faire ce que font toutes les grandes puissances du monde depuis 15 ans,
07:48c'est-à-dire mettre des droits de douane lorsque nous sommes mis en concurrence,
07:50notamment avec l'Inde ou avec la Chine.
07:52Résultat, les derniers fabricants de panneaux photovoltaïques en France
07:55sont en train de mettre la clé sous la porte à cause du libre-échange total
07:58et du refus de faire du patriotisme économique sur les barrages hydroélectriques.
08:02C'est pareil, je défends des barrages hydroélectriques français.
08:04Aujourd'hui, la Commission européenne fait pression sur la France
08:07pour que ces barrages soient ouverts à la concurrence.
08:09Ça veut dire qu'on arrête les panneaux solaires ou on arrête les panneaux solaires pas français ?
08:13On essaie de recréer évidemment les conditions d'une filière de panneaux solaires en France.
08:18Quand Marine Le Pen dit qu'on arrête les énergies renouvelables, ce n'est pas vrai, vous voulez continuer ?
08:22On arrête les éoliennes, madame, parce que les éoliennes, 25% du temps, on le sait,
08:26elles tournent à vide, l'énergie ne se stocke pas, on est obligé de la brader à l'étranger
08:30et ce sont par définition des énergies intermittentes.
08:33La politique énergétique qu'a menée à la fois Emmanuel Macron,
08:37qui a abouti à l'affaiblissement de la filière nucléaire avec le soutien de l'Union européenne,
08:41a créé les conditions d'une dépendance énergétique de la France.
08:44Donc moi, je souhaite investir massivement sur le nucléaire,
08:47je veux refaire de la France un paradis énergétique
08:49et permettez-moi de vous rappeler que du général de Gaulle à Nicolas Sarkozy,
08:52il y a toujours eu un consensus sur cette question du nucléaire
08:54qui nous permettait non seulement d'avoir de faibles émissions,
08:57d'avoir une énergie pas chère pour les Français et surtout de soutenir l'industrie
09:01parce que l'affaiblissement du nucléaire par Emmanuel Macron,
09:04dont il s'est rendu coupable depuis 2017, a évidemment rétréci l'industrie.
09:07Jordan Bardella, il y a Lamine qui a justement une question pour vous,
09:10elle a 36 ans, elle est gestionnaire en assurance et elle vient de l'île de France.
09:13Bonjour Monsieur Jordan Bardella, que comptez-vous faire pour accélérer la transition écologique ?
09:19Qu'est-ce que vous répondez à Lamine ?
09:20La transition écologique aujourd'hui, telle qu'elle est mise en oeuvre par la commission de Bruxelles...
09:25Vous l'avez entendu dans sa question, accélérer, comment on fait pour accélérer ?
09:29C'est irréaliste.
09:31On dit aujourd'hui, l'enfer est pavé de bonnes intentions,
09:34je partage les intentions mais je n'en partage pas les moyens.
09:37Quand on dit aujourd'hui qu'à l'horizon 2035,
09:39ça m'a été confirmé par Gabriel Attal lorsque nous avons débattu ensemble,
09:42on va interdire la vente de véhicules neufs, de véhicules thermiques en France et partout en Europe,
09:49alors qu'on sait qu'aujourd'hui il y a des millions de Français qui n'arrivent plus à se chauffer,
09:53qui n'arrivent plus à se soigner, qui n'arrivent plus à se déplacer
09:56parce que le carburant est trop cher et qu'il y a 60% de taxes sur l'essence,
10:00qu'on sait qu'un véhicule électrique, ça coûte beaucoup plus cher,
10:02que le coût de réparation est 30% plus élevé qu'un véhicule thermique,
10:07je me dis que cette transition énergétique,
10:10telle qu'elle est mise en oeuvre dans le calendrier qui a été choisi,
10:13est irréaliste et c'est surtout un coup dur pour le pouvoir d'achat des Français
10:16qui se traduit aussi par l'augmentation des émissions.
