Direction Oradour-sur-Glane, dans le Limousin, 80 ans après le massacre de masse de la population par des SS allemands. Bilan effroyable de 643 morts. Cela s'est passé le 10 juin 1944., quatre jours après le Débarquement. La division SS Das Reich, qui remonte alors du Sud de la France pour se rendre en Normandie, s'arrête à Oradour et sème la terreur. Les hommes sont fusillés dans les granges, les femmes et les enfants dans l'église. Le village est incendié. Depuis, tout est mis en œuvre à Oradour faire vivre la mémoire du village martyr. Pour ne jamais oublier.
Regardez RTL Evènement avec Marie Guerrier du 07 juin 2024
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00:00RTL ÉVÈNEMENT
00:02Et événement ce matin, RTL vous emmène donc à Oradour-sur-Glane, à une vingtaine de kilomètres de Limoges.
00:08Oradour, symbole de l'Allemagne nazie, de l'horreur nazie aussi, puisque c'est là,
00:13quatre jours seulement après le débarquement, que les SS, qui remontaient du sud pour aller en Normandie,
00:19se sont arrêtés et ont semé la terreur.
00:22643 personnes complètement massacrées, toute une population.
00:26Les hommes fusillaient dans des granges, les femmes et les enfants dans une église, dans l'église du village.
00:31Tout a ensuite été incendié, c'était le 10 juin 1944.
00:35Bonjour Marie-Guerrier.
00:36Bonjour.
00:37A Oradour, tout est mis en œuvre pour que vive la mémoire du village martyre.
00:40Oui, et la guerre n'est même pas encore terminée quand le général de Gaulle fait le déplacement dans la région.
00:46Limoges a reçu la visite du général de Gaulle.
00:50Lui, celui-ci, s'est rendu tout près dans ce qui n'est même plus un village.
00:54Il décide que les ruines seront conservées en l'état, comme le racontent les actualités de l'époque.
00:59La France n'oubliera jamais Oradour-sur-Glane.
01:03Il faut conserver ces 11 hectares de ruines pour montrer aux générations d'après,
01:07ce sera le symbole des malheurs de la nation, comme l'a dit le général de Gaulle.
01:11Benoît Sadry est président de l'Association des Familles des Martyrs et adjoint au maire du nouveau village d'Oradour.
01:17Le soir du massacre, mon arrière-grand-mère sur sept petits-enfants, elle n'en avait plus qu'un.
01:21Elle a perdu une fille qui était bouchère sur la place du champ de foi.
01:25La mémoire des pierres à Oradour parle encore.
01:28Par exemple, dans l'église, c'est une scène de crime.
01:31Il y a quelques années, un procureur allemand est venu reprendre des empreintes balistiques.
01:35C'est tout l'intérêt de conserver ce site-là et de l'expliquer aux gens.
01:39D'une part, la conservation du village et son classement au titre des monuments historiques.
01:43Parallèlement, la reconstruction d'un nouveau village juste à proximité.
01:47C'est le symbole voulu par l'État.
01:49À côté du pire, il y aura le meilleur, donc il faut qu'on soit à côté.
01:52Et avant d'entrer dans les ruines marées, les visiteurs traversent d'abord le centre de la mémoire.
01:56Oui, un parcours préalable qui permet de se préparer à la visite.
02:00Babette Robert dirige le centre qui est aussi un lieu d'études et de recherches.
02:04Cette première étape permet aux visiteurs de comprendre que ce massacre de masse ne se produit pas par hasard.
02:13Donc il est important effectivement de les replacer dans ce contexte de la guerre pour que les gens puissent comprendre.
02:19Ici, nous sommes dans le passage qui mène au village martyr.
02:22C'est cette galerie des visages, les photos.
02:26Il n'y avait pas que des habitants d'Auradour qui étaient présents ce jour-là.
02:29Beaucoup aussi de réfugiés espagnols.
02:33Longtemps, on a parlé de 642 victimes et puis en fait 643 depuis 2022.
02:39La dernière victime reconnue morte à Auradour, c'est une femme espagnole de 74 ans.
02:45Comment a-t-elle été retrouvée ? Grâce au travail d'un chercheur espagnol.
02:50C'est grâce à tout cela que notre connaissance progresse.
02:54Le musée, les ruines, il y a aussi marées des artistes qui contribuent à entretenir la mémoire d'Auradour.
02:59Des peintres, des poètes, des musiciens.
03:01Un récouillement pour Auradour vient d'être joué pour la première fois dans l'église nouvelle.
03:05Une création du compositeur parisien Michel Bosque.
03:08Il est resté très marqué par sa visite du village martyr avec ses parents dans les années 70 lorsqu'il était enfant.
03:14Effectivement, quand j'y suis allé, j'en ai presque voulu à mes parents tellement j'ai trouvé ça traumatisant
03:18de voir l'état des ruines et tout ce que ça suppose de violence.
03:22C'est un village qui me parle terriblement.
03:30Il fallait que la musique puisse vraiment permettre de se recueillir.
03:35Et aussi que ça puisse essayer de consoler.
03:44L'interprétation a été confiée à de jeunes musiciens du conservatoire de Limoges comme Salomé qui joue du hautbois.
03:50Quand j'ai appris que c'était sur Auradour, je trouvais que c'était intéressant
03:53parce que c'est quelque chose dont on a besoin de parler, qu'on a besoin de transmettre.
03:57Je trouvais que c'était un beau projet.
04:00Les droits d'auteur cédés par le compositeur iront à la rénovation des ruines d'Auradour.
04:06Je vous le disais, ici même, le mois dernier, la Fondation du Patrimoine a lancé une collecte pour la préservation du village martyr.
04:12Merci beaucoup Marie Guerrier. J'ajoute qu'Emmanuel Macron et le président allemand se rendront à Auradour.
04:18Ce sera lundi pour une commémoration.