La cinquième étape du Critérium du Dauphiné, qui rejoignait Saint-Priest ce jeudi, a été neutralisée après une énorme chute collective. Une décision saluée par Mathis Le Berre (Arkéa-B & B Hotel), témoin privilégié de la course, dans L'Équipe de choc.
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00:00 Mathis Leber qui est avec nous en direct, un sorcière, un...
00:03 j'arrive même pas à le dire, un singe-cerf !
00:04 Merci Mathis d'être avec nous, c'est vraiment sympa de t'avoir.
00:08 On voulait vraiment avoir un témoignage au cœur du peloton
00:11 et toi avec un maillot distinctif en plus,
00:12 c'est vraiment sympa que tu sois avec nous, maillot du meilleur grimpeur.
00:16 Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu déjà quel est ton sentiment
00:19 juste après cette étape neutralisée aujourd'hui ?
00:26 Même devant, donc je pense que c'était vraiment la meilleure décision à prendre.
00:34 On a entendu le tout début de ton propos,
00:35 mais la meilleure décision à prendre parce que justement
00:38 il faut limiter maintenant ce genre de risque ?
00:40 La meilleure décision ?
00:43 Oui parce que voilà, on était trois devant
00:50 et il y a quelqu'un qui est de l'échelle tombée,
00:52 c'était vraiment dangereux et même après je ne descendais pas très très vite.
00:56 Et je suis parti deux fois à la faute,
00:59 donc non c'était la meilleure décision à prendre.
01:03 Mathis, justement dans ce contexte un petit peu,
01:05 est-ce que c'est des choses que tu sens de plus en plus importantes ?
01:08 Alors évidemment toi tu n'es encore pas novice parce que ça fait un moment déjà,
01:12 mais tu es encore jeune, tu as 23 ans,
01:14 donc voilà c'est des choses, nous c'est des questions que j'imagine
01:16 que tu as l'habitude de voir depuis que tu cours tout simplement.
01:20 Mais est-ce que tu sens vraiment le sujet de plus en plus important
01:23 depuis le début de la saison au niveau de la sécurité justement ?
01:25 Est-ce que tu sens qu'on prend énormément de précautions ?
01:30 Oui, de toute manière que ce soit l'organisation ou les coureurs,
01:35 tout le monde fait vraiment attention,
01:37 mais là ce n'était pas un problème de l'organisation ni des coureurs,
01:41 le problème c'était la route qui était très grasse
01:45 et c'est ça qui a causé les chutes.
01:48 Qu'est-ce qu'il y avait sur la route ?
01:49 C'était quoi, des plaques d'huile ?
01:50 Parce qu'il y a eu une des chutes qui intervient,
01:52 on voit que ça apparaît être en ligne droite.
01:54 Qu'est-ce qu'il y avait sur la chaussée ?
01:57 Non rien, c'était vraiment juste du gasoil je pense dans chaque virage
02:04 et il n'y a pas dû y avoir de pluie depuis un moment
02:07 et c'est ça qui a causé les chutes.
02:09 Chaque virage, ça glissait exactement pareil.
02:12 J'ai cru comprendre que c'était un peu comme ça depuis le début de l'étape.
02:15 Il y a vraiment eu des moments où vous avez fait attention,
02:17 j'imagine que toi aussi devant finalement,
02:19 tu voulais des points en plus pour la montagne,
02:20 mais vous avez fait vraiment attention très rapidement en fait, très tôt.
02:24 Oui, j'ai prévenu l'équipe de Bonheur que c'était très glissant,
02:29 mais en fait, c'est passé toute l'étape comme ça,
02:35 que ce soit du kilomètre 60 jusqu'à la fin.
02:39 Comment ça se passe dans ces cas-là ?
02:40 Est-ce que vous en parlez par exemple entre vous dans le peloton, dans les échappées ?
02:44 Est-ce que vous vous dites des choses ?
02:45 Est-ce que vous vous dites de faire attention ?
02:46 Est-ce que c'est des choses qu'on s'échange en tant que coureurs, même concurrents ?
02:51 Oui, que ce soit avec mon équipe,
02:55 je préviens mes coéquipiers tout de suite que ça glisse,
02:57 et même entre les coureurs qu'on était devant, qu'il fallait descendre doucement.
03:04 Et même le gars d'une X a pris peur après,
03:07 donc forcément on s'est retrouvé 8 à 2, mais c'était vraiment dangereux.
03:13 Il s'est laissé décrocher en effet.
03:16 C'est ça aussi, c'est qu'il peut y avoir des incidences dans la course en fait,
03:18 si les décisions ne sont pas prises ensuite par les instances.
03:21 De toute façon, il y a des décisions prises par les coureurs.
03:23 Il y en a une. Bertrand Latour, encore une question pour toi.
03:26 Oui, ça fait plusieurs fois depuis le début de saison que des courses sont neutralisées,
03:31 indépendamment de la situation du jour, qui a a priori est liée à la route.
03:34 Donc on a la réponse, mais est-ce que tu as des pistes de réflexion
03:39 pour que, je ne sais pas, soit le matériel change, soit les mentalités changent,
03:44 soit les organisateurs prennent des décisions différentes ?
03:47 Mais j'ai l'impression qu'on arrête de plus en plus souvent les courses,
03:50 donc ça pose… Je comprends qu'il ne faut pas vous envoyer au feu,
03:54 mais c'est un sport dangereux, on le sait.
03:57 Il y a des droits de télé également, il y a des diffuseurs.
03:59 Comment tu appréhendes ça ?
04:01 En fait, je pense qu'il y a beaucoup de choses.
04:06 Les sprinters, aujourd'hui, je pense qu'ils voulaient la victoire.
04:10 Donc forcément, il y a peut-être eu des risques de prix pour rentrer sur l'échappée.
04:16 Et chacun défend un peu son truc aussi.
04:20 Donc je pense que les coureurs, dans l'ensemble, sont quand même très attentions.
04:25 Il y a quelques individualités peut-être qui descendent plus vite que d'autres,
04:29 des personnes qui sont plus à l'aise et d'autres moins.
04:32 Et c'est ça qui fait que ça peut créer des chutes.
04:37 Et voilà, après, aujourd'hui, s'il n'y avait pas grand-chose à faire,
04:43 en fait, ça glissait comme ça partout.
04:45 Et c'est comme ça.
04:47 Merci Mathis.
04:48 Je te souhaite d'aller chercher d'autres points demain.
04:51 Tu repars à l'avant, j'imagine ?
04:53 Oui, merci. Je vais voir.
04:55 Je vais réfléchir avec l'équipe.
04:58 Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
04:59 Merci pour ce témoignage.
05:00 C'était important qu'on ait aussi le sens dans le peloton.
05:03 Merci Mathis Leber et l'équipe Arkea BNB Hotel.