Category
🗞
NewsTranscription
00:00 La parole se libère, c'est ce que vous disiez lors de votre discours notamment,
00:05 et la haine par contre monte dans des sphères parfois très proches, comme la famille.
00:11 Oui, mais la famille a toujours été un contexte qui était source d'actes LGBTphobes,
00:20 parce que c'est souvent là qu'on découvre qu'on a un proche qui est homosexuel,
00:27 et que ça peut du coup entraîner des rejets.
00:30 On voit avec l'association Le Refuge qu'il y a besoin de beaucoup de bénévoles,
00:41 d'intervenants pour arriver à gérer ces personnes-là.
00:46 Et puis c'est là où ça pose le problème, où ça fait ressortir des dissensions au sein de la famille,
00:54 des positionnements. Oui, la famille c'est vraiment un problème important.
01:00 On a l'impression que la parole se libère, qu'il y a aussi beaucoup de symboles et de représentations qui se font,
01:05 que ce soit dans la publicité, dans les feuilletons, au cinéma,
01:09 mais quand même, les évolutions restent récentes et il en manque encore quelques-unes.
01:13 La parole se libère, mais elle se libère pour tout le monde,
01:16 c'est-à-dire aussi bien des gens qui acceptent plus facilement de dire qu'ils sont gays par exemple,
01:23 mais aussi de personnes qui se lâchent pour rejeter, au contraire, les personnes gays.
01:28 C'est une façon aussi de se positionner contre et des fois d'être marqué politique pour certains partis.
01:37 C'est justement l'occasion de pointer des différences et de pouvoir peut-être réunir un consensus
01:47 sur des points où on se dit que ça touche un peu tout le monde, donc là on pourra faire quelque chose peut-être.
01:56 À côté de ça, on nous disait pendant les discours, le gagnant de l'Eurovision est une gagnante.
02:02 Nous avons aussi un Premier ministre qui est ouvertement homosexuel, mais ça n'avance pas davantage.
02:08 Oui, voilà, il y a des avancées. On pourrait penser que ça montre que derrière ces avancées,
02:18 il y a une réalité avec moins d'homophobie, mais en fait, ces avancées provoquent de l'homophobie.
02:29 Alors peut-être qu'il n'y en a pas davantage, l'homophobie, mais qui est peut-être plus virulente, un peu plus...
02:35 Il y a aussi, on retrouve la question des réseaux sociaux qui répercutent.
02:43 Et en particulier, ça joue beaucoup, puisqu'on fait des interventions milieux scolaires,
02:48 ça joue beaucoup dans les classes, puisque lors de ces interventions,
02:55 souvent les élèves nous ressortent des choses qu'ils ont vues sur les réseaux sociaux,
03:02 qui sont vraiment des fake news complètement... Alors on essaie d'expliquer que le but des influenceurs
03:09 qui sont sur les réseaux sociaux, c'est de faire le buzz, c'est pas tellement de dire des choses
03:12 ou intelligentes ou de la vérité, mais c'est de faire parler d'eux.
03:16 Il y a plusieurs façons de faire parler de soi, c'est en racontant éventuellement n'importe quoi.
03:22 Mais ça, c'est quelque chose qui monte et qu'on a observé depuis 2-3 ans, qui est vraiment important dans les classes.
03:31 Est-ce qu'au niveau de la législation, il y a des choses qui pourraient être faites aussi pour améliorer les choses ?
03:36 Déjà, si on arrivait à faire fonctionner correctement la législation actuelle,
03:44 ne serait-ce que sur les discriminations, sur les circonstances à mettre en jeu,
03:51 les circonstances aggravantes pour des actes LGBTphobes, ce serait bien.
03:58 Mais la difficulté, c'est que ça demande des moyens, ça demande une formation des personnels.
04:04 Il y a des choses qui sont faites, là encore il y a de la formation, mais toujours pas assez.
04:08 Ensuite, ce sont des situations où on a besoin d'avoir une politique qui soit en continu.
04:19 On a quelquefois l'impression qu'il y a des coups un peu politiques où on essaye de dire
04:25 "bon, à l'occasion du jour 17 mai, on va faire telle annonce, mais il faut après que cette annonce soit suivie des faits,
04:35 et surtout qu'il y ait dans la durée, que ce ne soit pas juste valable pour quelques mois".
04:40 Il y a, par exemple, l'an dernier, il y a eu l'annonce d'un plan LGBT sur 2023-2026,
04:47 qui effectivement propose des avancées sur la formation des personnels.
04:55 Mais on voit bien qu'il y a beaucoup de personnel à former.
04:59 Ne serait-ce que pour le recueil des plaintes, par exemple,
05:03 ce n'est pas toujours facile de recueillir des plaintes sur des actes LGBTphobes.
05:08 Et donc ça demande une connaissance de la part de la personne qui recueille la plainte,
05:15 un peu spécifique par rapport à ce type de situation.
05:18 Vous le rappeliez, la dépénalisation c'est récent, le fait de le retirer de la liste des maladies psychiatriques également,
05:26 donc finalement il faut former aussi des gens qui sont encore dans leur carrière,
05:29 qui sont en fin de carrière, mais qui doivent apprendre.
05:32 Oui, il y a une évolution des mentalités.
05:35 Mais pour en revenir à cette histoire de l'avancée,
05:41 on observe que quelquefois, parce que ça avance,
05:45 ça heurte des personnes qui du coup s'opposent un peu plus.
05:50 En disant "oui mais on en fait trop".
05:54 Mais ce n'est pas qu'on en fait trop, peut-être c'est qu'on en parle parce qu'avant il n'y avait rien qui était fait.
06:00 Peut-être qu'il y a des choses à rattraper.
06:02 Mais ce sentiment, et ça dans les classes on nous le dit,
06:06 on nous le dit "on voit des LGBT partout".
06:08 Après quand on leur pose la question "qui avez-vous vu le dernier un bord", ils ne savent pas trop.
06:13 Mais voilà, simplement parce qu'ils voient un peu plus souvent le drapeau LGBT,
06:18 donc ils ont l'impression qu'il y en a plein.
06:21 C'est vrai, c'est ça, c'est les avancées.
06:25 Tant que d'autres avancent, certains reculent.
06:30 Oui, en tout cas ils expriment leur opposition après.
06:35 Je ne sais pas...
06:40 Quand même quand je regarde l'évolution dans les pays,
06:45 l'évolution internationale, je suis quand même inquiet.
06:48 Parce que c'est souvent un élément qui apparaît quand je lis des articles du Monde.
06:56 On voit bien que pour certains pays, c'est l'occasion de dire "ah ben voyez-nous, on n'est pas comme les Occidentaux,
07:03 on a nos traditions et donc on s'en fait dans des traditions
07:09 qui pourtant brisent une partie de la population en question".
07:13 C'est ça, effectivement.
07:16 Vous disiez dans un communiqué du rapport que les braises étaient chaudes
07:21 et qu'en fait l'incendie pouvait démarrer à tout moment.
07:25 Oui, mais ça je pense qu'effectivement,
07:31 tout dépend des circonstances politiques.
07:34 Il faut être prudent, effectivement.
07:36 [Musique]