• il y a 7 mois
Jeudi, Didier Deschamps a violemment critiqué la sortie d'Hubert Fournier, DTN de la FFF, concernant les tirs au but. Le sélectionneur des Bleus reste fidèle à sa philosophie : il est impossible de récréer les conditions de match en entraînement. A-t-il raison ? Dans le FC Stream Team, Maxime Dupuis et Cyril Morin en débattent. (Real : S.Farvacque / Q.Guichard) Les chaines Eurosport sont disponibles au sein des offres Canal+, Prime Video, Bouygues Telecom et Free avec TV by Canal

Category

🥇
Sport
Transcription
00:00 Hubert Fournier, après les différents épisodes et les différents échecs des équipes de France
00:05 dans les séances de tir au but, avait dit que c'était un sujet qu'il fallait travailler,
00:09 qu'il allait mettre des choses en place, etc.
00:12 Et Didier Deschamps a été interrogé hier et il a été très véhément,
00:15 expliquant qu'il avait trouvé ça déplacé, voire même irrespectueux, la sortie d'Hubert Fournier.
00:21 On connaît un petit peu la position de Didier Deschamps sur cette question des tirs au but.
00:26 Sa philosophie, c'est que c'est impossible de reproduire à l'entraînement ce qui se passe en match.
00:33 Et c'est vrai, quand on regarde le scénario de la finale face à l'Argentine,
00:37 c'est difficile de le contredire, de prévoir cette liste de tireurs-là, c'était impossible.
00:42 Malgré tout, est-ce que tu trouves qu'il a eu raison, Maxime,
00:45 de s'en prendre aussi violemment quand même à son DTN ?
00:48 Alors la forme, je ne m'y attendais pas du tout,
00:49 parce que c'est le genre de choses qui peuvent se régler en interne.
00:52 Mais encore une fois, la question a été posée, donc il y a répondu.
00:56 Et la violence a été même de demander pourquoi il n'y avait pas plus de bons latéraux sur la formation en France.
01:02 Ce qui est aussi ce qu'il a renvoyé, on va dire, fourni dans ses pénates là-dessus.
01:07 Alors déjà, moi, j'ai un peu de mal avec le côté.
01:09 Je sais que les stats disent que les clubs français, les équipes nationales,
01:12 ne gagnent plus une séance de tir au but depuis belle durête.
01:14 Moi, j'ai du mal avec ça parce que je ne vois pas comment on peut comparer le cas d'un club
01:17 et l'équipe nationale, une finale de la Coupe du Monde.
01:20 Sinon, dans un cadien en Coupe de France, il y a une équipe sur deux qui les perd aussi.
01:22 Donc voilà, dans ce cas-là, j'exagère, mais je ne suis pas l'un de penser ça.
01:28 Je veux dire, si vous voulez savoir comment tirer les pénaltys, vous demandez à Nantes.
01:30 En Youth League, ils ont passé quatre tours de suite cette année en gagnant quatre séances de tir au but.
01:37 Voilà, c'est bon. Merci Maxime.
01:38 Il faut aller voir à Nantes comment ils font les jeunes parce qu'ils y arrivent en tout cas.
01:43 En fait, je suis partagé parce qu'il y a une partie du discours du Deschamps qui est réelle, encore une fois.
01:48 Et pour en avoir déjà parlé avec des anciens pros, c'est vrai.
01:51 C'est impossible d'imaginer ce que c'est que vous ressentez quand vous vous retrouvez à tirer un pénalty
01:56 devant un virage plein en finale de la Coupe du Monde en imaginant le poids que vous avez sur les épaules.
02:01 Maintenant, il n'empêche que ce n'est pas peine d'être borné et de se dire on ne les travaille pas ou c'est une loterie.
02:07 Parce que ça, ça n'a pas de sens.
02:09 Je me souviens de l'avant finale de la Coupe du Monde 2018 où Didier Deschamps avait eu les mots qu'il tient toujours.
02:15 C'est-à-dire, ce n'est pas réplicable ce que vous ressentez.
02:19 120 minutes dans les jambes, la pression des spectateurs, l'enjeu, etc.
02:21 La météo, ça n'a rien à voir.
02:23 Donc, ça ne sert à rien de les travailler.
02:25 Non, ça, je ne suis pas d'accord.
02:27 Quand Griezmann, deux jours avant France-Pologne en 2022, avant le huitième final, dit non, on n'a pas travaillé sur Eubu.
02:33 Peut-être aujourd'hui, ça dit qu'en fait, ils prennent ça un peu à la légère.
02:36 Voilà.
02:37 Or, je pense que si c'est pas, je pense qu'il n'y a pas une solution miracle et une solution nationale pour régler ça.
02:45 Je pense en effet que ça a le mérite d'être travaillé.
02:47 Et je dirais qu'il y a une chose très simple, c'est pas tant du côté des tireurs, même si je pense qu'on peut les aider psychologiquement.
02:54 C'est le travail, pour moi, autour des gardiens.
02:56 Je pense que c'est aussi pour ça que je pense qu'il y a eu la sortie de Deschamps.
03:00 Franck Rabiot, entraîneur des gardiens d'équipe de France, n'a pas forcément bien pris la sortie de Fournier parce qu'il s'est senti tout de suite touché,
