• il y a 7 mois
Ce week-end, Michel Fontaine a fustigé ses anciens camarades de l’union de la droite et du centre qu’il accuse de fragiliser la droite républicaine. Parmi les politiciens visés, Jean-Jacques Morel lui répond vertement en l’accusant d’une triple trahison et de collusion avec la gauche.

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Transcription
00:00 D'abord, il ne m'a pas cité, ça ne m'étonne pas de lui puisque c'est quelqu'un qui est hypocrite, qui ne dit pas les choses.
00:09 Moi, je n'aime pas la sournoiserie et je citerai donc M. Michel Fontaine, le maire de Saint-Pierre.
00:15 Et aujourd'hui, la droite départementaliste, et depuis quelques années, je vais vous expliquer pourquoi, elle est totalement orpheline.
00:25 Parce que qui est Michel Fontaine, le président de LR ? C'est le fruit de la mésalliance et du mensonge.
00:33 La mésalliance, elle remonte au régional de 2021 où Fontaine reconstitue l'UMPS avec Barège,
00:43 puisque pour lui, Mme Bello ne valait pas un clou. Et donc, il y a une alliance entre Érica Barège et Michel Fontaine pour le premier tour.
00:53 Il s'aperçoit qu'il s'est trompé de cheval. Et bien sûr, il va offrir sur un plateau la région à la gauche en faisant Bello deuxième tour
01:01 et en trahissant la droite départementaliste incarnée à l'époque par Didier Robert et en trahissant les espoirs de nombreux ionisiens,
01:12 de nombreux réunionnais qui souhaitaient voir la région Réunion rester à droite. Didier Robert était peut-être pas parfait.
01:18 Moi, je ne suis pas parfait. Mais on avait une collectivité importante et qui avançait, on le voit, sur la route du littoral. Acte I.
01:27 Puis, vous avez l'acte II où le masque commence à tomber. Les sénatoriales. La liste soutenue par Fontaine, liste LR.
01:37 Vous avez en réalité deux macronistes. Donc on voit déjà qu'elle est complètement gommée et que c'est un soutien apporté au président de la République.
01:47 Mme Malet, qui a tout voté depuis la réforme des retraites, les mauvais coups portés à l'Outre-mer.
01:55 M. Fossin, qui se présentait comme un maire de centre-droit et qui passe chez Macron.
02:01 Et en troisième position, Mme Dindard, qui, je le rappelle, a un pied dans le Parti socialiste à Saint-Denis, qui n'est plus sénatrice.
02:10 Donc je ne vais pas m'en prendre à elle. Ce n'est pas la question. Mais qui ne sait pas lui faire manquer de respect de dire qu'elle a voté pour la suppression de l'amendement Zirapoulé,
02:18 c'est-à-dire pour l'évolution du statut. Donc vous voyez bien que sur cette liste, les dés étaient pipés.
02:28 Il y a deux élus qui vont chez Macron. Il n'y a plus d'LR. Et puis l'acte III, c'est les européennes. Où est Fontaine ?
02:36 Il est LR. Elle ne répond plus. Heureusement, vous avez la fidèle et loyale Nathalie Bassir, qui n'est plus républicain grâce à Dieu,
02:43 mais qui est la seule députée de droite à La Réunion et qui, elle, est une défenseure du statut réunion-département français,
02:49 qui clairement répond à Bellamy en disant « Écoutez, il n'y a plus personne, mais moi, je veux bien vous accueillir ».
02:56 Et là, Michel Fontaine va revenir par la fenêtre pour tenter d'accaparer un petit peu de cette réunion.
03:07 Il a eu un comportement tout à fait grossier avec Émeralde Moulin, qui est un de ses opposants à Saint-Pierre.
03:13 Et Émeralde Moulin est quelqu'un qui a la plume, qui a du talent, qui lui répond et qui dit les choses.
03:19 Et on voit qu'il s'en prend au passage, donc, à des collègues comme moi-même.
03:27 Mais je dirais que ça ne me gêne pas, parce que pour parler d'union, faut-il avoir les mêmes convictions ?
03:33 Et moi, je suis un homme de conviction. Je suis un soldat de la droite départementaliste et je n'ai pas changé.
03:39 Par contre, vous voyez bien, alliance avec Mme Barège, Mme Bellot, liste ambiguë au sénatorial où on est avec Macron,
03:49 là, LR ne répond plus. Où sera-t-il le 9 juin ? C'est ça la question qui se pose.
03:53 Et c'est intéressant, vous m'interviewez ce matin. Il n'est plus à LR, semble-t-il.
03:59 Est-ce qu'il est avec Macron ? Et la cour de Fontaine, le président du département,
04:06 qui, bien sûr, est dans la galaxie de Fontaine, est un total macroniste.
04:11 Vous voyez bien qu'il court au devant de chaque membre du gouvernement qui arrive.
