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NewsTranscription
00:00 30h11 avec Thomas Hill et ce matin Thomas vous recevez les leaders du groupe Kassav,
00:04 Jocelyne Berroir et Jean-Claude Neymorand.
00:07 Alors c'est fou parce qu'on a direct envie de bouger, on a direct envie de se prendre un petit cocktail et de faire la fête.
00:22 Mais alors vous vous dites Jocelyne que Kassav c'est pas une musique de vacances, de soleil et de cocotier.
00:28 Vous dites même c'est tout sauf ça.
00:31 Oui parce qu'en fait ça a été une stratégie. Si on veut réellement intéresser les gens et qu'on fait des choses complètement intellectuelles, on passe à côté.
00:41 Maintenant si vous faites quelque chose qui les attire, c'est à dire un truc dansant et compagnie, et bien ils y viennent.
00:47 Puis au fur et à mesure ils écoutent. Il y a beaucoup de gens, beaucoup de gens au bout de plusieurs années se sont dit
00:53 "J'ai écouté le texte de telle chanson mais c'est pas anodin". Enfin je veux dire, ils se rendent compte qu'il y avait quand même tout un travail de fond qui était fait et qui n'était pas uniquement...
01:03 Évidemment il y a des chansons complètement infestives aussi. On est normaux.
01:07 Mais souvent on a fait du mal au créole, nous qui ne parlons pas créole, on a fait du mal en voulant chanter vos chansons.
01:13 Mais c'est pas grave ! C'est comme ça qu'on apprend. On a écorché plein d'autres langues nous aussi. Donc c'est pas un problème.
01:19 - On va s'adresser à la fan Fanny Marceau. Qu'est-ce qui fait que vous écoutez vous et que vous êtes fan de Kassav ?
01:24 - J'ai grandi avec. On m'a biberonné à Kassav depuis mon enfance au fin fond de la Franche-Comté. Ma mère écoutait Kassav, j'ai appris le créole avec Kassav.
01:31 Ça fait partie de mon ADN, de ce que je suis. J'ai grandi avec, je ne sais pas faire autrement.
01:36 Et puis en fait on apprend effectivement à découvrir les paroles en grandissant. On grandit sur le rythme, on apprend à danser sur Kassav.
01:42 On apprend à découvrir la rythmique sur Kassav, ce que je ne savais pas avant d'écouter ces morceaux.
01:47 - Et alors les 18 et 19 mai, Jocelyne Berroir et Jean-Claude Nemreau, vous allez rendre hommage à Jacob Desvarieux qui a décédé le 18 juillet 2021 des suites du Covid.
01:57 Le titre du spectacle, je vais l'écorcher, mais c'est "C'est où nous aimer". C'est ça ?
02:03 - "C'est où nous aimer".
02:04 - Voilà, c'est toi que nous aimons. Tout le spectacle est construit autour de Jacob. Vous allez revisiter tout son répertoire. Comment ça va se passer ?
02:11 - Exactement. Et Karim a la lourde charge de le remplacer à la guitare.
02:15 - Ah, ça va être costaud.
02:18 - C'est ça exactement. On a commencé il y a un an maintenant d'ailleurs cet hommage. On passe de très bons moments sur scène, beaucoup d'émotions.
02:26 Et effectivement, le répertoire est conçu autour des compositions de Jacob, qui sont pour la plupart des tubes en fait.
02:33 - Et vous, vous êtes tout jeune je crois. Vous avez 28 ans ?
02:36 - 29.
02:37 - 29 ans maintenant.
02:38 - 29 ans maintenant, c'est ça. Donc vous êtes un tout jeune guitariste. Mais pareil, vous avez été biberonné à Kassav.
02:45 - Ah ben c'est clair. Et au-delà de ça, sachant que je suis musicien, j'ai eu la chance aussi de partager la scène avec eux individuellement.
02:55 Donc j'avais déjà en plus le pied dedans.
02:58 - Et alors, Jean-Claude Emereau, racontez-nous un peu Jacob, parce que c'était vraiment l'un des piliers du groupe.
03:05 Après sa mort, est-ce que vous vous êtes dit "c'est la fin de Kassav" ?
03:09 - Forcément, quand Jacob est parti, c'était difficile à avaler. D'autant que Pipo, qui est un chanteur, qui est le chanteur, qui met l'ambiance sur scène,
03:22 venait d'avoir un AVC, donc on était un peu... - Choqués.
03:28 - Ben oui. - On s'est demandé si le groupe n'est pas sur la fin.
03:32 Et puis finalement, les choses, finalement, dans la vie, on ne sait pas trop comment, pourquoi, comment.
03:40 Les gens nous ont redemandés, d'autres pensaient qu'on était mort, mais finalement on est remonté sur scène.
03:49 On a fait un premier concert, un deuxième, un troisième, l'engouement est venu, les gens se sont dit "mais finalement, ils sont loin d'être morts".
03:56 Donc on a rempli Bercy depuis quelques mois, moi je suis le premier surpris, le lendemain on fait une autre grande scène qui est l'Arena d'Ida,
04:07 et tout se passe pour le meilleur des mondes, dans le meilleur des mondes.
04:10 Donc voilà, Jacob nous a permis, peut-être que là-haut, d'avoir une longévité à laquelle on ne s'attendait pas.
04:20 - Et l'aventure Kassav continue, Josyne Berroir, c'est vrai que c'est assez impressionnant.
04:25 Vous aussi, vous vous êtes peut-être dit "c'est terminé pour Kassav".
04:28 - Moi, c'est vrai que je me suis posé des questions, je me dis "si jamais c'est terminé",
04:35 je me suis posé des questions sur moi, en me disant "est-ce que c'est pas le moment d'arrêter ?"
04:40 Et bien en fait, non !
04:42 - Et vous êtes toujours là, et cette tournée hommage, c'est le 18 mai à l'Accor Arena, le 19 mai à l'Adidas Arena,
04:49 et vous serez en tournée fin 2024 à l'International, parce que Kassav est écouté dans le monde entier.
04:55 Dans un instant, on va retrouver notre ami Nicolas Caro pour le premier Indispensable du jour, et puis on va jouer avec les auditeurs au Trois-Moréens.