Ils ont planché depuis le mois de décembre sur l'histoire d'un vétéran "oublié" de la Seconde Guerre mondiale. Plus de 400 élèves normands se sont retrouvés ce mardi au Mémorial de Caen pour la restitution de l'Opération Vétérans, menée en partenariat avec France Bleu et l'académie de Normandie.
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00:00:00Bonjour à tous. On est vraiment ravis, avec Cédric, de vous accueillir aujourd'hui au
00:00:05sein de ce mémorial, un endroit riche de sens, riche de symboles pour cette grande
00:00:10réunion de restitution de cette grande et belle opération qu'on a imaginée il y a
00:00:14quelques mois. On était un peu fous, il faut le dire, quand on l'a imaginée, certains
00:00:18nous l'ont dit, mais on est très contents d'être ici aujourd'hui devant vous tous
00:00:22parce que cette opération, on l'a vraiment montée pour vous et avec vous. On l'a montée
00:00:26dans une logique de journaliste que nous sommes, d'historien qu'on est allé chercher, je pense
00:00:33à beaucoup d'historien, à beaucoup de structures historiques associées dont on va reparler
00:00:37pendant cette restitution, en se disant après tout, il n'y a pas que ces 180, 200 vétérans
00:00:45qu'on va voir dans quelques jours maintenant, d'ici une dizaine de jours sur les plages
00:00:48du débarquement le 6 juin, il n'y a pas que ces stars-là, il y en a d'autres, des plus
00:00:52petits, des plus anonymes et une énorme majorité de plus anonymes auxquels il faut
00:00:57rendre hommage. Alors on a pensé à vous pour leur rendre hommage et franchement on
00:01:01s'est dit que c'était plutôt bien fait à l'écoute de vos podcasts, on va en reparler
00:01:04tout au long de cette restitution et on s'est dit que c'était bien résumé le fait que
00:01:10la grande histoire avec un grand H se fait avec des petites histoires, des histoires
00:01:15d'hommes, des histoires d'hommes, 13 hommes et 2 femmes que vous avez vraiment raconté
00:01:21admirablement dans ces podcasts et donc la finalité c'est aujourd'hui cette réunion
00:01:26de restitution qui nous réunit dans ces deux amphithées du Mémorial, Cédric.
00:01:30L'opération Vétérans, elle a débuté en début d'année scolaire, donc dans 15 classes
00:01:36de la région Normandie, dans les 5 départements de Cherbourg à Évreux et de Rouen à L'Aigle,
00:01:4315 classes, ça fait 75 jours de travail pour nos journalistes si on met tout en cumulé
00:01:48si vous faites le compte ça fait 2 mois et demi de travail complet, c'est 15 épisodes
00:01:52donc 15 vétérans, 15 cars aussi pour vous amener aujourd'hui, bref c'est beaucoup de
00:01:58chiffres cette opération Vétérans mais vraiment quand on voit là vos visages devant nous
00:02:03ben on est quand même très fiers.
00:02:04On est très fiers, alors vous avez parlé de chiffres, je vais vous en confier un, à
00:02:08notre part c'était 8, 8 classes et puis va savoir pourquoi, il y a eu une sorte de sur-enchaire
00:02:13dû à certaines personnalités que je ne citerai pas ici et finalement on est arrivé
00:02:16à 15 classes, on a eu ce grain de folie d'arriver à 15 classes et de réussir à faire cette
00:02:23grande opération dans toute la Normandie, nos partenaires y tenaient, on y tenait aussi,
00:02:27ça avait du sens pour les 3 locales de France Bleue, France Bleue Normandie à Caen, France
00:02:30Bleue Normandie à Rouen, France Bleue Cotentin qui sont là, toutes les 3 aujourd'hui, ça
00:02:35avait du sens d'être dans les 5 départements mais il a fallu pousser un peu les murs parce
00:02:39que ça ne rentrait pas, la 15 classes dans l'amphi 344 où nous sommes tout de suite,
00:02:44comment on fait, comment on se dérouille ? On construit un autre amphi. Allez rien
00:02:48que ça, on construit un autre amphi et on y va. Il y a un deuxième amphi au Mémorial,
00:02:53l'amphi 166 où vous allez vous rendre Cédric, on va vous retrouver dans quelques instants,
00:02:59on le voit apparaître à l'écran en ce moment, ce sont vos collègues des autres classes,
00:03:03vous pouvez peut-être mutuellement vous applaudir les classes et vous féliciter vraiment d'être
00:03:14là tous ensemble. Cédric, je vous laisse faire les 3 km 500 qui nous séparent des
00:03:19deux amphis. Ce n'est pas juste à côté. Ce n'est pas juste à côté effectivement
00:03:22et au passage si vous pouvez tendre le micro à la directrice de France Bleue Normandie
00:03:26à Caen, Stéphanie Sauton qui va s'exprimer pour France Bleue, qui va s'exprimer pour
00:03:32Radio France et nous dire tout le mal qu'elle pense de cette opération évidemment dont
00:03:36elle ne voulait pas, qu'elle n'a pas souhaité mais qu'elle a fini par patronner admirablement.
00:03:40Madame la directrice c'est à vous. Il m'a tout forcé, je dois le dire, il
00:03:44m'a tout forcé. En fait non c'est pire que ça, c'est qu'on s'est forcé mutuellement,
00:03:47c'est qu'on s'est entraîné mutuellement, merci de m'accueillir. Il y a des jours que
00:03:51l'on attend, je vous l'ai dit pour certains que j'ai conduit ici dans la salle, il y
00:03:55a des jours qu'on attend mais alors à un point, ce 28 mai c'est plus que Noël pour
00:04:00moi, c'est plus que le nouvel an pour nous, c'est plus que beaucoup de choses en tout
00:04:04cas tellement c'est important. Merci, merci, merci d'être là. Alors mesdames et messieurs
00:04:10les adultes, chers tous, bonjour, mais je ne dois pas oublier de vous remercier chers
00:04:16adultes, je ne dois pas oublier de remercier les représentants de France Bleue qui se
00:04:20sont déplacés depuis Paris, de Radio France, du rectorat de l'académie de Normandie, je
00:04:25ne dois pas oublier nos partenaires de la région Normandie, je ne dois pas oublier
00:04:29les structures muséales et mémorielles mais avant tout, avant tous, je dois tout d'abord
00:04:36dire un énorme merci aux vrais stars d'aujourd'hui, vous, vous, vous les jeunes qui vous êtes
00:04:44applaudis il y a un instant, c'est à vous que je dis merci, infiniment. On n'y croyait
00:04:49pas, on en a rêvé, et bien voilà, aujourd'hui vous êtes là. Donc je vous dis merci à
00:04:54vous les jeunes, vous êtes des collégiens, vous êtes des lycéens, vous venez de filières
00:04:57classiques, vous venez parfois de filières techniques et vous avez dit oui, en fait
00:05:02le projet, vous l'avez comme embrassé, on dirait, avec vos professeurs, chers professeurs,
00:05:08merci pour tout, merci de les avoir accompagnés, merci de nous avoir accompagnés, merci de
00:05:12nous avoir donné de l'énergie, des retours et d'avoir construit avec nous ce que vous
00:05:16avez construit, ce 28 mai, patiemment imaginé, construit donc, fabriqué même, amplifié
00:05:22parfois par exigence ou par générosité, patiemment orchestré par vous Julien Corbière,
00:05:30c'est le moment de rencontre entre vous tous, qui avait accompli un travail absolument magnifique
00:05:35et là je rigole plus du tout, je vais même essayer de ne pas pleurer, figurez-vous. Quand
00:05:39je dis ça, c'est que cette opération vétérans, avec vos professeurs, vous vous y êtes impliqués,
00:05:44elle a été faite pour créer des ancrages et des ponts. Et bien en fait vous, vous
00:05:49avez regardé, vous avez découvert, vous avez interrogé, vous avez creusé, vous avez
00:05:53recoupé, vous avez éclairé l'histoire de notre liberté à travers les 15 histoires
00:05:59humaines uniques que vous racontez. Merci donc à chacun, à chacun des journalistes
00:06:04aussi qui étaient là, rédacteurs, techniciens, réalisateurs qui vous ont accompagnés pour
00:06:08relever ce défi. J'espère surtout qu'on vous aura donné du goût de la radio, c'est
00:06:13notre but aussi. Attachés comme nous le sommes à cette radio, pour toutes ses merveilles,
00:06:18nous avions la parfaite conviction qu'il fallait tendre le micro de France Bleu Normandie
00:06:22à la jeunesse, pour qu'elle s'empare de l'histoire, pour donner encore un petit
00:06:26peu plus de sens à ce 80e anniversaire du débarquement et de la bataille de Normandie,
00:06:30et vous allez voir chers adultes, je crois qu'on a eu bien fait. Émettre c'est notre
00:06:35métier, transmettre c'est notre devoir et notre joie. Cette restitution n'est qu'une
00:06:41évocation de la vague d'émotions que chacun de vos podcasts a créé en nous, et quand
00:06:46je dis nous c'est pour ne pas dire je, mais nous avons tous été touchés, tous ramassés
00:06:51à la radio, tous entraînés par votre façon d'appréhender l'histoire et de la regarder
00:06:58de cette façon-là. Nous la poursuivrons donc, cette vague d'émotions, avec une émission
00:07:04spéciale qui vous est aussi consacrée, qui va commencer tout à l'heure à 16h dans
00:07:07le mémorial de Caen, au-dessus du patio, enfin dans le patio, au-dessus de la librairie,
00:07:12et là encore, devant nos 100 000 auditeurs FM, plus tous ceux qui nous écoutent sur
00:07:18le web, nous allons pouvoir exposer votre travail et encore une fois, à travers cette
00:07:23exposition, vous dire merci. Bravo les stars. Merci Stéphanie, merci pour ces émotions
00:07:34déjà transmises et merci pour le timing respecté, parce qu'on vous rassure, on ne va pas multiplier
00:07:39les discours officiels, mais il faut passer par là dans une cérémonie comme celle-là,
00:07:43et je crois que c'est avec plaisir que Nathalie Porte, vice-présidente de la région chargée
00:07:47du tourisme, va elle aussi passer au discours officiel. Bonjour madame Porte et merci de
00:07:53nous rejoindre. Je disais tout à l'heure, on a voulu associer les 5 départements, c'était
00:07:59vraiment important pour nous et on vous donne la parole, parce que c'est évidemment aussi
00:08:02une date importante pour vous que ce 80e anniversaire du débarquement. Tout à fait, en bonjour
00:08:08à toutes et à tous et puis merci d'être nombreux pour cette cérémonie, parce que
00:08:12pour moi c'est une cérémonie. Il n'y a pas de remise de prix. Non, mais le prix
00:08:19peut être différent. Il faut le voir dans ce sens-là aussi. Vous le savez, la semaine
00:08:24prochaine c'est le début de ces commémorations du 80e anniversaire du débarquement et de
00:08:29la bataille de Normandie. C'est un événement majeur à échelle internationale. Je vous
00:08:36vois en train de vous poser la question, c'est quoi cet accent qu'elle a alors qu'elle est
00:08:39en Normandie. Rassurez-vous, on me fait le coup à chaque fois. Je suis originaire de
00:08:45l'Aveyron, donc il n'y a pas d'erreur. C'est l'accent de Lisieux. Ne réglez pas, vous
00:08:50n'avez pas de sonotante, vous êtes trop jeune, mais ne réglez pas, tout va bien.
00:08:55Donc c'est ce moment-là qui est très important, c'est le moment aussi de mettre à l'honneur
00:09:01ces femmes et ces hommes qui se sont battus pour notre liberté et la région organise
00:09:07le Prix Liberté, mais aussi un événement le 1er juin qui va être en lien aussi avec
00:09:11la candidature UNESCO. Donc ce sont des choses qui sont importantes, mais ce qui est essentiel,
00:09:15c'est ce qui a été mené. Donc je remercie France Bleu, j'ai bien noté la radio des
00:09:20territoires toujours au contact au plus près de chacune et chacun d'entre nous. Donc on
00:09:24ne peut que vous remercier de ce que vous avez fait parce que c'est vraiment dans le
00:09:27sens de ce que l'on essaye de faire aussi tous conjointement, c'est la transmission.
00:09:32Comment est-ce que justement on arrive à faire cette transmission ? Merci à chacune
00:09:37et chacun d'entre vous, les jeunes, parce que nous on compte sur vous. Je me suis déplacée
00:09:41en Amérique du Nord il y a peu de temps, donc j'ai discuté avec trois vétérans qui ont
00:09:45une centaine d'années, ils m'ont dit vous repartez avec le flambeau, on compte sur vous.
00:09:49Alors c'est pas que pour moi, c'est pour vous, je vous le transmets ce flambeau-là.
00:09:52Donc merci pour tout ce que vous avez fait, j'en ai entendu parler, j'attends impatiemment
00:09:56cette restitution. Excusez-moi si je ne reste pas jusqu'à la fin parce qu'il paraît qu'à
00:10:01la semaine prochaine c'est le 6 juin, donc on a beaucoup de choses sur le feu, mais vraiment
00:10:05merci et sincèrement on ne peut que vous féliciter et puis vous applaudir pour conclure.
00:10:09Merci à vous.
00:10:10Merci Mme Porte pour le conseil régional et pour le président Hervé Morin d'être venu
00:10:17jusqu'à nous aujourd'hui. On va faire un petit détour vers l'autre en fil 166, vérifier
00:10:21que Cédric Lancrote est bien arrivé, bien installé. Ah, manifestement on a un problème
00:10:30de connexion. Cédric, on ne vous entend pas mais visiblement vous nous entendez. Vous
00:10:34pouvez nous faire un signe de main si vous nous entendez. Bon, au moins ils nous entendent,
00:10:37c'est déjà ça. On va pouvoir régler ce problème d'ici le début de cette restitution.
00:10:42On va maintenant accueillir, si vous le voulez bien, le propriétaire des lieux, Cléber
00:10:45Haroul, le directeur général du Mémorial qui a poussé les murs pour nous accueillir
00:10:50et accueillir ces 400 enfants aujourd'hui, ces 400 élèves des lycées et collèges de
00:10:58la région Normandie. Merci à vous Cléber Haroul de nous accueillir et à vous la parole.
00:11:03Merci Julien. Bonjour à toutes et à tous, chère Stéphanie, chère Nathalie, chère
00:11:16jeune, chère jeunesse de Normandie. Je souhaite à toutes et à tous la bienvenue dans cette
00:11:23maison, le Mémorial de Caen qui est votre maison. Vous êtes ici chez vous. Je le dis
00:11:33et je le répète, l'histoire n'appartient pas aux historiens. Je salue les professeurs
00:11:42d'histoire en disant ça bien sûr. L'histoire n'appartient pas aux historiens. L'histoire
00:11:48appartient à toutes et à tous. C'est notre bien commun. C'est ce qui nous permet de
00:11:54vivre ensemble. Ce qui nous permet de partager la vie ensemble. Donc l'histoire c'est
00:12:00vous, c'est nous. L'histoire c'est ici, l'histoire c'est partout. Donc soyez les
00:12:05bienvenus au Mémorial de Caen. Soyez les bienvenus dans cet amphithéâtre Germaine
00:12:10Tillon, parce que cet amphithéâtre a un nom, Germaine Tillon, grande directrice de musée,
00:12:17femme résistante. Et je salue nos camarades, nos amis qui sont dans l'autre amphi. C'est
00:12:22l'amphi Marc Bloch, Marc Bloch, grand historien, avec son livre « Les tranches des fêtes »,
00:12:28un livre prémonitoire. Lisez ses livres de Marc Bloch et soyez vous aussi des historiennes
00:12:35et des historiens. Au moment où on commémore, je voudrais dire deux mots. C'est quoi commémorer?
00:12:42Interrogeons-nous dans cette façon de travailler. C'est quoi la commémoration? La commémoration
00:12:48c'est la transmission. C'est la transmission. La transmission c'est exactement ce que France
00:12:54Bleu Normandie a réussi à faire aujourd'hui. Transmettre la mémoire de l'histoire, transmettre
00:13:01le temps historique, transmettre la complexité du temps historique aux plus jeunes. Vous
00:13:07êtes non seulement des acteurs, mais vous êtes des témoins de l'histoire. Un mot de
00:13:15gravité pour conclure. Un mot de gravité. Parce que commémorer, c'est aussi regarder
00:13:23le monde tel qu'il est aujourd'hui. La guerre est revenue en Europe, 80 ans après. 80 ans
00:13:33après, nous allons commémorer la liberté. Et bien la guerre est revenue en Europe. Quelle
00:13:40histoire. Et bien vos camarades ukrainiennes et ukrainiens, aujourd'hui, vivent et survivent.
00:13:49Et bien je voudrais avoir en ce moment, au moment où nous ouvrons cette belle rencontre
00:13:55voulue par France Bleu, voulue par tous les acteurs, je voudrais avoir une pensée pour
00:14:01vos camarades ukrainiennes et ukrainiens. Voilà ce que je voulais vous dire. Parce que
00:14:07commémorer, c'est penser le passé pour comprendre le présent et réfléchir à l'avenir. Et
00:14:15bien puisque la guerre est revenue en Europe, ayons ce moment de gravité, de moment de
00:14:21concentration sur ce temps historique difficile que nous traversons. Ayons une pensée pour
00:14:26les victimes, toutes les victimes. Et bien ayons une pensée à vos camarades collégiennes,
00:14:32collégiens, lycéennes et lycéens qui, en Ukraine, ne vivent pas mais essayent de survivre.
00:14:38Merci.
00:14:39Merci Clébert Haroult, directeur général du Mémorial. La référence était pour le
00:14:47moins importante à l'Ukraine. Cédric Langrott, depuis l'autre amphi, est-ce que la connexion
00:14:54est de nouveau établie ?
00:14:55Je crois bien que vous m'entendez.
00:14:57On applaudit les techniciens qui ont réussi à nous régler ce problème en un temps record.
00:15:03Et je vous laisse la parole.
00:15:05Oui, tout à fait. Merci pour ces mots du directeur général. Mais je pense qu'il
00:15:10est clairement temps d'entrer dans le vif du sujet. Vous avez toutes et tous travaillé
00:15:15sur un podcast, un produit audio, un produit radio. Vous allez voir que ça met les poils,
00:15:23dites-moi l'expression. En tout cas, ce sont beaucoup d'émotions qui se répercutent
00:15:26dans ces podcasts. Beaucoup de témoignages, des découvertes, vos paroles, vos mots aussi.
00:15:33Et je vous propose donc, pour commencer, d'en écouter un florilège.
00:15:37Alors, ce dernier jour, le matin, il a appris par télégramme qu'il avait un fils. C'est
00:15:50une nouvelle très touchante parce que le soir même, il décéda. Et c'est très touchant
00:15:55de se dire qu'il a eu son enfant. Il n'a même pas eu le temps de le connaître. C'est triste
00:15:59pour des gens de 22 ans comme lui.
00:16:02Mon père, il n'avait que 21 ans le 10 juin 1944.
00:16:09Oui, moi aussi, ça m'a touché le moment où elle a commencé à pleurer. Ça montre
00:16:14à quel point son père, c'était quelqu'un. Pour moi, oui, c'est quelqu'un. Pour qu'on
00:16:18parle de lui en histoire et respect, respect.
00:16:22En fait, les connaissances qu'on a des deux guerres mondiales, c'est par les connaissances
00:16:27qu'on a en cours et par les livres.
00:16:28Tu fais quoi, Alexandre?
00:16:29Là, je suis en train de dessiner le portrait de Joseph Oursorigaraï. C'est un vétéran
00:16:35de la seconde guerre mondiale. Le nom de Oursorigaraï était mal écrit. Il y avait une faute d'orthographe
00:16:41sur le C. Du coup, ça se prononçait Oursorigaraï. Ça a même donné un surnom qui est coucou.
00:16:47C'était un grand bonhomme. Il était plutôt costaud.
00:16:52Bonjour tout le monde.
00:16:54Bonjour.
00:16:55J'adore mon grand-père et il est un héros pour moi.
00:17:01On nous expliquait vraiment ce que Victor a vécu. Il avait l'air heureux sur les photos
00:17:05qu'elle nous a montrées.
00:17:06Son père était à la maison pour voir sa famille avant de partir en guerre.
00:17:11Cette photo, c'est la dernière fois que son grand-père était en famille avant de partir
00:17:15à la guerre.
00:17:16Alors là, nous nous trouvons en face de la tombe de Pandémathevski. On peut y voir
00:17:22une plaque avec les informations sur lui, ainsi que son prénom, sa date et une photo.
00:17:29C'est quel type de photo ?
00:17:31Une photo de quand il était jeune à l'armée.
00:17:34Ce que je ressens, c'est de la tristesse de l'émotion parce qu'on se dit, c'est
00:17:45pas juste. Pourquoi eux ? Pourquoi c'est eux qui ont été victimes de ça ?
00:17:50Surtout, on se dit, il ne faut pas que ça se reproduise. Quand on voit toutes les tombes
00:17:56qu'il y a dans ce cimetière, il y en a trop.
00:17:59Je pense que c'est dur pour lui de se battre contre les forces françaises puisqu'il
00:18:02est lui-même français. Donc pour lui, il se bat contre ses alliés, contre ses frères
00:18:07d'armes au final, comme qu'il devrait l'être.
00:18:09On n'a pas forcément envie de les combattre, on a envie qu'ils gagnent.
00:18:12C'est pas une situation facile.
00:18:15C'est vrai que parler directement d'une personne qui a vécu la guerre mondiale et
00:18:20qui existe pour le coup vraiment, ça change.
00:18:22Si je devais retenir trois mots sur Ladislas, ce serait vaillant, héroïque et courageux.
00:18:28Il semble très jeune. C'est un jeune homme parmi tant d'autres. Il est blond avec un
00:18:37accoutrement militaire, l'air droit et le regard fixe.
00:18:41On a l'impression qu'il a notre âge et que ça pourrait être nous.
00:18:46Il était dans une base près au débarquement, donc ils se sont entraînés plusieurs fois
00:18:50et le jour du 6 juin, c'est les dernières prières et ils partent pour le débarquement.
00:18:56On cherche plein de sources différentes, on contacte les familles, on cherche dans les musées.
00:19:01En tout cas, je ne me rendais pas compte moi, mais c'est bien plus compliqué que ce qu'on croit d'habitude.
00:19:07Molly, elle quitte le Canada pour aller en Europe et quand elle consulte la liste des
00:19:12personnes disparues, elle voit qu'il y a le prénom de son fiancé qui peur.
00:19:16Son avion de chasse, il a été abattu et elle prend quand même le bateau pour aller vers l'Angleterre.