04:15 Donc Macron n'aime pas la Réunion, n'aime pas l'Outre-mer. Et il faudra les sanctionner le 9 juin, parce que eux, ce sont des purs macronistes.
04:25 La réponse à ma question, vous la découvrez sur une photo. Inauguration de la piscine de Saint-Pierre.
04:31 Et vous voyez tous sourire Michel Fontaine, Guedbelot, Junus Omarji, c'est-à-dire la liste Aubry, la liste Mélenchon,
04:39 c'est-à-dire des gens qui sont pour la sortie du statut départemental, qui ont signé l'appel de Fort-de-France.
04:46 C'est un coup scélérat porté à tous ceux qui croient, qui ont chevillé au corps la Réunion avec le drapeau bleu, blanc, rouge.
04:54 Donc aujourd'hui, Michel Fontaine est un néocommuniste, c'est un suppôt de l'évolution statutaire.
05:01 Et si on n'y prend pas garde, ces gens-là, ils vont brader la Réunion pour un plat de lentilles, pour proposer de prendre la route vers l'autonomie.
05:13 C'est la raison pour laquelle moi, je suis très à l'aise, je suis très content qu'il m'ait attaqué, parce que nous sommes à dos de jeu.
05:20 Alors, vous savez, il y a ce qu'on dit et ce qu'on fait. Moi, j'étais... Et d'ailleurs, je remercie mon ami le sénateur Viracoulet,
05:29 qui m'a soutenu dans cette campagne. Pourquoi il me soutient ? Pas seulement parce que je suis un de ses disciples,
05:34 mais parce qu'il a compris, lui, Jean-Paul Viracoulet, que le seul qui garantissait l'amendement Viracoulet et le maintien,
05:42 le verrouillage de la Réunion de la France, c'était Jean-Jacques Morel et Johnny Payette, qui étaient avec moi sur cette liste.
05:49 Et c'est pour ça qu'il m'a soutenu. Et sur sa liste à lui, vous avez Nassim Mardanda, qui, elle, a signé au Sénat la suppression de l'amendement Viracoulet.
05:58 Donc l'évolution statutaire, comme la gauche, pour répondre à l'appel de France. Donc vous voyez bien que ces actes ne sont pas en concordance avec ces paroles.
06:10 Ils bandissent. Ils disent "Réunion, département français". Mais ils votent avec les autonomistes.
06:16 Ils votent avec les communistes, comme il y a 3 ans, au moment des élections régionales. Et ils voteront encore aux européennes – vous allez voir les résultats – avec la gauche.
06:26 Donc vous voyez bien que c'est un jeu de poker à menteurs. Et moi, je suis là pour mettre les choses sur la table. Je suis un garçon de conviction.
06:35 Je parle avec des preuves, des actes. C'est bien beau de dire on est départementaliste quand on est en collusion, soit avec le PS, soit avec le PLR ou le PC.
06:47 Vous savez, un de mes professeurs de droit, à Aix-en-Provence, me disait « M. Morel, c'est la même pente ».
06:52 Et pour l'outre-mer, cette pente est dangereuse parce qu'elle mène sinon à l'indépendance, du moins à l'autonomie.
07:01 Bien sûr que le RN et la droite républicaine, si vous lisez le livre récent de Nicolas Sarkozy, il dit qu'il y a 88 députés.
07:10 Ils sont républicanisés, ils sont institutionnalisés. Nos adversaires nous disent qu'ils sont dédiabolisés.
07:20 Peut-être qu'il y a 20 ans, Jean-Marie Le Pen, qui incarnait effectivement des positions qui étaient antisémites, racistes, etc., a été exclu du parti.
07:30 Il est sorti de la scène politique. Je ne t'ai plus à l'air du reste depuis l'élection de 2022,
07:35 puisque moi, qui suis quand même infidèle, je dirais, de la droite, on me met à chaque fois un candidat contre moi à Saint-Denis.
07:45 Et c'était ma consoeur Marie-Alice Sisteron qui a été très loyale, puisque entre les deux tours, elle voulait se décister pour moi.
07:54 Et Fontaine dit « Non, non, mais on est là pour faire pire de Morel. Il faut surtout ne pas faire de communiqué ».
08:01 Et très élégante et très loyale, Marie-Alice Sisteron a fait un communiqué en ma faveur.
08:05 Ce qui montre encore une fois, s'il fallait une fois de plus, que la trahison est signée.
08:11 Eh bien, c'est le passé. Aujourd'hui, il faut reconstruire une droite républicaine qui défend les rayonnés
08:21 et qui est intransigeante sur un certain nombre de choses. Ce n'est pas en étant, je dirais, en devenant les valets du pouvoir,
08:30 comme un certain nombre de macronistes autour de Michel Fontaine, en courant au-devant des ministres quand ils arrivent à Gilot,
08:41 qu'on fait avancer la Réunion. Qu'est-ce qu'on a eu depuis ces temps ? Il n'y a pas eu grand-chose pour l'Outre-mer.