10:19Mais Jordan Bardella, ça veut dire quoi ?
10:20Ça veut dire que c'est irréaliste la date de 2035
10:23ou c'est irréaliste de se fixer un objectif pour malgré tout,
10:27comme le demande la mine, accélérer sur la transition écologique ?
10:30On peut se fixer des objectifs mais qui ne soient pas des objectifs dogmatiques,
10:33qui soient basés sur la science, sur la raison.
10:35Je vous donne un exemple très simple, nos partenaires américains,
10:37à l'horizon 2040, dans leur volonté de réduire la part des moteurs thermiques,
10:41ils intègrent les véhicules hybrides.
10:42Résultat, en France, ça désorganise totalement la filière automobile
10:48et cette filière automobile est déjà en très grande difficulté.
10:50Nous en produisions environ un million au début des années 2000.
10:53La filière automobile, il faut être honnête, Jordan Bardella, vous le savez,
10:56en effet, il y a deux ans, elle disait comme vous,
10:57mais depuis que la loi est passée et que cet objectif de 2035 a été gravé dans le marbre,
11:02ils disent, pitié, ne changez plus.
11:04Depuis qu'un certain nombre de patrons ont fait affaire avec la Chine,
11:06je ne vais pas mentionner de noms, mais évidemment que ça a un petit peu évolué.
11:10Mais il n'en reste pas moins que l'agenda qui a été choisi est contre-productif.
11:13Je vous donne un autre exemple.
11:14Ça veut dire quoi, ça ?
11:14Je vous donne un autre exemple.
11:15Non, mais ça veut dire quoi, ça ?
11:16Ça veut dire quoi ?
11:17Ça veut dire qu'en fait, ils ont trahi l'esprit, ils vont acheter des voitures chinoises.
11:22Ça veut dire que les gens qui nous dirigent sont des dogmatiques, ce sont des fanatiques
11:26et que l'écologie qui se fait sans les gens, l'écologie qui se fait sans le peuple
11:30et qui pèse sur le pouvoir d'achat de millions de Français
11:32qui, aujourd'hui, n'arrivent même plus à se déplacer dans les campagnes
11:34parce que le carburant est trop cher, je n'en veux pas.
11:37Sur la stratégie de la ferme à la fourchette.
11:39Le bonus écologique, vous le savez, a été modifié en Europe
11:42pour que désormais, il privilégie les voitures françaises ou européennes.
11:45Sur la stratégie de la ferme à la fourchette,
11:47qui est la déclinaison agricole de cette transition énergétique du Green Deal au niveau européen.
11:51Elle va aboutir à quoi ?
11:52C'est une multiplication de normes qui pèse sur nos agriculteurs
11:55qui ont été des milliers à dénoncer ces normes dans les rues du pays il y a quelques semaines,
11:58il faut s'en souvenir.
12:00Résultat de cette inflation de normes, nos agriculteurs vont moins produire.
12:04Ça va créer les conditions d'une décroissance agricole, de la baisse du nombre de cheptels.
12:07Ça a été confirmé, avéré par des études publiques européennes, américaines.
12:13Résultat, on va se rendre dépendant des importations.
12:16Or, moi, je dis une chose sur l'écologie.
12:17L'écologie est l'un des plus grands défis que va devoir affronter notre génération
12:21à cause du réchauffement climatique.
12:23Un tiers des émissions carbone de l'Union européenne
12:25et la moitié des émissions de CO2 de la France sont liées à nos importations.
12:29Donc, si on veut faire du bien à l'environnement, si on veut faire du bien à la planète,
12:32il faut relocaliser, il faut réindustrialiser
12:34et il faut libérer en France toutes les contraintes qui pèsent sur la croissance.
12:38Moi, je ne me résous pas à ce que la France et l'Europe soient le supermarché du monde,
12:42qu'on soit uniquement un continent de consommateurs.
