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Tous les mardis, LCP-Assemblée nationale propose une grande session d'actualité parlementaire à l'occasion des Questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale. Interviews, duplex, reportages... un panorama complet avant d´entrer dans l'Hémicycle où les députés questionnent les membres du Gouvernement.

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00:00 On se retrouve dans un instant pour les questions au gouvernement.
00:03 En direct de l'Assemblée nationale, on va parler du projet de loi agriculture et de la Nouvelle-Calédonie.
00:08 A tout de suite.
00:09 Et bienvenue pour les questions au gouvernement sur LCP.
00:24 Très heureuse de vous retrouver ici en direct de la salle des Pas Perdus,
00:27 à quelques mètres de l'hémicycle de l'Assemblée nationale,
00:29 où vous allez pouvoir suivre à partir de 15h cette séance de questions en direct
00:34 et en intégralité sur la chaîne parlementaire.
00:36 Le décompte est lancé, nous sommes à présent donc à moins d'une heure de ces questions d'actualité.
00:42 À la une, le projet de loi agricole qui est débattu en ce moment même
00:45 dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:47 Il est censé répondre à la crise profonde du secteur,
00:50 mais il divise majorité et opposition.
00:53 On va en parler.
00:54 Et puis à la une de l'actualité également, la Nouvelle-Calédonie.
00:57 Emmanuel Macron part ce soir sur le caillou pour installer une mission
01:01 et tenter d'apaiser la situation sur place alors que l'état d'urgence est toujours en vigueur sur l'île.
01:07 Alors pour tout comprendre de cette actualité parlementaire,
01:09 vous allez retrouver Stéphanie Despierre et Elsa Mondingava,
01:12 ainsi que Marco Pommier qui se trouve en salle des quatre colonnes.
01:16 Et Stéphanie, elle est déjà dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale pour le menu des questions.
01:21 Et puis enfin, à partir de 14h45, ce sera l'arrivée du Premier ministre,
01:25 de tous les membres du gouvernement par la cour d'honneur,
01:28 c'est-à-dire l'entrée principale du Palais-Bourbon.
01:30 Allez, on retrouve tout de suite Elsa Mondingava, salle des quatre colonnes.
01:33 Elsa, quelle est l'ambiance ?
01:35 - Eh bien écoutez, évidemment, Brigitte, tous les députés ont réagi ce matin à l'annonce
01:39 du départ d'Emmanuel Macron ce soir pour la Nouvelle-Calédonie.
01:42 On a aussi vu des leaders syndicaux, des principales centrales syndicales,
01:45 et elles avaient rendez-vous dans une salle autour du groupe Lyott,
01:49 Liberté indépendante Outre-mer, pour une proposition de loi sur l'assurance chômage.
01:55 - Merci Elsa. On retrouve Stéphanie Despierre dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
01:59 Une fois n'est pas coutume. Alors Stéphanie, de quoi on va parler cet après-midi ?
02:04 - Eh bien la séance va d'abord commencer par un hommage aux victimes des émeutes en Nouvelle-Calédonie.
02:08 À 15h, il y a eu, je vous le rappelle, six morts, dont deux gendarmes depuis le début des violences.
02:13 Et cette actualité va dominer les questions au gouvernement,
02:16 alors qu'Emmanuel Macron, Elsa, vous l'a dit, part ce soir pour la Chepelle,
02:19 pour installer une mission pour recréer le dialogue.
02:21 Cet après-midi, il y a quatre questions au gouvernement, dont une du président du groupe Horizon,
02:26 une des Républicains, une de la France Insoumise et une du Parti Socialiste.
02:30 La gauche réclame toujours le retrait du projet de loi qui a déclenché la colère en Nouvelle-Calédonie.
02:36 - Merci Stéphanie Despierre. Et on va démarrer à présent notre premier débat consacré à l'agriculture
02:42 avec ce projet de loi qui est débattu dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
02:45 Mais je vous présente mes invités, Pascal Lavergne, bonjour.
02:47 - Bonjour. - Et merci d'être avec nous.
02:49 Vous êtes député Renaissance de Gironde et agriculteur et un des rapporteurs aussi de ce texte.
02:55 Merci d'être là face à vous, Guillaume Garraud, bonjour.
02:58 - Bonjour. - Et bienvenue, spécialiste aussi des questions agricoles alimentaires,
03:01 député socialiste et apparenté de la Mayenne.
03:05 Alors, ce projet de loi s'appelle pour la souveraineté en matière agricole
03:09 et le renouvellement des générations en agriculture.
03:12 Il est débattu donc en ce moment même.
03:14 Les oppositions se montrent assez critiques vis-à-vis de ce texte.
03:16 Marco Beaumier, l'article 1er qui a déjà été débattu et voté
03:20 prévoit d'inscrire l'agriculture comme intérêt général majeur.
03:25 - Oui, cet article 1 réécrit en séance vise à donner plus de poids en fait
03:29 aux projets agricoles qui font l'objet de contentieux devant le juge.
03:33 Ces contentieux, le gouvernement, eh bien, veut les expédier plus rapidement
03:37 en invoquant la présomption d'urgence quand il s'agit par exemple
03:41 de la construction d'un bâtiment d'élevage ou d'une réserve d'eau pour l'irrigation.
03:46 Certaines sanctions pénales seront remplacées aussi par des sanctions
03:49 administratives en cas d'atteinte à l'environnement ou à la biodiversité.
03:53 L'ambition du texte, c'est aussi d'attirer plus de bras, plus de jeunes
03:57 vers les métiers agricoles avec la mise en place notamment d'un guichet unique
04:02 France Service Agriculture pour faciliter l'installation et la transmission,
04:08 pardonnez-moi, des exploitations.
04:10 Autre mesure, une réglementation unique pour les haies.
04:13 Jusqu'à présent, il y en avait 14 différentes.
04:16 Vous l'avez compris, Brigitte, le mot d'ordre, c'est simplifier la vie
04:20 des agriculteurs, mais ça ne convainc pas vraiment les oppositions
04:23 pour l'instant, notamment à gauche.
04:25 Merci, Marco Pommier, pour ces précisions.
04:27 On en parle tout de suite avec vous, Pascal Lavergne.
04:30 L'agriculture sera donc un intérêt général majeur.
04:34 Ça change quoi, finalement ?
04:35 Écoutez, ça change déjà de reconnaître à la profession d'agriculteur
04:39 l'intérêt de la société vis-à-vis de cette profession.
04:43 Il faut savoir quand même que ce sont les agriculteurs qui produisent
04:46 l'alimentation que nous consommons tous les jours.
04:48 Si demain, nous devions dépendre d'autres puissances politiques,
04:54 d'autres puissances internationales pour pouvoir nous nourrir,
04:57 vous savez, nous pourrions très bien avoir très vite fin,
05:01 comme on a vu par rapport à la problématique de l'électricité
05:04 avec la guerre en Ukraine, que nous étions extrêmement vulnérables
05:07 par rapport à notre approvisionnement électrique.
05:09 Nous avons vu également à ce moment-là que nous étions vulnérables
05:11 en matière d'approvisionnement en huile de tournesol.
05:14 Et on a pris conscience au travers des différentes crises,
05:16 que ce soit le Covid, que ce soit la guerre en Ukraine,
05:19 que nous avions un certain nombre de dépendances.
05:21 Et il faut vraiment renforcer ce rôle de l'agriculture
05:24 et lui reconnaître cet intérêt général majeur,
05:27 parce qu'un pouvoir politique a le devoir de pouvoir nourrir son peuple.
05:32 Alors, Guillaume Garou, est-ce que pour vous, ça change quelque chose ?
05:34 Est-ce que c'est véritablement décisif, cet article 1er ?
05:37 Ou est-ce que c'est juste symbolique ?
05:38 Ça changera vraiment pas grand-chose.
05:41 Mais allons peut-être au plus important.
05:43 Est-ce que cette loi, elle est de nature à répondre à la crise agricole
05:47 qui a secoué nos campagnes durant tout l'hiver ?
05:51 La réponse est non, pour une raison simple.
05:53 C'est que la question du revenu, qui quand même est une question
05:56 première lorsqu'on travaille, lorsqu'on produit,
05:59 et qu'on se dit qu'on s'est levé pour pas grand-chose le matin.
06:02 Voilà. Eh bien, est-ce que cette loi répondra à la question du revenu ?
06:05 La question est non. On dit « Ah ben non, on va pas le traiter dans cette loi-là,
06:08 on fera ça un petit peu plus tard, à l'automne ».
06:11 Est-ce qu'ensuite, cette loi, elle répond aux défis climatiques, aujourd'hui ?
06:15 Aux impératifs qui sont devant nous ?
06:19 Pas davantage. Alors, il y a des mots, bien sûr, des jours...
06:21 Pour vous, c'était le moment de changer de modèle, d'adopter une agroécologie ?
06:26 Voilà, exactement. C'était l'occasion de tracer un cap clair.
06:30 Comment, aujourd'hui, on est capable, non seulement de produire,
06:34 en effet, pour garantir notre souveraineté alimentaire,
06:37 j'y souscris, bien évidemment, mais comment, surtout,
06:40 on est capable de produire mieux,
06:42 en tenant compte des préoccupations environnementales,
06:46 et pas en opposant en permanence l'agriculture à l'écologie ?
06:50 Parce que la petite musique qu'on entend durant tous les débats
06:53 qu'on a eus la semaine passée, c'est que, finalement,
06:57 tous les problèmes, tous les maux de nos agriculteurs
07:00 seraient dus, aujourd'hui, uniquement à l'écologie.
07:04 Eh bien, c'est parfaitement faux. On le sait bien.
07:07 Si on oppose en permanence l'agriculture à l'écologie,
07:10 on fait fausse route. On ne rend pas service
07:13 ni à nos agriculteurs, ni à notre pays, ni à notre société.
07:16 — Et pour vous, ce projet de loi, il renforce, justement, les antagonismes ?
07:19 — Mais bien évidemment, parce qu'en permanence, on oppose.
07:22 On oppose les agriculteurs aux méchants écologistes.
07:25 En gros, je vous l'ai fait simple.
07:27 Dernière novation en titre, regardez bien.
07:31 La semaine dernière, on a supprimé, dans la loi,
07:34 les objectifs chiffrés pour l'agriculture biologique.
