Chaque jour, Roselyne Dubois répond à vos questions sur BFMTV.
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00:00 On en vient maintenant à l'enquête, évidemment, qui se poursuit.
00:02 On en parle avec vous, Alexandra González,
00:04 chef adjointe du service Police-Justice de BFMTV.
00:07 Ce commando, il a peut-être déjà passé la frontière,
00:10 on sait qu'Interpol le recherche.
00:11 Est-ce qu'il y a un mandat d'arrêt qui est lancé contre eux ?
00:15 Oui, alors pas contre les membres du commando
00:17 qui ne sont pas identifiés.
00:18 Parce qu'on ne les connaît pas, tout simplement.
00:19 Parce que pour émettre un mandat d'arrêt,
00:21 un magistrat doit avoir l'identité de la personne qui est recherchée.
00:24 En revanche, pour Mohamed Amra,
00:26 il était en détention provisoire pour deux autres dossiers
00:30 avant son évasion.
00:31 Et parce qu'il s'est échappé de cette détention provisoire,
00:35 les parquets de Rouen et de Marseille
00:38 ont émis un mandat d'arrêt diffusé à l'international,
00:43 puisqu'il y a eu une notice rouge,
00:44 ça veut dire que ça s'appuie sur un mandat d'arrêt diffusé à l'international,
00:48 un mandat d'arrêt pour que,
00:50 s'il est trouvé à l'étranger, dans un pays étranger,
00:54 les polices de ce pays aient le droit de l'arrêter
00:57 et ensuite de le maintenir en rétention
01:00 le temps qu'une procédure d'extradition soit mise en place.
01:03 Concrètement, si ça devait être le cas,
01:04 demain, admettons que cet homme soit arrêté à l'étranger,
01:08 dans un pays, par exemple en Europe.
01:10 Il est arrêté par les polices de ce pays,
01:13 il est placé donc en rétention,
01:15 et ensuite, il sera extradé vers la France,
01:19 amené en France,
01:20 replacé en détention pour les dossiers,
01:23 non pas pour l'évasion,
01:25 mais pour les dossiers pour lesquels il était mis en examen.
01:27 - Parce qu'il y en a déjà beaucoup.
01:28 - Exactement, et ensuite,
01:31 très rapidement, mais peut-être pas immédiatement,
01:34 les magistrats de Paris,
01:37 qui sont en charge de l'enquête sur le péage d'Uncarville,
01:40 prendront la décision de le placer en garde à vue pour ces faits,
01:44 donc à la fois l'évasion,
01:45 et puis les deux homicides et les trois tentatives d'homicide.
01:50 Il sera placé en garde à vue, mis en examen,
01:52 et replacé en détention provisoire,
01:54 en plus des autres détentions provisoires pour lesquelles il y était déjà.
01:57 - Ce qui a frappé aussi les téléspectateurs,
01:59 c'est l'organisation pour cette opération,
02:01 tous les moyens, toutes les informations aussi que les complices avaient.
02:05 Est-ce qu'on sait comment ils les ont obtenus de Mande Martiale ?
02:08 Il y avait des complicités forcément internes ?
02:10 - Alors, c'est une partie de l'enquête
02:14 déterminer comment ce commando a pu savoir
02:19 que ce jour-là, il devait se rendre au tribunal
02:21 pour être entendu par un juge d'instruction
02:23 dans le cadre d'une des enquêtes dont je vous parlais,
02:26 et qu'il devait ensuite revenir en prison.
02:29 - Par ce trajet.
02:30 - C'est sur le chemin du retour que le commando est passé à l'acte.
02:35 Ils étaient informés puisqu'ils étaient au bon endroit,
02:38 sur cette route, le bon jour,
02:41 en train d'attendre que le fourgon pénitentiaire revienne.
02:44 Comment l'ont-ils su ?
02:46 Alors là, il y a plein de possibilités,
02:48 mais ça peut être aussi par le détenu lui-même,
02:50 Mohamed Amrah, parce que lui savait qu'il était convoqué
02:53 à cette audition devant le juge d'instruction.
02:55 Et on sait qu'en prison, il y a des moyens de communiquer
02:57 avec l'extérieur, des moyens légaux.
02:59 Il y a les parloirs, par exemple, qui ne sont pas forcément sonorisés
03:02 s'il n'y a pas de demande de justification légale de le faire.
03:05 C'est le droit à la confidentialité et vie privée des détenus.
03:09 Il y a les parloirs, et puis il y a aussi
03:11 le fait de communiquer avec les téléphones portables.
03:13 On sait que même si c'est illégal, ça existe en prison.
03:16 - Merci Alexandra.
03:17 Alors aussi, il y a les questions sur les règles des transferments,
03:20 qui sont, on le voit, extrêmement à risque.
03:21 Est-ce qu'on va les revoir ?
03:23 Est-ce que des changements sont prévus ?
03:24 Demande Christophe.
03:25 Le garde des Sceaux a rencontré, on le sait hier,
03:27 les syndicats pénitentiaires.
03:28 Ils devraient annoncer des mesures, nous disent-ils,
03:30 pour améliorer l'armement des agents lors des transferts.
03:33 Limiter aussi ces transferts, privilégier les visios.
03:36 En tout cas, en attendant que tout ça soit officiel,
03:38 dans les prisons, c'est journée morte comme hier.
03:41 Mathias Arès, on vous retrouve à Valence
03:43 avec des personnels visiblement déterminés à tenir.
03:46 - Oui absolument, il n'y aura pas de ligne rouge.
03:50 Voilà ce que nous confient ce matin les personnels
03:52 du centre pénitentiaire de Valence,
03:54 dans la drôme devant lequel on se trouve,
03:56 avec Olivier Jouglard.
03:57 Depuis ce matin, 6 heures, ils sont réunis plusieurs dizaines.
04:02 Ils ont monté cette barricade que vous voyez derrière moi,
04:04 mais également ce barrage filtrant,
04:06 afin de contrôler les allées et venues.
04:09 Depuis ce matin, l'objectif de la journée,
04:11 c'était d'échanger sur ces propositions mises noires sur blancs,
04:14 à travers ce protocole signé hier soir
04:16 entre l'intersyndicale et le garde des Sceaux.
04:19 Et ça peut vous dire que pour le moment,
04:21 ces propositions ne donnent pas satisfaction.
04:23 Ce matin, un personnel du centre pénitentiaire de Valence
04:26 nous confiait qu'il s'agissait de vieilles propositions
04:29 datant de plusieurs années, qui sont simplement reboutiquées,
04:32 et qu'il était malheureux qu'il ait fallu un drame
04:35 pour qu'elles reviennent aujourd'hui sur la table.
04:37 Donc ce document de travail est passé entre plusieurs mains ce matin.
04:40 Il a été largement raturé, réécrit.
04:43 On a ajouté également de nouvelles propositions.
04:46 Et donc on attend avec impatience le rendez-vous
04:48 qui pourrait débuter à 13h entre l'intersyndicale et le garde des Sceaux.
04:53 On va être très attentifs à ce qui en ressortira.
04:56 Et si ce n'est à nouveau pas satisfaisant,
04:58 eh bien ici on l'assure, on est prêts à se mobiliser dans la durée.
05:02 En 2018, lors de la dernière mobilisation,
05:04 c'était à l'époque déjà pour les conditions de travail
05:06 des personnels des centres pénitentiaires,
05:08 eh bien ici à Valence, la mobilisation avait duré 11 jours.
05:11 Merci beaucoup Mathias et des blocages comme celui de Valence, il y en a un peu partout dans le pays aujourd'hui.