00:19:22On doit se souvenir de ces gens qui ont libéré la France et c'est presque une obligation
00:19:28de se souvenir d'eux parce que nous et les futures générations, on n'a pas connu la guerre.
00:19:33Et du coup, si nous, on ne se souvient pas d'eux, personne ne se souviendra.
00:19:38Le souvenir de Harry Leach et ses compagnons et les vétérans de la Seconde Guerre Mondiale
00:19:42disparaîtra à jamais.
00:19:46Saviez-vous que des femmes ont débarqué en Normandie?
00:19:48Saviez-vous que des femmes ont débarqué en Normandie?
00:19:50Et oui, il y a des vétérans femmes, vétérans, vétéranes, vétérantes.
00:19:55Il n'existe même pas de mot pour les nommer.
00:19:57Arrivé aux Etats-Unis, Jacqueline reprend ses études.
00:20:00Mais après quelques mois, les études ne le suffisent plus.
00:20:03En janvier 1944, en pleine nuit et dans le plus grand secret,
00:20:07elle part sur le Queen Elizabeth, direction la Grande-Bretagne.
00:20:11Aujourd'hui, Omah est un lieu où les familles viennent profiter du sable et de l'eau.
00:20:15Mais le 6 juin, c'était pour moi un lieu de mort et de sacrifice.
00:20:19Là où les touristes contemplent de belles vagues,
00:20:22moi je vois les visages d'hommes qui se noient.
00:20:33Et je pense que pour nous, ce n'est pas la guerre,
00:20:38c'est l'amour.
00:20:41Et je pense que pour tout ce qu'on vient d'entendre, vous pouvez vous applaudir.
00:20:52C'est difficile de reprendre après cette séquence
00:20:56une sorte de best-of, je ne sais pas si le mot est très approprié,
00:21:00de ces 15 épisodes que vous pourrez entendre en intégralité,
00:21:04que vous pouvez déjà entendre en intégralité sur francebleu.fr.
00:21:07Alors évidemment, on va en parler tout cet après-midi de ces épisodes,
00:21:11mais ce qui nous intéresse surtout, c'est de vous entendre, vous,
00:21:15collégiens, lycéens.
00:21:17Et pour ça, on a des micros qui sont présents dans les salles.
00:21:21Si vous avez envie de dire un mot, à n'importe quel moment,
00:21:25vous pouvez lever la main.
00:21:27Pour ce qui me concerne, c'est Élodie Touchet qui est là.
00:21:29Et du côté de chez Julien, c'est Olivier Duc qui est là
00:21:32et qui a le micro à disposition pour dire un mot.
00:21:35J'en profite aussi, parce que j'ai oublié de le faire tout à l'heure,
00:21:38pour remercier Benoît Cousin pour le mix de ce best-of.
00:21:41Bravo à lui.
00:21:42Bravo Benoît et bravo à toutes les équipes techniques de France Bleu
00:21:46qui se sont mobilisées admirablement autour de ce projet.
00:21:49Ça ne marche pas si on n'a pas la technique derrière.
00:21:52Vous avez parlé des 2 micros HF qui sont tenus par Olivier Duc
00:21:56et Élodie Touchet dans les amphis, Cédric.
00:21:59Il y a aussi nos ambassadeurs, on n'en a pas parlé encore.
00:22:02Plus 6 ambassadeurs qui sont à nos côtés,
00:22:05un peu intimidés peut-être, ou aussi si légèrement intimidés,
00:22:09qui peuvent s'exprimer.
00:22:10Vous êtes là chacun pour parler de votre projet.
00:22:13J'ai naturellement envie de me tourner vers Aurore tout de suite.
00:22:16Aurore, qu'on a entendu dans ce podcast,
00:22:18donc la classe, la première Abibac du lycée des Rouville-Saint-Clair.
00:22:22Aurore, je peux te poser quelques questions, tu ne vas pas me dire non ?
00:22:26Elle va me répondre oui, tout va bien.
00:22:28On a entendu un cri de révolte de ta part dans ce podcast,
00:22:32au milieu de ce best-of.
00:22:35Quand tu t'es réécoutée,
00:22:37est-ce que tu as analysé ce que tu avais dit à ce moment-là ?
00:22:40Je me suis posé la question de,
00:22:43pourquoi est-ce que j'avais dit ça ?
00:22:45Mais ça sortait du cœur.
00:22:47Donc je me dis que c'était normal.
00:22:51Merci.
00:22:52Ce cri du cœur d'Aurore qui a été entendu à un moment
00:22:55où elle visitait le cimetière de Lacan,
00:22:57on va en reparler tout à l'heure.
00:22:59Cédric, on a tenu aussi à faire figurer l'ennemi,
00:23:02je le mets avec beaucoup de guillemets,
00:23:04au sein de ce projet vétérans.
00:23:06Alors cet après-midi, on ne va pas écouter les 15 épisodes les uns après les autres,
00:23:09je vous rassure, pour ça vous aurez tout le temps de le faire
00:23:11une fois de retour chez vous.
00:23:13On a plutôt décidé de choisir des thématiques fortes
00:23:15qu'on retrouve dans plusieurs épisodes.
00:23:18Et sans plus tarder, je vous propose de commencer par la première.
00:23:22Opération Vétérans.
00:23:25Le podcast des élèves de l'Académie de Normandie
00:23:28pour le 80e anniversaire du débarquement.
00:23:34Ils sont bloc G, rang 9 et tombe 26.
00:23:38Il faut compter les tombes.
00:23:40Ils sont là, c'est 25 et 26.
00:23:42Manuel Estacio Arruda.
00:23:44Joseph Estacio Arruda.
00:23:46Sur chaque tombe, il y a le nom de l'état américain.
00:23:49New Jersey à côté, Illinois.
00:23:51Du coup, là, il est vraiment tout ?
00:23:53Oui, tout à fait.
00:23:55C'est un vrai cimetière, donc il y a le cercueil devant la tombe, effectivement.
00:23:59On marche dans les allées, là où il y a les soldats canadiens morts,
00:24:04donc c'est vraiment très émouvant.
00:24:06Il y avait beaucoup de tombes et sur chaque tombe,
00:24:09des fois, il y avait des feuilles du Canada
00:24:11et des fois, il y avait d'autres symboles.
00:24:13La tombe de Victor.
00:24:14On a posé des fleurs et on lui a rendu hommage et c'était très touchant.
00:24:17Alors, c'est écrit qu'il est dans le bloc 19 au sixième rang,
00:24:21dans la tombe numéro 228.
00:24:23Le cimetière militaire allemand de La Cambe,
00:24:25ça n'a rien à voir avec, par exemple,
00:24:27le cimetière américain de Colville-sur-Mer, explique Chloé.
00:24:31C'est un lieu plutôt mélancolique.
00:24:33J'ai trouvé que c'était très émouvant
00:24:35parce que ça fait longtemps qu'on travaille sur Walter Ackermann
00:24:38et on a pu enfin voir là où il reposait.
00:24:41Voilà, vous venez d'entendre des lycéens d'Érouville.
00:24:44Allez-y, vous pouvez applaudir.
00:24:46On n'applaudira jamais trop.
00:24:48Des collégiens de l'Aigle
00:24:50et puis des collégiens de Courseul.
00:24:53Deux classes de Courseul qui ont enquêté sur deux frères,
00:24:56les frères Arruda.
00:24:57Et je vais demander à François Bonneau,
00:24:59l'un de leurs professeurs d'histoire de descendre.
00:25:01Mon Dieu, il est grand.
00:25:03Il va nous rejoindre ici.
00:25:05Bonjour, François.
00:25:07Ce n'était pas le sujet...
00:25:09Ça passe dans le micro, c'est bon ?
00:25:11Je ne crois pas.
00:25:12Parfaitement.
00:25:13Prenez-le bien pour tous ceux qui prendront la parole.
00:25:16Au menton, même si ce n'est pas très Covid,
00:25:19mais on n'en est plus là aujourd'hui.
00:25:21Ce n'était pas le sujet le plus facile.
00:25:23Deux Américains avec des sources très parcellaires.
00:25:26Mais une belle histoire que vous avez finalement
00:25:29réussi à raconter et surtout cette visite
00:25:32au cimetière américain de Cologne.
00:25:35Oui, elle a beaucoup marqué les esprits
00:25:37pour les quelques élèves qui nous ont accompagnés
00:25:40sur place un mercredi après-midi.
00:25:42Mais on l'a fait revivre dès le lendemain matin
00:25:45à ceux qui n'y étaient pas, qui n'avaient pas pu s'y rendre
00:25:48à travers l'écoute du sujet de Carole
00:25:50qu'elle avait diffusé dès le matin même sur France Bleue.
00:25:53On a regardé un petit diaporama
00:25:55et ceux qui étaient présents ont pu expliquer aux autres
00:25:58la fameuse cérémonie du sable.
00:26:00Alors ça n'avait évidemment pas parlé à tout le monde.
00:26:03On est accueillis par le personnel de la BMC
00:26:06trois guides qui étaient déjà venus au collège
00:26:09pour rencontrer l'ensemble de nos élèves, échanger avec eux
00:26:12et expliquer ce que c'était que la BMC
00:26:14c'est-à-dire l'American Battle Monument Company
00:26:16qui est la commission américaine
00:26:18qui gère les cimetières américains en France.
00:26:20Les trois guides nous ont fait la visite
00:26:22qui était placée sous l'angle de l'engagement de la jeunesse.
00:26:25Quand on est arrivés, une des trois guides
00:26:27avait un seau avec du sable à la main
00:26:29et ça m'intriguait depuis qu'on était arrivés.
00:26:32À quel moment ça va intervenir ?
00:26:34Quand on s'est rendus devant les tombes de nos deux frères
00:26:37Manuel et Joseph Eraruda
00:26:39c'est une tombe avec une croix
00:26:41et il y a le nom des deux vétérans inscrit dessus.
00:26:44Chaque élève a pris un peu de sable
00:26:46et on a comblé les lettres
00:26:48avec le sable de la plage d'Omaha.
00:26:50La famolique est quand même très forte
00:26:52donc chaque élève a comblé un petit peu
00:26:54les lettres des deux frères
00:26:56et après il y a eu ce temps de reconnaissance
00:26:58la cérémonie aux morts.
00:27:00C'est ce rituel-là, cette cérémonie-là
00:27:02que l'on fait avec les descendants des familles
00:27:04lorsqu'ils se déplacent sur place.
00:27:06Donc vous avez eu un honneur quelque part ?
00:27:08Oui quelque part, parce que nous on n'est pas les descendants
00:27:10mais c'est vrai qu'on s'est approprié la mémoire
00:27:12de ces deux soldats.
00:27:14Les élèves ont beaucoup travaillé dessus
00:27:16ils sont devenus des connaisseurs.
00:27:18Je crois que c'est une des élèves qui dans le podcast
00:27:20dit qu'on est devenus des membres de leur famille
00:27:22en enquêtant sur eux
00:27:24en retraçant leur histoire
00:27:26et en essayant de la montrer à travers le podcast à tout le monde.
00:27:28C'était un moment très fort
00:27:30pour ceux qui étaient présents
00:27:32je pense aussi le lendemain matin
00:27:34à ceux qui ont écouté
00:27:36et qui ont vu leurs camarades se déplacer
00:27:38dans le cimetière.
00:27:40Après des moments forts, il y en a eu tellement
00:27:42pas plus tard qu'hier matin
00:27:44lorsqu'on a écouté en classe les deux podcasts
00:27:46il faut s'écouter
00:27:48et tout le travail de plusieurs mois
00:27:50de cette restitution hier matin en classe
00:27:52j'ai trouvé aussi que c'était très touchant.
00:27:54On va demander son avis également
00:27:56à Amy qui est ici
00:27:58il faut que je les identifie
00:28:00ce moment dans le cimetière
00:28:02c'était un moment très particulier
00:28:04on t'entend dans ce best-of
00:28:06qu'on a diffusé tout à l'heure
00:28:08Oui c'était un moment très particulier
00:28:10et pas forcément le moment où on est arrivés sur les tombes
00:28:12on a eu une visite un peu privée
00:28:14du cimetière
00:28:16donc on a fait le tour
00:28:18on est passés devant
00:28:20Omaha
00:28:22et on m'entend d'ailleurs lire un texte
00:28:24quand on était face à cette plage
00:28:26et on a eu
00:28:28plusieurs histoires, on n'a pas étudié que celles
00:28:30des frères là-bas
00:28:32par exemple
00:28:34d'un très jeune qui n'avait que 12 ans
00:28:36qui a menti sur son âge
00:28:38pour s'enrouler dans l'armée
00:28:40et
00:28:42donc tout ça pour dire que
00:28:44c'était quelque chose d'extrêmement émouvant
00:28:46Ils sont un peu à vous les frères Aouda
00:28:48aujourd'hui
00:28:50Je...
00:28:52Je parle un petit peu mais le fait de s'approprier une personne
00:28:54ne fait pas partie de mon vocabulaire
00:28:56Pour le coup
00:28:58je suis corrigé
00:29:00Merci Emy, merci François
00:29:02Merci
00:29:04Et on va continuer
00:29:06sur cette thématique des visites dans les cimetières
00:29:08avec vous, du collège de
00:29:10L'Aigle donc
00:29:12Didier Charpin, le journaliste qui a accompagné
00:29:14cette classe, avec vous Aline Bourgeois
00:29:16aussi enseignante donc du collège
00:29:18de L'Aigle, vous vous étiez sur
00:29:20Crabby
00:29:22j'espère que je le prononce à peu près bien
00:29:24Je vous laisse prendre le micro
00:29:26expliquez nous ce moment
00:29:28où vous allez
00:29:30dans le cimetière et où cette chose qui était
00:29:32peut-être un peu abstraite jusqu'alors
00:29:34devient concrète
00:29:36Alors ce moment où on se rend au cimetière
00:29:38vient clôturer la journée
00:29:40qu'on a
00:29:42passé sur les pas de Victor
00:29:44On avait visité
00:29:46préalablement le centre d'Unovitch
00:29:48où le premier élément déclencheur
00:29:50avait été le fait de voir
00:29:52la médaille militaire de Victor que les élèves
00:29:54ont pu toucher, la médaille qu'il portait le jour
00:29:56où il a été tué
00:29:58On a ensuite marché sur ses pas sur la plage
00:30:00et enfin est arrivé ce moment du cimetière
00:30:04où déjà ils ont été impressionnés par le nombre de tombes
00:30:08Ce moment où on a vu son nom
00:30:10vraiment apparaître sur la pierre tombale
00:30:12avec cet épitaphe que l'on
00:30:14connaissait
00:30:16et se dire aussi que c'est une tombe
00:30:18qui n'avait pas eu un accueil personnel
00:30:20depuis très longtemps puisque la dernière fois
00:30:22que quelqu'un avait vraiment rendu visite
00:30:24à Victor
00:30:26c'était sa petite fille quelques années auparavant
00:30:30On avait apporté des fleurs
00:30:32depuis la ville de l'Aigle
00:30:34et finalement
00:30:36les élèves eux aussi ont voulu
00:30:38apporter leur petite touche
00:30:40Il se trouve que c'était
00:30:42au mois de février, fin février
00:30:44qu'il y avait des jonquilles qui poussaient
00:30:46à ce moment là un petit peu autour
00:30:48du cimetière
00:30:50et les élèves finalement spontanément
00:30:52un par un sont allés cueillir des jonquilles
00:30:54qui sont venus ajouter
00:30:56en prenant vraiment
00:30:58un soin tout particulier à les disposer
00:31:00à les agencer dans le bouquet qu'on avait apporté
00:31:02pour chacun finalement
00:31:04apporter sa petite fleur
00:31:06pour rendre hommage en fait à Victor
00:31:08C'est étonnant
00:31:10vous vous appelez Aline Boucher, pas du tout Aline Bourgeois
00:31:12c'est étonnant que vous l'appeliez Victor
00:31:14finalement, c'est un peu ce qui s'est passé
00:31:16aussi pour vous
00:31:18pour les élèves, on ira voir Yanis
00:31:20tout à l'heure s'il est d'accord
00:31:22la même question
00:31:24que Julien a posée tout à l'heure
00:31:26vous l'êtes un peu appropriée Victor Crabbe
00:31:28un peu beaucoup même
00:31:30ça fait
00:31:32on a passé presque 4 mois
00:31:34à travailler autour de ce projet
00:31:36et finalement
00:31:38j'ai commencé à prendre l'habitude
00:31:40de dire que pendant 4 mois et demi
00:31:42j'ai eu 2 élèves de plus
00:31:44dans ma classe, j'ai eu Victor
00:31:46et puis j'ai eu aussi Andrea
00:31:48la petite fille qui nous a vraiment
00:31:50énormément marqué
00:31:52et avec laquelle on a pu échanger régulièrement
00:31:56et c'est vraiment les élèves eux aussi
00:31:58ça a été Victor et Andrea
00:32:00Yanis
00:32:02je peux t'embêter
00:32:04Yanis donc vous pouvez l'applaudir
00:32:06collégien de 4ème
00:32:09les plus jeunes, les 4ème dans ce projet
00:32:11Yanis, ce moment au cimetière
00:32:13j'imagine que tu t'en souviens aussi qu'il est un peu marquant
00:32:15oui beaucoup
00:32:17comment tu me raconterais ce qui s'est passé
00:32:19ta prof vient évidemment d'en parler
00:32:21mais qu'est-ce qui te reste de ce moment là
00:32:23moi ce qui me reste c'est qu'il y avait
00:32:25beaucoup de soldats qui sont morts
00:32:27pour notre liberté
00:32:29dont Victor donc
00:32:31est-ce que toi aussi tu l'appelles Victor
00:32:35au fur et à mesure qu'on a travaillé
00:32:37sur lui on a appris à le connaître
00:32:39Didier
00:32:41oui
00:32:43toi tu es journaliste évidemment
00:32:45ici à France Bleu Normandie à Caen
00:32:47c'est de la superbe matière de reportage ça
00:32:49quand vous allez dans le cimetière
00:32:51ah oui clairement
00:32:53parce que l'Aigle c'est quand même très éloigné
00:32:55du secteur des plages du débarquement
00:32:57des enfants qui grandissent dans le calvados
00:32:59des cimetières souvent il y en a
00:33:01à proximité
00:33:03là ce cimetière il était très très
00:33:05loin d'eux je crois un seul
00:33:07des élèves avait déjà visité
00:33:09un cimetière militaire c'était assez
00:33:11frappant c'est qu'en rentrant ils étaient gênés
00:33:13parce qu'ils avaient l'impression de leur marcher dessus
00:33:15ils connaissent nos cimetières de village
00:33:17des cimetières à la française
00:33:19ils étaient assez gênés mais ça traduisait
00:33:21ce respect quand ils disaient on a l'impression
00:33:23de leur marcher dessus et ça
00:33:25c'était vraiment très très beau à voir
00:33:27avant on était allé sur la plage
00:33:29ils étaient un peu dissipés parce qu'ils vont pas souvent
00:33:31à la plage l'Aigle c'est pareil c'est loin des plages
00:33:33de sable et là quand on est rentré dans le cimetière
00:33:35d'une façon quasi
00:33:37instantanée il y a eu ce côté très
00:33:39solennel pour trouver la tombe de Victor
00:33:41et j'ai aimé aussi leur curiosité
00:33:43ce jour là parce qu'ils ont trouvé d'abord la tombe
00:33:45de Victor et puis après ils sont allés
00:33:47lire les noms et surtout les âges sur les
00:33:49autres tombes ils ont remarqué que parfois
00:33:51c'était écrit en français le Canada est
00:33:53un pays où il y a beaucoup de francophones
00:33:55également ce jour là ils ont
00:33:57appris énormément de choses et j'ai
00:33:59vraiment apprécié leur curiosité
00:34:01Les voyages dans les cimetières, première thématique
00:34:03de cette restitution cet après-midi
00:34:05Alors il ne vous aura pas échappé
00:34:07que les vétérans qu'on va voir dans quelques
00:34:09jours maintenant sur les
00:34:11plages du débarquement et notamment à Saint-Laurent
00:34:13pour la cérémonie internationale sont
00:34:15des hommes à 100%
00:34:17aujourd'hui et 99,9%
00:34:19des soldats qui ont
00:34:21participé au débarquement
00:34:23le 6 juin 44 et à la bataille
00:34:25de Normandie ensuite étaient des hommes
00:34:27et pourtant deux de nos classes
00:34:29ont étudié des femmes
00:34:35Opération vétérans
00:34:37Saviez-vous que des femmes ont
00:34:39débarqué en Normandie ?
