Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews de Romain Desarbres" sur : http://www.europe1.fr/emissions/lentretien-de-romain-desarbres
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00:00 - François-Olivier Gisbert, merci d'être là, invité de la grande interview ce matin.
00:04 François-Olivier Gisbert, journaliste, écrivain et auteur de Histoire intime de la Vème République,
00:09 tome 3, tragédie française aux éditions Gallimard.
00:14 Il y avait un duel politique très attendu hier soir, face à face entre le plus jeune Premier ministre de l'Histoire,
00:21 Gabriel Attal, et le très jeune président du RN, qui fait la course très largement en tête dans les sondages pour les Européennes.
00:27 Déjà sur le niveau du débat, comment est-ce que vous l'avez trouvé ?
00:30 - Formidable. J'étais complètement passionné parce que, si vous voulez, c'est la politique d'eux de main.
00:35 Ce sont, regardez quand même, Bardella, 28 ans, vous avez vu la maturité, le sang-froid, la machine, etc.
00:44 Et de l'autre côté, Gabriel Attal, 35 ans, beaucoup de brio, de facilité.
00:50 Enfin donc, vraiment, on a des politiques, il n'y en a pas tant que ça.
00:53 Regardez, quand on tourne, on se regarde... - Débat de qualité.
00:56 - C'était un débat de qualité, avec deux personnages très différents.
01:00 Je dirais vraiment, Bardella jouait plus sur le calme, il avançait lentement, sa façon, c'est une sorte de, je dirais,
01:08 un grand camion, un convoi exceptionnel, vous savez, sur les autos qui déroulent, qui déroulent.
01:13 Et puis de l'autre côté, Attal, je lui avais dit que c'était plus un drone, un drone qui pique, qui brouille, qui attaque, etc.
01:23 Et à l'arrivée, il a cherché à le mettre en difficulté, notamment sur les sujets économiques.
01:27 - Qui avait un peu de mal, d'ailleurs, parce qu'il y a eu un moment où Bardella avait vraiment du mal, comme à chaque fois.
01:32 D'ailleurs, j'ai remarqué, c'est sur l'Ukraine.
01:34 Je ne suis pas sûr qu'il a reçu tout à fait en ligne avec Marine Le Pen là-dessus.
01:37 - Ukraine et Russie.
01:38 - Ukraine et Russie, là, c'était compliqué, Bardella a marqué des points.
01:41 Et en même temps, lui, il a marqué des points sur l'immigration.
01:44 Bardella, il a marqué des points, je dirais, sur l'immigration et puis aussi sur le nucléaire.
01:48 - Attal a marqué des points sur la Russie.
01:50 - Ah, ça, c'est clair. - Oui, oui, oui.
01:53 - Qui a gagné ? Est-ce qu'il y a un gagnant ?
01:55 - C'est très compliqué parce que si vous poussez dans mes derniers retranchements, je dirais Bardella.
02:00 Mais en fait, j'ai l'impression qu'Attal aussi a gagné parce qu'en fait, ils sont bons tous les deux.
02:05 Et on sent qu'ils vont être là longtemps.
02:07 C'est pour ça que c'était une très bonne idée.
02:08 Alors, je comprends François-Xavier Bellamy qui gueulait la suite de l'émission.
02:14 Je ne sais pas si vous avez vu la suite.
02:16 Il gueulait en disant "mais pourquoi ? Pourquoi ce n'est pas Valérie Hayé ? Pourquoi pas nous ?"
02:20 Ce qui est vrai, c'est tout à fait...
02:21 Mais simplement, là, c'est un très joli coup politique parce qu'on voyait les politiques de demain.
02:27 Il n'y en a pas tant que ça, si vous voulez, quand on regarde en magasin.
02:30 Je n'en vois pas trop à gauche, je n'en vois pas trop à droite.
02:34 Enfin, vous voyez, c'est une nouvelle génération.
02:36 Attendez, ils seront là dans 20 ans.
02:37 - Est-ce que vous avez voulu... - Je ne serai pas là forcément pour voir ça,
02:39 mais il y aura certainement une présidentielle un jour.
02:42 Non, mais on se dit, parce qu'ils sont bons...
02:44 Vous voyez, le niveau où ils sont déjà, vous verrez dans 10-20 ans,
02:50 parce que ce sont des gens qui vont travailler, qui travaillent et ils vont progresser encore.
02:53 Ils vont se bonifier a priori.