Après plusieurs jours de chaos, Samuel Eto'o, le président de la Fédération camerounaise de football, a finalement accepté de donner les clés de l'équipe nationale au Belge Marc Brys, à la suite d'un énième retournement de situation. Un aveu d'échec pour l'ancien capitaine des Lions ?
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00:00 Ça y est, c'est enfin terminé.
00:04 L'affaire camerounaise a trouvé un épilogue avec le maintien de Marc Brice comme sélectionneur
00:10 du Cameroun.
00:11 Mais au bout d'un conflit absolument invraisemblable, on va vous expliquer.
00:16 Vous avez vu notamment cette vidéo où Samuel Leto prend en partie le membre du ministère
00:25 et après son entraîneur en lui disant que si tu franchis cette porte là, tu ne seras
00:31 plus sélectionneur.
00:32 Parce que si vous ne restez pas, je suis obligé d'interroger mon comité exécutif.
00:35 N'oubliez pas, en tant que footballeur, vous ne pouvez jamais me parler.
00:39 Donc maintenant je suis le président.
00:41 Vous ne me parlez pas comme ça.
00:42 Vous vous asseyez et vous travaillez.
00:45 Arrêtez un peu ce bordel.
00:46 Il est temps d'arrêter ce bordel.
00:47 Il a franchi la porte, il n'est pas resté travailler, il est sélectionneur.
00:51 Que s'est-il passé ?
00:52 C'est simplement un conflit incroyable entre une fédération représentée par Samuel
00:57 Leto, fils, président, et le ministère des sports représenté par Narcisse Moëlle-et-Combie.
01:03 Une sorte de guerre qui s'est ouverte, chacun voulant absolument avoir la mainmise sur le
01:08 staff des Lyon.
01:09 La logique voulait évidemment que ce soit la fédération qui ait la possibilité de
01:13 nommer son sélectionneur.
01:14 Mais le ministre qui avait une dent contre Leto depuis des années a voulu absolument
01:18 imposer ses vues et a nommé Marc Brice comme sélectionneur.
01:21 Alors du côté de Leto, qu'est-ce qui s'est passé ?
01:23 Au départ, on n'a pas voulu de Brice.
01:25 Ensuite, on s'est dit, je vais peut-être être obligé de faire avec.
01:27 Et avant-hier, lors d'une réunion à la fédération, Brice n'a pas voulu rester
01:31 avec Leto.
01:32 Il a carrément viré.
01:33 Il a décidé de se passer de Marc Brice.
01:35 Donc on s'est retrouvé hier avec un sélectionneur nommé par le ministère et du côté de la
01:40 fédération, plus personne.
01:42 Alors qu'a fait Leto ?
01:43 Il a nommé son propre staff, un staff de trois personnes.
01:46 Là, on s'était dit, ça y est, c'est une nouvelle guerre.
01:48 Vous avez un staff d'un côté, un autre staff de l'autre.
01:50 Qui va être sur le banc contre le Cap Vert ?
01:52 Premier match éliminatoire Coupe du Monde 2026.
01:54 Et bien, comme au Cameroun, la plupart des gens qui travaillent pour les fédérations
01:58 sont des fonctionnaires.
01:59 Quelle a été la réplique du ministère des Sports ?
02:00 Très simple.
02:01 Il a dit, puisque c'est comme ça, les adjoints qui sont en poste, qui travaillent pour le
02:06 ministère, sont tout simplement mutés ailleurs, à plus de 800 kilomètres de Yaoundé.
02:10 Donc d'un seul coup, décret, vous partez à 800 kilomètres de la ville.
02:14 Imaginez, ces deux adjoints qui disent, on ne va pas partir comme ça.
02:17 En plus, c'est au moins 13 heures de route, dans des conditions très compliquées, laissant
02:20 toute leur famille.
02:21 Donc, inévitablement, c'était une manière aussi d'imposer à ces adjoints de ne pas
02:25 travailler avec Samuel Eto'o.
02:27 Voyant ça, le sélectionneur nommé, qui lui est retraité, donc n'avait pas ce problème-là,
02:31 il a subi de telles pressions qu'alors qu'il devait donner une conférence de presse pour
02:35 nommer ses 26 joueurs, il a carrément abandonné l'affaire, en laissant tomber, en disant
02:39 non, je ne peux pas, je vais démissionner d'un poste que finalement, je n'ai jamais
02:42 eu.
02:43 Donc Eto'o, devant le fait accompli, a bien compris que là, ce serait très difficile
02:47 de passer en force.
02:48 Et c'est ce qui est important au Cameroun, à un moment, l'État a fait savoir qu'il
02:52 avait des considérations.
02:53 Une fois que ça vient du très haut niveau de l'État, là, on ne peut plus rien faire,
02:57 plus rien dire.
02:58 Il n'était pas question du tout pour Eto'o de s'opposer.
02:59 Donc, Kafe Eto'o, qui avait viré Brice deux jours plus tôt, il l'a convoqué à la Fédération
03:04 pour une réunion de travail, en quelque sorte, et il l'a adoubé devant tout le monde, avec
03:08 un membre du ministère, d'ailleurs, à ses côtés, qui, d'ailleurs, a expliqué, en
03:12 gros, que c'était le diable qui était rentré, mais tant que tout le monde avait chassé
03:15 le diable et que tout le monde pouvait travailler ensemble, main dans la main, dans un moment
03:19 de réunion pacifique assez incroyable, puisque deux jours plus tôt, c'était une guerre
03:23 atomique qu'il y avait eue à la Fédération.
03:25 Aujourd'hui, Marc Brice peut s'asseoir sur le banc des Lyons.
03:29 Du côté d'Eto'o, évidemment, ce n'était certainement pas son choix.
03:31 Alors, qu'est-ce qu'il va faire ? Il va tenter de passer sur un staff qui sera un peu mixte,
03:35 où il pourra mettre aussi des hommes à lui.
03:37 Mais voilà, on s'est retrouvé dans cette configuration aujourd'hui.
03:39 Ça a été imposé par l'État, il ne faut pas se mentir.
03:42 C'est au haut niveau de la nation qu'il a été décidé qu'on mettait fin à la
03:46 récréation, qu'enfin le Cameroun aurait un sélectionneur.
03:49 Ce sera Marc Brice, le sélectionneur qui au départ était celui du ministère, évidemment.
03:52 Mais c'est Marc Brice qui s'asseoiera contre le Cap Vert, puis contre l'Angola pour les
03:57 éliminatoires Coupe du Monde 2026.
03:58 Attention, ça ne va pas être simple pour lui.
04:00 Deux matchs difficiles.
04:01 Et si ça se passait mal contre le Cap Vert, je pense qu'on pourra reparler encore de ce
04:04 qui va se passer, parce que ça sortit de stade pour être houleuse.
04:07 [Musique]