Les entreprises du médicament (Leem) ont présenté mardi 4 juin un nouveau plan d'actions sur trois ans pour lutter contre la surconsommation de médicaments. Près de la moitié des plus de 65 ans prend au moins cinq médicaments différents par jour, selon des données de l'Assurance maladie. Et 14% en prennent même plus de dix.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Éco, Nicolas, comment consommer moins de médicaments ? Le LEM, c'est le syndicat des laboratoires pharmaceutiques, lance une campagne. Qui dit quoi ?
00:05 Il y a trois pistes. D'abord, on va s'adresser aux personnes âgées, qui sont les premières sources de consommation de médicaments.
00:11 Ce n'est pas très surprenant. C'est ce qu'on appelle la polymédication. Il y a des chiffres qui, à l'occasion de cette campagne...
00:16 Alors, c'est pour informer les personnes âgées. Les 65 ans, plus de 65 ans en moyenne, c'est trois médicaments par jour.
00:22 La moitié des plus de 65 ans prennent cinq par jour. 14 % des plus de 65 ans en France prennent plus de 10 médicaments par jour.
00:31 Cette polymédication est à l'origine de plus de 8 % des hospitalisations tous les ans liées à des effets secondaires.
00:37 Ça représente quelque 200 000 hospitalisations. Dans ce premier relais de la campagne du LEM, il y a aussi l'idée de lancer ainsi un service de formation en ligne
00:46 destiné aux médecins qui sera opérationnel en septembre. Le deuxième axe, ce sera en janvier 2025.
00:52 Là, il s'agira de lancer une nouvelle campagne de com' pour lutter contre la surconsommation d'antibiotiques, précisément les antibiotiques.
00:58 Et le troisième volet interviendra dans le courant de l'année 2025. Et là, il s'agira de lutter contre le gaspillage des médicaments,
01:06 sachant que le LEM ne peut pas tout faire. La loi interdit aujourd'hui aux pharmaciens...
01:10 Enfin, oblige plutôt les pharmaciens à détruire les boîtes de médicaments qui sont rapportées par les clients.
01:14 L'objectif, c'est bien de réduire la consommation de médicaments en France, parce qu'a priori, quand on prend des médicaments, c'est qu'on est malade.
01:19 Oui, mais on a été champion pendant pas mal d'années. On est plus champion. On est numéro 2 depuis 2018.
01:24 Devant qui ? L'Allemagne, pays qui devient une sorte d'EHPAD européen tellement le pays vieillit. Donc, c'est quand même pas extraordinaire.
01:31 Donc, il faut réduire cette consommation. Ce qui est assez original, c'est de voir que c'est le syndicat des vendeurs de médocs qui fait une campagne pour en vendre moins.
01:37 Enfin, le gouvernement a exigé cette campagne parce qu'il y a une relation un peu particulière sur le médicament en France avec les pouvoirs publics
01:43 qui encadrent et administrent absolument tout. Alors, le LEM a essayé de chiffrer les économies que l'on peut attendre de cette campagne de communication.
01:49 Juste cette campagne. 300 millions d'euros dans la lutte contre la polymédication, 50 millions d'euros dans la lutte contre la consommation excessive d'antibiotiques
01:59 et 73 millions d'euros en réduisant le gaspillage. C'est peu, ces montants d'économie. J'ai regardé au total, l'assurance maladie, tous les ans, rembourse 20 milliards à peu près de médicaments.
02:09 D'ailleurs, dans l'eau, je peux vous citer le Doliprane. Le simple Doliprane prescrit et remboursé, ça coûte 200 millions d'euros tous les ans.
02:14 - Mais t'as dit prescrit, Nicolas. Ces médicaments consommés, ils sont d'abord prescrits. Donc, c'est pas aussi la faute des médecins ?
02:18 - Alors, effectivement, ça crève les yeux. On se dit « qui fait qu'on a beaucoup de médicaments ? » Le médecin. C'est pour ça qu'hier aussi, et là, c'est plus lourd,
02:27 il y a eu une nouvelle convention de 5 ans signée entre l'assurance maladie et les médecins. Ils ont obtenu une hausse de la consultation.
02:33 La consultation chez les généralistes passe à 30 euros. Elle pourra aller jusqu'à 60 euros chez un spécialiste. Et en contrepartie de cette hausse de la rémunération des médecins,
02:40 on leur donne des objectifs de réduction de prescription. Prescrire moins de médicaments, moins d'examens, moins d'arrêts maladie, moins de transports sanitaires.
02:49 Après, on verra le résultat de cette incitation à prescrire moins. Le patient aussi, il a une forme de responsabilité. Sans le savoir, il y a un réflexe un peu culturel dans notre pays.
02:58 Tu vas chez le médecin, tu pars sans ordonnance, t'as l'impression qu'il n'y a pas eu de consultation. Et ça, ce n'est pas comme ça dans tous les pays.