00:34:41Et oui, il y a des vétérans femmes
00:34:43vétérans, vétéranes, vétérantes
00:34:45il n'existe même pas de mots pour les nommer
00:34:47nous allons vous raconter la vie passionnante
00:34:49de notre vétéran Jacqueline Simon-Montcorgé
00:34:51que l'on a d'ailleurs appelé Jacqueline
00:34:53durant notre travail en classe
00:34:55Ce qu'on sait c'est qu'elle a débarqué à Juno Beach
00:34:57le 19 juin, une des plages les plus
00:34:59meurtrières du débarquement
00:35:01plus d'un millier de morts se rappellent à Mal
00:35:03c'est énorme en une seule journée
00:35:05la première chose
00:35:07qu'elle a fait en arrivant
00:35:09c'est aider à construire un
00:35:11hôpital mobile et ensuite
00:35:13elle a passé une semaine dans les tranchées
00:35:15à soigner les soldats blessés
00:35:17les tranchées étaient très froides
00:35:19les conditions d'hygiène étaient
00:35:21très insalubres
00:35:23et c'était vraiment horrible
00:35:27La place des femmes
00:35:29ça nous a paru évidemment
00:35:31important de les mettre en avant
00:35:33dans ce projet
00:35:35dans ce podcast
00:35:37exemple avec la classe de 4ème
00:35:39du collège Georges Braque
00:35:41des Hauts-de-Rond, classe défense
00:35:43on aura l'occasion de redire ce que c'est
00:35:45avec vous Marie Delahaye, leur enseignante
00:35:47bonjour
00:35:49je vais juste corriger
00:35:51c'est deux classes
00:35:53une classe de 4ème
00:35:55et une classe de 3ème
00:35:57qui constitue la classe défense
00:35:59voilà, correction est faite
00:36:01autant pour moi
00:36:03vous avez travaillé sur la Canadienne
00:36:05Dorothée Melloland Molly
00:36:07qu'est-ce que vous pouvez nous en dire de Molly
00:36:09Molly est Canadienne
00:36:11elle est fiancée
00:36:13fait le choix de
00:36:15ne pas se marier
00:36:17pour pouvoir aller sur le front
00:36:19elle apprend que
00:36:21son fiancé décède
00:36:23elle ne se mariera jamais
00:36:25et elle a souffert de choc
00:36:27post-traumatique
00:36:29toute sa vie
00:36:31et elle est morte
00:36:33entourée des siens
00:36:35la veille des commémorations
00:36:37du 11 novembre 85
00:36:39et vous aviez parmi les documents de départ
00:36:41et on l'a vu tout à l'heure sur les écrans
00:36:43une photo
00:36:45où elle a ce brassard
00:36:47avec la croix rouge
00:36:49ça a été notre questionnement de départ
00:36:51de demander aux hommes
00:36:53ce qu'ils ressentaient face à cette photo
00:36:55les faire décrire cette photo
00:36:57et en fait on a pu dégager
00:36:59toute notre thématique de podcast
00:37:01donc travailler autour du coquelicot
00:37:03de l'engagement des femmes dans l'armée
00:37:05ils ont eu la chance de rencontrer aussi
00:37:07le médecin militaire qui est venu échanger avec eux
00:37:09et puis
00:37:11on a continué notre thématique aussi
00:37:13autour du cimetière militaire
00:37:15à Sains-Vert
00:37:17qui est un des
00:37:19qui est le plus grand cimetière du Commonwealth
00:37:21de la première guerre mondiale
00:37:23donc avec des tombes
00:37:25étendues
00:37:27sur
00:37:29beaucoup de tombes pardon
00:37:31il y a aussi quelques tombes de canadiens
00:37:33donc on est allé les voir
00:37:35et puis voilà
00:37:37Anne-Lise
00:37:39c'est toi l'élève ambassadeur
00:37:41de cette classe de Rouen
00:37:43vous avez fait un petit peu de route pour venir
00:37:45aujourd'hui ici à Caen
00:37:47est-ce qu'il y a un souvenir
00:37:49à retenir du travail avec Lila
00:37:51Lefebvre, journaliste
00:37:53de France Bleue et du travail sur
00:37:55Dorothée, c'est lequel ?
00:37:57C'était quand on est allé au cimetière
00:37:59pour voir
00:38:01pour voir
00:38:03les soldats qui étaient
00:38:05dedans
00:38:07Dorothée Mulholland
00:38:09c'est un personnage
00:38:11où tu as eu l'impression d'échanger
00:38:13avec elle, de découvrir un peu aussi
00:38:15qu'il y avait des femmes dans la guerre
00:38:17toi-même qui es une jeune femme
00:38:19oui c'était intéressant de savoir
00:38:21qu'il n'y avait pas que des hommes dans la guerre
00:38:23et
00:38:25pas que des gens
00:38:27qui vivaient la guerre
00:38:29la philosophie de ce projet
00:38:31c'est qu'on n'a jamais forcé personne à parler
00:38:33je vais vous laisser la main, Julien
00:38:35Anne-Lise est un petit peu gênée et on la comprend
00:38:37c'est assez intimidant tout de même
00:38:39vous êtes très intimidant Cédric
00:38:41Frédéric est devant moi
00:38:43ce premier abayeux
00:38:45pas du tout intimidé, elle a l'air complètement sereine
00:38:47ça va bien se passer, je vais te demander de bien coller ton micro
00:38:49Frédéric et de nous dire ce que ça représentait
00:38:51pour toi ce projet
00:38:53et peut-être le fait d'enquêter
00:38:55sur une femme
00:38:57bah
00:38:59c'était
00:39:03c'était dur ou pas ?
00:39:05bah oui parce que
00:39:07c'est pas évident de trouver des informations
00:39:09en sachant que la plupart
00:39:11des personnes qui ont débarqué
00:39:13c'était des hommes
00:39:15donc c'était compliqué pour les informations
00:39:17mais ça reste très intéressant de savoir
00:39:19qu'il y a eu des femmes qui ont débarqué
00:39:21et cette Jacqueline
00:39:23Simon Mongorgé
00:39:25qu'est-ce qu'elle t'inspire aujourd'hui ?
00:39:27du courage, beaucoup de courage
00:39:29et
00:39:31tu en as parlé autour de toi
00:39:33de ce projet, tu en as parlé dans la famille
00:39:35oui à mes parents
00:39:37et ils ont échangé avec toi sur ce projet ?
00:39:39bah pas trop
00:39:41je vais arrêter de te torturer
00:39:43on a dit, on est pas là pour torturer
00:39:45en revanche les profs on sait les torturer
00:39:47Morgane Roby Richard
00:39:49vous êtes l'enseignante d'histoire de ces élèves
00:39:51de première de Bayeux, vous avez travaillé avec
00:39:53Jean-Baptiste Marie qui est à vos côtés le journaliste de France Bleu Normandie
00:39:55sur ce podcast, qu'est-ce que vous retirez
00:39:57de cette expérience
00:39:59et de cette expérience féminine puisque le chapitre
00:40:01de cette restitution porte sur ça
00:40:03et bah c'était intéressant puisque
00:40:05j'ai une classe qui est
00:40:07extrêmement masculine puisque ce sont des futurs
00:40:09conducteurs routiers et donc
00:40:11je trouvais intéressant de travailler sur une femme
00:40:13nous avons pratiquement
00:40:15tous découvert que des femmes ont
00:40:17débarqué en Normandie
00:40:19en discutant avec les collègues du coup
00:40:21dans la salle des profs, beaucoup de collègues ont
00:40:23découvert aussi que les femmes ont débarqué
00:40:25en Normandie et puis
00:40:27ça s'est prolongé puisque nous sommes allés
00:40:29à Paris et nous avons visité le musée
00:40:31de la libération, de l'or de la libération
00:40:33donc c'est un honneur
00:40:35qui est donné par le général de Gaulle
00:40:37et sur les 4000 récompenses
00:40:39il doit y avoir, les élèves,
00:40:41c'est 6 femmes, c'est ça ? Ouais, voilà,
00:40:43merci, donc encore une fois
00:40:45c'est la prof qui demande les réponses aux élèves
00:40:47et donc du coup on a bien vu
00:40:49que les femmes n'étaient pas mises
00:40:51en avant dans le monde
00:40:53de la résistance etc
00:40:55alors qu'elles étaient propre en errantes et surtout que
00:40:57Jacqueline, puisque nous aussi
00:40:59voilà, elle est devenue
00:41:01familière, c'est Jacqueline
00:41:03c'est une femme qui a été courageuse
00:41:05elle a réussi à aller aux Etats-Unis
00:41:07elle est juive, elle a réussi à fuir
00:41:09aux Etats-Unis, elle peut reprendre des études
00:41:11et non, elle reprend le bateau
00:41:13pour venir libérer
00:41:15la France, elle se bat pour la France
00:41:17elle a un amour de la France
00:41:19qui est là, qui est transmis par sa famille
00:41:21et c'est vrai que c'est un personnage
00:41:23les élèves disent un moment dans la conclusion
00:41:25c'est un personnage courageux
00:41:27elle est toujours vivante et c'est vrai qu'on espère
00:41:29qu'elle pourra entendre notre podcast
00:41:31et comprendre qu'on la remercie
00:41:33d'être revenue en France, se battre
00:41:35pour nous libérer, pour qu'aujourd'hui on soit
00:41:37libre et puisse faire des journées comme ça
00:41:39la passion d'un prof qu'on entend
00:41:41chez vous, Morgane-Ruby Richard, merci à vous
00:41:43on peut l'applaudir
00:41:45je vais donner la parole à Jean-Baptiste Marie
00:41:47journaliste de France Bleu
00:41:49qui vous a accompagné dans ce projet
00:41:51vous avez, Jean-Baptiste, beaucoup travaillé sur
00:41:53la voix, l'expression orale
00:41:55avec les élèves, c'était aussi une bonne occasion
00:41:57oui parce qu'effectivement les élèves
00:41:59de Bayeux ont travaillé sur une archive sonore
00:42:01enfin une interview comme on dirait dans le jargon
00:42:03plutôt un entretien d'un historien Stéphane Simonnet
00:42:05qui nous accompagne sur ce projet
00:42:07sauf que ça arrive parfois, on est tous
00:42:09avec le smartphone maintenant mais
00:42:11avant on enregistrait sur des cassettes et la cassette
00:42:13malheureusement à l'épreuve du temps
00:42:15ça a été compliqué, du coup
00:42:17on peut saluer Morgane et les élèves
00:42:19parce qu'ils ont écouté attentivement quelque chose
00:42:21de difficilement audible
00:42:23mais c'était une matière importante
00:42:25pour le podcast et effectivement
00:42:27les élèves, certains
00:42:29ont incarné Jacqueline
00:42:31pour faire vivre ces quelques mots forts
00:42:33qu'ils avaient marqués dans cette écoute
00:42:35pour pouvoir faire vivre le podcast
00:42:37qu'ils ont intégralement travaillé
00:42:39seuls, moi j'étais juste là
00:42:41pour le fignolage mais vraiment ils ont vraiment bien bossé
00:42:43c'était très intéressant
00:42:45et je pense que pour tous les projets de podcast
00:42:47on appelle tous notre vétéran
00:42:49ou notre vétérante comme on dit
00:42:51par son prénom Jacqueline
00:42:53on se l'approprie et Jacqueline
00:42:55elle est pas très loin d'ici
00:42:57parce qu'il y a son costume
00:42:59son lit de camp
00:43:01qu'elle a légué au mémorial de Caen
00:43:03qui est à quelques mètres de nous
00:43:05donc peut-être que les élèves ça les touchera un peu plus encore
00:43:07cette vétéran
00:43:09elle est présente aussi pas très loin de nous
00:43:11Merci Jean-Baptiste Marie, merci Morgane
00:43:13Ruby Richard d'avoir été avec nous
00:43:15aujourd'hui
00:43:17on n'a pas commencé par le début
00:43:19on a commencé par les cimetières
00:43:21on a suivi par les femmes
00:43:23on a voulu des séquences fortes
00:43:25on va revenir un petit peu au début de notre opération
00:43:27parce que sans certaines pièces
00:43:29sans certaines photos
00:43:31sans certaines archives
00:43:33sans certains témoignages
00:43:35toute cette opération vétérans n'aurait pas été possible
00:43:41Opération Vétérans
00:43:43un podcast France Bleu
00:43:45avec les collégiens et lycéens de Normandie
00:43:47à l'occasion du 80ème anniversaire du débarquement
00:43:53On est au pont Pegasus
00:43:55je ne vous ai jamais posé la question
00:43:57pourquoi on parle de ce pont
00:43:59comme du pont Pegasus
00:44:01ou du Pegasus Bridge
00:44:03un cheval volant
00:44:05mythique
00:44:07mythologique
00:44:09Harry Goodrick Leach
00:44:11est né à Childerholm
00:44:13au nord-ouest de l'Angleterre
00:44:15le 8 mars 1924
00:44:17Je vous avais dit que monsieur Belloc
00:44:19conservateur du musée de l'Airborne
00:44:21Jacques Meriglise
00:44:23allait venir vous présenter le vétéran
00:44:25Bonjour à toutes et à tous
00:44:27Eric Belloc est incollable sur les opérations aériennes
00:44:29au-dessus de la Normandie
00:44:31Il est venu nous raconter beaucoup de choses
00:44:33au sujet de la vie de Jacques Merig
00:44:35il nous a offert pas mal d'archives
00:44:37avec tous ces éléments là
00:44:39les grandes lignes de son histoire
00:44:41tous les éléments que vous allez vous chercher
00:44:47Pour pouvoir parler d'histoire
00:44:49il faut des gens qui savent en parler
00:44:51encore
00:44:53il y a des historiens, il y a des passionnés
00:44:55il y a des gens qui en font leur métier
00:44:57d'autres qui consacrent leur temps libre
00:44:59il y a vous maintenant
00:45:01aussi qui êtes en quelque sorte
00:45:03des porteurs et des transmetteurs
00:45:05de l'histoire que vous avez
00:45:07contribué à travailler
00:45:09et à rechercher
00:45:11et à restituer pour les générations futures
00:45:13et puis il y a tous ceux qui nous ont aidés
00:45:15et le premier d'entre eux peut-être
00:45:17c'est Stéphane Simonnet qui est avec moi
00:45:19sur la scène ici, bonjour Stéphane
00:45:21Stéphane vous êtes historien
00:45:23vous êtes l'historien référent du projet
00:45:25c'est entre autres à vous qu'on doit le choix
00:45:27de ces 15 vétérans
00:45:29l'idée j'imagine
00:45:31était de raconter
00:45:33et je sais que vous avez à coeur de faire ça
00:45:35la grande histoire en passant par la petite histoire
00:45:37Oui alors moi je suis
00:45:39un de ces historiens qui aborde l'histoire
00:45:41par le bas, donc par les sangrades
00:45:43par les soldats
00:45:45et quand j'étais au Mémorial de Caen
00:45:47il y a une quinzaine d'années, je faisais des enquêtes orales
00:45:49auprès des vétérans
00:45:51dont personne n'avait entendu parler
00:45:53donc je suis allé à la rencontre de tous les survivants
00:45:55et je leur faisais témoigner
00:45:57et lorsqu'il s'est agit de choisir pour cette opération
00:45:5915 portraits
00:46:01il y avait cette
00:46:03à la fois il fallait aussi
00:46:05respecter les nationalités
00:46:07donc il fallait des vétérans britanniques, canadiens, américains
00:46:09allemands
00:46:11donc polonais même, belges, français
00:46:13et puis il fallait aussi veiller à ce qu'il y ait
00:46:15des femmes et des hommes
00:46:17d'où cette espèce de distribution
00:46:19de casting que l'on a dans ce projet
00:46:21et puis il fallait des gens
00:46:23pas trop connus surtout, des vétérans pas trop connus
00:46:25et donc ça a été la difficulté aussi
00:46:27pour les élèves de se retrouver face à des
00:46:29parcours de vétérans
00:46:31avec des dossiers des fois très très minces
00:46:33et je pense notamment au frère Arruda, ça a été évoqué tout à l'heure
00:46:35où il n'y avait quasiment rien dans le dossier
00:46:37et donc j'ai été effectivement
00:46:39parmi ceux qui ont proposé des noms
00:46:41on est passé de 8 vétérans à 15
00:46:43et j'ai eu la chance
00:46:45de rencontrer 2
00:46:49Jacqueline Simon-Mancorgé
00:46:51qui est toujours parmi nous
00:46:53et puis Joseph Oursorigaraï
00:46:55que j'avais rencontré chez lui
00:46:57dans le sud-ouest, qui était un vétéran
00:46:59du Commando KFR
00:47:01et je voudrais d'ailleurs saluer la présence
00:47:03de sa petite-fille
00:47:05ici parmi nous
00:47:07dans cet amphithéâtre
00:47:09et donc voilà
00:47:11une fois qu'on avait choisi les 15 vétérans
00:47:13je me suis dit il faut qu'on s'appuie
00:47:15sur un réseau des musées, parce que dans les musées
00:47:17ici en Normandie, vous avez des excellents
00:47:19historiens, collectionneurs
00:47:21passionnés, conservateurs de musées
00:47:23qui savent mieux que moi, mieux que quiconque
00:47:25des choses
00:47:27sur les parcours qu'ils mettent
00:47:29en valeur dans leurs propres musées
00:47:31donc c'est pour ça qu'on s'est beaucoup associé à tous les musées
00:47:33qui sont partenaires de l'opération
00:47:35Pegasus Bridge, Arromanches,
00:47:37Val-de-Camp, Centre Juno Beach, etc.
00:47:39Quand vous écoutez les 15
00:47:41podcasts tels qu'ils sont
00:47:43désormais disponibles, ça dit quoi
00:47:45du débarquement, ces podcasts ?
00:47:47Autre chose que peut-être ce qu'on peut lire
00:47:49dans les livres ou ce qu'on va lire dans les médias
00:47:51la semaine prochaine ?
00:47:53Complètement autre chose. Alors moi effectivement, je n'ai pas tous écouté
00:47:55j'en ai écouté quasiment un tiers
00:47:57et dans ce que j'ai pu entendre, moi j'ai appris des choses
00:47:59par exemple, j'ai appris des choses sur certains vétérans
00:48:01sur certains parcours de vie et puis surtout
00:48:03ce que je trouve très très bien
00:48:05c'est la spontanéité des élèves
00:48:07et surtout le travail qu'ils ont fait
00:48:09dans le parcours de recherche
00:48:11historique, comme des journalistes
00:48:13comme des enquêteurs, ils ont remonté
00:48:15le fil d'une histoire
00:48:17et ça c'est quelque chose d'extraordinaire et ça se ressent
00:48:19dans les podcasts et surtout
00:48:21ces podcasts, ils sont à nouveau
00:48:23incarnés, donc on retrouve le vétéran
00:48:25grâce au travail
00:48:27des élèves. Certains ont retrouvé
00:48:29les familles, certains ont retrouvé des archives ou d'autres
00:48:31photos complémentaires et donc je pense que c'est
00:48:33une nouvelle forme pour nos historiens
00:48:35d'avancer dans la connaissance
00:48:37que l'on a sur cette histoire
00:48:39du débarquement et de la bataille.
00:48:41Transmettre l'histoire et transmettre la mémoire, c'est aussi
00:48:43et Stéphane le disait, le rôle des
00:48:45musées qui parsèment le territoire
00:48:47ici du débarquement, Julien.
00:48:49Bravo messieurs pour cet art de la transition
00:48:51je suis en compagnie de Guillaume Dormy, directeur
00:48:53responsable des collections au musée du débarquement
00:48:55d'Aromange. Bonjour monsieur Dormy.
00:48:57Bonjour, bonjour à tous.
00:48:59Merci de nous avoir rejoints et de
00:49:01représenter pour ainsi dire la dizaine
00:49:03de musées, de structures
00:49:05mémorielles qui se sont associées
00:49:07à notre opération qui, je tiens à le dire
00:49:09Cédric, ont répondu présents immédiatement.
00:49:11On a parlé du grain de folie
00:49:13qu'il avait fallu au début de cette opération pour la lancer.
00:49:15On a eu un accueil toujours positif.
00:49:17On va vous trouver ça, on va vous
00:49:19trouver ce dossier, oui mais on ne veut pas inconnu.
00:49:21On ne veut surtout pas quelqu'un qui est toujours
00:49:23sur les plages du débarquement ou quelqu'un
00:49:25dont on a beaucoup parlé. Il n'y a pas de soucis
00:49:27et Guillaume Dormy vous nous avez trouvé ça.
00:49:29Oui puisque
00:49:31le musée d'Aromange c'est le
00:49:33premier musée sur la thématique du débarquement
00:49:35et dans les archives
00:49:37depuis 1953, depuis l'ouverture
00:49:39du musée, on avait des tas
00:49:41de dossiers concernant des vétérans
00:49:43majoritairement britanniques mais aussi
00:49:45américains, canadiens, français
00:49:47toutes les nationalités qui sont
00:49:49représentées en Normandie.
00:49:51Ça a été un choix
00:49:53vers Eric
00:49:55Armstrong, un
00:49:57sapeur anglais
00:49:59ce n'est pas un soldat de première ligne, c'est un soldat
00:50:01de l'intendance. Exactement
00:50:03en fait lorsque j'ai
00:50:05été contacté justement par vos
00:50:07services, quelques semaines
00:50:09plus tôt, Angela
00:50:11sa fille, venait au
00:50:13musée pour nous remettre les objets
00:50:15de son père et
00:50:17la coïncidence a fait que
00:50:1915 jours après
00:50:21j'ai été contacté, vous êtes très bien
00:50:23tombé et je me suis dit voilà c'est cette
00:50:25histoire qu'il faut mettre en avant, c'est l'histoire
00:50:27d'un vétéran
00:50:29je dirais anonyme
00:50:31et qui pourtant a un rôle
00:50:33très important pour la réussite
00:50:35du débarquement de Normandie
00:50:37et donc Eric Armstrong
00:50:39c'est un sapeur, c'est-à-dire
00:50:41que sapeur c'est un
00:50:43soldat dans le Royal Engineers
00:50:45c'est le génie militaire britannique
00:50:47et donc son rôle
00:50:49en tant que cartographe
00:50:51c'était justement
00:50:53d'avoir le maximum d'informations
00:50:55sur la côte normande
00:50:57mais avant le débarquement de Normandie
00:50:59il a effectué d'autres missions
00:51:01et souvent des raids
00:51:03des opérations militaires inconnues
00:51:05je pense notamment en
00:51:07juin et en septembre 1943
00:51:09où il était déjà venu en Normandie
00:51:11à Dieppe, au Havre
00:51:13à Jersey et donc
00:51:15c'est vraiment une histoire inconnue. Une histoire
00:51:17qui a raconté la classe défense du collège
00:51:19Louise Michel d'Alençon dont un
00:51:21représentant est ici et qui était ravi
00:51:23de parler au micro, je pense que
00:51:25Léon n'est pas du tout intimidé. Léon on peut
00:51:27te demander ce que tu as retenu de
00:51:29ce rôle d'Eric Armstrong dans le débarquement ?
00:51:39Bonjour déjà à tous
00:51:41ce que j'ai remarqué
00:51:43à retenir
00:51:45c'est qu'il cherchait
00:51:47à avoir plus d'informations
00:51:49pour donner et tout
00:51:51et il dessinait aussi des cartes
00:51:55Ce projet t'a intéressé ?
00:51:57Tu en as appris beaucoup plus par exemple
00:51:59que dans les manuels scolaires ?