12:44Je pense qu'on a des talents, on a une industrie qui est formidable.
12:47Il faut refaire de la France un pays de producteurs.
12:50Et pour cela, il faut évidemment une énergie pas chère et décarbonée, c'est le nucléaire.
12:54Il faut un agenda environnemental qui soit un agenda réaliste.
12:58Il faut simplifier l'économie française, arrêter cette surtransposition de normes européennes
13:02qui, aujourd'hui, empêchent nos entreprises, nos agriculteurs de travailler.
13:08Il faut surtout respecter les Français.
13:10Je défends aussi une chose très simple, c'est le patriotisme économique.
13:13Je pense que tous ceux qui produisent sur le sol français,
13:16toutes les entreprises qui produisent sur le sol français avec de l'emploi français,
13:19doivent être prioritaires dans les marchés publics.
13:21Emmanuel Macron dit que si vous arrivez au pouvoir, au Parlement européen,
13:26vous et vos alliés, nous ne serons pas soignés.
13:29Si demain, la France envoie une très grande délégation d'extrême droite
13:31et si d'autres pays le font, alors nous n'aurons pas les vaccins comme nous avons pu les avoir.
13:38Vous croyez que c'est sérieux ?
13:39Non, vous n'y croyez pas à ça ?
13:40Quand on est le président de la 6 ou 7e puissance économique mondiale,
13:45qu'on a eu des milliers d'agriculteurs dans les rues du pays,
13:49qu'il y a de plus en plus de Français qui sont en colère, inquiets de la politique du gouvernement,
13:55que la sécurité n'est plus assurée en France,
14:02est-ce que vous croyez qu'il est sérieux qu'un président de la République
14:04prenne la parole aux 20 heures de TF1 et de France 2,
14:08la veille d'une élection historique comme les élections européennes,
14:11pour lui-même donner à 15% et accuser son opposition,
14:14qui est aujourd'hui donnée à 33% dans les sondages ce matin,
14:17et d'expliquer que s'ils arrivent au Parlement européen,
14:19on va vacciner les gens avec de la chloroquine ?
14:22Est-ce que c'est sérieux ?
14:24Mais est-ce que vous auriez été en mesure d'acheter, de peser sur le marché des vaccins
14:30si, en effet, il n'y avait pas une grande force européenne ?
14:33Mais on a produit des vaccins en France.
14:35Non mais Europe, je vous dis d'Europe.
14:37Madame, on a commandé des vaccins d'abord.
14:39Si on ne se mettait pas tous ensemble pour les acheter, vous pensez qu'on aurait réussi ?
14:41Moi, je ne suis pas là pour faire de la politique dans le rétroviseur.
14:43Mais on a acheté des vaccins.
14:45C'est quand même important de se dire, face à une situation comme celle-là.
14:47L'Europe a commandé des doses en quantité innombrable,
14:50dont certains, on n'a pas su quoi en faire et on les a payés beaucoup plus cher.
14:54Il y a des plus petits pays, comme Israël par exemple,
14:56qui sont des États-nations et qui ont réussi à avoir des vaccins moins chers
15:00et les avoir beaucoup plus vite.
15:00Mais enfin, je ne vais pas refaire l'histoire de l'Union européenne.
15:02Sur l'immigration aussi, si vous arrivez au pouvoir,
15:06et pourtant c'est effectivement l'un des axes de votre campagne,
15:08ce serait impossible de maîtriser les flux migratoires.
15:12Il dit si vous avez demain l'extrême droite,
15:14qui a une minorité de blocage en Europe face à l'immigration clandestine que nous subissons,
15:18vous n'aurez plus les textes qui nous protègent,
15:20parce qu'ils croient à la réponse nationaliste et pas européenne.
15:24Mais attendez, monsieur Macron, il a les pires résultats migratoires de toute la Ve République.
15:29Il n'y a jamais eu autant de gens qui sont rentrés dans notre pays.