07:38 Ça veut dire que, voilà, finalement, on s'en fiche un peu,
07:41 l'agriculture biologique. C'est tout ça qui est dit,
07:44 tout ça qui est fait. Et donc, finalement,
07:46 cette loi, elle loupe sa cible. Elle ne répond pas
07:50 aux problèmes, aujourd'hui, de nos agriculteurs.
07:52 Et elle marque, je vous le disais, sur l'agriculture biologique,
07:54 des reculs évidents.
07:56 — Alors, je vais vous donner la parole dans un tout petit instant,
07:58 mais on va retrouver Henri Alfandari,
08:02 qui est député Horizon et apparenté d'Indre-et-Loire
08:05 et qui a été à l'origine de la réécriture, justement,
08:07 de cet article premier sur l'agriculture
08:09 comme intérêt majeur de la nation.
08:11 On le retrouve tout de suite au micro de Marco Pommier.
08:14 — Oui, Henri Alfandari, bonjour.
08:15 Que va changer votre amendement de réécriture adopté
08:18 la semaine dernière ?
08:20 — Alors, l'article initial du gouvernement prenait
08:23 essentiellement en compte la sécurisation des importations.
08:27 Donc, l'article 1, tel qu'il est rédigé,
08:29 va surtout prendre en compte la production,
08:30 ce qu'on est capable de produire,
08:32 et de sécuriser cette production en améliorant
08:36 les intrants agricoles, les protéines,
08:38 enfin tout ce qui nous rend indépendants,
08:40 et en créant une programmation pluriannuelle de l'agriculture
08:43 où l'État sera forcé de définir des niveaux de production par filière.
08:48 — Cet article premier, on le disait,
08:49 il qualifie l'agriculture d'intérêt général majeur.
08:52 Alors ça va donner plus de poids aux projets agricoles
08:54 qui font l'objet d'un contentieux devant le juge
08:57 pour non-respect de l'environnement, par exemple.
08:59 Mais est-ce que ça va vraiment changer quelque chose
09:00 puisque, par exemple, l'environnement a une valeur constitutionnelle ?
09:03 C'est pas le cas de l'agriculture.
09:05 — Oui, mais en fait, la Charte de l'environnement
09:07 n'emmège pas une priorisation,
09:09 notamment par rapport à l'urgence climatique.
09:11 Et donc, le fait de poser des objectifs clairs à l'agriculture,
09:14 non seulement on répond à la principale demande des agriculteurs,
09:17 qui est qu'est-ce qu'on attend d'eux,
09:19 et en plus, par cette priorisation,
09:22 on peut s'inscrire dans la Charte de l'environnement.
09:25 — Merci beaucoup, Henri Alfondari, pour ces précisions.
09:27 Merci à vous.
09:28 — Merci, Marco Pommier.
09:30 Pascal Lavigne, je reviens sur notre débat,
09:32 vous avez aussi entendu Henri Alfondari,
09:33 mais en quoi, finalement, ce projet de loi
09:36 répond véritablement au malaise des agriculteurs
09:38 qui a été exprimé ces derniers mois,
09:40 à la fois du côté des revenus
09:41 et à la fois avec l'environnement,
09:43 la transition de ce modèle qu'on attend ?
09:46 — Pour vous répondre et pour répondre également
09:47 aux propos de mon collègue Garraud,
09:50 effectivement, la crise agricole a posé la problématique des revenus.
09:54 C'est un fait.
09:55 Et il est clair qu'un métier n'est attractif
09:58 que s'il permet de vivre.
10:00 Mais sincèrement, il y avait...
10:02 Ce projet de loi était déjà à l'ordre du jour,
10:05 potentiel, bien avant cette crise agricole.
10:09 Et la réponse n'avait pas vocation
10:12 à être contenue dans ce projet de loi.
10:14 Néanmoins, on consolide le rôle de l'agriculture
10:17 comme étant un rôle d'intérêt général.
10:19 — Non, mais attendez, mais s'il y a un problème...
10:21 — Parce qu'à la fin, il y a une crise agricole,
10:23 vous faites un projet de loi, il faut que ce projet de loi
10:25 réponde à la crise agricole, quand même.
10:27 — Le projet de loi n'avait pas été programmé avant.
10:30 Vous savez que le président de la République...
10:31 — Mais il a été décalé, on peut le réécrire.
10:33 — S'il vous plaît, je vous ai écouté,
10:35 chère Guillaume Garraud, je vais peut-être donner mon point de vue.
10:38 Le président de la République avait indiqué
10:40 qu'il y aurait une loi d'orientation agricole.
10:43 Elle a été moult fois repoussée pour des questions
10:45 de calendrier parlementaire.
10:49 Il se trouve qu'entre-temps est arrivée une crise...
10:52 Comment je sentais arriver, hein ?
10:54 J'avais d'ailleurs prévenu le gouvernement de ça.
10:57 Je suis député d'une circonscription purement agricole.
11:02 J'étais moi-même agriculteur.
11:03 Quand on a décidé de mettre le GNR avec le même niveau de taxes
11:10 que les autres, je savais qu'à un moment donné,
11:12 c'était l'étincelle qu'on mettait au baril de poudre.
11:16 Effectivement, il y a une problématique de revenu agricole.
11:20 Cette loi n'a pas vocation à le faire.
11:22 Ça sera fait quand on reviendra sur EGalim
11:25 s'il y a besoin d'y revenir.
11:26 En tout cas, il y a une mission parlementaire
11:28 qui s'occupe de ça.
11:29 Alex Isard et Anne-Laure Babaut ont été mandatés
11:32 pendant cette crise par le Premier ministre
11:34 pour pouvoir répondre à cela.
11:35 Il y a également un certain nombre de contrôles
11:37 qui ont été renforcés depuis et qui montrent
11:40 que EGalim n'était pas respecté.
11:42 L'idée, c'est de mieux respecter EGalim,
11:43 de refaire EGalim s'il y a besoin.
11:45 Et à chaque fois qu'il y aura besoin de concilier
11:47 le revenu des agriculteurs, nous serons là pour légiférer
11:49 s'il y a besoin de légiférer.
11:50 Alors ça, ce sera donc plus tard.
11:51 Mais ce projet de loi...
11:53 Oui, et encore, on n'est pas sûr.
11:54 S'il y a besoin de légiférer, s'il faut y revenir,
11:56 voilà ce que nous dit notre collègue.
11:58 Donc ça veut dire que...
11:59 Une baguette magique pour donner des revenus
12:01 aux agriculteurs, Guillaume Garraud.
12:02 Mais nous ne sommes pas sur la même conception.
12:04 Vous avez été vous-même ministre délégué à l'agriculture.
12:06 Est-ce que vous aviez une baguette magique ?
12:07 Personne n'a de baguette magique.
12:09 En tout cas, vous avez montré que vous n'en aviez pas.
12:12 Ça, c'est parfaitement sûr.
12:14 Ce que je voudrais dire aussi, si vous me...
12:15 Sur la souveraineté alimentaire, peut-être.
12:17 Est-ce que ça répond à l'objectif, finalement, de ce projet de loi ?
12:20 D'abord, c'est bien, je trouve, je le dis en direction de la majorité,
12:23 c'est bien qu'on pose cette question de la souveraineté alimentaire
12:26 parce qu'il faut que notre pays soit capable
12:29 de répondre à ce besoin essentiel qu'est de se nourrir.
12:33 C'est une première chose.
12:34 Il faut ensuite qu'on soit capable aussi d'inscrire notre souveraineté alimentaire
12:39 dans ce que j'appelle une souveraineté mondiale solidaire.
12:41 Laisser aussi la capacité aux autres peuples de se nourrir
12:45 et de produire leur propre alimentation.
12:47 Et là-dessus, il faut aussi qu'on ait un débat.
12:49 Mais je voudrais quand même revenir à la deuxième partie de cette loi,
12:52 puisqu'on nous parle de renouvellement des générations.
12:55 Et de transmission des exploitations.
12:57 Bien sûr. Comment on fait pour installer davantage d'agriculteurs ?
13:00 Demain, je rappelle que...
13:01 La moitié des agriculteurs...
13:03 Dans les 10 ans qui viennent.
13:04 La moitié des agriculteurs quitteront leur exploitation
13:07 pour aller à la retraite dans les 10 ans qui viennent.
13:09 Alors, comment on fait ?
13:11 Il y a des propositions, d'ailleurs intéressantes,
13:13 qui disent qu'il faut qu'on se fixe l'objectif
13:16 de 400 000 exploitations sous 10 ans.
13:20 Très bien. Moi, là-dessus, je pense que...
13:21 Objectif ambitieux.
13:22 Oui, c'est un objectif tout à fait intéressant.
13:25 Mais après, il faut qu'on voit comment ça se traduit
13:28 en nombre d'exploitants.
13:30 C'est un premier débat.
13:31 Et puis surtout, il faut qu'on se donne les moyens de réussir.
13:34 Et la question foncière, c'est Dominique Potier,
13:36 notre collègue Potier, qui le dit très souvent dans l'hémicycle,
13:39 la question foncière, elle n'est pas traitée dans cette loi.
13:42 Or, le foncier, c'est l'outil de travail premier.
13:45 Aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe en France ?
13:47 On voit qu'on a des exploitations qui grandissent, qui grandissent,
13:50 qui grandissent, à tel point qu'elles deviennent intransmissibles,
13:53 tellement c'est lourd en termes de capitaux.
13:56 Et puis, on voit surtout qu'il y a une forme d'accaparement des terres
13:59 par des sociétés foncières qui n'ont plus rien agricole.
14:02 Mais vous vous dites qu'il faut changer ce modèle productiviste ?
14:05 Pardon ?
14:05 Il faut changer ce modèle productiviste alors qu'on cherche
14:09 à l'agroécologie, l'agroécologie.
14:12 L'idée de concilier l'impératif écologique, il s'impose à nous tous,
14:17 et l'impératif de production, produire notre alimentation
14:20 pour la souveraineté. Et faisons en sorte que ça concerne
14:24 davantage d'agriculteurs de main, avec des fermes qui restent
14:27 à taille humaine. C'est ça qui est en jeu et c'est ça qui n'est pas traité.
14:30 Ou plutôt, c'est ça qui est mal traité dans cette loi.
14:33 Ce que je voudrais répondre à Guillaume Garraud, c'est qu'on ne fait
14:35 pas d'agroécologie sans agriculteurs.
