• il y a 6 mois
Jean Pivain avait 14 ans lors du Débarquement en Normandie. 80 ans après, il revient sur sa journée du 6 juin, sa rencontre avec des soldats américains et lorsqu’il a vu l’ampleur des destructions dans le département de la Manche.

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Transcription
00:00 Notre professeur quand il est arrivé, il m'a dit "Bonjour mes enfants, j'ai une grande nouvelle à vous annoncer,
00:05 les anglais ont débarqué sur l'école du Calvados".
00:07 Je m'appelle Jean Pivin, je suis né en 1930 et en 1944 j'avais 14 ans.
00:12 J'habitais à Cherbourg dans le quartier de la guerre maritime.
00:14 En 1943, les allemands considéraient Cherbourg comme une ville interdite
00:18 et toute personne qui n'avait pas une fonction dans Cherbourg devait quitter.
00:23 J'avais 13 ans et nous sommes partis avec armée bagage et nos professeurs, on a été évacués à Saint-James.
00:32 En l'année du 5 au 6 juin, nous avons entendu un bruit anormal d'un trafic d'avion qui était un petit peu anormal.
00:41 On était là-dessus et le matin j'avais un cours de maths.
00:46 Notre professeur quand il est arrivé, il m'a dit "Bonjour mes enfants, j'ai une grande nouvelle à vous annoncer,
00:52 les anglais ont débarqué sur l'école du Calvados".
00:55 Alors tous les enfants ont dit "Oh oh oh, notre professeur nous a dit oh oh oh".
00:58 "Dude, calme, calme, je vous rappelle que ce matin on a une composition de maths".
01:01 Donc le jour du 6 juin, j'ai fait une composition de maths.
01:05 Fin juillet, nos professeurs ont eu peur si vous voulez, quand la guerre allait se rapprocher de Saint-James,
01:12 avec les 150 enfants, on était répartis dans les fermes tout autour de Saint-James.
01:17 Donc je me suis retrouvé à Argouche chez M. et Mme Joseph Doguet dont j'ai un souvenir merveilleux.
01:22 Et que les américains sont arrivés, M. Doguet m'a dit "Faut fêter ça".
01:25 Il m'a donné une bouteille de Calvados et il m'a dit "Tu vas aller faire la tournée de tous les américains".
01:29 Donc j'ai jeté mon petit verre, j'en faisais, et j'ai eu ce jour-là au moins 50 ou 60 "Good, yes, good, good".
01:36 C'était marrant.
01:37 Quand il y a le 6 juin, à partir du 8 juin, nous n'avons plus aucune communication.
01:42 On ne savait rien du tout, on ignorait tout, on était pendant deux mois sans avoir aucune nouvelle de ce qui se passait.
01:49 Et donc quand on est venu nous rechercher, que nous avons été libérés, et qu'un quart venait de Cherbourg pour nous rechercher,
01:56 c'est là qu'on était tous surpris parce que quand on a remonté tout le département,
02:01 on est tous tombés sur avranches en ruines, coûtances en ruines.
02:06 Mais au fur et à mesure qu'on avançait, c'était laissé, c'était comme l'ail du puits, Saint-Sauveur, Wallogne.
02:13 On est rentrés sur Cherbourg par Octoville et quand on arrive sur les hauteurs d'Octoville,
02:17 qu'on a perçus Cherbourg qui était noir de bateau et la gare maritime qui était démolie, qui n'avait plus de baie froide,
02:24 bon ben ça nous a surpris.
02:27 Les combats dans Cherbourg n'ont duré que deux ou trois jours, c'est tout.
02:31 Il y a eu quelques bombardements, mais c'était surtout les explosions, la destruction du port
02:36 qui avait saoulé les toitures des maisons.
02:38 Ma maman, quand je suis arrivé, m'a dit "bon ben la maison, la toiture n'a pas résisté à l'explosion de la gare maritime".
02:44 Donc on est parti, je suis parti habiter chez mes parents à Donneville, donc on va s'en aller à Donneville.
02:50 Donc je suis parti chez mes grands-parents quand je suis arrivé à Cherbourg.
02:52 Et en 1945, on est rentrés définitivement à Cherbourg.
02:55 *musique*
02:58 Bye !

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