15:32Et il devrait s'intéresser, monsieur Macron,
15:35plutôt que de faire de la popole aux souffrances
15:38qu'inflige la politique d'immigration aujourd'hui
15:40à nos concitoyens dans d'innombrables territoires.
15:42Il y a des millions de Français, madame, dans notre pays
15:45qui ne reconnaissent plus la France,
15:46qui parfois ont le sentiment de se sentir étrangers dans leur propre pays
15:50et qui ne comprennent pas qu'alors qu'ils ont de plus en plus de mal
15:52à se soigner, à se chauffer, à se loger,
15:54on fasse venir des milliers de personnes chaque année dans notre pays
15:57à qui on offre, par exemple,
15:58toute la palette de soins gratuite avec l'aide médicale.
16:01C'est ça que les Français ne comprennent pas.
16:03Mais non seulement nous aurons les outils,
16:05nous nous en doterons, mais en plus, nous en avons la volonté.
16:07Et je veux dire aux Français qui nous écoutent
16:09que ce qu'a organisé Emmanuel Macron au niveau européen,
16:12ce pacte migratoire pour les migrations,
16:14il prévoit, le pacte européen pour les migrations, pardon,
16:16il prévoit précisément la répartition obligatoire des migrants.
16:19Ce n'est pas un pacte pour l'immigration.
16:21C'est un pacte pour l'immigration.
16:22C'est un pacte asile-immigration.
16:24Alors un pacte pour l'asile et pour l'immigration.
16:27Permettez-moi d'en faire cette réinterprétation
16:29parce que précisément, il prévoit que les gens
16:31qui arrivent aux portes de l'Union européenne
16:33soient répartis de manière obligatoire dans les Etats membres.
16:36Et pour les Etats membres qui refusent cette immigration
16:38obligatoire du fait accompli,
16:40ces Etats membres se voient infliger des sanctions financières.
16:43Donc je suis en désaccord avec cette immigration obligatoire.
16:46Moi, je veux arrêter l'immigration.
16:48Je veux que dimanche, les Français votent pour des eurodéputés
16:50qui arrêteront les flux migratoires
16:52parce que nous n'avons plus aujourd'hui
16:53les moyens d'accueil à l'immigration supplémentaire.
16:55Donc j'aurai non seulement les outils, la volonté,
16:58je défends la double frontière, c'est-à-dire la possibilité
17:00de contrôler l'immigration non plus seulement en France
17:02mais aussi au niveau européen
17:04en refoulant de manière systématique les bateaux de migrants
17:06qui arrivent sur nos côtes, je souhaite traiter l'asile
17:08dans les ambassades et consulats des pays de départ
17:10et je souhaite que notre pays cesse d'être un guichet social
17:12pour les peuples du monde entier,
17:14considérant qu'aujourd'hui, notre système social
17:16est une pompe aspirante pour l'immigration
17:18du monde entier.
17:20L'Ukraine, Jordan Bardella, on a bien compris
17:22que vous étiez défavorable à tout
17:24élargissement de l'Union européenne,
17:26y compris à l'Ukraine.
17:28Emmanuel Macron qui annonce
17:30la cession de Mirage 2000
17:32à l'Ukraine qui lui permettront
17:34de protéger son sol
17:36et son espace aérien.
17:38Est-ce que vous y êtes favorable ?
17:40Je pense que c'est un peu plus complexe
17:42que cela pour une raison très simple,
17:44c'est que moi j'ai une ligne rouge.
17:46Cette ligne rouge,
17:48c'est l'envoi de matériel militaire
17:50à l'Ukraine qui pourrait permettre
17:52de frapper directement
17:54le territoire russe. Pourquoi ?
17:56Parce que la Russie est une puissance nucléaire
17:58et que je suis convaincu que le jeu dangereux
18:00auquel est en train de se livrer Emmanuel Macron
18:02pour instrumentaliser le conflit
18:04russo-ukrainien pour sa campagne électorale
18:06à des fins électoralistes
18:08nous fait peser un risque d'escalade.