14:37 Et à un moment donné, il faut aussi redonner confiance
14:39 aux agriculteurs et il faut leur redonner une vision.
14:42 Pour être très en contact avec eux tous les jours, au quotidien.
14:47 Les agriculteurs, effectivement, ont eu le sentiment de passer
14:51 au second plan, voire au troisième plan des priorités.
14:55 Et ont vu toujours leurs contraintes alourdies sans qu'il y ait
14:59 de compensation correcte. Et qui fait qu'ils ont des revenus
15:02 qui diminuent ou en tout cas, qui ne sont pas toujours suffisants
15:06 pour pouvoir couvrir leurs besoins, en tout cas pour avoir
15:09 un revenu décent pour vivre. Donc, nous voulons rééquilibrer
15:13 ces choses-là. - Donc, il y a beaucoup de simplifications
15:15 administratives, beaucoup de contentieux qui ont été réduits.
15:19 - Il y a également beaucoup de simplifications administratives,
15:20 mais c'est redonner confiance et c'est redonner une vision.
15:21 Est-ce que oui ou non, vous êtes important pour nous ?
15:23 Oui, là, au travers de la représentation nationale,
15:27 en votant cet article 1 d'intérêt général majeur
15:31 que Guillaume Garraud n'a pas voté, reconnaît aux agriculteurs
15:35 cette nécessité d'exister, comme quoi ils sont importants
15:39 pour la nation. Et je regrette que vous ne l'ayez pas voté,
15:41 Guillaume Garraud, parce que ça veut dire que vous n'avez pas confiance
15:45 dans les agriculteurs, alors que vous voulez leur donner
15:47 une mission d'agroécologie. - On va retrouver Francis Dubois,
15:54 qui est député Les Républicains de la Corrèze, et qui a aussi
15:57 sa petite idée sur la question. On le retrouve au micro
15:59 d'Elsa Mondagava. - Oui, monsieur Dubois, on voit
16:01 que dans ce texte, on parle beaucoup de ce qu'il y a dedans
16:03 et ce qu'il n'y a pas dans ce texte. Est-ce que, pour vous,
16:06 il peut répondre aux malaises du monde agricole ?
16:09 - Aujourd'hui, ce texte est trop simplifié. On ne parle pas
16:13 de compétitivité, on ne parle pas de simplification administrative,
16:17 il n'y a pas de volet fiscal pour la succession et transmission.
16:22 Il manque beaucoup de choses dans ce texte.
16:26 Nous, on se contente d'essayer de l'enrichir.
16:29 On a bien compris que par voie réglementaire,
16:31 il y aurait d'autres textes, ça ne nous convient pas,
16:34 mais on essaie d'être dans la construction et d'enrichir ce texte.
16:38 - La majorité dit que c'est avant tout déjà un message
16:40 adressé au monde agricole. Est-ce que ça, même si c'est
16:43 peut-être qu'un symbole, ça fonctionne ?
16:46 - Non, ça ne fonctionne pas. Aujourd'hui, on voit bien
16:48 que les agriculteurs... On a eu une crise agricole sans précédent,
16:53 avec... Ils avaient des ententes sur le plan conjoncturel,
16:55 ils n'ont eu pas ou peu de réponses, il y avait des ententes,
16:59 donc du coup, il fallait ce texte avec des attentes
17:03 sur le plan structurel et le compte n'y est pas.
17:06 On ne peut pas se contenser, il faut passer aux actes.
17:08 Le message ne suffit plus.
17:09 - Et alors, dernière question.
17:11 Alors, vous n'en avez pas fini de l'examen de ce texte,
17:12 mais à la fin, qu'est-ce que vous allez faire, vous, les Républicains ?
17:14 Vous allez voter pour, voter contre ou vous abstenir ?
17:17 - Pour le moment, on attend l'avancée du texte.
17:20 On a fait une première semaine où on a fait ancrer des choses.
17:23 Moi, pour ma part, j'ai passé un amendement,
17:26 un sous-amendement sans avis favorable du gouvernement
17:30 sur la concurrence déloyale,
17:32 donc l'approvisionnement des denrées alimentaires
17:36 sans concurrence déloyale.
17:37 Il y a des choses comme ça qu'on a réussi à faire passer
17:40 avec des collègues aussi sur l'agro-pastoralisme,
17:42 sur un revenu juste pour les agriculteurs.
17:46 On continue de faire, de travailler,
17:49 et nous verrons à la fin quelle position sera la nôtre
17:54 en fonction... Il faut supprimer le GFAI,
17:56 ces groupes d'infanciers agricoles d'investissement
17:58 avec les assurances, les banques, les énergéticiens
18:01 qui viennent prendre place à la place de nos petits propriétaires,
18:05 et c'est le retour du métaillage.
18:07 Donc il faudra supprimer le GFAI, sinon, gare.
18:11 - Sinon, gare au vote des Républicains.
18:14 On a encore le temps, parce qu'il vous reste, allez,
18:15 plus de 1 800 amendements, ce ne sera pas avant la fin de semaine.
18:19 - Merci, Elsa Mondingava.
18:21 Guillaume Garraud, vous partagez l'avis de ce député ?
18:24 Il y a beaucoup de manques dans ce texte.
18:26 - Il y a des manques, en tout cas, moi, j'exprimais ce que j'ai noté.
18:29 - Le foncier notamment, là, on parle du collet fiscal.
18:32 - Bien sûr, il y a un article qui a fait bondir
18:34 l'ensemble des syndicats agricoles et des représentants de la gauche
18:39 et de la droite, d'ailleurs, en commission, c'est ce GFAI,
18:43 ce groupement foncier agricole et d'investissement.
18:47 Ça veut dire qu'on ouvre la porte à ce qu'on appelle
18:49 la financiarisation de l'agriculture, c'est-à-dire qu'on aurait
18:54 des investisseurs complètement étrangers au monde agricole
18:57 qui voudraient trouver de la rentabilité, finalement,
19:00 dans l'achat de parts sociales, dans ces groupements fonciers.
19:04 Et le risque, il est considérable, il a été noté par tout le monde,
19:07 c'est qu'on accélère l'accaparement des terres,
19:11 c'est qu'on fasse de la terre un produit finalement financier
19:14 comme un autre. Et c'est tout l'inverse de ce qu'il faut.
19:17 Aujourd'hui, si on veut que des agriculteurs,
19:20 des nouveaux agriculteurs, des jeunes agriculteurs s'installent,
19:23 il faut leur donner les moyens d'accéder aux fonciers
19:26 et pas par ce type d'outils, finalement, qui ne fera qu'accélérer
19:29 des phénomènes qu'on voit aujourd'hui.
19:31 On a d'immenses sociétés, d'immenses montages
19:35 qui sont des montages financiers et finalement,
19:37 qui enlèvent la terre des agriculteurs.
19:40 - Pascal Lavergne, sur cette financiarisation,
19:42 effectivement, l'agriculture...
19:43 - Le Parti socialiste soit toujours dans une posture de dire
19:46 que ça ne va pas, c'est pas ça qu'il faut faire,
19:48 mais de ne jamais faire de propositions concrètes.
19:51 À un moment donné, si vous ne faites pas de propositions concrètes,
19:53 est-ce que vous auriez pu vous saisir de ce texte pour en faire,
19:56 si effectivement vous avez des propositions concrètes à faire ?
20:00 Mais non, parce que, en commission des affaires économiques,
20:04 vous avez demandé à supprimer cet article des GFAI,
20:08 qu'on avait d'ailleurs nous-mêmes changé, qui n'était plus GFAI,
20:11 mais GFAE, qui était un GFE épargnant,
20:14 pour éviter, justement, une financiarisation,
20:17 et qui donnait la priorité à l'installation des jeunes.
20:20 C'était un outil qui était en direction de l'installation des jeunes.
20:22 - Mais alors, expliquez-nous exactement...
20:24 - Alors que les jeunes agriculteurs sont extrêmement attachés à cet outil,
20:29 contrairement à ce que vous venez de dire,
20:30 les jeunes agriculteurs sont extrêmement attachés...
20:32 - Parce qu'à la fin, c'est quoi, précisez-nous,
20:35 c'est quoi cette histoire de GFI, là, pour les gens qui nous regardent ?
20:39 - C'est des groupements, c'est des sociétés...
20:41 - Donc c'est des gens qui investissent dans des...
20:43 - Mais à vocation agricole, donc des gens qui mettent de l'argent...
20:47 - Donc on est dépendants, finalement, de ces actionnaires-là ?
20:49 - Pour pouvoir acheter du foncier, et nous, notre priorité dans le GFAE,
20:53 qu'on voulait donc épargnant, pour des petits épargnants,
20:56 et non pas pour faire appel, comme c'est dit,
20:59 à la grande puissance financière, des GFA épargnants,
21:02 qui permettaient d'acheter des terres louées,
21:05 à vocation d'installation de jeunes agriculteurs
21:09 venant de milieux hors de l'agriculture,
21:12 parce que c'est là qu'il va falloir qu'on installe les jeunes...
21:14 - Ça, ça va permettre la transmission, ou pas ?
21:16 - ... dans le vivier, hors agriculture.
21:18 Je suis moi-même un agriculteur installé hors cadre familial.
21:21 Mon père était agent SNCF, voilà, donc j'ai été agriculteur.
21:27 J'en ai bavé, moi, pour acheter la terre que j'ai exploité, 60 hectares.
21:31 S'il y avait eu un outil comme ça, de GFA exploitant,
21:34 qui me mettait à disposition ce foncier, via un fermage,
21:38 j'aurais sans doute eu une vie d'agriculteur beaucoup plus paisible.
21:42 - Paul-Églavergne.
21:43 - ... que je n'ai eu à Mandéte pour pouvoir acheter du foncier.
21:46 - Donc c'est, d'après Pascal-Lavergne, c'est une avancée considérable.
21:49 C'est-à-dire que ça aurait pu lui faciliter considérablement la tâche.
21:53 - Les GFA, ils existent aujourd'hui, les groupements fonciers agricoles, ils existent.
21:57 Donc l'outil, faut-il le moderniser ? Sans doute.
22:00 Mais on a la capacité de faire.
22:02 Mais surtout, ce qu'on doit se donner,
22:04 la capacité à installer davantage d'agriculteurs.