00:52:01Oui ça m'a intéressé
00:52:03et surtout là partout on a parlé avec sa fille
00:52:05c'était beaucoup d'émotions
00:52:07de la voir parler du son de père
00:52:09comme ça, on sait c'est pas toujours facile
00:52:11et c'était très touchant
00:52:15Je crois que c'est toi qui dis dans le podcast
00:52:17respect, respect
00:52:19non c'est pas toi, c'est un de tes camarades
00:52:21en tout cas il nous a marqué par toutes
00:52:23ses déclarations presque
00:52:25d'admiration qu'il y avait
00:52:27à l'égard de ce professeur, on peut applaudir
00:52:29Léon qui s'est exprimé
00:52:31et remercier Guillaume Dormy
00:52:33et remercier toutes les structures
00:52:35je vais pas commencer à en citer d'autres
00:52:37parce qu'elles y ont toutes participé
00:52:39elles ont toutes été volontaires et elles seront citées
00:52:41sur le générique à la fin, on les a vu déjà sur le
00:52:43panneau au début Cédric
00:52:45mais dans les artisans, évidemment
00:52:47il y a aussi les équipes pédagogiques
00:52:49les professeurs, les chefs d'établissement
00:52:51et d'ailleurs il y a une petite histoire
00:52:53concernant l'un d'entre eux, on va y revenir
00:52:55d'ici quelques minutes, eux aussi
00:52:57sont vraiment des artisans de la réussite de ce projet
00:53:05Des échanges entre la famille
00:53:07et l'armée qui ont tout à la fois
00:53:09marqué et ému Sophie Tankrel
00:53:11la documentaliste du collège
00:53:13J'avais comme une espèce de révolte
00:53:15en moi, c'est à dire
00:53:17moi j'ai deux enfants qui ont 30 ans
00:53:19et je me disais
00:53:21on m'envoie un document
00:53:23en me disant, est-ce que vous voulez
00:53:25que votre fils soit enterré
00:53:27à l'autre bout de la terre ou
00:53:29qu'on le rapatrie chez vous, c'était vraiment une émotion
00:53:31Au pied de la flamme
00:53:33de l'Istréam Rivabella, Lucien Grillet
00:53:35le prof d'histoire attire l'attention de ses élèves
00:53:37sur les noms inscrits sur le monument
00:53:39commémoratif
00:53:41Quand on est sur cette plage
00:53:43quand on sait ce qui s'est passé derrière
00:53:45ça fait vraiment bizarre de se dire
00:53:47qu'il y a des gens qui se sont battus là
00:53:49ça devait être l'horreur pour eux
00:53:51de subir ça tous les jours
00:53:57Vous l'entendez, il n'y a pas que les jeunes
00:53:59qui ont été émus et touchés
00:54:01par ces histoires, il y a aussi
00:54:03donc, je le disais, les chefs d'établissement
00:54:05les enseignants, Chloé Le Touzé
00:54:07venez me rejoindre
00:54:09enseignante à Cherbourg
00:54:11au collège Saint-Paul
00:54:13de Cherbourg
00:54:15ce projet
00:54:17vous l'avez porté avec
00:54:19les élèves, qu'est-ce qu'il vous
00:54:21en reste
00:54:23en quelque sorte maintenant qu'il est achevé
00:54:25Beaucoup d'émotions
00:54:27parce que
00:54:29ils ont été
00:54:31curieux toute l'année
00:54:33ils ont voulu rechercher tellement
00:54:35d'informations, mais la première question c'est
00:54:37est-ce qu'il y a une descendance
00:54:39est-ce qu'on va pouvoir contacter
00:54:41une personne de sa famille, un membre de sa famille
00:54:43est-ce qu'on va réussir à
00:54:45entrer en contact si c'est vrai
00:54:47donc du coup, vous en avez parlé tout à l'heure
00:54:49mais moi je tiens à remercier aussi Eric Belloc
00:54:51un conservateur de l'Airborne Museum
00:54:53de Sainte-Mère-Église
00:54:55parce que c'est l'élément déclencheur
00:54:57de notre réussite dans ce projet
00:54:59parce qu'il est venu
00:55:01avec beaucoup d'informations
00:55:03parce que sa fille, Jack Merrick
00:55:05donc c'était notre vétéran américain
00:55:07a eu une fille après la Seconde Guerre mondiale
00:55:09et après ses trois débarquements
00:55:11parce qu'il en a fait trois
00:55:13et donc en fait
00:55:15sa fille s'est rendue une fois
00:55:17dans l'Airborne Museum de Sainte-Mère-Église
00:55:19a échangé avec la directrice
00:55:21de l'Airborne Museum
00:55:23et donc a transmis toutes les lettres
00:55:25que Jack avait pu écrire à sa famille
00:55:27pendant la Seconde Guerre mondiale
00:55:29et donc Eric est venu
00:55:31pour commencer notre projet
00:55:33de notre vétéran
00:55:35et il est venu donc avec toutes ses lettres
00:55:37et ensuite
00:55:39mes élèves ont cherché
00:55:41Vous aviez de la matière ?
00:55:43Beaucoup !
00:55:45Non parce que les détails
00:55:47la pression que
00:55:49notre vétéran pouvait avoir
00:55:51et on a imaginé ensuite que ça devait être pour chacun
00:55:53mais tout d'un coup nous on le lit
00:55:55sur notre table
00:55:57dans notre classe où on est bien
00:55:59tout est confortable
00:56:01et non quand ils sont en train de faire leur dernière prière
00:56:03c'est parce qu'ils vont partir
00:56:05et il n'y a pas de seconde chance
00:56:07donc ça a créé vraiment chez mes élèves
00:56:09beaucoup d'émotions
00:56:11et surtout
00:56:13beaucoup d'interrogations
00:56:15sur est-ce que nous on serait capable de partir
00:56:17Je vais vérifier tout de suite avec Léandre
00:56:19l'élève ambassadeur du collège de Cherbourg
00:56:21tu confirmes, ça a été un moment émouvant ?
00:56:23Oui absolument
00:56:25c'était vraiment émouvant
00:56:27nous en a resté beaucoup d'humilité
00:56:29c'était vraiment émouvant
00:56:31Jack Merrick
00:56:33c'est un soldat américain
00:56:35pas connu mais on sait qu'il y a des américains qui ont débarqué
00:56:37ici, des noms de plage qui ont des consonances
00:56:39plutôt nord-américaines
00:56:41et vous avez quand même appris des choses sur ce débarquement
00:56:43en vous consacrant exclusivement
00:56:45à ce monsieur
00:56:47Oui, on a eu beaucoup plus de détails
00:56:49par rapport au débarquement par les airs
00:56:51parce que Jack Merrick était lieutenant
00:56:53et pilote de planeur
00:56:55et on a vu le débarquement sur un autre jour
00:56:57plus par rapport aux airs
00:56:59et vers les parachutistes
00:57:01Oui, c'est vrai qu'on a souvent les images
00:57:03des soldats qui courent dans la mer
00:57:05c'est un peu l'image d'épinal du débarquement
00:57:07mais c'est pas que ça
00:57:09Oui absolument, c'est ça
00:57:11par exemple, si vous tapez un débarquement
00:57:13sur internet, les premières images que vous verrez
00:57:15c'est la fameuse image sur Omaha Beach
00:57:17alors que vous ne verrez
00:57:19presque pas beaucoup d'images de parachutistes
00:57:21ou de planeurs
00:57:23Léandre, l'élève ambassadeur du collège Saint-Paul
00:57:25à Cherbourg
00:57:27merci beaucoup à vous et merci Chloé
00:57:29pour le travail
00:57:35Merci à vous et à
00:57:37toutes ces classes, on l'a dit dans ce projet
00:57:39on a voulu aussi
00:57:41aborder les sujets qui fâchent
00:57:43loin de
00:57:45l'image d'épinal
00:57:47Cédric
00:57:49évoquait l'image d'épinal tout à l'heure
00:57:51on a voulu aller au-delà
00:57:53et se dire
00:57:55qu'il fallait peut-être
00:57:57faire autre chose que de parler de ce vétéran
00:57:59héros qui a débarqué
00:58:01qui a sauvé les alliés
00:58:03et qui a permis de libérer la France
00:58:05donc on est allé très
00:58:07volontairement dans le camp
00:58:09de l'ennemi, et là aussi je mets des guillemets
00:58:11c'était important pour nous et dans cette logique
00:58:13de réconciliation qui préside
00:58:15aux cérémonies
00:58:17de l'anniversaire du débarquement depuis
00:58:19une vingtaine d'années maintenant, depuis la cérémonie
00:58:21qui s'est faite ici entre Jacques Chirac
00:58:23et Gerhard Schröder devant ce mémorial
00:58:25on a voulu mettre des
00:58:27allemands dans ce projet
00:58:29parce que c'était important d'essayer de comprendre ce qui se passait
00:58:31de l'autre côté
00:58:33et on a même osé, malgré nous
00:58:35un Alsacien en
00:58:37relais de force dans l'armée
00:58:39allemande. Je vous propose d'écouter, on se retrouve
00:58:41après pour aller un peu plus loin
00:58:4315 vétérans
00:58:4515 classes
00:58:4715 parcours de vie dans le débarquement
00:58:49et la bataille de Normandie
00:58:51René Lefter est un malgré nous
00:58:53ça ne me parlait pas le mot, j'ai à découvrir
00:58:55le mot ce jour là
00:58:57c'est ceux qui faisaient plus de 1m75
00:58:59parce que comme ils étaient grands
00:59:01ils étaient dans la FNSS alors que sinon ils étaient
00:59:03juste dans l'armée normale
00:59:05donc s'ils essayaient de fuir
00:59:07ils pouvaient tuer la famille par exemple
00:59:09on a dans notre programme la guerre
00:59:11on a les mémoires, on a l'histoire
00:59:13le croisement de tout cela
00:59:15et petit à petit ils se sont aperçus que ce pas de côté
00:59:17c'était quelque chose qui enrichissait
00:59:19leur cours, qui enrichissait
00:59:21leur culture personnelle, qui enrichissait
00:59:23leur point de vue, qui les amenait
00:59:25à se poser plein de questions
00:59:27et moi quand les élèves se posent plein de questions
00:59:29j'adore
00:59:33Voilà deux classes
00:59:35qui ont travaillé
00:59:37l'une sur
00:59:39un vétéran allemand et l'autre
00:59:41sur un malgré nous
00:59:43et à mes côtés Eric Berger
00:59:45professeur d'allemand au lycée
00:59:47Merci à vous et bonjour
00:59:49Alors vous
00:59:51on a présenté le projet, je crois que c'était la deuxième
00:59:53classe à la fin du mois de novembre
00:59:55et on vous a trouvé
00:59:57très enthousiaste à l'idée
00:59:59d'étudier un soldat allemand
01:00:01Oui alors bien sûr
01:00:03en fait on est dans une classe aussi
01:00:05qui est en fait une classe bilingue
01:00:07qui parle allemand, c'est à dire qu'on fait l'histoire géographique
01:00:09en langue allemande avec Aurore
01:00:11et tous mes 15 d'autres élèves qui sont là-haut
01:00:13donc en fait c'est vrai que la facilité
01:00:15pour nous
01:00:17de pouvoir utiliser des archives
01:00:19allemandes
01:00:21c'était une mise en valeur
01:00:23de notre savoir-faire bilingue
01:00:25Mais le sujet ne faisait pas peur
01:00:27aborder l'ennemi si j'ose dire
01:00:29Non mais on est habitué à travailler
01:00:31avec l'histoire allemande
01:00:33et puis c'est important je trouve aussi de montrer que
01:00:35les allemands sont aussi des victimes
01:00:37en grande partie en fait
01:00:39les soldats qui étaient
01:00:41qui étaient enrôlés dans la Wehrmacht
01:00:43n'étaient absolument pas nazis
01:00:45et qui étaient finalement
01:00:47qui ont mal vécu aussi cet épisode guerrier
01:00:49Quand on est passé au cimetière de la Cambre
01:00:51on a vu qu'en fait sur 80% des 21 000
01:00:53tombes
01:00:55correspondaient à des enfants
01:00:57à des soldats qui avaient moins de 20 ans
01:00:59qui avaient 17, 18, 19 ans, 14 ans
01:01:01pour le plus jeune
01:01:03Quel gâchis de se dire qu'en fait toute cette population
01:01:05avait subi le nationalisme
01:01:07intransigeant et expansionniste du nazisme
01:01:09et avait fini leur carrière
01:01:11si jeune sur les tombes
01:01:13sur les plages en fait ici
01:01:15On a entendu Aurore tout à l'heure qui s'est exprimé
01:01:17par rapport à ce podcast
01:01:19je ne sais pas si un des membres de la classe
01:01:21je laissais très bavard la première Habibac
01:01:23du lycée
01:01:25d'Érouville
01:01:27Olivier Duc pardon vous pouvez peut-être monter
01:01:29votre micro du côté de cette classe
01:01:31là-haut qu'on les entende
01:01:33qu'on entende leur témoignage par rapport
01:01:35à ce podcast
01:01:37c'est forcément particulier
01:01:39vous désignez le coupable monsieur Berger ?
01:01:41Je crois qu'Irène voulait parler tout à l'heure
01:01:43Archibald ou Irène ?
01:01:47Allez c'est Archibald qui va s'exprimer
01:01:49encore une fois dans les salles
01:01:51que ce soit dans l'amphi 344
01:01:53ou dans l'amphi 166
01:01:55vous prenez la parole avec Olivier ou Elodie
01:01:57quand vous le souhaitez. Archibald c'est à toi
01:02:03Malheureusement ça ne passe pas
01:02:05visiblement le micro est débranché
01:02:07si vous voulez bien remonter
01:02:09Eric Berger lui passez le micro
01:02:11on va entendre Archibald sur ce podcast
01:02:13donc je vous invite à écouter
01:02:15comme les 14 autres qui ont été produits
01:02:17par les classes de l'académie de Normandie
01:02:19qui permet de découvrir
01:02:21la vie d'un soldat allemand
01:02:23et qui casse un peu
01:02:25certaines idées préconçues
01:02:27qu'on peut se faire sur ce soldat allemand
01:02:29de la deuxième guerre mondiale et du débarquement
01:02:31Archibald je crois que tu as un micro qui fonctionne cette fois-ci
01:02:33normalement c'est bon
01:02:35bonjour à tous et à toutes
01:02:37on a eu la chance donc avec
01:02:39monsieur Berger qui nous a proposé
01:02:41un excellent projet et France Bleu aussi
01:02:43merci Archibald
01:02:45de rien, ça m'a fait plaisir
01:02:47on a eu la chance d'avoir
01:02:49un vétéran allemand
01:02:51ce qui est rare aujourd'hui et ce qui est rare aussi
01:02:53sur les commémorations qui ont été faites
01:02:55en France, c'est la 80ème cette année
01:02:57on a eu beaucoup de français
01:02:59de canadiens ou d'américains
01:03:01mais très peu d'allemands
01:03:03je trouve que c'est quelque chose d'important
01:03:05la classe aussi
01:03:07et ça a été un plaisir de participer
01:03:09à ce projet et de mettre en avant aussi
01:03:11les soldats allemands
01:03:13qui étaient aussi
01:03:15comme nous
01:03:17et c'est ça qui est important et qu'il faut retenir
01:03:19ça veut dire quoi comme nous Archibald ?
01:03:21c'était des hommes, c'était des pères
01:03:23c'était des frères
01:03:25il y avait des femmes aussi je pense
01:03:27et c'est important de voir que
01:03:29l'idéologie nazie qu'on se fait
01:03:31de ce monstre
01:03:33de cette créature
01:03:35qui est venue nous envahir
01:03:37et qui a fait souffrir
01:03:39autant de gens
01:03:41durant cette période de 39-45
01:03:43c'était pas le cas de tous les soldats allemands
01:03:45et dans le podcast vous confiez à Nolwenn Lejeune
01:03:47que finalement vous avez aussi
01:03:49essayé de savoir ce qu'en pensaient
01:03:51vos collègues allemands
01:03:53du même âge que vous, vous avez fait un mini sondage
01:03:55tout à fait
01:03:57mes camarades ont fait
01:03:59un sondage, ont contacté
01:04:01leurs correspondants ou les autres élèves
01:04:03auxquels ils ont été en classe
01:04:05pendant le programme Brigitte Sauzet qu'on a fait
01:04:07en fin d'année de seconde
01:04:09et on s'est rendu compte aussi que
01:04:11déjà que le nazisme n'était pas tabou
01:04:13et que les enfants
01:04:15aujourd'hui allemands, la nouvelle génération
01:04:17exigent
01:04:19elles aussi
01:04:21un devoir de mémoire, qu'on se souvienne
01:04:23de ça et qu'on voit pas le nazisme
01:04:25comme un tabou mais qu'on parle de l'histoire
01:04:27et qu'elle soit connue de tous
01:04:29les premiers rabis-bac du lycée Déroubais
01:04:31le Saint-Clair, je crois qu'on peut applaudir
01:04:33quelque peu leur travail
01:04:39et puis parfois
01:04:41les histoires se cachent là où on ne les attend pas
01:04:43à Lisieux
01:04:45Elodie Touchet
01:04:47est allée avec une classe
01:04:49travailler sur un malgré nous
01:04:51et vous l'avez entendu, au début
01:04:53certains élèves, et c'est bien normal, ne savaient pas
01:04:55ce que c'était qu'un malgré nous
01:04:57Les malgré nous sont ces
01:04:59hommes d'Alsace et de Moselle
01:05:01qui ont été enrôlés de force
01:05:03dans l'armée allemande
01:05:05après l'annexion de faite de l'Alsace et de la Moselle
01:05:07en 1940 suite à l'armistice signé par la France
01:05:11Les malgré nous c'est un tabou
01:05:13en Alsace
01:05:15ou ça l'a longtemps été en tout cas
01:05:17parce qu'on disait que ces soldats là
01:05:19étaient peut-être de force dans l'armée allemande
01:05:21mais peut-être que certains y croyaient quand même
01:05:23et dans le contexte de la libération
01:05:25on ne faisait pas trop de crédit
01:05:27à ceux qui avaient combattu
01:05:29aux côtés de l'Allemagne
01:05:31Je parle sous le contrôle d'un historien
01:05:33mais il me semble que je ne dévoie pas cette histoire
01:05:35étant moi-même Alsacien
01:05:37je la connais parfaitement
01:05:39Je dis donc des surprises parfois
01:05:41et ça a été le cas
01:05:43et c'est pour ça que sur scène
01:05:45j'ai le chef de cet établissement
01:05:47le principal proviseur
01:05:49de cette cité scolaire
01:05:51à Lisieux
01:05:53David Hartman, bonjour
01:05:55Bonjour
01:05:57Hartman, vous l'entendez, ce n'est pas très normand
01:05:59c'est plutôt Alsacien
01:06:01parce qu'en fait quand Elodie
01:06:03est venue vous présenter le projet
01:06:05et bien vous vous êtes dit
01:06:07mais en fait c'est l'histoire aussi de mes grands-parents
01:06:09c'est ça ?
01:06:11Oui, c'était une très très grande
01:06:13une très très grande surprise
01:06:15pour moi puisque ça faisait à peine
01:06:17quelques jours que j'étais arrivé dans cet établissement
01:06:19et c'est le premier projet
01:06:21pédagogique qu'on m'avait proposé
01:06:23et voilà
01:06:25c'était René Elfter, c'était un Malgrenou
01:06:27alors c'est pas tout à fait
01:06:29l'histoire de mes grands-parents puisque lui
01:06:31il a réussi à s'échapper
01:06:33et à rejoindre l'Angleterre, ce qui n'était pas le cas
01:06:35de mes deux grands-pères
01:06:37mais
01:06:39d'arriver dans cet établissement
01:06:41et d'avoir ce travail
01:06:43qui concerne
01:06:45les Malgrenous, ça m'a profondément
01:06:47ému, touché, ça a remué
01:06:49des vieux souvenirs
01:06:51notamment un souvenir très très précis
01:06:53de ce repas
01:06:55de famille que je raconte un peu
01:06:57dans le podcast. Justement, j'allais vous demander
01:06:59comment avez-vous, alors vous dites vous-même
01:07:01on n'apprend pas à un moment comme ça
01:07:03tiens, ton grand-père était Malgrenou
01:07:05mais la situation dans laquelle
01:07:07vous avez découvert ça est assez étonnante
01:07:09en effet, ça s'est fait comme je le disais
01:07:11comme ça parce qu'en fait on n'en parlait pas vraiment
01:07:13Oui, comme pour
01:07:15tous les 130 000
01:07:17Malgrenous alsaciens qui ont été incorporés
01:07:19de force, le retour
01:07:21en France a été compliqué, a été difficile
01:07:23beaucoup d'entre eux
01:07:25sont passés par des camps
01:07:27alors pas des camps de concentration
01:07:29mais des camps de prisonniers
01:07:31russes, puisqu'ils ont été faits
01:07:33prisonniers russes, notamment le terrible
01:07:35camp de concentration de Tambov
01:07:37Tambov, peut-être que
01:07:39ça ne vous parle pas beaucoup mais
01:07:41tous les Alsaciens
01:07:43le connaissent
01:07:45puisque bien souvent les grands-parents
01:07:47y sont passés donc le retour
01:07:49en France était très compliqué
01:07:51et
01:07:53donc c'est devenu tabou
01:07:55on n'en a pas parlé, on a repris
01:07:57la vie, on n'en a pas parlé et puis
01:07:59voilà, à la fin des années
01:08:0190, j'avais
01:08:03fait un voyage en Europe de l'Est
01:08:05en Hongrie et
01:08:07voilà, dans la discussion
01:08:09repas de famille où je racontais un petit peu
01:08:11les pérégrinations
01:08:13mon grand-père s'est
01:08:15montré très curieux et il a posé
01:08:17des questions un petit peu
01:08:19étonnantes, un petit peu étranges
01:08:21et tout le monde
01:08:23a compris que ça éveillait en lui
01:08:25des souvenirs
01:08:27de cette période, il n'en a pas parlé
01:08:29très directement
01:08:31mais en tout cas on a tous compris que
01:08:33enfin, plus de
01:08:35quasiment 50 ans après
01:08:37il acceptait
01:08:39d'en parler un petit peu
01:08:41Julien, c'est encore un moment
01:08:43là où la petite histoire
01:08:45en tout cas pour les élèves
01:08:47qui ont travaillé sur René Hefter
01:08:49sur Le Malgré Nous, la petite histoire
01:08:51et la grande histoire sont venues se percuter
01:08:53j'imagine qu'ils étaient à dix mille lieux de penser
01:08:55que leur principal
01:08:57proviseur avait lui-même
01:08:59de l'émotion par rapport
01:09:01à ce qu'ils étaient en train de raconter
01:09:03à dix mille lieux de penser que France Bleue leur demanderait
01:09:05de faire une interview aussi
01:09:07de leur principal proviseur, ce n'était pas
01:09:09forcément le plus facile, on va demander à
01:09:11Mathéo de se lever, Mathéo est-ce que tu veux bien
01:09:13te mettre à mes côtés, donc tu fais
01:09:15partie de cette classe
01:09:17de terminale du lycée
01:09:19Marcel Gambier de Lisieux
01:09:21pas le sujet le plus facile qu'on vous a donné quand même
01:09:23non ce n'était pas un sujet très facile
01:09:25on n'avait pas encore entendu parler
01:09:27pour la plupart de ce que c'était un Malgré Nous
01:09:29donc ça aussi était une grande découverte
01:09:31pour nous de savoir qu'il y avait
01:09:33des Alsaciens-Moséliens qui ont été en
01:09:35relais de force dans l'armée allemande
01:09:37Qu'est-ce que tu en as retenu toi personnellement ?