18:10Parce qu'il y aura aussi des avions
18:12notamment américains
18:14et des avions américains qui étaient jusqu'à présent
18:16sur d'autres pays.
18:18D'abord pour rentrer dans l'intimité
18:20du matériau qui est envoyé, mais les F-16 pour l'instant
18:22ne sont pas opérationnels.
18:24Donc moi je pense qu'il utilise ses annonces
18:26pour instrumentaliser le conflit
18:28à quelques heures de la fin de la campagne.
18:30Moi j'ai toujours eu une position extrêmement claire
18:32soutenir l'Ukraine, éviter l'escalade.
18:34Ce que veut simplement dire Jordan Bardella
18:36c'est que quand la Pologne envoie aussi
18:38des avions à l'Ukraine, vous ne l'accusez pas
18:40elle de faire de la campagne politique.
18:42Eh bien écoutez, allons au bout.
18:46J'ai entendu le président de la République
18:48il n'a pas répondu d'ailleurs sur ce point.
18:50Je vous réponds que c'est beaucoup plus complexe que là
18:52et que ça n'est pas clair.
18:54Et mettre l'hypothèse d'envoyer des soldats de l'armée française
18:56ou des instructeurs sur le territoire ukrainien.
18:58Si demain, et je ne le souhaite évidemment pas,
19:00l'un de ces instructeurs ou l'un de ces soldats
19:02de l'armée française devait être ciblé
19:04voire abattu par la Russie, que se passerait-il ?
19:08Est-ce que la France resterait sans voix
19:10et ne répondrait pas, ou est-ce que la France
19:12entrerait en conflit direct armé
19:14avec une puissance nucléaire comme la Russie ?
19:16Est-ce que ça veut dire, Jordan Bardella,
19:18que c'est une manière de rentrer en guerre ?
19:22Ou que demain, si un de nos soldats
19:24était tué par la Russie
19:26sur le sol ukrainien, il faudrait que la France
19:28automatiquement rentre en guerre ?
19:30Emmanuel Macron prend ce risque.
19:32Moi, je ne le prends pas.
19:34Marine Le Pen ne le prend pas.
19:36Et je crois qu'il y a des millions de Français
19:38qui sont extrêmement inquiets d'entendre
19:40un président de la République
19:42vouloir être le chef de guerre de l'Europe
19:44et mettre l'hypothèse
19:46d'envoyer des soldats de l'armée française
19:48combattre en Ukraine contre la Russie.
19:50Il y a des millions de Français, madame,
19:52qui sont extrêmement inquiets d'entendre
19:54le président de la République émettre l'hypothèse
19:56dans le cadre d'une Europe fédérale,
19:58d'une armée européenne de défense
20:00et d'un partage de notre arme nucléaire
20:02avec nos partenaires européens.
20:04Donc, le soutien à l'Ukraine, oui, bien sûr,
20:06mais de grâce, nous sommes européens,
20:08nous savons de par l'histoire ce que veut dire
20:10le terme escalade sur notre continent
20:12et soyons extrêmement prudents
20:14d'escalade. La guerre est un sujet sérieux
20:16qui nécessite de la raison et une très grande maîtrise.
20:18Je précise que Volodymyr Zelensky
20:20sera tout à l'heure face
20:22aux députés français
20:24depuis l'Assemblée nationale.
20:26Merci, Jordan Bardella, d'avoir répondu à mes questions
20:28ce matin. Je rappelle que vous êtes tête de liste Rassemblement
20:30national aux élections européennes.
20:32Les élections, c'est dimanche. Rendez-vous
20:34pour la soirée électorale à vivre
20:36dès 18h sur
20:38BFM TV, aux côtés de Maxime Switek.
20:4018h, 22h,
20:42et sur RMC, ça se passera de 19h45
20:44à 20h45.
20:46Il est 8h53.

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