22:08 Et ce que vous faites avec ces GFAI,
22:11 c'est de finalement confier des centaines d'hectares, finalement, dans notre pays,
22:15 à des sociétés d'investissement
22:18 qui n'auront pas l'intérêt agricole, l'intérêt général en tête.
22:22 C'est ça que nous disons, c'est ça que nous dénonçons.
22:24 Contre-proposition des socialistes, elles sont sur la table, ce sont nos amendements.
22:28 Je vous invite à les regarder et même à les voter.
22:31 Vous savez, moi j'ai été ministre, vous l'avez rappelé,
22:34 d'un gouvernement qui a fait une grande loi.
22:36 Une loi d'orientation agricole, avec Stéphane Le Foll en 2014, avec un cap.
22:40 Là, il n'y en a pas de cap, mais avec un cap, à l'époque, qui est l'agroécologie.
22:44 Comment on arrive...
22:45 Ça n'a pas empêché que les agriculteurs soient de moins en moins nombreux, Guillaume Garraud.
22:50 Comment on arrive à concilier l'impératif écologique et l'impératif de production ?
22:54 C'est là-dessus qu'il faut être aujourd'hui.
22:56 Parce que s'il n'y a pas de cap, vous n'arrivez pas à rendre ce métier accueilli.
22:59 Est-ce qu'effectivement, on passe un peu à côté de l'objectif,
23:00 qui est ce changement de modèle vers une agroécologie ?
23:05 Écoutez, il y a effectivement des enjeux extrêmement durs
23:09 qui sont devant les agriculteurs.
23:11 Qui nécessitent de laisser un peu l'environnement de côté.
23:14 Vous l'avez rappelé, il est tombé à peu près une centaine de millimètres d'eau
23:18 depuis le début du mois de mai, voire même sur les 15 derniers jours.
23:22 Il y a des gens qui ont du mal à faire leur semis.
23:24 On a une climatologie qui est extrêmement variable d'une année sur l'autre.
23:29 Il faut sans cesse s'adapter d'une année sur l'autre.
23:31 Il faut pour ça des exploitations qui soient capables de réagir vite,
23:34 qui aient aussi une mécanisation suffisamment importante,
23:37 et qui soient efficaces pour pouvoir faire des semis,
23:39 pour pouvoir faire des récoltes,
23:40 ou pour pouvoir faire des traitements si on a besoin de faire des traitements.
23:43 Donc cette révolution, vous savez, les agriculteurs,
23:45 ils la vivent à l'intérieur d'eux-mêmes, tous les jours.
23:47 Donc ils sont capables de s'adapter.
23:49 Moi, j'ai confiance en eux, parce que ça fait 35 ans que je les observe.
23:51 Mais il faut étaler un petit peu cette transformation de modèle.
23:56 Il faut l'étaler un petit peu.
23:57 Il faut laisser un petit peu de temps à l'environnement.
23:59 Il faut laisser du temps au temps.
24:01 Cette révolution, elle est extrêmement difficile à vivre pour les acteurs,
24:05 que sont les agriculteurs, qui la vivent au quotidien,
24:07 tous les jours.
24:07 Il faut leur laisser du temps.
24:09 Ils ont compris que ça allait évoluer.
24:12 Mais laissons-leur le temps.
24:13 Mettons en place des politiques publiques qui ne les étouffent pas,
24:16 libérant leur capacité d'initiative et d'action,
24:20 plutôt que de les contraindre sur des façons de faire
24:23 dont on ne sait pas si ce seront les bonnes.
24:25 - Avec, effectivement, le dérèglement climatique,
24:26 est-ce qu'il ne faut pas donner un petit peu de temps aux agriculteurs ?
24:29 Le temps de s'adapter, en fait.
24:31 - Mais bien évidemment qu'il faut le temps de l'adaptation.
24:34 Mais ça, personne ne le remet en cause, sauf des idéologues.
24:39 Mais vous savez, moi, je suis député de la Malienne.
24:41 J'étais encore hier dans ma circonscription,
24:43 encore hier en discussion avec des agriculteurs qui me disent
24:46 qu'en effet, ils ne peuvent pas rentrer dans les champs en ce moment
24:48 parce que c'est trop mouillé et donc impossible de faire les semis.
24:53 Évidemment, tout le monde a ça en tête.
24:55 Mais en quoi le projet de loi répond-il aujourd'hui
24:59 à cette question du changement climatique
25:01 et de l'adaptation de nos agriculteurs au changement climatique ?
25:05 Ça, c'est une vraie question quand même.
25:07 Mais là-dessus, c'est très silencieux.
25:08 Ou alors on a des généralités qui ne serviront à rien,
25:11 qui n'auront aucune traduction.
25:12 - Est-ce que vous croyez qu'en adoptant les objectifs...
25:14 - Donc, ce que moi, je recommande,
25:16 c'est de tracer un vrai cap pour notre agriculture.
25:20 Moi, je crois profondément en l'agroécologie
25:22 et c'est ce qu'attendent nos agriculteurs
25:24 et ce qu'attend aujourd'hui notre société également.
25:27 C'est là-dessus qu'il faut avancer avec du concret.
25:29 - Donc, ça veut dire qu'il faudra un nouveau texte de loi
25:32 d'ici la fin du quinquennat ?
25:33 - Écoutez, ça, c'est la responsabilité de la majorité.
25:36 Mais très franchement, cette loi-là ne répond pas au défi du moment.
25:42 Et à la question principale du revenu,
25:45 comment on tire du revenu du travail agricole ?
25:48 À cette question, aucune réponse.
25:50 - Vous ne le voterez pas ?
25:51 - C'est mal parti.
25:53 - Je peux vous assurer qu'ils ne la venteront pas.
25:55 J'ai vu effectivement qu'en commission, ils ne l'avaient pas fait.
25:57 Donc, ce n'est pas sur les socialistes qu'on va s'appuyer
26:00 pour essayer de créer une majorité.
26:01 - Vous avez dit d'ailleurs, dans les mystiques...
26:04 - Il sera voté ?
26:05 - On essaiera de trouver un appui sur nos collègues LR
26:07 pour pouvoir faire en sorte que ce projet de loi
26:10 aille au Sénat et que nous puissions trouver un équilibre
26:12 après en commission mixte paritaire.
26:14 - Voilà, merci Pascal Lavergne.
26:16 C'est assumé comme vous dites.
26:18 Merci Guillaume Garraud d'avoir accepté de débattre
26:21 de cette question brûlante de l'agriculture.
26:23 On va à présent parler de la proposition de loi du groupe LIOT
26:26 sur l'assurance chômage qui vise à empêcher un durcissement
26:29 des conditions voulues par le gouvernement.
26:31 Et le retour au dialogue des syndicats,
26:33 elle sera débattue le 13 juin dans l'hémicycle
26:36 et elle sera portée par Martine Froger,
26:37 députée Liberté, Indépendant, Outre-mer et Territoire de La Riège,
26:41 qu'on retrouve immédiatement au micro d'Elsa Mandengava.
26:44 - Oui, alors dites-nous, qu'y a-t-il dans ce texte,
26:46 dans votre proposition de loi ?
26:48 Vous ne voulez pas qu'on touche à l'assurance chômage ?
26:50 - Ah non, on ne veut pas qu'on touche à l'assurance chômage.
26:53 Donc oui, nous ce qu'on veut, c'est protéger le principe
26:56 d'indemnisation de l'assurance chômage actuelle
27:00 et aussi de soutenir l'emploi chez les seniors.
27:03 Donc on dépose dans le calde de notre niche 7 PPL
27:08 parce que le gouvernement veut faire une réforme là,
27:12 début juillet, c'est annoncé, ça a été annoncé qu'au rang avril,
27:15 une réforme pour encore durcir les conditions d'accès,
27:19 les conditions d'indemnisation des demandeurs d'emploi
27:23 et nous forcément, maintenant, on dit stop.
27:26 - Ce n'est pas la première réforme mise en place par le gouvernement,
27:29 là il s'agirait de devoir travailler plus longtemps
27:32 pour pouvoir ouvrir ses droits à l'assurance chômage.
27:35 Le gouvernement dit que ça évite aux gens de multiplier
27:37 les contrats saisonniers et ensuite de profiter du chômage.
27:41 Cette philosophie, vous, vous n'êtes absolument pas d'accord ?
27:44 - Absolument pas.
27:45 Alors déjà, avant on travaillait 6 mois dans les 24 derniers mois,
27:50 ça nous ouvrait des droits.
27:51 Aujourd'hui, c'est 8 mois dans les 20 derniers mois.
27:54 Donc déjà, ça restreint beaucoup l'accès.
28:00 Et puis, pour les saisonniers, c'est une catastrophe
28:03 parce que de toute façon, jamais les saisonniers travaillent 8 mois.
28:07 Ça ne se fait plus les saisons de 8 mois.
28:08 Donc qu'est-ce qu'ils font ?
28:09 Ils sont obligés de retravailler l'année d'après et c'est les 20 mois.
28:13 Donc ça veut dire que pendant 6 mois, entre les intersaisons,
28:17 on va appeler ça comme ça, ils n'ont aucune rémunération.
28:20 - Alors Martine Froger, vous avez eu des soutiens de poids
28:22 tout à l'heure à l'Assemblée puisque Sophie Binet de la CGT était là,
28:27 Marie-Lise Léon, Force ouvrière,
28:29 vous avez réuni les principaux syndicats autour de votre proposition de loi.
28:32 Pourquoi ?
28:33 - Alors tout à fait, d'abord, on est ravis que les syndicats
28:36 soutiennent notre PPL.
28:38 Pourquoi ? Parce que pour le groupe Lyot,
28:40 le paritarisme reste une priorité.
28:43 Le dialogue social reste une priorité chez nous.
28:45 On ne peut pas être dans un gouvernement,
28:47 on ne peut pas soutenir un gouvernement qui décide tout tout seul,
28:50 sans échanges avec les syndicats.
28:53 Moi, je n'ai jamais, je ne peux pas cautionner ça.
28:56 Donc là, les échanges qu'on a eus ce matin étaient très intéressants
28:59 et savoir que les syndicats nous soutiennent sur cette PPL,
29:02 et pour moi, ça faisait partie d'une priorité
29:05 puisque dans la réforme qu'a annoncée,
29:06 le paritarisme est complètement oublié.
29:08 - Dernière question, on se souvient du groupe Lyot
29:11 pendant la réforme des retraites.
