Julien Dubois, président fondateur de Valused, explique comment son entreprise favorise la réparation circulaire dans le secteur automobile. Valused propose en effet aux professionnels de la réparation automobile des pièces reconditionnées, des pièces de réemploi et des pièces d’occasion, qu’il s’agisse de mécanique, de carrosserie, d’électronique ou de pneumatique par exemple.
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00:06 Smart Ideas avec Julien Dubois, bonjour.
00:08 Bonjour.
00:09 Bienvenue, vous êtes le président fondateur de Values, créé en 2022, avec quelle idée ?
00:14 C'était quoi votre idée de départ ?
00:15 Avec l'idée de démocratiser l'accès aux pièces automobiles issues de l'économie circulaire
00:20 et faire en sorte que ces pièces, qui sont des pièces d'occasion, des pièces reconditionnées, etc.,
00:24 qui sont évidemment bien meilleures pour l'environnement, s'imposent auprès des automobilistes au sens large.
00:29 Et on a décidé de le faire, non pas auprès des automobilistes, mais auprès des garagistes,
00:33 qui sont les vrais prescripteurs de cibles de pièces.
00:35 Donc, on propose ces produits à nos amis réparateurs.
00:37 D'accord. Donc, vous ne vous adressez pas aux citoyens ou aux conducteurs, aux automobilistes,
00:43 mais directement aux garagistes.
00:44 Est-ce que ce marché, il est balbutiant, émergent, mature ? Il en est où, le marché ?
00:49 Le marché de la pièce automobile, il est juste absolument gigantesque.
00:52 C'est 150 milliards en Europe. C'est quelque chose vraiment de colossal.
00:55 Et la pièce issue de l'économie circulaire sur cet énorme marché,
00:58 ça pèse bon normalement 5% des volumes en France, et c'est à peu près la moyenne européenne.
01:03 5%, c'est déjà gros. D'un gros marché, c'est déjà quelque chose d'important.
01:05 Donc, ça fait plusieurs milliards d'euros de marché.
01:08 Mais moi, j'entends ça, je me dis qu'il y a un potentiel de développement.
01:10 Un potentiel colossal. Et d'ailleurs, le potentiel, on peut déjà le voir dans certains pays se réaliser.
01:16 Donc, le 5% en Europe, en fait, c'est 15% en Suède, par exemple. C'est 20% aux États-Unis.
01:20 Donc, ça veut dire que ce potentiel, il peut s'exprimer de manière très forte dans les prochaines années,
01:23 influencé par de nombreux éléments, dont la réglementation.
01:25 Alors justement, c'était la question que j'allais vous poser. L'aiguillon, c'est quoi pour passer de 5% à 15% ou 20% ?
01:30 C'est la prise de conscience. C'est-à-dire que la réglementation, on va en parler, mais la réglementation,
01:34 ça n'est qu'un levier, ça n'est qu'un moyen. C'est la prise de conscience globale des professionnels,
01:38 de l'ensemble de la chaîne, y compris d'ailleurs des automobilistes, sur le fait que la réparation d'une voiture,
01:43 c'est un des éléments d'impact important. On parle beaucoup, bien sûr, de la combustion des moteurs thermiques
01:49 et de l'utilisation de carburant, et l'usage de la voiture, c'est important dans son impact.
01:53 L'entretien de la voiture est également très important. D'abord, une voiture bien entretenue,
01:58 c'est une voiture qui a un moindre impact environnemental. Et puis l'entretien lui-même, les pièces qu'on utilise,
02:02 est un impact environnemental important. Donc en utilisant des pièces issues de l'économie circulaire
02:07 qui ont un impact environnemental bien moindre, on agit fortement sur la planète.
02:12 Alors la réglementation, que dit la loi aujourd'hui en France ? Qu'est-ce qui pourrait éventuellement être améliorée ?
02:17 En France, depuis cinq ans, un réparateur est obligé de proposer de la pièce issue de l'économie circulaire à son client.
02:24 C'est d'ailleurs un exemple en Europe. On est souvent pris en exemple quand je me balade un petit peu dans les institutions européennes.
02:30 La France est toujours prise en exemple sur ce sujet. Alors c'est une loi qui existe.
02:32 C'est la loi. Est-ce que c'est fait ?