01:09:39Pour moi personnellement
01:09:41ça m'a montré que
01:09:43dans ce qu'a été la gare il n'y avait pas
01:09:45soit un côté blanc soit un côté noir, il y avait beaucoup de gris
01:09:47surtout, qu'on n'avait pas
01:09:49beaucoup de choix dans ce qui s'est passé
01:09:51et surtout que pour le cas de Ronald Pfeffter
01:09:53c'était souvent des gens
01:09:55extrêmement jeunes, il avait presque notre âge
01:09:57il avait 16-17 ans quand il s'y fait en relais
01:09:59et donc ça montre quand même
01:10:01que pour une personne comme lui
01:10:03avoir réussi à
01:10:05survivre à tout ce qu'a été l'enfer de la guerre
01:10:07ça manque quand même beaucoup de courage
01:10:09Une expérience enrichissante que de faire ce podcast ?
01:10:11Oui, ça a été extrêmement enrichissant
01:10:13on a vu
01:10:15comment il a réussi aussi
01:10:17après la guerre à essayer de
01:10:19se battre pour avoir de la reconnaissance
01:10:21reconnaissance qu'il n'a reçue que
01:10:23beaucoup plus tard
01:10:25parce qu'on voit avec les archives
01:10:27qu'on nous a fournies
01:10:29après de 40 ans il s'est battu pour avoir
01:10:31ce que ce soit les indemnités
01:10:33ou la reconnaissance de vétérans
01:10:35qu'il n'a pas reçu, il a dû vivre beaucoup dans l'ombre
01:10:37Merci Mathéo
01:10:39c'est beau de vous entendre parler comme ça de vos vétérans
01:10:41on peut l'applaudir très sincèrement
01:10:43parce que vous avez tous un degré de connaissance
01:10:45de cette histoire grâce à vos vétérans
01:10:47Cédric, est-ce qu'on
01:10:49retourne brièvement dans votre amphi
01:10:51je vous vois courir, je vous vois faire des allers-retours
01:10:53sur votre scène
01:10:55on va enchaîner si vous le voulez
01:10:57c'est l'idée, c'est pour ça
01:10:59je ne savais pas si vous vouliez qu'on revienne chez vous
01:11:01tout n'a pas été simple
01:11:03dans cette affaire, c'était le but
01:11:05on n'était pas là
01:11:07pour faciliter la vie
01:11:09des élèves jusqu'au bout
01:11:11on a pensé vraiment à France Bleu
01:11:13avec le rectorat de Normandie
01:11:15cette opération comme une opération d'éducation
01:11:17aux médias, c'est l'une des responsabilités
01:11:19de la chaîne France Bleu
01:11:21au sein de Radio France
01:11:23de participer à cette oeuvre
01:11:25d'éducation aux médias
01:11:27même si le mot peut faire peur
01:11:29d'apprendre deux métiers en l'occurrence
01:11:31sur cette opération
01:11:33les métiers d'historien et les métiers de journaliste
01:11:35et oui, tout n'a pas été facile
01:11:39Opération Vétérans
01:11:41Que reste-t-il de cette histoire
01:11:43aujourd'hui ?
01:11:45C'est la question que vous vous êtes posée à la fin de cette enquête
01:11:47et pour y répondre, vous en avez discuté
01:11:49avec vos correspondants qui sont lycéens à Bitola
01:11:51Je m'appelle Lina
01:11:53et je suis un élève
01:11:55à l'lycée Josip Grostito à Bitola
01:11:57Avant notre rencontre
01:11:59moi et mes amis
01:12:01ne connaissaient pas
01:12:03l'histoire de Pande Matewski
01:12:05Il est vrai qu'en début
01:12:07des années 1970
01:12:09les archives américaines
01:12:11le bâtiment a pris feu
01:12:13et ce qui fait qu'une partie des archives
01:12:15n'est plus accessible
01:12:17Par chance, par l'intermédiaire de l'historien
01:12:19de la BMC, j'ai pu
01:12:21réceptionner les deux dossiers militaires
01:12:23de nos deux frères
01:12:25Et vous, aujourd'hui, seriez-vous prêts à faire la guerre ?
01:12:27à prendre les armes
01:12:29comme l'a fait Éric-Georges Johnson-Armstrong
01:12:31à 17 ans pour défendre une certaine idée
01:12:33de la liberté ?
01:12:35Non, parce que ce n'est pas un âge pour faire la guerre
01:12:37Pourquoi pas ?
01:12:39Je pense que ça devrait être cool
01:12:41d'aller se battre pour son pays, pour ses valeurs
01:12:43Je suis trop jeune, je me vois plus à l'école
01:12:45Moi, personnellement
01:12:47oui, je pourrais faire
01:12:49pas juste deux présidents qui s'étaient discutés
01:12:51sur Snapchat, je ne peux pas me bagarrer pour ça
01:12:53mais pour des bonnes raisons, pas pour des discussions
01:12:55de gamins
01:12:59Voilà, des extraits
01:13:01des podcasts autour de
01:13:03Pandé Matevski, des frères Arruda
01:13:05à Coursolles et de la classe défense
01:13:07d'Alençon sur l'éducation
01:13:09aux médias, j'aimerais faire descendre
01:13:11ici, sur la scène
01:13:13de cet amphi 166, Maud Moulin
01:13:15du collège
01:13:17de Mézidon
01:13:19Et de mon côté, je vais appeler
01:13:21à nous rejoindre messieurs Leplumé
01:13:23et Bayard
01:13:25des collèges de Coutances et d'Alençon
01:13:27Alors
01:13:29l'idée Maud
01:13:31avec vous, c'était un peu d'évoquer
01:13:33l'éducation aux médias
01:13:35l'éducation à l'histoire aussi, forcément
01:13:37notamment dans un collège
01:13:39peut-être plus rural, on a entendu
01:13:41parler de Rouen
01:13:43Évreux
01:13:45Érouville
01:13:47Mézidon, c'est un peu plus éloigné des
01:13:49plages du débarquement aussi, c'est plus
01:13:51dans la campagne
01:13:53comment on attire
01:13:55des élèves à ce projet là ?
01:13:57Comment on les attire ?
01:13:59Alors déjà l'éducation
01:14:01aux médias, il faut savoir qu'avec ma
01:14:03collègue de français qui est là
01:14:05on a toujours essayé de sensibiliser nos élèves
01:14:07à cette éducation aux médias et à la radio
01:14:09donc la classe avait déjà eu
01:14:11l'occasion d'enregistrer une première émission de radio
01:14:13amateur
01:14:15entre nous on avait fait ça
01:14:17et c'est vrai que quand on m'a proposé le projet
01:14:19ensuite avec Marie
01:14:21qui est juste là
01:14:23j'ai tout de suite dit oui
01:14:25parce que déjà la thématique
01:14:27me plaisait de pouvoir faire
01:14:29travailler mes élèves autour
01:14:31des commémorations
01:14:33la thématique m'a plu mais aussi
01:14:35cette possibilité de travailler avec une professionnelle
01:14:37ça a été une expérience
01:14:39extrêmement riche
01:14:41et les élèves, c'est pas très compliqué de les embarquer
01:14:43ils ont tout de suite été
01:14:45ils ont tout de suite été partants
01:14:47dès qu'on leur a dit
01:14:49on enregistre une émission
01:14:51pour France Bleu, même s'ils n'écoutent pas
01:14:53la radio, c'est ce qu'ils ont dit
01:14:55Il n'y a pas d'appréhension à un moment quand même
01:14:57quand on se lance dans un projet comme celui là
01:14:59quand on se dit à la fin va falloir
01:15:01rendre un podcast, on sait même peut-être
01:15:03pas exactement ce que c'est qu'un podcast
01:15:05C'est très flou
01:15:07au départ moi j'ai eu le droit à un dossier
01:15:09on a eu très peu de sources, moi j'ai eu un dossier
01:15:11qui faisait 50 pages
01:15:13en anglais et 2 heures d'enregistrement
01:15:15en anglais donc le défi déjà
01:15:17ça a été de me dire est-ce qu'ils vont lire
01:15:19est-ce qu'ils vont
01:15:21intégrer toutes ces sources
01:15:23et en fait ils y sont allés, ils se sont pas posé la question
01:15:25ma collègue d'anglais m'a aidé aussi
01:15:27quand même dans ce domaine
01:15:29et non non c'est
01:15:31voilà
01:15:33l'appréhension, oui à un moment
01:15:35je me suis demandé comment on allait réussir à construire le podcast
01:15:37et puis ça on a réussi
01:15:39à construire quelque chose ensemble
01:15:41Marie Martirosian qui est
01:15:43à côté qui est la journaliste qui vous a accompagnée
01:15:45vas-y prends le micro
01:15:47Marie en deux mots comment on accompagne
01:15:49justement des enfants
01:15:51qui certes ont
01:15:53qui certes ont fait un peu de radio
01:15:55en amateur pour reprendre votre terme
01:15:57mais qui connaissent pas forcément nos codes, nous on est habitués
01:15:59on a un jargon comme dans tous les métiers
01:16:01eux pas
01:16:03Moi j'ai essayé de les rassurer
01:16:05ils étaient un peu intimidés au début
01:16:07notamment le jour de l'enregistrement
01:16:09mais finalement
01:16:11ça a été plutôt bien, j'ai essayé de leur
01:16:13dire d'être le plus naturel
01:16:15possible, c'est peut-être ça qui est un petit peu difficile
01:16:17quand on est devant un micro, c'est un peu intimidant
01:16:19mais moi je trouve qu'ils se sont très bien débrouillés
01:16:21et ça s'est très bien passé
01:16:23Enzo est par là
01:16:25Enzo
01:16:27du collège Boris Vian donc de
01:16:29Mézidon, pareil
01:16:31comment tu as réagi, comment
01:16:33vous avez réagi quand on vous a dit
01:16:35on va travailler sur l'opération
01:16:37vétérans
01:16:39J'ai réagi assez bien parce que ça sort de l'ordinaire
01:16:41on fait pas ça tous les jours
01:16:43en cours
01:16:45comparé aux cours qu'on a fait
01:16:47d'habitude, là c'est
01:16:49vraiment une expérience à faire
01:16:51Est-ce que c'était
01:16:53quelque chose dont vous aviez déjà parlé
01:16:55du débarquement quand on
01:16:57est ici en Normandie, c'est quelque chose qu'on
01:16:59connaît un peu, est-ce que vous en aviez déjà parlé
01:17:01quand c'était une première
01:17:03On n'en a pas parlé
01:17:05au début d'année en cours d'histoire
01:17:07c'est venu plus
01:17:09un peu plus tard dans le podcast, vers la fin
01:17:11mais non du coup
01:17:13sur le thème du débarquement
01:17:15c'était nouveau
01:17:17c'était en début d'année et on apprend ça
01:17:19vers la fin
01:17:21de la troisième
01:17:23Maud Moulin, l'enseignante
01:17:25la grande fierté j'imagine d'être arrivé
01:17:27au bout de ça et d'avoir
01:17:29fait acte un peu de transmission
01:17:31vous en tant qu'enseignante, parce que c'est quand même
01:17:33ce qui fait le sel de ce métier
01:17:35de transmettre les savoirs
01:17:37et que eux puissent eux-mêmes faire acte
01:17:39de transmission à l'avenir
01:17:41Oui, d'ailleurs Enzo le dit dans le podcast
01:17:43qu'ils ont cette mission
01:17:45de transmettre l'histoire
01:17:47vécue par Harry Leach
01:17:49il a souhaité témoigner
01:17:51très longtemps, chaque année il revenait
01:17:53sur les plages du débarquement, il témoignait
01:17:55auprès de soldats
01:17:57il avait ce souhait de transmettre son témoignage
01:17:59et voilà, les élèves
01:18:01ont porté sa voix sur les ondes
01:18:03et c'était vraiment
01:18:05une très belle expérience
01:18:07Pour poursuivre Cédric sur
01:18:09cet apprentissage des métiers
01:18:11d'historien et de journaliste, je vais
01:18:13me tourner vers Sarah qui se dit
01:18:15quelle question il va me poser, qu'est-ce qui va me tomber dessus
01:18:17bonjour Sarah
01:18:19on vous a vu dans le podcast
01:18:21donc tu es élève
01:18:23dans la classe de première de Coutances
01:18:25vous avez enquêté sur Pandé Matewski
01:18:27un militaire d'origine
01:18:29macédonienne intégré à l'armée américaine
01:18:31on vous entend jouer les reporters
01:18:33vous avez vraiment fait ça ?
01:18:35Alors on s'est retrouvé avec ma classe
01:18:37sur un voyage en Macédoine du Nord
01:18:39donc on s'est rendu
01:18:41dans le cimetière macédonien
01:18:43où on a pu découvrir la tombe de Pandé Matewski
01:18:45qui est un soldat
01:18:47qui a été mort pendant la seconde guerre mondiale
01:18:49qui a été mort
01:18:51en début
01:18:53de la seconde guerre mondiale
01:18:55il a été mort sur le front de Normandie
01:18:57en débarquant
01:18:59il s'est pris une balle dans le thorax
01:19:01donc en découvrant
01:19:03ce soldat on a dû se dire
01:19:05ça va être une longue histoire
01:19:07et au final on s'est retrouvé à avoir une histoire courte
01:19:09car il est mort sur le coup
01:19:11et il est mort très jeune
01:19:13mais quand on s'est rendu sur sa tombe
01:19:15il était enterré avec sa mère
01:19:17mais on voyait que ça tombe à lui
01:19:19une tombe mal entretenue
01:19:21et j'ai bien suivi dans le podcast
01:19:23et ça vous a beaucoup touché
01:19:25de lui redonner vie à travers ce document
01:19:27c'est exactement ça
01:19:29se retrouver devant la tombe d'un soldat
01:19:31assez peu connu
01:19:33comme ce Pandé Matewski
01:19:35c'était très touchant
01:19:37voir la tombe assez délavrée
01:19:39abandonnée, c'était triste à voir
01:19:41c'est important de redonner vie
01:19:43à ce soldat Pandé Matewski
01:19:45qui n'est pas un héros
01:19:47qui est mort visiblement par accident
01:19:49le 2 juin ou le 4 juillet sur les plages de Normandie
01:19:51oui ça c'est triste
01:19:53et se dire que
01:19:55même en Macédoine il ne connait pas forcément son histoire
01:19:57ce qu'il a pu vécu
01:19:59ce qu'il a vécu oui
01:20:01exactement
01:20:03je ne sais pas comment expliquer
01:20:05c'est une sensation bizarre
01:20:07merci d'avoir exprimé ton émotion
01:20:09par rapport à ce soldat
01:20:11le professeur
01:20:13de cette classe est également avec nous
01:20:15Emmanuel Leplumé
01:20:17vous avez déjà entamé
01:20:19cette biographie de Pandé Matewski
01:20:21et on vous a accueilli avec plaisir
01:20:23c'est intéressant
01:20:25de constater
01:20:27les notes vocales que vous avez envoyées
01:20:29à Lucie Thuillet qui a su les valoriser dans ce podcast
01:20:31alors effectivement
01:20:33nous, notre projet
01:20:35il avait commencé par l'idée
01:20:37d'un échange, d'un travail
01:20:39sur la seconde guerre mondiale
01:20:41et sur la libération de la Normandie
01:20:43et la libération des Balkans
01:20:45et donc nous travaillions
01:20:47sur cette période de l'histoire
01:20:49qui va amener à la libération globale de l'Europe
01:20:51de se rendre en Macédoine
01:20:53et il était incontournable
01:20:55de travailler sur Pandé
01:20:57donc ce jeune Yougoslave
01:20:59qui ne s'est pas engagé
01:21:01chez les partisans mais qui dans les années 30
01:21:03a émigré aux Etats-Unis
01:21:05et qui très tôt
01:21:07s'est engagé dans l'armée américaine
01:21:09vous voulez raconter ces petites histoires ?
01:21:11alors c'est très important
01:21:13pour nos élèves pour comprendre un petit peu
01:21:15qu'est-ce que l'histoire, comment elle s'écrit
01:21:17comment elle s'étudie
01:21:19mais l'intérêt de ce projet
01:21:21c'était aussi de les mettre dans une situation
01:21:23de communication
01:21:25parce que lire en classe on sait tous lire
01:21:27lire devant ses camarades, lire pour son professeur
01:21:29bon on se dépasse
01:21:31un petit peu
01:21:33mais lire dans un tel projet
01:21:35lire pour des centaines de milliers d'auditeurs
01:21:37nos élèves
01:21:39se sont vraiment dépassés
01:21:41et ont fait un travail extraordinaire
01:21:43et vraiment un grand merci à Lucie
01:21:45qui nous a accompagné dans cette belle aventure
01:21:47elle est quelque part dans la salle
01:21:49elle est juste devant
01:21:51et donc nos élèves
01:21:53qui sont des élèves de lycées professionnels
01:21:55des élèves souvent
01:21:57pour lesquels on a une vision un petit peu différente
01:21:59ah tu es en lycée professionnel
01:22:01ils se sont vraiment sublimés
01:22:03dépassés
01:22:05donc je suis vraiment heureux d'être enseignant
01:22:07et d'avoir participé à ce projet
01:22:09et on est ravis de vous retrouver
01:22:11de vous recevoir et de valoriser le travail que vous faites
01:22:13quotidiennement
01:22:15au sein de votre établissement
01:22:17et je vais me tourner vers le spécialiste
01:22:19si j'ose dire de la bande, Christophe Bayard
01:22:21vous êtes enseignant d'histoire au collège Louis-Michel
01:22:23à Lançon, on va être très clair
01:22:25c'est pas le premier projet d'éducation aux médias
01:22:27que vous faites dans le cadre de la bataille de Normandie
01:22:29ou de la seconde guerre mondiale
01:22:31vous en faites beaucoup, beaucoup
01:22:33celui-là vous nous avez tout de suite dit oui
01:22:35et c'était important
01:22:37bonjour à toutes et à tous
01:22:39c'est vrai que c'était important, il n'y en a aucun qui n'est pas important
01:22:41on a commencé
01:22:43il y a un peu plus de 20 ans, 25 ans
01:22:45en invitant des vétérans à Lançon
01:22:47alors c'est vrai que c'est loin des plages du débarquement
01:22:49et c'est assez rare
01:22:51alors je voudrais vraiment vous remercier France Bleu
01:22:53de nous avoir proposé de participer
01:22:55à ce projet parce que ça nous a emmené
01:22:57à aller vers un vétéran
01:22:59qui avait débarqué le 6 juin
01:23:0144 donc c'est pour nous, pour ça
01:23:03c'était une première
01:23:05c'est vrai que c'était un magnifique projet
01:23:07et puis la radio qui s'adapte
01:23:09parfaitement à ce type de travail
01:23:11donc effectivement oui c'est un
01:23:13projet qui nous a beaucoup plu
01:23:15on parlait d'éducation à médias
01:23:17vos élèves ont appris selon vous sur les métiers
01:23:19d'historien, les métiers de journaliste
01:23:21oui absolument, c'est très important
01:23:23alors on s'aperçoit que les élèves
01:23:25ont peut-être quelques appréhensions
01:23:27pour commencer puis ensuite
01:23:29ils s'y mettent très très vite
01:23:31le micro, la radio et le fait
01:23:33d'intervenir comme ça, ça leur plaît beaucoup
01:23:35notamment l'oral, alors on développe de plus en plus l'oral
01:23:37dans les compétences
01:23:39notamment au brevet, en tout cas au collège
01:23:41ou au lycée et effectivement
01:23:43cette éducation aux médias elle est très importante
01:23:45il y a de plus en plus de web radio
01:23:47aussi dans les établissements scolaires
01:23:49mais alors là vraiment de travailler sur
01:23:51un projet d'une telle ampleur
01:23:53et alors d'avoir entendu il y a quelques jours
01:23:55le podcast
01:23:57en classe avec les élèves
01:23:59ça a été un plaisir évidemment, une récompense
01:24:01magnifique. Racontez-nous qu'est-ce qu'ils ont dit
01:24:03ces élèves parce qu'aujourd'hui ils sont un peu intimidés
01:24:05mais quelle était l'ambiance
01:24:07en classe ? Alors tout simplement j'ai diffusé
01:24:09le podcast dans la
01:24:11classe et c'est vrai que là
01:24:13d'abord il n'y a pas
01:24:15tellement d'images, il y a quelques
01:24:17illustrations mais le fait d'être dans le son
01:24:19de plonger dans un univers
01:24:21sonore, c'est quelque chose à mon avis
01:24:23qui est encore plus fort, alors je vais défendre
01:24:25la radio. Allez-y, allez-y
01:24:27c'est important de le faire
01:24:29c'est important de le faire
01:24:31alors les élèves ont trouvé que c'était
01:24:33très très bon, très bien fait. Alors là c'est aussi
01:24:35tout le travail remarquable de montage, Philippe
01:24:37Thomas qui est venu à Louis-Michel
01:24:39a su aussi
01:24:41inviter les élèves au micro
01:24:43il a su les mettre en condition
01:24:45pour que la parole
01:24:47se libère en quelque sorte
01:24:49il a vraiment su le faire et
01:24:51le résultat est étonnamment
01:24:53vraiment brillant de qualité
01:24:55vraiment un beau travail. Alors les élèves étaient
01:24:57impressionnés, il y a toujours évidemment
01:24:59pour un élève de 14-15 ans
01:25:01un petit peu de gêne à s'entendre parler
01:25:03comme ça. A 45 ans c'est pareil
01:25:05C'est possible, au micro
01:25:07mais bon, effectivement
01:25:09ça a été une grande satisfaction
01:25:11je pense qu'on peut parler de
01:25:13plaisir, on peut rendre hommage
01:25:15transmettre et en même temps prendre du plaisir
01:25:17et c'est peut-être un des mots
01:25:19qu'il ne faut jamais oublier dans le domaine de l'éducation
01:25:21pour aller plus loin. Christophe
01:25:23Bayard, merci à vous d'être intervenu
01:25:25vous faites référence au travail
01:25:27des journalistes du réseau France Bleu
01:25:29notamment des équipes
01:25:31de Normandie là-dessus
01:25:33je crois pouvoir dire et me faire leur porte-parole
01:25:35et dire qu'ils ont beaucoup appris au contact
01:25:37des élèves et des profs aussi donc merci
01:25:39à vous pour votre travail et
01:25:41l'association de France Bleu à ce projet
01:25:43Et France Bleu, vous l'avez dit, ce sont
01:25:45les trois radios normandes mais pas uniquement
01:25:47puisque France Bleu ce sont 44
01:25:49radios un peu partout
01:25:51en France, de Bayonne
01:25:53à Strasbourg, de Lille à Bastia
01:25:55nous maillons l'intégralité
01:25:57du territoire et même
01:25:59dans ce projet qui avait pourtant
01:26:01l'air si normand, nous avons
01:26:03réussi à trouver des forces
01:26:05au sein du réseau
01:26:07Opération Vétérans
01:26:09Les parcours de 15
01:26:11soldats oubliés racontés par les
01:26:13élèves de Normandie
01:26:15On n'imagine pas que des élèves de 3ème puissent se poser
01:26:17autant de questions, ils réfléchissent
01:26:19il y a vraiment plein de choses qui émergent
01:26:21de leur cerveau et c'est trop chouette
01:26:23de voir qu'en fin d'année de 3ème
01:26:25on arrive à des questionnements
01:26:27même sur l'actualité, sur le XXIème siècle
01:26:29c'est impressionnant
01:26:31L'histoire ne va peut-être pas s'arrêter là
01:26:33En juin, Cindy Bryant
01:26:35la fille de Jack Merrick, doit venir
01:26:37en Normandie, au musée Airborne
01:26:39de Sainte-Mère-Église. Elle ne le sait pas encore
01:26:41mais il n'est pas exclu qu'elle croise
01:26:43cette fois pour de vrai, les collégiens
01:26:45chers bourgeois qui ont mis son père à l'honneur
01:26:51Et sans plus tarder, grâce à la technique
01:26:53on va partir dans le
01:26:55sud-ouest du côté
01:26:57de Pau à France Bleu-Béarn
01:26:59pour rejoindre Flore Cattala
01:27:01qui est en visio avec nous
01:27:03Bonjour Flore
01:27:05Bonjour à tous
01:27:07Alors Flore, on va expliquer un petit peu
01:27:09comment tu t'es retrouvée dans ce podcast
01:27:11puisque en fait tu es la journaliste qui a
01:27:13accompagné les lycéens du lycée Léopold Cédars-Senghor
01:27:15à Evreux, qui ont donc travaillé
01:27:17sur le vétéran
01:27:19Joseph Ourso-Rigaraille
01:27:21On va pas rentrer dans les détails
01:27:23mais à l'origine c'était un journaliste
01:27:25d'Evreux qui était censé les accompagner
01:27:27et puis pour diverses raisons il ne l'a pas pu
01:27:29et donc, un jour
01:27:31tu reçois un coup de fil et on te dit, écoute Flore
01:27:33tu vas quitter le Béarn
01:27:35et tu vas monter en Normandie, c'est ça ?