29:12 C'est l'acte 2, la réforme de l'assurance chômage.
29:14 Il faudra aussi compter sur le groupe Lyot ?
29:16 - Alors oui, il faudra compter sur le groupe Lyot,
29:18 mais après, ce n'est pas l'acte 2.
29:19 Il se trouve qu'à chaque fois qu'il y a des réformes sociales qui arrivent,
29:24 c'est la niche Lyot.
29:25 Alors voilà, c'est un petit peu le hasard,
29:27 mais en tout cas, on s'empare de tous ces sujets sociaux
29:31 qui nous tiennent beaucoup à cœur pour soutenir beaucoup de Français
29:35 et qui touchent beaucoup de Français aussi.
29:37 - Merci beaucoup.
29:38 Eh bien, on note dans l'agenda le 5 juin en commission,
29:40 le 13 dans l'hémicycle.
29:42 Merci.
29:43 - Bienvenue.
29:44 Si vous nous rejoignez sur LCP,
29:46 nous sommes à moins d'une demi-heure de cette séance de questions
29:48 au gouvernement que vous allez pouvoir suivre en direct
29:50 et en intégralité sur LCP.
29:53 On va parler de la Nouvelle-Calédonie,
29:54 qui est au cœur des questions au gouvernement,
29:56 avec pas moins de quatre questions posées par des députés.
29:59 Emmanuel Macron va se rendre sur place pour installer une mission,
30:02 pour tenter de trouver une issue à la crise,
30:04 alors que l'état d'urgence est toujours en vigueur sur place.
30:07 D'ailleurs, vous pourrez suivre à partir de 16h30 en direct,
30:10 également sur LCP, l'audition de Gérald Darmanin
30:12 sur ce dossier calédonien.
30:14 Et puis, on parlera aussi cet après-midi de l'assurance chômage
30:17 dans l'hémicycle, objet de plusieurs questions,
30:18 alors que le gouvernement s'apprête à durcir
30:21 les conditions d'attribution.
30:22 Vous retrouverez bien évidemment, comme d'habitude,
30:24 Elsa Mondingava et Marco Pommier,
30:26 qui se trouvent dans la salle des quatre colonnes.
30:27 Stéphanie Despierre dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale
30:30 pour le menu des questions.
30:31 Et puis, Gabriel Attal et les membres du gouvernement,
30:35 pour leur arrivée, ce sera à suivre à partir de 14h50
30:39 en direct sur la chaîne parlementaire.
30:41 Stéphanie Despierre, on vous retrouve donc
30:43 pour ce menu des questions au gouvernement
30:45 avec un thème principal, lequel ?
30:47 La nouvelle Calédonie, c'est l'actualité qui domine
30:52 avec les troubles dans l'archipel,
30:54 même si c'est un peu plus calme ces derniers jours.
30:56 Je vous le rappelle, il y a eu six morts,
30:58 dont deux gendarmes depuis le début des émeutes.
31:00 Emmanuel Macron part ce soir pour l'archipel,
31:02 pour instaurer une mission de dialogue.
31:05 Et cet après-midi, il y a quatre questions au gouvernement
31:08 sur le sujet.
31:09 Laurent Marcangeli, le président du groupe Horizon,
31:11 interrogera l'exécutif, ainsi que les Républicains,
31:14 la France Insoumise et le Parti Socialiste.
31:16 Brigitte ?
31:17 Évidemment, bien d'autres questions seront posées
31:19 aussi cet après-midi.
31:21 Quel est le menu complet, Stéphanie ?
31:23 Alors, on va beaucoup parler de la sécurité,
31:26 cette fois en métropole.
31:28 Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur,
31:30 sera en première ligne avec deux questions
31:32 sur l'administration pénitentiaire,
31:34 après le meurtre de deux agents la semaine dernière
31:36 et sur l'évasion d'un détenu.
31:38 Une question du Rassemblement national
31:40 et une question venue de Renaissance sur les grèves,
31:43 notamment, et qui touche les prisons après ce drame.
31:46 Et puis, il y aura une question sur la tentative d'incendie
31:48 de la synagogue de Rouen, vendredi.
31:51 Question posée par le groupe Renaissance.
31:52 Et puis, enfin, au chapitre social,
31:54 on parlera de la grève à la SNCF, par la voix des Républicains,
31:57 et puis de l'assurance chômage.
31:59 Les écologistes et les députés du groupe Lyott
32:02 veulent parler de cette réforme qui fait parler
32:06 et qui suscite déjà la colère des syndicats.
32:08 - Notre second débat exceptionnellement enregistré
32:15 avant le début de cette émission
32:17 pour des raisons d'agenda parlementaire.
32:19 Et on va parler de la Nouvelle-Calédonie.
32:21 Vous savez que l'état d'urgence est toujours en cours sur place,
32:24 que la situation est difficile,
32:26 même si le calme revient petit à petit.
32:29 Il y a eu ces derniers jours six morts, dont deux gendarmes.
32:32 On va en parler avec Aude Luquet,
32:35 qui est avec nous, députée démocrate de Seine-et-Marne.
32:37 Merci d'être là.
32:39 Et face à vous, Philippe Gosselin.
32:41 Bonjour et bienvenue.
32:42 Vous êtes député des Républicains de la Manche.
32:45 Alors, Aude Luquet, on a appris aujourd'hui
32:48 qu'Emmanuel Macron allait se rendre sur place.
32:50 C'est ce qu'il a annoncé ce matin en Conseil des ministres.
32:54 Il va se rendre sur place pour installer une mission.
32:57 Ça rappelle évidemment la méthode de Michel Rocard.
33:00 C'est la négociation, la solution aujourd'hui.
33:04 Écoutez, au-delà de la méthode de Michel Rocard,
33:07 c'est ce qui est attendu par les Calédoniens,
33:09 qui est une mission en tous les cas de dialogue
33:11 et de médiation pour retrouver l'apaisement.
33:14 Vous disiez qu'à priori, le calme est revenu.
33:17 Moi, j'ai ma famille qui habite là-bas.
33:19 Je les ai encore eus ce matin.
33:20 Il y a encore beaucoup de violence, beaucoup de zones de non-droit,
33:22 notamment dans les quartiers nord de Nouméa ou dans la zone industrielle.
33:26 Donc, la situation n'est pas encore totalement rétablie
33:29 et le calme n'est pas totalement revenu.
33:31 Alors, c'est vrai que Michel Rocard avait écrit faire la paix
33:35 et la nécessaire négociation pour transformer l'ennemi en interlocuteur.
33:40 C'est ce qu'il disait, lui, à l'époque,
33:42 quand il a dû négocier en tant que Premier ministre.
33:45 Vous, vous saluez le déplacement d'Emmanuel Macron,
33:48 l'installation d'une mission sur place pour espérer faire revenir le calme et la paix.
33:53 Écoutez, je crois d'abord que la première mission,
33:55 c'est le retour à l'ordre républicain.
33:57 Je crois qu'on ne peut pas accepter la continuation du chaos.
34:02 On a des gens qui sont terrorisés, qui se terrent chez eux,
34:05 qui s'autoprotègent parce qu'il n'y a pas le choix.
34:07 Et ça, c'est le retour de l'ordre républicain.
34:10 Mais effectivement, de façon concomitante,
34:12 il faut renouer les fils des contacts.
34:15 Et au-delà des fils des contacts, c'est les fils du dialogue.
34:18 Moi, je fais partie de ceux qui pensent que l'esprit
34:20 des accords de Matignon et de Nouméa n'est pas mort
34:23 et qu'il doit, au contraire, perdurer.
34:25 Ça veut dire dialoguer, ça veut dire des accords
34:28 le plus consensuels possibles, ça veut dire qu'il faut envisager,
34:33 évidemment, ce destin commun.
34:35 Maintenant, le président de la République
34:38 prend une initiative très, très forte en se rendant sur place.
34:42 - C'est le président de la République, il faut quand même le noter,
34:45 alors que généralement, c'est au niveau de Matignon,
34:48 c'est le Premier ministre.
34:49 - Ça court-circuit un peu, d'ailleurs, le Premier ministre,
34:52 ce qui peut paraître un peu étonnant parce que jusqu'à présent,
34:54 ce sont des dossiers qui relevaient, sauf ces dernières années,
34:59 du Premier ministre.
35:00 Alors peut-être, effectivement, une expérience moins forte
35:04 du Premier ministre dans ce domaine a-t-il été supposée,
35:08 mise de côté, mais le président de la République...
35:10 - C'est un signal fort qui est envoyé.
35:11 - ...envoie un signal très fort.
35:13 Maintenant, il ne suffit pas que le signal soit envoyé
35:15 pour que tout se règle.
35:16 Il faut avoir envie de se réunir, il faut savoir sur quoi
35:19 on veut discuter.
35:20 Il y a la question du Congrès.
35:23 Est-ce que, oui ou non, le président de la République
35:24 va convoquer le Congrès par rapport à la réforme
35:27 du déjà l'électoral ?
35:28 - On va y revenir.
35:29 - Toutes choses en suspens et en question, bien évidemment.
35:31 - Effectivement.
35:32 Aude Luquet, c'était plutôt Gérald Darmanin qui avait la gestion
35:35 de ce dossier ces derniers temps.
35:38 On sait que le président voulait confier à Gabriel Attal
35:40 la reprise du dossier.
35:41 Et finalement, c'est lui qui se rend sur place.
35:45 Alors, avec cette mission qui va être installée,
35:48 à votre avis, qui dans cette mission, qui a la capacité
35:52 pour dialoguer avec les Calédoniens, avec à la fois
35:57 les indépendantistes et les loyalistes ?
35:59 - Écoutez, déjà, il faut trouver des personnalités
36:01 qui soient légitimes et qui soient aussi de grande neutralité.
36:07 - Les anciens premiers ministres, par exemple ?
36:09 - Je ne suis pas certaine qu'il faille forcément
36:11 les anciens premiers ministres.
36:12 Je pense qu'il faut effectivement cette légitimité
36:15 et qu'on ne dise pas ensuite, une fois que la mission a été nommée
36:19 et que le travail commence, qu'on dise que ces personnes-là
36:22 ne soient pas légitimes.
36:23 C'est le premier principe de la légitimité.
36:25 Et il faut aussi dire, et il faut le rappeler,
36:28 c'est que la Calédonie est très complexe.