08:47 Vous savez, il ne faut pas être sectaire. Mitterrand a fait l'égalité sociale. Chirac a fait la défiscalisation, le développement économique,
08:56 grâce notamment à l'époque à Jean-Paul Virapolé aussi. Macron, c'est un mondialiste. Il voit les choses de façon globalisée.
09:05 Pour lui, l'Outre-mer ne compte pas beaucoup et n'est pas intéressant.
09:09 Michel Vergoz a dit que Fontaine était un imposteur. Moi, vous savez, il y a des analyses où je rejoins Vergoz, où il me rejoint, peu importe.
09:18 Bien sûr que nous étions surpris. On ne s'attend pas à être poignardés par ses propres amis.
09:24 Et Didier Robben avait déjà plus beaucoup d'illusions sur la fiabilité de Michel Fontaine. Mais ce coup de jarnac qu'il nous fait ce soir-là,
09:34 ça nous a achevés. Ça a fait perdre la région qui était dans le camp départementaliste, qui est passée donc à gauche.
09:44 Je pense que c'est un acte qui montre que Michel Fontaine, fausse soyeur de la droite réunionnaise, a donné le dernier coup de pelleté
09:57 sur le cercueil de cette droite finalement qui a bien des égards, ne méritait plus d'être présente, puisque sans conviction, sans présence,
10:07 c'est une droite naphtanalisée, karyatée, qui était finie. Et c'est peut-être pour ça que Fontaine, qui par certains aspects
10:16 a le sens de l'opportunisme, il a rejoint la gauche, puisque la gauche est triomphante. La gauche est triomphante à la région.
10:24 Vous avez Cyril Melchior à Saint-Denis qui pactise aussi avec les 8 conseillers généraux dionysiens.
10:36 Donc il faut fermer le rideau. Il faut partir sur des bases nouvelles. On ne peut pas travailler dans la confiance avec des gens
10:47 qui passent leur temps à vous savonner la planche. Et surtout, ce qui est important, ce n'est pas notre destin, ce qui est important,
10:55 c'est de jouer carte sur table avec les réunionnais. Et je leur demande de regarder ce que Fontaine a fait ces dernières années.
11:01 Et on verra de quel côté se situe le nomadisme politique. Moi, au moins, je dis les choses, je joue carte sur table,
11:09 je suis franc et loyal avec eux. J'ai toujours été de centre-droite. Il y a des gens de centre-gauche.
11:15 Michel Lagau, ce n'est pas lui faire un jour, c'est l'homme de centre-gauche. Moi, j'étais avec Jean-Paul Virapoulet.
11:20 C'était la droite dure, la droite claire, la droite convaincue, en même temps qu'il faisait reculer la misère,
11:27 qui défendait les pauvres, qui défendait le monde économique, la valeur travail. Moi, c'est ma fierté.
11:32 Donc ce n'était pas une droite molle qui n'a plus de conviction, qui est prête à vendre le statut départemental.
11:39 Vous savez, Virapoulet, il a bataillé contre les communistes. Quand en 82, Defer, le ministre de l'Intérieur, Demi Terran,
11:50 se convoque avec Louis Virapoulet pour le menacer dans sa tombe de contrôle, dans la mairie de Saint-André.
11:58 S'il ne retire pas son recours pour l'Assemblée unique, Virapoulet, en quelque sorte, va lui dire clairement
12:06 que le recours ne sera pas retiré. Et personne, et comme il le disait lui-même, personne ne sonne pas la cloche pour Virapoulet.
12:16 Et cette volonté de placer l'intérêt général de la Réunion et des réunionnais au-dessus de tout,
12:24 je pense que j'ai au moins appris ça de Jean-Paul Virapoulet. Donc c'était une droite qui était sans concession.
12:32 Ça ne veut pas dire qu'on n'était pas attentif. Mais vous savez, le centre, le centre mou, ça n'a jamais eu beaucoup d'existence politique à la Réunion.
12:42 Vous aviez un affrontement entre Paul Vergès, le grand leader de la gauche de l'époque, et Virapoulet. Le centre, il était où ?
12:49 Donc l'UDF était un parti de centre droit auquel j'appartenais. Et puis il y a eu l'évolution ensuite. J'étais à l'UMP, à l'ER.
12:57 Donc vous savez, moi, je suis droit dans mes bottes. Je suis resté à droite. Sauf que quand vous voyez qu'il n'y a plus d'idées,
13:04 qu'on est trahi et qu'on ne défend plus la Réunion, je considère que la droite nouvelle, moderne, départementaliste, qui respecte,
13:13 est les traditions de la Réunion. Et c'est juste ses coutumes. Mais aussi qui a envie de faire avancer notre petite île.
13:20 Elle se situe aujourd'hui aux côtés de Marine Le Pen et le 9 juin aux côtés de Bardella.
13:25 Donc clairement, le paysage politique évolue. Mais moi, je n'ai pas changé.
13:31 [Musique]

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