03:06 puisqu'on regarde souvent, plus souvent du côté du gardien qui n'arrête pas les pénaltys.
03:10 Et lui, pour le coup, pendant plus de dix ans en équipe de France, il a eu un gardien qui n'aimait pas ça.
03:14 Et en fait, ce qui était un peu touché du doigt en filigrane, c'est de dire pourquoi le Joris n'était pas plus performant.
03:22 Et en fait, Didier Deschamps, lui, il est de l'école, des années 80-90, il a eu dans l'équipe de France un gardien qui s'appelait Fabien Barthez,
03:28 qui un jour, quarte de finale de Ligue des Champions, a envoyé bouler l'entraîneur des gardiens, Philippe Bergeron,
03:35 qui était arrivé avec une liste des tireurs italiens en lui disant "tiens, tiens, il tire là comme ça, l'autre il a dit ta liste, hop, il l'a balancée".
03:39 Et du coup, ils ont gagné la séance.
03:41 Donc, si vous êtes un bon gardien avec de l'instinct, je pense que vous pouvez y aller, vous passez un petit peu de ça,
03:47 même si, encore une fois, si on vous montre une image en vous disant "ce tireur-là tire 9 pénaltys sur 10 à droite, donc t'aurais intérêt à partir à droite",
03:55 autant le faire, c'est mathématique.
03:57 Mais quand vous avez un gardien comme le Joris, évidemment, là, vous devez travailler beaucoup plus ça.
04:01 Donc je pense qu'au-delà peut-être d'une inimitié qu'il a avec Hubert Fournier, il y a peut-être quelque chose aussi plus personnel,
04:08 il n'a pas raison du moins de se sortir de cette réflexion-là.
04:13 Il peut en faire ce qu'il en veut, je pense que oui, un pénalty, comme tout, on travaille bien les corners.
04:17 Un corner, par exemple, en match, on sait que c'est l'action arrêtée la moins efficace possible.
04:21 Pourtant, les corners sont travaillés.
04:23 Ben, faisons pareil avec les pénaltys.
04:24 C'est marrant que tu aies pris l'analogie avec Fabien Barthez parce que je trouve que ça trahit assez bien la position de Deschamps là-dessus,
04:30 où c'est pas qu'il refuse le modernisme, mais il confie trop à son passé de joueur.
04:35 C'est-à-dire que sur ces phases-là, il y a eu une vraie révolution, il faut le dire, sur les coups de pied arrêtés, sur les pénaltys, sur les tirs au but.
04:43 Il y a eu une professionnalisation dans tous les clubs et dans tous les secteurs footballistiques qui est révolutionnaire sur les 20 dernières années.
04:53 Ne pas vouloir voir ça, c'est passer à côté d'une certaine vérité.
04:56 Et évidemment qu'il y a une part de hasard, une part de chance, une part de...
05:00 Voilà, quand on refait le film de la finale 2022, on l'a dit, le nombre de changements,
05:04 il y a des choses qui sont imprévisibles.
05:06 En revanche, on peut réduire au maximum le hasard.
05:09 C'est le principe même de ces départements-là qui bossent beaucoup.
05:13 Et ça, c'est un petit peu...
05:16 C'est un petit peu ne pas vouloir faire confiance aux gens dont c'est le métier.
05:22 Tu parlais des coups de pied arrêtés, il y a des gens maintenant, leur boulot, c'est quasiment à 100% de regarder ça.
05:27 Donc j'ai un peu du mal à comprendre la déclate Deschamps.
05:30 Je trouve que c'est un peu facile de s'arrêter à ce constat-là.
05:33 Et je suis d'accord avec toi sur le fait que c'est presque au niveau du gardien que ça se travaille plus.
05:39 Alors peut-être qu'on aura plus ces débats-là dans cinq ans quand Mike Mannion nous aura fait gagner des séances de tir au but.
05:45 Mais quand on voit la séance de tir au but 2022, si Martinez la gagne, c'est pas parce qu'il est plus technique que Lloris.
05:54 C'est simplement qu'il a une personnalité bien plus clivante, bien plus offensive dans cet exercice-là.
05:59 Et ça aussi, ça se travaille.
06:00 Et pour avoir étudié le cas Martinez par le passé, il a travaillé énormément là-dessus.
06:06 Il a tenté des choses.
06:07 Il a provoqué les différents adversaires qu'il a pu croiser.
06:11 Ça, on n'a jamais voulu faire ce travail-là avec Hugo Lloris parce qu'on se disait bon, Hugo, il fonctionne comme ça.
06:16 On ne va pas brusquer Hugo.
06:17 Et voilà, c'est un style de management.
06:20 Je ne remets pas ça en cause, mais peut-être qu'on aurait pu se dire tiens, quand même, est-ce qu'on pourrait pas essayer des choses ?
06:26 Moi, j'ai l'impression quand même sur ce débat-là avec les Bleus sur les dix dernières années, non pas qu'on ne fait rien, mais qu'on n'a rien testé de très nouveau.
06:34 [Générique]
06:48 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]

Recommandations