36:31 Ce n'est pas binaire, ce n'est pas indépendantiste,
36:33 non indépendantiste.
36:34 Sur la Nouvelle-Calédonie, vous avez aussi d'autres communautés.
36:38 Il faut les prendre en compte aussi.
36:40 Il y a effectivement des Kanaks, des Kaldosh,
36:42 mais vous avez des Vietnamiens, vous avez des Walisiens,
36:44 vous avez des Mélanésiens, vous avez des Vanuatu.
36:48 Vous savez, ce n'est pas aussi binaire que ça.
36:50 Et je crois que c'est la spécificité de la Calédonie
36:53 qui fait qu'aujourd'hui, c'est aussi compliqué que ça.
36:55 Mais si c'est compliqué, c'est bien parce que les indépendantistes
36:59 ont peur, arrêtez-moi si je me trompe, d'être dilués
37:01 avec cette réforme qui prévoit d'élargir le corps électoral
37:06 à ceux qui sont nés après 98.
37:08 Certains indépendantistes, parce que tous les Kanaks
37:10 ne sont pas indépendantistes.
37:11 Et tous les indépendantistes ne veulent pas non plus
37:13 rompre le lien avec la France.
37:15 Donc, vous voyez, ce n'est pas aussi simple que ça.
37:17 Je pense qu'effectivement, le dégel du corps électoral,
37:20 c'est le symptôme des difficultés rencontrées en Nouvelle-Calédonie.
37:24 Récemment, depuis quelques mois, la Calédonie rencontre
37:28 une crise économique et sociale extrêmement importante.
37:30 - La crise du nickel, notamment. - La crise du nickel, notamment.
37:33 Et il n'y a jamais eu autant d'entreprises en difficulté.
37:36 Et encore plus aujourd'hui avec les violences que nous avons eues.
37:38 - Oui, c'est terrible, effectivement.
37:39 - Donc, je crois qu'il y avait avant le terreau
37:43 de quelque chose qui pouvait poser problème.
37:46 Parce qu'il y a les inégalités aussi sociales
37:48 qui sont importantes entre les Kanaks et les autres communautés.
37:52 Il y a tout cet environnement qu'il faut prendre en considération
37:56 et pas simplement le indépendantiste, non indépendantiste.
37:59 - Cette réforme qui prévoit d'élargir le corps électoral,
38:03 vous l'avez votée chez Les Républicains ?
38:05 - Oui, nous l'avons votée parce que nous estimons
38:07 qu'on ne peut pas indéfiniment bloquer 20%
38:12 du corps électoral aux élections essentielles
38:17 que sont les élections provinciales.
38:19 Je crois que c'est une question de démocratie, de justice.
38:23 Maintenant, dans ce dégel du corps électoral,
38:26 il faut voir aussi qu'on aura à peu près la moitié de ce dégel
38:30 qui concernera les natifs, donc qui sont nés sur place.
38:34 - Qui sont nés mais qui ne peuvent pas voter.
38:35 - Et qui ne peuvent pas voter aujourd'hui.
38:37 Ça, ça concerne aussi bien ceux qui sont d'origine européenne
38:40 ou d'autres origines que les Canacs eux-mêmes.
38:43 Moi, j'ai vu il y a un mois et demi, en allant à nouveau
38:48 en Nouvelle-Calédonie, des indépendantistes me dire,
38:51 à mot couvert, oui, et même parfois très clairement pour d'autres,
38:55 oui, c'est une injustice, il faut que nos enfants puissent aussi voter.
38:59 Donc il y a ce sujet qui doit être sur la table.
39:02 Maintenant, il y a beaucoup d'autres sujets.
39:04 La collègue a raison de parler du fonds économique
39:07 qui est catastrophique.
39:09 On a une chute économique vertigineuse,
39:12 une démographie qui est alarmante.
39:14 On a des milliers, des milliers d'habitants
39:17 qui quittent le territoire de la Nouvelle-Calédonie.
39:19 Donc ce n'est pas du tout une invasion,
39:21 comme certains indépendantistes le disent.
39:25 Donc il faut pouvoir raison garder,
39:27 mais ça dépasse évidemment la raison, on est bien d'accord.
39:30 Justement, c'est bien les problèmes aujourd'hui pour une grande part.
39:33 - Alors il y a cette réforme qui a donc été votée,
39:36 ce projet de loi.
39:37 Pour autant, il faut modifier la Constitution
39:40 et donc réunir un congrès.
39:42 Le président de la République a dit que sans accord,
39:44 sans accord sur place entre les forces en présence,
39:46 ce congrès serait réuni avant la fin juin.
39:50 Est-ce que vous pensez qu'il faut suspendre
39:53 cette réunion du congrès, se donner un petit peu le temps ?
39:56 Est-ce que c'est facile de négocier quand on a,
39:58 j'allais dire, un peu le couteau sous la gorge ?
40:00 - Moi, je pense, je l'ai dit tout à l'heure,
40:02 on l'a dit aussi nous dans notre groupe,
40:04 il faut du temps.
40:06 Et comme il faut du temps,
40:08 ben de facto, il faut reporter en tous les cas
40:11 le congrès de Versailles qui était prévu le 1er juillet,
40:14 le reporter parce qu'aujourd'hui, la situation,
40:17 la violence, il n'y a pas de gagnant, il n'y a pas de perdant aujourd'hui
40:20 en Nouvelle-Calédonie.
40:21 Il n'y a pas de perdant, il n'y a pas de gagnant.
40:23 Donc il faut trouver des solutions.
40:25 Et je pense que le déplacement du président de la République,
40:27 c'est pour justement trouver des moyens d'accompagner cette mission
40:30 et en tous les cas de l'initier,
40:33 de faire en sorte que nous trouvons des solutions.
40:35 Mais effectivement, je pense que si nous allons un peu trop vite
40:39 sur le congrès, ça peut encore être, on va dire,
40:44 quelque chose de trop compliqué et qui pourrait être difficile
40:47 à mener à bout.
40:50 - Est-ce que vous, vous pensez qu'il faut reporter le congrès
40:51 ou qu'il faut maintenir cette date du 1er juillet ?
40:54 - D'abord, on rappellera que c'est le président de la République
40:57 qui a les cartes en main.
40:58 Lui seul est en capacité à convoquer le congrès ou pas.
41:03 Et je constate aussi d'ailleurs avec un certain étonnement,
41:06 c'est que quelques heures, c'était dimanche, il y a huit jours,
41:09 quelques heures avant l'ouverture des débats à l'Assemblée nationale,
41:14 le président de la République disait lui-même qu'il ne le convoquerait pas
41:18 avant la fin juin, donc avant vraiment le début des événements.
41:23 Donc je ne sais pas trop ce que veut le président de la République
41:26 et ce qu'il veut ou ne veut plus convoquer le Parlement.
41:29 - Est-ce qu'on peut négocier avec cette épée de Damoclès ?
41:34 - C'est évidemment un vrai sujet.
41:36 Mais vous savez, retirer, ça donne l'impression de céder à la pression.
41:41 Je crois que ce n'est jamais bon de céder à la pression.
41:43 Le maintenir, ça peut aussi être pris comme un chiffon rouge.
41:47 Et on voit bien que les événements d'aujourd'hui ont été pour une part,
41:51 mais pas que provoqués aussi parce qu'il y avait ce dégel du corps électoral.
41:56 Donc moi, j'espère que le président de la République sera clair
42:00 dans les heures qui viennent.
42:01 Il sera en surplace.
42:02 Il n'y sera pas avant mercredi soir, il y a 24 heures de transport d'avion.
42:07 Donc ça prend un petit peu de temps.
42:08 Ça laisse le temps de la réflexion.
42:09 Ça laisse le temps pour consulter.
42:11 Nous ne savons pas non plus exactement quels sont les contacts
42:14 que peut avoir l'Elysée avec un certain nombre d'indépendantistes.
42:18 Il y en a à bas bruit, mais c'est peut-être un peu plus avancé
42:22 qu'on ne le pense.
42:23 Bon, vous savez, c'est propice à toutes les rumeurs.
42:25 Donc il faut clarifier les choses, que ça soit carré et surtout ne pas céder
42:31 à des pressions qui seraient intenables par la suite.
42:34 Mais il faut rétablir l'ordre, je le disais, et renouer le dialogue.
42:38 C'est indispensable, les deux ensemble.
42:40 On ne sait pas véritablement qui accompagne non plus le président de la République.
42:43 Vous vous souteniez.
42:45 On parle de Bruno Le Maire.
42:46 On parle de Bruno Le Maire.
42:47 Vous souteniez vous Gérard Larcher.
42:48 Il sera aussi question du nickel parce qu'on ne peut pas évidemment
42:53 détacher la crise politique et celle que l'on connaît actuellement
42:57 des aspects économiques qui sont vraiment la toile de fond incontournable.
43:01 Moi, je souhaite que la mission qui sera nommée,
43:03 qui doit être impartiale, et je n'ai pas de nom à donner,
43:06 je souhaite en tout cas, et je l'ai dit avec d'autres collègues
43:10 à la délégation aux Outre-mer il y a 15 jours,
43:12 je souhaite que l'Assemblée et le Sénat y soient d'une façon ou d'une autre associés.
43:17 Est-ce que c'est avec le président du Sénat et la présidente de l'Assemblée nationale ?
43:22 Pourquoi pas ?
43:23 Mais en tout cas, il doit y avoir une liaison avec le Parlement
43:25 puisque le Parlement aura à se prononcer à moyen terme,
43:29 dans tous les cas et au minimum, sur des réformes et sur un accord global.
43:33 Alors, effectivement, le Parlement aura à se prononcer.
43:37 Pour que cette réforme soit acceptée, soit votée,
43:42 il faut réunir les 3/5 du Congrès.
43:44 Est-ce que de toute façon, aujourd'hui, vous pensez pouvoir avoir ce quorum
43:50 pour faire voter cette réforme constitutionnelle ?
43:53 Je pense que dans le contexte actuel, et au regard des positions
43:56 qui ont un petit peu évolué des uns et des autres,
43:58 je pense que nous n'attendraons pas les 3/5.
44:00 Donc, ça nous oblige aussi.
44:03 Et ce que disait mon collègue, c'est que le dernier mot, c'est quand même au Parlement.