02:34 Ce n'est pas complètement respecté, en tout cas pas toujours. Ça bouge et c'est en train de bouger sur les derniers mois
02:40 et dernières années de manière assez forte, avec une prise de conscience des réparateurs, une prise de conscience des réseaux.
02:45 N'oublions pas que les grandes entreprises aujourd'hui, et un réseau de garage c'est très vite une grande entreprise,
02:50 plusieurs dizaines de millions d'euros de chiffre d'affaires, sont obligés aujourd'hui ces grandes entreprises de faire une déclaration carbone,
02:55 une déclaration de leur empreinte environnementale. Et ça pour nous c'est un levier absolument gigantesque, pour le marché de la pièce issue de l'économie circulaire.
03:02 Parce qu'évidemment l'impact des pièces que vous achetez quand vous êtes un atelier, c'est énorme dans votre impact environnemental.
03:07 Le rôle des assureurs aussi, à la Massif on a fait un argument marketing, c'est un point fort de l'engagement de l'entreprise.
03:15 Tous les autres s'y sont mis, quel part de l'impact d'une décision d'un assureur sur le marché de la pièce ?
03:24 Sur l'automobile vous avez beaucoup de prescripteurs, beaucoup de gens qui ont la main sur le volant si vous me passez la petite voile.
03:29 Et les assureurs évidemment c'est un prescripteur fondamental, c'est celui qui dans 80% des cas paye pour la collision, pour la réparation de carrosserie.
03:37 Donc la Massif vous en avez parlé, tous les autres assureurs se sont à un moment ou un autre plus ou moins engagés sur le sujet.
03:43 Je peux vous parler par exemple de la Matmut, sans faire de publicité parce que c'est un partenaire de Valus qui nous a sélectionné comme sourcing de pièces issues de l'économie circulaire.
03:50 La Matmut a un objectif à la fin de cette année que 20% des sinistres qui sont assurés par la Matmut utilisent une ou plusieurs pièces issues de l'économie circulaire, c'est un vrai engagement.
03:59 Est-ce qu'il y a un défi à trouver la bonne pièce ? Parfois on a du mal à trouver les bonnes pièces détachées au bon moment et on doit attendre avant de pouvoir faire réparer sa voiture.
04:07 C'est un défi aussi pour le réparateur.
04:09 L'un des sujets c'est trouver la pièce, il y a plusieurs sujets derrière trouver la pièce d'ailleurs, c'est identifier la bonne référence,
04:14 ça c'est un vrai cauchemar pour eux et tous les réparateurs le savent, d'identifier la bonne référence et on les aide pour ça.
04:20 Puis ensuite c'est trouver la pièce elle-même, même dans la pièce neuve, tous les garagistes qui pourraient nous entendre ont à un moment ou un autre dans l'année,
04:29 dans leur atelier, une voiture coincée par manque de pièces pendant deux semaines, deux mois, parfois même plus longtemps.
04:33 Donc nous on les aide et Valius c'est pas simplement un site internet sur lequel vous pouvez trouver des pièces issues de l'économie circulaire,
04:39 c'est aussi et avant tout une équipe, un support client, des mécanos qui sont derrière le téléphone et qui aident, assistent nos clients réparateurs à trouver la pièce.
04:46 On a un petit proverbe chez nous, c'est "chez nous on trouve où on trouve" et on essaie dans 90% des cas en tout cas d'aller chercher la pièce où elle est.
04:54 Vous savez une pièce d'occasion notamment, où est-ce qu'elle est ? Elle est dans un centre, ce qu'on appelle les VHU, les casseurs pour le dire vulgairement.
05:01 Cette pièce elle est parfois référencée sur étagère chez eux, c'est facile, elle est en ligne, vous pouvez la trouver, n'importe qui peut la trouver.
05:07 Elle est parfois encore sur le véhicule monté, qui a pas encore été démontée, celle-là elle apparaît nulle part dans les systèmes informatiques.
05:13 Nous on fait en sorte d'aller la chercher, de la trouver.
05:16 Merci beaucoup Julien Dubois et bon vent à Valius. Voilà c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
05:20 Je voudrais remercier Cyriel Chazal à la programmation et à la production assistée,
05:25 Danaël Séban, Angèle Jean Girard le réalisateur et Thibaut Goury-Lafon l'ingénieur du son. Salut !
05:30 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
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