01:27:37Exactement, c'est exactement
01:27:39comme ça que ça s'est passé, on m'a dit
01:27:41tu vas aller rencontrer ces élèves
01:27:43d'Evreux qui ont travaillé
01:27:45sur Joseph Ourso-Rigaraille
01:27:47pour justement les enregistrer
01:27:49et faire ce fameux podcast
01:27:51alors moi j'en avais entendu parler
01:27:53de ces élèves déjà puisqu'ils étaient déjà passés
01:27:55en émission spéciale sur mon antenne
01:27:57à Pau, sur France Bleu Béarn Bigor
01:27:59pour justement déjà parler
01:28:01de leur travail sur ce vétéran
01:28:03sur Joseph et donc j'étais ravie de faire
01:28:05un petit peu le voyage en sens inverse
01:28:07en quelque sorte
01:28:09et de me déplacer pour aller les rencontrer
01:28:11après en avoir entendu beaucoup parler
01:28:13ça avait du sens de faire appel à quelqu'un
01:28:15de Pau puisque Coucou comme on le surnomme
01:28:17venait de là
01:28:19Oui tout à fait
01:28:21et je pense que cet échange là aussi
01:28:23et ce lien entre
01:28:25justement ces élèves normands, France Bleu Normandie
01:28:27aussi et puis Pau, France Bleu Béarn Bigor
01:28:29ça a du lien aussi
01:28:31vu l'histoire de ce vétéran
01:28:33Coucou pour
01:28:35ceux qui connaissent son histoire
01:28:37il est donc parti de son Béarn, il est arrivé
01:28:39lui aussi en Normandie
01:28:41lors du débarquement, il est resté très attaché
01:28:43à la région
01:28:45puisqu'il a encore des petits-enfants
01:28:47qui y vivent
01:28:49donc c'est un lien comme ça qu'on
01:28:51perpétuait avec et le travail des élèves
01:28:53et moi mon déplacement jusqu'à Évreux
01:28:55C'est aussi ça la force de notre
01:28:57réseau, c'est que avec
01:28:59ce podcast, je le disais encore une fois
01:29:01qui aurait pu être exclusivement
01:29:03normand parce qu'après tout
01:29:05la bataille de Normandie, on va la commémorer au niveau
01:29:07national la semaine prochaine mais ça s'est passé
01:29:09ici, c'est dans son nom
01:29:11qu'on est allé questionner des histoires
01:29:13d'ailleurs aussi sur le territoire
01:29:15C'est ça qui est intéressant aussi
01:29:17effectivement je pense parce que
01:29:19on l'a dit, les élèves l'ont très bien dit
01:29:21ceux qui ont débarqué en Normandie
01:29:23venaient de
01:29:25différents horizons et je pense que aussi
01:29:27dans les voix qu'on a pu entendre
01:29:29dans cette restitution et dans
01:29:31ce podcast, c'est bien de pouvoir aussi l'entendre
01:29:33d'avoir des voix qui viennent pas
01:29:35forcément de Normandie mais aussi
01:29:37de Pau, de Strasbourg et d'ailleurs
01:29:39évidemment la force du réseau
01:29:41France Bleu, donc juste un mot
01:29:43il fait comment chez vous là ?
01:29:45Il fait très beau
01:29:47il fait très beau et
01:29:49là c'est faux, je suis en t-shirt
01:29:51Cédric
01:29:53je vous propose de
01:29:55proposer à Flore
01:29:57d'échanger avec un des élèves de l'opération
01:29:59il y a Nolan qui est à mes côtés
01:30:01Nolan, est-ce que tu veux bien te lever s'il te plaît ? Ce sera plus
01:30:03pratique pour tout le monde
01:30:05Tu l'as bien accueilli Flore
01:30:07dans la classe, ça s'est bien passé
01:30:09cet enregistrement du podcast ?
01:30:11Pour l'ensemble de la classe ça a été plutôt
01:30:13une réussite, on a tous été
01:30:15assez fiers de pouvoir participer à ça
01:30:17et effectivement on l'a plutôt
01:30:19bien accueilli, on a tous apporté notre
01:30:21pierre à l'édifice pour ce podcast
01:30:23Cette dimension inter-régionale
01:30:25le fait qu'en Normandie
01:30:27vous ayez valorisé
01:30:29un soldat venu d'ailleurs
01:30:31en France, c'était important pour vous ?
01:30:33Se dire que
01:30:35c'est pas forcément des soldats normands
01:30:37qui ont participé à cette bataille
01:30:39et qu'ils pouvaient aussi venir
01:30:41d'autres pays ou même d'autres endroits en France
01:30:43ce qu'on aurait peut-être pas pu penser
01:30:45surtout d'aussi loin
01:30:47en France comme le Bern
01:30:49et c'est plutôt
01:30:51intéressant de voir qu'il n'y a pas que
01:30:53les normands qui ont pu y participer
01:30:55D'ailleurs Julien, si je puis me permettre
01:30:57il y a une séquence assez drôle
01:30:59dans le podcast
01:31:01c'est la séquence où vous essayez
01:31:03de deviner d'où ça peut bien venir
01:31:05Ourso-Rigaraï, ce nom qui est pourtant
01:31:07terriblement béarné
01:31:09et moi j'étais là
01:31:11au lycée d'Evreux lors de la
01:31:13première découverte par les élèves
01:31:15de ce nom Ourso-Rigaraï
01:31:17et c'est vrai qu'on a entendu
01:31:19tout et beaucoup plus de choses
01:31:21qui venaient de l'étranger
01:31:23ça a l'air hongrois, ça a l'air des pays de l'Est
01:31:25plutôt que du béarn
01:31:27je pense qu'ils ont
01:31:29aussi en effet été surpris
01:31:31par l'existence
01:31:33de ceux-là qui venaient d'ailleurs en France
01:31:35Flore Catala, on en parle de ce portrait
01:31:37dans le Béarn
01:31:39et dans le Pays Basque, parce qu'il est basco-béarné
01:31:41on va pas commettre d'impair, on a choisi basco-béarné
01:31:43comme ça on fâche personne
01:31:45C'est ça, et du Pays Basque et du Béarn
01:31:47parce qu'il faut savoir qu'on ne s'entend pas forcément très bien
01:31:49on joue à ne pas s'entendre avec nos voisins basques
01:31:51donc c'est important de le souligner
01:31:53vous avez raison Julien
01:31:55En fait, je pense que ce qui est important
01:31:57dans ce qu'ont fait les élèves aussi, c'est qu'il faut savoir que
01:31:59le nom Sourigaray, ici, il n'est pas très connu
01:32:01les gens ne le connaissent pas
01:32:03je pense que si je sors dans la rue et que je demande à des gens
01:32:05est-ce que vous avez déjà entendu parler
01:32:07d'un vétéran basco-béarné
01:32:09qui a fait le débarquement de Normandie
01:32:11personne ne sait qui c'est, le nom Sourigaray
01:32:13est très connu, parce que, vous le disiez
01:32:15c'est vraiment d'ici, mais ce Joseph, il n'est pas connu
01:32:17et donc c'est aussi pour ça que
01:32:19ces élèves normands, c'est très important qu'ils aient fait ça aussi
01:32:21et qu'on puisse les entendre
01:32:23également chez moi, pour que les gens
01:32:25de ce territoire apprennent à connaître ce vétéran
01:32:27qui ne connaissent pas bien
01:32:29Nolan, il représente quoi pour toi aujourd'hui
01:32:31Joseph ou Sourigaray, c'est un sujet
01:32:33ou c'est un peu plus qu'un sujet
01:32:35c'est quand même un peu plus qu'un sujet
01:32:37on en a parlé pendant plusieurs mois
01:32:39certains d'entre nous
01:32:41le considéraient même comme un grand-père
01:32:43comme on a pu l'entendre dans certaines émissions
01:32:45et ça nous a permis de faire un lien
01:32:47du coup
01:32:49plutôt assez fort
01:32:51avec les pays
01:32:53béarnés, les pays basques
01:32:55Merci Nolan, on peut l'applaudir sincèrement
01:32:57bravo pour ce travail réalisé
01:32:59merci Flore Catala
01:33:01magie de la technologie
01:33:03et magie du réseau France Bleu
01:33:05nous sommes aussi en duplex
01:33:07avec un autre
01:33:09journaliste du réseau
01:33:11il s'appelle Olivier Vaugel
01:33:13vous voyez tous se faire en direct
01:33:15sous vos yeux
01:33:17bonjour Olivier
01:33:19bonjour à toutes et à tous
01:33:21vous êtes journaliste à France Bleu
01:33:23dans l'Alsace
01:33:25de l'autre côté nord de la France
01:33:27par rapport à la Normandie
01:33:29et Elodie Toucher vous a
01:33:31sollicité pour éclairer
01:33:33nos élèves de Lisieux
01:33:35à propos de l'histoire des Malgrenoux
01:33:37j'ai envie de parler d'abord à l'alsacien
01:33:39avant de parler aux journalistes
01:33:41ça vous a touché qu'on s'intéresse à Malgrenou
01:33:43pour ce 80e anniversaire du débarquement
01:33:45oui tout à fait
01:33:47je ne suis pas alsacien, je suis mausolan
01:33:49mais je suis également
01:33:51concerné par cette problématique
01:33:53de l'incorporation de force
01:33:55puisque mon grand-père
01:33:57a dû se battre contre un
01:33:59forcé dans la Wehrmacht
01:34:01l'armée régulière allemande
01:34:03à la fin de la guerre de 1944
01:34:05à 1945
01:34:07il est rentré en 1946, il a été fait prisonnier
01:34:09comme énormément, des dizaines de milliers
01:34:11de personnes ici en Alsace et en Moselle
01:34:13130 000 personnes
01:34:15incorporées de force dans les armées
01:34:17du Reich et même dans la Waffen SS
01:34:19à la fin de la guerre, 130 000 personnes
01:34:21dont un tiers
01:34:23c'est énorme, ne sont jamais rentrées
01:34:25ou sont mortes
01:34:27alors évidemment c'est un sujet
01:34:29qui est très connu en Alsace, en Moselle
01:34:31d'une part parce qu'on en parle souvent
01:34:33dans les familles, d'autre part
01:34:35parce que depuis une vingtaine d'années maintenant
01:34:37nous avons un outil pédagogique
01:34:39formidable
01:34:41qui s'appelle le Mémorial d'Alsace-Moselle
01:34:43qui est basé à Chirmex
01:34:45et à l'honneur de Strasbourg, tout près
01:34:47des Vosges et qui permettent
01:34:49aux scolaires et en particulier aux collégiens
01:34:51de savoir
01:34:53quels ont été les tenants et les aboutissants
01:34:55de l'incorporation de force
01:34:57alors moi je me rends compte en voyageant
01:34:59en France en tout cas que c'est quelque chose
01:35:01qui reste encore aujourd'hui
01:35:03très maux connu parce qu'on ne
01:35:05l'enseigne pas forcément dans les
01:35:07livres d'histoire, ce que regrettent beaucoup
01:35:09les associations de fils et filles
01:35:11de Malgreno ici en Alsace
01:35:13c'est vrai qu'il y a beaucoup de choses à dire
01:35:15sur la Seconde Guerre mondiale et parfois
01:35:17l'incorporation de force
01:35:19c'est quelque chose que l'on oublie
01:35:21dans les manuels d'histoire, on sait qu'il y a eu
01:35:23des incorporés de force en Alsace, en Moselle
01:35:25mais également en Belgique
01:35:27dans la partie germanophone
01:35:29la Belgique ou encore au Luxembourg
01:35:31Olivier avez-vous écouté ce podcast
01:35:33et qu'en avez-vous pensé ?
01:35:35Oui tout à fait
01:35:37c'est toujours avec émotion qu'on entend
01:35:39parler de
01:35:41M. Elfter qu'on a
01:35:43connu ici en Alsace
01:35:45mes souvenirs sont bons, on l'a même vu
01:35:47participer il y a quelques dizaines
01:35:49d'années à des commémorations
01:35:51ici
01:35:53c'est assez étrange
01:35:55à vrai dire d'entendre des non-alsaciens
01:35:57évoquer
01:35:59ce drame des Malgreno
01:36:01mais ça fait du bien
01:36:03ça fait du bien et on suit
01:36:05les cérémonies du débarquement
01:36:07du 80e anniversaire
01:36:09qui vont se dérouler particulièrement en Alsace-Moselle
01:36:11Oui alors
01:36:13à la fin de l'année puisque l'Alsace
01:36:15a été libérée à partir
01:36:17du mois de décembre-novembre
01:36:19fin novembre 1944
01:36:21ça s'est poursuivi
01:36:23jusqu'en 1945
01:36:25alors évidemment on suit ça
01:36:27de très près bien sûr
01:36:29il y a des appels qui ont été lancés par
01:36:31le mémorial dont je vous parlais tout à l'heure
01:36:33de Chirmeck qui appelle un petit peu les habitants
01:36:35à leur envoyer leurs souvenirs
01:36:37des photographies principalement
01:36:39de cette libération par les armées
01:36:41américaines à partir de novembre
01:36:431944
01:36:45Merci Olivier Vaugel sauf si Cédric
01:36:47Langrotte avait une autre question pour vous
01:36:49on va vous libérer au milieu de votre journée
01:36:51de travail en vous remerciant
01:36:53et en remerciant l'ensemble du réseau France Bleu
01:36:55pas toutes les locales bien sûr
01:36:57on mentirait si on disait que les 44
01:36:59locales ont participé à ce projet
01:37:01mais l'ensemble du réseau France Bleu
01:37:03a prêté main forte pour
01:37:05apporter ces éclairages. Merci à vous
01:37:07Olivier bonne journée
01:37:09Merci à vous aussi, bonne journée
01:37:11Vous avez vu devant le mémorial
01:37:13quand vous y êtes entré
01:37:15qu'il y avait des drapeaux
01:37:17évidemment il y a les drapeaux des pays
01:37:19dont on se doute qu'ils ont participé
01:37:21à la bataille de Normandie, je pense aux drapeaux
01:37:23britanniques, aux drapeaux américains
01:37:25drapeau canadien, drapeau français
01:37:27mais il y a aussi d'autres pays
01:37:29et on en parlait tout à l'heure avec Stéphane Simonnet
01:37:31le choix a été aussi
01:37:33de mettre en valeur des pays
01:37:35dont on se dit peut-être moins
01:37:37qu'ils ont participé au débarquement
01:37:43Opération Vétérans
01:37:45C'est vrai que
01:37:47ce projet m'a beaucoup appris
01:37:49surtout sur l'histoire de la Pologne
01:37:51parce que je ne savais rien avant
01:37:53sur ce qu'ont fait les polonais dans la guerre
01:37:55même en étant de Falaise
01:37:57nous on n'en a jamais vraiment parlé
01:37:59de la poche de Falaise et tout ça
01:38:01alors que moi j'ai de la famille qui est polonaise aussi
01:38:03Personnellement, moi je ne savais pas
01:38:05du tout qu'à Falaise il y avait
01:38:07une bataille aussi
01:38:09importante que celle-là
01:38:11pendant la seconde guerre mondiale
01:38:13je pensais que c'était plus une ville médiévale
01:38:15qu'une ville de la guerre
01:38:17C'est quand même grâce à eux que plusieurs pays
01:38:19ont été libérés de la guerre
01:38:21et eux aussi, les Belges
01:38:23Si jamais le podcast arrive à se faire
01:38:25passer en Belgique ou n'importe où
01:38:27maintenant ils pourront savoir
01:38:29ce que les Belges ont fait pendant la guerre
01:38:31le débarquement, l'enlibération
01:38:33on a permis de transmettre
01:38:35les Belges ce qu'ils ont fait pendant la guerre
01:38:37et c'est bien
01:38:41Les élèves du collège
01:38:43Alfred Kassler de Merville-Franceville
01:38:45qui ont travaillé sur
01:38:47Édouard Clacin, soldat belge
01:38:49et ceux de Falaise
01:38:51du collège des Douy à Falaise
01:38:53qui ont travaillé sur le soldat Ladislav Elertovitch
01:38:55lieu ô combien important
01:38:57on va y revenir, de la bataille de Normandie
01:38:59à mes côtés, le prof
01:39:01d'histoire de la classe de 3ème
01:39:03de Merville-Franceville, Pierre Bourdon
01:39:05Bonjour Monsieur Bourdon
01:39:07J'ai d'abord envie de vous demander ce que vous inspire
01:39:09tout ce que vous avez entendu depuis le début de cette restitution
01:39:11avant de venir à notre sujet
01:39:13Non mais prendre force
01:39:15c'est vraiment un moment
01:39:17fort, je trouve que
01:39:19ce témoignage
01:39:21d'élèves principalement, parce que c'est ce qui me touche
01:39:23le plus, des élèves
01:39:25qui s'impliquent dans
01:39:27la recherche historique
01:39:29et qui s'impliquent
01:39:31émotionnellement
01:39:33ça m'a beaucoup touché
01:39:35de voir que
01:39:37ils avaient maintenant un lien
01:39:39avec le vétéran
01:39:41qu'ils vivaient avec lui, et je pense que c'est
01:39:43ce qui m'a le plus touché aujourd'hui
01:39:45c'est de voir qu'il y avait
01:39:47une force qui était née
01:39:49il y avait des élèves qui se sont
01:39:51souciés de la tombe
01:39:53d'un soldat oublié
01:39:55qui se sont souciés
01:39:57de ce moment
01:39:59qu'ils ne veulent pas revivre
01:40:01justement, et je trouve que ça, ça a été très fort
01:40:03pour moi, c'est vraiment ce que je retiens le plus
01:40:05aujourd'hui. Concernant Edouard Classin
01:40:07ce soldat belge qui contribue à libérer
01:40:09cette partie de la Côte-Fleurie
01:40:11on est dans le territoire des élèves
01:40:13c'est pas le cas sur beaucoup de classes
01:40:15mais vous êtes chez vous, si j'ose dire
01:40:17et Dieu sait si c'est important quand on travaille
01:40:19à France Bleue, ça veut dire que vous avez dit à vos élèves
01:40:21bah là dans ton village, des belges sont passés
01:40:23il s'est passé ça. Oui, et ils ont tous
01:40:25découvert qu'il y avait une rue de la brigade
01:40:27Pierron dans pratiquement
01:40:29toutes les communes de la Côte-Fleurie
01:40:31dans leur commune, puisqu'ils sont tous
01:40:33concernés par la libération
01:40:35de leur commune par la brigade
01:40:37Pierron, donc c'est vrai que ça
01:40:39ça a été
01:40:41vraiment particulier pour eux
01:40:43et maintenant je sais que beaucoup reviennent en me disant
01:40:45j'ai vu le pont de la brigade
01:40:47Pierron, j'ai découvert que
01:40:49dans telle commune il y avait une rue, j'ai trouvé
01:40:51la plaque pour tel soldat de la brigade
01:40:53Pierron. C'est donné du sens au lieu
01:40:55Oui, ça c'est vrai que
01:40:57ils avaient déjà
01:40:59un lien fort forcément avec le débarquement
01:41:01puisque la batterie de Merville
01:41:03Pegasus Bridge est juste à côté
01:41:05Ranville qui fait partie
01:41:07du secteur est le premier village
01:41:09libéré de France donc forcément
01:41:11il y a un lien fort
01:41:13mais découvrir que
01:41:15la Belgique avait eu
01:41:17un rôle particulier
01:41:19dans la libération
01:41:21de leur commune
01:41:23et que cette brigade Pierron
01:41:25avait encore un lien très fort
01:41:27avec les lieux où ils habitent
01:41:29je pense que ça les a particulièrement marqués
01:41:31On est là aussi pour ça aujourd'hui, pour faire découvrir
01:41:33l'histoire de ces débarquements
01:41:35et cette bataille de Normandie, au delà de ce qu'on connait
01:41:37assez bien des américains, des anglais
01:41:39des canadiens, même si c'est ô combien important
01:41:41je vais me tourner vers l'une de vos
01:41:43élèves, Pierre Bourdon, cette Emma
01:41:45qui comme les autres
01:41:47se demande bien ce que je vais pouvoir lui poser
01:41:49comme question, Emma lève-toi s'il te plaît
01:41:51tu vas être beaucoup plus à l'aise
01:41:53ce que dit ton prof est intéressant
01:41:55évidemment parce que vous avez
01:41:57travaillé sur des lieux qui vous sont
01:41:59familiers. Oui on a travaillé
01:42:01à Merville-Franceville
01:42:03plage du débarquement aussi
01:42:05là où justement
01:42:07cette brigade a débarqué
01:42:09à Varenville aussi, sur toutes ces
01:42:11plages et c'est bien connu pour nous
01:42:13ces villes, ces plages
01:42:15on a pu avoir un lien direct avec
01:42:17ces vétérans. Tu connaissais bien
01:42:19la batterie de Merville-Franceville
01:42:21avant d'y aller, avant de savoir ce que ça impliquait
01:42:23en termes de souvenirs anglais
01:42:25de souvenirs belges ? J'y avais été
01:42:272-3 fois mais sans plus m'y intéresser
01:42:29que ça, que là les recherches
01:42:31qu'on a fait sur cette brigade etc
01:42:33sur ce bunker
01:42:35avec cette brigade
01:42:37ça veut dire que si tu y retournes c'est toi qui fais le guide
01:42:39pour le reste de la famille. Oui
01:42:41dit-elle fièrement
01:42:43bravo à toi Emma
01:42:45bravo à tous les enfants qui s'expriment
01:42:47avec beaucoup de courage et la classe
01:42:49de Merville-Franceville qui encourage
01:42:51sa copine ici
01:42:53dans l'amphi 344 Cédric
01:42:55merci M. Bourdon. Et nous on va partir pour la
01:42:57Pologne ici puisque l'autre
01:42:59pays dont on a parlé
01:43:01c'est le pays du vétéran
01:43:03Elertowicz qui a été au menu
01:43:05des collégiens de Falaise
01:43:07et je vais commencer en allant voir
01:43:09Elina, tu peux te lever même
01:43:11pour la définition. Vous avez donc
01:43:13travaillé sur ce vétéran
01:43:15polonais, à Falaise il y a une
01:43:17forte communauté polonaise
01:43:19est-ce que vous saviez
01:43:21qu'il y avait cette histoire-là ici à Falaise
01:43:23la poche de Falaise et l'armée polonaise
01:43:25Non, on ne savait pas du tout
01:43:27qu'il y avait des Polonais qui avaient participé
01:43:29à ça parce que souvent on entend parler des Américains
01:43:31des Français
01:43:33des Anglais etc et du coup on en a
01:43:35appris beaucoup sur son parcours etc
01:43:37Sur le parcours de la Pologne et peut-être un peu sur
01:43:39l'histoire de Falaise aussi tout simplement
01:43:41on entendait dans l'extrait quelqu'un dire
01:43:43moi je pensais que c'était une cité médiévale et j'imaginais pas du tout tout ça
01:43:45Bah oui parce que
01:43:47moi par exemple j'avais jamais entendu parler de la poche
01:43:49qui est vraiment dans notre ville
01:43:51et du coup on en a appris
01:43:53énormément et ça nous a beaucoup
01:43:55touché. François Lambert
01:43:57l'enseignant est à l'autre bout de l'amphi
01:43:59mais il n'a pas de micro alors je cours pour lui en donner un
01:44:01Monsieur Lambert
01:44:03même question
01:44:05s'attaquer à un
01:44:07vétéran polonais quand on est à Falaise
01:44:09s'attaquer toute proportion gardée évidemment
01:44:11ça paraissait
01:44:13évident en terme de casting
01:44:15C'était évident
01:44:17oui c'est sûr parce que
01:44:19autour de Falaise
01:44:21il y a en effet le bassin minier de Potigny
01:44:23et donc il y a une forte communauté polonaise
01:44:25et puis
01:44:27c'est vrai que comme ils l'ont dit
01:44:29c'est des soldats qui ont été
01:44:31un peu oubliés aussi
01:44:33et donc
01:44:35c'est avec
01:44:37entrain qu'on a fait ce projet
01:44:39et pourtant
01:44:41ils ont été oubliés mais pourtant Dieu sait que
01:44:43leur poids a compté
01:44:45dans la bataille de Normandie
01:44:47et c'est ce qu'on a vu avec les élèves
01:44:49donc ils ont un rôle important lors de cette bataille
01:44:51et puis
01:44:53on a travaillé surtout sur un personnage
01:44:55anonyme qui aurait sans doute pas aimé
01:44:57ce genre de choses
01:45:01de cérémonie en fait
01:45:03et c'était intéressant
01:45:05de travailler avec eux l'oral
01:45:07je leur disais ce matin encore que c'était
01:45:09l'exercice sans doute
01:45:11un des plus difficiles
01:45:13et puis ils travaillaient sur le silence
01:45:15le fait de ne pas
01:45:17parler en fait, qu'est-ce que ça veut dire
01:45:19et puis je trouve qu'ils s'en sont
01:45:21super bien sortis
01:45:23Je le disais, à Falaise il y a donc une communauté polonaise
01:45:25implantée qui préexistait d'ailleurs
01:45:27à la bataille de Normandie mais qui s'est élargie
01:45:29passé 1945
01:45:31il y a des descendants
01:45:33de polonais dans votre classe ?