44:07 Et donc, il faut que cette mission, en tout cas,
44:10 que tout ce qui est fait en Calédonie soit en lien avec le Parlement.
44:13 Et il y a Gabriel Attal aussi qui a dit qu'il se rendrait sur place
44:17 après les élections européennes.
44:20 Est-ce que vous pensez que ce jeune Premier ministre,
44:23 qui ne connaît pas très bien finalement ce dossier-là,
44:26 peut néanmoins apporter quelque chose dans la résolution de ce conflit ?
44:31 Alors d'ici la suite, et ça sera après les élections européennes,
44:34 donc on a un peu de temps de voir comment la situation va évoluer.
44:39 Il a toutes, en tous les cas, les Premiers ministres,
44:41 donc il a toute la légitimité directement d'y aller
44:43 et d'apporter aussi son regard et sa vision sur la Nouvelle-Calédonie.
44:48 Mais là aussi, voyons ce qui se passe dans les jours qui viennent,
44:51 comment cette mission va être installée.
44:55 Et moi, je vous rappelle aussi, parce qu'on l'oublie souvent
44:57 dans la loi que nous avons votée, il y a l'article 2 qui dit
45:00 qu'il y a aussi un accord global, en tous les cas, la réforme devient caduque.
45:04 Donc il ne faut pas oublier que nous avons aussi voté cet article 2.
45:08 Oui, effectivement, Gabriel Attal qui va y aller.
45:10 Tout le monde peut apporter sa pierre à l'édifice
45:13 pour le retour de la paix en Nouvelle-Calédonie.
45:15 Moi, je fais partie de ceux qui plaident pour un engagement
45:17 du Premier ministre sur la question.
45:19 Oui, effectivement, on peut lui dire qu'il ne connaît pas suffisamment
45:23 le dossier, compte tenu de son jeune âge,
45:27 et je ne tacle pas en disant ça.
45:30 Il n'a pas une connaissance des interlocuteurs aussi fine que d'autres.
45:34 Et je crois qu'en Nouvelle-Calédonie, non seulement il faut sans doute
45:36 un petit peu de temps, mais il faut aussi du temps pour tisser
45:40 des liens qu'on peut qualifier de plus personnels.
45:43 Ça ne veut pas dire nécessairement des liens d'amis à amis,
45:46 mais des liens de confiance dans la durée.
45:47 Ça ne se fait pas avec un aller-retour ou une visio.
45:51 Il faut y aller, il faut mouiller la chemise,
45:52 il faut prendre le temps, donner du temps au temps.
45:55 Je crois que le Premier ministre, s'il n'a pas ces éléments-là
45:58 à ce stade, a l'autorité.
46:01 Moi, je reprends ce que vient de dire la collègue.
46:03 Il a l'autorité du chef du gouvernement.
46:06 Et de toute façon, on n'imagine pas un seul instant
46:08 le président de la République H24 sur le dossier néo-calédonien
46:13 en agissant. Bien sûr qu'il le suivra,
46:15 et je l'espère bien sûr, mais il ne peut pas le gérer au quotidien.
46:19 Donc, il faudra qu'à Matignon et avec d'autres,
46:22 et sans doute cette mission bon office, dialogue,
46:25 appelons-la comme on veut, il y ait vraiment une feuille de route
46:28 précise, parce qu'il ne suffit pas simplement d'avoir une mission.
46:31 Il faut encore lui donner un cadre à cette mission,
46:33 un calendrier, des objectifs.
46:36 Sinon, on risquerait de faire durer trop longtemps.
46:40 Je rappelle que la situation économique est dramatique.
46:43 Le caillou s'enfonce dans une forme de chaos,
46:46 et pas simplement ces derniers jours.
46:47 Et qu'aujourd'hui, ça n'aurait aucun intérêt
46:51 de pratiquer la politique de la terre brûlée.
46:53 C'est ce que semblent vouloir faire certains.
46:54 C'est un non-sens. La nouvelle Calédonie à genoux,
46:57 c'est une nouvelle Calédonie qui n'a d'intérêt pour personne,
47:00 sauf peut-être pour ceux qui veulent la brader
47:02 à des ingérences étrangères.
47:04 Et ça aussi, c'est un sujet avec l'Azerbaïdjan,
47:06 par exemple, et aussi la Chine.
47:08 Parlons-en effectivement de l'influence de l'Azerbaïdjan,
47:12 qui a été dénoncée par Gérald Darmanin.
47:14 Qu'est-ce qu'on sait finalement de la réalité
47:16 de cette influence sur place, de ces ingérences de ce pays ?
47:20 Écoutez, moi j'ai entendu le président du Congrès,
47:23 qui est un leader indépendantiste, Roque Ouamitane,
47:26 dire qu'effectivement, il allait chercher l'argent
47:29 là où il pouvait aller la chercher.
47:31 Non pas pour des financements en tant que président du Congrès,
47:34 mais comme leader indépendantiste.
47:35 Donc il reconnaît qu'il y a cette ingérence de l'Azerbaïdjan
47:40 en Nouvelle-Calédonie.
47:43 Il y a aussi la Chine, il y a aussi la Russie.
47:45 Donc ça, ce sont des éléments qui sont factuels,
47:48 ce ne sont pas des fake news.
47:50 Mais l'objet, c'est véritablement de déstabiliser le caillou,
47:53 de nuire à la France.
47:55 Très clairement, oui, ça a été clairement formulé
47:57 par l'Azerbaïdjan.
47:59 Alors je ne dis pas qu'aujourd'hui, les piquets
48:02 dans chaque rond-point sont l'œuvre de l'Azerbaïdjan.
48:05 Bakou n'est pas partout, mais pour une part, oui, ça compte.
48:08 Et ça va bien au-delà d'ailleurs de la Nouvelle-Calédonie.
48:11 On a un accord qui a été signé entre l'Azerbaïdjan
48:14 et le Congrès de Nouvelle-Calédonie.
48:16 Un accord, un traité, d'une certaine façon, en bonne et due forme.
48:20 Donc c'est quand même un point qui a été fait d'ailleurs
48:23 assez secrètement, tout le monde n'était pas au courant.
48:26 Ça a explosé le 25 avril, donc vous voyez,
48:28 ce n'est pas très lointain tout ça.
48:30 Et puis, on a aussi des indépendantistes,
48:34 d'autres collectivités d'outre-mer
48:36 qui sont désormais invitées à Bakou.
48:38 Et donc, il faut se méfier aussi
48:42 d'une propagation de Bakou ici et là,
48:47 sachant aussi que la Chine y trouve son intérêt.
48:51 Vous savez, la Nouvelle-Calédonie, c'est un quart
48:54 des réserves connues de nickel au monde.
48:58 Donc la Chine peut nous mettre à genoux si elle le veut
49:00 et ramasser les miettes.
49:01 – Il y a un intérêt économique très fort.
49:02 – Il y a un intérêt économique très fort, stratégique,
49:04 énorme et prenons garde à ce qui ne se passe pas en France,
49:10 dans des collectivités d'outre-mer qui sont autonomes,
49:13 mais qui sont françaises, à ce qui se passe la même chose
49:15 qu'en Afrique, au Mali, au Niger, parce qu'il ne faut pas être naïf.
49:19 On est dans un monde où les enjeux sont très forts
49:23 et qui dépassent sans doute la Nouvelle-Calédonie,
49:25 même si c'est évidemment le sujet essentiel
49:28 qui nous préoccupe en ce moment.
49:30 – Ce que certains vous reprochent,
49:33 c'est aussi d'avoir une approche néocolonialiste
49:37 qui veut conserver finalement une forme d'influence
49:42 en Nouvelle-Calédonie alors que les indépendantistes
49:45 aujourd'hui souhaiteraient un avenir peut-être différent.
49:48 Qu'est-ce que vous pouvez répondre à ça ?
49:50 – Alors deux choses.
49:51 La première, c'est qu'on a eu quand même trois référendums
49:54 et c'est un fait démocratique.
49:55 On ne peut pas à chaque fois dire qu'il faut voter
49:58 lorsque les Calédoniens s'expriment sur trois référendums
50:00 et qu'ils s'expriment clairement contre l'indépendance,
50:03 dire que ça n'existe pas.
50:05 – Trois référendums d'autodétermination
50:08 où ils ont voulu rester dans la République.
50:11 – Tout à fait, ces trois référendums.
50:13 Et la décolonisation, ce n'est pas l'indépendance.
50:17 Je veux dire, la Calédonie, effectivement,
50:19 sur la liste des pays à décoloniser à l'ONU,
50:21 mais il y a quatre façons de sortir de la décolonisation.
50:24 Il y a le rattachement à la France, l'État associé,
50:27 il y a l'indépendance et il y a le statut politique
50:31 librement choisi par le peuple.
50:32 Donc ce n'est pas aussi simple que ça.
50:34 Aujourd'hui, on n'est pas colonisation-décolonisation,
50:38 le processus de décolonisation a été engagé.
50:41 Et dans le préambule de l'accord de Nouméa,
50:44 il est clairement, si vous avez relu, il est indiqué
50:47 qu'il est temps de reconnaître les ombres de la colonisation
50:50 même s'il ne fallait pas oublier les Lumières.
50:56 Donc il faut relire aussi le préambule
50:57 pour voir qu'il y a un certain nombre de choses.
50:59 Et dans le préambule, il y a aussi le destin commun.
51:02 Donc n'oublions pas, parce qu'on se réfère beaucoup à ce préambule,
51:05 et il y a tout dans ce préambule.
51:07 1998 et tout le travail qui devait être fait par les élus,
51:10 que ce soit indépendantistes, non indépendantistes,
51:12 depuis 1998, il devait arriver quand même à un processus
51:16 aussi d'auto-détermination et on l'a vu sur les référendums.
51:19 Vous disiez qu'il fallait une feuille de route précise maintenant
51:22 pour retrouver les fils du dialogue.
51:26 Est-ce que vous pensez que jusqu'ici, tout a été bien fait,
51:30 bien mené avec ces trois référendums d'auto-détermination,
51:33 avec les négociations menées depuis des mois et des mois
51:36 aussi par Gérald Darmanin ?
51:37 On a un processus qui en réalité est enclenché
51:39 depuis plus d'une génération.
51:42 On a eu de grosses difficultés avec des morts dans les années 80.
51:46 Entre 84 et 88, ça a été extrêmement tendu, compliqué.
51:50 Ça a été des victimes de tous côtés d'ailleurs.
51:54 Je n'oublie pas aussi évidemment la grotte d'Uvea.
51:57 Ce sont des choses dramatiques, près de 70 morts.
52:00 En 88, on arrive à quelque chose de plus raisonnable,
52:04 les accords de Matignon, poursuivis par les accords de Nouméa.
52:09 Aujourd'hui, l'esprit, c'est de faire en sorte
52:12 qu'il y ait un rééquilibrage du territoire.
52:15 Je crois qu'il a été en grande partie fait en s'appuyant
52:19 sur le nickel, qui a souvent été fantasmé,
52:22 trop fantasmé peut-être, parce qu'aujourd'hui,
52:24 quand le nickel s'écroule, on peut avoir un moyen
52:26 de financement de ces projets politiques,
52:29 et je pense aux indépendantistes en disant ça, qui s'écroulent.
52:32 On perd l'autonomie possible.
52:34 Donc je crois qu'aujourd'hui, oui, il y a un territoire
52:37 qui a une histoire singulière avec des ombres et des lumières.
52:41 Mais ne pas oublier qu'on n'est pas dans un processus
52:43 de toute façon de colonisation classique ou habituelle
52:46 tel qu'on l'a connu en Algérie.
52:48 Ici, en Nouvelle-Calédonie, on avait un pénitencier
52:52 avec un bagne, et on a une partie des communards en 1871
52:57 qui ont été déportés là-bas.
52:59 On a des descendants aujourd'hui de bagnards
53:02 qui sont des victimes de l'histoire eux aussi.
53:05 Ce n'est pas le blanc qui venait coloniser le Kanak.
53:11 Madame Lagarde, qui est maire de Nouméa,
53:17 a un grand-père qui a été bagnard,
53:20 elle le dit comme beaucoup d'autres personnes.
53:22 Donc on est avec des sangs mêlés.
53:25 Aujourd'hui, on a plus de Walisiens qui sont en Nouvelle-Calédonie
53:29 qu'à Walis et Futuna.
53:30 On a aussi des Vietnamiens,
53:32 on a des gens qui sont venus d'Algérie, des pieds noirs.
53:36 Donc on a des sangs mêlés.
53:38 On a aussi des mariages mixtes qui se développent.
53:41 On a pratiquement 15% aujourd'hui.
53:43 Ce n'est pas rien, on progresse.
53:44 Donc il ne faut pas casser ce processus.
53:47 C'est le destin commun.
53:48 Moi, j'y reste attaché.
53:50 Une terre française avec un destin commun
53:52 où chacun se respecterait.
53:54 Ce n'est pas être au pays des bisounours.
53:56 Ce sont des accords depuis une génération
53:58 qui doivent se poursuivre,
53:59 mais pas en rabotant la démocratie, c'est évident.
54:02 Ni les référendums, ni le dégel du corps électoral.
54:05 Maintenant, il y a une méthode à revoir,
54:07 un calendrier à revoir.
54:08 Et ça, c'est la grande urgence du moment
54:10 pour rétablir l'ordre et pouvoir se parler.
54:14 Alors que nous sommes toujours sous état d'urgence
54:16 en Nouvelle-Calédonie,
54:18 mais que celui-ci ne devrait pas être prolongé selon l'Elysée.
54:22 Merci, Aude Luquet.
54:24 Merci, Philippe Gosselin, d'avoir accepté de venir
54:26 débattre de ce sujet chaud, la Nouvelle-Calédonie.
54:30 On va tout de suite retrouver Stéphanie Despierre,
54:32 puisque nous sommes à quelques minutes
54:34 des questions au gouvernement.
54:35 Stéphanie, pour le menu des questions d'actualité.
54:39 Le gouvernement arrive, on a vu rentrer il y a quelques instants
54:43 la ministre de l'Outre-mer, Anne-Marie Guevenou.
54:45 Et puis avant, Gabriel Attal, le Premier ministre,
54:47 Éric Dupond-Moriti, le ministre de la Justice.
54:48 Vous le savez, c'est la Nouvelle-Calédonie
54:50 qui va largement occuper ces questions au gouvernement.
54:53 Un calme relatif est revenu dans l'archipel,
54:55 mais Paris envoie des renforts,
54:56 le président de la République, par ce soir.
54:58 Et cet après-midi, il y a quatre questions sur le sujet.
55:01 Une question du président du groupe Horizon
55:03 et des questions de l'opposition de la part des Républicains,
55:05 de la part également de la France Insoumise
55:07 et du Parti Socialiste.
55:09 La gauche, je vous le rappelle,
55:10 réclame toujours le retrait du projet de loi constitutionnel
55:13 qui a déclenché la colère en Nouvelle-Calédonie.
55:16 Merci Stéphanie Despierre pour ce menu complet
55:20 des questions au gouvernement
55:21 qui vont démarrer maintenant dans quelques minutes.
55:24 Nous sommes ici toujours en direct de la salle des Pas Perdus.
55:26 On va vous retrouver Elsa Mondingava,
55:28 côté salle des quatre colonnes,
55:29 avec une des députées, la députée écologiste du Val-de-Marne,
55:32 Sophie Thalier-Pollian,
55:34 qui va interroger le gouvernement cet après-midi
55:36 sur l'assurance chômage.
55:37 On sait que le gouvernement veut durcir
55:40 les conditions d'attribution
55:41 et qu'il devrait le faire très prochainement.
55:43 Oui, on attend les annonces précises du gouvernement
55:46 repoussées à cause de la crise calédonienne.
55:48 On sait que ça arrivera dans un sens qui ne vous convient,
55:50 j'imagine pas.
55:51 Le gouvernement veut durcir ces règles de l'assurance chômage.
55:54 Qu'en pensez-vous ?
55:55 Écoutez, je pense que le gouvernement
55:57 s'attaque une fois de plus aux salariés
55:59 pour faire des économies parce qu'il refuse de taxer
56:02 les actionnaires, les rentiers, les ultra-riches,
56:06 que c'est profondément injuste.
56:08 Et ce que je voudrais vraiment dire,
56:10 c'est qu'en essayant de stigmatiser les personnes
56:13 qui sont sans emploi,
56:14 il essaye finalement de dévier un peu le faisceau.
56:17 Mais c'est tous les salariés qui sont touchés
56:20 parce que l'assurance chômage,
56:21 ça appartient à tous les salariés.
56:23 Le risque de chômage, il plane surtout à chacun.
56:26 Le gouvernement justifie ces réformes en disant
56:29 on ne peut plus travailler quelques mois,
56:31 faire une saison et ensuite vivre de l'assurance chômage
56:34 pendant les autres mois.
56:35 Est-ce que vous comprenez cette justification ?
56:37 Absolument pas, d'autant qu'en réalité,
56:39 l'une des réformes précédentes de l'assurance chômage
56:42 que le gouvernement a mis en place
56:44 a justement provoqué un certain nombre
56:46 de ces comportements-là en complexifiant
56:48 énormément la situation des personnes
56:51 qui sont des saisonniers.
56:52 Donc en réalité, l'idée, c'est juste de faire des économies.
56:56 C'est tout, ce n'est pas d'augmenter le nombre d'emplois
57:02 parce que ça ne marche pas, tout le monde le sait.
57:03 On sait qu'il y aura une proposition de loi du groupe Lyot.
57:06 Les leaders syndicaux étaient ce matin ici à l'Assemblée.
57:09 Vous allez soutenir cette proposition de loi.
57:10 Il y aura un combat politique à l'Assemblée
57:12 dans les premières semaines de juin ?
57:13 Écoutez, le combat politique, on est très mobilisés
57:16 sur la question de l'assurance chômage
57:17 qui est une injustice supplémentaire
57:19 après la réforme des retraites.
57:21 Évidemment, nous saluons la présence
57:23 des organisations syndicales dans l'unité
57:26 et nous saluons l'initiative du groupe Lyot
57:28 car elle me semble salutaire.
57:30 D'autant que ce gouvernement veut prendre ces mesures
57:33 qui sont injustes au niveau social
57:34 sans l'aval du Parlement, par décret.
57:37 Et là encore, ça est tout à fait anormal.
57:39 On en parlera dans l'hémicycle tout à l'heure
57:42 et puis le 13 juin,
57:43 au jour de la proposition de loi du groupe Lyot.
57:44 Merci.
57:45 Oui, effectivement, plusieurs questions seront posées
57:47 dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale tout à l'heure
57:50 sur la réforme de l'assurance chômage.
57:52 Alors que vous voyez sur ces images
57:54 la ministre de l'Éducation nationale,
57:57 Nicole Belloubet, qui arrive donc au Palais Bourbon
57:59 et qui monte ses marches par la Cour d'honneur
58:02 pour assister à cette séance de questions au gouvernement
58:04 qui va débarrer dans quelques instants maintenant.
58:07 On va vous retrouver, Marco Pommier,
58:09 pour un peu d'ambiance du côté de la salle des 4 colonnes.
58:12 À quelques secondes de ces questions.
58:15 Écoutez, l'ambiance est un peu retombée ici,
58:18 salle des 4 colonnes.
58:19 Tout à l'heure, il y avait beaucoup de journalistes
58:21 et de députés. Alors, de quoi on parle ?
58:23 Eh bien, on parle du déplacement d'Emmanuel Macron
58:25 ce soir en Nouvelle-Calédonie
58:27 pour installer une mission de dialogue.
58:29 On parle aussi du projet de loi agriculture.
58:33 Vous le savez, il est débattu dans l'hémicycle
58:35 de l'Assemblée nationale depuis la semaine dernière.
58:37 Il reste encore 1 800 amendements à examiner.
58:42 Merci, Marco Pommier.
58:44 Et vous nous entendez, voilà les tambours
58:45 de la Garde républicaine qui sont en train de retentir
58:48 dans cette salle des 4 colonnes.
58:50 (Tambours)
59:10 La séance de questions au gouvernement qui va démarrer
59:13 dans quelques secondes maintenant.
59:14 On va beaucoup parler de la Nouvelle-Calédonie
59:16 avec pas moins de 4 questions posées cet après-midi.
59:19 L'assurance chômage, question sur Gaza également,
59:22 question sur les Jeux paralympiques.
59:24 J-100 aujourd'hui de ces Jeux.
59:28 Très bonne séance à tous, on se retrouve juste après.

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