01:45:35des collégiens qui
01:45:37ignoraient parfaitement
01:45:39la raison pour laquelle peut-être
01:45:41leurs parents ou leurs grands-parents se sont installés
01:45:43à Falaise il y a des décennies ?
01:45:45Alors régulièrement on a dans nos classes
01:45:47des enfants qui sont descendants
01:45:49alors pas forcément de vétérans polonais
01:45:51mais de
01:45:53travailleurs polonais
01:45:55arrivés au cours du XXème siècle
01:45:57ce qui fait que c'est bien aussi
01:45:59parler d'un autre pays
01:46:01ça les ouvre aussi
01:46:03comprendre que leur pays
01:46:05n'a pas été libéré
01:46:07comme ça
01:46:09et donc c'est intéressant
01:46:11il y a plein plein de choses
01:46:13Plus généralement
01:46:15on en est pas à la fin
01:46:17mais pas loin de cette restitution
01:46:19on a déjà abordé la quasi-totalité
01:46:21des podcasts, il nous en reste quelques-uns
01:46:23qu'est-ce que vous retirez
01:46:25de ce projet en tant qu'enseignant certes
01:46:27mais aussi en tant que
01:46:29normand, qu'être humain, que citoyen
01:46:31qui s'apprête à vivre le 80ème anniversaire ?
01:46:33Finalement
01:46:35l'expérience du vétéran
01:46:37on retrouve
01:46:39bien souvent des choses
01:46:41alors je parlais du silence
01:46:43j'ai une pensée aussi pour les populations civiles
01:46:45en Normandie, ce silence là
01:46:47on le retrouve aussi
01:46:49chez des gens qui ont
01:46:51eu des expériences
01:46:53alors combattantes ou pas
01:46:55et ça me semblait
01:46:57important que les élèves se posent des questions
01:46:59là-dessus sur les conséquences
01:47:01d'une guerre
01:47:03sur
01:47:05les traumatismes aussi
01:47:07sur ces choses là
01:47:09qui sont pas anodines en fait
01:47:11dans le monde actuel
01:47:13sans faire d'anachronisme
01:47:15bien entendu. La Belgique, la Pologne
01:47:17donc parmi les pays qui ont aussi
01:47:19participé à cette bataille
01:47:21de Normandie, Julien. On a parlé
01:47:23des moments forts dans cette restitution
01:47:25on a commencé par un moment très fort
01:47:27celui des cimetières
01:47:29toutes les classes n'ont pas pu
01:47:31aller sur la tombe
01:47:33de leur vétéran et pour cause
01:47:35certains sont enterrés dans leur pays d'origine
01:47:37où ça n'a pas été possible, ça a été un des moments forts
01:47:39l'autre moment fort
01:47:41les autres moments forts
01:47:43vraiment inoubliables pour beaucoup
01:47:45ce sont des échanges que vous avez pu avoir
01:47:47avec des acteurs du moment
01:47:49ou avec des descendants d'acteurs du moment
01:47:51vous avez kiffé ces moments là
01:47:53puisque c'est le mot qu'il faut utiliser
01:47:55aujourd'hui, comme nous on a pu
01:47:57le kiffer et on peut le kiffer tous les jours
01:47:59dans notre métier d'historien ou de journaliste
01:48:01ce qu'on veut vous dire avec Cédric c'est qu'à ce moment là
01:48:03vous avez vraiment, et c'est là qu'on a atteint le but
01:48:05de l'opération, toucher du doigt
01:48:07le métier. Quand on galère
01:48:09pour faire un sujet, quand on
01:48:11a des difficultés pour le faire mais que
01:48:13il faut bien le rendre parce que c'est le métier
01:48:15ou que l'info est difficile
01:48:17à aller chercher, vous, vous avez réussi à le faire
01:48:19la plupart du temps
01:48:23Opération Vétérans
01:48:29Celui que vous entendez en fond là
01:48:31c'est son fils, Klaus Gunkel
01:48:33né en 1954
01:48:39Je suis heureux d'avoir été invité
01:48:41à participer à votre projet
01:48:43et je suis particulièrement heureux
01:48:45de voir que les jeunes s'intéressent
01:48:47à cette partie de l'histoire
01:48:51Mon père a beaucoup appris
01:48:53de la guerre, il a passé le reste de sa vie
01:48:55y compris envers moi
01:48:57à défendre des valeurs qui sont importantes
01:48:59la démocratie, l'engagement
01:49:01il me disait souvent deux choses
01:49:03d'abord que quand les gens de différents pays
01:49:05se connaissent et s'allient
01:49:07les démagogues ont plus de mal à s'installer
01:49:09il me disait aussi qu'une société
01:49:11se juge aux personnes qui s'engagent
01:49:13pour faire société
01:49:15j'ai essayé de le faire toute ma vie
01:49:17et je le fais encore aujourd'hui
01:49:25Ce que vous venez d'entendre
01:49:27c'est un extrait de la visioconférence
01:49:29qu'ont eu les lycéens
01:49:31de WIR avec Klaus Gunkel
01:49:33le fils d'Otto Gunkel
01:49:35vétéran allemand
01:49:37qui fait partie de nos 15 podcasts
01:49:39et j'aimerais qu'on accueille
01:49:41pour cela Gaëtan Prévert
01:49:43leur enseignant
01:49:45bonjour monsieur
01:49:49vous avez donc eu la chance
01:49:51de pouvoir vous entretenir
01:49:53avec le fils d'Otto Gunkel
01:49:55qui était ce vétéran allemand
01:49:57dont d'ailleurs
01:49:59au début du projet en tout cas
01:50:01on ne savait pas trop bien dans quelle mesure
01:50:03il partageait ou pas l'idéologie
01:50:05du 3ème Reich
01:50:07et cette rencontre avec
01:50:09le fils Gunkel
01:50:11ça vous a aidé dans cette recherche ?
01:50:13oui ça a été
01:50:15toute la richesse pour nous du projet
01:50:17c'est de partir à la découverte
01:50:19d'un vétéran allemand dont on ne savait pas grand chose
01:50:21on avait son
01:50:23autobiographie
01:50:25qui ne laissait pas transparaître
01:50:27s'il était proche ou non du régime
01:50:29et puis grâce
01:50:31à Léni le journaliste
01:50:33qui nous a accompagné on a pu faire cette visio
01:50:35avec Klaus Gunkel
01:50:37alors j'entendais tout à l'heure
01:50:39on appelait le vétéran
01:50:41par son prénom, en fait nous dans la classe
01:50:43on n'a jamais dit Otto
01:50:45par contre on disait
01:50:47beaucoup plus Klaus
01:50:49parce que Klaus effectivement on a passé
01:50:51deux heures avec lui, deux heures où on a
01:50:53découvert que son papa
01:50:55avait complètement changé d'avis
01:50:57sur
01:50:59la politique en revenant
01:51:01dans son pays, en étant dans
01:51:03la partie américaine
01:51:05et qu'il a transmis à son
01:51:07fils des valeurs
01:51:09de démocratie, de liberté
01:51:11de contact entre les peuples
01:51:13qui nous ont fait beaucoup
01:51:15tous réfléchir, pas que les élèves
01:51:17cette autobiographie dont vous parlez c'est en effet
01:51:19ses mémoires en quelque sorte qu'il avait écrite
01:51:21pour son fils précisément
01:51:23il les a écrites pour son fils
01:51:25une fois qu'il est arrivé à la retraite
01:51:27il a fait beaucoup
01:51:29pour son fils, pour que son fils
01:51:31comprenne les autres peuples, il l'a envoyé
01:51:33en Angleterre, il l'a envoyé en France
01:51:35il l'a envoyé en Israël, il a visité
01:51:37le cimetière de l'Aqam avec son fils
01:51:39ça a été un moment déclencheur
01:51:41pour lui, ça lui a donné envie d'écrire plus tard
01:51:43parce qu'à ce moment là il a compris
01:51:45que son fils ne comprenait pas ce qu'avait fait son père
01:51:47c'est une chance
01:51:49de pouvoir s'entretenir
01:51:51alors certes Otto Gunkel lui est décédé
01:51:53mais avec quelqu'un de vivant
01:51:55qui n'est pas un historien
01:51:57qui n'est pas un sachant mais juste
01:51:59quelqu'un qui a connu Otto Gunkel
01:52:01comme son père
01:52:03c'est une chance
01:52:05mais juste avant vous avez un peu de stress
01:52:07parce que vous ne savez pas ce qu'il va vous raconter
01:52:11et on a des élèves
01:52:13qui étaient
01:52:15plein de questions
01:52:17qui lui ont posé des questions très très directes
01:52:19très franches
01:52:21et on est tombé sur quelqu'un
01:52:23qui avait envie de répondre
01:52:25qui répondait très franchement
01:52:27et ça a été une vraie découverte
01:52:29je vais aller voir Eva justement
01:52:31qui raconte un petit peu comment s'est passé
01:52:33ce temps d'échange des questions
01:52:35tu peux te lever, c'est peut-être mieux
01:52:37ce temps d'échange, ces questions très franches
01:52:39dit ton professeur, vous lui avez demandé quoi par exemple ?
01:52:41c'est vrai qu'on a pu
01:52:43lui poser des questions auxquelles
01:52:45il aurait pu ne pas nous répondre
01:52:47mais il l'a fait et c'était vraiment une chance
01:52:49pour nous, on lui a demandé
01:52:51quelles étaient les valeurs que son père
01:52:53a pu lui transmettre mais aussi
01:52:55comment lui
01:52:57le vivait à l'heure actuelle
01:52:59et moi je pense qu'il m'a le plus interpellé
01:53:01c'est à quel point
01:53:03la guerre n'est pas un sujet en Allemagne
01:53:05alors qu'en France, en ce moment, on a beaucoup de
01:53:07commémorations
01:53:09par rapport au débarquement
01:53:11mais c'est vraiment pas un sujet en Allemagne
01:53:13qu'on aborde
01:53:15qu'est-ce qu'il en savait de son père pendant la guerre ?
01:53:17parce que parfois, souvent, c'est ça
01:53:19qui est difficile, c'est que
01:53:21ceux qui rentrent de la guerre
01:53:23ne racontent pas tout ou pas exactement
01:53:25tout comme ça s'est passé
01:53:27Justement, il nous a expliqué que
01:53:29dans son autobiographie
01:53:31il avait pu transmettre
01:53:33des choses, ce qu'il avait vécu mais c'est vrai
01:53:35qu'il ne racontait jamais vraiment dans les détails
01:53:37à son fils ce que lui avait pu faire
01:53:39les actes, s'il avait
01:53:41eu l'occasion
01:53:43de tuer tout simplement
01:53:45ça c'est pas des choses que je pense qu'on peut dire
01:53:47à son fils donc c'est pas quelque chose
01:53:49qu'on a pu savoir mais
01:53:51il nous a transmis beaucoup de savoir
01:53:53et aujourd'hui c'était intéressant
01:53:55plus généralement
01:53:57et ce sera ma dernière question, j'arrête la torture Eva
01:53:59travailler sur un vétéran
01:54:01allemand, on l'a dit, c'est pas habituel
01:54:03parce qu'on a plutôt l'habitude d'aller du côté
01:54:05des alliés, d'aller du côté des américains
01:54:07des canadiens, des britanniques
01:54:09vous vous êtes dit
01:54:11on va faire comme si c'était un vétéran comme les autres
01:54:13ou au contraire il y avait quand même ce truc de dire
01:54:15eux c'étaient un peu les ennemis
01:54:17c'était spécial de travailler sur un vétéran allemand
01:54:19c'est vrai parce qu'on se disait
01:54:21les allemands c'étaient des bourreaux
01:54:23il ne faut pas en parler, on avait peur
01:54:25d'en faire l'éloge en fait
01:54:27après on a bien compris que c'était pas le but
01:54:29de faire l'éloge mais juste d'avoir un point de vue
01:54:31très objectif
01:54:33mais c'est vrai qu'au début ça pouvait paraître surprenant
01:54:35voire même bizarre de parler
01:54:37d'un vétéran allemand parce que
01:54:39c'était nos ennemis
01:54:41donc pourquoi il fallait faire ça, c'est vrai qu'au début
01:54:43on s'est posé la question et ça pouvait nous paraître choquant
01:54:45Monsieur Prévert vous avez senti des réticences
01:54:47peut-être chez certains élèves
01:54:49à évoquer le cas d'un vétéran allemand
01:54:51des réticences
01:54:53oui
01:54:55des remarques au fur et à mesure
01:54:57du projet
01:54:59mais est-ce que c'est vraiment un vétéran
01:55:01en fait
01:55:03parce que quand on en parle avec tout le monde
01:55:05vétérans c'est pas les allemands
01:55:07et puis la question
01:55:09qu'Eva vient d'évoquer autour de
01:55:11est-ce qu'on peut faire l'éloge
01:55:13bah non en fait ça va pas être un éloge
01:55:15c'est plutôt présenter
01:55:17vraiment les différentes parties
01:55:19les différents acteurs
01:55:21et puis les élèves
01:55:23le déclencheur
01:55:25ça a vraiment été la visio
01:55:27mais les élèves
01:55:29ils se sont posé plein de questions
01:55:31puis ils ont compris que c'était très intéressant
01:55:33de donner la parole
01:55:35à ce vétéran ou donner sa place à ce vétéran
01:55:37ce que ça donne à voir finalement
01:55:39c'est que l'histoire
01:55:41est plus grise que noire ou blanche
01:55:43parce qu'en réalité Otto Gunkel
01:55:45est un peu
01:55:47différent de son époque
01:55:49en Allemagne dans les années 30
01:55:51c'était compliqué de pas être patriote
01:55:53et de pas être dans les jeunesses hitlériennes
01:55:55et de pas adhérer en tout cas de fait
01:55:57à l'idéologie
01:55:59oui bah ça donne des vraies questions
01:56:01qu'on a entendues dans d'autres podcasts
01:56:03et puis dans le nôtre aussi
01:56:05c'est qu'est-ce qu'on aurait fait de toute façon nous
01:56:07est-ce qu'on aurait fait autre chose
01:56:09est-ce qu'on aurait fait mieux que lui
01:56:11voilà et son fils
01:56:13nous a bien expliqué
01:56:15il avait 18 ans, il est parti
01:56:17il avait pas le choix et c'était comme ça
01:56:19donc c'est ça que ça a apporté
01:56:21enfin moi j'estime que c'est ça que ça a apporté
01:56:23aux élèves c'est de réfléchir
01:56:25et de changer le point de vue
01:56:27la focale
01:56:29et puis toujours la petite histoire
01:56:31c'est une porte d'entrée essentielle
01:56:33une grande chance d'avoir pu avoir
01:56:35comme ça le descendant
01:56:37il vous a parlé de son père tout simplement
01:56:39et ça rend quoi qu'on pense
01:56:41de la personne
01:56:43des choses humaines
01:56:45alors il nous a parlé de son père
01:56:47et puis il nous a parlé de la situation actuelle
01:56:49il nous a parlé des différents conflits
01:56:51il nous a parlé de l'importance de la paix
01:56:53il nous a parlé de beaucoup beaucoup de choses
01:56:55Klaus Gunkel donc on a entendu
01:56:57avec la voix de Philippe Thomas pour la traduction
01:56:59merci beaucoup, merci à Eva
01:57:01parce que moi c'est vrai je ne l'ai fait pas applaudir
01:57:03mais en fait on pourrait aussi, ils prennent la parole ici aussi
01:57:05donc bravo Eva et bravo à tous ceux qui ont pris la parole aussi
01:57:07merci à vous monsieur Prévert
01:57:09bravo pour ce travail complet
01:57:11comme pour tous les autres podcasts
01:57:13ce travail complet sur un sujet délicat
01:57:15alors parmi
01:57:17ces visios, parmi ces échanges
01:57:19entre les élèves et
01:57:21les classes, il y a eu le premier
01:57:23et celle
01:57:25qui a participé, qui a accepté
01:57:27cette visio, a accepté d'être avec nous
01:57:29en direct depuis le Canada
01:57:31aujourd'hui, on va l'inviter
01:57:33à nous rejoindre à l'écran
01:57:35André Abel et d'abord l'applaudir
01:57:37très chaleureusement, bonjour
01:57:39madame Belle
01:57:43bonjour
01:57:45c'est vous qu'on a entendu dire
01:57:47bonjour tout le monde tout à l'heure
01:57:49dans le best of qu'on a entendu
01:57:51alors vous vous êtes engagé à vous exprimer
01:57:53en français, je vous serais reconnaissante
01:57:55de bien vouloir me prévenir
01:57:57si vous décidez de repasser à l'anglais
01:57:59parce que sinon on est encore là jusqu'à 19h si je m'engage à traduire
01:58:01donc je préférerais vraiment
01:58:03que vous le fassiez en français mais sinon on a les moyens
01:58:05pour traduire si vous le préférez
01:58:07qu'avez-vous ressenti madame Belle
01:58:09quand des élèves normands
01:58:11quand vous avez su que des
01:58:13élèves normands s'intéressaient à votre
01:58:15grand-père, Victor Crabbe
01:58:21d'abord je voudrais
01:58:23vous remercier
01:58:25de m'avoir invité aujourd'hui
01:58:27merci pour l'invitation
01:58:31et je vais
01:58:33essayer de parler en français
01:58:35je m'excuse
01:58:37des erreurs
01:58:39c'est très bien, bravo
01:58:41on va vous applaudir déjà pour vous encourager
01:58:43dans votre démarche
01:58:49je pense que la première question que tu
01:58:51demandes c'est
01:58:53ma réaction quand la classe
01:58:55allait travailler sur un podcast de mon
01:58:57grand-père, oui ça c'est la question
01:58:59exactement
01:59:01quand j'ai entendu
01:59:03qu'une classe de français allait
01:59:05travailler sur l'histoire de mon
01:59:07grand-père
01:59:09pour son podcast, j'étais
01:59:11très excitée
01:59:13cela me
01:59:15fait chaud au coeur
01:59:17qu'après 80 ans
01:59:19il y a encore des gens
01:59:21qui souciaient de lui
01:59:23sur tous les jeunes
01:59:25c'est incroyable et je suis
01:59:27très reconnaissant
01:59:33on comprend
01:59:35parfaitement tout ce que vous dites
01:59:37madame Belle
01:59:39parlez-nous un petit peu de votre grand-père
01:59:41on adore votre sourire et quand vous croisez les doigts
01:59:43comme ça, ça nous fait très plaisir aussi
01:59:45parlez-nous de votre grand-père
01:59:47vous dites dans le podcast, c'était un héros pour moi
01:59:49oui
01:59:51il était un grand héros pour moi
01:59:53parce qu'il a
01:59:55donné sa vie
01:59:57pour le monde
01:59:59pour la France, pour les
02:00:01personnes
02:00:03qui n'ont pas la
02:00:05liberté
02:00:11et pour une bonne vie
02:00:13Cédric
02:00:15je vais vous laisser reprendre la main parce que
02:00:17la classe
02:00:19de l'aigle elle est chez vous
02:00:21on va voir ce tutoyer à la fin de la cérémonie
02:00:23c'est ça
02:00:25est-ce qu'il y a quelqu'un dans la salle qui veut
02:00:27vous avez déjà pu échanger avec elle
02:00:29parce qu'il y a Yanis qui est là mais il a déjà
02:00:31parlé donc il y a peut-être d'autres
02:00:33collégiens qui veulent
02:00:35dire un mot à madame Belle
02:00:37Elodie Toucher peut peut-être s'approcher
02:00:39de vous
02:00:41on peut aussi donner la parole à Aline Boucher la professeure
02:00:43ou redonner la parole à Didier Charpin
02:00:45aussi le journaliste
02:00:47parce qu'il y a vraiment un rapport très
02:00:49personnel qui s'est noué autour de cette
02:00:51opération vétéran
02:00:53entre les différents acteurs
02:00:55Andréa je crois vraiment que vous échangez régulièrement
02:00:57particulièrement depuis
02:00:59qu'on vous a contacté avec
02:01:01la prof et les collégiens
02:01:03de l'aigle
02:01:11vous voulez que je le fasse en anglais ?
02:01:13Make it in English
02:01:15Julien asked you
02:01:17you were exchanging
02:01:19with the teacher in l'aigle
02:01:21since this project
02:01:23and you keep
02:01:25you're still in touch now
02:01:27oui oui
02:01:29j'adore
02:01:31quand je vois mon email
02:01:33et il y a un message
02:01:35de
02:01:37madame Boucher ou monsieur
02:01:39Charpin et les
02:01:41élèves
02:01:43m'ont donné
02:01:45des petits messages et des
02:01:47lettres et une grande photo
02:01:49et j'adore ça
02:01:51merci merci
02:01:53j'adore les entendre ces élèves Cédric
02:01:55Aline Boucher juste un mot
02:01:57cette visio que vous avez eu avec
02:01:59avec
02:02:01madame Web
02:02:03on est en train d'essayer de faire parler
02:02:05des élèves
02:02:07Aline Boucher donc cette visio
02:02:09elle a déclenché quelque chose aussi je présume
02:02:11oui bonjour Andréa
02:02:13bonjour
02:02:15on est ravis de te voir
02:02:17c'était une surprise pour les
02:02:19élèves
02:02:21ils n'étaient pas au courant
02:02:23donc ils sont un peu surpris et ils font
02:02:25les timides
02:02:27c'est d'accord
02:02:29je suis vraiment nerveuse
02:02:31aussi
02:02:33Andréa
02:02:35you want to come back in Normandie
02:02:37in a few years
02:02:39oui vraiment
02:02:41je suis allée deux fois
02:02:43en Normandie et je l'adorais
02:02:45j'adorais revenir
02:02:47visiter Tyville
02:02:49bien sûr j'aimerais aussi
02:02:51visiter la tombe de mon grand-père
02:02:53et la Normandie
02:02:55est un endroit très spécial
02:02:57pour moi
02:02:59et il y a des personnes spéciales
02:03:01qui y vivent
02:03:03et que je
02:03:05j'aimerais rencontrer
02:03:07un jour comme tous les élèves
02:03:09qui travaillent sur le podcast
02:03:11madame Boucher et monsieur
02:03:13Chopin
02:03:15on a un élève Julien
02:03:17quel est ton prénom ?
02:03:19Naël
02:03:21pardon j'ai pas entendu avec les applaudissements
02:03:23Naël
02:03:25et bien écoute Naël, madame Belle t'écoute
02:03:29ça a fait plaisir
02:03:31de travailler sur
02:03:33ton grand-père
02:03:37de travailler
02:03:39sur Victor
02:03:41de découvrir ce qu'il a vécu
02:03:43ce qu'il a fait pour nous
02:03:45le résultat
02:03:47de son sacrifice
02:03:53je crois qu'il y a beaucoup d'émotions
02:03:55chez Cédric aussi
02:03:57chez ses collégiens de l'aigle
02:03:59qu'on a vraiment une relation particulière
02:04:01on va remercier André Abel d'avoir participé
02:04:03à cette vidéo et vous applaudir très chaleureusement
02:04:05merci beaucoup
02:04:07merci
02:04:09merci beaucoup
02:04:11et vous souhaitez de suivre
02:04:13la suite du 80e anniversaire du débarquement
02:04:15depuis le Canada, j'imagine que vous allez regarder ça
02:04:17ah oui
02:04:19vraiment
02:04:21très belle journée à vous madame Belle, au revoir
02:04:23bonne journée, grand merci
02:04:25au revoir
02:04:27merci à vous
02:04:29voilà les moments
02:04:31de ce podcast, je vous avais dit qu'il y avait eu
02:04:33des émotions, des émotions partagées
02:04:35pendant la création des podcasts
02:04:37avec ces échanges auxquels on s'attendait pas
02:04:39ces surprises, parfois ces histoires qui resurgissent
02:04:41et j'aimerais rappeler
02:04:43Stéphane Simonnet sur la scène
02:04:45désormais
02:04:47Stéphane Simonnet qui est donc l'historien référent
02:04:49de ce projet
02:04:51vétéran, Stéphane
02:04:53je vous laisse reprendre le micro
02:04:55parce que j'aimerais qu'on revienne
02:04:57sur quelqu'un
02:04:59dont on a déjà parlé, en l'occurrence
02:05:01Joseph Oursourigaraï
02:05:03Joseph Oursourigaraï, vétéran donc
02:05:05Basco Béarnais
02:05:07qui était au programme
02:05:09des élèves du lycée Léopold Cédars-Singor
02:05:11d'Evreux, accompagné par Flore Cattela
02:05:13et vous l'aviez glissé
02:05:15Joseph Oursourigaraï c'est quelqu'un que vous
02:05:17connaissiez. Oui alors
02:05:19Joseph Oursourigaraï c'est quelqu'un que je connaissais
02:05:21que j'ai rencontré, qui est venu
02:05:23ici au mémorial de Caen
02:05:25lors d'un anniversaire du débarquement
02:05:27il était venu avec ses camarades
02:05:29je rappelle qui c'était
02:05:31Joseph Oursourigaraï c'était un des membres du commando
02:05:33Kieffer, donc les seuls français qui ont débarqué
02:05:35le 6 juin 1944
02:05:37à Colville-Montgomerie
02:05:39et je l'avais interrogé
02:05:41comme tous ses copains à l'époque dans les années 2000
02:05:43il y a 25 ans déjà
02:05:45ils étaient 33 survivants du commando, je vous rappelle que le dernier
02:05:47vétéran est décédé l'été
02:05:49dernier, Léon Gauthier
02:05:51et donc j'avais recueilli son témoignage
02:05:53chez lui
02:05:55dans le Béarn
02:05:57pendant 2h, 2h30 on avait discuté
02:05:59et je l'avais interviewé avec mon micro
02:06:01et c'est quelqu'un
02:06:03d'une extrême gentillesse, d'une extrême humilité
02:06:05comme tous ces gens là qui ne parlaient pas
02:06:07de leur guerre et lorsqu'il était rentré dans son
02:06:09pays basque et dans le Béarn
02:06:11il n'avait pas trop raconté sa guerre
02:06:13et j'étais parmi un des premiers
02:06:15avec qui il me racontait son engagement
02:06:17son expérience, son débarquement
02:06:19la bataille et toute sa vie en fait
02:06:21et donc j'avais à coeur aussi
02:06:23de le faire
02:06:25revivre dans ce projet
02:06:27et de confier son
02:06:29parcours à une classe. Est-ce que vous diriez
02:06:31que des 15 c'était celui d'où vous pensiez
02:06:33le mieux connaître le profil de parcours ?
02:06:35Oui forcément parce que
02:06:37je vous l'ai dit, les autres je ne les ai pas rencontrés
02:06:39forcément entre ceux qui sont morts le 6 juin et
02:06:41ceux qui sont morts après
02:06:43dans leur pays, moi je n'ai rencontré que
02:06:45Joseph et puis Jacqueline
02:06:47Simon-Montcorgé
02:06:49et donc
02:06:51j'étais sûr que le
02:06:53parcours de Joseph
02:06:55plairait à la classe qui en hériterait
02:06:57parce que son parcours est
02:06:59incroyable
02:07:01et ce qu'il représente
02:07:03dans le débarquement, ce symbole
02:07:05français du débarquement
02:07:07qui est essentiellement américain, canadien, britannique
02:07:09c'est une valeur folle
02:07:11donc j'étais vraiment
02:07:13heureux qu'une classe s'empare
02:07:15de son parcours et incarne dans le podcast
02:07:17la vie de Joseph-François Guérin
02:07:19Et ce qui est incroyable c'est que cette classe
02:07:21a réussi à vous surprendre
02:07:23alors que précisément vous pensiez
02:07:25bien le connaître, on écoute
02:07:27Opération Vétérans
02:07:29Un projet d'éducation
02:07:31aux médias proposé par France Bleu
02:07:33avec l'Académie de Normandie
02:07:35et les musées du débarquement
02:07:37Et ils y arrivent
02:07:39Avec l'aide de France Bleu
02:07:41les lycéens retrouvent un descendant de Joseph-François Guérin
02:07:43Bonjour
02:07:45Nous sommes à Pau dans les locaux
02:07:47de France Bleu
02:07:49Joseph est un cousin
02:07:51germain de ma mère
02:07:53Ce petit cousin s'appelle René Bédécarax
02:07:55Les élèves l'appellent en visio
02:07:57et les questions se bousculent
02:07:59Ça vous a fait quel effet quand vous l'avez rencontré
02:08:01sachant qu'il a aidé à libérer la France ?
02:08:03Est-ce que Joseph-François Guérin
02:08:05a gardé des compagnons d'armes ?
02:08:07Où a-t-il été enterré ?
02:08:09C'est aussi pour la famille de Joseph
02:08:11pour ses descendants que les élèves ont pris conscience
02:08:13de faire quelque chose d'important
02:08:15Vous avez été aussi l'occasion
02:08:17de retrouvailles familiales
02:08:19Merci pour ça
02:08:21Et nous avons échangé
02:08:23des photos également
02:08:25et je suis très heureux que des jeunes
02:08:27puissent s'intéresser aussi
02:08:29à un tel parcours
02:08:31Honnêtement, ça fait plaisir
02:08:33on va pas se mentir de se dire que
02:08:35malgré le fait que cet homme soit décédé
02:08:37on puisse encore faire des choses pour sa famille
02:08:39Peut-être qu'ensemble ils vont pouvoir
02:08:41retrouver une partie de sa mémoire
02:08:43que nous on a peut-être pas pu retrouver
02:08:45Et celui que vous venez d'entendre
02:08:47c'est René Bédécarax
02:08:49un petit cousin installé
02:08:51dans le Bern
02:08:53et pour terminer cette restitution
02:08:55je vous invite à accueillir
02:08:57ici sur la scène de l'amphi 344
02:08:59la famille de Joseph
02:09:01qui nous a
02:09:03rejoint aujourd'hui
02:09:13Où est cette famille ?
02:09:15Je vous avoue que tout ça
02:09:17s'est organisé un peu précipitamment
02:09:19je ne les ai pas encore identifiés
02:09:21mais les voilà qui descendent
02:09:23si je ne me trompe pas
02:09:25nous allons accueillir ici
02:09:27Sarah Oursourigaray et Jonathan Oursourigaray
02:09:29vous me dites si je me trompe
02:09:31les petits enfants
02:09:33et on va inviter aussi la classe d'Evreux
02:09:35à descendre à leur côté pour terminer
02:09:37en beauté cette restitution
02:09:39On avait vraiment à coeur de créer
02:09:41cette rencontre
02:09:43avec leur professeur Lucien Grillet
02:09:45parce que c'est
02:09:47un beau moment qui s'est produit
02:09:49parce qu'il y a une surprise
02:09:51qui est encore plus forte
02:09:53c'est que vous êtes tous les deux normands
02:09:55comme moi je suis normand finalement
02:09:57Sarah Oursourigaray
02:09:59Oui dans la famille
02:10:01il y a plusieurs alliances franco-basques
02:10:03sur trois générations
02:10:05donc nous vivons
02:10:07entre le Pays Basque et la Normandie
02:10:09Depuis l'histoire de votre grand-père
02:10:11avec une infirmière normande
02:10:13après le débarquement
02:10:15Elle venait de la Manche
02:10:17Jonathan il parait que vous lui ressemblez
02:10:19beaucoup à votre grand-père
02:10:21Je ne sais pas trop
02:10:23mais oui un air je pense
02:10:25en tout cas il ne prenait pas les choses trop au sérieux
02:10:27c'est quelque chose qui
02:10:29me plaît bien
02:10:31On va laisser les élèves vous remettre
02:10:33je crois un panneau
02:10:35si vous voulez bien vous avancer
02:10:37messieurs et madame Oursourigaray
02:10:39parce qu'ils ont travaillé dans le cadre de ce podcast
02:10:41vétérans sur un panneau
02:10:43qu'ils avaient à coeur de vous remettre
02:10:45pour cette restitution
02:10:49Quel élève veut bien prendre la parole
02:10:51maintenant que vous avez
02:10:53la famille devant vous
02:10:55je précise qu'ils n'ont jamais rencontré
02:10:57cette famille Oursourigaray
02:10:59que c'est la première fois qu'ils les voient
02:11:01alors qu'ils habitaient à Grandville
02:11:03on ne l'a pas précisé dans la Manche
02:11:05et à Caen pour vous madame et vous monsieur
02:11:07Tu t'y colles ?
02:11:09C'est toi qui parle ?
02:11:11Tidiane
02:11:17Suite au travail et au podcast
02:11:19qu'on a fait sur Joseph
02:11:21on a également réalisé
02:11:23un panneau
02:11:27sur Joseph
02:11:35Il y en a un autre
02:11:37qui a été prévu d'être réalisé sur le Commando Kiffer
02:11:41Merci
02:11:51Est-ce que tu peux nous expliquer
02:11:53ce que ça te fait, ce que ça vous fait
02:11:55et te parler au nom de la classe
02:11:57de te retrouver face aux petits-enfants
02:11:59aujourd'hui de Joseph Oursourigaray
02:12:01qui est presque aussi un grand-père pour vous
02:12:03On vous avait déjà rencontré
02:12:05Sarah on avait déjà rencontré
02:12:11Il y a un peu d'émotion aujourd'hui ?
02:12:13Un peu d'émotion oui parce que
02:12:15se voir derrière un écran c'est bien
02:12:17mais en vrai
02:12:19c'est mieux
02:12:21On va demander à Sarah et à Jonathan
02:12:23ce que ça leur inspire ce travail
02:12:25Moi déjà vraiment
02:12:27je pense que ce soit les élèves d'Evreux
02:12:29mais tous les élèves
02:12:31on voulait vraiment vous remercier chaleureusement
02:12:33parce que je crois qu'il y a une ampleur
02:12:35que ça dépasse
02:12:37en fait je pense que
02:12:39ça dépasse un petit peu tout ce qui était
02:12:41peut-être prévu au départ
02:12:43c'est vrai que c'est très émouvant
02:12:45nous effectivement ça nous a permis de retrouver
02:12:47des membres de la famille
02:12:49ils nous ont même donné des informations qu'on ne connaissait pas
02:12:51c'est quand même assez incroyable
02:12:53et donc bravo
02:12:55un grand merci, ça va vraiment rester
02:12:57j'espère que pour vous aussi
02:12:59ça a été un moment important
02:13:01Jonathan ?
02:13:03Moi je dirais que la guerre
02:13:05on le voit ça de manière un peu lointaine
02:13:07et vaste
02:13:09et là de prendre une personne
02:13:11ça nous ramène à notre propre conscience
02:13:13face à la dureté du monde
02:13:15surtout quand c'est son grand-père
02:13:17alors quand c'est
02:13:19même avec tous les
02:13:21vétérans qui ont été vus
02:13:23c'est des vies comme vous dites sont humbles
02:13:25c'est caché, ça a été très très intense
02:13:27et puis on voit la situation du monde
02:13:29donc si quelqu'un peut prendre conscience, un jeune
02:13:31je trouve ça super
02:13:33qu'il puisse particulariser
02:13:35l'histoire, pas seulement
02:13:37rester dans un objet lointain
02:13:39Merci à vous
02:13:41la parole aussi à Lucien Grillet, le professeur
02:13:43d'histoire qui a amené ce projet
02:13:47avec les journalistes de France Bleu
02:13:49Lucien Grillet
02:13:51on peut dire que vous avez été mobilisé
02:13:53à fond de bout en bout dans ce projet
02:13:55comme tous les profs
02:13:57mais vous y avez mis le coeur et on sent l'émotion
02:13:59chez vous aujourd'hui
02:14:01Oui je suis ravi d'être là, je pense que c'est
02:14:03important que tous les élèves
02:14:05de la classe
02:14:07parce qu'Ivreux c'est à deux heures et quelques d'ici
02:14:09et puis c'est l'aboutissement
02:14:11c'est la fin de l'année
02:14:13et puis on
02:14:15commence déjà à penser au projet de l'année prochaine
02:14:17Il y a toujours un projet en tête
02:14:19je vous préviens, faites attention
02:14:21On va vous offrir un petit livret
02:14:25Merci beaucoup
02:14:29Alors les élèves ont travaillé
02:14:31toute l'année comme nos collègues
02:14:33bien sûr
02:14:39On a tenu à faire en sorte que
02:14:41vous le savez, je m'adresse
02:14:43à mes collègues
02:14:45quand France Bleu débarque dans votre classe c'est quand même un défi
02:14:47parce que nous on n'a pas
02:14:49les mêmes moyens que vous
02:14:51donc comment on va faire pour être à la hauteur
02:14:53comment on va éviter de ramer
02:14:55pour faire en sorte que tout le monde travaille dans le même sens
02:14:57est-ce que les élèves vont adhérer au projet
02:14:59et combien d'heures de cours on va pouvoir consacrer
02:15:01alors
02:15:03ici c'est une classe de secondes
02:15:05on a travaillé beaucoup dans l'éducation civique et morale
02:15:07morale et civique
02:15:09c'est dans le sens qu'on veut
02:15:11et c'est pour ça qu'il y a un panneau sur la solidarité
02:15:13c'est-à-dire que derrière les valeurs
02:15:15on a découvert avec Orso Regarei
02:15:17non seulement un vétéran
02:15:19un patriote
02:15:21quelqu'un qui était un humaniste
02:15:23jusqu'en Algérie après la guerre
02:15:25donc en fait on ne savait pas où il fallait s'arrêter
02:15:27et donc
02:15:29pour un prof
02:15:31c'est formidable parce qu'il n'y avait pas de
02:15:33schisme entre le
02:15:35programme d'histoire, le programme d'éducation civique
02:15:37et le lien avec la famille
02:15:39donc c'était moins délicat qu'un vétéran
02:15:41allemand par exemple, c'est sûr
02:15:43on a aussi découvert le commando Kieffer
02:15:45on a découvert, on a eu
02:15:47le privilège
02:15:49en tant qu'enseignant encore une fois, vous le savez les élèves
02:15:51si on n'a pas des partenaires extérieurs
02:15:53pour bouger l'éducation nationale, c'est un peu difficile
02:15:55quand même, donc
02:15:57il faut le dire, il faut vous remercier
02:15:59parce qu'on n'a pas été seul
02:16:01Merci à vous Cédric
02:16:03merci à la famille Orso Regarei
02:16:05d'avoir été présents, merci
02:16:07à la classe d'hébreux, on va conclure
02:16:09avec les traditionnels remerciements Cédric
02:16:11Oui, remerciements évidemment à tous nos partenaires
02:16:13on ne va pas faire une liste complète parce qu'on risque
02:16:15d'en oublier mais évidemment
02:16:17le mémorial de Caen qui nous accueille
02:16:19cet après midi et le rectorat de l'académie de Normandie
02:16:21qui a porté ce projet avec
02:16:23France Bleu depuis le début et puis surtout
02:16:25et en fait je crois que c'est le plus important
02:16:27un grand merci, un grand bravo à vous
02:16:29tous, ici dans l'amphi
02:16:31166, dans le 344
02:16:33tous les élèves, les professeurs
02:16:35les chefs d'établissement, vous avez été
02:16:37les moteurs, les artisans
02:16:39de ce projet, je crois
02:16:41qu'on peut honnêtement dire que le résultat
02:16:43est plus qu'à la hauteur
02:16:45donc bravo à tous, vous pouvez vous applaudir
02:16:47parce qu'il faut que vous soyez fiers
02:16:49très fiers de ce que vous avez fait
02:16:51Bravo à tous, le goûter
02:16:53vous attend dans le hall du mémorial
02:16:55avant de reprendre les bus, bon retour
02:16:57tout ça est à retrouver sur notre site internet
02:16:59évidemment et sur l'antenne
02:17:01des France Bleu en Normandie dès demain
02:17:03bonne journée
02:17:21Musique
02:17:23Musique
02:17:25Musique
02:17:27Musique
02:17:29Musique
02:17:31Musique
02:17:33Musique
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